Macron s’invite au sommet des BRICS, Poutine le refoule

Moscou dit « niet » à une « présence inappropriée » de Macron

Les BRICS sont un club fermé de cinq états (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui se réunissent chasue année en sommet pour affirmer la place majeure de ces pays sur la scène internationale et mettre en évidence leur poids économique et politique, en particulier au regard d’autres Etats ou groupes d’Etats comme les Etats-Unis ou l’Union européenne.

“dialoguer”“Il nous semble que dialoguer est toujours positif, même quand on n’est pas 100% d’accord sur tout. Il faut parler pour se comprendre et pour trouver des solutions”, a-t-elle expliqué, relayée par RFI“Nous réfléchissons à haute voix, mais c’est évidemment une décision que les pays concernés sont seuls à même de prendre”.

Naledi Pandor n’a pas écarté la possibilité d’une telle visite. “Si cela se produisait, ce serait une innovation au sein du modèle de participation des BRICS actuel, mais cela pourrait amplifier la portée mondiale du forum des BRICS”, a-t-elle déclaré. Mais quelles sont les chances d’une participation de Macron à ce sommet ?

D’un côté, la cheffe de la diplomatie française exige une invitation “dans le plein respect du droit international”. Un clin d’œil à une possible présence du président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour “crime de guerre”. Allié traditionnel du Kremlin, Pretoria, membre de la CPI, est supposé interpeller le président russe s’il se rendait en Afrique du Sud, qui a toujours refusé de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine.

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Il ne sera pas sur la photo

Pour les cinq, Macron est persona non grata…

Macron s’invite au prochain sommet des BRICS (réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). Le président de la République, qui a fait part “de sa disponibilité et de son intérêt”, pourrait se rendre en août prochain en Afrique du Sud et devenir le premier dirigeant d’un pays du G7 à prendre part à l’un des sommets de cette organisation. Mais l’annonce, faite par la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, lors de sa visite à Pretoria, suscite déjà une réaction de Moscou, qui qualifie “d’inappropriée” une possible venue du m’as-tu-vu de l’Elysée qui se croit partout indispensable.

Le quotidien français L’Opinion rapportait déjà à la mi-juin la demande du chef de l’Etat à son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, d’être invité au prochain sommet des BRICS à Pretoria. La présence de Macron à ce sommet “a été évoquée lors de la conversation entre les deux dirigeants, mais Pretoria n’a donné aucune indication quant à l’extension ou non de cette rencontre à d’autres dirigeants internationaux ».

L’information a été confirmée par Mme Colonna, lors d’une conférence de presse tenue lundi 19 juin avec son homologue Naledi Pandor. “Nous n’en avons pas parlé aujourd’hui, mais nous en avions parlé le 26 mai” dernier, à l’occasion de la visite de la cheffe de la diplomatie sud-africaine à Paris. La responsable française a justifié la volonté du président de participer à ce prochain sommet des BRICS par la nécessité de “dialoguer”. “Il nous semble que dialoguer est toujours positif, même quand on n’est pas 100% d’accord sur tout. Il faut parler pour se comprendre et pour trouver des solutions”, a-t-elle expliqué, relayée par RFI“Nous réfléchissons à haute voix, mais c’est évidemment une décision que les pays concernés sont seuls à même de prendre”.

Diplomatie obligeant, Naledi Pandor n’a pas écarté la possibilité d’une telle visite. “Si cela se produisait, ce serait une innovation au sein du modèle de participation des BRICS actuel, mais cela pourrait amplifier la portée mondiale du forum des BRICS”, a-t-elle déclaré. Quelles sont donc les chances réelles d’une participation de Macron à ce sommet ?

D’un côté, la cheffe de la diplomatie française exige une invitation “dans le plein respect du droit international”. Un clin d’œil à une possible présence du président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour “crime de guerre”. Membre de la CPI et allié traditionnel du Kremlin, Pretoria est supposé interpeller le président russe s’il se rendait en Afrique du Sud, qui ne partage pas l’analyse de la presse occidentale et ne valide pas les raisons de l’Ukraine de se couper de ses racines slaves : depuis le début de la guerre en Ukraine, Prétoria reste solidaire de la Russie.

Pour Moscou, Macron n’est pas le bienvenu

D’un autre côté, la décision finale qui revient à Ramaphosa, en sa qualité de président de la “puissance invitante”, doit justement mettre dans la balance la réaction de la Russie, peu enthousiasmée par la demande du chef de l’Elysée. Le message est clair: “Les chefs des Etats qui mènent une politique hostile à l’égard de la Russie ne sont pas les bienvenus au sommet des BRICS, écrit Sputnik. C’est le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov qui a fait passer le message de Poutine à Pretoria.

« Il est clair que les chefs des Etats qui mènent une politique aussi hostile et inacceptable pour nous, qui arguent avec tant d’insistance et avec conviction que la Russie doit être isolée sur le plan international, qui partagent la ligne de l’ensemble de l’OTAN prônant notre prétendue défaite stratégique, un tel leader n’est pas convenable en tant qu’invité des BRICS”, a-t-il dit, espérant que cette position “sera pleinement acceptée ».

Si Macron parvenait à s’incruster au prochain sommet des BRICS, il serait le premier dirigeant d’un pays du G7 à le faire. Le chef de l’Elysée partage avec les autres dirigeants des BRICS le projet de refondre l’ordre financier et géopolitique actuel, mais les approches sont très différentes. Les BRICS se tournent vers une dédollarisation, tandis que la France accueille ces jeudi 22 et vendredi 23 juin 2023 le sommet pour un “nouveau pacte financier” à Paris, avec pour objectif de “poser les bases d’un nouveau système financier mondial et de mieux armer en priorité les Etats fragiles contre le changement climatique et la pauvreté”.

Le chef de l’Elysée a aussi des relations ambiguës avec les pays membres de cette organisation, particulièrement la Russie et la Chine. Si la France a maintes fois appelé à des négociations de paix entre Moscou et Kiev, elle est également l’un des principaux fournisseurs de l’Ukraine en armes lourdes et équipements militaires. Lors de sa visite en Chine en avril 2023, première rivale des Etats-Unis, en même temps, il a appelé l’Union Européenne à ne pas être “suiviste” de Washington, particulièrement sur la question taïwanaise. Un mois plus tard, il co-signe un communiqué des dirigeants du G7 qualifiant la Chine de “plus grand défi pour la sécurité et la prospérité mondiales”.

“Intermédiaire” entre le Nord et le Sud

A travers cette demande d’invitation au sommet des BRICS, tout comme l’organisation du sommet pour un “nouveau pacte financier” à Paris ou son appel à un “ordre mondial unique ” en novembre 2022 depuis la capitale thaïlandaise Bangkok à l’occasion sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), Macron remet sa casquette d”’intermédiaire” entre les pays du Nord et du Sud. Il avait déjà appelé en septembre 2022 à “bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud” pour “éviter la fracture du monde”.

Si son approche est qualifiée par un professeur à Science-Po, Bertrand Badie, de “vielle vision gaullienne, ce dernier trouve à Macron “une lucidité de comprendre que la sortie des crises actuelles passe par un ciblage préférentiel des pays du Sud et en particulier des émergents”. Mises à part ses ambigüités. Dire tout et son contraire n’emporte pas la confiance…

En tout cas, la décision d’inviter ou pas son homologue français est attendue du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, présent ces deux jours à Paris à l’occasion du sommet pour “un nouveau pacte financier”.

Explosion du pont vers la Crimée: guerre de propagande médiatique

Les trains n’ont pas tardé le parcourur à nouveau

La même photo,
avec et sans filtre…

Les pays européens alignés derrière le va-t-en guerre Joe Biden qui se croit encore dans la « guerre froide » ont joué les méchants au jeu des bons atlantistes contre le méchant russe. Après que leur presse ont asduré qu’il était atteint d’une maladie phtsique mystérieuse, les ‘good cops’ du monde ont accusé Poutine de confiscation de la centrale nucléaire de Zaporjiia, certes située aujourd’hui en Ukraine mais construite par les Soviétiques et entretenue en activité aujourd’hui par des ingénieurs russes…

Autre énormité que notre presse – et ses généraux a la retraite recyclés en chroniqueurs et experts – font passer crème, suggèrent que Poutine serait assez fou pour se tirer une balle dans le pied en faisant sauter le superbe pont qui permet à la Russie de maintenir le lien avec la Crimée qu’il a reprise et soustraite aux Américains qui cherchent à y établir des bases militaires comme en Ukraine, menaçant ainsi la Russie sur ses frontières, tandis que ses alliés européens font miroiter aux yeux de l’histrion Zelensky l’adhésion de Kiev à l’UE, comme de la verroterie aux Africains colonisés.

Document peu impressionnant, puisque le filtre rose est voyant

L’explosion du pont de Crimée est « un camouflet pour le président Poutine », selon le général Desportes

Ancien directeur de l’Ecole de guerre et professeur de stratégie, le général Vincent Desportes s’interroge sur ce que sera la réaction de la Russie après l’explosion de ce pont d’une importance symbolique majeure.

Au moins trois personnes sont mortes dans une explosion sur le pont qui relie la Crimée à la Russie. L’explosion a eu lieu vers 6 heures, samedi 8 octobre, et elle en a détruit une partie, assertion floue suggérant qu’il est désormais impraticable. Ce pont est une voie de communication très importante mais aussi un symbole de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Or, la Crimée a été intégrée en 1954 par décret à la république socialiste soviétique d’Ukraine, laquelle faisait alors partie de l’URSS. En 1991, à la chute de la fédération soviétique, l’Ukraine indépendante conserva de facto la Crimée, avec le statut de république autonome de Crimée, ce qui n’équivaut pas à un « droit de propriété » de Kiev sur elle…

Si l’Ukraine est effectivement à l’origine de l’explosion sur cette infrastructure essentielle – hypothèse que le militaire ne valide pas assurément, laissant ainsi planer un soupçon sur Poutine – , ce serait bien évidemment « un camouflet » terrible pour Moscou, distille le général Vincent Desportes, diplômé de l’United States Army War College, équivalent du Centre des hautes études militaires pour l’armée de terre des Etats-Unis, mais qui, en 2020, a appelé l’Union européenne à prendre ses distances avec l’OTAN et à ne plus s’aligner sur les Etats-Unis. S’il n’est pas anti-américain, il n’est pas non plus pro-russe. « L’Otan accroît les tensions en Europe, » dénoncça-il le 28 février 2022. Deux jours plus tôt, Poutine était entré en Ukraine. Dans sa partie Est, russophone et orthodoxe, sans affinités naturelles avec l’Europe.

Vladimir Poutine assassiné: la rumeur qui ne doit rien aux réseaux sociaux

Des media internationaux « honorables » répandent l’idée d’une menace. Et d’une possibilité d’assassinat…

Désir de média ou réalité tragique, la vie de Vladimir Poutine serait menacée. Car Poutine est mortel ! Ne le disait-on pas malade en phase terminale ? Voilà maintenant que la rumeur le déclare assassiné dans sa « salle dorée ». Interrogé à ce sujet sur le plateau de LCI, Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique a livré sa vérité…

En actant la protection de sa frontière menacée à l’Ouest par Biden, sa marionnette Zelenski et leurs suppôts en Europe, tel le Royaume-Uni, l’invasion de l’Ukraine a bel et bien débuté en février dernier sous les sarcasmes atlantistes: l’armée russe n’est plus ce qu’elle était, se gaussaient-ils. Vladimir Poutine s’est attiré les foudres de l’OTAN financée par Washington. Contraint par la menace occidentale, le chef du Kremlin défend les intérêts russes, ce que Macron ne sait pas faire pour les Français. Un coup de maître donc, puisque aujourd’hui ils sont privés à la fois de gaz russe et de céréales ukrainiennes… Et ce n’est pas tout !

Des tabloïds qui n’ont rien à envier aux réseaux soviaux se livrent à un escalade de méchantes rumeurs. Après avoir assuré que le chef d’Etat est à ce jour malade (si on n’a le bulletin de santé ni de Biden, ni de Macron, on sait par une certaine presse que Poutine est atteint de la maladie de Parkinson et lutterait de surcroît contre un cancer.

« Des sources » – anonymes, mais multiples, donc – proches du président russe font circuler le bruit que Poutine aurait été la cible d’une tentative d’assassinat. « Se voulant prudent, il se ferait depuis très discret… »: un commentaire débile.

Ce mardi 19 juillet 2022 en direct sur LCI, Bruno Tertrais a évoqué « l’hypothèse de l’assassinat ».

« Est-ce qu’il a des problèmes de santé ? Sans doute… »

« Le coup de poignard dans la salle dorée, une espèce de truc un peu mythique, je crois que la plupart des criminologues, puisque c’est le retour des criminologues, disent que l’hypothèse est quand même extrêmement peu probable », a souligné le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, un think Tank français doté d’un personnel qualifié de militaires et universitaires contribuant aux rumeurs au débat stratégique en France et à l’étranger. La guerre psychologique.

Pour lui, de

 à son sujet. « Il vaut mieux partir du principe, malheureusement, qu’il contrôle les choses », a précisé Bruno Tertais. Mais d’après lui, le président russe n’est pas au top de sa forme. « Est-ce qu’il a des problèmes de santé ? Sans doute. Est-ce que ce sont problèmes de santé sont gravissimes ? Ce n’est pas évident », a renchéri le principal intéressé. Pour clore sa tirade, Bruno Tertrais s’est d’ailleurs inspiré de l’amiral Radakin qui s’est récemment interrogé quant aux rumeurs sur la santé de Vladimir Poutine : « L’essentiel c’est la dernière phrase : ‘Ce sont des vœux pieux’ ». On lance l’idée d’un assassinat et on attend qu’elle germe dans le cerveau dérangé d’un fanatique, tchétchène ou pas, tout en se défendant d’avoir initié un complot…

Affaire à suivre… Car si l’idée faisait son chemin, à l’insu du plein gré de ces media ou groupes de réflexion bien pensants et pacifistes, on aurait fait oeuvre de paix… Macron oserait-il s’en emparer? Le jury du Prix Nobel du même nom achèverait-il de se décrédibiliser en lui décernant la récompense qu’il convoite depuis cinq ans?

Ukraine: quand Macron se vantait d’avoir amorcé la désescalade

Zelensky, instrumentalisé par Biden contre Poutine

Le président US Joe Biden recevant le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Maison Blanche, le 1er septembre 2021): cinq mois plus tard, l’Ukraine était envahie

Début février 2022, la mission diplomatique atlantiste de Macron s’était achevée à Berlin. De retour de Moscou et de Kiev, le président-tournant de l’UE dîna avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le président polonais Andrzej Duda, pour rendre compte de sa mission de paix pour la sauvegarde de l’Ukraine et de l’Europe. Résultat, la guerre a éclaté le 26 février et, trois mois plus tard, malgré la guerre et les représailles russes sur la France, Macron se prend toujours pour notre « protecteur »…

Emmanuel Macron en était convaincu, début février: sa tournée diplomatique en Russie et en Ukraine a permis d’amorcer la désescalade dans le conflit ukrainien. Le croit-il encore? C’est fort probable. Pourtant, à Moscou, le président russe Vladimir Poutine n’avait pris aucun engagement sur un éventuel retrait des troupes russes massées autour de l’Ukraine. A Kiev, le président français rencontra son homologue showman ukrainien pendant 3 heures. Volodymir Zelensky évoqua un prochain sommet en format Normandie, un format qui regroupe son pays l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne. Macron était arrivé en fin de journée à Berlin pour rendre compte de sa tournée au chancelier allemand Olaf Scholz et au président polonais Andrzej Duda. Les trois dirigeants du « Triangle de Weimar » veulent afficher leur unité face à Vladimir Poutine. Et, le soir, le chef de l’Etat français appela à un « dialogue exigeant avec la Russie«  pour obtenir la paix en Ukraine. 

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Macron, rattrapé par sa vantardise

Après 5h30 d’entretien, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron avaient donné une conférence de presse commune, un lundi soir, largement dédiée à la crise ukrainienne. Toujours novice en diplomatie malgré ses errances tonitruantes au Liban où il n’a rien appris, le chef de l’Etat s’était dit «rassuré» par son homologue russe qui aurait, lui, promis de tout faire «pour trouver des compromis».

Vladimir Poutine a été le premier à prendre la parole et à répéter ses exigences pour amorcer une désescalade des tensions en Ukraine à la condition de «la non-expansion de l’OTAN, du non-déploiement des systèmes de combat sur la frontière russe», a redit le président russe.

Or, l’OTAN, aux mains des USA de Joe Biden, président septuagénaire figé dans la « guerre froide », recherche l’écrasement de l’ex-URSS. «En repositionnant son infrastructure militaire à côté de la frontière russe, l’OTAN » bloque toute amorce de désescalade et « se croit capable de nous faire la leçon, où et comment nous devons déployer nos forces, et exiger de nous de ne pas organiser les manœuvres prévues», a poursuivi Vladimir Poutine dénonçant «une politique russophobe». En travaillant à l’installation de l’OTAN aux frontières russo-ukrainiennes, avec la complicité de Zelensky, président ukrainien, à qui Biden fait miroiter une possibilité d’adhésion, «l’OTAN est une menace contre la Russie», a-t-il souligné. Une agressivité antérieure à l’invasion russe de l’ancienne république soviétique.

«L’OTAN est une menace contre la Russie, » explique Vladimir Poutine

De son côté, en affichant l’illusion de sa capacité personnelle à convaincre par le verbe, Macron s’est montré à la fois présomptueux et confiant sur la poursuite du dialogue. «Le président Poutine m’a assuré de sa volonté de maintenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine», a-t-il clamé, incapable de réaliser qu’en apparaissant clairement comme petit télégraphiste de Biden, il perdait toute crédibilité.

Quelle confiance accorder à un président français ambigü dont l’ex-ministre de la Défense du président Hollande et ministre de l’Europe et des Affaires étrangères – et aussi du commerce extérieur exposé aux représailles russes – , l’ex-socialiste (élu à la tête d’une alliance PS-PCF-PRG-Les Verts-UDB lors des élections régionales de 2004), Le Drian, se montre menaçant, rappelant que l’OTAN est une « alliance nucléaire ».

« Une déclaration forte, » applaudit la presse hexagonale. Sur le plateau de TF1 le jeudi 24 février, ce Le Drian répliquait à l’évocation par le président russe aux nations qui s’opposent au conflit du risque de « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Une phrase que certains ont interprétée comme une menace de recours à l’arme nucléaire.

« Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », avait rétorqué le ministre des Affaires étrangères de Macron.

Macron, interlocuteur internationnal démonnaitisé

Proximité toute relative…

Diplomate agressif au Liban et en Russie, Macron a également qualifié le président russe de « dictateur » dans une sortie particulièrement disqualifiante. Le teckel a également promis des sanctions économiques qui allaient frapper « au cœur » la Russie, donc son peuple. Une solution qu’il estimait alors plus « efficace sur le long terme » qu’une intervention militaire en Ukraine.

Siège du KGB à Minsk

Persuadé de son efficacité efficience (langue macronarde empruntée à l’américain) Macron assura avoir noté des «éléments de convergence» avec la Russie et indiqué que les discussions devaient désormais se poursuivre entre les différentes parties. «Nous devons construire l’Europe avec la Russie», avait-il lancé, péremptoire, avant d’insister sur la nécessité de mettre en oeuvre les accords de paix de Minsk, qui avaient pour objectif de mettre fin au conflit qui ravageait l’Est du pays: les deux (Minsk I, en 2014 et Minsk II, en 2015, entre l’Ukraine et ses séparatistes prorusses du Donbass) ou le dernier d’entre eux ? En effet, ils prévoyaient aussi une réforme constitutionnelle en Ukraine, des élections à Donetsk et Lougansk, les deux régions tenues par les séparatistes russophones et orthodoxes. Et il était prévu que celles-ci restent sous pavillon ukrainien. Avancer sur le terrain de ces accords pourrait constituer une porte de sortie à la crise, espérait pourtant l’Elysée qui ne doute jamais de rien, car Poutine n’était pas partie prenante à Mink, en Biélorussie, et où se dresse encore le siège monumental du KGB et Moscou n’est en rien engagé par ces protocoles. Pour la Russie, ils sont nuls et non avenus.

Le petit grand homme français a rendu visite au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Avant cette conférence de presse, Joe Biden s’était entretenu avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Si la Russie envahit l’Ukraine, « il n’y aura plus » de gazoduc Nord Stream 2, a averti le président amércain.

Dans les premières minutes de son dialogue avec Poutine, Macron avait dit cet après-midi sa volonté d’«amorcer» une «désescalade» dans la crise russo-occidentale au sujet de l’Ukraine. Son homologue russe a de son côté salué les efforts français « pour résoudre la question de la sécurité en Europe. »

Sur Twitter, Macron avait dévoilé une vidéo montrant le début de la conversation entre les deux hommes, placée sous le signe du tutoiement.

Après plusieurs échanges avec ses homologues américain, allemand, ukrainien ou encore polonais, Macron avait choisi de prendre les devants en se rendant directement au Kremlin.

Premier chef d’Etat occidental à rencontrer en personne Vladimir Poutine depuis le début de la crise, Macron souhaitait avant tout empêcher une incursion russe en Ukraine qui mettrait le feu aux poudres.

La question de la sécurité russe «légitime»

«Il faut être très réaliste. Nous n’obtiendrons pas de gestes unilatéraux mais il est indispensable d’éviter une dégradation de la situation avant de bâtir des mécanismes et des gestes de confiance réciproques», avait-il commenté dimanche auprès du JDD.

Selon lui, «l’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais la clarification des règles de cohabitation avec l’Otan et l’UE».

Macron se rêva dans un premier rôle

Le président Macron a reçu son homologue russe Vladimir Poutine dans sa résidence d’été
pour un entretien bilatéral avant le sommet du G7, en août 2019.

Hyperactif sur la scène diplomatique pendant plusieurs semaines, le chef de l’Etat voulut redorer son image, ressortant sa stratégie de l' » en même temps  » pour redresser la position de la France – ni pro-Kremlin, ni totalement atlantiste – et prolonger son rôle de médiateur, au titre de président-tournant de l’UE.

Vladimir Poutine, qui a déjà échangé trois fois avec le président français depuis le début de la crise, semblait voir en Macron un interlocuteur pertinent. «Je veux avoir une conversation de substance avec toi, je veux aller au fond des choses», lui aurait glissé le maître du Kremlin lors d’une conversation téléphonique, si l’on en croit l’Elysée.

Alors que la France préside depuis le 1er janvier 2022 et pour six mois le conseil de l’Union européenne, Macron cherche à replacer l’Europe au centre des négociations. Mais le problème, c’est l’OTAN.

Le camarade Poutine et Macron, au fort de Brégançon (août 2019)

Avant l’entrée en scène de Joe Biden, Poutine évoquait à Brégançon « un optimisme prudent » sur le dossier des régions séparatistes prorusses, après ses contacts avec le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky. Au cours d’une conférence de presse avant sa rencontre avec le président Macron, le chef de l’Etat russe avait déclaré : « Je vais parler (avec Emmanuel Macron) de mes contacts avec le nouveau président ukrainien. Il y a des choses qui sont dignes de discussions et qui provoquent un optimisme prudent« .

Puis Macron souhaita que les conditions soient réunies rapidement pour organiser « dans les prochaines semaines » un sommet en format « Normandie » (France, Russie, Ukraine et Allemagne) sans les USA, pour résoudre le conflit dans l’Est de l’Ukraine. « Les prises de position, les choix qui ont été faits par le président (ukrainien Volodimir) Zelenski sont un vrai changement« , avait estimé Macron avant un entretien avec Vladimir Poutine, au Fort de Brégançon, dans le Var. « 

C’était sans compter avec la volonté de réglement de comptes de Biden, arrivé en 2021

Lien 25/01/2022

Dans ce jeu complexe, la France comptait sur l’Allemagne pour raviver les négociations du format dit «Normandie», au point mort depuis dix-huit mois, les pourparlers sur l’application des accords de Minsk (signés en 2014 et 2015) avaient été relancés le 26 janvier dernier à Paris. Et les affrontements militaires, le 24 février 2022.

Ukraine: la position d’équilibriste de Biden de plus en plus difficile

Mais qu’est donc allé faire l’UE dans la galère de l’Américain ?

La position d’équilibriste des Etats-Unis, qui apportent une aide militaire considérable à l’Ukraine tout en faisant tout pour éviter une extension du conflit à d’autres pays, devient de plus en plus difficile à tenir, au moment où les images d’exactions attribuées à l’armée russe se multiplient.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Etats-Unis ont inondé l’Ukraine d’armement léger, comme des missiles antichars Javelin, portables à l’épaule, mais ils ont toujours refusé de lui remettre des armements lourds, notamment des avions de combat, faisant valoir que cela « pourrait être perçu comme une surenchère » et accroître le risque d’un conflit nucléaire avec la Russie. Une fausse raison.

Et ils invoquent régulièrement des technologies américaines qui ne sont pas familières aux Ukrainiens pour justifier l’éventail limité des armements qu’ils fournissent, faisant plutôt appel aux pays de l’ancien bloc soviétique qui disposent encore d’armement de fabrication russe.

Mais, après les revers militaires de l’armée russe et les crimes de guerre qui lui sont attribués, le Pentagone se retrouve sous pression des élus, aussi bien républicains que démocrates, pour en faire davantage afin d’aider Kiev à repousser la Russie. La guerre médiatique menée par le président Kerensky, animateur de télévision, porte ses fruits: il en est à la phase compassionnelle et affiche des chiffres d’enfants morts.

« Il me semble que notre stratégie paraît souvent un peu schizophrénique: nous voulons que les Ukrainiens gagnent face à la Russie, mais nous craignons que faire perdre Poutine ne provoque une escalade« , a ainsi noté jeudi l’influent sénateur démocrate Richard Blumenthal, au cours d’une audition au Congrès des plus hauts responsables de l’armée américaine.

« Est-ce qu’on se demande si Vladimir Poutine a jamais craint que ses massacres de femmes et d’enfants soient une escalade », a renchéri le sénateur républicain Kevin Cramer, regrettant notamment que le Pentagone n’ait pas facilité la livraison de MIG-29 à Kiev.

Formation et logistique

Hormis une fermeture de l’espace aérien assurée par l’OTAN avec le risque de confrontation directe avec l’aviation russe, les options du Pentagone sont de fait limitées: les armements lourds des Etats-Unis ne sont pas compatibles avec ceux dont dispose l’armée ukrainienne, et former des militaires ukrainiens à leur maniement les retirerait du champ de bataille pendant plusieurs semaines, au moment où se prépare un assaut russe majeur contre les régions du Donbass que Kiev contrôlait, mais qui, russophone et orthodoxe, veut se donner à Moscou.

Les chars Abrams, par exemple, sont propulsés par un turbomoteur très gourmand en carburant qui nécessite un soutien logistique énorme, et leur ciblage au laser demande une formation approfondie, admet-on au Pentagone, après avoir poussé Zelensky à l’affrontement.

L’avion de combat A-10 « Warthog », que M. Blumenthal a cité comme un ajout possible à l’aide militaire à l’Ukraine, est connu pour sa résistance et sa capacité à rentrer à la base avec de gros dégâts. Mais les pilotes devraient être formés pendant plusieurs semaines et, surtout, toute une chaîne logistique devrait être créée pour assurer son entretien. Cet amateurisme accable l’improvisateur Biden.

En réponse aux critiques des élus, la Maison Blanche a publié une liste comptabke exhaustive des équipements fournis jusqu’ici à l’Ukraine: 1.400 systèmes anti-aériens Stingers, 5.000 missiles antichars Javelin, 7.000 armes antichars d’autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7.000 fusils d’assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, 45.000 lots de gilets pare-balles et casques, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars anti-artillerie et anti-drones, des blindés légers, des systèmes de communication sécurisée, des protections anti-mines. Cette dissémination d’armes constitue une menace pour l’avenir, partout dans le monde, à la revente.

Vendredi, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est offusqué de ces critiques.

« L’idée que nous n’en faisons pas assez ni assez vite nous irrite profondément », a-t-il dit. Peut-être, au contraire en font-ils trop… Un peu de modération favoriserait les chances de paix.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président Joe Biden cherche à compenser la déception que sa politique intérieure inspire à son électorat. Outre sa ventilation d’armes, il a débloqué 2,4 milliards de dollars pour l’assistance militaire à Kiev, « ce qui est presque autant que le budget de la défense de l’Ukraine », a-t-il ajouté.

Rappelant qu’outre les armements fournis à Kiev, les Etats-Unis ont porté leurs effectifs militaires en Europe de 80.000 à 100.000 à la mi-février et envoyé une batterie anti-aérienne Patriot en Slovaquie pour compenser le système de fabrication russe S-300 que Bratislava a remis à Kiev, M. Kirby a souligné que cet effort est « sans précédent ».

Pour des raisons domestiques, le septuagénaire veut montrer les muscles. « Aucun autre pays n’a la logistique pour faire ça. Aucun autre pays n’a les ressources pour faire ça », a-t-il noté. « En même temps, nous gardons à l’esprit que la Russie est une puissance nucléaire. »

Darmanin, garant de notre « protection » face aux cyberattaques russes

Dès l’ouverture de la guerre en Ukraine, Darmanin était affirmatif

Géraldeux Darmanin
veille sur nous

La France dispose des « moyens de repousser (l)es cyberattaques », en particulier pour « protéger la vie démocratique de la Nation », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dès le lundi 28 février, quatre jours après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

A 41 jours du premier tour de l’élection présidentielle, les cyberattaques contre la France « se sont renforcées » ces derniers jours sur fond de renforcement des sanctions internationales contre la Russie après le lancement de son offensive en Ukraine, mais « pour l’instant on peut dire que c’est une faible intensité » et elles ont été repoussées, a expliqué l’hyper-réactif Gérald Darmanin sur France 2.

« Nous avons les moyens de repousser ces cyberattaques », a-t-il asséné, en précisant qu’au-delà de la protection de structures stratégiques (hôpitaux, préfectures, etc), « nous protégeons au maximum nos moyens informatiques » liés à la gestion des élections présidentielle et législatives à venir, avec des « moyens extrêmement importants » mis en oeuvre au ministère de l’Intérieur.

La France « a les moyens » de repousser les cyberattaques

Vingt jours plus tard, Darmanin en est toujours à des annonces:

Cyberattaques: Gérald Darmanin garantit « la fiabilité du fonctionnement des élections démocratiques en France »

Gérald Darmanin assura, le 1er mars, il y a trois semaines, que les élections présidentielles et législatives des mois prochains ne seraient pas menacées par des éventuelles cyberattaques russes.

Moins de deux mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué le mardi 1er mars son souhait d’assurer le « fonctionnement légitime et normal des élections démocratiques en France », face à de possibles cyberattaques.

« Pas d’alarme particulière » pour le moment

Le ministre de l’Intérieur, qui avait réuni les préfets dans le cadre de l’accueil des réfugiés ukrainiens, est revenu sur la nécessité de se « protéger en cas de cyberattaque » et de « garantir la fiabilité » des prochaines élections, présidentielle et législatives.

Le ministre a élargi sa mise en garde « au fonctionnement de l’État régalien, et tout ce qui concerne le ministère de l’Intérieur », qui pourrait également être touché par des attaques informatiques. En soulignant qu’il n’y avait « pas d’alarme particulière » pour le moment.

Une note envoyée aux préfets

La guerre qui se déroule actuellement en Ukraine se joue également dans le domaine cyber. D’après les informations du Figaro, une dizaine de milliers d’abonnés français à Internet se sont vus privés de connexion après le discours d’entrée en guerre de Vladimir Poutine le 24 février. Ce sont les modems terrestres, assurant le lien entre les satellites et les usagers, qui ont été mis en défaut. Au même moment, plusieurs sites gouvernementaux ukrainiens étaient rendus inaccessibles.

Le 14 janvier dernier, le site du ministère ukrainien des Affaires étrangères avait déjà été mis en défaut. La Russie, dont la responsabilité est régulièrement pointée du doigt dans des attaques similaires, a toujours nié en être à l’origine.

Dans une note datée du 24 février – premier jour de l’invasion – et diffusée aux préfets, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur a demandé à ces derniers de faire le nécessaire pour « être en capacité de revenir dans (leur) département d’affectation dans le délai maximal d’une demi-journée » dans le cadre d’un risque de cyberattaque « élevé ».

https://twitter.com/GDarmanin/status/1504071862996905984?t=hY1XRhNW1pyRfbEOnFBJmg&s=19

Ukraine: en affaiblissant la Russie, l’OTAN renforce les Tchétchènes et l’Afghanistan

Après avoir étêté la Libye, l’Irak ou la Syrie, les Américains déstabilisent l’Europe

Le Drian, le ravi
de la diplomatie française

Qui sont les manifestants hostiles à Poutine?

Les pacifistes se mobilisent.

Ils criaient simplement «non à la guerre», ils se sont fait embarquer. Près de 800 personnes qui manifestaient en Russie contre l’invasion de l’Ukraine par Poutine ont été arrêtées ce jeudi. Dans l’après-midi, à Moscou, un gros millier de personnes ont bravé l’interdiction de se rassembler décrétée par les autorités. Avant les rassemblements sur la place Pouchkine de la capitale russe, des piquets solitaires anti-guerre ont surgi dans plusieurs villes de Russie. Ils ont, à chaque fois été interpellés immédiatement.

https://twitter.com/Andrew__Roth/status/1496876568093904902?t=SvScwRUMSqp-kZ8mKh5rVA&s=19

Au total, selon l’ONG spécialisée OVD-Info, au moins 788 personnes ont été interpellées dans 42 villes de Russie, dont près de la moitié à Moscou. Plus tôt dans la journée, les autorités avaient promis, de réprimer toute manifestation «non autorisée». Comprendre : toute manifestation dénonçant l’invasion russe en Ukraine, où Moscou a lancé une opération militaire d’ampleur dans la matinée.

En prévision, la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, où la manifestation était prévue dans la soirée selon un appel sur des réseaux sociaux, avait été quadrillée par un important cordon de police. Bien avant le rassemblement, l’ONG spécialisée OVD-Info avait déjà comptabilisé au moins 60 arrestations de personnes ayant manifesté en solitaire avec des pancartes contre la guerre à travers le pays ce jeudi. Les manifestants se sont tout de même mobilisés dans l’après-midi.

«De graves conséquences judiciaires»

Histoire que le message soit bien reçu par la population, le ministère de l’Intérieur, le parquet et le Comité d’enquête de la Fédération de Russie ont tous mis en garde les citoyens contre toute action de protestation. Le Comité d’enquête a par exemple souligné que les participants à des rassemblements au sujet de «la situation tendue en matière de politique étrangère» ou à des heurts s’exposaient à des poursuites. «Nous vous rappelons que les appels à participer et la participation directe à de telles actions non autorisées entraînent de graves conséquences judiciaires», a-t-il averti.

De son côté, le parquet a lui expliqué avoir envoyé des «avertissements» aux personnes incitant à participer aux manifestations de protestation. Le ministère de l’Intérieur a lui prévenu que les rassemblements seraient jugés «illégaux» et que la police «prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer l’ordre public». Dans un autre avertissement, il a promis de «prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’ordre»«Toute provocation, agression contre les policiers, non-respect de leurs exigences légales seront immédiatement réprimées. Les auteurs de ces infractions seront arrêtés et traduits en justice», a développé le ministère.

Certains comptes sur les réseaux sociaux ont appelé les Russes à se rassembler jeudi soir à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour protester contre la guerre. L’opposition russe a toutefois été décimée ces deux dernières années et ses meneurs emprisonnés ou poussés à l’exil. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny – qui s’est dit opposé jeudi à la guerre en Ukraine – est actuellement emprisonné dans une affaire qu’il juge politique et fait face à de nouvelles accusations dans un procès commencé il y a plusieurs jours et dans lequel il encourt dix ans de réclusion supplémentaires. Pour se simplifier la vie, Moscou n’a jamais levé ses restrictions sanitaires aux manifestations, liées au Covid. Excepté les rassemblements pro-pouvoir. Pragmatique.

L’Etat islamique conquérant dispose de 2.000 hommes en Afghanistan

L’IE s’apprête à s’étendre en Asie centrale, alerte Poutine.

Le nord de l’Afghanistan abrite au moins 2.000 combattants du groupe djihadiste Etat islamique, qui a l’ambition de s’étendre en Asie centrale, la zone d’influence de la Russie, a déclaré Vladimir Poutine, le 15 octobre 2021.

Le président russe a relevé qu’une multitude de groupes «extrémistes et terroristes» sont actifs dans le Nord afghan, y compris l’EI, Al-Qaida et le Mouvement islamique d’Ouzbékistan. «Selon nos informations, le nombre de combattants de l’EI est d’environ 2.000, leurs chefs préparent des plans pour étendre leur influence dans les pays d’Asie centrale et des régions russes en attisant les conflits éthno-confessionnels et la haine religieuse», a-t-il dit, lors d’un sommet virtuel des pays de la CEI, organisation de pays ex-soviétiques.

Si le verrou Poutine saute, toute la région sera déstabilisée

L’Etat islamique – Khorasan (EI-K), le groupe islamiste armé le plus radical d’Afghanistan, a revendiqué une série d’attentats destinés à déstabiliser «l’émirat» proclamé par les talibans. La Russie s’inquiète de l’escalade des attaques, craignant que toute la région, située sur son flanc sud, puisse être déstabilisée.

Poutine a exprimé sa préoccupation une première fois cette semaine, relevant que des djihadistes endurcis venus de Syrie et d’Irak arrivaient en Afghanistan. Moscou considère les talibans comme une organisation extrémiste mais entretient néanmoins des relations avec eux depuis de longues années.

L’Iran ne laissera pas s’installer l’Etat islamique à sa frontière afghane

Ses émissaires doivent participer à une première réunion internationale en Russie le 20 octobre. Des représentants de la Chine, de l’Iran, du Pakistan et de l’Inde sont également attendus, et l’émissaire du Kremlin Zamir Kaboulov, qui sera à la tête de la délégation russe, a assuré que les États-Unis étaient «invités».

«Normaliser la situation » en Afghanistan et contenir les Talibans

Il y sera notamment question des moyens de «normaliser la situation» en Afghanistan, selon le président russe. La Russie sans Poutine et sa volonté que les talibans ouvrent leur gouvernement à d’autres forces et l’Afghanistan sera infichue de faciliter le combat contre des groupes comme l’EI.

Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir par les Etats-Unis, les talibans ont fait un retour spectaculaire aux commandes du pays en août, dans la foulée du retrait militaire américain. La Russie s’intéresse de près à la situation en Afghanistan, pays que les forces soviétiques ont occupé pendant 10 ans jusqu’à leur retrait en 1989, au terme d’une guerre sanglante.

La Tchétchénie choisit Poutine contre les coalisés occidentaux

Dans la guerre contre l’Ukraine, Vladimir Poutine peut compter sur le soutien logistique de la Tchétchénie. Son dirigeant, Ramzan Kadyrov, a annoncé, samedi, avoir envoyé des combattants sur le terrain pour aider les soldats russes. Ces hommes peuvent-ils avoir un rôle déterminant dans le conflit ? 

Alors que la communauté internationale continue de durcir le ton et de renforcer son soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe, Moscou peut compter sur certains alliés. Parmi eux, la Biélorussie, mais aussi la Tchétchénie. L’homme fort de cette petite République du Caucase, Ramzan Kadyrov, proche allié de Vladimir Poutine, a décidé l’envoi de troupes en Ukraine pour venir en aide à l’armée russe.

L’annonce a été faite vendredi, dans la capitale de la Tchétchénie, Grozny. « Ramzan Kadyrov s’est adonné à une grande mise en scène, avec des milliers de combattants », explique Wassim Nasr.

« Je saisis l’occasion pour conseiller au président Zelensky, jusqu’à ce qu’il soit l’ancien président de l’Ukraine, d’appeler notre président, le commandant en chef Vladimir Vladimirovitch Poutine, et de lui présenter ses excuses », a-t-il notamment déclaré à la tribune, selon des vidéos et des propos rapportés par plusieurs médias internationaux.

Un rôle psychologique ?

Quatre jours plus tard, des soldats ont en effet été déployés sur le territoire ukrainien. « Ils ont eux-mêmes diffusé des images de leur déploiement », détaille Wassim Nasr. « Selon les vidéos diffusées, ils sont majoritairement présents dans le nord du pays, dans la zone d’exclusion de Pripiat où se trouve la centrale nucléaire de Tchernobyl, et au nord de la Crimée. »

« La Tchétchénie fait partie de la Fédération de Russie. Les combattants tchétchènes participent donc à l’effort de guerre dans leur pays en servant de supplétifs à l’armée russe », analyse Wassim Nasr, qui rappelle que des forces tchétchènes avaient déjà participé à plusieurs opérations militaires russes, notamment en Syrie, sous la forme d’une police militaire.

Si « leur rôle militaire exact est pour le moment inconnu », ces hommes, connus pour commettre des exactions dans leur pays « pourraient jouer un rôle psychologique dans le conflit », estime-t-il.

A croire que les autorités tchétchènes seraient toutes pro-russes et sans réserves. La très large autonomie dont a bénéficié de 2004 à 2015 cette république, dirigée d’une main de fer par Ramzan Kadyrov, dans la conduite de sa politique interne, montre parfois les limites du pacte originel conclu entre Moscou et Grozny. La Tchétchénie est d’ailleurs qualifiée par certains observateurs d’« étranger de l’intérieur », et ses dirigeants semblent à certains égards vouloir s’affranchir des limites dans lesquelles son démiurge espérait la cantonner.

Le modèle de la « tchétchénisation », pensé par Moscou comme gestion « idéale » de la situation de « post-guerre », résistera-t-il dans le contexte de déstabilisation créé par l’OTAN qui a en toute occasion méprisé et humilié Poutine ? La perception de la Tchétchénie comme menace potentielle pour la sécurité russe a recommencé à poindre à partir de 2015. Alors que la société tchétchène est réduite au silence par les traumatismes des deux guerres et la violence de l’après-guerre, de nouveaux fronts conflictuels peuvent fournir autant d’occasions de réengagement pour les individus dans l’action armée. La police en Tchétchénie remplit déjà des fonctions régaliennes relevant de l’Etat russe. 

Du 23 au 26 octobre 2002, une quarantaine de terroristes tchétchènes a pris en otage 912 spectateurs du théâtre de Moscou sur le territoire russe, à environ quatre kilomètres au sud-est du Kremlin.

Biden edt-il conscient de la menace de terrorisme islamiste dans le Caucase du Nord ?

Les autorités russes affirment  disposer de preuves de liens des groupes djihadistes tchétchènes avec des réseaux terroristes étrangers, notamment Al-Qaïda. Le juge Jean-Louis Bruguière, patron du pôle antiterroriste français et le Rapport d’information de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme affirment, entre autres, qu’« en termes de formation des terroristes, à l’abri du sanctuaire afghan, s’est développée une nébuleuse (Al-Qaida) avec des relais dans le monde entier (Algérie, Tchétchénie, Balkans…) Vers ce sanctuaire ont convergé des centaines de djihadistes. Ainsi, pendant cinq à sept ans, des centaines de combattants ont été formés dans les camps afghans, avant de retourner en Europe, aux Etats-Unis ou dans leurs pays d’origine où ils avaient à la fois la légitimité et la compétence pour diriger des cellules terroristes, n’ayant d’ailleurs plus nécessairement de liens directs avec Al-Qaida ». En cas de chute de Poutine et de montée de l’islamisme, Von der Leyen et Macron seront tenus pour coresponsables devant l’Histoire.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe affirme en novembre 2002 que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, devenue une importante priorité internationale, on constate une concordance de vues entre les États-Unis d’une part, et la Russie et la Géorgie d’autre part, sur la lutte contre les combattants tchétchènes et leurs alliés mercenaires, dits « les arabes du Pankissi », cachés de l’autre côté de la frontière russe et soupçonnés d’être liés au réseau Al-Qaida. En octobre 2002, le parquet de Paris ouvrit une instruction sur la préparation d’un attentat contre l’ambassade russe dans la capitale française. Cette enquête a été présentée par les médias sous le nom générique de l’« affaire des filières tchétchènes ». En effet, le dénominateur commun des terroristes consistait dans le fait qu’ils étaient tous passés par la Tchétchénie, en 1999-2000 et étaient liés à l’imam Benchelali, lui-même proche des combattants d’Al Qaïda.

Entraînés dans les camps existants en Tchétchénie et en Afghanistan dans les années 1990, et financés par les capitaux terroristes internationaux, de nombreux groupes djihadistes tchétchènes ont fait régulièrement recours aux actes de terreur dans le cadre de leur lutte armée contre le pouvoir central.

C’est seulement en France qu’un musulman tchétchène peut assassiner un cochon de professeur par égorgement, pour avoir tenté de développer l’esprit critique de ses élèves.

Et le Mali, pour lequel 53 jeunes militaires français ont donné leur vie, se porte au côte de Poutine. Depuis début janvier 2022, la junte désormais au pouvoir à Bamako fait face à une batterie de …sanctions de l’organisation des 16 Etats ouest-africains, la Cedéao, parce que les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch en août 2020 entendent s’y maintenir encore plusieurs années sans élections. Poutine n’est pas seul.

L’Histoire est en train de se répéter: après le « printemps arabe », le printemps de la zone russe.

Poutine a profité des contraintes écologiques en Occident pour assurer l’indépendance agro-alimentaire russe

L’écologie vulnérabilise l’UE, suggère la présidente de la FNSEA

L’Union européenne s’est rendue dépendante de la Russie. C’est le cas en matière énergétique.

La Russie dispose de 35 réacteurs nucléaires en fonctionnement pour une capacité de 27 900 MW. Pour rappel, le parc nucléaire belge dispose de 7 réacteurs pour une capacité de presque 6 000 MW. Les réacteurs nucléaires en Russie sont répartis sur 10 sites. Maintenant, les réacteurs ont fait l’objet d’importants investissements qui ont permis d’accroître leur puissance et leur durée de fonctionnement. D’ailleurs 6 réacteurs sont actuellement en construction et sont proches de la mise en service commercial. 26 autres réacteurs sont planifiés pour entrer en service au-delà de 2030. 22 autres réacteurs sont également proposés.

Un brise-glace russe à propulsion nucléaire: en même temps,
Macron a perdu une vente de sous-marins à l’Australie
qui les voulait nucléaires

La Russie est un acteur majeur sur le marché de l’exportation de centrales nucléaires. La Russie a actuellement des contrats pour construire 34 réacteurs dans 13 pays. Fin octobre 2017, la Russie a, par exemple, signé un accord pour construire 2 centrales nucléaires au Nigéria.

Le secteur agricole entrera en souffrance

« Poutine a construit une souveraineté alimentaire, alors qu’au nom de l’environnement, on a abandonné la production », observe Christiane Lambert (FNSEA).

Exportateur de céréales, la Russie est un partenaire commercial important – notamment au niveau énergétique et agricole – et la guerre en Ukraine devrait mettre en difficulté les agriculteurs français et européens.

Les conséquences se sont d’ailleurs immédiatement faites sentir, explique Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : « La nuit de l’intervention de la Russie en Ukraine, le blé, le maïs et le tournesol ont flambé. Cela va se traduire par une augmentation des coûts de l’alimentation animale. C’est aussi un risque par rapport aux engrais. » Mais au-delà du choc conjoncturel pour l’agriculture française et européenne, Christiane Lambert voit aussi dans la situation le signe d’une supériorité du modèle agricole russe : « La Russie a construit un élevage porcin performant. Vladimir Poutine a construit une souveraineté alimentaire, sa force alimentaire, là où la France a laissé filer son agriculture. Nous importons beaucoup plus qu’il y a dix ans. Au nom de l’environnement, nous sommes dans un abandon de production. »

« Pour le moment, ceux qui souffrent le plus sont les animaliers »

Pour la présidente de la FNSEA, les gouvernements français ont commis « des erreurs politiques » en essayant « de laver plus vert que vert. » « On a interdit des produits phytosanitaires autorisés ailleurs et on a interdit de produire des produits bio sous serre », détaille ainsi Christiane Lambert. Résultat, la France importe aujourd’hui beaucoup plus depuis des pays aux coûts de production plus faibles, « ce qui tire les prix vers le bas et délocalise la production. »

D’après elle, c’est donc l’écologie qui a rendu l’agriculture française vulnérable à des chocs internationaux comme la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine. Mais Christiane Lambert veut croire que « l’on est capable de reconquérir de la production en France. » Pour ce faire, il faudra déjà que l’agriculture française éponge les pertes liées à la crise ukrainienne. « Il faut appréhender les sanctions qui vont être prises et calibrer les pertes que nous allons subir, pour les compenser. En 2014, c’était 1 milliard de pertes. Ceux qui souffrent le plus pour le moment, ce sont ceux qui importent des aliments pour le bétail, donc tous les animaliers. »

Invasion russe: Zelensky, prêt à négocier avec Poutine, sauf en Biélorussie…

Malgré les nombreux tirs de missiles et une offensive terrestre, Kiev reste encore sous contrôle ukrainien après une deuxième nuit de combats. La Russie a donc décidé «d’élargir l’offensive» à l’ensemble du territoire samedi.

La France s’investit dans le conflit à la place de Biden. A l’issue d’un conseil de défense exceptionnel à l’Elysée, Macron a décidé ce samedi soir d’accroître le soutien militaire français à l’Ukraine, avec des livraisons d’armes de défense (des casques ou des anti-missiles ?), ainsi que la lutte contre la propagande russe.

Les pays occidentaux, dont la France, ont acté un renforcement des sanctions économiques et financières contre le Kremlin. Plusieurs banques russes vont notamment être coupées du système de paiement Swift, réseau de messagerie sécurisé inter-bancaire, sachant que Poutine et la Chine (soutenue par l’Iran, l’Inde et les Etats Arabes Unis notamment) activent un système alternatif, tel Mir.

Zelensky se dit prêt à des négociations avec Moscou, mais pas au Bélarus. 

Le président ukrainien rejette ce dimanche matin la proposition russe de pourparlers à Gomel en Biélorussie, pays servant de base arrière à l’invasion de l’Ukraine. En reponse à Poutine, Zékensky affirme que «n’importe quelle autre ville» conviendrait et on pense à la Moldavie ou à l’Autriche. «Varsovie, Bratislava, Budapest, Istanbul, Bakou. Nous les avons toutes proposées. Et n’importe quelle autre ville nous conviendrait», dit-il dans une vidéo en ligne.

La Biélorussie soumet à référendum une possible modification constitutionnelle. Les 9 millions d’habitants de ce pays voisin de l’Ukraine et allié de Moscou sont appelés ce dimanche à approuver une nouvelle loi fondamentale qui permettrait notamment à Moscou de déployer des armes nucléaires en Biélorussie. En cause, la modification d’un article spécifiant que le pays doit être une «zone sans nucléaire». Lors d’une conversation téléphonique avec Macron ce samedi soir, Loukachenko aurait qualifié de « bidon » cette hypothèse d’un déploiement d’armes nucléaires. Mi-février, il avait pourtant dit que son pays était prêt à accueillir «non seulement des armes nucléaires, mais aussi des armes supernucléaires» en cas de «menace».

« Le scénario ukrainien avait été écrit en Géorgie en 2008. Il suffisait de vouloir lire »

Par arrogance, les Alliés n’apprennent rien de l’Histoire

Mêmes modus operandi, même stratégie, mêmes justifications : la Russie utilise contre l’Ukraine la même logique qu’à l’égard de la Géorgie, en misant sur la passivité des Occidentaux. Au quatrième jour, les Ukrainiens appellent Macron à se taire un peu et à agir.

Lundi 21 février 2008 au Kremlin, au cours d’une réunion du conseil de sécurité russe consacrée au Donbass qui restera dans les annales comme un grand moment télévisé du pouvoir autocratique, l’ancien président Dmitri Medvedev a fait une comparaison accablant les démocraties occidentales. Il s’agissait de la Géorgie, dont les troupes russes occupent 20 % du territoire depuis que Moscou a reconnu, en 2008, deux petites républiques séparatistes, à l’issue d’une guerre éclair.

« Je me souviens bien de 2008, quand on a décidé de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, a dit D. Medvedev sous l’œil de son successeur, Vladimir Poutine. On a sauvé des centaines de milliers de vies. Aujourd’hui, le risque est plus grand, il y a plus de monde. On sait ce qui va arriver après. On connaît les sanctions. On connaît la pression. Mais on sait aussi comment répondre. Si on sait se montrer patients, ils se lasseront et ils reviendront vers nous pour parler sécurité stratégique et stabilité. La Russie doit reconnaître l’indépendance des républiques du Donbass. [Nous y sommes, 14 ans plus tard] L’expérience montre que la tension retombera. »

Le « grand satan » n’est pas nommé: les USA et ses alliés qui ont appelé à la création de l’OTAN) se sont voulus les ennemis héréditaires du système soviétique depuis 1949 et se reconnaissent. L’OTAN, qui n’a pas su mieux protéger le l’Iran que l’Ukraine, lors de la révolution qui a chassé le chah Mohammad Reza Pahlavi et la création de la République islamique. Depuis, quarante ans après la révolution qui a instauré le régime totalitaire des mollahs et la création de la République islamique, les Iraniens n’hésitent pas à le scander le slogan « marg bar Amrika » (« mort à l’Amérique »), lors de grands rassemblements ou lors de certaines prises de parole publiques de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien. De leur côté, aujourd’hui, les Etats-Unis et l’administration Biden considèrent toujours l’Iran comme un « paria » de la communauté internationale. Ce qu’ils développent actuellement à l’encontre de la Russie.

Dans la continuité de Dmitri Medvedev, le Kremlin a analysé et intégré le comportement des Européens et les lourdeurs de l’UE : les Russes ont fait l’expérience des Alliés qui s’indignent, menacent, sanctionnent, puis, passent à autre chose.

Les Européens, et en particulier le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, étaient en effet à la manœuvre dans cet épisode géorgien qui, à tant d’égards, préfigurait le drame ukrainien d’aujourd’hui. Son homologue américain George W. Bush, en fin de mandat, avait délégué la gestion de la crise à l’Union européenne (UE), dont la France assurait alors la présidence tournante, comme actuellement Macron au côté de l’Ukraine, mais toujours contre l’ex-URSS, qui tente de reconstituer son empire.

Stratégie éprouvée

Le plus troublant cependant, au regard de l’épisode géorgien, est le comportement de la Russie. Rétrospectivement, tous les éléments de la crise que vient de provoquer Vladimir Poutine sur l’Ukraine étaient déjà en place, la stratégie éprouvée, le cadre géopolitique posé et l’indépendance agro-alimentaire restaurée. Tout était écrit. Il suffisait de tirer les enseignements de l’Histoire.

Successeur de Boris Eltsine, Poutine arrive au pouvoir en 2000. Les attentats du 11 septembre 2001 – quatre attentats-suicides islamistes perpétrés le même jour aux Etats-Unis et provoquant la mort de 2.977 innocents, à Manhattan, au coeur de New York, à Arlington en Virginie et à Shanksville en Pennsylvanie, en moins de deux heures – lui laissent espérer une coopération avec les Etats-Unis, mais la guerre d’Irak (2003-2011) éloigne cette perspective. L’OTAN qui soutient les peuples mineurs en mal de libertés et l’affaiblissement des états forts qui les contiennent, au risque de faire sauter les piliers de stabilité, comme en Libye ou en Irak (la coalition chassera Saddam Hussein, lui aussi qualifié de dictateur, mais créant une situation de guérilla), pensant renforcer sa suprématie.

En 2003 et 2004 surviennent les premières « révolutions de couleur » dans deux ex-républiques soviétiques : la « révolution des roses » en Géorgie, puis la « révolution orange » en Ukraine portent des démocrates au pouvoir. Démocrates, selon la coalition, parce que les élus sont des fantoches à la solde de l’OTAN, mais un tournant pour le dirigeant russe: ces deux pays lorgnent vers l’Ouest alors que l’OTAN et l’UE sont déjà en train d’intégrer les anciens pays satellites d’Europe centrale. En Hongrie, les autorités supprimèrent le grillage électrifié qui séparait le pays de l’Autriche en mai 1989, et la victoire de Solidarnosc aux élections de juin 1989, amena au pouvoir Tadeusz Mazowiecki, premier chef du gouvernement non communiste issu de l’opposition démocratique en Pologne.

Kerensky,
dans un rôle de composition,
celui du « héros prêt à mourir
en martyr », selon Ekkabach

En Ukraine, les élections conduisent, à la mairie de Kiev, un boxeur, et, à la présidence, Volodymyr Zelensky, 44 ans (comme Macron), un comique (ci-dessus) décrit par la coalition en vaillant acteur de la politique occidentale en guerre.

En Ukraine, la stratégie russe rappelle celle employée en Géorgie

En Géorgie, en 2008, Moscou avait instrumentalisé le territoire séparatiste de l’Ossétie du Sud et massé des troupes à la frontière, poussant la Géorgie à attaquer. Pour autant, la politique de reconstitution de l’empire russe, qualifiée d' »expansionniste » (!), de la Russie dans ces régions montre son cynisme, en écho au machiavélisme de Washington.

Le parallèle est troublant, car le scénario se répète au détail près. L’invasion de l’Ukraine fait écho aux événements de 2008 avec les régions séparatistes de l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. La Géorgie accusait la Russie de manipuler ces territoires issus de l’ex-Union soviétique pour la déstabiliser. A l’époque, Vladimir Poutine menait déjà la stratégie russe en tant que chef de gouvernement.  

Des troupes s’étaient massées à la frontière russe, à l’occasion des manœuvres militaires « Caucase-2008 ». La réponse des forces de la Géorgie à la volonté séparatiste Sud-Ossète avait fourni à la Russie l’occasion de contre-attaquer. Le conflit avait fait entre 600 et 800 morts (dont une bonne moitié de civils), et l’Ossétie du Sud, de facto indépendante depuis 1992, avait été reconnue par Moscou au terme du conflit. 

C’est Dmitri Medvedev, alors président de la Fédération de Russie, qui avait signé le document et renforcé encore un peu plus le statut de l’Ossétie du Sud comme satellite de la Russie.

C’est peut-être l’un des scénarii en cours dans le Donbass aujourd’hui : les troupes russes reprendraient l’ensemble du territoire séparatiste, russophone et orthodoxe, les régions de Donetsk et Lougansk, occupées depuis 2015 à 40% environ par les forces russes, et s’étendraient au-delà, jusqu’à leurs limites administratives de l’époque soviétique, ce qui ferait craindre un conflit de grande ampleur. Les bombardements de ce jeudi 24 février en Ukraine rappellent la stratégie russe de l’époque, avec le bombardement des infrastructures militaires géorgiennes, des aéroports, des ports, etc. En fait, un classique de toute intimidation militaire…

Mais l’attaque de l’Ukraine pourrait aussi aller encore plus loin qu’en Géorgie, selon les Cassandre, dont les philosophes Bernard-Henri Levy ou Glücksman fils, les universitaires marxistes recyclés ou les journalistes autoproclamés experts en géopolitque, tels Anthony Bellanger (chroniqueur à France Inter et BFM TV) ou Pierre Haski, cofondateur du site d’information Rue89 et sur France inter, dénoncé par Le Monde diplomatique pour ses chroniques offrant « une vision caricaturale des relations internationales ». Dans sa recherche d’une restauration de son honneur, la Russie, qui n’a rien obtenu des Accords de Minsk et où lors du non-élargissement de l’Otan, l’armée russe pourrait couper l’Ukraine en deux, comme les Occidentaux ont partagé l’Allemagne, en s’emparant de tout le sud-est à majorité orthodoxe et russophone, ce qui serait un correctif au découpage historique qui a démontré son caractère artificiel et dangereux.

Mais, selon les coalisés, la stratégie russe n’est pas sans risques dans un ancien espace soviétique dont les élites sont imprégnées de théorie décoloniale, au même titre que l’opinion occidentale. Dans la plupart des pays limitrophes ou de la zone d’influence russe – les populations de Géorgie, d’Ukraine, de Moldavie, d’Arménie, et même du Kazakhstan – Moscou susciterait de plus en plus de résistance à l’influence de la Russie, selon la coalition. « Nous, on sait très bien ce qu’est la géographie, on ne déménage pas notre pays, mais les Russes, la seule chose qu’ils nous apportent, ce sont les tanks », dénonçaient ainsi les Géorgiens.

Reste que l’OTAN et l’UE ne peuvent se manquer en Ukraine, car les anciens territoires soviétiques vont se déterminer en fonction de la tournure des évenements. Or, une partie de l’Ukraine a choisi l’Occident, mais son aide humanitaire est prévue pour la mi-mars, soit trois semaines après le début des hostilités, prévisibles depuis quatorze années. Certaines voix s’élèvent déjà pour reprocher à Macron ses propos bellicistes, mais son manque de réactivité: s’il a annoncé le rapatriement des personnels diplomatiques, il n’a rien envisagé pour « protéger » (comme promis pourtant au Salon de l’agriculture) les ressortissants français bloqués en Ukraine…

Ukraine : le droit international peut-il pallier l’impéritie occidentale face au conflit OTAN-Russie ?

Menacée sur sa frontière, la Russie contre-attaque

L’Ukraine n’est qu’un nouveau prétexte américain

Après le déclenchement par Moscou d’une opération militaire d’auto-défense en Ukraine, en petit télégraphiste de l’OTAN, Macron, a paradoxakement accusé la Russie de « bafouer » les grands principes de droit international qui régissent les relations entre Etats.

Macron, le médiateur qui accuse la Russie. « Une violation éclatante du droit international. » L’annonce par Vladimir Poutine d’une opération militaire en Ukraine, jeudi 24 février, a suscité une condamnation unanime – si on exclut la Chine (négligeable?) – de la communauté internationale. De nombreux pays, dont la France, ont notamment estimé que les actions du président russe bafouent les grands principes qui régissent les rapports entre Etats. « Nous n’accepterons jamais la violation brutale du droit international tel que nous le voyons actuellement avec l’invasion de l’Ukraine », a ainsi affirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion d’urgence des ambassadeurs des pays de l’Alliance, financée par les USA.

L’envoi des troupes russes, trois jours après la reconnaissance des républiques, russophones et orthodoxes, autoproclamées de Louhansk et Donetsk, dans le cadre de la guerre du Donbass (depuis avril 2014), « illustre le mépris dans lequel la Russie tient le droit international et les Nations unies », a de son côté estimé l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière. Que dit le droit international des actions de la Russie ?

Une violation de la Charte des Nations unies

L’article 2 de la Charte des Nations unies, dont la Russie fait partie (l’ONU et non l’OTAN), prévoit notamment que les pays membres de l’ONU « s’abstiennent (…) de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de tout autre manière incompatible avec les buts des Nations unies. » Il met donc « hors-la-loi le principe d’agression d’un Etat », estime en écho Olivier Schmitt, directeur des études et de la recherche à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), un établissement public administratif d’expertise et de sensibilisation en matière de Défense, placé sous la tutelle directe du premier ministre.

« Là, on est très clairement dans le cadre d’une agression, de la violation de la souveraineté de l’Ukraine et de son intégrité. » (Olivier Schmitt, expert proche du ministère de la défense)

Les principes de « la Charte des Nations unies ne sont pas un menu à la carte » et la Russie doit « les appliquer tous » à l’égard de l’Ukraine, a quant à lui fustigé, mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Les Etats membres les ont tous acceptés et ils doivent tous les appliquer », a-t-il insisté.

De son côté, l’Ukraine a fait valoir l’article 51 de la Charte, qui encadre la légitime défense en cas d’agression, « pour justifier son recours à la force » en réponse à l’offensive russepoursuit Olivier Schmitt, qui neglige que la Russie peut légitimement se sentir agressée à sa frontière par l’OTAN, du fait qu’elle a placé à Kiev un fantoche à sa solde. C’est d’ailleurs ce même article que Vladimir Poutine a brandi pour expliquer le déclenchement d’une opération militaire en Ukraine, assurant répondre à l’appel des « républiques » séparatistes du Donbass. « C’est une complète inversion de la réalité de la situation, balaye Olivier Schmitt, dont le parti-pris fausse le raisonnement. Les républiques autoproclamées ne sont pas reconnues comme telles par le droit ukrainien, les Russes n’avaient pas le droit de répondre à leur appel, » assène-t-il, en représentant du point de vue occidental qui ignore que Zelenky bafoue la signature de l’Ukraine qui s’était engagée à accorder leur autonomie à Louhansk et Donetsk, opposés à la révolution orange menée par Kiev.  Le 11 mai 2014, un « référendum populaire » institue la république populaire de Donetsk qui est aussitôt rejetée par le pouvoir central de Kiev et ses alliés atlantistes occidentaux. Le 17 mai 2014, le procureur général d’Ukraine inscrit la « république populaire » à la liste des « organisations terroristes », marquant ainsi le refus du pouvoir central de Kiev de discuter avec les « insurgés » de l’Est du pays. L’autodétermination est un droit international.

Un « coup fatal » aux protocoles de Minsk

Les décisions russes portent également un « coup fatal aux accords de Minsk approuvés par le Conseil de sécurité«  de l’ONU, selon le chef de l’ONU. Pourtant, les protocoles de Minsk, signés en septembre 2014 (Minsk I) et en 2015 (Minsk II) pour mettre fin à la guerre en Ukraine orientale avec la Russie, sont bafoués par l’Ukraine. L’Ukraine et les deux « républiques » séparatistes, russophones et orthodoxes, prévoyaient notamment un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes. De nombreux points, dont l’organisation d’élections dans les territoires séparatistes, n’ont cependant jamais été appliqués, souligne la Fondation Robert Schuman, centre de recherches et d’études sur l’Europe. Par ailleurs, officiellement, ces textes sont des protocoles, un statut transitoire moins précis et moins contraignant vers des accords internationaux, lesquels n’ont pas abouti. 

Les actes de Vladimir Poutine (comme ceux de Zelensky) constituent également une violation du mémorandum de Budapest, selon Carole Grimaud-Potter, professeure de géopolitique de la Russie à l’université de Montpellier et à l’Institut diplomatique de Paris. Ce sont trois documents signés en termes identiques le 5 décembre 1994, respectivement par la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, ainsi que par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité à chacune de ces trois anciennes Républiques socialistes soviétiques (RSS). Ces textes – dont la France n’est pas partie prenante (et le zèle actuel du boute-feu Macron est déplacé) – visaient à « garantir la préservation des frontières de l’Ukraine », détaille la chercheuse. Toutefois, le mémorandum de Budapest ne comporte « aucune partie contraignante ». « Les pays signataires se sont engagés à garantir la sécurité » de l’Ukraine, mais tout repose avant tout sur leur bonne foi.

Le droit international « n’a jamais été un miracle »

Ce n’est pas la première fois que les intérêts de la Russie sont défiés par l’OTAN et que Vladimir Poutine est poussé par le grand Satan américain à transgresser les principes du droit international édicté par l’ONU. 

En 2008, le Kremlin avait déjà reconnu l’indépendance de deux « républiques » séparatistes prorusses en Géorgie – ex-république soviétique mais culturellement, historiquement et politiquement parlant partie de l’Europe – l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, après une guerre éclair contre la Georgie qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’OTAN. L’alliance atlantique renouvelle ainsi en Ukraine la stratégie américaine antérieure en Georgie ou en Crimée.

La Géorgie compte parmi les plus proches partenaires de l’OTAN. Elle aspire à devenir membre de l’Alliance. Au fil du temps, l’OTAN et la Géorgie ont mis en place une étroite coopération, en appui des intérêts américains dans la zone et des efforts de réforme du pays et de son objectif d’intégration euro-atlantique. La Géorgie contribue ainsi à l’opération Sea Guardian, dirigée par l’OTAN, et elle coopère avec les pays membres et les autres pays partenaires dans de nombreux autres domaines.

En janvier 2021, soit 13 ans après les faits, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que la Russie avait enfreint sa Convention.

En 2014, lors de l’annexion de la Crimée, le projet de résolution de l’ONU déclarant « invalide » le référendum populaire sur le rattachement de la république autonome à la Russie s’était vu opposer le veto de Moscou, membre permanent du Conseil de sécurité. A l’Assemblée générale, sur 193 membres, le projet de résolution avait ensuite recueilli 100 voix. Toutefois, les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU n’ont aucun caractère juridique contraignant en droit international, contrairement à celles validées par le Conseil de sécurité. Ce scénario risque une nouvelle fois de se produire, admet Olivier Schmitt, affaiblissant l’argument juridique brandi par les Atlantistes.

« Le Conseil de sécurité de l’ONU va être paralysé et ne pourra pas jouer son rôle de maintien de la paix et de la sécurité internationale. » (Olivier Schmitt, spécialiste de la défense)

Le droit international « n’a jamais été un miracle, c’est le résultat d’un consensus politique« , rappelle Jean-Marc Sorel, professeur de droit public à l’Ecole de droit de la Sorbonne. « Vous ne pouvez pas changer le monde avec le droit« , appuie-t-il.

Animé par une haine rancie datant le l’URSS, le président américain diabolise Poutine.

Le président russe ne fait que protéger ses frontières et son peuple des agressions légalistes de l’OTAN.

En définitive, le coût pour la Russie est « principalement politique », relativise Olivier Schmitt, dans le concert des va-t’en-guerre qui appellent à des sanctions massives. « Mais il n’y a pas de tribunal pénal des Etats, donc au-delà des déclarations de condamnation des Etats, il n’y a pas de Cour vers laquelle ils peuvent se tourner », admet-il. En revanche, d’un point de vue juridique, la Charte des Nations unies, donne le droit d’ingérence aux pays de lui « venir en aide, de quelque manière qu’il existe », y compris militairement.

Guerre en Ukraine : le traitement du conflit par la chaîne russe RT est-il éclairant ?

Les démocrates exemplaires – presse ou élus – veulent la faire taire, en laissant Swift communiquer…

Berehynia, déesse slave,
monument de l’indépendance
(Maidan Kiev, Ukraine)

Interdite en Allemagne depuis début février, RT est désormais observée à la loupe par la France et la Grande-Bretagne qui pourraient aussi suspendre sa diffusion: au nom du pluralisme?

La guerre se fait aussi sur le terrain de l’information et c’est la censure. Alors que Vladimir Poutine a annoncé ce jeudi une « opération spéciale » (militaire) en Ukraine, la chaîne russe RT, ex-Russia Today, est dans le viseur de plusieurs pays européens. Anciennement connue sous le nom de CSA, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a annoncé ce jeudi « veiller avec une particulière vigilance » aux informations diffusées sur la version française de la chaîne et n’exclut pas l’usage d’outils pouvant aboutir à la suspension de sa diffusion. La veille, le gouvernement britannique a demandé un réexamen de la licence accordée à la chaîne publique russe en anglais, le ministre de la Défense jugeant que Vladimir Poutine a …« perdu la boule ».

Début février, l’Allemagne a interdit RT sur son territoire car RT n’avait pas obtenu, ni même demandé, l’autorisation nécessaire pour diffuser en Allemagne. En représailles, la Russie a fermé le bureau de la radiotélévision allemande Deutsche Welle à Moscou.

Comment RT, Souvent décrite comme un outil de propagande du Kremlin, à la différence de BFMTV ou Le Monde, chacune sur sa ligne, ou la paire The New-York Times et the Washington Post, comment RT,traite-t-elle le confit entre la Russie et l’Ukraine ?

Une adhésion au discours officiel russe

Dès son lancement en France en 2017, la chaîne, financée par le gouvernement russe pour répondre à une stratégie de soft power, a éveillé les soupçons. RT et Sputnik, autre medium russe considéré comme proche du Kremlin, avaient été accusés par Macron de s’être comportés durant la campagne présidentielle française « comme des organes d’influence (…) et de propagande mensongère ». A première vue, RT a pourtant tout d’une chaîne d’information en continu « normale » : un habillage semblable à celui de BFMTV ou de CNews, un flux continu d’actualités françaises et internationales, l’intervention d’experts sur des sujets variés, des bandeaux rouges d’alerte… C’est « une chaîne qui se présente d’abord comme un média alternatif dans l’espace médiatique international, décrivait Maxime Audinet, auteur de Russia Today, un média d’influence au service de l’Etat russe, sur France Inter début février. Ce qu’on observe, c’est que dans le cadre d’événements qui concernent la Russie sur le plan intérieur, la couverture est extrêmement partiale, voire manipulatoire ».

Et quelques heures après l’annonce d’une opération militaire contre l’Ukraine, ça ne loupe pas. Lorsqu’on navigue sur le site Internet, le choix des angles reprend très nettement la version du Kremlin. « On retrouve les mêmes motifs, les mêmes explications et souvent les mêmes titres que sur d’autres médias officiels russes. Cela laisse dubitatif sur l’indépendance éditoriale de cette chaîne », souligne Valentyna Dymytrova, maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’université Lyon-3.

Si l’allocution d’Emmanuel Macron enregistrée à l’Elysée est relayée sur le site de RT, des articles affirment que l’opération militaire ne menace pas la population civile, que les bombardements sont dirigés dans le Donbass. Or, selon un communiqué des gardes-frontières ukrainiens, des unités militaires russes ont pénétré dans la région de Kiev à partir de Biélorussie pour mener une attaque avec des missiles Grad sur des cibles militaires. « On ne parle pas du périmètre réel de l’action militaire, poursuit la spécialiste de l’Ukraine. Ils reprennent le discours prononcé par Vladimir Poutine selon lequel il faut « démilitariser » et « dénazifier » l’Ukraine », poursuit la spécialiste.

Taddeï, la caution impartialité

Pourtant, RT se vantait de compter dans ses troupes le journaliste Frédéric Taddeï, à la présentation de l’émission de débats Interdit d’interdire. Rompu à l’exercice du débat contradictoire avec Ce soir (ou jamais !) sur France Télévisions, il servait d’argument en faveur de la diversité des opinions. Mais devant l’accélération du conflit ces derniers jours, Frédéric Taddeï a décidé de quitter l’émission par loyauté pour la France. « Si on veut rester sur les ondes d’un pays, il faut respecter un certain nombre de principes propres à ce pays », note Valentyna Dymytrova. Il faut regarder l’ensemble de l’offre d’information et pas seulement une émission qui peut sortir du lot. D’ailleurs, RT version française, version allemande ou version espagnole n’ont pas tout à fait les mêmes lignes éditoriales. Elles s’adaptent à leur terre d’accueil et aux attentes des différentes populations.

RT pâtit également d’un taux de refus très important de la part des invités, comme l’expliquait la chaîne à France Inter, ce qui explique une certaine unanimité des opinions exprimées. Dans le contexte de tensions actuelles, le traitement de l’information de RT va être observé à la loupe. Si la France ou le Royaume-Uni venaient à interdire la chaîne, la Russie ne tarderait pas à répondre comme elle l’a fait en fermant le bureau de la radiotélévision allemande Deutsche Welle à Moscou après la décision de l’Allemagne. Doit-on s’attendre à une nouvelle guerre des ondes ? Tous les faisceaux concordent.

La Russie conserve son accès à Swift, réseau interbancaire

Un éventuel retrait de la Russie du réseau de messagerie interbancaire mondial, Swift, revient sur le devant de la scène comme possible sanction contre la guerre en Ukraine. La mesure serait coûteuse pour l’économie russe.

Après l’attaque de l’Ukraine par le président russe, Vladimir Poutine, les Occidentaux réfléchissent à une série de sanctions économiques contre la Russie. Depuis la reconnaissance des territoires pro-russes, antérieure à l’attaque de ce jeudi 24 février, cette représaille prend la forme de sanctions financières contre des personnalités et institutions russes de premier plan, et d’une suspension de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Américains et Européens avaient pour l’instant laissé de côté un autre instrument de sanction aux conséquences potentiellement majeures : couper l’accès des Russes au réseau interbancaire Swift. Mais le sujet revient dans le débat.

Une telle mesure, qui ralentirait fortement les transactions entre les banques russes et le reste du monde, aurait un effet dévastateur pour l’économie du pays. Evoquée à demi-mots par le président américain ces derniers jours, cette idée fait toujours partie de la palette des sanctions que les Occidentaux se disent prêts à prendre en cas d’escalade du conflit. « Nous sommes préparés à adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine, a ainsi déclaré au journal Le Monde le sous-secrétaire d’Etat américain chargé de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement, José Fernandez, le 18 février. Aucune option n’est écartée. »

  • Comment fonctionne le réseau Swift

Swift (acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une société coopérative de droit belge implantée à La Hulpe (Belgique), qui gère l’essentiel des ordres de paiement des transactions internationales.

Le réseau Swift regroupe un peu plus de 11.600 organisations financières et bancaires dans plus de 200 pays. Créé en 1973, il permet d’automatiser l’écriture et l’envoi des ordres de paiement entre les banques du monde entier. Il s’agit donc d’un système de messagerie électronique sécurisée qui permet les transactions bancaires entre les pays.

Par exemple, lorsqu’une entreprise française achète 1 000 dollars de circuits intégrés à une entreprise chinoise, la banque française de l’acheteur débite son compte, puis envoie un message Swift à la banque chinoise de l’entreprise vendeuse afin de créditer son compte de 1 000 dollars. L’entreprise chinoise peut choisir de recevoir le paiement en dollars américains ou le convertir en yuans, la monnaie chinoise. Le message Swift permet de réaliser les transactions de manière sécurisée et rapide, mais ne les exécute pas directement : au bout du compte, les banques clientes de Swift opèrent elles-mêmes les échanges lorsqu’elles reçoivent ou envoient des ordres de paiement.

En 2021, le réseau a transmis environ 10,6 milliards d’ordres de paiement dans le monde, avec un pic à plus de 50 millions par jour fin novembre.

  • Déconnecter la Russie du réseau Swift ?

C’est techniquement possible et c’est une option que l’administration américaine a visiblement considérée en réponse à une éventuelle agression militaire russe sur le territoire ukrainien. Mais, pour que ça soit possible, les Etats-Unis devront parvenir à un accord avec les autres administrateurs de Swift.

« La particularité de la gouvernance de Swift est que les petits pays sont représentés aussi bien que les grands. Ainsi, un pays ne peut pas avoir plus de deux administrateurs sur les 25, même s’il représente une part importante des flux de messagerie », explique Hervé Postic, consultant et directeur général du groupe Utsit, spécialisé des outils de gestion de trésorerie. Une éventuelle déconnexion des banques russes serait donc conditionnée à l’approbation d’au minimum 13 des 25 administrateurs de la société.

  • Impact sur l’économie russe, mais aussi européenne

L’ancien représentant des Etats-Unis en Ukraine en 2017, Kurt Volker, a qualifié le recours à cette sanction d’option « nucléaire ». Dans un entretien au Monde de décembre 2021, il précise que « l’impact économique serait sérieux et immédiat. C’est comme pour l’arme nucléaire : on ne veut vraiment pas aller si loin et y recourir, mais si on n’a plus le choix, si la Russie attaque ses voisins, tue des gens, occupe des territoires, et qu’on veut l’empêcher, cet outil peut servir en dernier recours ».

En effet, l’exclusion de la Russie du réseau Swift serait « dévastatrice, particulièrement à court terme », selon une note du think tank Carnegie Moscow Center, et perturberait fortement l’économie du pays en ralentissant les échanges commerciaux entre les entreprises russes et leurs partenaires occidentaux. Les établissements bancaires souhaitant réaliser des transactions seraient obligés de recourir à des modes manuels de traitement des transactions, de trouver leurs propres canaux de communications (messageries électroniques ou logiciels cryptés), ce qui ralentirait les délais des échanges. Le centre Carnegie de Moscou rappelle que lors de la précédente menace similaire en 2014, les prévisions envisageaient une chute du PIB russe de cinq points.

En 2020, la balance commerciale du pays était excédentaire de 92 milliards de dollars et comptait pour 6,2 % de son PIB. Parmi les 331,7 milliards de dollars d’exportations russes, près de la moitié (49,6 %) est constituée d’hydrocarbures et de produits pétroliers raffinés.

L’Europe, premier partenaire économique de la Russie

Destination des exportations russes
(331,7 milliards de dollars) 40,6 %,14,6 %,14,4 %,3,2 %,27,2 %

Provenance des importations russes
(239,7 milliards de dollars)35,5 %23,7 %10,7 %5,6 %24,5 %

Source : Ministère de l’économie

Le gaz russe constitue un enjeu géopolitique majeur derrière cette menace, lourde de conséquences pour le Kremlin, puisque les exportations d’hydrocarbures russes représentent près de la moitié du montant de ses échanges avec l’Union européenne, mais aussi pénalisantes pour l’UE, qui verrait probablement les prix de l’énergie augmenter alors qu’ils sont déjà au plus haut.

Enfin, cette sanction placerait des intérêts français dans une position délicate. La France est le deuxième investisseur étranger et le premier employeur étranger en Russie, avec 160 000 salariés. Les quatre grandes banques tricolores y sont présentes, et la Société générale détient même Rosbank, l’une des principales banques privées russes.

  • Risque de développement de systèmes concurrents

Exclure même temporairement la Russie du réseau Swift n’est pas forcément la mesure la plus stratégique, en raison du risque de voir le Kremlin accroître son indépendance des outils occidentaux comme Swift. A la suite des menaces européennes qui ont suivi l’annexion de la Crimée, en 2014, la Banque de Russie a développé son propre système concurrent, le SPFS (Système de transfert de messages financiers). A la fin de 2020, il permettait de connecter 23 banques étrangères à la Russie en Arménie, Biélorussie, Allemagne, Kazakhstan, Kirghizistan et en Suisse. Des accords sont en cours de discussion pour intégrer le réseau russe au système chinois Cross-Border Inter-Bank Payments System et connecter le système russe SPFS à l’Inde, l’Iran et aux pays de l’Union économique eurasienne.

Pour le consultant Hervé Postic, « ce qui est sûr, c’est que tant que les banques ne sont pas interdites de travailler avec leurs contreparties russes, elles trouveront une solution de messagerie pour s’entendre sur les transactions à réaliser ».

Outre l’option de couper l’accès à Swift, d’autres sanctions sont évoquées. Le chancelier allemand a suspendu, mardi 22 février, la certification du gazoduc Nord Stream 2, indispensable à « sa mise en service » et qui devra faire l’objet d’une « réévaluation » politique par le ministère de l’économie. La construction de ce gazoduc est achevée depuis cet automne. Aussi, il pourrait être question d’interdire la compensation en dollars avec des banques russes, ce qui reviendrait à interdire les opérations en dollars américains avec les entreprises russes.

Ukraine: Macron a pris les ordres de Biden avant d’aller à Moscou

En appelant Joe Biden, Macron affiche son parti-pris anti-Poutine

Joe Biden et Emmanuel Macron,
le 29 octobre 2021, au Vatican. 

Se comportant en émissaire américain, le locataire de l’Elysée s’est de nouveau entretenu avec le président américain Joe Biden sur la crise russo-ukrainienne, dimanche 6 février, avant de rencontrer Vladimir Poutine, lundi. Cet échange téléphonique de quarante minutes s’inscrit « dans une logique de coordination », se justifie l’Elysée, avant le déplacement du président français à Moscou, puis mardi à Kiev, où il doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La mission de Macron est de « discuter des termes de la désescalade » à la frontière de l’Ukraine, où les Américains accusent Moscou d’avoir massé des dizaines de milliers de soldats en vue d’une pourtant peu probable invasion, ce que la Russie dément d’ailleurs, affirmant vouloir seulement garantir sa propre sécurité.

Durant le week-end, l’agent de liaison atlantiste parisien s’est entretenu avec le premier ministre britannique Boris Johnson, le chef de l’OTAN Jens Stoltenberg et les dirigeants des trois pays baltes voisins, le président lituanien Gitana Nauseda et les Premiers ministres letton Krisjanis Karins et estonien Kaja Kallas.

Macron rendra compte à Biden «prochainement»

Macron s’était déjà fait briefer par Joe Biden mardi, les deux présidents affirmant leur « soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine » et s’engageant à rester « en contact étroit » sur ce dossier, selon la Maison-Blanche. « Ils sont convenus de se reparler prochainement », a précisé dimanche l’Élysée.

Biden tente de reconquérir l’opinion américaine déçue. « Il faut être très réaliste », a déclaré Macron. « Nous n’obtiendrons pas de gestes unilatéraux » de la part de la Russie, « mais il est indispensable d’éviter une dégradation de la situation avant de bâtir des mécanismes et des gestes de confiance réciproques ». Beaucoup de mots qui attendent une concrétisation.

Le président sortant y gagnera les soutiens du New York Times et du Washington Post quand il daignera se déclarer candidat à la présidentielle.

Sommet climat : Macron humilié par la priorité donnée à Vladimir Poutine

Le discours pré-enregistré de Macron a été coupé à Washington pour entendre Poutine en direct.

Entendre Macron une fois, ça va (tant bien que mal), mais deux fois, attention les dégâts

L’indélicatesse des USA de Joe Biden au sommet sur le climat organisé à Washington a mortifié l’arrogant de l’Elysée. Alors qu’il était en train de pérorer sur l’importance de la lutte contre le réchauffement climatique, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken l’a soudainement remercié, apparemment saoulé par ses considérations. Le chef de la diplomatie américaine a préféré passer la parole à Vladimir Poutine, qui ne faisait pas semblant: il s’exprimait, quant à lui, en direct. Une marque de respect…

S’en est suivi un moment de flottement, car le président russe ne s’attendait pas à cette intervention prématurée et sa surprise n’échappa à personne. Mais Vladimir Poutine assuma.

Antony Blinken expliqua qu’il y avait eu « des difficultés techniques » et qu’il souhaitait « rendre la parole » au président français pour qu’il conclue. Mais la nature de ce problème de diffusion reste mystérieux.

Surtout, le discours de Macron était pré-enregistré et la vidéo fut relancée au début. Chacun dut le subir depuis le départ déjà diffusé une première fois… La presse macronarde parla aussitôt de « bug »… Mais la légende de l’expression aisée de Macron en anglais s’effondre et c’est un nouveau coup dur pour le mythe de ses compétences transversales.

Deux jours durant, Macron a été la risée des quarantaine dirigeants présents. Sans humaniser la démoniaque Suédoise.

Greta Thunberg accuse les dirigeants d' »ignorer » le changement climatique

La petite ayatollah verte les a menacés du jugement des prochaines générations.

« Combien de temps pensez-vous que vous pouvez continuer à ignorer le changement climatique (…) sans avoir à rendre des comptes?« , a lancé la mini avocate générale s’exprimant par visioconférence devant une commission du Congrès américain, en marge du sommet sur le climat organisé par Washington.

Dans un réquisitoire glacé, Thunberg tonna. Selon elle, l’accord de Paris conclu en 2015 prévoit de maintenir le réchauffement mondial sous les +2°C, si possible +1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle. En fait, le réchauffement est tellement peu évident, que cette phase, après d’autres, identiques au fil de l’histoire de la planète, est désormais vue comme un « changement » flou.

Et de s’échauffer: « le changement climatique n’existe pas dans le débat public aujourd’hui« … « Et bien sûr, puisque le débat n’existe pas et que le niveau de sensibilisation est ridiculement bas, vous contribuez en toute impunité à la destruction de l’environnement présent et futur« . Faut-il faire tomber des têtes ?

« Vous vous en tirez aujourd’hui, mais tôt ou tard, les gens vont réaliser tout ce que vous avez fait« , les a-t-elle menacés. « Vous avez encore le temps de faire ce qu’il faut et de préserver votre legs à la postérité honnêtement, mais cette fenêtre va se refermer« .

« Nous, les jeunes, sommes ceux qui parlerons de vous dans les livres d’Histoire. C’est nous qui choisirons comment on se souviendra de vous. Faites les bons choix« , les a-t-elle défiés.