Dîner France-Qatar à l’Elysée : Mbappé, caviar et gros chèque

L’émir a émis un chèque de 10 milliards… 

Emir du Qatar,
Tamim ben Hamad Al-Thani

Musique arabe à l’Elysée, présence de Mbappé, VIP… Macron a reçu en grande pompe son homologue qatarien mardi pour une soirée de prestige à l’Elysée.

K. M’Bappé,
ci-dessus et ci-dessous

Kylian Mbappé est l’un des premiers à faire son apparition dans la cour de l’Elysée. La star de l’équipe de France arbore une cravate rouge bordeaux …aux couleurs du Qatar. Il s’avance sur le tapis rouge, alors que la garde républicaine fait résonner un air enjoué.

Nasser al-Khelaïfi, homme d’affaires qatari, président du conseil d’administration du groupe qatarien BeIn Media Group, président de Qatar Sports Investment et président-directeur général du club omnisports Paris Saint-Germain.

Il n’est pas encore 20 heures, ce mardi soir, et le dîner d’Etat en l’honneur de l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani, va commencer. En tout, plus de 120 personnalités ont été conviées. Des ministres qatariens sont là, comme leurs homologues français (Gérald Darmanin, Rachida Dati, etc.). Gabriel Attal arrive directement du Salon de l’agriculture.

Rachida Dati
Bernard Arnault, LVMH
Xavier Niel
(Free et groupe Le Monde),
gendre Arnault, et son épouse

L’ex-président Nicolas Sarkozy et son ami Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, sont placés côte à côte à la table d’honneur, près de Brigitte Macron.

N. Sarkozy

Le menu a été concocté par le trois-étoiles Christian Le Squer : premières asperges blanches grillées, caviar en entrée. Puis, du homard bleu de Bretagne, beurre baratté truffé, accompagné de pommes rattes du Touquet (une cité chère à l’épouse de Macron). En dessert, un Beaufort d’alpage et un plaisir sucré à la fève de cacao.

Alain Ducasse

Sont également présents dans la salle des fêtes du palais de l’Elysée des grands capitaines d’industrie, des Français en lien avec le monde arabe (Jack Lang, Jean-Yves Le Drian) ou le chef Alain Ducasse, assis à côté du goleador (buteur) parisien.

Couple Lang

Le qatari va encore acheter un peu de France, pour 10 milliards

Le Qatar poursuit ses investissements sur le territoire. L’émir Tamim ben Hamad Al-Thani a signé un accord portant sur des engagements d’investissements qataris à hauteur de 10 milliards d’euros dans l’économie française à l’horizon 2030.

« Nous avons signé un plan ambitieux d’investissements de 10 milliards d’euros », a annoncé le président Macron lors de l’échange de toasts avec son hôte, en ouverture du dîner de gala. « Ces investissements iront renforcer les partenariats stratégiques entre nos deux pays« , a renchéri l’émir. Ils interviendront dans des secteurs tels que la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de la culture.

Les deux Etats vont acter également une relance de leurs relations culturelles avec une prochaine visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Qatar.

L’émir, dont le pays joue un rôle-clé dans les négociations avec Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas, et le président Macron ont réitéré durant leurs entretiens leur volonté d’arriver « très rapidement à un cessez-le-feu » à Gaza, a indiqué l’Elysée. « Continuons à œuvrer ensemble pour la paix au Proche-Orient et le respect du droit international partout dans le monde », a lancé le chef de l’Etat français dans un message posté mardi soir sur X, alors même qu’il vient tout juste de s’afficher en fer de lance du bellicisme occidental en Ukraine. Lien PaSiDupes (à venir)

Le Qatar et la France ont signé une déclaration d’intention en matière de coopération humanitaire, notamment à Gaza, dont un engagement conjoint de 200 millions d’euros en faveur des Palestiniens. Trois avions-cargos franco-qataris ont aussi affrété une aide humanitaire et médicale vers Al-Arish, ville égyptienne proche de Rafah, comprenant 75 tonnes de fret, dix ambulances, des rations alimentaires ainsi que près de 300 tentes familiales, a annoncé l’Elysée.

Ce qu’on croit français, mais appartient au Qatar

L’ampleur des investissements du Qatar en France est méconnue. En juin 2013, il possédait 7,6 milliards d’euros de participation dans les groupes du CAC 40 : il détenait 13 % de Lagardère, 7 % de Vinci, 5 % de Total, 4,7 % de Veolia Environnement, 2 % de Vivendi et 1 % de LVMH. 

En France, il a également réalisé des investissements immobiliers pour un montant de 4 milliards d’euros. Le Qatar est désormais propriétaire de plusieurs hôtels de luxe, dont le Royal Monceau et le Concorde Lafayette à Paris ou le Carlton et le Martinez à Cannes. La chaîne de magasins Le Printemps est aussi en cours de rachat.

Le petit émirat s’est également imposé sur la scène médiatique avec la chaîne d’information Al Jazeera. Regardée par 200 millions de téléspectateurs dans le monde et 50 millions dans les pays arabes, elle a soutenu les révolutions de 2011 en Tunisie, en Egypte et en Libye.

Enfin (?), le Qatar cherche à accroître son influence mondiale par le sport. Il a ainsi été désigné pour organiser la Coupe du monde de football en 2022. La Qatar Investment Authority a par ailleurs acheté le club de football du Paris Saint-Germain en 2011 pour tenter d’en faire l’un des plus grands clubs européens. Le Qatar a également lancé deux chaînes sportives en France en 2012, BeIn Sport et BeIn Sport 2, qui atteignent près d’1,5 million d’abonnés, notamment de langue arabe.

Kamel Hamza, conseiller municipal de La Courneuve, PCF, défend l’aide financière qatarie pour les banlieues françaises.

L’autre face de Brigitte Macron, démarche de camionneur :

Le pouvoir d’achat des Français a baissé depuis l’élection de Macron

Une majorité de Français dresse ce constat, mois après mois

5 années de macronisme

Soutenu artificiellement, à grands frais, avec le soutien des Echos (groupe LVMH), leur pouvoir d’achat cesse d’être un mirage face à la hausse de toutes les sources d’énergie, comme des produits alimentaires, outre la raréfaction des matières premières, factrice de flambée des prix. Des usines sont d’ores et déjà totalement à l’arrêt pour cause de pénurie de matières premières. C’est le cas notamment dans le secteur automobile où à cause d’une pénurie de puces électroniques, de semi-conducteurs, certaines usines repoussent leur rentrée, créant du chômage conjoncturel et annonçant des chutes de pouvoir d’achat.

2 juillet 2921

Un sondage publié ce lundi montre que les Français jugent sévèrement le bilan économique du quinquennat de Macron.

Plus d’un Français sur deux (56%) estime que son pouvoir d’achat a plutôt diminué durant le quinquennat Macron, selon un sondage OpinionWay-Square pour Les Echos et Radio Classique, paru ce lundi.

Ils sont 8% seulement à avoir l’impression que leur pouvoir d’achat a au contraire augmenté depuis 2017, quand 35% affirment qu’il est resté stable. Le ressenti des Français est donc en décalage avec les indicateurs économiques : selon les chiffres de l’Insee, le pouvoir d’achat des Français n’a fait que progresser sur les cinq dernières années (+0,6% en 2020, après +2,1% en 2019, +1,3% en 2018 et +1,7% en 2017). Naturellement ? A quel coût pour les générations à venir?

Les sondés appartenant aux catégories socioprofessionnelles supérieures sont un peu plus nombreux à dire que leur pouvoir d’achat a progressé (14%), de même que les jeunes (12% chez les 18-24 ans et 13% chez les 25-34 ans). A l’inverse, le sentiment de perte de pouvoir d’achat est plus fort chez les sympathisants du Rassemblement national (69%) et de la France insoumise (62%).

Logiquement, une majorité des personnes interrogées (58%) juge donc négative l’action économique de Macron depuis son élection en 2017. Seulement quatre sur dix (40%) l’estiment positive, dont seulement 7% «très positive». Là aussi, les réponses divergent en fonction de la classe sociale à laquelle appartiennent les sondés : 67% des CSP- sont critiques sur le bilan économique du chef de l’Etat, soit 12 points de plus que le chiffre qu’il recueille chez les CSP+ (55%).

Certaines mesures plébiscitées

«Sur les sujets économiques l’image d’Emmanuel Macron comme ‘président des riches’ semble être toujours partagée par une partie de la population», note ainsi OpinionWay dans son étude. Un Français sur deux (50%) considère que ses mesures économiques ont eu un impact positif sur les catégories aisées, tandis que c’est le sentiment inverse qui domine à l’évocation des catégories moyennes (64%) et populaires (56%).

Toutefois, cette étude montre aussi que les Français ne sont pas à un paradoxe près. S’ils se montrent lucides sur l’action globale de Macron, ils saluent certaines mesures économiques phares du quinquennat. C’est le cas par exemple des aides économiques aux entreprises – les bars-restaurants, singulièrement – pendant la crise de la Covid-19 (87% jugent favorablement cette mesure), sans en évaluer la charge, de la suppression de la taxe d’habitation (80%), du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu (80%) et, dans une moindre mesure, de la réforme de l’assurance-chômage (58%).

En revanche, la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), remplacé par un impôt sur la fortune immobilière (IFI) en 2018, suscite toujours autant de désapprobation : 68% des sondés estiment qu’il s’agit d’une mauvaise chose.

«Si une majorité de Français se montre mécontente du bilan économique d’Emmanuel Macron, peu de Français estiment que les candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2022 seraient capables de faire mieux», commente par ailleurs OpinionWay. En effet, seuls 19% des personnes interrogées jugent que Marine Le Pen ferait mieux. Soit le chiffre le plus élevé chez les candidats testés. Si Xavier Bertrand et Valérie Pécresse font moins bien que la présidente du RN, ils sont les deux personnalités qui rassemblent le moins d’opinions négatives : seulement 25% et 28% des sondés pensent qu’il et elle feraient moins bien que Macron, contre 47% pour Marine Le Pen.

Enquête OpinionWay-Square pour Les Échos et Radio Classique, menée auprès d’un échantillon de 1.004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 16 septembre 2021.