Depuis le Liban, le Hezbollah revendique des tirs contre Israël

L’Iran et le Qatar tirent les ficelles du Hezbollah

Le parti chiite libanais, ennemi de Jérusalem, a félicité le Hamas dès samedi pour ses attaques en Israël, avant de revendiquer à son tour des frappes ce dimanche.

Le Hezbollah affirme dans un communiqué ce dimanche 8 octobre qu’il a attaqué avec « un grand nombre d’obus d’artillerie et de missiles guidés » trois positions israéliennes dans un secteur contesté à la frontière entre les deux pays.

Il a précisé qu’il a effectué ces tirs « en solidarité avec la résistance et le peuple palestiniens » au lendemain des attentats terroristes islamistes à grande échelle lancée par le Hamas contre Israël à partir de la bande de Gaza.

Ces tirs de dimanche depuis le sud du Liban interviennent en soutien aux islamistes palestiniens dont les attentats terroristes ont conduit à des frappes menées par l’artillerie israélienne en riposte.

« L’artillerie israélienne est en train de frapper la zone du Liban d’où est parti un tir », confirme l’armée israélienne, soulignant qu’elle a répliqué à un premier tir, sans plus de précision sur la nature de cette attaque.

Le Hamas félicité

Cette annonce survient alors qu’Israël fait face depuis samedi à une offensive des islamistes palestiniens du Hamas lancée à partir de la bande de Gaza, sur son flanc sud. Le Hamas et d’autres mouvements palestiniens engagés dans la lutte armée contre Israël sont implantés dans le sud du Liban.

Financé par l’Iran, le Hezbollah a félicité samedi les commandos islamistes du Hamas pour son « opération héroïque à grande échelle » en référence à la série d’attentats contre Israël.

« Le Hezbollah félicite le peuple palestinien et ses alliés des Brigades al-Qassam et du Hamas » pour « cette opération héroïque à grande échelle » et « victorieuse », a affirmé le parti chiite dans un communiqué.

Le Hezbollah, bête noire d’Israël, entretient de bonnes relations avec le Hamas, qui impose une dictature de la peur sur la population de la bande de Gaza depuis 2007, sans légitimité démocratique. Le Hamas ne peut se prévaloir d’aucune légitimité élective depuis… 17 ans.

Une opération militaire surprise

Pendant la nuit, les frappes aériennes de l’armée se sont poursuivies sur la bande de Gaza, d’où les tirs continuaient sur Israël. Les combats se sont poursuivis au sol entre forces israéliennes et éléments armés de ce mouvement islamiste infiltrés en Israël depuis la veille.

Le Hamas a attaqué samedi matin Israël par surprise, tirant des milliers de roquettes depuis la bande de Gaza et infiltrant des centaines de combattants en territoire israélien, où il a aussi capturé un nombre important de civils et militaires.

Les combats ont fait « plus de 200 morts » et « plus de 1.000 blessés » côté israélien, selon l’armée qui a accusé le Hamas d’avoir « massacré des civils » jusque dans leurs maisons. Dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne mène depuis samedi des dizaines de frappes aériennes en représailles, la Hamas a dénombré 256 morts et 1.788 blessés.

Abayas et qamis à l’école: le gouvernement compte les atteintes à la laïcité, les bras croisés

La loi interdisant les signes religieux ostentatoires est-elle votée pour ne pas être appliquée?

Les jeunes filles se changent parfois aux abords des établissements scolaires

La loi de 2004 dispose que, à l’école, « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ». 

La circulaire du ministre Pap Ndiaye, en date du 9 novembre 2022, est supposée éclairer l’application de la loi de 2004 sur la laïcité à l’école. Malheureusement, on constate quotidiennement dans les établissements que cette circulaire laisse souvent enseignants et chefs d’établissement bien seuls face à des phénomènes de revendication religieuse, culturelle ou communautariste, et de radicalisation, en particulier face à de nouvelles manières d’affirmer son identité culturelle et religieuse, dont l’abaya est un parfait exemple.

Les jeunes filles ne parlent pas de voile (islamique),
mais de bonnets et de capuches…

De quoi s’agit-il ? D’une longue robe, qui recouvre tout le corps sauf la tête et les mains. Bien que ce vêtement ne soit pas originellement de nature religieuse, ne soyons pas naïfs, son usage l’est clairement aujourd’hui. Cet abandon des fonctionnaires de l’Etat rappelle celui des maires en butte aux humeurs de leurs administrés, mais aussi au mépris de l’exécutif et de ses représentants, préfets et sous-préfets, notamment lors de l’implantation de centres d’accueil de migrants clandestins, sans consultation des habitants, ni concertation, ni coordination. Lien PaSiDupes 1 Lien PaSiDupes 2

Plus de 1.000 cas d’atteintes à la laïcité dans des établissements scolaires sont remontés au ministère de l’Education nationale ces deux derniers mois. Ce qui sous-entend un nombre nettement plus élevé: le sujet étant tabou et sensible, les chefs d’établissement ne signalent à leur hiérarchie qu’une partie seulement des cas.

438 faits d’atteinte au principe de laïcité ont été recensés dans les établissements scolaires français en mai 2023, a appris BFMTV auprès du ministère de l’Education nationale. Un nombre de signalements par les personnels de l’Education nationale sensiblement plus …faible qu’en avril (625).

Lien podcast RMC

Ce baromètre amalgame le port de signes et tenues religieux, les provocations verbales, la contestation d’enseignement, le refus des valeurs républicaines et les revendications communautaires dans les quelque 59.260 écoles, collèges et lycées.

507 cas avaient été recensés en mars, avait annoncé le ministre Pap Ndiaye, et 282 en février.

La plupart des signalements concernent le port de signes et tenues religieux

En avril, 47% des 625 signalements d’atteinte au principe de laïcité ont été recensés dans des collèges, 33% dans les lycées, et 20% dans le premier degré, précise le ministère de l’Education nationale. 37% concernent le port de signes et tenues, 13% le refus d’activité scolaire et 12% des revendications communautaires. Il semble que les propos agressifs des rebelles soient plus « volatiles » et passés plus aisément au compte de pertes et profits…

« En avril, les Equipes académiques valeurs de la République (EAVR) – comités Théodule – ont pris en charge 85% des faits signalés (82% en mars: une montée en puissance!…). Les autres situations ont été gérées en autonomie -étouffés en local- par les équipes des écoles et des établissements », peut-on lire dans une note publiée sur le site du ministère.

Une enquête effectuée par le SNPDEN-Unsa (nettement marqué a gauche et attaché au service public et à la laïcité) auprès de 1.000 chefs d’établissements de collèges et lycées indiquait toutefois en mars 2023 que les tenues à connotation religieuse, contestations d’enseignement ou difficultés en sortie scolaire ne font pas systématiquement l’objet de signalements.

Lien PaSiDupes

Manuel Bompard, LFI, ne veut pas entendre parler d’abayas et riposte à Apolline de Malherbe sur RMC :

Mélenchon avait un avis très tranché sur la question et il vaut le détour…

Mediapart subit la censure préalable d’un magistrat

Texte de la riposte de Edwy Plenel dans Mediapart

Saisi par l’avocat de Gaël Perdriau [maire de Saint-Etienne], le président du tribunal judiciaire de Paris [Stéphane Noël] a fait injonction à Mediapart de ne pas publier de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Etienne, après celles du chantage à la sextape. Cette censure préalable, décidée sans débat contradictoire, est une attaque sans précédent contre la liberté de la presse.

Les précédentes enquêtes de Mediapart ayant mis au jour cette affaire, sous la plume d’Antton Rouget, n’ont fait l’objet d’aucune contestation en justice. Elles ont provoqué un grand émoi à Saint-Étiennedans la région Auvergne-Rhône-Alpesau sein du parti Les Républicains (LR) et du gouvernement, et ont été largement reprises dans les médias nationaux.

Elles ont provoqué la démission de l’adjoint à l’éducation de la municipalité et le licenciement du directeur de cabinet de Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne annonçant pour sa part sa mise en retrait (sans démission) de ses fonctions de représentation à l’hôtel de ville et à la métropole, qu’il préside.

Surtout, elles ont conduit le parquet de Lyon à ouvrir une information judiciaire confiée à deux juges d’instruction pour « atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions ». Les investigations de la justice sont en cours, après de premières gardes à vue mi-septembre, dont celle de Gaël Perdriau.

Vendredi 18 novembre, un huissier est venu au siège de Mediapart nous délivrer un acte judiciaire sans précédent de mémoire de journaliste comme de juriste.

Il nous ordonne de ne pas publier une enquête d’intérêt public à la demande expresse de la personnalité concernée sans qu’à un seul instant les arguments de Mediapart aient été sollicités. Mediapart n’était pas informé de cette procédure et l’ordonnance a été prise par un juge sans que notre journal n’ait pu défendre son travail et ses droits. 

Faisant ainsi fi du principe du contradictoire, cette décision de censure préalable est un acte arbitraire qui utilise, en la détournant, une procédure totalement étrangère au droit de la presse afin de porter atteinte à une liberté fondamentale, régie par la loi du 29 juillet 1881.

Rendue le même 18 novembre par Violette Baty, vice-présidente, agissant en tant que magistrate déléguée par le président du tribunal judiciaire de Paris, Stéphane Noël, cette ordonnance fait droit dans l’urgence à une requête déposée le même jour par l’avocat de Gaël Perdriau, Me Christophe Ingrain.

Ne pas publier sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié. (Président du tribunal judiciaire de Paris)

Elle nous enjoint « de ne pas publier sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié » de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, appuyées notamment sur les mêmes enregistrements qui nous ont permis de révéler le scandale du chantage à la sextape dont a été victime son premier adjoint centriste, Gilles Artigues.

Les précédentes enquêtes de Mediapart ayant mis au jour cette affaire, sous la plume d’Antton Rouget, n’ont fait l’objet d’aucune contestation en justice. Elles ont provoqué un grand émoi à Saint-Étiennedans la région Auvergne-Rhône-Alpesau sein du parti Les Républicains (LR) et du gouvernement, et ont été largement reprises dans les médias nationaux.

Elles ont provoqué la démission de l’adjoint à l’éducation de la municipalité et le licenciement du directeur de cabinet de Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne annonçant pour sa part sa mise en retrait (sans démission) de ses fonctions de représentation à l’hôtel de ville et à la métropole, qu’il préside.

Surtout, elles ont conduit le parquet de Lyon à ouvrir une information judiciaire confiée à deux juges d’instruction pour « atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions ». Les investigations de la justice sont en cours, après de premières gardes à vue mi-septembre, dont celle de Gaël Perdriau.

Poursuivant son enquête, Antton Rouget a découvert des faits inédits qui, de nouveau, mettent en cause les pratiques du maire de Saint-Étienne, notamment dans le recours à la rumeur comme instrument politique. Mais, cette fois, leur victime est une personnalité notable de la droite, Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont l’ambition présidentielle est notoire.

Comme les précédentes, ces révélations s’appuient notamment sur des conversations de travail, tenues dans le bureau du maire à l’hôtel de ville de Saint-Étienne, et enregistrées afin de se protéger par la victime du chantage à la sextape, son premier adjoint Gilles Artigues, qui ont toutes été remises à la justice par ce dernier.

Une décision prise sans audience publique ni débat contradictoire, dans le secret d’un échange entre seulement deux personnes : l’avocat du demandeur et le président du tribunal.

Quand nous a été notifiée l’ordonnance de censure préalable, cette enquête n’était pas encore publiée, même si nous avions rempli toutes nos obligations, aussi bien professionnelles que légales : son intérêt public, sa base factuelle et matérielle, son respect du contradictoire.

Plusieurs personnalités concernées par ces nouvelles révélations, au premier rang desquelles Laurent Wauquiez, ont été sollicitées et ont transmis leurs réactions. Contacté en début de semaine par Antton Rouget pour répondre sur ces faits nouveaux, Gaël Perdriau avait pour sa part demandé un délai supplémentaire jusqu’au vendredi 18 novembre à 13 heures, qui lui fut volontiers accordé.

Trois heures après que nous eûmes reçu, à 12 h 57 par courriel, ses réponses détaillées, un huissier venait nous délivrer l’ordre de ne rien publier, obtenu par le même Gaël Perdriau auprès du président du tribunal judiciaire de Paris. Le maire de Saint-Étienne sait donc pertinemment quelles informations il ne veut pas voir publiées.

Cette censure préalable provient d’une décision prise dans l’urgence, sinon la précipitation, sans audience publique ni débat contradictoire, dans le secret d’un échange entre seulement deux personnes : l’avocat du demandeur et le président du tribunal. Dans ses motivations, la requête de Gaël Perdriau, qui a été ainsi satisfaite, invoque fallacieusement une atteinte à la vie privée dont nous aurions démontré, dans une audience publique, qu’elle n’existe aucunement.

Au début de l’affaire, fin août, le maire de Saint-Étienne nous avait déjà accusés – sans toutefois saisir la justice, cette fois – de procéder à un « déballage de [la] vie privée » de son adjoint Gilles Artigues, la victime du chantage à la vidéo intime. Nous lui avions alors répondu que si atteinte à la vie privée de M. Artigues il y avait dans cette histoire, elle n’était pas de notre fait mais imputable aux pratiques en vigueur à l’hôtel de ville.

Mieux encore, lorsque nous avions, dans nos précédents articles, révélé des extraits des enregistrements qu’il nous est aujourd’hui impossible de publier, Gaël Perdriau n’avait engagé aucune procédure, reconnaissant ainsi le caractère d’intérêt général de nos informations. Pourtant, le procédé, ses circonstances et son contexte étaient les mêmes, confirmant l’intérêt public de ces informations.

Cette procédure expéditive s’appuie sur deux articles du Code de procédure civile : l’article 493, qui concerne toutes les juridictions, selon lequel « l’ordonnance sur requête est une décision provisoire rendue non contradictoirement dans les cas où le requérant est fondé à ne pas appeler de partie adverse » ; l’article 875, qui relève des « dispositions particulières au tribunal de commerce » : « Le président peut ordonner sur requête, dans les limites de la compétence du tribunal, toutes mesures urgentes lorsque les circonstances exigent qu’elles ne soient pas prises contradictoirement. »

Du jamais-vu dans notre histoire républicaine depuis la loi du 29 juillet 1881 qui a enfin instauré en France, et régit encore, le droit d’information et la liberté d’expression.

A notre connaissance, jamais ce moyen exceptionnel n’a été utilisé dans une affaire de presse. À lui seul, le fait qu’un des deux articles de loi invoqués relève des tribunaux du commerce souligne, jusqu’à l’absurde, ce détournement de procédure. De fait, l’injonction de ne pas publier signifiée à Mediapart est adressée à la directrice générale de notre entreprise et non pas à son directeur de publication, pourtant seul responsable légal des contenus d’un journal.

Totalement extérieure au droit de la presse, la procédure d’exception choisie est destinée, selon la jurisprudence, à créer « un effet de surprise » qui, en l’occurrence, consiste à tuer dans l’œuf la publication d’une information sans que le journal ne puisse défendre devant des juges indépendants l’intérêt général qui justifie sa publication.

A la demande d’une personnalité politique qui est le principal protagoniste d’une affaire faisant l’objet d’un débat public et d’une enquête pénale, dans laquelle les méthodes utilisées pour déstabiliser un rival politique sont au cœur du débat judiciaire, le président du tribunal judiciaire de Paris a donc décidé, dans la solitude de son cabinet, de restaurer une arme d’Ancien Régime contre la liberté de la presse : la censure préalable.

Excepté les périodes d’éclipse démocratique, c’est du jamais-vu dans notre histoire républicaine depuis la loi du 29 juillet 1881 qui a enfin instauré en France, et régit encore, le droit d’information et la liberté d’expression.

En proclamant, dès son article premier, que « l’imprimerie et la librairie sont libres » sans y ajouter de restriction, autrement dit à l’époque par l’un de ses législateurs que « la presse et la parole sont libres », elle signifiait que le droit fondamental de diffuser des informations et des opinions ne pouvait être entravé a priori.

Mettant fin à l’autorisation préalable, à la censure et au cautionnement – les armes utilisées par tous les régimes pour contenir la liberté de la presse –, la loi de 1881 abrogea ainsi d’un coup 325 articles de 42 lois précédentes sur la presse et amnistia toutes les condamnations, sans exception, prononcées en leur nom.

Ses dispositions politiquement libérales ont permis la construction progressive d’une jurisprudence profondément démocratique, avec des tribunaux et des magistrats spécialisés, qui veille à la protection d’une liberté qui n’est pas celle des journalistes mais celle des citoyennes et des citoyens : le droit de savoir tout ce qui est d’intérêt public.

L’esprit qui l’anime est qu’on ne saurait y porter atteinte en interdisant la révélation au grand jour de vérités contribuant à un débat général, aussi dérangeantes soient-elles. Quant aux éventuels abus commis par la presse dans l’exercice de cette liberté, ils ne peuvent être sanctionnés qu’a posteriori, par des juges indépendants, après un débat public et, répétons-le, contradictoire.

C’est cette conquête démocratique essentielle, vieille de 141 ans, que jette aux orties la censure préalable de l’enquête de Mediapart par une ordonnance rendue sur requête. Tant qu’elle n’aura pas été annulée, cet acte liberticide empêche nos lectrices et lecteurs, et au-delà l’opinion publique tout entière, de connaître des faits nouveaux dans un scandale politique majeur, d’ampleur nationale.

Cette censure préalable est d’autant plus alarmante qu’elle survient quelques semaines après une décision similaire rendue, le 6 octobre, par le tribunal de commerce de Nanterre au nom du secret des affaires : saisi par le groupe Altice et son président Patrick Drahi, il n’a pas hésité à interdire à Reflets.info de publier « de nouvelles informations ». Le site d’investigation a fait appel.

Nous avons évidemment demandé à notre avocat Me Emmanuel Tordjman, du cabinet Seattle, de mettre en œuvre tous les recours juridiques possibles pour qu’il soit mis fin, au plus vite, à cette censure préalable, autrement dit à ce désordre démocratique qui porte une atteinte gravissime à une liberté fondamentale, « l’un des droits les plus précieux de l’homme », selon l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Et qu’ainsi, vous puissiez enfin découvrir les nouvelles révélations d’Antton Rouget dans l’affaire de Saint-Etienne.

Edwy Plenel

NB – Mediapart sait publier des articles gratuits, quand est en cause son intétêt…

Lien Edwy Plenel

Violences sexuelles : Clémentine Autain a-t-elle incité Taha Bouhafs a en faire une affaire raciste?

Durant près de deux mois, le journaliste protégé de Mélenchon et Chikirou a gardé le silence. Le 9 mai dernier, Taha Bouhafs annonça qu’il renonçait à être le candidat de La France Insoumise aux élections législatives à Vénissieux, dans le Rhône. Dans un court communiqué, il affirma plier face à une « campagne raciste » le visant. Dans la foulée, il reçut le soutien de la majorité des cadres de LFI… avant qu’une large partie de ses soutiens n’effacent leurs messages, lorsque fut révélé que Taha Bouhafs avait renoncé à cause d’accusations d’agressions sexuelles.

Or, ce mardi 5 juillet, il est revenu sur l’affaire dans un nouveau communiqué, long de six pages, qu’il a publié sur son compte Twitter. 

Mise en cause par Taha Bouhafs ce mardi, après son retrait des élections législatives pour des accusations de violences sexuelles, La France insoumise riposte via un communiqué.

Expliquant avoir gardé le silence pour ne pas nuire à la campagne législative de la gauche, il réclame désormais justice chargeant lourdement la députée LFI Clémentine Autain. Selon lui, c’est elle qui l’aurait poussé à invoquer le racisme au moment de se retirer, affirmant même qu’elle était prête à « appuyer cette version publiquement ». Une déclaration qu’elle aurait faite juste après lui avoir annoncé qu’il était la cible d’accusations sur son comportement avec les femmes.

En début de soirée, mardi 5, La France Insoumise a riposté à la lettre ouverte de l’ancien agitateur via un communiqué.

La féministe Autain aurait racisé l’affaire de violences sexuelles

Dans son communiqué, Taha Bouhafs affirme que Clémentine Autain et le comité de lutte contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) de LFI – dont est notamment membre la chef du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot – auraient refusé d’attendre sa version – pas plus qu’ils ne lui auraient enoncé le détail des accusations à charge. 

L’ex-candidat accuse donc LFI d’avoir menti en déclarant, le 11 mai, que LFI l’avait confronté à ces accusations. Enfin, il souligne n’avoir jamais reçu de réponse aux courriers adressés à la direction, réclamant l’organisation d’une procédure en bonne et due forme. 

« Je ne veux pas que l’affaire soit étouffée, oubliée, je vous demande simplement une procédure juste et équitable où le fondamental principe du contradictoire sera respecté », écrit-il donc en s’adressant aux militants insoumis et à la direction du parti.

Il martèle que LFI en a « l’obligation politique et morale », puisqu’il en est toujours membre et que les convictions portées par la formation mélenchoniste devraient la pousser à « refuser la vindicte » et les « procès par contumace » au profit d’une véritable justice.

« Nous ne nous reconnaissons pas dans sa version »

« Nous ne nous reconnaissons pas dans sa version d’une partie des faits », assure La France insoumise dans un long communiqué de presse diffusé par Clémentine Autain sur son compte Twitter. Toutefois, le parti dit ensuite « entendre sa démarche » et « la prendre en compte ».

Quelques lignes plus loin, le parti étaye son point de vue : « Nous ne pouvons lui transmettre les informations envoyées à la cellule, car nous respectons la volonté d’anonymat des plaignantes. Nous ne pouvons organiser une confrontation pour ces mêmes raisons. » Avant de marteler ces mots : « Nous ne sommes pas un tribunal, nous sommes une organisation politique dont les décisions en matière de violences sexistes et sexuelles [amalgame] relèvent de la précaution et de la protection des membres de notre mouvement. » Et de conclure : « Taha Bouhafs pourra être entendu par nos instances. » 

A Vénissieux, Macron avait récolté 69% des voix à l’élection présidentielle 2022, nettement moins que son score en 2017, qui était de 74%. Aux législatives, le candidat LFI, Idir Boumertit, a rassemblé 65 % des votants. Louis Boyard, député LFI, a daigné lui serrer la main…

Poutine coupe le gaz à la France

La politique anti-Poutine de Macron met la pression sur les Français

La Russie réduit ses livraisons de gaz. Les flux gaziers de Russie vers l’Europe se sont effondrés de 60 %. Comme les prix des carburants, les cours du gaz bondissent. L’Allemagne ose dénoncer « une décision politique ». Après avoir coupé le robinet à de petits pays, Moscou riposte aux gros clients comme l’Allemagne, l’Italie et la France, qui se sont rendus à Kiev, affichant leur soutien à l’Ukraine. L’inquiétude des Français monte pour l’hiver prochain.

L’Europe parviendra-t-elle à remplir ses réserves souterraines de gaz pour l’hiver ? Le défi est encore plus difficile à relever désormais. La Russie a en effet drastiquement réduit ses exportations par gazoduc depuis le début de la semaine, franchissant une étape cruciale dans la guerre énergétique qui l’oppose à l’Occident.

Les marchés cèdent à la panique. Les cours européens du gaz ont dépassé 147 euros le mégawattheure jeudi après-midi, un niveau qui n’avait pas été constaté depuis début mars, peu après l’invasion de l’Ukraine. Les prix ont flambé de plus de 20 % en séance mardi, et de 60 % depuis le début de la semaine.

Le principal gazoduc

Les exportations de gaz via le pipeline Nord Stream 1, qui relie la Russie à l’Allemagne en passant sous la mer Baltique, ont chuté de 60 % depuis mardi. Or il s’agit du principal tuyau alimentant l’Union européenne, et aucune augmentation des flux n’a été constatée pour les autres gazoducs russes, qui passent par la Pologne et l’Ukraine.

Coïncidence malheureuse, l’Europe est en même temps privée d’une partie du gaz liquéfié importé des Etats-Unis. L’une des sept unités de production de GNL américaines est à l’arrêt pour au moins trois mois à la suite d’un incendie qui a endommagé les infrastructures. Les volumes en question sont beaucoup moins importants, mais cet incident ajoute à la tension.

Les Atlantistes bellicistes s’étonnent du retour du boomrang

La diplomatie russe assure que cette baisse des livraisons provient de problèmes techniques. Gazprom, qui détient le monopole des exportations de gaz vers l’Europe, invoque des difficultés avec des turbines de… l’allemand Siemens, provoquées par les sanctions occidentales : les Allemands se sont tirés une balle dans le pied., alors que Macron pense que ça fait les pieds aux Français, nouvelle preuve qu’il ne les aime toujours pas. « Aujourd’hui, il n’y a aucun moyen de résoudre » le problème, a déclaré le patron de Gazprom. « Oui, nous avons une diminution des approvisionnements vers l’Europe », mais « nous avons rempli nos obligations envers vous », a-t-il ajouté à l’adresse des Vingt-Sept.

Les Européens rejettent ces explications. Ce sont «des mensonges», a dit Mario Draghi, le premier ministre italien. « Il s’agit d’une décision politique, les raisons techniques ne sont que des prétextes », a estimé le ministre allemand de l’Economie et du Climat, Robert Habeck. « Même si les problèmes techniques étaient avérés, Gazprom pourrait très bien augmenter les flux via les autres gazoducs pour compenser, dénonce une source industrielle floutée par transparence en France. Or, ce n’est absolument pas le cas. »

Poutine rend coup pour coup

Vladimir Poutine avait jusqu’à présent coupé le gaz aux importateurs qui refusaient de payer en roubles . Il s’agissait de volumes relativement faibles car les pays concernés – Pologne, Bulgarie, Danemark, Pays-Bas et Finlande – sont de petits clients de Gazprom. C’était un signal adressé aux grands.

En réduisant massivement les flux de Nord Stream 1, Moscou fait maintenant ressentir leur dépendance aux ingérents et pourtant gros consommateurs d’Europe de l’Ouest, l’Allemagne, l’Italie et la France, bien que ces Etats aient accepté son nouveau système de paiement . « C’est une décision d’une autre nature, beaucoup plus inquiétante », se plaint la même source anonyme.

Biden ne souffre pas des représailles gazières infligées à ses féaux européens

« Nous sommes entrés dans un processus d’effondrement progressif de la relation gazière entre la Russie et l’Europe, analyse Pierre Noël, consultant spécialiste de l’énergie au Lantau Group. Gazprom sait maintenant qu’il n’y aura jamais de retour à la normale, même si la guerre cesse enfin. Leur intérêt économique est de maximiser la rente en faisant exploser les prix. »

Si on manque de vision à moyen terme, on peut tenter de rassurer les électeurs français du 19 juin et affirmer que les Vingt-Sept ne courent pas un danger immédiat. En été, la consommation de gaz est beaucoup plus faible, et les importations de gaz liquéfié permettent de faire face à court terme.

Depuis l’automne 2018 et en catimini, Macron importe du gaz de schiste américain (sous forme de gaz naturel liquéfié, appelé GNL) : l’Américain Biden a intérêt à exciter les tendances bellicistes des petits guerroyeurs européens.

Pour l’hiver prochain en revanche, l’incertitude règne. Si les flux de Nord Stream 1 ne remontent pas d’ici à la fin de l’année, 27 milliards de mètres cubes de gaz manqueront à l’appel, ont calculé les analystes d’UBS. Si l’on y ajoute l’impact de l’incendie aux Etats-Unis, l’équivalent de 27 % des capacités de stockage du Vieux Continent resterait vide à l’arrivée de la saison froide.

L’Allemagne sonne l’alarme

En Allemagne, très dépendante du gaz pour son industrie et sa production d’électricité, la réduction des livraisons de Gazprom a sonné l’alarme. « Elle peut nous mettre tous, consommateurs et industriels, dans une situation très grave », a prévenu jeudi le chef de l’Agence fédérale des réseaux, Klaus Müller. Le gouvernement vient de lancer une campagne d’économie d’énergie à destination du grand public. « Chaque kilowattheure compte. La situation est sérieuse », a dit le ministre Robert Habeck.

« Nous constatons effectivement une réduction des livraisons – et nous suivons cette situation avec attention – qui n’a pas d’impact sur l’approvisionnement de nos clients », a déclaré de son côté Engie, principal importateur de gaz russe pour la France. L’énergéticien français a perdu plus de 7 % en Bourse sur la séance de jeudi.

Censure du Pr. Christian Perronne : cinglante riposte contre l’AP-HP

L’avocat de Christian Perronne riposte à Martin Hirsch

La triade Hirsch-Véran-Macron

France Soir reproduit ci-après le communiqué de son avocat, Me Thomas Bénagès, défenseur des victimes de la maladie de Lyme.

« Martin Hirsch, socialiste LREM totalement dépassé dans sa gestion bureaucratique calamiteuse du coronavirus depuis son bureau de l’AP-HP, organise une purge médicale digne du Kremlin de Staline contre le professeur Perronne. Il doit savoir que la purge contre les médecins juifs de Staline fut lancée le 13 janvier 1953 par un article de la Pravda au titre sans équivoque : Ils ont comploté sous le masque des médecins universitaires (des médecins corrompus des CHU), des espions vicieux (contre le professeur Perronne) » (Thierry Michaud-Nérard, dans ‘Riposte laïque’.

Christian Perronne avait été démis de ses fonctions de chef de service lors de son entrevue avec Martin Hirsch jeudi dernier. Invité de notre Défi de la vérité, France Soir, il avait annoncé qu’il ne comptait pas jouer les agneaux qu’on mène à l’abattoir. La riposte n’avait pas tardé, avec l’annonce vendredi d’une plainte contre le jeune médecin qui l’accusait, non sans culot, d’avoir manqué de confraternité. Moins que jamais la liberté d’expression et la liberté de penser ne sont libres en France. Est-ce une manifestation de la dictature de la « Science »?


[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] reproduit in extenso. 


L’AP-HP a violé la liberté d’expression des enseignants-chercheurs en démettant de ses fonctions de Chef de service le Professeur en Infectiologie Christian PERRONNE.

Le jeudi 17 décembre, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé démettre de ses fonctions de Chef de service le Professeur en Infectiologie Christian PERRONNE.

Depuis, les médias relatent une « Affaire PERRONNE », sans que les faits reprochés à celui-ci n’aient été précisés et sans qu’il ait pu répondre aux accusations dont il est l’objet.

Il m’appartient donc, en ma qualité d’avocat du Pr PERRONNE, de présenter les arguments qui seront exposés devant le Tribunal Administratif de Paris afin de contester la décision de l’AP-HP.

Tout d’abord, il convient d’exposer précisément les raisons mises en avant par l’AP-HP à l’appui de sa décision.

Ainsi l’AP-HP expose, dans sa décision du 17 décembre que le Pr PERRONNE  a « depuis plusieurs mois, pris des positions publiques en contradiction très régulière avec ce qui est enseigné dans le cadre du DES de maladies infectieuses », soulignant ainsi le fait que les propos contestés ont été tenus par un universitaire, professeur en infectiologie.

Par ailleurs, l’AP-HP expose :

« Le Pr PERRONNE a depuis plusieurs mois dans un contexte de crise sanitaire tenu des propos contraires à l’obligation de dignité, alors même qu’il est praticien hospitalier »

 « il a mis clairement en cause la compétence et la qualité des services de certains hôpitaux de I’AP-HP, les accusant implicitement d’être à l’origine du décès de patients, »

« ces propos, tenus par un chef de service, jettent un discrédit important sur l’AP-HP et sur la qualité de service public hospitalier, »

« et qu’enfin, en ne en ne faisant pas preuve de retenue, le Pr PERRONNE s’est départi de son devoir de réserve qui s’impose à tout fonctionnaire, »

L’AP-HP fait ainsi référence aux propos tenus par le Professeur PERRONNE dans le cadre de son ouvrage « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? », de la reprise de ces propos dans les médias, et par lesquels le Pr PERRONNE livre son regard personnel sur la gestion de la crise sanitaire actuelle.

Enfin, l’AP-HP justifie également sa décision par le fait que « dans le cadre d’un film, intitulé « Hold Up», le Pr PERRONNE a tenu publiquement des propos non confraternels à l’égard d’un médecin en formation lesquels ont été largement repris sur les réseaux sociaux et alimentent à présent des insultes, attaques, et menaces à l’encontre de ce dernier le mettant gravement en danger » (…) Considérant au demeurant que ces faits ont donné lieu au dépôt d’une plainte par l’ AP-HP auprès du Conseil départemental de l’ordre des médecins en date du 16 décembre 2020 ».

En cela, l’AP-HP fait référence aux propos tenus par le Pr PERRONNE dans le cadre du documentaire Hold-Up, propos qui ont également donné lieu au dépôt d’une plainte par l’AP-HP auprès du Conseil départemental de l’ordre des médecins.

Il est donc nécessaire, avant tout développement, de revenir précisément sur les propos qu’il est reproché au Pr PERRONNE d’avoir tenu dans ce documentaire :

Après avoir souligné les contradictions de communication du gouvernement concernant le port du masque, le Pr PERRONNE va revenir sur le « scandale du Lancet », à la 56ème minute du documentaire Hold-Up, scandale qui avait été dévoilé par l’ensemble de la presse nationale :

 « Vous vous rendez compte de la gravité, moi je pensais que tout allait être réglé quand il y a eu le « Lancet Gate » comme on dit, que ça y est la communauté internationale  allait voir qu’il y avait une gigantesque supercherie mondiale. Et bien non les gens ont continué à publier des articles contre la chloroquine totalement délirants comme tout récemment en France (il n’y avait pas que des Français, il y avait des Suisses dans l’affaire), un article a été publié avec notamment Nathan Peiffer Smadja, qui est un interne à Bichat, qui est un élève de Yazdan Yazdanpanah, qui travaille aussi à l’Imperial College à Londres, université à l’origine du plus grand canular disant qu’il allait y avoir plus de 500 000 morts du Covid en Angleterre, même dans d’autres pays européens. Ils ont fait soit disant une méta-analyse, une analyse de tout ce qui a été publié, mais c’est affligeant quand on lit cet article, comment il a pu être publié dans un grand journal ! Qu’on fait les relecteurs de cet article ? Ils ont analysé 800 articles soit disant, ils en ont gardé 29, tout ce qui ne les arrangeait pas ils l’ont écarté, ils ont inclus des donnés qui n’avait pas encore été publiées ! Cette étude est totalement bidon ! Mais elle a fait la « une » des médias pendant trois jours en disant « maintenant ça y est la messe est dite,  la chloroquine ne marche pas ».

Ainsi, dans son intervention, le Pr PERRONNE ne fait que revenir sur le scandale du Lancet, dévoilée par les plus grands médias français. Il ne fait que souligner que suite à ce scandale, des personnes « ont continué à publier des articles contre la chloroquine », en prenant la peine de citer ses sources.

Ainsi, rien, dans l’intervention du Pr PERRONNE dans le documentaire Hold-Up, ne saurait être considéré comme une fausse information ou bien comme des propos «non confraternels à l’égard d’un médecin en formation», comme le soutient l’AP-HP.

Dans ces conditions, il ne saurait être reproché au Pr PERRONNE d’avoir alimenté, sur les réseaux sociaux, des insultes, attaques, et menaces à l’encontre de Nathan Peiffer Smadja.

A contrario, il est important de rappeler que le 16 décembre, le Professeur PERRONNE a déposé une plainte ordinale à l’encontre du Dr Nathan Peiffer-Smadja, qui, sur une période de 6 mois, entre les mois de mai à octobre 2020, a publié de façon récurrente des tweets injurieux, diffamatoires et menaçants, à l’encontre du Pr PERRONNE, par lesquels il n’hésite pas à convoquer l’opinion publique et à interpeller la twittosphère pour que soit signée et diffusée une pétition contre le Pr PERRONNE, ou bien en lançant des appels à agir à son encontre. Il a été signalé au Conseil de l’Ordre des Médecins que de tels faits sont qualifiés par les juridictions de harcèlement moral en ligne.

Ainsi, alors que le Pr PERRONNE ne fait que citer  ses sources en mentionnant le Dr  Nathan Peiffer-Smadja, le même Dr Nathan Peiffer-Smadja s’est livré à une forme de cyber-harcèlement proche de celui qui a été récemment sanctionné par de la prison ferme dans le cadre de l’affaire « Marvel Fitness ».

Paradoxalement, l’un a été sanctionné par l’AP-HP, tandis que l’autre se fait passer pour une victime !

Concernant ce point, il y a un « deux poids/deux mesures » totalement insupportable dans le traitement infligé au Pr PERRONNE.

Ainsi le Conseil de l’Ordre des Médecins de Paris va jouer sa crédibilité dans son traitement des plaintes ordinales qui ont été déposées par le Pr PERRONNE puis par l’AP-HP : s’il devait transmettre la plainte concernant le Pr PERRONNE à la chambre disciplinaire, tout en épargnant le Dr Nathan Peiffer-Smadja, il perdrait toute crédibilité dans la gestion des différents ordinaux !

Il convient à présent de revenir sur  les autres raisons mises en avant par l’AP-HP afin de motiver sa décision de démettre de ses fonctions de Chef de service le Professeur Christian PERRONNE.

Cette décision est motivée, d’une manière générale par des propos tenus par le Pr PERRONNE pour lesquels il n’aurait pas fait  « preuve de retenue », et pour lesquels il se serait « départi de son devoir de réserve qui s’impose à tout fonctionnaire ».

Ainsi, outre le fait qu’il appartiendra au Tribunal Administratif, que va saisir le Pr PERRONNE, de se prononcer sur les vices de procédures qui ont entaché la prise de décision de l’AP-HP, le Tribunal sera en particulier amené à se prononcer sur la question de la liberté d’expression des enseignants-chercheurs.

Il appartiendra ainsi au juge administratif  de sanctionner la décision de l’AP-HP s’il devait apparaitre que celle-ci, comme nous le soutenons, n’a pas respecté le juste équilibre entre les droits et libertés d’un enseignants-chercheurs et le bon fonctionnement du service public.

Il sera soutenu, devant le juge, que les universitaires bénéficient, en France, d’une liberté d’expression et de recherche quasi-absolue que ce soit dans le service ou en dehors du service.

En l’espèce, ce qui est reproché au Pr PERRONNE, se sont les propos tenus dans son ouvrage « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? », ainsi que la réitération de ce qui est exposé dans cet ouvrage dans certains médias. Or, il convient de soulever que, en France, les écrits des enseignants-chercheurs bénéficient d’une grande liberté car il est considéré que les tribunaux n’ont pas à se faire juge de la vérité scientifique.

Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l’homme a déjà souligné « l’importance de la liberté académique, qui autorise notamment les universitaires à exprimer librement leurs opinions sur l’institution ou le système au sein duquel ils travaillent ainsi qu’à diffuser sans restriction le savoir et la vérité » (CEDH, 23 juin 2009, n° 17089/03, Sorguç c/ Turquie, § 35).

Il ne saurait donc être rapproché au Pr PERRONNE de jeter « un discrédit important sur l’AP-HP et sur la qualité de service public hospitalier » a moins de vouloir revenir sur la liberté fondamentale que constitue la liberté d’expression des enseignants chercheurs.

En conclusion, il est également possible de soulever que, pour la Cour Européenne des Droits de l’Homme, un professeur ne peut être condamné suite à des propos tenus dans la presse dès lors qu’il a agi avec bonne foi et soulevé un problème d’intérêt public sans émettre des critiques de nature personnelle gratuite (CEDH, n° 12138/08, 19 janv. 2016, Aurelian Oprea c/ Roumanie).

En l’espèce, quoi que l’AP-HP puisse penser des propos tenus par le Pr PERRONNE, dans son ouvrage et dans les médias, il est incontestable que celui-ci a agi, et continue d’agir, avec bonne foi pour tenter de soulever des problèmes, liés à une crise sanitaire majeure, dont l’intérêt public n’est pas à démontrer.

Maitre Thomas BENAGES

Auteur(s): FranceSoir