Macron émoustillé par les commémorations du Débarquement allié

Macron envoie des Mirage 2000 à l’Ukraine et formera « 4.500 soldats »

Au terme d’une journée de commémorations pour les 80 ans du Débarquement, en Normandie, Macron fait un pas supplémentaire dans l’escalade de la guerre de la France au côté de l’Ukraine. Après les munitions, après les chars, cette fois-ci, ce sont les avions de chasse.

« C’est en France que nous formerons les pilotes »

« Nous allons annoncer demain de nouvelles coopérations et annoncer la session de Mirage 2000-5, qui sont des avions de combat français », a clamé le chef de l’Etat, qui veut aussi « lancer un programme de formation des pilotes » ukrainiens, qui seront « formés cet été. Il faut 5 à 6 mois. C’est en France que nous formerons les pilotes ». Les livraisons pourraient se faire d’ici « la fin de l’année »

S’il ne dit pas pour l’heure « le nombre » d’avions, ce transfert se fait de la même manière que « nos partenaires le font avec les F 16 ». L’idée d’envoyer des avions à l’Ukraine était dans les cartons depuis des mois.

« En aucun cas, nous sommes en guerre contre la Russie » !

Encore un « en même temps » sidérant. « Nous ne voulons pas d’escalade de la guerre et, en aucun cas, nous sommes en guerre contre la Russie et son peuple », a estimé le chef de l’Etat, mais « nous aidons les Ukrainiens à résister ». Chacun appréciera la nuance…

Une proclamation qui ne prépare pas la paix et qui intervient alors que le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, est en France. Présent ce jeudi lors des commémorations, il s’adressera ce vendredi à l’Assemblée nationale et sera reçu à l’Elysée. Une stratégie de la paix?

« Former 4.500 soldats ukrainiens et les équiper, les entraîner, leur apporter les munitions, les armes »

Autre paradoxe macronien : « Former une brigade », avec la volonté de « former 4.500 soldats ukrainiens et donc de les équiper, les entraîner, leur apporter les munitions, les armes, ce qui leur permettra de défendre leur sol », précise-t-il. Quand « on passe à un nouveau stade », on s’engage dans une escalade car c’est d’une formation de militaires et non d’infirmières dont il est question, n’en déplaise au locataire de l’Elysée.

En revanche, il n’y aura pas de formateurs militaires français sur le sol ukrainien. Du moins pour l’heure. « Pourquoi l’exclurions-nous ? » menace le président, fidèle à son ambiguïté stratégique. « Il ne faut pas de tabou sur le sujet », met en garde Macron, « mais il ne s’agit pas de former sur les zones de combat ». Une hypocrisie sans nom.

Il soutient qu’envoyer des officiers français former des soldats ukrainiens « dans la zone libre, à l’ouest de l’Ukraine », ne serait pas un facteur d’escalade à ses yeux. Il souligne au passage qu’« aujourd’hui, nous avons des compatriotes en Ukraine. Ils ne sont pas soldats, ils sont civils ».

Des annonces bien accueillies par le président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, sénateur LR du Territoire de Belfort, terre meurtrie par les guerres, Cédric Perrin, 50 ans. « La meilleure façon de ne pas intervenir au sol, c’est d’aider les Ukrainiens à se défendre eux-mêmes »,

Et il justifie l’envoi d’avions livrés avec pilotes bien formés, armes et munitions : « Pour moi, il n’y a pas de position nouvelle. C’est la position existante. Il y a déjà des pays qui ont donné des F 16. Les Pays-Bas l’avaient annoncé. Il n’y a rien d’extraordinaire derrière cela », minimise Cédric Perrin. Un pacifiste…

Il souligne au passage « que les Mirage 2000-5 arrivent en fin de vie, pour beaucoup d’entre eux. C’est comme quand on donne des AMX-10 RC, ce n’est pas du matériel très récent. Et dans un combat, le F 16 ou les Mirage 2000 ne sont pas forcément au niveau d’avions de la quatrième ou cinquième génération d’en face ». Ils ne font ni ruines  ni morts…

Pour le président de la commission, « la question qui se pose c’est le recomplètement, c’est-à-dire comment on va remplacer ces avions ? Il y a un sujet par rapport à nos armées. Lesquelles seront bientôt moins bien dotées que l’armée de l’air ukrainienne. On va se déshabiller donc il faut qu’on se rhabille.

Puis il y a la question des munitions. C’est un vrai sujet. On n’en a pas un nombre astronomique », met-il en garde.

Quant au risque d’escalade avec la Russie, Cédric Perrin ne la craint pas.

« Comme d’autres pays ont déjà annoncé qu’ils donnaient des avions, il n’y a pas de raison que la réaction de la Russie soit différente avec nous », suppute le sénateur LR.

« Défendre l’Ukraine, c’est nous défendre », soutient le socialiste Patrick Kanner

Même soutien de principe de la part du président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner. « Sur le fond, je partage complètement l’idée que défendre l’Ukraine, c’est nous défendre. Je suis totalement opposé à toute tendance qui reviendrait à dire, en négociant maintenant, on va calmer les appétits de l’ogre Russe », soutient le sénateur du Nord, pour qui « il faut continuer à aider l’Ukraine et que les armes arrivent en temps et en heure ».

Donc, sur l’envoi de Mirage 2000, « il n’y a aucun  problème [Cédric Perrin en a cité plusieurs]. Après, il faut que les cibles ukrainiennes soient des cibles militaires. Cela passe aussi par une maîtrise technique ».

Soutien aussi de – devinez qui – François Patriat,  évidemment, à la tête du groupe des sénateurs macroniens. « Le fait que ce soir, il dise, à la veille d’une rencontre avec Volodymyr Zelensky demain matin, « nous entendons vos demandes », il a raison de le dire et donc de donner des Mirage et de former des gens ». Pour le sénateur Renaissance, « le Président est dans son rôle ».

A quel moment Macron prendra-t-il l’avis du Parlement, donc du peuple? Car 80% des Français se disent préoccupés par la guerre en Ukraine, selon un sondage BVA pour RTL, qui souligne une forte inquiétude des Français concernant le conflit en Ukraine. Près d’un Français sur deux se dit même « très préoccupé ».

Les sénateurs PS rompent avec la ligne Nupes des députés socialistes

Patrick Kanner s’imposera-t-il à Olivier Faure ?

Olivier Faure, Valérie Rabault et Patrick Kanner (d)

La réélection de Patrick Kanner à la présidence du groupe socialiste du Sénat marque une défaite pour les pro-Nupes du PS, au premier rang desquels Olivier Faure.

Mardi 26 septembre, dans le restaurant du Sénat, une dizaine de sénateurs socialistes proches d’Olivier Faure déjeunaient ensemble. Ils voulaient célébrer l’élection de certains d’entre eux, comme la numéro deux du PS, Corinne Narassiguin. Mais d’autres y ont vu un autre symbole : « Ils sont venus à dix d’Ivry [siège du Parti socialiste] pour prendre possession symboliquement du lieu. C’était la phalange ! » raille un sénateur socialiste habitué des arcanes du palais du Luxembourg. La démonstration de force a raté : Patrick Kanner, opposant à Olivier Faure, a été réélu à la tête du groupe PS. Le sénateur du Nord a battu le candidat d’Olivier Faure, son rival des Landes, Eric Kerrouche, proche du premier secrétaire nupisé.

La rivalité des deux « K », c’était aussi une bataille entre les pro et les anti-Nupes. Kanner n’a jamais caché son opposition à l’accord signé avec La France Insoumise au lendemain de la présidentielle de 2022. Il s’est opposé à Olivier Faure, artisan de l’alliance électorale avec LFI, le PCF et EELV, lors du congrès de Marseille, en début d’année. Le premier secrétaire a donc œuvré pour fragiliser le sénateur du Nord. Kanner n’a d’ailleurs pas eu la partie facile pour l’emporter dans le Nord : toujours influente à Lille, Martine Aubry a voulu imposer sur la liste Audrey Linkenheld, ce qui a conduit Martine Filleul, évincée, à présenter une liste socialiste dissidente. Kanner a malgré tout été réélu, de justesse.

 » La revanche du congrès « 

Un peu partout en France, les rivaux d’Olivier Faure ont constaté que la direction du PS privilégiait souvent des candidats socialistes proches de Faure lors des accords avec les autres partis de gauche. « La direction a donné l’impression de chercher la revanche du congrès », note un proche de Kanner. Les soutiens d’Olivier Faure auraient ainsi roulé des mécaniques. « Plusieurs dirigeants du parti, qui sont aussi sénateurs, nous ont fait comprendre que le groupe au Sénat serait désormais à eux et qu’on devait leur obéir au doigt et à l’œil ! » ravonte un sénateur anonyme.

D’autres témoignent de coups de fil passés par des cadres du PS pour voter en faveur d’Eric Kerrouche, né à Lille dans une famille originaire d’Algérie, un directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique au CEVIPOF. Or, les sénateurs n’aiment guère les intrusions, encore moins la pression venue de l’extérieur. « C’est Olivier Faure qui a tué Kerrouche », assure un vieux routier masqué du palais du Luxembourg.

Avec 38 voix en sa faveur, contre 25 pour Eric Kerrouche, Patrick Kanner l’a emporté assez largement. Le vainqueur a pu compter sur l’apport de la quinzaine de sénateurs proches de Rachid Temal, un temps candidat au poste de président du groupe. Ce dernier, ancien premier secrétaire par intérim du Parti socialiste, tient à relativiser l’affrontement entre pro et anti-Nupes. « Personne n’a fait campagne avec son drapeau Nupes, au contraire : tous les candidats se présentaient sous l’étiquette PS », assure Rachid Temal.

Rassembleur, Patrick Kanner n’entend pas appuyer là où ça fait mal. « Le groupe a jugé que je pouvais être consensuel pour combattre la droite avec clarté », a expliqué le sénateur du Nord juste après sa réélection à la tête du groupe. Il ne le dit pas, mais il entend toujours s’opposer à la Nupes, avec clarté ou pas…

Retraites : le PS sort une proposition de loi pour abroger les 64 ans

Le texte, déjà prêt, vise à supprimer « le report de l’âge légal de départ à la retraite et l’accélération de la hausse de la durée de cotisation »

La réforme des retraites validée par la Conseil constitutionnel, l’opposition de gauche cherche à faire vivre encore la contestation. Ses plus gros espoirs résident dans le second projet de référendum d’initiative partagée (RIP), sur lequel l’institution de la rue Montpensier va se prononcer le 3 mai. Les parlementaires PS planchent sur une autre carte : une proposition de loi (PPL) visant à abroger le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

« Nous allons voir qui est prêt à s’ajouter », explique Olivier Faure

L’idée des socialistes est de rassembler les autres groupes de gauche sur cette PPL. « Nous allons proposer à nos partenaires (de la Nupes) de le faire, nous allons voir qui est prêt à s’y ajouter et ensuite nous déposerons dans les deux assemblées », a expliqué ce lundi matin le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, invité de la matinale de Public Sénat. Le numéro 1 du PS « souhaite le plus de forces possibles, dès la signature » pour « montrer qu’il y a aussi des gens qui sont prêts à revenir, à ne pas laisser passer et que cette volonté se manifeste par tous les moyens ».

« Sur la base de l’article 10 de la Constitution, le président de la République peut demander une nouvelle délibération du Parlement sur le texte, avant sa promulgation. Il peut également le soumettre au référendum sur la base de son article 11. Néanmoins, ses choix et prises de parole de ces derniers mois et semaines laissent à penser qu’il ne choisira ni l’une ni l’autre de ces options, préférant n’écouter que lui-même », pointe l’exposé des motifs du texte des députés PS, appelant par conséquent « à abroger le cœur de la réforme des retraites, à savoir […] le décalage de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’accélération du calendrier de hausse de la durée de cotisation ».

« Il faut laisser du temps au temps », selon Patrick Kanner

Côté Sénat, on suit dans l’idée, tout en attendant le moment le plus opportun. « Sur le principe, nous sommes évidemment d’accord mais il faut laisser du temps au temps. Il y a la manifestation du 1er mai, puis la décision du Conseil constitutionnel sur le RIP. Et si le RIP peut être lancé ou ne peut pas, la PPL prend une dimension nouvelle », souligne le président du groupe PS, Patrick Kanner.

Selon toute vraisemblance, « la PPL sera déposée dans la première semaine de mai et adaptée au regard du contexte », explique Patrick Kanner. Car « l’exposé des motifs ne sera pas le même », selon que le RIP est validé ou pas, glisse le socialiste.

« Il ne reste qu’une seule niche PS au Sénat, le 15 juin. C’est donc début mai que la décision pourra être prise »

La gauche fait face à une difficulté à l’Assemblée : la PPL ne pourra être discutée avant la fin de la session parlementaire, en juin, les groupes de la Nupes ayant déjà tous utilisé chacun leur « niche parlementaire », c’est-à-dire l’espace qui leur est réservé dans l’agenda parlementaire.

A la Haute assemblée, il reste encore une niche socialiste. Mais Patrick Kanner ne se fait cependant guère d’illusion sur les chances d’un tel texte à la Chambre haute. « Au Sénat, le sort d’une telle PPL est malheureusement plié (la majorité sénatoriale est pour la réforme, ndlr). Et il ne reste qu’une seule niche PS, le 15 juin. C’est donc début mai que la décision pourra être prise », explique Patrick Kanner. En cas de validation du RIP, on peut imaginer que le débat de la PPL pourrait remettre un coup de projecteur sur les retraites et donner un coup de main à la recherche des 4,8 millions de signatures nécessaires au RIP.

Si jamais le texte était discuté à l’Assemblée, mais après la pause estivale, reste à savoir si les autres députés opposés ou critiques, que ce soit les députés RN ou certains LR, seraient prêts à voter la proposition de loi. On se souvient que l’adoption de la réforme se serait jouée à très peu de voix, si les députés avaient été appelés à se prononcer. Mais à écouter une députée du groupe Renaissance, dont le vote aurait été incertain, ce n’est pas gagné : « On va voir. Si on est passé à autre chose, je ne suis pas sûre qu’il faille relancer la machine ».

Un référendum d’initiative partagée, pour entraver la réforme des retraites de Macron

L’opposition a encore des moyens de bloquer la réforme

L’escalier d’honneur du Conseil Constitutionnel, rue Montpensier, au Palais Royal

Les parlementaires opposés à la réforme des retraites ont déposé une proposition de loi ouvrant la voie à un référendum d’initiative partagée (RIP) sur l’âge de départ en retraite. Le succès de l’initiative est encore incertain, mais ce dispositif pourrait empoisonner la mise en oeuvre de la réforme.

Les opposants à la réforme des retraites n’ont pas épuisé toutes leurs cartouches. Quelque 250 parlementaires ont ouvert ce lundi la voie à une consultation des citoyens sur l’âge de départ à la retraite en utilisant une procédure complexe et encore peu utilisée.

Ce recours au référendum d’initiative partagée (RIP), via le dépôt d’une proposition de loi dédiée, a été officialisé le jour même où le gouvernement a franchi le dernier obstacle à l’adoption du projet de loi à l’Assemblée via le recours à l’article 49.3 de la Constitution.

A peine les motions de censure sur le texte étaient-elles rejetées que des députés de gauche brandissaient des pancartes RIP. Cette démarche pourrait contribuer à alimenter la contestation – déjà puissante – contre le report de l’âge légal de 62 à 64 ans et compliquer la mise en oeuvre de la réforme prévue dès septembre.

« Ardente demande de référendum »

La réforme « accentue les inégalités sociales et porte particulièrement préjudice aux populations les plus vulnérables », argue la proposition de loi publiée ce lundi et déjà transférée au Conseil constitutionnel. « Il revient donc au peuple français, par voie de référendum, de pouvoir se prononcer pour ou contre la limitation de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. »

« C’est une ardente demande faite au président de lancer un référendum », justifie le sénateur socialiste, Patrick Kanner, qui fait partie des signataires de la proposition. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le nom de la procédure, « l’hypothèse d’un référendum est en tant que telle extrêmement lointaine, très hypothétique », tempère la professeure de droit public, Anne Levade.

« Aucune interférence » avec l’application de la réforme

Concrètement, les opposants à la réforme ont déposé une proposition de loi prévoyant que l’âge de départ à la retraite « ne peut être fixé au-delà de 62 ans ». Si autour de 4,8 millions de Français (10 % du corps électoral) soutiennent cette proposition à l’issue d’une consultation de neuf mois, les parlementaires devront s’en emparer. Si le Parlement ne s’empare pas de la proposition de loi dans un délai de six mois, le chef de l’Etat la soumet au référendum.

« Juridiquement, il n’y a aucune interférence » avec le projet de loi réformant les retraites, explique Anne Levade. Autrement dit, sur le papier, la réforme une fois adoptée peut s’appliquer comme convenu, même si la consultation des citoyens menée en parallèle jusqu’en début d’année prochaine pourrait être difficile à assumer politiquement et alimenter la grogne sociale .

Le Conseil constitutionnel a reçu lundi une proposition de loi « visant à affirmer que l'âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans ».
Le Conseil constitutionnel a reçu lundi une proposition de loi « visant à affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans ».

Conditions « réunies » pour un feu vert des Sages

Avant d’en arriver là cependant, le Conseil constitutionnel devra donner son feu vert au lancement du recueil des signatures des citoyens. Il a un mois pour le faire. « Les conditions de recevabilité du RIP sont réunies, la première étape peut être franchie sans grosse difficulté », estime Dominique Rousseau, professeur de droit.

Les défenseurs du RIP peuvent se targuer d’avoir déjà marqué des points en réunissant plus de 185 signatures de députés et sénateurs, comme nécessaire. Ils ont aussi dégainé rapidement leur texte pour s’engager dans la brèche avant la promulgation de la loi. Sachant qu’une telle initiative « ne peut pas avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis moins d’un an », selon la Constitution.

Le Conseil constitutionnel devra aussi contrôler que la proposition a trait à la politique économique ou sociale de la nation, ce qui ne semble guère faire de doute parmi les juristes. « Le gouvernement cherchera vraisemblablement à faire valoir des arguments d’inconstitutionnalité, mais je pense que leur portée est faible », estime le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur d’université à… Lille.

Le précédent de la privatisation d’ADP

Jusque-là, seule la proposition de loi visant à lancer un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris a obtenu le feu vert du Constitutionnel en 2019. Or, à l’inverse, elle a échoué à recueillir suffisamment de signatures, mais le gouvernement a renoncé à son projet sur fond de crise de Covid.

Plus récemment, les socialistes ont défendu un RIP sur la taxation des superprofits mais celui-ci a été retoqué par les Sages.

« Cela n’était pas prévu comme cela à l’origine, mais c’est devenu un levier de l’opposition pour aller chercher un soutien national contre une réforme ou une disposition voulue par le gouvernement », résume Jean-Philippe Derosier.

Dussopt vante une réforme des retraites « de gauche »

La Nupes s’étrangle

Même des membres de Renaissance le reconnaissent, en minimisant leur amateurisme : la majorité n’a pas vraiment brillé par sa communication depuis la présentation de la réforme des retraites. Karl Olive, député Renaissance des Yvelines : « On n’a pas été totalement exemplaires sur la vulgarisation du message. » Le « vulgum pecus » (les ignorants, les cou*llons: cf. lien BFMTV) appréciera au passage ! Une explication de texte laborieuse (et toujours aussi loin de convaincre les Français) à laquelle Olivier Dussopt a apporté sa contribution, en mentant sur le nombre réel des bénéficiaires de la pension de retraite minimale de 1.200 euros pour tous: non pas 1,8 million – au doigt mouillé – , mais 40.000 au maximum, à tout casser…

Dans un entretien avec Le Parisien, et alors que le projet est à l’examen au Sénat, le ministre du Travail venu des rangs du parti socialiste se dit parfaitement à l’aise avec ce texte qui reporte -entre autre- l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans. « C’est une réforme de gauche, qui aurait pu être portée par un gouvernement social-démocrate. Par rapport aux réformes précédentes, elle crée des droits qu’on ne connaissait pas, notamment sur la pénibilité et les aidants », ose l’ancien député de l’Ardèche. Lien Dailymotion

Une réforme de gauche ? L’argument est pour le moins risqué quand on se souvient que le projet est rejeté par l’ensemble du monde syndical et que l’exécutif compte sur les voix de la droite à l’Assemblée nationale et au Sénat pour le faire adopter. Une droite républicaine et constructive qui, à l’instar du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, revendique d’ailleurs la paternité de la réforme. Et des avancées au profit des femmes et d’une politique nataliste : réformistes, les sénateurs Les Républicains ont revu la copie du gouvernement sur la réforme des retraites.

Sans compter le fait que la gauche s’est toujours opposée au report de l’âge légal, à l’image par exemple de ce même Olivier Dussopt lorsqu’il était encore élu PS.

Le ministre du Travail a menti sur la pension minimale, mais Dussopt a aussi retourné sa veste sur le report de l’âge de départ à la retraite :

« Grotesque provocation »

Les politiques dénoncent les réseaux sociaux, populistes, mais s’y épanouissent. Sans surprise, cet élément de langage (« une réforme de gauche« ), qui se retrouve en Une du Parisien ce dimanche, a donc fait bondir du côté des opposants à la réforme. « Et d’ailleurs, mardi 7 mars, comme chacun sait, c’est la bourgeoisie de Neuilly-sur-Seine, l’Amicale des actionnaires du CAC 40 et le modeste Medef qui iront manifester contre cette ’réforme de gauche’ », a ironisé le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.

Les casseurs du 9.3, l’amicale du CAC 2,3%, le collectif des bloqueurs,
ils seront tous là !

Député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj a quant à lui fait allusion à la célèbre œuvre de René Magritte, avant de s’emporter contre la « grotesque provocation » du ministre. « Et moi je suis la reine d’Angleterre », a renchéri la sénatrice PS Laurence Rossignol. « Personne n’a craqué. Vraiment ? », a interrogé le député écolo Benjamin Lucas, en référence au discours d’Olivier Dussopt en conclusion de l’examen du texte à l’Assemblée nationale.

Elle se vante : c’est pas un rossignol, c’est un merle !
Le ministre n’est pas un robot: les doctrinaires se gaussent…

Bref, depuis que le quotidien a publié sa Une, c’est à un véritable festival de blagues (plus ou moins inspirées) auxquels se livrent les représentants de la gauche, ce qui ne les empêche pas d’exprimer leur agacement. Exemples ci-dessous :

Parmi les révolutionnaires trotskistes, caricaturer, c’est raisonner,
démontre le meneur du NPA…
Je manifeste, donc je suis…

Reste à savoir si l’argument du ministre prendra auprès de l’opinion, à deux jours d’une mobilisation sociale d’ampleur qui continue d’avoir le soutien de la population. Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost, une courte majorité de Français se dit d’ailleurs favorable à « mettre la France à l’arrêt » mardi 7 mars.

Ce qui ne signifie pas qu’une « courte majorité » rejetterait le projet de réforme Macron :

Lien TikTok

Réforme des retraites : le Sénat vote la fin progressive de quelques régimes spéciaux

Cinq sur quarante-deux: il en reste trente-sept pour l’Assemblée, dont celui des parlementaires

Première disposition forte du texte, elle prévoit la mise en extinction progressive des principaux régimes spéciaux de retraites : celui de la RATP, celui des industries électriques et gazières (IEG), celui des clercs et employés de notaire, celui de la Banque de France, et le régime du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Selon les termes de l’article, les personnes recrutées à partir du 1er septembre 2023 seront affiliées au régime général des retraites. C’est la fameuse clause du grand-père. « Nous considérons que la fermeture des régimes spéciaux est une question d’équité », a fait savoir le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

L’article 1 du projet de loi de réforme des retraites, qui propose la mise en extinction des principaux régimes spéciaux de retraite, a été adopté par les sénateurs, ce 4 mars.

Au terme de trois jours de bras de fer et d’une longue séance marquée par l’examen fastidieux de plus de 300 amendements de l’opposition de gauche, la majorité sénatoriale de droite et du centre a adopté en première lecture l’article 1er du projet de loi, par 233 voix pour et 99 contre.

#Retraites : le Sénat vote l’extinction de cinq régimes spéciaux (RATP, IEG, Banque de France, Cese et clercs de notaires), par 233 voix pour et 99 voix contre#directSénat pic.twitter.com/7aTy1FZ72g— Public Sénat (@publicsenat) March 4, 2023

« Prolixes pour certains, patients pour d’autres »

Du début de la matinée jusqu’à la nuit, les groupes de gauche ont bataillé pour contester les premières mesures du projet de loi, qu’ils ont qualifié de « stratégie de diversion » ou de mesures « démagogiques ». Près de 350 amendements des socialistes, des communistes et des écologistes, étaient en discussion. Les parlementaires de la gauche du Sénat ont enchaîné les prises de parole, tantôt pour défendre des amendements de suppression, tantôt pour retarder l’entrée en application des dispositions, en multipliant tous les calendriers possibles. Comme la veille, les membres de la majorité sénatoriale de droite et du centre sont restés en réaction sur leur ligne de conduite, déjà éprouvée la veille, à savoir : rendre aussi rare que possible leurs interventions pour ne pas rallonger la durée des débats.

Malgré la récurrence des argumentations qui a souvent viré au monologue, l’ambiance est restée courtoise et sereine. « Je vous remercie tous d’avoir été nombreux, prolixes pour certains, patients pour d’autres. Enfin… ça nous a permis d’avoir un débat », a même conclu dans la légèreté Gérard Larcher, à la seconde coupure de la séance, à 20 heures.

« Monsieur le ministre, vous avez décidé de bordéliser un secteur majeur de notre souveraineté énergétique »

Au gré de leurs interventions, les sénateurs de gauche ont défendu l’idée que les différents régimes spéciaux découlaient d’anciens acquis sociaux, pouvant compenser la pénibilité des métiers concernés. « Je vous invite à prendre un bus de la RATP », a par exemple enjoint la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann (rattachée au groupe communiste) vers les bancs de droite et du gouvernement. Beaucoup de sénateurs dans la gauche de l’hémicycle se sont inquiétés des conséquences du projet de loi sur l’attractivité de ces métiers. La RATP, pour ne citer qu’elle, fait face à des difficultés de pénurie de main-d’œuvre depuis plusieurs mois. L’argument n’a pas convaincu la rapporteure Elisabeth Doineau (Union centriste). « Malgré un régime de retraite spécial à la RATP il y a un problème de recrutement d’agents », a-t-elle soulevé.

Au moment des discussions sur la fin du régime de retraite spécial pour les nouveaux entrants des industries électriques et gazières, la gauche a également mentionné la crise énergétique que traversait la France. « Monsieur le ministre, pour reprendre une expression consacrée par l’un de vos collègues, vous avez décidé de bordéliser un secteur majeur de notre souveraineté énergétique », s’est écrié le président du groupe socialiste Patrick Kanner. En référence aux propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui reprochait fin janvier à la NUPES, de ne chercher « qu’à bordéliser le pays ».

Assemblée : O. Marleix, élu à la tête du groupe LR, A. Bergé, présidente du groupe ‘Renaissance’

La droite est clairement majoritaire dans le pays et à l’Assemblée

Elle a traversé la rue;
il a une colonne vertébrale

Olivier Marleix a été élu chef des députés Les Républicains avec 40 voix, contre 20 pour son seul adversaire, le député de la 2e circonscription de l’Aisne, Julien Dive, ex-vice-président de la commission des Affaires économiques.

Le parti du président a, de son côté, choisi Aurore Bergé, ex-LR, adoubée par 88 députés sur les 155 élus de Renaissance (ex-En Marche!), sans garantie qu’une traîtresse puisse attirer des LR: on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre… Avant Macron, le Mali s’est donné le Parti pour la renaissance nationale (Parena) et le Maroc a, quant à lui, un Parti de la renaissance et de la vertu (islamiste).

Trouver la parade et gouverner malgré tout. Alors que Macron et son gouvernement en sursis ont perdu jusqu’à la majorité relative à l’Assemblée nationale. Après une première série de consultations de chefs de parti hier et qui dure aujourd’hui, le président va tenter de sauver sa tête.

Selon le communiste Fabien Roussel, qu’il a vu hier, Macron a évoqué la possibilité de mettre en place un gouvernement d’« union nationale », une solution défendue par François Bayrou ou, à défaut, une « majorité de projet ». De son côté, l’ex-premier ministre Edouard Philippe a plaidé pour « une grande coalition » avec la majorité, Les Républicains et la gauche modérée, une manière de disloquer la Nupes. Mais faire cohabiter Aurélien Pradié, 36 ans, soutien de Xavier Bertrand à la dernière primaire, et Jean-François Copé, 58 ans, Macron-compatible, serait une gageure.

07h30 – Assemblée nationale : la distribution des postes clefs commence

Ce mercredi s’ouvre au Palais-Bourbon une série d’élections internes pour des postes clés. Les groupes Renaissance (ex-alliance des partis soutenant Macron qui s’appelait Ensemble!, le temps de la législative, et qui correspond depuis à l’ex-LREM), MoDem et Horizons notamment choisissent leur chef de file. Et la majorité désignera son candidat pour la présidence de l’Assemblée nationale.

Le parti du président et ses alliés obtiennent 234 sièges contre 309 sièges en 2017 (son allié le MoDem obtenant quant à lui 42 députés et « Les Républicains constructifs-UDI, 38), mais Renaissance stricto sensu ne compte plus que 170 députés en 2022 contre 309 à l’ex-LREM en 2017. Soit un déchet de 139.

07h42 – Macron poursuit la consultation des chefs de parti

Le président a reçu hier à l’Elysée Christian Jacob (LR), Olivier Faure (PS), Stanislas Guerini (LREM), François Bayrou (MoDem) et Fabien Roussel (PCF). De nouveaux rendez-vous attendent aujourd’hui Macron à partir de 9 heures : Julien Bayou (EELV), Mathilde Panot (LFI) et Edouard Philippe (Horizons)

Bayou arrive à l’Elysée à vélo:

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08h01 – Législatives, inflation, chômage… Les difficultés s’amoncellent pour l’exécutif

« Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille », disait Jacques Chirac. Son lointain successeur, E. Macron, est aujourd’hui survolé par une escadrille qui contraste avec le ciel dégagé du début de son premier quinquennat, note Jean-Marc Vittori.

08h12 – « Union nationale » : « les Français ne comprendrait pas que nous participions à un gouvernement aux côtés d’Emmanuel Macron », prévient Fabien Roussel

Selon le secrétaire national du Parti communiste français, reçu hier par Macron, le président envisage « plusieurs scénarios », comme « un gouvernement d’union nationale » ou encore « des majorités de projets ». « Le PCF, dans notre histoire, a déjà participé à des gouvernements d’union nationale », a ajouté Fabien Roussel sur franceinfo. « Aujourd’hui, il y a un tel climat de défiance, un tel rejet de sa politique et de lui-même, que ce n’est pas envisageable », a-t-il prévenu.

08h24 – Patrick Kanner (PS) demande à Macron de s’exprimer devant le à Versailles

« Le Jupitérien est fragilisé », a raillé le chef des sénateurs socialistes sur Public Sénat. « Puisqu’on dit que le président va s’exprimer, puisqu’on retrouve du goût au parlementarisme, nous pensons qu’il serait extrêmement utile que le président s’exprime devant les instances de la Nation, c’est-à-dire le Congrès ». Le Congrès désigne le rassemblement, à Versailles, des députés et sénateurs. Conformément à la Constitution, le président de la République peut le convoquer pour s’adresser aux parlementaires.

08h32 – « Il ne peut pas y avoir une alliance, même de circonstances, avec le Rassemblement national », assène Clément Beaune

Interrogé sur Europe 1 sur l’hypothèse de nommer un gouvernement d’union nationale, le ministre délégué à … l’Europe persiste dans la discrimination intérieure. Parce que Macron refuse d’être le président de tous les Français et aussi de tirer les conséquences de sa déroute aux législatives, comme s’il n’y avait plus aucun clivage au Parlement ».

Candidat dans la 7ᵉ circonscription de Paris, le ministre délégué chargé de l’Europe a frôlé l’humiliation face à la candidate de la Nupes, l’avocate Catherine Mecary qui a récolté 49,3 % des voix, contre 50,7 % glanées pour ce oroche de Macron, issu du Parti socialiste.  « Qu’il puisse y avoir un rassemblement et des convergences politiques, ça, j’y crois. De toute façon, nous n’avons pas collectivement le choix », a ajouté Clément Beaune.

Par ailleurs, le ministre délégué à l’Europe a estimé que travailler « ensemble, c’est avec un socle de valeurs communes, un projet commun, ce n’est pas le grand tout confus ». « Avec le Rassemblement national, il n’y a pas de ce socle », a décrété Clément Beaune, alors que les entretiens se poursuivent à l’Elysée. « Avoir des coalitions de projet ou plus stables, ça ne veut pas dire que tout se vaut », a-t-il justifié.

08h46 – « Le gouvernement d’union nationale, ça n’est pas fait pour sauver un président de la République », raille Bruno Retailleau (LR)

Le chef des sénateurs Les Républicains a fait valoir sur LCI qu’« un gouvernement d’union nationale, c’est quand la Nation est menacée gravement, pas quand le président de la République perd une élection ». « Est-ce que la crise que nous connaissons est d’une gravité telle que l’on doive effacer le juste débat démocratique ? Evidemment non », a justifié Bruno Retailleau. Le sénateur a d’ailleurs trouvé « curieux » que Macron ait évoqué l’idée d’un gouvernement national avec le communiste Fabien Roussel et pas avec le président des Républicains Christian Jacob.

08h59 – « On doit être capable d’élargir notre majorité sur la gauche et sur la droite », affirme Olivier Véran

Le ministre délégué aux Relations avec le Parlement a expliqué sur BFMTV « appeler les députés que je connais très bien » pour les convaincre de « trouver les conditions d’un accord » avec la majorité présidentielle. « C’est dans notre ADN, c’est le dépassement politique, faire travailler ensemble des gens venant de la gauche et de la droite », a ajouté Olivier Véran. Pas question pour lui en revanche d’aller chercher des voix du côté du Rassemblement national : « faire le calcul par anticipation que, grâce aux voix du RN, nous passerions un texte que nous ne passerions pas sans eux, c’est non », a ajouté le ministre.

09h12 – Présidence des Républicains : Michel Barnier « n’exclut rien du tout »

L’ex-candidat à la primaire a assuré sur franceinfo qu’il va « prendre une part très active à la reconstruction » des Républicains, alors que Christian Jacob va laisser sa place de président du parti.

09h29 – Les finances des partis politiques de plus en plus sous perfusion d’argent public

La Commission des comptes de campagne et des financements politiques a publié mercredi son rapport annuel. On y observe que la part de l’aide publique dans le financement des partis prend de plus en plus de place, sous l’effet combiné de la baisse des dons et des cotisations.

09h45 – Le RN ne cherchera pas à renverser le gouvernement, assure Sébastien Chenu

Sur BFMTV, le député Rassemblement national du Nord a estimé qu’il n’y avait pas dans l’opposition « que des gens sectaires, ayant décidé de ‘bordéliser’ l’Assemblée nationale qui peuvent déjà vouloir une motion de censure ». Sébastien Chenu a de nouveau assuré que son parti sera « une opposition responsable, on n’est pas là pour bloquer la machine ».

09h59 – François Ruffin (LFI) met en garde contre le risque de devenir la « gauche des métropoles contre la droite et l’extrême droite des bourgs et des champs »

Dans un entretien avec Le Monde, le député Insoumis de la Somme a notamment estimé que des propos tels que « la police tue », défendu par Jean-Luc Mélenchon, « heurtent ». « La Nupes, c’est une condition nécessaire mais non suffisante. Pas un électeur ne m’a interpellé sur la Nupes. Tant mieux si on ne se divise pas. Mais l’élargissement à chercher aujourd’hui, c’est l’élargissement des gens, du socle », a également soutenu l’élu d’extrême gauche.

10h17 – « Les temps exigent que le Premier ministre ou la Première ministre soit politique », tacle perfidement François Bayrou

Le président du MoDem a estimé sur France inter qu’à « chaque élection, la rupture, l’abstention, est plus grave qu’à la précédente ». « Il y a des gens qui veulent continuer comme ça. Moi, je n’ai jamais voulu continuer comme ça. Je plaide pour qu’on change la manière de gouverner, avec un Président fort, un Parlement fort – c’est fait depuis cette semaine -, un gouvernement fort avec un chef du gouvernement qui fasse son boulot », a développé François Bayrou.

« Les temps exigent que le Premier ministre ou la Première ministre soit politique, qu’on n’ait pas le sentiment que c’est la technique qui gouverne le pays mais au contraire les sentiments profonds qui s’expriment dans le peuple », a-t-il ensuite ajouté, dans un tacle à peine dissimulé à Elisabeth Borne, volontiers qualifiée de « technocrate ». Il a toutefois renvoyé la décision de maintenir ou non la Première ministre en place à Emmanuel Macron.

10h35 – Le secteur des énergies renouvelables veut des mesures d’urgence

« Alors que les importations de gaz russe vers la France et l’Europe sont au ralenti depuis la semaine dernière et que les derniers bilans prévisionnels de RTE indiquent un risque accru de déficit de capacités de production électriques pour l’hiver prochain, les énergies renouvelables constituent la seule solution de court terme pour renforcer notre sécurité d’approvisionnement », déclare le Syndicat des énergies renouvelables (SER).

Selon le SER, plus de deux gigawatts de capacités solaires et plus de cinq térawattheures de capacités de production de biométhane sont aujourd’hui en péril « du fait du contexte inflationniste ». L’organisation propose entre autres une indexation des niveaux de soutien public et la possibilité pour les futurs projets de vendre de l’énergie sur le marché avant l’activation de leur contrat.

10h51 – « On est au bout de l’exercice de la Ve République », affirme Julien Bayou (EELV)

A sa sortie de l’Elysée où il a rencontré Emmanuel Macron, le secrétaire national d’Europe écologie-Les Verts a déclaré avoir dit au président qu’il « faut tout remettre à plat, et que ça passe par une convention mixte, un système de convention citoyenne pour une nouvelle République, une assemblée constituante ». « Il faut reparlementariser : ça commence par le fait que la Première ministre doit venir devant l’Assemblée présenter un discours de politique générale et se soumettre à un vote de confiance », a ajouté Julien Bayou, rejetant l’idée d’un « gouvernement d’union nationale ».

11h03 – Olivier Marleix élu à la tête des députés Les Républicains

Le député de la 2e circonscription de l’Eure-et-Loir l’a emporté avec 40 voix, contre 20 voix pour son seul concurrent Julien Dive, député de la 2e circonscription de l’Aisne, et 3 abstentions. Elu à l’Assemblée nationale depuis 2012, Olivier Marleix succède à Damien Abad, qui a récemment rallié la majorité présidentielle et est entré au gouvernement d’Elisabeth Borne.

Fils de l’ancien ministre Alain Marleix, Olivier Marleix est député depuis 2012. Président des Républicains d’Eure-et-Loir depuis 2016, ce représentant de l’aile conservatrice de LR avait parrainé Laurent Wauquiez en 2017 dans la course à la tête du parti, puis Michel Barnier dans la primaire de 2021.

11h27 – Une opportunniste, Aurore Bergé, prend la tête d’uu parti présidentiel contracté

Pour succéder à Christophe Castaner battu dimanche dernier, Aurore Bergé, députée des Yvelines, renégate de la droite et élue en 2012 à l’Assemblée nationale, arrive à la tête du groupe La République en marche/Renaissance. Aurore Bergé s’est imposée dès le premier tour en recueillant 88 voix, contre 29 voix pour le député du Val-d’Oise Guillaume Vuilettet, l’élu de Saône-et-Loire Rémy Rebeyrotte et la députée du Maine-et-Loire Stella Dupont.

11h39 – Laurent Marcangeli élu président des députés Horizons

Le député de Corse-du-Sud a été choisi à l’unanimité par les députés du parti d’Edouard Philippe. Député de 2012 à 2017, puis maire d’Ajaccio depuis 2014, Laurent Marcangeli a retrouvé depuis dimanche son siège de député à l’Assemblée nationale.

La France insoumise (LFI) a annoncé que la candidate de Mélenchon a été élue. La députée de la 10e circonscription du Val-de-Marne, Mathilde Panot, 33 ans, est maintenue …à l’unanimité à la tête du groupe totalitaire qu’elle dirigeait déjà depuis le 12 octobre 2021, après avoir pris le relais de Jean-Luc Mélenchon, alors engagé dans la campagne présidentielle. Depuis son échec dans la prise de Matignon, le septuagénaire n’était plus cette fois candidat à rien.

Cambadélis appelle le PS à « s’opposer » à un accord électoral avec LFI

Un revenant du cimetière des éléphants pour sauver le PS de Mélenchon

Les camarades Mélenchon et Cambadélis, ex-militants d’extrême gauche venus du courant trotskiste lambertiste

De François Hollande et Anne Hidalgo à « tous les socialistes« , l’ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a lancé dimanche un appel à « s’opposer » à un accord entre le PS et LFI en vue des législatives et à « refonder » le parti.

« Il serait temps de se coordonner pour résister et se refondre. Parlons-nous, les Amis!« , lance-t-il dans une « lettre ouverte à François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Anne Hidalgo, Hélène Geoffroy, Stéphane Le Foll, Martine Aubry, Patrick Kanner, Rachid Temal, Valérie Rabault, Patrick Mennucci, Philippe Doucet et à tous les Socialistes« . 

« C’est une question stratégique qui est en cause. Il y a rarement eu dans l’histoire du Parti socialiste de congrès stratégique. Là si une identité propre renouvelée ou une intégration dans un bloc mélenchonisé« , souligne-t-il, en dénonçant « le chemin choisi par l’actuelle direction du Parti socialiste » qui fait que « le premier des battus (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) devrait être le premier de cordée« . 

Plaidant pour une « profonde refondation » et une « gauche de transformation responsable, décomplexée vis-à-vis de la radicalité« , il s’interroge aussi sur l’absence de « discussions avec les écologistes » au profit d’une « négociation exclusive avec Mélenchon« . 

Jean-Christophe Cambadélis avait déjà, après l’échec cuisant d’Anne Hidalgo au premier tour de la présidentielle mi-avril, appelé le PS à se dissoudre et le premier secrétaire actuel Olivier Faure à démissionner, pour permettre « la création d’un autre parti« . 

Alors qu’un accord est en train d’être négocié entre le PS et LFI pour les législatives, il juge celui-ci à la fois « dans la forme et le fond (…) pas acceptable en l’état« , et considère qu' »il faut, si un tel accord était confirmé, s’y opposer. Car au bout, c’est la possibilité de se refonder qui est en cause« . 

Un tel accord poserait un problème de « méthode« , car « il ne s’agit pas d’une proposition de coalition mais d’une reddition« . « Le slogan c’est Mélenchon, le Premier ministre c’est Mélenchon, la photo de campagne c’est Mélenchon, le programme c’est Mélenchon, et le sigle commun sera imposé à tous: c’est toujours Mélenchon« , dénonce M. Cambadélis. 

Il évoque aussi « des raisons programmatiques » pour le refuser, citant les velléités de LFI de « sortir des traités européens« , « fonder la VIème République« , ramener la retraite à 60 ans et lancer des « dépenses vertigineuses impraticables« . Et, « des raisons de représentation« , avec des socialistes « sacrifiés » alors le PS a « gagné des villes lors des dernières municipales« . 

« Macron suce la droite »: selon le sénateur socialiste Patrick Kanner

Evidemment, les gens n’ont pas compris !

Kanner part en sucette

C’est une défaillance commune à tout âge, la langue qui fourche. Sauf que Kanner, ici, a le cerveau qui bugue: dans l’imaginaire collectif, sucer n’est pas tromper, soit, mais il est des mots qui induisent des associations d’idées parfois hasardeuses. Kanner s’est vu perdu. Quand la candidate du parti est à moins de 5% dans les sondages, ce n’est pas le moment pour un socialiste vertueux de se révéler lubrique. Simplement, à 64 ans et après un copieux repas bien arrosé à la cantine de l’Assemblée, le président du groupe socialiste au Sénat n’a pas les idées claires. Sucer n’est pas au registre du politiquement correct.

Au lendemain de l’allocution « fourre-tout » du président de la République, beaucoup de voix se sont élevées, dénonçant notamment le « discours d’un candidat » , avec l’onction du CSA, sachant que Fabius qui dormait déjà dans l’hémicycle n’a pas davantage retrouvé sa pleine conscience au Conseil constitutionnel. Mais, parmi ces commentaires, celui du sénateur Patrick Kanner émerge pour sa légèreté.  

Invité à réagir chez nos confrères de LCP, le président du groupe socialiste, écologiste et républicain du Sénat a donc commis un lapsus insolite.

  https://twitter.com/tcharlz/status/1458689777448984576?t=ee9dAay7jP5HdwzKQ2CkUQ&s=19

« C’est totalement scandaleux, disons-le clairement. Il a utilisé les 20 millions de Français qui l’ont suivi comme une chair à canon, pour vendre son bilan et son projet politique. C’est sûrement légal, mais sur le plan de la morale politique, s’il y a encore une morale politique avec Emmanuel Macron, je trouve ça totalement inacceptable pour les Français », a-t-il dénoncé.

La turlute des classes continue

Avant de s’embourber: « Monsieur Macron est en train de, permettez-moi l’expression, sucer la Droite! »

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https://twitter.com/tcharlz/status/1458689777448984576?t=ee9dAay7jP5HdwzKQ2CkUQ&s=19— Charles Magnien (@tcharlz) November 11, 2021

Les pavés du Nord, c’est ça?

Précisant que le chef de l’Etat « suce la roue de la Droite avec une forme de déterminisme incroyable ».

Référence à l’expression des coureurs cyclistes, utilisée pour expliquer une volonté de suivre un mouvement, prendre l’aspiration, profiter d’une vitesse. Une image originale…  à condition de ne pas oublier « la roue ». Par les temps qui courent, à Lyon et ailleurs, les roues-arrière sont source de dérapages…

Un soutien d’Hidalgo règle ses comptes avec Hamon pour lancer la campagne socialiste

Le PS a-t-il intérêt à barrer l’union de la gauche ?

Alors que la maire Hidalgo tente de relancer sa candidature à Lille, le président du groupe socialiste au Sénat a taclé le bilan de la candidature de Benoît Hamon en 2017, ce samedi matin, la mettant en parallèle avec celle d’Anne Hidalgo, qui « va remettre les pendules à l’heure ».

« Yannick Jadot [EELV] ne s’est pas départi en 2017 pour un candidat socialiste. » C’est en tout cas le constat fait, ce samedi matin sur BFMTV, par Patrick Kanner, le président du groupe socialiste au Sénat et proche d’Anne Hidalgo et rival régional de la maire Aubry, fossoyeuse de l’economie française avec la loi sur les 35h, décidée par Lionel Jospin et assumée par sa « superministre » du social, aujourd’hui repliée sur Lille.

Nommé ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports dans le deuxième gouvernement de Manuel Valls et reconduit par Bernard Cazeneuve, le rénovateur Kanner passe le Kärcher, effaçant Benoît Hamon de la photo de famille déchirée socialiste. Il remue le passé, fustigeant la candidature de Benoît Hamon à la dernière présidentielle, qui portait pourtant les couleurs de sa formation, le Parti socialiste, mais aussi du revenu universel et de l’écriture inclusive.

« Toute l’histoire a montré que Benoît Hamon a présenté un programme qui n’était pas social-démocrate mais de gauche, voire d’extrême-gauche, avec des idées qui ne collaient pas à ce que souhaitaient les Français à l’époque », estime l’élu socialiste, citant notamment le « revenu minimum« , mesure-phare du programme de Benoît Hamon en 2017.

Pendant la campagne présidentielle de 2017, Kanner n’avait pas exclu de voter pour Macron, au détriment du candidat Hamon, et surtout du Parti socialiste, en fin de vie.

« A peine 3% des socialistes ont soutenu Benoît Hamon »

Pour Patrick Kanner, cette déconnexion vis-à-vis des attentes des Français a « abouti à des scores assez pitoyables », soit « 6% pour le PS, les Verts, le Mouvement républicain et citoyen et les radicaux de gauche. Donc ça signifie qu’il y avait à peine 3% des socialistes qui ont soutenu Benoît Hamon », tacle-t-il.

« Il nous l’a fait comprendre car il est parti former un parti qui s’appelle Génération.s et qui est maintenant dans l’équipe de campagne de Yannick Jadot. Benoît Hamon était le candidat d’une grande partie des Verts en 2017. Aujourd’hui, la candidate sociale-démocrate Anne Hidalgo va remettre les pendules à l’heure », assure ce fidèle de la maire de Paris.

De facto, les Kanner, Bernard Cazeneuve et Olivier Faure font un blocage sur Jadot et rejettent en bloc l’idée d’un retrait d’Anne Hidalgo au profit de l’écologiste, même s’il n’exclut pas une future alliance. « Yannick Jadot fait partie de cette grande famille avec laquelle nous devons trouver des solutions, un accord de coalition, de gouvernement. Dans quel sens? Nous verrons plus tard« , conclut-il.

Hamon a-t-il bien fait de dégager?

Loi «Sécurité globale» : Richard Ferrand fragilisé

Les sénateurs rappellent la procédure législative constitutionnelle au gouvernement et à sa majorité

Ferrand fait porter à Castex le chapeau de l’incurie de l’Assemblée

Les élus du Palais du Luxembourg ont souligné, Constitution à l’appui, qu’eux seuls sont habilités à décider une «réécriture» de l’article 24 à ce stade.

Richard Ferrand prend un coup sur le bec. La presse aux ordres titre que « Larcher et Ferrand ont fait plier Castex sur la réécriture de l’article 24 ». La vérité n’est-elle pas plutôt que Richard a laissé débattre les députés et voter un texte qui ne tient pas la route et que Ferrand vient maintenant dénigrer tout le travail fourni sous sa responsabilité de président de l’Assemblée ?

Ce vendredi 27 novembre, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont annoncé solidairement au premier ministre qu’ils n’acceptent pas qu’une commission réécrive l’article polémique de la loi Sécurité globale. Jean Castex a décidé de faire marche arrière. Mais pourquoi Ferrand a-t-il laissé faire les rapporteurs LREM Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, députés de la majorité présidentielle ? Le président de l’Assemblée n’a-t-il pas fait perdre du temps législatif compté et précieux sur une session parlementaire chargée ?

L’exécutif et la majorité espéraient enfin, ce lundi, éteindre l’incendie provoqué par la proposition de loi Sécurité globale et la rédaction, très controversée, de son article 24, le tout voté par une majorité de députés: lien PaSiDupes . Après une première tentative de conciliation – un compromis de réécriture du texte par une commission indépendante – ayant réussi à réunir la quasi-totalité des bancs de l’Assemblée nationale contre elle, une nouvelle issue de secours vers une sortie de crise, retenue par les têtes de la majorité, soulève à son tour bronca. Mais dans les travées du Sénat, cette fois.

Castaner s’en mêle et met le feu

La majorité et le gouvernement vont reprendre à zéro – ensemble – la rédaction de l’article malicieusement incompris par la presse pourtant décrypteuse. Lors d’une conférence de presse, lundi après-midi, le chef du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, était pourtant escorté des présidents de groupe MoDem et Agir qui, à l’évidence, ne connaissent rien au principe de séparation des pouvoirs que Christophe Castaner, Patrick Mignola et Olivier Becht s’accordent ainsi à violer allégrement: une tournante parlementaire, dont la Constitution aurait fait les frais !

«L’exécutif et sa majorité vont d’erreur en erreur. N’en déplaise aux députés LREM, l’article 24 est toujours dans le texte qui a été transmis mardi dernier au Sénat. Conformément à la Constitution, sa réécriture dépend donc désormais du Sénat», s’est révolté le président du groupe Les Républicains au sénat, Bruno Retailleau. «La Constitution s’impose à tous, à commencer par ceux qui ont le devoir de l’appliquer», abonde le questeur LR du sénat Philippe Bas.

Adoptée à une large majorité en première lecture à l’Assemblée nationale mardi dernier, la proposition de loi doit suivre le cheminement normal de la «navette parlementaire». Elle devrait ainsi être discutée, en l’état, par la chambre haute fin janvier ou début février. En annonçant d’ores et déjà sa réécriture, la majorité et l’exécutif font peu de cas des sénateurs et de leurs discussions à venir, comme des apports sur le texte, venant des élus de la Chambre haute.

La presse partisane tente de diaboliser la droite, mais la gauche est également aux cent coups

«Une fois que le texte aura été discuté au Sénat, il y aura une commission mixte paritaire, la position des députés pourra s’exprimer dans une nouvelle écriture de l’article 24, expliquait la présidente LREM de la commission de lois à l’Assemblée nationale, l’irrésistible Yaël Braun-Pivet – une magistrate tout-terrain -, lors d’une conférence de presse ce lundi après-midi. « Nos collègues Sénateurs pourront retravailler ce texte et proposer des amendements et donc s’inspirer de la rédaction que nous proposerons.» Le plus simple ne serait-il pas de renvoyer les députés dans leurs foyers ?

Sur Twitter, le président LREM de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Roland Lescure est plus radical : «Conformément aux institutions, en cas de désaccord entre les deux chambres, c’est la majorité à l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot». En même temps, cet individu – demi-frère du journaliste Pierre Lescure qui bénéficie d’un emploi fictif sur France 5 où il émarge chez Anne-Elisabeth Lemoine -, est un renégat socialiste, fils de François Lescure, journaliste au quotidien communiste L’Humanité, et d’une mère syndicaliste à la Régie autonome des transports parisiens (RATP): sa dérive idéologique le mènera-t-il au RN ?

Ce mépris des travaux du Sénat, lourdement augmenté d’une ignorance de la procédure législative, a été tenue cachée pendant plus de trois ans«Leur inventivité et leur potentiel d’enfumage sont sans limites! Cette petite phrase  »la majorité parlementaire suspend l’article 24 » ne passerait même pas le cap d’un TD de 1ère année en droit constitutionnel», s’étrangle la sénatrice socialiste de l’Oise, Laurence Rossignol, ex-ministre de Hollande aux Familles, à l’Enfance
et aux Droits des femmes.
Le chef du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, gronde nécessairement : «Nous ne serons pas la voiture-balai de la majorité gouvernementale et demanderons la suppression de cet article liberticide.» 

Les commissions mixtes partiaires, où devront se mélanger sénateurs et députés, pourraient enfanter d’un monstre ! Le Conseil constitutionnel n’est pas en vacances…