Dussopt vante une réforme des retraites « de gauche »

La Nupes s’étrangle

Même des membres de Renaissance le reconnaissent, en minimisant leur amateurisme : la majorité n’a pas vraiment brillé par sa communication depuis la présentation de la réforme des retraites. Karl Olive, député Renaissance des Yvelines : « On n’a pas été totalement exemplaires sur la vulgarisation du message. » Le « vulgum pecus » (les ignorants, les cou*llons: cf. lien BFMTV) appréciera au passage ! Une explication de texte laborieuse (et toujours aussi loin de convaincre les Français) à laquelle Olivier Dussopt a apporté sa contribution, en mentant sur le nombre réel des bénéficiaires de la pension de retraite minimale de 1.200 euros pour tous: non pas 1,8 million – au doigt mouillé – , mais 40.000 au maximum, à tout casser…

Dans un entretien avec Le Parisien, et alors que le projet est à l’examen au Sénat, le ministre du Travail venu des rangs du parti socialiste se dit parfaitement à l’aise avec ce texte qui reporte -entre autre- l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans. « C’est une réforme de gauche, qui aurait pu être portée par un gouvernement social-démocrate. Par rapport aux réformes précédentes, elle crée des droits qu’on ne connaissait pas, notamment sur la pénibilité et les aidants », ose l’ancien député de l’Ardèche. Lien Dailymotion

Une réforme de gauche ? L’argument est pour le moins risqué quand on se souvient que le projet est rejeté par l’ensemble du monde syndical et que l’exécutif compte sur les voix de la droite à l’Assemblée nationale et au Sénat pour le faire adopter. Une droite républicaine et constructive qui, à l’instar du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, revendique d’ailleurs la paternité de la réforme. Et des avancées au profit des femmes et d’une politique nataliste : réformistes, les sénateurs Les Républicains ont revu la copie du gouvernement sur la réforme des retraites.

Sans compter le fait que la gauche s’est toujours opposée au report de l’âge légal, à l’image par exemple de ce même Olivier Dussopt lorsqu’il était encore élu PS.

Le ministre du Travail a menti sur la pension minimale, mais Dussopt a aussi retourné sa veste sur le report de l’âge de départ à la retraite :

« Grotesque provocation »

Les politiques dénoncent les réseaux sociaux, populistes, mais s’y épanouissent. Sans surprise, cet élément de langage (« une réforme de gauche« ), qui se retrouve en Une du Parisien ce dimanche, a donc fait bondir du côté des opposants à la réforme. « Et d’ailleurs, mardi 7 mars, comme chacun sait, c’est la bourgeoisie de Neuilly-sur-Seine, l’Amicale des actionnaires du CAC 40 et le modeste Medef qui iront manifester contre cette ’réforme de gauche’ », a ironisé le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.

Les casseurs du 9.3, l’amicale du CAC 2,3%, le collectif des bloqueurs,
ils seront tous là !

Député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj a quant à lui fait allusion à la célèbre œuvre de René Magritte, avant de s’emporter contre la « grotesque provocation » du ministre. « Et moi je suis la reine d’Angleterre », a renchéri la sénatrice PS Laurence Rossignol. « Personne n’a craqué. Vraiment ? », a interrogé le député écolo Benjamin Lucas, en référence au discours d’Olivier Dussopt en conclusion de l’examen du texte à l’Assemblée nationale.

Elle se vante : c’est pas un rossignol, c’est un merle !
Le ministre n’est pas un robot: les doctrinaires se gaussent…

Bref, depuis que le quotidien a publié sa Une, c’est à un véritable festival de blagues (plus ou moins inspirées) auxquels se livrent les représentants de la gauche, ce qui ne les empêche pas d’exprimer leur agacement. Exemples ci-dessous :

Parmi les révolutionnaires trotskistes, caricaturer, c’est raisonner,
démontre le meneur du NPA…
Je manifeste, donc je suis…

Reste à savoir si l’argument du ministre prendra auprès de l’opinion, à deux jours d’une mobilisation sociale d’ampleur qui continue d’avoir le soutien de la population. Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost, une courte majorité de Français se dit d’ailleurs favorable à « mettre la France à l’arrêt » mardi 7 mars.

Ce qui ne signifie pas qu’une « courte majorité » rejetterait le projet de réforme Macron :

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