Réforme des institutions : élus LFI et LR lancent l’alerte contre un « affaiblissement » du Parlement

A gauche comme à droite, l’opposition alerte l’opinion contre un « affaiblissement » à venir des pouvoirs du Parlement.

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En marche vers le pouvoir personnel

Des élus de La France insoumise (LFI) et des Républicains (LR) ont une nouvelle fois alerté les Français mercredi, alors que le premier volet de la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron est à l’ordre du jour du Conseil des ministres. « Cette révision, elle va affaiblir le Parlement », a prévenu le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, sur France 2.

« Le fait de contraindre le droit d’amendement, le fait que le gouvernement et l’exécutif reprennent la main sur l’ordre du jour, c’est incroyable ! Comme si le président de la République n’avait pas suffisamment de pouvoirs, il faut concentrer encore plus de pouvoir entre ses mains« , a-t-il fustigé.

« C’est la première fois dans l’Histoire de la Ve République que les droits du Parlement seront abaissés », a renchéri, sur BFMTV et RMC, le député LR de l’Ain Damien Abad.

« Cette baisse, conjuguée à la proportionnelle, va faire qu’un député aujourd’hui élu sur une circonscription de 100.000 à 120.000 habitants, demain sera sur 200/250.000 habitants« , a-t-il dénoncé. « On est en train de créer les conditions d’une République hors-sol ».

Du côté de LFI, le député du Nord Adrien Quatennens a critiqué sur Europe 1 la baisse du nombre de parlementaires : « quand vous allez devoir suivre 42 communes, parfois plus, dans votre circonscription, vous allez aussi tout simplement éloigner les élus des citoyens« , a-t-il déploré. « Il y a un véritable divorce entre la population et ses institutions (…); nous avons besoin que le peuple lui-même s’en mêle », a-t-il demandé.

Le « problème de la vie politique en France n’est pas « trop de Parlement ou trop d’amendements (…), c’est le fait que le pouvoir est excessivement dirigiste, personnalisé, du fait de la Ve République, aux mains d’un seul homme », a fustigé le député LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel sur Public Sénat.

« Emmanuel Macron considère que l’Assemblée nationale et le Parlement (sont) une chambre d’enregistrement : il a un modèle qui est celui de sa propre majorité. Il pense que c’est valable pour tout le Parlement; ça ne peut pas être comme ça« , a-t-il critiqué.

Autres dispositions du projet de loi constitutionnelle

Présenté mercredi prévoit l’accélération de certaines procédures parlementaires, la possibilité d’adopter certains textes ou parties de textes en commission à l’Assemblée, mais également la suppression de la Cour de justice de la République, et un statut particulier pour la Corse.

L’autre volet de la réforme, avec les mesures emblématiques de réduction du nombre de parlementaires, limitation des mandats dans le temps et dose de proportionnelle aux législatives, est attendu d’ici à la fin du mois.