Législatives 2024 : points forts du programme du RN présenté par Jordan Bardella

Réalisme et flexibilité

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, présente son programme lors d’une conférence de presse, à Paris, le 24 juin 2024.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, présente son programme lors d’une conférence de presse, à Paris, le 24 juin 2024.

Celui qui aspire à devenir premier ministre s’il obtient une majorité absolue à l’Assemblée nationale au soir du 7 juillet a livré les grands axes des priorités de sa coalition (RN-LR Ciottiste) de droite.

« Nous sommes prêts » à gouverner, a assuré, lundi 24 juin, Jordan Bardella, chef de file du Rassemblement national, lors d’une présentation du programme de sa formation politique pour les législatives à Paris.

« Je le dis solennellement à nos compatriotes : le Rassemblement national est aujourd’hui le seul mouvement à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations clairement exprimées par les Français », a-t-il affirmé, alors que le RN, donné en tête par les sondages en vue des scrutins des 30 juin et 7 juillet, a été critiqué pour le flou et les renoncements de certaines de ses promesses emblématiques  des aménagements liés à l’état du pays et dans l’gnorance des résultats de l’audit qui sera effectué début juillet.

Celui qui aspire à devenir premier ministre, s’il obtient une majorité absolue à l’Assemblée nationale au soir du 7 juillet, a présenté les grands axes des priorités de du bloc arrivé en tête des européennes, puis des intentions de vote aux législatives anticipées provoquées par un Macron mortifié.

International

  • Dans le domaine réserve du président, Jordan Bardella a assuré qu’il sera « extrêmement vigilant (face) aux tentatives d’ingérence de la Russie », qu’il considère comme « une menace multidimensionnelle à la fois pour la France et pour l’Europe ». « La Russie conteste aujourd’hui des intérêts français […] sur nos zones d’influence historique en Afrique, en mer Noire et aussi dans nos outre mer, en prenant fait et cause pour notamment pour les Comores » dans la crise migratoire qui touche Mayotte, a estimé l’eurodéputé, dont le parti est régulièrement épinglé pour sa proximité avec Vladimir Poutine.
  • Tout en se disant « favorable à ce que le soutien logistique et en matériel de défense à l’Ukraine puisse se poursuivre », J. Bardella a réaffirmé « ses lignes rouges très claires ». Il refuse d’une part « l’envoi de troupes sur le sol ukrainien » et d’autre part l’envoi « de missiles longue portée ou de matériel militaire » qui pourraient « frapper directement les villes russes ».
  • Sur la question israélo-palestinienne, Jordan Bardella estime que la possibilité de deux Etats – « toujours défendue par notre famille politique », a-t-il argué -, a « été rendue caduque dans l’immédiat par les atrocités et les attaques du Hamas, le 7 octobre 2023 ». Pour le président du Rassemblement national, « reconnaître un Etat palestinien aujourd’hui, ça serait reconnaître le terrorisme et ça serait accorder une légitimité politique à une organisation qui prévoit dans sa charte la destruction de l’État d’Israël ».

Citoyenneté

  • S’il promet de ne « pas remettre en cause la double nationalité »,Jordan Bardella assure en revanche que le RN au pouvoir entend « réserver un certain nombre d’emplois stratégiques dans les secteurs liés à la sécurité ou à la défense, exclusivement à des citoyens français ».
  • Au sujet de la Nouvelle-Calédonie, toujours en proie à de vives tensions, Jordan Bardella a répété sa volonté de poursuivre le dégel du corps électoral calédonien, réforme initiée par Macron et très mal accueillie dans une partie de l’archipel, ainsi que sa défense de « la Calédonie française ». « Rien ne peut se bâtir en Calédonie sans le rétablissement de l’ordre », a-t-il lancé promettant, en cas d’arrivée à Matignon, « un dialogue avec les différentes parties ». Au cœur de la crise, Marine Le Pen avait assoupli la position du RN, historiquement hostile à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, en proposant notamment un nouveau référendum.

Immigration

  • Dans un premier temps, M. Bardella compte faire adopter par le Parlement la levée « d’un certain nombre de contraintes qui se posent aujourd’hui à l’éloignement de personnes ayant fait l’objet d’une OQTF [obligation de quitter le territoire français] ». Parmi les mesures envisagées : « l’augmentation du délai de rétention dans les centres de rétention administrative, au maximum de ce qu’autorise l’Union européenne ». « On est limité aujourd’hui à 90 jours. Je souhaite étendre ce délai », a-t-il défendu.
  • S’il devient premier ministre, le dirigeant dit vouloir « convaincre le président de la République » d’organiser un référendum sur la base de l’article 11 de la Constitution afin de réviser la Loi fondamentale en vue « de rendre intouchables par des jurisprudences européennes ou internationales » les mesures de restriction de l’immigration prônées par le Rassemblement national, dont la suppression du droit du sol, la restriction du regroupement familial et la suspension des régularisations par les préfets des étrangers en situation irrégulière.

Sécurité

  • Dans son programme dévoilé lundi, le RN prône le rétablissement des peines plancher pour « les récidivistes, les atteintes aux personnes dépositaires d’une mission de service public et le trafic de drogue ».
  • Il promet également le renforcement de la protection fonctionnelle pour tous les fonctionnaires « attaqués ou menacés ».
  • Se posant en « garant des libertés individuelles [et] des libertés de manifester », le président du Rasssemblement national a répété sa promesse de « dissoudre toutes les organisations qui usent de la violence dans notre pays, qu’elle soit d’ultradroite ou d’ultragauche ».

Education

  • Jordan Bardella préconise « un big bang de l’autorité » à l’école « dès la rentrée de septembre », notamment avec l’interdiction des téléphones portables dans les établissements et le port de l’uniforme, ainsi que le vouvoiement obligatoire.
  • S’il s’installe à Matignon, l’Etat soutiendra « systématiquement » les enseignants, avec l’instauration de « peines plancher dans les conseils disciplinaires » et la création de centres spécialisés pour y accueillir « les élèves perturbateurs ou harceleurs ».
  • Jordan Bardella promet par ailleurs de renouer avec l’esprit de la « loi Ciotti de 2010, abrogée par François Hollande, qui prévoit la suspension des allocations familiales et des bourses scolaires en cas de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires ».
  • Il a réitéré la volonté du RN de « remplacer le collège unique par un collège modulaire » afin « d’orienter plus tôt et plus efficacement ».

Retraites

  • La réforme des retraites de 2023 sera « en principe abrogée ». A la place, J. Bardella promet qu’« à compter de l’automne, les Français qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui justifient de 40 annuités, pourront partir à la retraite dès 60 ans ».
  • Puis une « progressivité » sera mise en œuvre, a-t-il ajouté, promettant de mettre en place un âge légal de départ à la retraite à 62 ans « et un nombre d’annuités allant jusqu’à 42 années de cotisations ».

Energie et environnement

  • J. Bardella a confirmé son ambition de baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de l’énergie à 5,5 %, mesure chiffrée à 17 milliards d’euros selon Bercy, estimant que cela est possible « dans le cadre européen actuel ».
  • Il souhaite « refaire du nucléaire un élément majeur, fondamental, structurant du mix énergétique ».
  • S’agissant des énergies renouvelables, le président du RN prône « un moratoire sur toute nouvelle construction de chantier éolien » mais compte « reconstruire sur le sol français » une filière photovoltaïque « en [la] protégeant avec des droits de douane au niveau européen ». J. Bardella entend aussi mener « la reconversion des centrales à charbon en biomasse ».
  • En matière de logement, le président du RN a redit son souhait de « libérer les interdictions » qui sont « à [s]on sens excessives » concernant la location ou l’achat d’un bien en cas de mauvais diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bien immobilier. Il souhaite également « assouplir les contraintes environnementales excessives » imposées par l’objectif de zéro artificialisation nette qui consiste à limiter toute extension de l’artificialisation d’ici 2050.

Santé

  • Pour faire face aux déserts médicaux, le dirigeant du parti d’extrême droite plaide la suppression de l’impôt sur le revenu des médecins et infirmiers de retour de retraite.
  • Il annonce également un « moratoire sur toute fermeture des structures menacées » et promet des « incitations à aller dans les zones de déserts médicaux avec une rémunération basée sur des critères justes de responsabilité, de pénibilité et adaptée aux besoins des territoires », sans chiffrer la mesure.
  • « Pour débureaucratiser la santé, nous supprimons les ARS, qui procèdent trop souvent d’une vision comptable de la santé », a lancé Jordan Bardella, qui souhaite que les préfets reprennent la main sur la gestion sanitaire à l’échelle départementale.

Familles et fiscalité

  • Pour faire face à « une crise de la natalité sans précédent depuis 1945 », Jordan Bardella souhaite instaurer une part fiscale pleine pour le deuxième enfant.
  • En accord avec Eric Ciotti, président dissident des Républicains, le président du Rassemblement national entend « supprimer les impôts sur les héritages directs pour les familles modestes et les classes moyennes » et « créer une exonération de donation des parents à leurs enfants, des grands-parents à leurs petits enfants, jusqu’à 100 000 € par enfant tous les dix ans contre quinze aujourd’hui ».

Entreprises et agriculture

  • Affirmant sa volonté de « déverrouiller toutes les contraintes qui pèsent sur la croissance », Jordan Bardella veut lancer dès l’automne, « en concertation avec les acteurs économiques », « des Etats généraux de la simplification ». En attendant, le RN au pouvoir décrétera « une pause réglementaire dans les surtranspositions européennes » (c’est-à-dire le fait d’y ajouter des exigences) pour aller vers une « sobriété normative ».
  • Sur la question des salaires, J. Bardella promet de donner « la possibilité pour les entreprises d’augmenter les salaires sans peser sur le coût du travail et sur la compétitivité » en leur permettant « d’augmenter les salaires de 10 % sans cotisations patronales pendant cinq ans, et cela jusqu’à trois fois le smic » (soit jusqu’aux salaires de 5 300 euros brut mensuels, le smic s’élevant à 1.766,92 euros brut).
  • En matière de soutien à l’agriculture, le président du RN propose « un grand plan « manger français » » pour « atteindre 80 % de produits français dans les cantines scolaires à l’horizon 2027 ».
  • J. Bardella souhaite interdire les importations de produits agricoles « ne répondant pas aux standards appliqués en France ». Actant l’échec des lois Egalim qui visait à mieux rémunérer les agriculteurs, il entend par ailleurs « mettre en place des règles que personne ne pourra contourner, ni dans l’industrie agroalimentaire, ni dans la grande distribution ».

Loi immigration : échec des 160 manifestations et 201 pétitionnaires politiques

La gauche contre la loi votée a réuni 75.000 personnes en France, selon le ministère de l’Intérieur, 150.000, selon la CGT

Pendant une manifestation contre la loi « immigration », le 14 janvier 2024, à Paris.
Les étrangers en situation irrégulière ont le droit de manifester, notamment contre la loi immigration !

201 personnalités ont lancé un appel, parmi lesquelles des artistes et des responsables syndicaux, soucieux « de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin ». Le cortège parisien a réuni 16.000 militants, selon la police.

Quatre jours avant une décision attendue du Conseil constitutionnel, « une large coalition » – contredite par le nombre des manifestants – d’opposants à la loi « immigration » appelait à manifester dimanche 21 janvier contre la promulgation d’un projet (gouvernemental de l’alliance présidentielle : d’extrême droite ?) qui consacre, selon eux, la victoire idéologique de « l’extrême droite ».

Quelque 75.000 manifestants, selon le ministère de l’intérieur, 150.000 pour la CGT, se sont trouvés un peu seuls partout en France, bien que 201 acteurs politiques aient lancé un appel, pour faire pression sur l’exécutif, qui pourrait promulguer rapidement (un mois plus tard !) le texte voté mi-décembre notamment avec les voix du Rassemblement national, sauf censure complète et surprise par les Sages, le 25 janvier.

La manifestation du 14 janvier avait mobilisé des « milliers de personnes » (?) avaient défilé à l’appel de 400 collectifs, associations, syndicats, partis politiques de défense des immigrés, comme l’écrit l’AFP pour désigner des clandestins.

Qui étaient-ils, il y a une semaine?

Alternative IDF pour la solidarité et intégration (ALIFSI), Assemblée Citoyenne des Originaires de
Turquie (ACORT), Association Culturelle des travailleurs et immigrés de Turquie (ACTIT),
Association des Marocains en France (AMF), Association des travailleurs Maghrébins de France
(ATMF), CISPM, Collectif Migrants 17, CoMiCo (Collectif Migrants Comminges), Collectif des
Sans-Papiers 17e (CSP 17e), Collectif des Sans-Papiers 59 (CSP 59), Collectif des Sans-Papiers de
Montreuil (CSPM), Collectif des Sans Papiers 76, Collectif des Sans Papiers 95 (CSP 95), Collectif
des Sorins (Montreuil), Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry (CTSPV), Collectif
Réfugiés du Vaucluse, Collectif Schaeffer d’Aubervilliers, Coodination des Sans-Papiers 75 (CSP
75), Coordination des Sans-Papiers 93 (CSP 93), Droits Devant !!, Fédération des Tunisiens pour
une Citoyenneté des Deux Rives (FTCR), Femmes Égalité, Gilets Noirs, Marche des Solidarités, Solidarité Asie
France, Union des Étudiants Exilés, Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT)

Organisations syndicales

CNT IS 31, CNT-f, CNT-Solidarité Ouvrière, CNT-STAF, CGT AHS FC, CGT Montauban, CGT
Rouen, Sotteville, St Etienne, Oissel, Quevilly, Cheminots retraités Solidaires, Émancipation
Tendance intersyndicale, Fédération Syndicale Étudiante, FSU, FSU 76, FSU 94, SNPES-PJJ/FSU,
Info’Com CGT, Mouvement National Lycéen, interco CNT 69, Réseau Eco Syndicaliste, SNTEFP-
CGT (ministère du travail), Sud Lutte de Classe éducation, Syndicat de la Médecine Générale
(SMG), Syndicat Unifié du Bâtiment (SUB) de la CNT-f, Union étudiante, Union Etudiante Rouen,
Union Locale CGT Paris 18, Union Syndicale Lycéenne, Union Syndicale Solidaires, Union Locale
Solidaires Comminges (31800), Union Locale Solidaires Le Havre, Solidaires 31, Solidaires 38,
Solidaires 53, Solidaires Val-de-Marne, Solidaires 93, Solidaires Informatique, SUD Éducation,
SUD Éducation Gironde, Sud Logement Social, SUD Protection Sociale 93, SUD Retraité.es, SUD
SFR, SUDCT Comminges, SUD protection sociale Basse Normandie, Fédération SUD Commerces
et Services, ASSO Solidaires 31, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale Lycéenne des
Bouches du Rhône / USL 13, Union Syndicale Solidaires Haute Garonne
Associations, Réseaux, Collectifs…

1 à 9 : 20eme solidaire avec tou·te·s les migrant·e·s (sic)

A : Accueil Montauriol, Accueil Réfugiés Bruz, Action Lyonnaise Pour l’Insertion par le Logement
(ALPIL), Adé Brest (Aide aux droits de personnes étrangères), Adé Douarnenez (Aide aux
personnes étrangères), A.M.I.E.S, Adelphi’Cité, AFPS Rouen, Ah Bienvenue Clandestin.e.s!,
Alternatiba ANV Rhône, Alternatiba Caen, Alternatiba Paris, Amar, Amis des Migrants Du Nord-
Ouest Vendée (AMINOV), Amis du Foyer du Trève, Amnesty International Lannion, AMPB,
Anafé, ANKH, AntiracismeS 94, APAFED, APICED, Arts Premiers de Peuples Minoritaires,
ASIAD, Asile et Partage 49, Assemblée Gilets Jaunes Lyon et Environs, Asso.Cairn (Larnod) ,
Association 100 Pour Un Toit Comminges, Association 100 pour 1 toît Venaissin, Association 100
pour un toit Saintes, Association Cent pour Un Surgeres, Assosciation d’Accueil des Demandeurs
d’Asile de Mulhouse, Association « Collectif de Soutien aux Migrants du Goëlo » (CSMG),
Association Antiraciste 77 (AFA77), Association des familles victimes du saturnisme, Association
Henri Pézerat-Santé-Travail-Environnement, Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK),
Association patience et espoir 13, Association Deux Rives, Association Ensemble Marseille,
Association France Palestine Solidarité Paris-Sud, Association Marocaine des Droits Humains
(AMDH Paris IDF), Association patience et espoir, Association VIAMI Val d’Ille-Aubigné Accueil
Migrants, Assouevam, ATPAC Maison Solidaire, ATTAC France, Attac 33, ATTAC 82, Attac
Nîmes, Attac Paris 19/20, Attac Paris Centre, ATTAC Rennes, ATTAC Rouen agglomération, Aude
Réfugiés Solidarité, Autremonde

B-E. : Bagagerue, Batucada Ral’Zes Arrechas, Bissai Media, Bureau d’Accueil et
d’Accompagnement des Migrant.es (BAAM), CAD (Collectif Accès au Droit), Caf de Saint Denis,
CCFD-Terre Solidaire du Doub, Centre Tara, Cercle de silence de Saint-Gaudens (31), Cévennes
Terre d’Accueil, Citoyen à Perros, Climat Social, CMB, Collectif Africain LGBTI de Lyon 2MSG,
Collectif Arize/Lèze solidaire avec les migrants , Collectif Boycott Apartheid Israël-Paris Banlieue,
Collectif chabatz d’entrar Haute-Vienne, Collectif contre la loi Darmanin Strasbourg, Collectif
d’Action Judiciaire, Collectif de Défense des droits et Liberté des Étrangers (CDDLE) Besançon,
Collectif de Défense des Jeunes Mantois, Collectif Chalon Solidarité Migrants, Collectif
Hébergement en Danger, Collectif de soutien aux sans papiers de Lannion, Collectif de Soutien aux
Réfugiés Ariege, Collectif Défense des Droits des Etrangers – RESF-Paris 12 ème, Collectif
Fontenay-Diversité, Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme (CIVCR), Collectif justice et
vérité pour Babacar Gueye, Collectif Loire « Pour que personne ne dorme à la rue », Collectif de
Luttes Interprofessionel de Villejuif, Collectif MigrantE Bienvenue 34, Collectif Migrants 83,
Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif poitevin D’ailleurs nous Sommes d’ici,
Collectif Pont Martigues, Collectif Réfugiés du Comtat, Collectif Réfugiés du Vaucluse, Collectif
Saint-Lois d’Aide aux Migrants (CSLAM), Collectif de soutien psychologique aux exilés , Collectif
Santé Précarité Montpellier, Collectif soutiens/ migrants Croix-Rousse, Collectif de soutien aux
réfugiés en Ariège, Collectif du Triangle d’Or (Pays de Salins), Collectif Unitaire Franco- Algérien,
Collectif Vérité pour Alassane, Collectif Villejuif Ville d’Accueil, Comité Antifasciste 06, Comité
Anti Expulsion de Saintes, Comité d’Action Interprofessionnelle et Intergénérationnel d’Issy-les-
Moulineaux (CAIII), Comité local des Soulèvement de la Terre-Lyon, Comité local SDT
Villefranche, Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM), Comité rennais de l’AFPS,
Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, Compagnie tout cour, Convergence Citoyenne
Ivryenne, Coordination Antiracisme Trégor-Goëlo (CATG), Coordination iséroise de solidarité avec
les étrangers migrants (CISEM), Coordination des luttes locales d’Ile France, Coordination
nationale pas sans nous, CRID, CSRA38 Comité de Soutien aux Réfugiés Algériens, COPAF,
D’ailleurs nous sommes d’ici 67, DAL, DAL 06, Dernière Rénovation, DIEL, Droit d’Asile
Quimper Cornouaille, Education.World 86, Ekim, ELAfF, Elkartasuna Larrun, Emmaüs Saintonge,
Enfants Venus d’Ailleurs (EVA), Ensemble pour un toit, Espoir (Dieulefit), Extinction Rebellion
France, Extinction Rebellion Auxerre, Extinction Rebellion Boulogne/mer, Extinction Rebellion
Lyon, ABP Nantes, ABP Paris/IdF, ABP Strasbourg, Les
Dégommeuses, Les inverti.e.s, les Mutin.e.s, Les tas des fêtes, Ligue Internationale des Femmes
pour la Paix et la Liberté (LIFPL 38), LVN observer partager agir – Besançon, Lyon,

F-J : FASTI, ASTI 14, ASTI Annonay, ASTI Bordeaux, ASTI de Colombes, ASTI de Chalon sur
Saône, AHSETI (ASTI du Havre), ASTI Les ULIS, ASTI Martigues, ASTI Orléans, ASTI de Petit
Quevilly, ASTI Romans sur Isère Drome, Pernes, ASTI de Nantes (GASPROM), Fédération
Etorkinekin Diakité, Fédération Nationale de la Libre Pensée, Femmes Plurielles, Femmes
Solidaires Arles, Fondation Copernic, Fondation Frantz Fanon, France Amérique Latine-FAL,
Fraternité Douarnenez, Front de Lutte pour une Écologie Décoloniale Lyon (FLED), Gilets jaunes
Belleville /Paris sud, Grigny Solidarité Palestine, Groupe d’Action Féministe Rouen, Groupe
d’information et de soutien des immigré.es (GISTI), Groupe pédagogique Icem 85 Pédagogie
Freinet, Haro Antifa Rouen, ICEM85 pédagogie Freinet, Identité Plurielle, Jamais Sans Toit, Jamais
Sans Toit en Trégor

K-N : Kolone, KIC CIP Coordination Intermittent.e.s et Précaires de Calvados, L’auberge des
Migrants, L’Ouvre Porte, La Cour des Miracles, La cour des choses, La Relève féministe, La Roue
Tourne Strasbourg, La Trame, LDH Section d’Arles, LDH 38, LDH 66, LDH 70, LDH 94, LDH
Besançon, LDH Istres Ouest Etang de Berre, LDH Istres-Ouest Provence, LDH Lyon Confluences,
LDH MARTIGUES, LDH Mulhouse, LDH PARIS 16, LDH Pau 64, LDH Pays Rochefortais 17,
LDH Section Cannes- Grasse, LDH Section d’Evreux, LDH Strasbourg, Section EHESS de la
LDH, Le Bataillon Hibiscus, Le Camp de Ouistreham, Le paria, Le Phare Collectif, Le printemps
du CARE, Le Sursaut, Les Amoureux au Ban Public, ABP Albi, ABP Bergerac, ABP Lille, ABP
Lyon, ABP Marseille, ABP Montpellier, ABP Nantes, ABP Paris/IdF, ABP Strasbourg, Les
Dégommeuses, Les inverti.e.s, les Mutin.e.s, Les tas des fêtes, Ligue Internationale des Femmes
pour la Paix et la Liberté (LIFPL 38), LVN observer partager agir – Besançon, Lyon Anticra,
MADERA, Maison de l’Hospitalité avec Association de Veille Écologique et Citoyenne-Nantes,
Montpellier Accueil Jeunes Isolés Etrangers (MAJIE), Marseille 8 Mars, Marseille Révoltée,
Mauves, MERH.76, Militant.e.s pour l’interdiction des Frontières (MIF), Mille Parcours, Morlaix
Liberté, Mouvement de la Paix, Mouvement Freinet, MRAP 94, MRAP Melun et sa région, MRAP
Paris, MRAP du Vaucluse, Nous Toutes 35, NousToutes Rouen

O-R : Observatoire gersois des Extrêmes Droites (ODED 32), Occasion Solidaire, Organisation de
Solidarité Trans (OST), Osez le Féministe ! Arles, Paris d’Exil, Plaine Tempête/ Soulèvement de la
Terre 93 Nord, Paroles Indigo, Peuples Solidaires Doubs, Planning Familial, Planning Familial 69,
Planning Familial de la Gironde, Polaris 14, Pole de santé des Envierges, Pour une santé Engagée et
Solidaire, Québriac Migrants Solidarité, Réfugiés bienvenue Nîmes, Réseau Euro-Maghrébin
Citoyenneté et Culture (REMCC), Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), RESF Comminges
(31), RESF TOURNON 07, RESF 27, RESF30, RESF 48, RESF 94 Vincennes-Saint- Mandé,
RESF PSO, RESF27, RESF82, Réseau Université Sans Frontières 38, RUSF Paris 8, Résister
Aujourd’hui, Rosmerta, Roya citoyenne,

S-Z : SolEx Pessac, Solidarité et Langages (Valence), Solidarité Migrants Beauvais, Solidarité
Migrants Wilson, Solidarité Sans Papiers Creil, Solmire, Solidarité migrant autour de Rhône ,
SOMICO (SOutien MIgrant.es COLLectif 06), SOROSA, Soulèvement de la Terre IDF,
Soulèvement de la Terre Villefranche sur Saône, Soulida Grignan, Soutien812-BZH, Sövkipeu, Stop
Précarité, Survie, TadamunExil70, Team sama, Terre d’ancrages (Lyon), Terre d’ancrages Lyon,
Terre Et Liberte Pour Arauco, Thot, Toulouse Anti CRA, Tous Migrants 73, Tous Migrants, un toit
c’est tout, Tsedek, collectif juif décolonial, Une École, un Toit, des papiers- Pays dacquois, Un Toit
C’est Un Droit, Union des étudiants exilés, Union Juive Française pour la paix (UJFP), UJFP
Aquitaine, UJFP Lyon, UNEF UPEC, UNRPA Fédération de Paris, Urgence Palestine Marseille,
Utopia 56, VA, Action Culturelle Entreprise (AC) Rennes, Val de Drôme Accueil Réfugiés, Voies
Libres Drôme, Welcome-François-Serre, Welcome Vendée, VIAMI, Youth For Climate Paris

Organisations politiques

91GRA, ANC, Commission Immigration EELV, Confédération Internationale Solidaire et
Ecologiste, ENSEMBLE! Mouvement pour une Alternative de Gauche Ecologiste et Solidaire,
Étincelles, Fédération Anarchiste, Front Uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP),
Génération.s, Gauche démocratique et sociale (GDS), Gauche Ecosocialiste, Gauche
Révolutionnaire, Jeunes Écologistes Alsace, La France Insoumise, La France Insoumise 67, LFI
Créteil, LFI Gironde, Groupe d’Action Populaire Pays de Salins (LFI), Groupe Migrants FI Rennes,
Insoumis-es du pays de Lannion, Romainville l’Insoumise, LFI Paris, Le Parti de Gauche, Les
Ecologistes-EELV, Les écologistes-EELV groupe local du Trégor Goëlo, Les écologistes Kemper,
Les jeunes Écologistes, Mouvement des Progressistes, Mouvement pour une Alternative Non-
violente (MAN), Nouveau Parti Anticapitaliste, NPA Jeunes, NPA 67, Nouvelle Donne, Nouvelle
Donne Finistère, OCML Voie Prolétarienne, PCF 82, Parti Communiste des Ouvriers de France
(PCOF), Parti Ouvrier Indépendant (POI), Parti des Travailleurs de Turquie- France, Parti des
Travailleurs- Section France (Tunisie), PEPS- Pour une Écologie Populaire et Sociale, Pôle de
Renaissance Communiste en France (PRCF), Rejoignons Nous, Révolution écologique pour le
vivant (REV), Révolution Permanente, Union Communiste Libertaire (UCL), UDB, Young Struggle…

Plus de 160 marches étaient prévues ce dimanche 21, notamment à Paris, de la place du Trocadéro, et était composé de 16.000 personnes, selon la préfecture de police. La CGT en a dénombré 25.000. Plusieurs responsables de gauche, Manon Aubry (LFI), Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF) étaient présents et ont fustigé un exécutif « qui a ouvert le pont levis aux idées de l’extrême droite », selon O. Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

Dimanche matin, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Metz, et 800 personnes ont manifesté à Caen. A Lille, selon La Voix du Nord, près de 3.000 personnes ont défilé dans le centre-ville en fin de matinée. D’après France 3 Nouvelle-Aquitaine, environ 3.000 personnes se sont rassemblées à Bordeaux, place de La Bourse. A Strasbourg, 1 800 personnes selon la police, 3.000 (encore!), selon les organisateurs, ont défilé dans les rues de Strasbourg dimanche après-midi. A Lyon, près de 2.000 personnes étaient attendues dans l’après-midi dans le cortège parti de la place Bellecour. Samedi, entre 3.000 et 4.000 personnes, selon les organisateurs, avaient défilé dans les rues de Toulouse.

« Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au président de la République de ne pas promulguer cette loi », écrivent les auteurs de l’appel à manifester, parmi lesquels de nombreuses personnalités du monde de la culture, comme la comédienne Josiane Balasko ou l’écrivaine Alice Zeniter.

« Rédigée sous la dictée des marchands de haine »

Pour ces signataires de tous horizons, dont les responsables de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, l’urgentiste Patrick Pelloux, proche de Mediapart et de Charlie hehdo, ou encore le cofondateur du site révolutionnaire trotskiste Mediapart, Edwy Plenel, la loi « a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de “préférence nationale” ». En cause, les nombreux ajouts du Parlement au texte initial, donnant une coloration très droitière à une loi qui devait reposer sur deux volets – l’un répressif pour les étrangers « délinquants », l’autre favorisant l’intégration. Le texte comprend désormais de nombreuses mesures controversées à gauche, comme le durcissement de l’accès aux prestations sociales, l’instauration de quotas migratoires, ou le rétablissement du « délit de séjour irrégulier ».

« Les manifestations [de dimanche] doivent démontrer que l’opinion n’est pas avec les racistes et les fascistes », a exhorté vendredi le collectif militant Marche des solidarités, en première ligne dans la rue depuis plusieurs semaines. Après les syndicats, plus de 300 élus de gauche et écologistes ont aussi appelé, dans Libération, à manifester contre un texte consacrant la « victoire culturelle de l’extrême droite sous les dehors aimables du “en même temps” ». « Cette loi bafoue des principes issus de la Révolution française », selon ces élus, dont l’édile de Lille, Martine Aubry (Parti socialiste) qui ont choisi l’étranger en diabolisant le national.

Etrangement, ces antilibéraux et féministes se sont attaqués courageusement à un groupe d’une douzaine de manifestantes de Némésis, collectif se réclamant également du féminisme. Magazine en ligne d’extrême gauche sept salariés), Slate dont le principal actionnaire (29%) est …Benjamin de Rothschild, les qualifie de « Femen d’extrême droite »… La différence, c’est que les antilibérales soutiennent la position du patronat en recherche de salariés, fussent-ils illégaux…

Loi immigration : le Sénat supprime les régularisations dans les métiers « en tension »

Le Sénat montre la voie aux députés

Les gauches ont-elles intérêt à un nivellement salarial par le bas ?

Le Sénat a voté un amendement pour la suppression de l’article 3 du projet de loi immigration. Cet article controversé prévoit la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers dits « en tension ».

L’article 3 du projet de loi immigration a été supprimé, mercredi 8 novembre dans la soirée, au Sénat. L’amendement de suppression, porté par la rapporteure LR Muriel Jourda, a été voté à 191 voix pour et 138 contre, rapporte Le Figaro. L’article 3 du projet gouvernemental prévoyait la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers dits « en tension », principalement dans le bâtiment, l’hôtellerie-restauration ou encore l’industrie.

Bien que cet article soit supprimé, il est remplacé par l’article 4B. Il prévoit quant à lui le renforcement des critères prévus par la circulaire Valls. Entrée en vigueur en novembre 2012, cette circulaire concerne la régularisation des étrangers sans papiers par le travail ou à un autre titre. Elle autorise notamment la demande de titre de séjour aux étrangers en situation irrégulière qui vivent en France depuis au moins cinq ans, qui ont travaillé au moins huit mois dans les deux dernières années et qui disposent d’un contrat de travail ou d’une promesse d’embauche. Désormais, les préfets pourront accorder un titre de séjour « au cas par cas », de façon exceptionnelle, selon une procédure très encadrée. Parmi les conditions requises, Public Sénat précise qu’y figure le respect des « principes de la République », ce qui paraît être la moindre des choses.

Victoire à droite, désarroi à gauche

Avant que les sénateurs ne passent au vote, Gérald Darmanin a de nouveau réaffirmé la volonté du gouvernement que ce projet de loi immigration soit voté avec l’article 3. L’exécutif est déterminé à « régulariser les personnes qui sont dans l’irrégularité et qui travaillent, même si leur employeur ne souhaite pas le faire », a indiqué le ministre de l’Intérieur. Finalement, face au résultat du vote, Gérald Darmanin a expliqué qu’il a « entendu le compromis » trouvé par la majorité sénatoriale et trouver cet amendement 4B « évidemment acceptable ».

La gauche a en revanche exprimé son profond désaccord, à la fois avec la suppression de l’article 3 et la solution de compromis proposée par l’article 4B. « Ce projet de loi marchait sur deux jambes, celle des horreurs et celle des douceurs. Il est désormais amputé de cette jambe », a déploré l’écologiste radicale Mélanie Vogel, sénatrice représentant les Français établis hors de France, tête de liste de rassemblement avec La France insoumise, Génération.s, la Gauche républicaine et socialiste et Place publique.

Le projet de loi immigration doit être voté dans son intégralité au Sénat mardi 14 novembre, avant d’arriver à l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre.

Algérie : Darmanin annonce un retour « à la normale » dans la gestion des visas

La France a-t-elle capitulé dans la crise des visas avec les pays du Maghreb ?

Après plus d’un an de tensions, Gérald Darmanin a annoncé un retour « à une relation consulaire normale » avec l’Algérie depuis lundi 12 décembre.

Cette normalisation devrait soulager de nombreux ressortissants algériens désireux de venir en France, mais irriter les Français meurtris par les événements en Algérie. En déplacement en Alger, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est entretenu avec son homologue et a annoncé dans la foulée un retour « à une relation consulaire normale » avec Alger concernant l’octroi de visas par la France aux ressortissants de ce pays.

Depuis la crise de Covid-19, la France avait considérablement réduit le nombre de visas octroyés à l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, les conditionnant à des efforts de ces pays pour accepter leurs ressortissants expulsés de France. Ce retour à la situation antérieure survient après celle avec la Tunisie fin août et celle avec le Maroc annoncée vendredi 16 décembre par la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna.

Pour relancer le dialogue bilatéral, la première ministre, Elisabeth Borne, emmène presque tout son gouvernement à Alger, onze ministres de plein exercice, quatre ministres délégués et une secrétaire d’Etat côté français. C’est du jamais-vu pour un Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), le cinquième depuis 2012 entre Paris et Alger. La délégation comprendra également l’auteur de Discriminez-moi – Enquête sur nos inégalités, un positionnement dans la lutte contre les discriminations, dont le president fit son ambassadeur de France pour la Méditerranée, Karim Amellal, un proche de

Macron et de l’historien Benjamin Stora, qui avait préparé la visite présidentielle de la fin août. Dans l’été, Gérald Darmanin refuse encore d’assouplir le volume de visas pour les Algériens tant que le gouvernement d’Alger refuse de reprendre ses ressortissants faisant l’objet d’une mesure d’expulsion du territoire français. Jusqu’à l’été dernier, on arguait à Alger de l’obligation d’un test Covid négatif pour les expulsés et, comme ces derniers s’y refusaient, le processus était paralysé. « Nos préoccupations sur la réadmission des étrangers en situation irrégulière font encore l’objet de discussions avec Alger, et elles n’ont pas encore abouti au moment où on se parle », confiait-on à Matignon.

Sur les enjeux de mémoire qui empoisonnent la relation depuis si longtemps, les deux présidents s’étaient accordés sur la mise en place d’une commission mixte d’historiens chargée d’étudier en commun l’époque de la colonisation française de l’Algérie. Autre dossier sensible, celui du Sahel. Il en sera débattu avec la cheffe du Quai d’Orsay, Catherine Colonna, et son alter ego, mais son volet militaire et renseignement fera l’objet d’une visite à part du ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc, et de 30 % pour la Tunisie. « Ce n’est pas acceptable qu’on ne reprenne pas des étrangers en situation irrégulière qui étaient identifiés comme dangereux et troublant l’ordre public », avait expliqué en novembre le président français.

Des relations consulaires rétablies

A l’automne 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, pour inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Par cette mesure de réduction des visas, Paris entendait faire pression sur ces pays pour qu’ils acceptent d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France.

Après la Tunisie et le Maroc, la France a annoncé un retour à la normale de l’octroi de visas aux ressortissants algériens. Le 12 décembre, Gérald Darmanin a mis en effet un point final effectif à cette crise des visas, débutée l’automne 2021, lors d’un déplacement à Alger.

Une « relation extrêmement forte »

Dès le départ, il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants de trois pays du Maghreb pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis. Vendredi, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a fait le déplacement à Rabat pour annoncer la normalisation de la relation consulaire avec le Maroc. Et comme pour l’Algérie, avec une application depuis « lundi dernier. » Elle a fait valoir que la France souhaite « être dans une relation de partenariat exemplaire avec le Maroc, un partenariat d’exception, fraternel et moderne. »

Pour sa part, Gérald Darmanin a fait valoir que son entretien avec son homologue algérien était « important », car, « cela permet à la France de continuer de montrer sa grande volonté de coopération à la suite des échanges qui ont eu lieu entre le président Tebboune et le président Macron ». Il a vanté une « relation extrêmement forte » entre Paris et Alger, une relance de leur coopération. Qui sent le gaz naturel…

Près de 6 Français sur 10 favorables au placement en centre de rétention administrative des clandestins

Le sondage CSA révèle aussi des décalages partisan et générationnel

58 % des Français voudraient la rétention administrative des étrangers clandestins, confirme un sondage exclusif de l’institut CSA pour CNEWS publié ce mercredi 19 octobre.

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Cette option est de retour dans le débat public depuis quelques jours avec le meurtre de la jeune Lola, collégienne de 12 ans dont le corps a été retrouvé violée, mutilée, étouffée dans une valise abandonnée à Paris 19e. La principale suspecte, une Algérienne de 24 ans, en France par le biais d’un visa étudiant venu à expiration pour un CAP restauration se trouvait en situation irrégulière dans l’Hexagone depuis 2019 et était sous le coup d’une OQTF [Obligation de quitter le territoire français] depuis le mois d’août et pour 30 jours, mais laissée errante dans la capitale.

Le nombre d’étrangers en situation irrégulière placés en centre de  rétention administrative (CRA) a de nouveau augmenté en 2021, après une baisse liée à la crise sanitaire, selon un rapport annuel commun de Forum réfugiés-Cosi, France Terre d’Asile, SOS Solidarités-Assfam, la Cimade et Solidarité Mayotte sur les CRA. 42 353 clandestins sonts retenus. Des associations dénoncent un enfermement « trop systématique » et accusent l’Etat d’un « manque réel de discernement ».

Alors que la nausée fait place à l’indignation et que la colère monte sur le sujet, notamment de la part des élus de droite (radicale ou non), le gouvernement a tenté de calmer les choses avec en première ligne Gérald Darmanin, qui a annoncé, ce mardi, la création de quelque 300 places supplémentaires dans les centres de rétention administrative. Actuellement, 1.850 places existent dans ces établissements, chargés de maintenir dans un lieu fermé un étranger faisant l’objet d’une mesure d’éloignement du territoire français, dans l’attente de son renvoi. Il s’agit le plus souvent de profils connus des services de police. Des cas d’évasions de ces centres font aussi parfois l’actualité.

Il existait 25 centres de rétention administrative sur l’ensemble du territoire, en mars 2014, il y a sept ans. Le nombre de places disponibles dans les CRA était de 1.755, dont 184 outre-mer.

25 CRA

Les centres de Coquelles, Lyon, Oissel, Marseille, Metz-Queuleu, Cornebarrieu, Nîmes, Saint-Jacques-de-la-Lande, Perpignan, Hendaye, Le Mesnil-Amelot 2, ainsi que le site 2 de Lesquin, sont autorisés à accueillir des familles. Dans les faits, celui de Pamandzi (Mayotte) accueille également de très nombreux mineurs.

L’ouverture de deux autres centres est prévue à Orly (Val-de-Marne) et au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).

La réponse des sondés concerne «tous» les étrangers en situation irrégulière. Il y a presque un an, en novembre 2021, Gérald Darmanin avait évalué les clandestins entre «600.000 et 700.000» en France. Les placer en centre de rétention relèverait donc d’une équation compliquée, mais le sondage révèle néanmoins une demande forte de centres de détention. 

Les moins de 24 ans sont les plus laxistes

Propriété de Fimalac
de Marc Ladreit de Lacharrière,
l’entreprise Webedia détient aussi, notammment
en France, les sites AlloCiné, Jeuxvideo.com, 
MGG, Puremédias, Purepeople, Pureshopping, Purebreak, 
Terrafemina, 750g, easyVoyage, etc.

Le sondage montre un large écart suivant les générations. En effet, seuls les 18-24 ans estiment, à une large majorité (65 %), qu’il ne faudrait pas placer en centre de rétention administrative les étrangers clandestins. A l’inverse, ils sont seulement 33 % à être pour, quand, à l’opposé, les plus de 50 ans sont 65 % favorables à cette mesure.

A noter aussi que l’écart est de dix points entre les réponses des hommes (63 % sont pour le placement en rétention) et des femmes (53 %), bien que victimes de premier rang.

Des avis très partagés, selon l’appartenance politique

Pour ce qui est des résultats en fonction de la proximité politique des personnes interrogées, l’écart est immense entre la gauche et la droite. En ce sens, seulement 41 % des premiers sont favorables à une telle mesure, avec un minimum à 25 % pour les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts. Chez les seconds, 82 % se sont déclarés pour. Les plus hauts scores se retrouvent chez les proches du Rassemblement national (85 %) et de Reconquête ( 93 % ).

Zoom

Sondage réalisé le 18 et 19 octobre par questionnaire auto-administré sur un échantillon représentatif de 1.010 personnes âgées de 18 ans et plus.

L’obligation de quitter le territoire français : une faillite d’Etat

Editorial d’Alexis Brézet sur Europe 1: LIEN

Travail clandestin: le gouvernement entre en guerre

Un avatar central de l’immigration

Alors que la majorité presidentielle nie la préoccupation des Français suscitée par l’immigration et l’insécurité dans ce début de campagne présidentielle, Gérald Darmanin cible les entreprises qui ont recours à des étrangers en situation irrégulière. Sur Europe 1, hier, le ministre de l’Intérieur a regretté qu’on « tape toujours sur les étrangers, mais jamais sur les entreprises », et il a promis des actions.

Un « en même temps » troublant, puisqu’il incrimine par ailleurs les pays du Maghreb, mais aussi d’Afrique noire, comme le Mali, qui refusent de reprendre leurs ressortissants qui se sont rendus indésirables en France. La diaspora de ces Etats sangsues, dont l’Algérie, compte en effet sur l’arrivée au pays de devises fortes.

Selon des estimations non-officielles, près de 7 millions d’Algériens résident à l’étranger, dont 5 millions en France et seulement quelque 150 mille en Espagne et 60 mille au Royaume-Uni. Selon les estimations du gouvernement algérien, les transferts de ses émigrés (via les banques) lui rapportent annuellement entre 2 et 3 milliards de dollars américains. Sans compter les chargements de biens matériels transitant par véhicules particuliers.

Les contrôles aléatoires dans les entreprises vont être renforcés et multipliés dans les jours à venir. Une « mesure de fermeté », assure-t-on dans l’entourage de Gérald Darmanin.

Une position partagée par le ministère du Travail, qui précise même que les premiers contrôles ont déjà révélé des situations indignes, qu’il entend bien faire cesser, dans le privé: et dans le public?  Les entreprises concernées seront donc sanctionnées. L’objectif est de « montrer que chacun doit prendre ses responsabilités ». En effet, si aucune entreprise n’admet avoir recours à des travailleurs en situation irrégulière, toutes se renvoient la balle.

11% des infractions concernent des emplois d’étrangers sans titre

Plusieurs excuses ressortent régulièrement comme « c’est la faute de l’agence d’intérim ou du sous-traitant », ou encore « on a des soucis pour vérifier les documents administratifs et traquer l’usurpation d’identité ». Reste que le phénomène existe, et ce n’est pas nouveau, mais que les excuses sont souvent exactes.

Selon les derniers chiffres disponibles, l’emploi d’étrangers sans titre est la deuxième infraction relevée dans le champ du travail illégal. Elle représentait 11% de toutes les infractions en 2016. Une réalité confirmée par un grand patron d’un des secteurs concernés comme le bâtiment, outre la restauration ou encore la propreté. Avec ces contrôles, le gouvernement adresse un signal fort pour freiner cette immigration illégale.

Le ministère des Affaires étrangères de Le Drian ne semble pas concerné… Pas même le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, sachant que bon nombre de migrants sont détenteurs de titres de séjour italiens ou belges.

Des chiffres inédits sur le travail illégal, en 2011

Travail au noir : les secteurs les plus touchés

Il y a 10 ans, on enregistrait déjà un nouveau record :  les Urssaf, organismes chargés de collecter les cotisations sociales, ont enregistré 220 millions d’euros de redressement pour des fraudes concernant le travail illégal. Ce chiffre a été obtenu grâce à une politique de contrôles mieux ciblés. Les contrôleurs des Urssaf ont passé près d’un sixième de leur temps à inspecter le travail illégal.

Pour la première fois, les Urssaf ont relevé le défi de chiffrer le travail au noir. En 2011, leurs inspecteurs ont visité quelque 4.000 établissements. Résultat, présenté dans un rapport rendu public fin juillet : 7,3% des entreprises pratiquent la fraude au travail illégal, et 2.4% des salariés ont travaillé (en partie ou intégralement) au noir. Tous les secteurs ne sont pas également concernés par la fraude. L’hôtellerie est le secteur le plus touché, là où les banques, les assurances et les administrations figurent parmi les bons élèves. 

Pourtant, la loi concernant le travail illégal a été durcie : une loi votée en mai 2011 a modifié l’article relatif au travail dissimulé, dans le code du travail. Les entreprises sous contrat avec des personnes morales de droit public (l’Etat, les organisations publiques, les collectivités), peuvent désormais être rappelées à l’ordre, voire sanctionnées directement par la personne morale de droit publique avec laquelle le contrat est passé. Et si cela n’est pas fait, le « donneur d’ordres », l’organisme en question, est considéré comme solidairement responsable des sommes dues. La loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration a elle aussi durci les sanctions pour les entreprises qui emploient des travailleurs illégaux.

Quel est le profil des travailleurs au noir (2011)?
Ce sont essentiellement des jeunes de moins de 18 ans et des seniors (plus de 60 ans). Parmi ces derniers, 21% exercent un travail dissimulé. La raison de cette prévalence des jeunes et des seniors, c’est la nature de leurs contrats. Ils sont plus nombreux à exercer des missions d’intérim ou des CDD, où le travail au noir est plus fréquent que pour les CDI.

Problème : les résultats de cette enquête (vieille de 10 ans) ont de grandes chances de s’avérer biaisés. En effet, l’enquête ne tient pas compte de certains secteurs, notamment la construction, les bâtiments publics et l’agriculture. Or, ces domaines font partie de ceux où le travail illégal serait le plus pratiqué. Autre manque, signalé par les syndicats : le rapport ne fait pas état de la situation de l’embauche des travailleurs… immigrés.

En revanche, si la fraude dans le domaine du bâtiment n’est pas clairement chiffrée, les redressements, eux le sont. Ils ont explosé dans le BTP en 2011, avec une augmentation de 44%.Dans le secteur du bâtiment, les redressements ont augmenté de 44% pour la seule année 2011

Que risque-t-on à employer un travailleur dissimulé ou à exercer un travail au noir ? Réponse à cette question, en l’élargissant à toutes les formes de travail illégal, comme le marchandage ou le cumul illégal d’emplois.

Aujourd’hui, en déclenchant une opération contre le travail des immigrés clandestins, Darlanin met la pression sur les états pourvoyeurs de cette main d’oeuvre non déclarée qui refusent par ailleurs de jouer le jeu du rapatriement, par la police judiciaire française, de leurs éléments indésirables en infraction..