Un imam du Gard qualifie de « satanique » le drapeau tricolore

Darmanin demande le retrait du titre de séjour de l’imam de Bagnols-sur-Cèze

Numéro 2 de l’association des musulmans du Gard rhodanien, l’imam a pu faire agrandir la mosquée Masjid at-Tawba (mosquée du repentir), sur l’esplanade du Mont-Cotton, dans laquelle il prêchait grâce à la bienveillance du maire socialiste de Bagnols-sur-Cèze

Le ministre de l’Intérieur a demandé le retrait du titre de séjour de l’imam de Bagnols-sur-Cèze, dont les propos ont été signalés par le préfet du Gard au procureur de la République. L’imam tunisien, Mahjoub Mahjoubi, est d’ailleurs membre de l’Association des musulmans du Gard rhodanien (AMGR).

« Aucun appel à la haine ne restera sans réponse », écrit-il. « J’ai demandé le retrait de son titre de séjour en vue de son expulsion du territoire« .

Il annonce également que le signalement par le préfet du Gard, Jérôme Bonet, au procureur de la République a été réalisé « sur [son] instruction ».

Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l’imam qualifie le drapeau français de « drapeau satanique » qui n’a « aucune valeur auprès d’Allah ».

« On n’aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête« , déclare-t-il.

Des infractions financières

Plus précisément, deux signalements ont été effectués en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale. Cet article stipule que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs« .

Le premier signalement a été réalisé pour des infractions financières en lien avec la gestion de la mosquée en décembre 2023. Le deuxième, en cette fin de semaine en raison de ses prêches récents.

Dans un autre tweet, le ministre de l’Intérieur affirme qu’à la « demande d’Emmanuel Macron », la lutte contre « l’islam radical et politique » par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été intensifiée. Il souligne, comme l’a révélé Le Figaro, qu’il y a eu 26% d’expulsions de plus qu’en 2022.

« L’imam accusé d’un prêche anti-France, » selon Le Parisien ?

Trois lui sont reprochés, mais le quotidien du milliardaire Arnault, censé décrypter l’actualité et nous l’expliquer, n’est pas informé ou désinformé, avec l’onction de RSF (Réseau sans frontières) :

Avec un enfant mineur, il serait inexpulsable.
Or il est père de 5 enfants, âgés de 7 à 17 ans, nés et scolarisés en France, avec une épouse française, selon son avocat. Alors, avec onze,
selon la préfecture…

Après trois signalements depuis depuis novembre dernier, finalement reconnus par Le Parisien, les déclarations de Mahjoub Mahjoubi ont été dénoncées par Tareq Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux, et par Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman, auprès de BFMTV.

Quand des footballeurs parlent enfin du Hamas, c’est symptomatique

Des apologies du terrorisme et des appels à la haine par des modèles pour la jeunesse

Benzema à Bucarest

L’un avait craché après avoir subi la Marseillaise sans l’entonner, lors d’une match France-Allemagne. Lien PaSiDupes

Le même s’était exhibé dans les réseaux sociaux à la mosquée ou en tenue musulmane. Il manifestait son prosélytisme religieux sur les terrains par une gestuelle limpide. Sans mentionner ses messages de provocation, de condamnation de la France et de sa propre victimisation. L’autre se révèle. Combien d’autres ?

Victime de la colonisation…

Karim Benzema tombe le masque, après plusieurs signaux

Pendant la Marseillaise,
avec Nasri, par respect pour le pays d’accueil de son grand-père

Le joueur de football apporte son soutien aux terroristes du Hamas.
Karim Benzema a posté ce dimanche un message sur les réseaux sociaux en rapport avec les événements en Israël et à Gaza. L’attaquant français, qui évolue désormais à Al-Ittihad, pour ne pas dire en Arabie saoudite, envoie ses « prières aux habitants de Gaza ». Aucune pour les victimes israéliennes du Hamas.

Benzema a posté ce dimanche un message partisan sur X (ex-Twitter):

Des bombardements « injustes » après des actes de barbarie « justes » ?

Un appel à combattre une injustice unilatérale: Benzema évoque non pas ses prières personnelles, mais « nos prières », celles des siens, sa communauté, distincte de son pays d’accueil. Il est né en France de parents d’origine algérienne.

Franco-algérien promu par la France et non pas l’Algérie

Une minute de silence avant les matches

Benzema jette son brassard de capitaine des Bleus

Dans le monde du football, plusieurs acteurs ont pris la parole pour diffuser un message de paix et montrer leur soutien aux victimes. Didier Deschamps, en conférence de presse post victoire de l’équipe de France aux Pays-Bas vendredi, a tenu à avoir une pensée pour les victimes en Israël, à Gaza, mais aussi pour le professeur assassiné à Arras: « Ce sont toujours des sujets difficiles, ce qu’il s’est passé à Arras. Pour tous les gens qui sont là bas, les proches, la famille de la victime… j’ai une grosse pensée pour eux. Je ne vais pas être original mais un message de paix dans le monde entier. Et à travers ce qu’il y a pu avoir, par rapport à ce qu’ont décidé les Fédérations française et néerlandaise avant le match, c’est important d’avoir ces pensées-là dans ces moments tragiques. »

L’UEFA n’a pas annoncé de minute de silence obligatoire avant les matches de qualifications pour l’Euro 2024 mais s’est tenue à l’écoute des demandes des Fédérations. En Angleterre, aux Pays-Bas ou dans d’autres pays accueillant des rencontres ce week-end, un moment de recueillement a en revanche été observé.

Malgré le drame de Nice, Youcef Atal a appelé à « un jour noir pour les juifs »

Le joueur de l’OGC Nice a relayé « l’appel à la haine » d’un prédicateur palestinien appelant à frapper les juifs d’un « jour noir ».

Sur la première photo on voit l’Aiglon sélectionné par l’équipe nationale algérienne au côté d’Houssem Aouar, auteur d’un doublé, jeudi. Jusque-là rien que du sport.

Sur le second cliché, Atal est seul sur la pelouse et arbore en fin de rencontre une écharpe sur laquelle il est inscrit « Palestine will be free » (La Palestine sera libre). « Il a le droit de prendre position, reconnaît un médecin, des sportifs israéliens l’ont fait aussi. On doit, c’est une certitude, défendre les victimes civiles qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes. » En revanche ce que n’admet pas le praticien niçois c’est l’ultime séquence de cette publication: cette fois, c’est le visage d’un prédicateur palestinien qui apparaît à l’écran.

Youcef Atal a choisi de relayer une vidéo dans laquelle le cheikh Mahmoud al-Hasanat demande à Dieu d’envoyer « un jour noir sur les juifs » et « d’accompagner la main » des habitants de Gaza « s’ils jettent la pierre ».

Tout sauf un imam modéré. En 2019, après l’incendie de Notre-Dame, c’est lui qui avait sermonné les dirigeants arabes en leur demandant de garder leurs larmes et leur argent pour les mosquées plutôt que pour une cathédrale « d’où a été lancée une croisade contre les musulmans ». Où est cet imam?

Un appel à l’intifada? A la suite de l’appel de Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne? Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’il s’agit d’un «  appel à la haine, voire à tuer des juifs ».

La Fédération française condamne Youcef Atal

Youssef Atal prend à son compte cet apoel au meurtre. Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football, a d’ailleurs annoncé ce dimanche que le conseil de l’éthique de la FFF a été saisi après le partage par le joueur de Nice Youcef Atal d’une publication contenant des « appels à la violence« , en lien avec le conflit Hamas-Israël. Le Niçois s’est depuis excusé sur les réseaux sociaux. « Jamais je ne soutiendrai un message de haine », a-t-il assuré…

Des voix se sont élevées depuis samedi, dont celles du maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) et du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), pour dénoncer la publication sur le compte Instagram de l’international algérien d’une vidéo d’un prédicateur tenant, selon ces sources, des propos antisémites appelant à la violence.

Dans un communiqué, le président de la FFF, Philippe Diallo, a de son côté dénoncé « les appels à la violence relayés par le joueur » âgé de 27 ans. « Ils sont contraires à l’éthique de notre sport et aux valeurs que le football défend sans relâche », a-t-il affirmé. « La FFF les condamne avec la plus extrême fermeté. Les discours de haine ne sauraient être admis« , a déclaré le dirigeant, annonçant que le conseil national de l’éthique de la Fédération avait été saisi.

« J’ai conscience que ma publication a choqué plusieurs personnes, ce qui n’était pas mon intention et je m’en excuse« , a réagi dimanche sur Instagram le joueur, ajoutant vouloir « clarifier (son) point de vue sans aucune ambiguïté: je condamne fermement toutes formes de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes« . « Jamais je ne soutiendrai un message de haine. La paix est un idéal auquel je crois fermement », a-t-il raconté pour conclure. L’attentat avait causé la mort de 86 personnes, fait 458 blessés.

Le 13 décembre 2022, la Cour d’assises spéciale de Paris a condamné à des peines de 18 ans de prison les deux principaux accusés de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb, déclarés complices du terroriste abattu Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Le 26 décembre 2022, les deux principaux condamnés Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud ont fait appel de leur condamnation…

France info écrivit : « Un camion a foncé dans la foule sur la promenade des Anglais », comme pour évacuer le conducteur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien domicilié à Nice et abattu dans l’attentat.

Dès samedi, dans un message publié sur X (ex-Twitter), Christian Estrosi avait affirmé attendre des excuses du joueur… « s’il s’est laissé instrumentaliser ». « Si tel n’était pas le cas, il n’aurait plus sa place dans notre club« , avait poursuivi le maire de Nice. « Si la teneur » des propos relayés est « confirmée », ils sont « constitutifs d’une incitation à la haine », a de son côté souligné le Crif Sud-Est. Précisant avoir saisi son avocat « pour qu’une plainte soit déposée« , il a dit avoir « demandé une « traduction assermentée » de ces propos.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël lors de l’attaque perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et plus de 120 personnes prises en otage, selon des responsables israéliens. A Gaza, la riposte israélienne a tué 2.450 personnes, dont plus de 700 enfants, et fait 9.200 blessés, selon un bilan des autorités palestiniennes.

Deux associations pro-palestiniennes suspendues, mais sauvées par le Conseil d’Etat

Le gouvernement le⁷s compte-t-il au nombre de ses réalisations?

Le 9 mars dernier, le gouvernement a prononcé les dissolutions de l’association ‘Comité Action Palestine’ et du groupement de fait ‘Collectif Palestine Vaincra’. Saisi en urgence, le juge des référés du Conseil d’Etat suspend ces deux dissolutions : ni l’instruction, ni l’audience n’ont permis d’établir que les prises de position de ces associations, bien que tranchées, voire virulentes, constituaient un appel à la discrimination, à la haine ou à la violence ou des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme, assène-t-il. Les deux associations ont demandé au juge des référés du Conseil d’État de suspendre en urgence ces dissolutions. Nul ne sait sur quoi se fondent les magistrats administratifs pour contredire l’exécutif et donner satisfaction aux terroristes palestiniens.

« La dissolution du collectif ‘Palestine Vaincra’, et du ‘Comité Action Palestine’, » avait été ordonnée « à la demande du président de la République« , Emmanuel Macron, par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait-on appris fin février sur Twitter.

Le ministère de l’Intérieur avait motivé la demande du chef de l’Etat en dénonçant l« appel à la haine, à la discrimination, à la violence » et de « provocation à des actes terroristes » de ces deux associations.

Selon l’Intérieur, ce groupe ‘Collectif Palestine Vaincra’, basée à Toulouse, « sous couvert de défense de la cause palestinienne« , « cultive le sentiment d’oppression des peuples musulmans (…) dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale. »  

Le ministère lui reproche également ses appels « à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens », notamment à travers des campagnes de boycottage.

Parmi les dernières actions du collectif, une campagne « #Palestine2022 » qui vise à « dénoncer la collaboration des gouvernements français avec l’apartheid israélien » et à « inviter le sujet de la cause palestinienne dans les débats de l’élection présidentielle« , peut-on lire sur le site internet de la plus haute juridiction administrative.  

Vendredi 29 avril, le Conseil d’Etat a suspendu l’exécution des décrets de dissolution du « Comité Action Palestine » et du « Collectif Palestine Vaincra » publiés en mars. Selon Mediapart, à eux deux, ils seraient pas plus de cinquante…

Le « Collectif Palestine Vaincra », accusé par le ministère d’appel à la haine, à la discrimination et à la violence », « sous couvert de défendre la cause palestinienne », « cultive le sentiment d’oppression des peuples musulmans (…) dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale. »  Le Collectif est membre de l’organisation of the Samidoun Network in France

Le Comité Action Palestine, basé à Bordeaux, se voit reprocher de « relayer les communiqués » et de « rendre compte de l’activité d’organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine et le Hezbollah ».  Il affirme « dans sa charte son soutien à toutes les organisations en lutte contre Israël, y compris quand elles font usage de la violence ou de méthodes terroristes », pointe le ministère.  Le « Comité Action Palestine » se présente comme une association œuvrant « pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien », notamment « le droit au retour des réfugiés, c’est-à-dire la libération de la terre arabe de Palestine ». Ce comité dit également dénoncer « le sionisme en tant que mouvement colonialiste et raciste« .

Tom Martin, 35 ans
(Collectif Palestine Vaincra)

Le 24 février dernier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait sur Twitter : « A la demande du président de la République,je vais demander la dissolution du ‘Collectif Palestine Vaincra », et du « Comité Action Palestine », pour appel à la haine, à la violence et à la discrimination et provocation à des actes terroristes. » La procédure de dissolution avait été lancée quelques jours plus tard, selon le ministère. La décision avait alors été dénoncée « fermement » par le « Collectif Palestine Vaincra », considérée comme « une attaque contre le mouvement de solidarité avec la Palestine, » avait déclaré son porte-parole Tom Martin. L’organisation anti-raciste racisée se définit comme « anti-raciste et anti-colonialiste ».

A Toulouse, plus de 250 personnes se rassemblent contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra

A Toulouse,x250 personnes se rassemblent contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra

Jeudi 21 avril à la sortie du métro Jean Jaurès à Toulouse, plus de 250 personnes se sont rassemblées à l’appel du Comité contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra afin de dénoncer la récente interdiction par le gouvernement français de cette organisation pro-palestinienne. Regroupant plus de trente organisations toulousaines, celui-ci organise du 15 au 25 avril 2022 une semaine de mobilisation à la veille de l’audience du recours au Conseil d’Etat qui devait a eu lieu le 26 avril prochain.

Scandant de nombreux slogans de soutien au peuple palestinien et contre la répression, les personnes solidaires se sont réunies en brandissant des banderoles et pancartes soulignant la nécessaire riposte unitaire contre l’offensive sécuritaire. De multiples organisations étaient représentées parmi lesquelles le Syndicat des Avocats de France – SAFMouvement de la PaixCGTUnion des Étudiants de ToulouseRévolution PermanenteNPAPOIPOIDAFA TolosaCollectif populaire contre l’extrême droiteComité Vérité et Justice 31CNTUCLSud/SolidairesPlanning FamilialSecours Rouge ToulouseBDS ToulouseBRICCDK, etc.

Avocate du collectif et membre du SAF, Maître Brandely est intervenue en affirmant : « Depuis plus de 6 mois, les dissolutions s’enchaînent. Nous avions manifesté il y a quelques mois contre la loi séparatisme et nous avions raison de le faire. Cette loi a ouvert un boulevard au gouvernement pour faire taire toutes les voix dissidentes, pour dissoudre les associations. […] Ce n’est pas au ministre de l’Intérieur de faire une chasse aux associations et d’ériger des délits d’opinion. »

D’autres organisations sont intervenues pour réaffirmer leur solidarité avec l’organisation pro-palestinienne récemment dissoute. À cette occasion, une représentante du Mouvement de la Paix 31 a souligné le long travail commun entre les deux structures et que jamais ils n’auraient travaillé avec une organisation antisémite et que ces attaques étaient infondées. De son côté, une représentante de Sud Éducation 31/65 a rappelé l’engagement de son organisation au côté du collectif et a souligné que la politique liberticide et autoritaire concerne tout le monde, au regard des menaces de dissolution contre Sud Éducation 93. Des militants de Révolution Permanente et du NPA ont par ailleurs souligné que la politique criminelle israélienne continue contre le peuple palestinien, d’Al Aqsa à Gaza, et qu’il fallait plus que jamais affirmer notre soutien au peuple palestinien, notamment en combattant la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine.

Une atteinte grave à la « liberté d’expression »

S’agissant du « Comité Action Palestine », la mesure de dissolution « porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’association et à la liberté d’expression », écrit dans sa décision le Conseil d’Etat, saisi en référé par l’association. Celle-ci s’était notamment vu reprocher par les autorités de « relayer les communiqués » et de « rendre compte de l’activité d’ organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine et le Hezbollah ».

« Les prises de positions énoncées par les publications de l’association (…) ne peuvent (…) être regardées – pourquoi ? – comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes », selon la plus haute juridiction administrative. Elles ne peuvent pas non plus être « qualifiées d’agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme », à ce stade de l’instruction, selon les magistrats. « Il s’agit d’une victoire précieuse pour l’Etat de droit, qui sanctionne l’instrumentalisation politique du conflit israélo-palestinien du ministère de l’Intérieur », a réagi Me Vincent Brengarth, l’avocat du « Comité Action Palestine ».

L’ « Etat » devra verser 3.000 euros à chacune des deux associations

Nouveau Parti Anticapitaliste (révolutionnaire trotskiste)

Concernant le « Collectif Palestine Vaincra », le ministère de l’Intérieur l’accusait de « cultiver le sentiment d’oppression des ‘peuples musulmans’ (…) dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale », « sous couvert de défendre la cause palestinienne ». Le ministère lui reprochait également d’appeler « à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens », notamment à travers des campagnes de boycott. L’appel au boycottage « traduit l’expression d’une opinion contestataire et ne saurait par lui-même (..) être regardé comme une provocation ou une contribution à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personne », jugent du Conseil d’Etat.

« C’est une première victoire (…) en attendant le jugement du recours en annulation » s’est réjoui sur son site le « Collectif Palestine Vaincra ». « Cette décision est un véritable camouflet contre le pouvoir et bat en brèche la propagande de l’extrême droite sioniste et ses amalgames entre antisionisme et antisémitisme », ajoute-t-il. 

Les contribuables, via l’Etat, devront verser 3.000 euros à chacune des deux associations. Le ministre Darmanin n’est pas sanctionné pour sa légèreté. Sollicité, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaiter faire de commentaires.

De 2000 à 2005, les membres de l’UJFP sont passés de 25 à environ 350.

Drapeau palestinien

L’UJFP, Union juive française pour la paix, est une organisation juive laïque, universaliste et antisioniste. Dans les manifestations pro-palestiniennes, un nouveau public a fait son apparition, même si l’extrême gauche – représentée par des organisations aussi diverses que la CGT, le Front de gauche (coalition de partis politiques mise en place par le Parti communiste français, le Parti de gauche et la Gauche unitaire), ATTAC, la fédération anarchiste, etc. – forme encore la partie la plus imposante des cortèges. Le changement le plus visible est l’arrivée en nombre de « jeunes d’origine maghrébine ». Ceux-ci défilent parfois avec des drapeaux de pays du Maghreb, ce qui peut susciter l’agacement des militants pro-palestiniens de longue date. Les signes de religiosité sont aussi de plus en plus visibles dans les défilés. Dans les manifestations les plus importantes, il n’est plus exceptionnel d’assister à des prières de rue, ce qui est d’ailleurs susceptible de créer des tensions avec les militants laïcs. Un autre facteur de tension est la présence de plus en plus marquée de symboles et slogans radicaux. Dans les manifestations qui ont eu lieu au moment de la guerre de 2008-2009 ou après l’arraisonnement sanglant de la « flottille pour la paix » en 2010 – dans laquelle l’organisme humanitaire turc de tendance islamiste IHH a joué un rôle clé – dans des dizaines de pancartes associant étoile de David et croix gammée étaient visibles. Certains arboraient aussi le slogan « sionisme = nazisme ». Les dirigeants des associations pro-israéliennes ne manquent pas d’utiliser les slogans de ce type pour démontrer que l’« antisionisme radical » est une forme d’antisémitisme. Ils cherchent ainsi à établir un lien entre le militantisme pro-palestinien et la hausse spectaculaire des actes antisémites observée sur le territoire français depuis le début de la deuxième Intifada. Ce lien n’est pourtant pas évident : les personnes arrêtées en France pour avoir dégradé des synagogues ou agressé des juifs n’étaient généralement pas membres d’associations pro-palestiniennes. Mais l’ultra-gauche, à l’instar des antifa (anti-fascistes fascisés), est pro-palestinienne.

« Guignol », « raciste », « négationniste »: Hidalgo insulte Zemmour, incitant à irrespect et haine

Le courage aurait été une attaque frontale en débat…

L’ex-inspectrice du Travail
  fait-elle un complexe
face à l’érudit ?

La socialiste Anne Hidalgo, une islamo-gauchiste, est-elle séparatiste? Ses attaques ciblées sur son possible concurrent à 17% confirme la radicalité de Madame 5%. Elle lâche désormais ses coups contre Eric Zemmour, l’essayiste contestataire des thèses gauchistes. Cette démocrate – dont la famille fuit l’Espagne de Franco assure maintenant qu’elle refuserait de débattre avec lui – hormis si tous les prétendants à l’Elysée sont moins sectaires et présents.

Anne Hidalgo, candidate hystérique ?

Elle ne sert pas la cause féministe, donnant raison aux machos qui dénoncent l’hystérie d’un nombre grandissant de femmes.

La candidate socialiste à l’élection présidentielle, Anne Hidalgo, a éructé ce dimanche 31 octobre qu’elle ne souhaite pas débattre avec Eric Zemmour, qui est, selon elle et ses semblables, un « guignol », un « négationniste » et un « raciste », en s’étonnant par ailleurs qu’il n’y ait pas de « manifestations » de rue contre le journaliste.

« J’en appelle à ce que cette élection présidentielle soit une vraie élection présidentielle avec un vrai débat, pas un débat sur cette candidature d’un guignol », a-t-elle polémiqué avec véhémence,  dans l’émission Le Grand Jury de LCI/RTL/Le Figaro.

Un flot d’invectives à défaut d’argumentaire.

Les mauvaises raisons de son mépris ne masquent pas sa peur du ridicule dans un face à face. « Je ne débats pas avec un négationniste, je ne débats pas avec un raciste et je ne débats pas avec cette personne-là qui est en train de bafouer et de marcher complètement, de piétiner ce qui est l’histoire [Histoire] de notre pays, ce qui est sa grandeur et ce que sont ses valeurs », a débité l’Andalouse hargneuse et méprisante.

« Il y a quelques années, des manifestations auraient éclaté »

La maire Hidalgo s’était ridiculisée une semaine plus tôt. Elle s’était révélée déconnectée en s’indignant de distributeurs de billets qui suppriment des emplois depuis… 1968 à Paris !

La nostalgie de la progressiste est un appel aux émeutes. Toutefois, si Eric Zemmour se présente effectivement à la présidentielle et si un débat était organisé entre tous les prétendants, Anne Hidalgo y participerait, a-t-elle précisé. « Mais (pas) un débat, là, dans les mois d’installation de cette campagne avec cette personne », a-t-elle insisté, comme paniquée à l’idée.

« Il y a quelques années, des propos comme ceux de Zemmour auraient été prononcés sur une antenne, il y aurait eu des manifestations », a-t-elle distillé, en estimant que « M. Zemmour assène des contre-vérités, des messages de haine, des messages racistes, des messages antisémites ». « Personne ne va dans la rue pour manifester, reprend-elle, (alors qu’il) vous explique que le général de Gaulle et Pétain, c’est la même chose… Et il n’y a pas une manif dans les rues de nos villes, vous croyez que ça, c’est un pays qui va bien ? » a-t-elle interrogé, en appelant au « réveil », avant qu’il ne soit « trop tard ».

Selon les derniers sondages, le président sortant, qui n’a pas dit s’il est candidat à un second mandat, arriverait en tête du premier tour de la présidentielle de 2022, suivi de Marine Le Pen (RN) et d’Eric Zemmour, possible candidat mais pas plus déclaré encore que Macron.

Dissolution de la LDNA: les ligueurs sont racistes, haineux et dangereux

La décision gouvernementale a scandaleusement tardé

Macron a toléré une milice haineuse de la France et menaçante depuis 2018

Selon le décret de dissolution, la LDNA « diffuse une idéologie appelant à la haine, à la discrimination et à la violence en raison de l’origine, de l’orientation sexuelle ». Selon le ministère de l’Intérieur, « ses actions » ont causé des « troubles à l’ordre public ».

Macron a-t-il encouragé les propos et le développement de la LDNA ?

Gérald Darmanin l’avait demandé, le 13 septembre. Deux semaines plus tard, la Ligue de défense noire africaine (LDNA), qualifiée d’organisation « raciste » par le ministre de l’intérieur après des tensions à Val-de-Reuil (Eure), a été dissoute en conseil des ministres, a annoncé sur Twitter M. Darmanin mercredi 29 septembre.

Selon le décret de dissolution, la LDNA « diffuse une idéologie appelant à la haine, à la discrimination et à la violence en raison de l’origine, de l’orientation sexuelle » et est « impliquée de manière récurrente dans l’organisation d’actions coup-de-poing isolées ou à l’occasion de manifestations commettant ou appelant à commettre des agissements violents ».

La LDNA se définit sur les réseaux sociaux comme un « mouvement révolutionnaire pour la défense des droits des Afrodescendants et des Africains ». Près de 300 000 personnes sont abonnées à sa page Facebook. Son président et fondateur se présente sur son compte Twitter comme un « activiste politique, résistant panafricain, combattant de la liberté, révolutionnaire ». Plusieurs politiques, dont des membres du Rassemblement national, demandaient la dissolution de l’association, notamment depuis une manifestation organisée contre les violences policières le 6 juin 2020 devant l’ambassade des Etats-Unis.

« Défendre la République »

Manifestation de la Ligue de défense noire africaine contre les violences policières à proximité de la place de la Concorde et de l’ambassade des Etats-Unis, le 6 juin 2020.
Manifestation de la Ligue de défense noire africaine contre les violences policières à proximité de la place de la Concorde et de l’ambassade des Etats-Unis, le 6 juin 2020. 

Selon le ministre de l’intérieur, « ses actions » ont causé des « troubles à l’ordre public » comme à Val-de-Reuil, où l’organisation avait appelé à manifester contre le maire socialiste de la ville, Marc-Antoine Jamet, après une semaine de tensions, ayant pour origine une rixe entre deux enfants le 5 septembre.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a qualifié cette dissolution de « mesure forte », en disant à l’issue du conseil des ministres : « Notre main ne tremble pas quand il s’agit de défendre la République face à ceux qui croient pouvoir la faire plier. » Il a reproché à l’association d’avoir « tenté d’envahir la mairie de Val-de-Reuil ».

La LDNA n’a pas daigné faire de commentaires. Elle travaille déjà à sa transformation.

La maison d’édition Nawa dissoute

Par ailleurs, la maison d’édition Nawa Centre d’études orientales et de traduction, sise en Ariège, a été également dissoute en conseil des ministres, en raison notamment de la diffusion de « plusieurs ouvrages légitimant le djihad », selon le ministère de l’intérieur, pour qui « sa ligne éditoriale est clairement anti-universaliste et en contestation directe des valeurs occidentales ».

G. Attal lui a reproché d’avoir fait « l’apologie du djihad »« sous le prétexte de la traduction ». L’association, qui est une « maison d’édition associative », a-t-on détaillé de source ministérielle, avait été déclarée à la sous-préfecture de Pamiers en 2008. Elle se présente sur son site Internet comme une maison d’édition ayant « la volonté de valoriser les sciences humaines et politiques issues de l’héritage musulman ». Dans un communiqué diffusé le 20 septembre sur Twitter, Nawa estime que les accusations « reposent quasi exclusivement sur d’hypothétiques délits d’opinion, de croyance » et qu’« elles entravent la liberté d’expression et d’édition, qui en aucun cas n’ont troublé l’ordre public à ce jour ».

Depuis plus de dix ans, les ouvrages de Nawa, « quelle que soit la critique que l’on peut en faire, ne justifient en aucun cas le terrorisme, la haine, l’antisémitisme », a assuré l’association.

Epinay-sur-Seine : des photos privées de policiers affichées dans des halls d’immeubles

Des incitations à la violence, voire des appels au meurtre

Des photos de policiers ont été découvertes placardées dans plusieurs halls immeubles d'Epinay-sur-Seine dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ces photos de plusieurs policiers, capturées sur Facebook – qui tolère, en ne les modérant pas, ces publications à vocation ant-républicaine – dans la nuit de mercredi à jeudi, sont a minima des «actes d’intimidation».

Au total, 25 affichages de photos de policiers ont été recensés dans plusieurs halls d’immeubles d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) dans la nuit de mercredi à jeudi, a déploré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin depuis l’Assemblée nationale.

Ces images imprimées sur des feuilles A4 et collées sur des murs de halls, proviendraient de Facebook. Elles montrent deux policiers de la brigade de nuit du commissariat d’Épinay-sur-Seine, ainsi que la femme de l’un d’eux, également policière. Leurs noms et prénoms sont précisés sur les clichés. Une enquête pour « actes d’intimidation » a été ouverte par le Parquet de Bobigny et confiée à la Sûreté départementale. Les policiers concernés, ainsi que la Préfecture de police de Paris ont annoncé porter plainte.

« Un message très clair de menace »

« Je veux dire à quel point ces comportements de divulgation de l’identité personnelle et de la vie personnelle de ces gendarmes mettant en avant leurs proches, leurs photos personnelles […] est une honte. J’en profite pour condamner ces actes tout à fait répréhensibles. Les policiers et les gendarmes sont les enfants de la République et ils doivent être protégés puisqu’ils nous protègent au quotidien », a défendu jeudi Gérald Darmanin à l’occasion du vote de la loi sur la Sécurité globale.

Une justification rétrospective de l’article 24 de la Loi Sécurité globale

Le ministre de l’Intérieur s’est félicité notamment de l’adoption du controversé article 24 de la loi Sécurité globale, qui pénalise dorénavant la « provocation à l’identification » des forces de l’ordre.

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« Inadmissible d’être à ce point stigmatisés »

« Quand à 4h30 du matin, vous voyez toute votre vie étalée sur des halls d’immeuble, vous imaginez bien le sentiment d’insécurité que ressentent les collègues, fulmine Stéphane Finance, le responsable du syndicat Alliance en Seine-Saint-Denis. Il est inadmissible d’être à ce point stigmatisés. Nous avons besoin d’une réponse rapide tant au niveau de l’enquête que de la décision judiciaire qui sera prise. » Une cité particulièrement difficile ? « Elle fait partie des quartiers compliqués où il est difficile de travailler. »

Le syndicat Unité SGP police en Ile-de-France demande également au gouvernement que tout soit mis en œuvre pour retrouver les auteurs de cet affichage.

L’état d’urgence sanitaire (qui perdure jusqu’en juin) le permet, le pouvoir peut commencer par des perquisitions de domiciles où les balcons servent au stockage de parpaings à jeter de plusieurs étages sur les voitures de police…

10 des mesures de la loi contre les séparatismes

Polygamie, subventions aux associations, aide aux devoirs, certificats de virginité, etc…

Présentée par le gouvernement le 9 décembre 2020, la loi « confortant les principes républicains » veut lutter contre les séparatismes, quels qu’ils soient, sans exclusive, donc islamiste aussi. Philippe Gaudin, auteur de « Tempête sur la laïcité », évalue la possibilité de l’efficacité de ce texte de loi.

Lutter contre le séparatisme, renforcer la laïcité, conforter les principes républicains … Après plusieurs changements d’intitulé, le projet de loi du gouvernement affiche 57 articles pour resouder la société française autour de ses valeurs. Mais sont-ils tous réalistes ou pertinents ?

Marianne a passé au crible 10 mesures soumises à l’analyse de Philippe Gaudin, directeur de l’Institut européen en sciences des religions (IESR, 2002) l’un des quatre instituts de l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), à la suite des recommandations du rapport du philosophe et médiologue Régis Debray sur « l’enseignement du fait religieux dans l’école laïque ».et auteur Tempête sur la laïcité, Comment réconcilier la France avec elle-même (éditions Robert Laffont).

  • L’inscription automatique au Fichier des auteurs d’infraction terroriste (Fijait) de toutes les personnes condamnées pour provocation ou apologie d’actes de terrorisme

Ce dossier liste toutes les personnes reconnues coupables d’actions terroristes. Les auteurs doivent notamment se présenter aux autorités tous les 3 mois, justifier leur adresse et prévenir en cas de déplacement hors de France.

Désormais, tous ceux qui seront condamnés pour provocation ou apologie du terrorisme seront de facto intégrés à cette liste. Le gouvernement souhaite ainsi limiter les appels à la haine et à la violence en serrant la vis au plan de la sanction.

Une proposition qui risque de « verser dans la surréaction » juge Philippe Gaudin. Et cet intellectuel, défenseur classique des agresseurs contre les victimes, d’ajouter: « Ces propos sont déjà sanctionnés par la loi. Avec une telle mesure on risque de sanctionner encore plus sérieusement des gamins irresponsables ou alcoolisés, une inflation des signalements risque de nous rendre ridicule. » (sic)

  • L’extension de l’obligation de neutralité à tous les opérateurs de services publics, notamment dans le domaine des transports

Afin de s’assurer du respect de la laïcité au sein des services publics, le gouvernement souhaite étendre l’obligation de neutralité à tous les opérateurs de service public. Il s’agit d’organismes distincts de l’État, publics ou privés, qui sont dépositaires d’une mission de service public. Dans le viseur, des entreprises de sous-traitants employées par la RATP et ADP (Aéroports de Paris). Jusqu’à présent, ils n’étaient pas concernés par cette neutralité.

« Une notion de bon sens, déjà entérinée par la jurisprudence » banalise Philippe Gaudin. « La neutralité ne demande pas d’abandonner ses convictions religieuses mais de ne pas les afficher dans le cadre de fonctions de service public. On clarifie les choses », raille le spécialiste.

  • La création d’un nouveau délit de mise en danger de la vie d’autrui par la diffusion d’informations « permettant de l’identifier ou de la localiser »

Avec cette disposition, il serait possible de sanctionner un individu qui diffuse des informations personnelles sur une personne, pour la mettre en danger. Le délit de « mise en danger de la vie d’autrui » existe déjà, le gouvernement souhaite désormais l’étendre dans les cas de diffusion d’informations personnelles. On pense aux policiers visés par des anti-flics.

Cette disposition vise à empêcher les dénonciations en ligne qui peuvent amener à des tragédies, comme l’assassinat de Samuel Paty : l’enseignant avait été désigné par des parents d’elèves islamistes – soutenus par la FCPE – sur les réseaux sociaux, son nom et son lieu de travail communiqués par plusieurs collégiens, des mineurs de 16 ans protégés par le Code pénal.

Comme une large portion de la gauche, Philippe Gaudin conclut qu’il s’agit surtout « d’adapter notre droit ». « C’est une très bonne idée, le monde a été bouleversé par les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, c’est une sorte de far west, la loi doit protéger la liberté ».

  • La création d’un contrat par lequel les associations qui solliciteront des subventions publiques devront s’engager à « respecter des principes et valeurs de la République », notamment l’égalité entre les femmes et les hommes, la fraternité ou le rejet de la haine

L’Etat souhaite désormais conditionner les subventions publiques accordées aux associations en fonction du respect des « valeurs de la République ».

Un moyen de s’assurer que les principes républicains, comme l’égalité hommes-femmes, sont respectés et que l’argent public ne finance pas ceux qui y contreviennent.

Une idée « baroque et improductive » , assène Philippe Gaudin. « Il n’existe pas dans notre constitution une liste de valeurs. Nous disposons toutefois de lois qu’il faut simplement faire connaître et respecter, demander d’approuver des valeurs me semble loufoque. Et de soutenir : Je trouve cette mesure très floue et cela risque de laisser penser que la laïcité est une idéologie qui s’impose à tous et non un cadre qui permet la plus grande diversité possible, à condition qu’elle respecte ce cadre ». Et ce cadre, est-il clair pour tous ou flou ?

  • Des mesures de répression contre la polygamie (qui devient un motif de refus de titre de séjour), les certificats de virginité ou les mariages forcés

Le gouvernement souhaite s’attaquer à la polygamie, déjà interdite par la loi, notamment en généralisant le non-renouvellement de titres de séjours professionnels et étudiants. Les mariages forcés seront plus contrôlés par les… ONG qui pourront « alerter les officiers d’état civil lorsqu’elles ont connaissance de mariages forcés sur le point de se contracter » a expliqué Marlène Schiappa. Enfin, les certificats de virginité seront interdits. Certaines familles demandent aux jeunes filles de justifier de leur virginité avant un mariage.

Victimisation

« Je suis totalement pour cette mesure en ce qui concerne la polygamie qui est interdite en France », considère Philippe Gaudin. Pour l’interdiction des certificats de virginité « spontanément, c’est très bien, mais beaucoup expliquent que si le médecin n’en fait plus, une autre personne (qui?) le fera. Et de balayer à nouveau cette proposition d’un revers de main: J’ai un doute sur l’efficacité de cette mesure, il faudrait plutôt mettre l’accent sur l’éducation à ces thématiques dans tous les hôpitaux de quartier. Nous avons besoin d’un effort sur l’éducation à la sexualité et à la défense des femmes, comme le fait Ghada Hatem [une gynécologue-obstétricienne franco-libanaise, apparentée à Gaspard Gantzer] à la Maison des femmes de l’Hôpital Delafontaine à St Denis », comme Mathias Wargon.

  • L’interdiction, sauf exception, de l’instruction à domicile pour les enfants de 3 à 16 ans, tous devant bénéficier d’un identifiant national

En France, c’est l’instruction qui est obligatoire et non la présence dans un établissement scolaire. Le gouvernement souhaite mettre fin à cette distinction en obligeant les enfants scolarisés à domicile de se rendre à l’école.

Cette mesure vise à remettre dans le giron de l’Etat les quelque 4.000 à 5.000 enfants (d’après les estimations de l’Education Nationale) qui, sous couvert de scolarisation à domicile, recevraient une instruction confessionnelle (musulmane, mais aussi catholique, dans des proportions moindres: les plus nombreux sont athées ou lubres-penseurs), en opposition aux valeurs de la république.

Pour Philippe Gaudin : « La liberté d’instruction est une liberté fondamentale qui autorise les parents à éduquer leurs enfants comme ils le souhaitent. Le vrai [le seul?] problème, c’est le contrôle: il devrait être beaucoup plus restrictif. Ce qui est compliqué, c’est de venir dans des territoires enclavés [zones de non droit] pour contrôler ce qu’il s’y passe, pour certains endroits. Déjà aujourd’hui la tâche des inspecteurs est quasiment impossible ». Renoncement ou parti-pris de gauche?

  • Un contrôle renforcé sur les établissements scolaires hors contrat

La disposition phare de cet article est la possibilité de demander la fermeture administrative d’une école hors contrat qui se rendrait coupable de manquements graves et réitérés. Ces établissements gèrent l’instruction de manière autonome, sans avoir à suivre les programmes officiels. Ils sont toutefois contrôlés pour des questions de salubrité et d’hygiène.

Le gouvernement s’inquiète de la part d’établissements hors contrats confessionnels. On compte 1.571 écoles hors contrat de ce type en France, dont 30 % sont des écoles confessionnelles, d’après la Fondation pour l’école. Motus sur les écoles coraniques…

Pour débusquer ces « manquements graves et réitérés », Philippe Gaudin considère qu’il sera compliqué « d’exercer une police idéologique dans les établissements », oppose Gaudin. « Il existe déjà des critères existants sur la qualification des professeurs, le matériel et le fait que l’école prodigue une instruction de qualité qui permet de passer les examens. Si la qualité de l’enseignement ne permet pas aux élèves d’obtenir leurs diplômes, on peut déjà fermer boutique. Si l’on s’occupe déjà de faire appliquer ces dispositions ce sera un grand pas en avant mais cela suppose courage et volonté », affirme-t-il, rejetant à nouveau le texte.

  • La modification du régime des associations de loi 1901, dans un sens plus contraignant, visant à inciter les associations musulmanes à passer sous le régime des associations cultuelles loi 1905 comme leurs homologues catholiques, protestantes ou juives

Aujourd’hui, deux lois peuvent encadrer les associations. Celle de 1901 et de 1905. La première avait vocation à organiser les associations culturelles, tandis que la seconde s’adressait aux associations cultuelles, faisant suite à la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Problème, un certain nombre d’associations cultuelles sont sous le régime de la loi de 1901 en se faisant passer pour des regroupements culturels. Selon les autorités, plus de 90 %… des mosquées dépendent de la loi de 1901. Ce dernier chiffre est un scandale, mais Philippe Gaudin est-il un laïc sincère ou partisan?

Lors de son discours du 2 octobre, Macron a affirmé que « nombre d’associations proposant des activités sportives, culturelles, artistiques, linguistiques ou autres, qui ont pour raison d’être l’accompagnement des plus ou l’aide alimentaire, déploient en réalité des stratégies assumées d’endoctrinement ». L’objectif est de pousser les associations loi 1901, qui sont en réalité des associations cultuelles, dans le cadre de la loi de 1905. Ainsi, ils devront se passer de financements publics alloués aux associations de loi 1901.

« Cette mesure oblige une clarification de la situation des associations » explique Philippe Gaudin. « Il existe des associations musulmanes qui peuvent aider à l’alphabétisation des enfants alors qu’elles sont aussi des mosquées et mélangent tous les plans. Si la municipalité ne le sait pas, elle peut la financer sans s’en rendre compte ».

  • Des contrôles plus stricts sur les flux financiers venus de l’étranger vers les associations religieuses

Le gouvernement compte imposer un régime déclaratif de ressources pour tous les dons étrangers qui dépassent les 10 000 euros. On parle également d’un dispositif « anti-putsch » qui permettrait d’éviter la prise de pouvoir d’une mosquée par des extrémistes. Une solution pour éviter que des lieux de cultes sur le territoire français ne se transforment en officine étrangère.

Une mesure « pas inutile » pour le directeur de l’IESR « ça pourra permettre d’être plus attentifs sur qui finance quoi ». Il y voit toutefois un « effet de manche ou d’affichage » car « celui qui finance n’a pas toujours un pouvoir direct d’influence, bien que cela mérite une attention particulière ». « La tonalité d’une mosquée dépend surtout de la formation et de la théologie de ses responsables qui peuvent être tout à fait français ». En ce qui concerne les mesures « anti-putsch », « compte tenu des enjeux géopolitiques ça n’est pas idiot » estime le spécialiste.

  • Le durcissement des peines en cas de provocation à la haine ou à la violence commise dans un lieu de culte

Cette disposition compte porter à 7 ans de prison la peine encourue en cas de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence commise dans un lieu de culte. Une volonté de limiter les appels à la haine, notamment dans les mosquées où certains prêches de haine, partagés sur les réseaux sociaux, ont suscité l’émoi.

« Je ne vois aucun problème à ce qu’on durcisse ces peines quand il y a des délits avérés mais on ne peut transformer la société en une chasse aux propos déviants, c’est totalement irréalisable » nuance Philippe Gaudin. « Toute mesure difficilement applicable n’est pas une bonne mesure, bien que l’intention de ce projet de loi soit globalement saine, on sent un souci d’immédiateté et un effet d’affichage de la part du gouvernement. Le quatrième pilier du discours des Mureaux (favoriser l’émergence d’un islam de/en France en accord avec notre laïcité) et la question de la formation des cadres musulmans en France sont le vrai sujet de fond, mais ils ne relèvent pas de ce projet de loi » conclut-il.

À LIRE AUSSI : Loi contre l’islamisme : le périlleux slalom d’Emmanuel Macron

Les musulmans anti-français sortent du bois

Le virus anti-français se propage dans le monde arabo-musulman

Une campagne de boycottage des produits français se répand pour protester contre les propos de Macron sur la liberté de blasphémer. Des petits rassemblements se sont tenus ce week-end au Proche-Orient et cette campagne de rejet des produits français a débuté dans les pays musulmans du Maghreb et du Proche-Orient pour protester contre Macron qui soutient la liberté d’insulter.

Quelque 200 Arabes israéliens ont crié leur colère samedi soir sous les fenêtres de l’ambassadeur de France en Israël. Les manifestants s’étaient réunis devant la résidence d’Eric Danon située à Jaffa, la ville en grande partie arabe rattachée à Tel-Aviv, sous des banderoles appelant à la défense du prophète Mahomet. Ils ont brûlé des portraits du président français, avant de se disperser dans le calme. Le Prophète «est sacré dans l’islam et celui qui atteint son honneur, atteint tout un peuple», a déclaré à la foule Amin Bukhari, un intervenant qui a accusé le président français de faire le jeu de «l’extrême droite». «Il faut respecter Moïse chez les juifs, il faut respecter Jésus-Christ, qui est notre prophète aussi, et il faut respecter le prophète Mahomet», a-t-il ajouté, tandis qu’Erdogan mobilise les islamistes contre la France.

A Khan Younès, dans la bande palestinienne de Gaza, ils étaient une poignée à incendier des photos du chef d’Etat français et une dizaine à s’indigner à Deir al-Balah. Le Hamas – bras armé terroriste – qui administre le territoire estime qu’«insulter les religions et les prophètes ne relève pas de la liberté d’expression mais favorise plutôt une culture de la haine». Voici quelques jours, le Hamas avait qualifié l’assassinat de Conflans-Sainte-Honorine d’«affaire interne» et démenti toute connexion avec le collectif Cheikh Yassine d’Abdelhakim Sefrioui, dissous par le gouvernement français. Il disait son refus d’être associé à «des batailles nationales» autre que la «lutte contre l’occupation israélienne». De son côté, le Djihad islamique, le second groupe armé de Gaza, nationaliste islamique et un mouvement nationaliste islamique de libération, a soutenu «qu’offenser» l’islam et son prophète Mahomet, est une «ligne rouge» qui «ne peut être tolérée».

Des appels à la vengeance

A Palestinian demonstrator treads on pictures of French President Emmanuel Macron during a rally to protest his comments over Prophet Mohammed cartoons, in Deir al-Balah in the central Gaza Strip, on October 25, 2020.

Des mouvements de protestation ont également été signalés au Liban, en Libye et en Algérie. Au Liban, la manifestation prévue devant l’ambassade de France dimanche n’a –comme la veille– attiré personne, à part des dizaines de soldats et de forces anti-émeutes. Le puissant mouvement chiite Hezbollah a quant à lui condamné « fermement l’insulte délibérée » faite au prophète, exprimant dans un communiqué son « rejet de la position française persistante consistant à encourager cet affront dangereux ». A Tripoli, des jeunes ont marché dans les rues. A Saïda, un convoi de voitures a été organisé par la Jamaa Islamiya, un mouvement issu des Frères musulmans. En Algérie, le chef du parti islamiste algérien Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a appelé au boycottage de produits français et a demandé la convocation de l’ambassadeur de France. En Tunisie, dans la localité d’El Kamour, aux portes du Sahara, un défilé anti-France a rassemblé dimanche quelques dizaines de personnes, selon des images diffusées par un collectif local. A Deir ez-Zor, Syrie, une ville sous le contrôle des forces kurdes, des miliciens ont ouvert le feu pour disperser une manifestation anti-française. Des manifestations ont été organisés « dans diverses régions échappant au contrôle du régime » de Damas, a par ailleurs indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), précisant que des portraits de E. Macron avaient été brûlés.

À Idlib, en Syrie, le 25 octobre 2020.

La Turquie, l’Iran, le Pakistan, le Koweït et la Jordanie ont dénoncé la republication des caricatures du Prophète sans condamner la décapitation de Samuel Paty. Si le roi Abdallah de Jordanie avait participé en 2015 à la marche parisienne pour Charlie Hebdo, un porte-parole du royaume jordanien a, cette fois, exprimé le mécontentement d’Amman face à la nouvelle diffusion des caricatures qui «blessent les sentiments de quelque deux milliards de musulmans et ciblent les lieux saints». Dans le même temps, le président du Sénat, Faisal Fayez, a exhorté les «forces pacifiques à affronter quiconque tente d’insulter le caractère sacré des religions et des prophètes divins sous le prétexte de la liberté d’expression». Le ministre des Affaires islamiques jordaniennes, Mohammed al-Khalayleh, a estimé qu' »offenser » les prophètes ne relevait « pas de la liberté personnelle mais d’un crime qui encourage la violence ». Le Front d’action islamique jordanien, un parti d’opposition, a appelé les citoyens à boycotter les produits français. 

En Irak, Rabaa Allah, dernière née des factions armées pro-Iran –et la plus puissante–, a affirmé être prête « à répliquer », sans autres détails, après ce qu’elle a qualifié d' »insulte à un milliard et demi de personnes ». Les pro-Iran en Irak ont récemment incendié une télévision pour insulte à l’islam, ainsi que le siège d’un parti kurde à Bagdad.

Les pays du Golfe, notamment le Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, représentent un marché de plus en plus important pour les exportations de l’industrie agroalimentaire française.

Au Koweït, le ministre des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser al-Mohammed al-Sabah a « rencontré » l’ambassadrice de France Anne-Claire Legendre. « Ils ont évoqué le crime odieux dont a été victime un enseignant français », a relevé dimanche un communiqué koweïtien, précisant que le ministre avait aussi souligné « l’importance de mettre fin aux atteintes aux religions monothéistes et aux prophètes dans certains discours officiels (…) de nature à exacerber la haine« .

Au Koweït, des images montrant les fromages Kiri et Babybel retirés des rayons de certains magasins ont été relayées sur les réseaux sociaux. Une soixantaine de sociétés coopératives, qui sont de grands distributeurs au Koweït, ont annoncé un boycott des produits français, a précisé le vice-président de la Fédération des coopératives, Khaled al-Otaibi. « Nous avons retiré tous les produits français, à savoir les fromages, crèmes et cosmétiques des rayons et les avons restitués aux agents agréés de ces marques au Koweït », a-t-il expliqué. Quelque 430 agences de voyages du Koweït ont par ailleurs suspendu les réservations de vols vers la France, a indiqué le chef de la Fédération des agences de voyages koweïtiennes, Mohammad al-Motairi.

Au Qatar, les chaînes de distribution Al-Meera et Souq al-Baladi ont annoncé qu’elles « retireraient » les produits français des magasins jusqu’à nouvel ordre. Dans l’un des magasins d’Al-Meera, un correspondant de l’AFP a vu des employés retirer des étagères des confitures de la marque St. Dalfour. L’Université du Qatar a annoncé vendredi sur Twitter le report de la semaine culturelle française à la suite de « l’atteinte délibérée à l’islam et ses symboles ».

Au Pakistan, enfin, le premier ministre Imran Khan a également réagi dimanche en accusant Emmanuel Macron d' »attaquer l’islam ». Il « aurait pu jouer l’apaisement (…) plutôt que de créer une polarisation et une marginalisation supplémentaires qui conduisent inévitablement à la radicalisation », a-t-il tweeté.

La vengeance passe par le boycottage

L’Organisation de coopération islamique (OCI), qui réunit les pays musulmans, a déploré «les propos de certains responsables français (…) susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes». Sur les réseaux sociaux, les appels au boycottage de produits français se sont multipliés depuis vendredi, à travers les hashtags en arabe, ainsi que – phénomène inquiétant – des appels menaçants à la vengeance. L’université du Qatar a reporté la semaine culturelle française et des agences de voyages du Koweït cessent de proposer des voyages en France. Et au Koweït, des photos montrant les fromages Kiri et Babybel retirés des rayons de certains magasins ont été relayées.

Insulter les religions, c’est «un appel à la haine» , prêche le grand imam d’Al-Azhar

Un imam lointain est plus respecté qu’un professeur de l’Education nationale française

Le grand imam sunnite égyptien

Le grand imam sunnite égyptien d’Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, a condamné mardi 20 octobre la décapitation d’un professeur en France, «un acte criminel odieux». « En même temps », il soutient cependant qu’insulter les religions au nom de la liberté d’expression constitue «un appel à la haine».

Lors de la rencontre interreligieuse du 4 février 2019, à Abu Dhabi, le grand imam Ahmad Al-Tayyib, cheikh d’Al-Azhar, avait pris la parole, introduisant la cérémonie par un long discours suivi de celui du pape François. Le grand imam avait appelé « les leaders mondiaux » (excluait-il la responsabilité de l’Etat islamique ?) à « arrêter l’effusion de sang, les pertes d’âmes innocentes et à mettre fin immédiatement à ce que nous vivons de conflits, de séditions et de guerres absurdes qui sont sur le point de nous mener vers un malheureux recul civilisationnel qui risque de déclencher une troisième guerre mondiale ». Bilan des propos solennels – édifiants et flous – de cette belle âme: en France, des séditieux assassinent des « âmes innocentes ».

Ce savant religieux s’exprimait à distance dans un discours lu à Rome, sur la célèbre place du Capitole, devant un prestigieux parterre de leaders religieux du christianisme, du judaïsme et du bouddhisme – dont le pape François, le patriarche oecuménique Bartholomée ou encore le grand rabbin de France Haïm Korsia – qui se sont retrouvés mardi pour signer un appel commun à la paix.

«En tant que musulman et grand imam d’Al-Azhar, je déclare que l’islam, ses enseignements et son prophète n’ont rien à voir avec cet acte criminel odieux», déclare en arabe le grand imam sunnite dans ce discours. Et pourtant, ces mots édifiants sont éculés, voire indécents, au regard des faits d’agressions et de crimes perpétrés au nom du Prophète en question.

N’ajoute-t-il pas dans la foulée: «Dans le même temps, j’insiste sur le fait qu’insulter des religions et attaquer leurs symboles sacrés au nom de la liberté d’expression est un double standard intellectuel et un appel à la haine»,

En France, à force de pratiquer le double-langage, l’exécutif se met dans l’incapacité de le déceler chez ses interlocuteurs. Et le message de l’imam n’est pourtant pas subliminal.

La réédition des caricatures, un «acte criminel»

«Ce terroriste ne représente pas la religion du prophète Mahomet», assène le grand imam d’Al-Azhar, au lendemain de l’assassinat d’un innocent, un professeur décapité par un « réfugié » politique indésirable en Russie et que les lois de la République n’ont pas imprégné en quinze ans passés sur le sol français et dans les écoles publiques dispensant un enseignement universaliste. Assertion aussitôt reprise par les musulmans français d’origines diverses, au sortir de la mosquée, et diffusée par les chaînes d’information en continu, toujours aussi irresponsables.

L’AFP a d’ailleurs pris soin d’assurer la traduction des propos de ce grand imam d’Al-Azhar, à l’attention des jeunes en souffrance qui attendent de Macron qu’il leur offre des cours d’arabe dans le cadre de l’Education nationale: des heures prises sur l’enseignement de la langue française ? L’institution islamique sunnite avait qualifié début septembre d’«acte criminel» la réédition en une du journal français Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet à l’occasion du procès des attentats djihadistes de janvier 2015 en France. Message subliminal ou menace ?

Et, en octobre, elle avait jugé «raciste» le discours du président français Macron contre le «séparatisme islamiste», dénonçant des «accusations» visant l’islam. Rappelons-le, le pape François a co-signé en février 2019 à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) un «document sur la fraternité humaine» avec le cheikh Ahmed al-Tayeb. Ils y condamnent ensemble l’extrémisme religieux et le soutien aux terroristes.

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