Députés LFI, modèles d’incivisme anti-républicain

La NUPES installe un climat de guérilla

Ancien dealer assumé
et député avachi
qui abaisse la République

La présidente de l’Assemblée nationale – qui a accédé au perchoir pour services rendus dans l’affaire Benalla – a concentré toutes les attaques durant les débats sur la proposition de loi Liot visant à abroger le recul de l’âge de départ à 64 ans. Avec arrogance, ce lundi 12 juin, elle avait annoncé sa décision de déclarer irrecevables tous les amendements rétablissant l’article principal du texte, supprimé une semaine auparavant en commission, provoquant la fureur de l’opposition par media interposés.

« Avachi” dans son fauteuil de l’Assemblée, Louis Boyard criait sans cesse comme un malade qu’il n’avait pas de leçons à recevoir de la macronie”, alors que la première ministre, Elisabeth Borne, s’exprimait dans l’hémicycle sur la motion de censure du groupe Liot. Lorsque l’agité du bocal qualifia la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, d' »agent de l’Elysée« , la présidente sévit.

Un retour de boomerang, arme dont LFI n’a pas suffisamment expérimenté les effets. La présidente de l’Assemblée nationale qui lui avait demandé à plusieurs reprises de se « taire » (« Je vous prie de vous taire et de respecter cette Assemblée et la Première ministre. »), prononça alors « un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal » avec, pour éventuelle conséquence, la privation du quart de son indemnité parlementaire, soit une retenue sur salaire de 1.460,25 euros.

Mardi 13 juin, la députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet s’est crêpée le chignon avec la députée insoumise Danielle Simonnet. L’élue anti-républicaine de Paris 20e, qui posait une question relative aux Uber Files, s’est faite sèchement renvoyer dans ses 22 mètres. En cause, selon la présidente de l’Assemblée nationale, un manquement aux règles de courtoisie et de respect républicain de l’hémicycle. 

Madame Simonnet, Madame Simonnet, je vous parle… Je vous précise qu’avant toute prise de parole, il est d’usage de saluer la présidence dans cet hémicycle”, lance Yaël Braun-Pivet sous les applaudissements des députés de la majorité, mais aussi du Rassemblement National (RN). Il est effectivement coutume de saluer la présidence, la politesse et le respect ne sont pas naturels dans le 20e, ils sont naturels entre personnes de bonne compagnie.  

Un rappel qui n’a pas eu l’heur de plaire à LFI, pointant du doigt un « deux poids, deux mesures » entre l’intervention de Marine Le Pen (RN) quelques minutes plus tôt et celle de Danielle Simonnet. « Quand c’est Le Pen [prénom Marine] qui ne s’embarrasse pas de salamalecs, ça passe crème. Il ne faudrait pas froisser son alliée fasciste, n’est-ce pas ? », ajoute la députée LFI de Paris Danièle Obono, tout aussi vulgaire et incivile. Il a ainsi échappé à la députée de la Porte de La Chapelle que le contentieux des incivilités ne plaide pas en faveur de l’extrême gauche. Quand Yaël Braun-Pivet a fait son entrée dans l’hémicycle, la plupart des députés de la NUPES ont ostensiblement refusé de se lever pour la saluer.

Louis Boyard a essuyé les plâtres. Invité de RMC et BFMTV ce mercredi 14 juin, le député de La France insoumise a assumé son agression verbale de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet en plein hémicycle lundi. Alors que la première ministre, Elisabeth Borne, s’exprimait devant les députés sur la motion de censure du groupe Liot. Le député de La France insoumise Louis Boyard a crié à plusieurs reprises qu’il n’avait « pas de leçons à recevoir de la majorité ».

Ce jeudi 8 juin, la première flèche est décochée d’emblée par le président du groupe communiste, filiale de LFI à la Nupes, André Chassaigne : « Le choix que vous avez fait, madame la présidente, porte un coup terrible à notre démocratie parlementaire. » Lequel est aussitôt imité par son homologue du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain : « Avec ces irrecevabilités, vous vous montrez indigne de votre fonction. »

Louis Boyard, pignouf
porté au Palais Bourbon par l’électorat de Villeneuve-Saint-Georges,

Toutes les interventions de l’opposition sont à l’unisson. Yaël Braun-Pivet est tour à tour accusée « d’écraser la démocratie » (Arthur Delaporte, PS), d’être « responsable d’une rupture démocratique majeure » (Marine Le Pen, RN), d’avoir fait « une faute politique grave » dont elle « ne mesure pas encore toute l’étendue des dégâts institutionnels » (Charles de Courson, Liot).

« Moi, on m’a appris à dire bonjour »

Les députés de la majorité tentent bien de la défendre. « On ne peut pas se moquer de l’Assemblée nationale comme vous le faites », lance Eric Woerth (Renaissance) à l’adresse de la Nupes. « C’est un manque de respect lamentable », abonde Laurent Marcangeli (Horizons). Mais ils ne reçoivent que des huées en retour.

La présidente de l’Assemblée nationale ne fait rien non plus pour améliorer son cas. Pianotant ostensiblement sur son téléphone à chaque intervention de l’opposition, l’ex-avocate ne lève la tête que pour distribuer les remontrances. Clémentine Autain peut en témoigner, mais n’a pas davantage de leçons de courtoisie à donner. A la tribune, la députée LFI prend la parole à la tribune sans daigner saluer qui que ce soit : « C’est avec une gravité inhabituelle… » Yaël Braun-Pivet l’interrompt :

« Le corps docile d’Emmanuel Macron »

Ma grand-mère le qualifierait d’ « imbécile heureux »

Son sourire de façade ne trompe pas. La fébrilité gagne peu à peu Yaël Braun-Pivet. D’autant qu’elle sait que le crédit qu’elle perd d’un côté, elle ne le gagne pas forcément de l’autre. La majorité dont elle est issue n’a que très peu goûté le temps qu’elle a mis à déclarer cette irrecevabilité. Longtemps, trop longtemps, elle a tardé, aux yeux des macronistes. D’Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance qui n’avait pas de mots assez durs à son endroit, à Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Elysée qui a dû décrocher son téléphone.

Elle a fini par céder, mais c’est maintenant l’opposition qui lui reproche d’avoir pris « une décision politique et partisane aux ordres de l’exécutif » (Eric Coquerel, LFI), d’être devenue « le corps docile d’Emmanuel Macron » (l’ambigü Boris Vallaud, PS, sexiste et humiliant), d’avoir permis « la servilité du Perchoir » (Sandrine Rousseau, EELV).

Même lorsqu’elle est parvenue à ses fins, lorsque Liot a retiré sa proposition de loi vidée de sa substance, la victoire ne fut pas totale. Alors qu’elle levait la séance, les députés de la Nupes, ceints de leur écharpe tricolore, sont restés debout dans leurs rangs, comme pour démontrer qu’elle contrôlait de moins en moins cet hémicycle dont elle est pourtant garante de la bonne tenue des débats.

Ce mercredi sur RMC et BFMTV, Louis Boyard a assumé sa veulerie et s’est justifié: « Je suis comme tous les Français, je suis en colère ». « Quand la première ministre prenait la parole, la présidente de l’Assemblée nationale nous a demandé de nous taire et je lui ai dit qu’on ne se taira pas tant qu’on n’aurait pas le droit de voter sur la réforme des retraites », a poursuivi l’élu évoquant le 49-3, puis l’usage fait par Yaël Braun-Pivet de l’article 40 de la Constitution, bloquant la proposition de loi du groupe Liot qui visait à abroger le report de l’âge de départ à la retraite.

Et la journaliste Apolline de Malherbe de s’inquièter de la santé de Louis Boyard

«  Vous n’aviez pas bu ? Pas fumé ?” lui demande ce jeudi 14 juin, la journaliste de BFM qui recevait le député Louis Boyard sur le plateau de RMC. Interrogé sur son état au moment des faits, le député a démenti avoir bu ou fumé, regrettant seulement s’être exprimé dans une posture un peu avachie et évoquant juste un sentiment de colère.

« La présidente de l’Assemblée nationale s’est mise à me faire une leçon de morale et je lui ai répondu que je n’ai de leçons à recevoir d’un agent de l’Elysée, ce qu’elle est puisqu’elle a empêché les députés de voter sur la réforme des retraites. J’ai fait mon travail de député« , a ajouté Louis Boyard. Député = fauteur de troubles…

« Parler fort, ce n’est pas de la violence, » selon la poissonnière LFI

« Dans l’Assemblée nationale, parler fort ce n’est pas de la violence, parler fort c’est un exutoire aussi à la colère de plein de gens dans ce pays« , a défendu la cheffe des députés LFI Mathilde Panot au micro de Paul Larrouturou, chroniqueur de Quotidien et petit-fils de… (élu socialiste à Bayonne), diffusé sur TMC (groupe TF1), cousin de Pierre Larrouturou (Nouvelle donne et Nuit debout, en 2016, puis directeur général de la recherche et de l’innovation d’août 2018 à fin 2020 et, depuis mars 2021, membre du Conseil général de l’environnement et du développement durable au ministère de la transition écologique de Macron) et du maire EELV de Grenoble, Eric Piolle.

Ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête ?…

Encore un départ de l’Elysée: septuagénaire, est-ce Brigitte Macron ?

Officiellement à la retraite depuis 2018, l’homme à tout faire de Macron est employé comme contractuel

Patrick Strzoda, un ancien préfet, comme Elisabeth Borne

C’est un compagnon de route de Macron qui prépare ses cartons. Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président de la République depuis six ans, s’apprête à quitter le palais de l’Elysée, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Agé de 71 ans, l’ancien préfet d’Ille-et-Vilaine (2013-2016) est en retraite depuis 2018. Il travaille, actuellement, au palais présidentiel en tant que contractuel.

L’affaire Benalla

Son « sixtennat » a, notamment, été marqué par l’affaire Alexandre Benalla. Après l’avoir entendu comme témoin à deux reprises – en juillet 2018 et janvier 2019 – la commission d’enquête du Sénat avait pointé du doigt le témoignage de Patrick Strzoda pour omissions, incohérences et contradictions. Saisi, le Parquet de Paris avait, évidemment, classé sans suite l’enquête préliminaire pour faux témoignage, en 2019.

Macron et le préfet de Guyane, Patrice Faure

Sauf surprise, le bras droit du chef de l’Etat sera remplacé par un militaire, ancien de la DGSE (direction générale de la Sécurité extérieure), Patrice Faure, 56 ans. Ancien préfet lui aussi, dans le Morbihan (2019-2021), et devenu haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie (2021-2023) où il a organisé le 3e référendum d’autodétermination, il a quitté ses fonctions en janvier 2023: il est depuis cinq mois chargé de mission au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Un sas d’entrée à l’Elysée ?

Contacté, Patrice Faure se montre peu bavard sur sa future nomination élyséenne. Une prudence de sioux mâtinée de langue de bois. « La réalité de cette affectation sera effective le jour ou pas d’une éventuelle nomination au Journal officiel. Seul le président de la République pourrait vous répondre », dit-il. D’autres parlent donc pour lui… sous couvert d’anonymat. « J’ai des échos comme quoi les voyants sont au vert », explique-t-on du côté de préfectures bretonnes…

Yaël Braun-Pivet réveille le spectre de la commission Benalla avec sa décision sur la PPL Liot

Braun-Pivet, récompensée pour son rôle dans l’affaire Benalla ?

« Les travaux ont été empêchés ». La phrase date du 1er août 2018, en pleine affaire Benalla. Guillaume Larrivé, co-rapporteur LR de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla, fulmine face à Yaël Braun-Pivet, présidente de la Commission des Lois. Cinq ans plus tard, elle est devenue …présidente de l’Assemblée nationale et fait face aux mêmes remontrances après sa décision d’empêcher les discussions en séance sur le texte LIOT d’abrogation de la réforme des retraites, « au nom de la Constitution ».

Le 23 juillet 2018, la commission des Lois de l’Assemblée nationale se transforme en commission d’enquête pour déterminer les responsabilités – notamment politiques – dans l’affaire qui met en cause l’ancien garde du corps de Macron devenu conseiller du Président et pris en flagrant-délit de violences lors d’une manifestation le 1er mai. Censée durer un mois, elle prend fin au bout de… quatre jours. Le co-rapporteur LR Guillaume Larrivé claque la porte en dénonçant une « parodie », suivi par l’ensemble des élus d’oppositions.

Le 1er août, la commission accouche d’un compte rendu (et non d’un rapport comme le veut l’usage) où le même Larrivé pointe le refus de Braun-Pivet, soutenue par la majorité, d’auditionner « des responsables de la présidence de la République, du ministère de l’intérieur et du parti La République en Marche ». En cause : Alexis Kholer, le secrétaire général de l’Elysée et Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur.

Braun-Pivet et le refuge de la loi

Ces critiques, la juriste Yaël Braun-Pivet les balaie d’un revers de loi. « Je rappelle que des procédures judiciaires sont en cours et que les débats parlementaires – il s’agit de la Commission des Lois – n’ont jamais eu vocation à empiéter sur les pouvoirs qui sont ceux de l’autorité judiciaire. (…) C’est là une limite de notre enquête, quand bien même certains auraient voulu la franchir », se décrète-t-elle le 1er août 2018 face à ses pairs.

Cinq ans plus tard, alors qu’il est question cette fois de la recevabilité d’un texte de loi, sa stratégie – ou celle de l’Elysée – n’a pas varié. L’article 1 de la proposition de loi LIOT pour abroger la réforme des retraites et les amendements déposés pour le remettre à l’ordre du jour le 8 juin ne doivent pas être discutés en séance car ils ne sont pas …« conformes à la Constitution » au prétexte de l’impact supposé sur les finances publiques, assène-t-elle ce mercredi sur BFMTV.

La présidente de l’Assemblée nationale se montre ferme. Pourtant, quelques semaines plus tôt, elle assurait ne pas vouloir convoquer un nouveau bureau de l’Assemblée pour étudier à nouveau la recevabilité du texte : « Elle ne veut pas qu’on piétine l’Assemblée nationale », racontait son équipe au Monde le 24 mai. Mais en 15 jours, la pression s’est accentuée sur la députée des Yvelines.

« Elle a une pression de ouf sur elle » (une figure montante – et anonyme ! – des élus Renaissance)

A la fin du mois de mai, une figure montante du groupe Renaissance résumait en ces termes : « Elle a une pression de ouf sur elle. Et c’est normal, on y participe tous. C’est elle qui a la clé, donc elle n’a pas vraiment le choix. Parce que si la PPL était votée dans l’hémicycle, cela enverrait un signal politique terrible. Ça remettrait une pièce dans le cochon et ça bloquerait tout le reste. »

Pour la gauche, « on est un cran au-dessus » de Benalla

La pression de ses collègues, Yaël Braun-Pivet connaît. En 2018 déjà, ses décisions irritent les oppositions qui les jugent dictées par sa hiérarchie. « Pourquoi avoir pesé comme vous l’avez fait sur les épaules de la présidente de la Commission des Lois pour interrompre un processus en recherche de vérités demandé par les Français ? », interrogeait ainsi le député David Habib (PS) à Gilles Le Gendre, alors président du groupe LREM à l’Assemblée, sur LCP le 4 février 2019.

Depuis 2018, Yaël Braun-Pivet est devenue le troisième personnage de l’Etat… Ephémère ministre des Outre-mer, elle est devenue en juin 2022 la première femme à présider l’Assemblée nationale. Mais l’affaire Benalla lui colle aux basques.

En témoigne, lors de son élection au perchoir, cette réaction acerbe de la cheffe de file de La France Insoumise, Mathilde Panot. « L’Assemblée est maintenant présidée par Yaël Braun-Pivet, la même qui avait enterré la commission parlementaire sur l’affaire Benalla. Symbole d’une Assemblée d’un autre temps, entièrement soumise à l’exécutif. » Un an plus tard, elle ne renie pas ses mots. « C’est le gouvernement qui est à la manœuvre, la séparation des pouvoirs n’existe pas », fustige-t-elle face aux journalistes le 1er juin, au lendemain de la commission des Affaires sociales où la PPL Liot se voit privée de son article essentiel. Les critiques des oppositions en 2023 font d’ailleurs écho à celles de 2018, avec le même reproche : celui « d’entraver la démocratie ».

« Yaël Braun-Pivet vient de rater la marche vers l’Elysée »

Or, l’un des acteurs LR de la commission Benalla réfute toute comparaison. « Cela n’a rien à voir. Yaël Braun-Pivet applique la Constitution. Elle est dans son rôle. Sous la Ve, ce n’est pas à un groupe minoritaire de dicter le tempo. »  Qui est cet anonyme ? Côté socialiste, on hésite aussi à mettre sur le même plan la Braun-Pivet d’alors et celle d’aujourd’hui, mais la raison est tout autre : « C’est la même actrice, mais la différence avec Benalla c’est qu’il y avait une commission d’enquête au Sénat. Là, on est un cran au-dessus. Yaël Braun-Pivet n’est qu’un pion dans une pratique gouvernementale qui ne va pas ».

« Nous n’avons eu aucune pression », affirme-t-on dans l’entourage de Yaël Braun-Pivet qui se défend de faire de la politique et dit s’en tenir « aux règles de notre Assemblée ». « Il est hors de question pour elle de tordre le règlement. Un coup ça coûte à la majorité, un coup à l’opposition, mais c’est la ligne qu’elle s’est fixée ».

« Elle est faible. Elle pouvait gagner 10 points dans les sondages et être la nouvelle star », rigole un conseiller du groupe LIOT, pas loin de pronostiquer la fin politique de la députée des Yvelines à qui on prête des ambitions au sommet. Un député Renaissance franchit le pas : « Elle s’est couchée et n’a pas résisté à la pression, c’est dommage. Yaël Braun-Pivet vient de rater la marche vers l’Elysée. »

L’Elysée n’avait pas besoin de cette nouvelle disgrâce.

Yaël aurait pourtant du mérite:

Macron ne reçoit pas les syndicats de police à l’Elysée : manque de considération?

Ils réclament une loi anti-casseurs à ses collaborateurs

Onze jours après les violences contre les forces de l’ordre qui ont marqué les défilés du 1er-Mai 2023, les syndicats de policiers étaient reçus, à leur demande, ce vendredi 12 mai à l’Elysée. Ils veulent notamment une loi anti-casseurs et l’application stricte des lois par la justice.

Plus d’une heure d’entretien avec le directeur de cabinet de Macron, Patrick Strzoda, et le responsable de la sécurité intérieure, Frédéric Rose, et des discussions sur la bonne voie, selon Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance police. « On a évoqué évidemment la loi anti-casseurs, dit-il. Ils sont fervents partisans de cette loi et ils disent qu’elle va être mise en place. On a aussi demandé que les juges expliquent parfois la sanction proposée. Le juge doit expliquer pourquoi il ne sanctionne pas fermement tel fait ou un tel autre. »

Ancien préfet de Bretagne, surnommé « Monsieur Flashball », Patrick Strzoda, 71 ans, est l’ancien directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve en avril 2016, puis son directeur de cabinet lorsqu’il est nommé premier ministre en décembre 2016. Entendu comme témoin dans l’enquête sur l’affaire Benalla en 2018 par la commission d’enquête du Sénat, il est mis en cause pour son témoignage, comme ceux d’Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée) et du général Lionel Lavergne, soupçonnés d’« omissions, incohérences » et « contradictions », et le bureau du Sénat devait « saisir le ministère public ». Le 21 mars 2019, le bureau du Sénat saisit le Parquet pour suspicion de faux témoignage. Le 27 juin 2019, l’enquête préliminaire pour faux témoignage le visant est rapidement classée sans suite, en trois mois, par le Parquet de Paris.

Le préfet Frédéric Rose, 49 ans, occupa neuf mois au ministère de l’Intérieur d’octobre 2019 à août 2020, le secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (SG-CIPDR). Un poste crucial dans l’application des politiques publiques, alors que l’exécutif construit depuis 2018 sa stratégie de lutte contre le séparatisme. Il a ensuite été nommé directeur de cabinet de la nouvelle ministre déléguée à l’Intérieur, en charge de la citoyenneté, Marlène Schiappa. Il a alors été en prise directe avec le projet de loi sur les séparatismes annoncé le 15 juillet par le premier ministre Jean Castex, lors de sa déclaration de politique générale. Un poste stratégique donc qui, selon certains observateurs, traduisait également la nécessité d’avoir « un homme de confiance pour épauler une ministre atypique ». Le nom de Frédéric Rose est également associé à l’élaboration du volet sécuritaire du Plan « Quartiers d’été » destiné à anticiper les tensions estivales dans les quartiers populaires, après une longue séquence de confinement.

Vers une loi anti-casseurs ? Soutenue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, mais pour l’instant, pas encore actée par l’Elysée, pour les syndicats, elle doit permettre d’éviter que les policiers soient pris pour cibles. 

Mettre la pression sur l’exécutif

« Le point principal, c’est de faire comprendre au casseur qu’il n’a plus le droit de venir aux manifestations, poursuit Fabien Vanhemelryck. Comment ? Tout simplement en l’assignant à résidence, tout simplement en le faisant pointer au commissariat deux, trois, quatre fois, cinq fois s’il le faut pour qu’il n’aille pas à la manifestation. Et surtout, derrière, qu’il y ait le cheminement judiciaire nécessaire. Quand vous agressez un policier aujourd’hui, vous risquez cinq ans de prison, la peine moyenne ferme prononcée, elle est de six mois, et ce ne sont pas les chiffres d’Alliance police nationale, ce sont les chiffres de la justice. »

Pour l’instant, aucun calendrier n’a été fixé, mais les policiers comptent bien utiliser les futurs grands événements, comme la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques, pour mettre la pression sur l’exécutif.

« A bas la mauvaise République » : Mélenchon franchit la ligne du rouge de l’appel à l’insurrection

Le discours de Mélenchon menaçant la République, le jour du 1er-Mai 2023, 13e mobilisation contre la réforme Macron des retraites

Dans la continuité du Mélenchon de 2012
et de son engagement trotskiste révolutionnaire de jeunesse:
trotskiste un jour, trotskiste toujours

Ni le parti présidentiel, ni ses partenaires de la Nupes n’ont apprécié un tweet de Jean-Luc Mélenchon évoquant la Révolution française avant la « marche » du 16 octobre.

Mélenchon s’était une nouvelle fois placé sous le feu des critiques avec un tweet polémique évoquant la Révolution française avant la « marche » du 16 octobre. « C’est un appel à la violence sociale », a dénoncé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, sur BFMTV et RMC, avant d’ajouter l’adjectif « déguisé » car, selon lui, l’ancien candidat à la présidentielle « pourra toujours dire: c’est pas ce que je voulais dire ». Inconscience de Véran, puisque cette technique est précisément celle de Macron qui n’hésite pas à accuser ses détracteurs qui ne comprennent pas sa « pensée complexe ».

Mélenchon était-il inspiré par le défi que lança Macron en juillet 2018, lors de l’affaire Benalla : «Qu’ils viennent me chercher ! {…] S’ils cherchent un responsable, le seul responsable, c’est moi et moi seul. C’est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C’est moi qui ai confirmé la sanction» »

« Ce n’est pas la première fois qu’il dépasse les bornes, il est tout le temps dans l’outrance », avait estimé Véran, en soulignant néanmoins une « désolidarisation » de la part « de partis plus traditionnels au sein de la Nupes« , notamment celle du patron du PS Olivier Faure. Celui-ci a en effet été le premier à marquer dès jeudi ses distances avec le leader insoumis.

« Là Jean-Luc tu peux faire mieux. La provocation n’est pas toujours le meilleur moyen de se faire entendre. Il n’y a plus ni roi ni reine. Nous n’aurons ni pique ni fourche. Notre mobilisation sera non violente et sa force c’est son message : la justice contre le désordre social », lui avait répondu le socialiste Olivier Faure sur le même réseau social.

Mélenchon a appelé « les gens » à la révolution et les policiers et gendarmes à se retourner contre le pouvoir

Vendredi, dans une vidéo YouTube, Mélenchon a appelé les gendarmes et les policiers à « entrer dans la lutte » contre la réforme des retraites, lors de la manifestation du 1er mai.

Dans une allocution de 4 minutes, le leader de La France insoumise, LFI, dont les relations avec les syndicats de police sont houleuses, dénonce le « jeu un peu facile du pouvoir de faire croire que ceux qui sont en lutte pour les droits sociaux seraient des ennemis de la police. Ça n’a pas de sens ».

La réforme des retraites, « c’est aussi pour les policiers »

« Votre intérêt c’est d’entrer dans la lutte, d’être présent le 1er mai, de faire grève et de refuser d’accomplir les brutalités absurdes et cruelles que parfois on vous demande de faire, contre la déontologie de votre métier », affirme Jean-Luc Mélenchon en s’adressant directement aux policiers. Il les appelle à « tourner la page de controverses qui n’ont pas de sens entre la principale force d’opposition de gauche qu’est le mouvement des insoumis et (leurs) propres intérêts ».

La réforme des retraites « c’est aussi pour les policiers », et par conséquent « la lutte contre la retraite à 64 ans, ça les concerne aussi », poursuit-il, regrettant qu’ils soient « employés à persécuter de toute les manières possibles des gens qui ne font que manifester et défendre des droit sociaux que nous avons en commun« .

« Vous êtes appelés à ne pas avoir de vacances en région parisienne pour assurer la protection des lieux des jeux Olympiques » de 2024. « Vous n’aurez ni juillet, ni août. Vous laisserez faire? Non bien sûr, je suis sûr que non« , poursuit-il.

« Tout le monde à ses casseroles ! »

« Si vous croyez que le pouvoir qui vous caresse la tête vous protègera, vous vous trompez », affirme encore le leader d’extrême gauche, rappelant « comment ils ont méprisé les gendarmes, en disant que c’est parce qu’ils n’avaient rien compris qu’ils avaient confisqué les casseroles à des manifestants« .

Espérant « être entendu », Mélenchon appelle tout le monde dans la rue », le 1er mai. « Tout le monde à ses casseroles, tout le monde dans l’action », dit-il, souhaitant « un raz-de-marée ». Ce que le Larousse définit comme « phénomène brutal et massif qui bouleverse une situation sociale ou politique« . Un soulèvement ?

Discours subversif de Mélenchon le jour du 1er-Mai 2023

En appelant à mettre fin à la 5e République, sans la citer précisément, l’insoumis a suscité la colère de la majorité présidentielle. Le passage à une 6e République était pourtant dans son programme présidentiel.

Une expression qui déplaît à la macronie mais qui n’a pourtant rien de surprenante. « A bas la mauvaise République », a lancé Mélenchon dans le cortège parisien du 1er mai, faisant grincer des dents la macronie.

Selon Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, le fondateur de La France insoumise « excite tout le monde » et « appelle quasiment à la sédition ». « Tout est bon pour de la démagogie« , a encore tancé le locataire de la place Beauvau, ce mardi matin sur BFMTV. Mais rien de « nauséabond » ?

Même son de cloche du côté de Prisca Thevenot, la porte-parole des députés Renaissance. « De quelle République parle-t-il ? Celle qui lui a permis de cumuler 30 ans de mandat[s] ? S’il n’est pas devenu président, ce n’est pas à cause de la République mais parce que les Français lui ont dit non », a tancé l’élue des Hauts-de-Seine sur Sud-Radio, ce mardi 2 mai au matin.

« Une mauvaise Constitution »

« Le Conseil constitutionnel ne peut pas valoir plus que la Constitution qu’il défend. Il n’y pas de bon Conseil constitutionnel aussi longtemps qu’il y a une mauvaise Constitution. A bas la mauvaise République« , a expliqué l’ancien député lors de sa harangue.

Les Sages ont validé mi-avril l’essentiel de la réforme des retraites, dont le passage à 64 ans, tout en rejetant la première demande de référendum d’initiative partagée déposée par la gauche. Une seconde demande est actuellement évaluée et les Sages rendront leur verdict ce mercredi 3 mai.

Et Mélenchon de poursuivre: « Ne cédez pas. Ne vous laissez pas domestiquer, quoi qu’il en coûte. Si vous êtes des insoumis, soyez-le jusqu’au bout. La lutte continue jusqu’au retrait« , a encore lancé l’insoumis.

Un élément central du programme de Mélenchon

Marche pour la 6eme République
(samedi 18 mars 2017)
à l’appel du candidat Mélenchon à la présidentielle

Les déclarations de l’ancien candidat à la présidentielle sont dans la droite lignée de ses précédents propos. Son programme appelle à rédiger une nouvelle Constitution pour passer à une 6e République. « La nouvelle Constitution dont la France a besoin doit radicalement être nouvelle. Elle ne peut être un simple rafistolage de la 5e République. C’est le peuple lui-même qui doit s’emparer de la question et s’impliquer tout au long du processus constituant« , peut-on lire dans le programme de l’Avenir en commun. Il fait ainsi référence à l’assemblée constituante nationale française de 1789-1791 qui fixa les grands principes de la Constitution de 1791. Le pays entra dans une économie de pénuries, d’où une fureur populaire suivie de répressions et le développement du marché noir. Les têtes tombèrent et arriva la Grande Terreur, que Mélenchon ne mentionne pas.

En mars 2022, le mouvement avait d’ailleurs organisé une marche pour la 6e République avec 130.000 personnes place de la Bastille, selon Public Sénat.

« Apprendre » à Macron « le mot insurrection »

Le candidat Macron avait publié un bouquin intitulé ‘Révolution’ présentant sa vision (?) de la France et de son avenir (?), dans un monde nouveau qui vit une « grande transformation » comme il n’en a pas connu depuis l’invention de l’imprimerie et la Renaissance. Aujourd’hui, Mélenchon appelle ses « combattants » de rue à un grand chamboule-tout en France. Ils étaient faits pour s’entendre…

Pour « récupérer la retraite à 60 ans », comme l’espère celui qui se voyait premier ministre lorsque les législatives privèrent Macron de la majorité, l’élu de nulle part a encore appelé lors de son discours du 1er mai « le dernier rang des combattants » à se mobiliser, se félicitant des « Macron démission », souvent scandé lors des concerts de casseroles.

« Le 14 juillet, nous lui apprendrons la signification du mot insurrection », a encore lancé Méluche, place de la République. Les insoumis devraient organiser une grande action le jour de la fête nationale. Une sorte de clin d’œil à Macron qui a promis lors de son allocution de faire le bilan de la période des « 100 jours d’apaisement », dévoilant trois chantiers prioritaires, que sont le travail, la justice et le progrès : l’environnement, l’immigration, l’école, l’hôpital et l’inflation sont donc, pour lui, des préoccupations subalternes.

La France Insoumise (LFI) veut faire du « 14 juillet une très grosse fête de la révolution française ». D’ici là, il y aura un nouveau rendez-vous fixé le 3 mai, jour où les « Sages » doivent se prononcer sur une deuxième demande de référendum, et une nouvelle journée d’action, le 6 juin.

Affaire McKinsey-Macron : le PNF enquête sur le financement des campagnes présidentielles de 2017 et 2022

Des soupçons pèsent sur le financement électoral des deux campagnes de Macron

Tout a commencé avec l’enquête pour « blanchiment de fraude fiscale » visant le géant américain du conseil McKinsey, mais l’enquête du Parquet national financier (PNF) vise désormais des soupçons sur le financement électoral des deux campagnes présidentielles de Macron, un dossier susceptible de plomber le dernier quinquennat du président.

L’information couvait depuis quelques jours, mais elle n’a été rendue publique que ce jeudi 23 novembre par Le Parisien. Le Parquet national financier (PNF) a élargi l’enquête pour « blanchiment de fraude fiscale » visant le groupe américain de conseil McKinsey à des faits de «  » et « favoritisme ». Ce jeudi 24 novembre, un mois plus tard, le PNF confirme qu’il a ouvert deux informations judiciaires, les 20 et 21 octobre derniers.

La première a été déclenchée pour « tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ». En ligne de mire, les deux présidentielles victorieuses de Macron et le rôle qu’aurait joué – en sous-main – McKinsey. Les deux comptes de campagne, validés par le Conseil constitutionnel, vont être ressortis des archives et épluchés.

La seconde information judiciaire porte sur des soupçons de « favoritisme » et recel de « favoritisme », à la suite de plaintes « d’élus et d’associations », précise le PNF dans un communiqué. Dans ce second dossier, ce sont les conditions d’attributions de marchés publics au groupe McKinsey qui vont être épluchées. Trois juges d’instruction ont été désignés, dont l’expérimenté Serge Tournaire, revenu de Nanterre en septembre et actuellement doyen du pôle financier au tribunal judiciaire de Paris, et qui a déjà à son actif le renvoi de François Fillon en correctionnelle dans les affaires d’emplois fictifs de son épouse, et de Nicolas Sarkozy dans la tentaculaire affaire Bygmalion, portant sur le financement de la campagne présidentielle de 2012.

Seule certitude à ce stade, des liens existent entre le chef de l’Etat, son entourage et l’entreprise américaine. Des consultants ou ex-consultants du cabinet privé ont ainsi œuvré pour la campagne électorale du président de la République en 2017, a révélé Le Monde. En outre, des salariés de McKinsey ont rejoint des postes au sein du parti présidentiel La République en Marche ! ou des cabinets ministériels.

McKinsey à Bercy : Macron est-il un flambeur ?

Tout remonte donc au printemps dernier, et aux premiers soupçons visant le géant américain du conseil. Mi-mars, un rapport d’enquête parlementaire du Sénat pointe les contrats pharaoniques obtenus par McKinsey auprès de l’administration Macron depuis 2018. Consulté pour un oui ou pour un non, souvent en doublons d’études effectuées par l’administration elle-même, (comme avec ce rapport sur « l’avenir du métier d’enseignant », facturé un demi-million d‘euros), McKinsey a vu ses honoraires gonfler sous le mandat Macron, jusqu’à atteindre le montant record du milliard d‘euros en 2021.

Alors qu’il effectue une grosse partie de son chiffre d’affaires avec l’Etat, une activité manifestement rentable, le cabinet McKinsey échappe à l’impôt en France depuis dix ans. Par un jeu d’écritures comptables et de refacturations internes, le groupe « plombe » son activité française au profit d’autres filiales du groupe, notamment celle de la maison-mère, dans l’Etat américain du Delaware, connu pour son faible taux d’imposition, un paradis fiscal. En pleine campagne présidentielle, la polémique enfle. « Que ça aille au pénal ! » défie même le candidat Macron le 27 mars dernier. Une redite de son « qu’ils viennent me chercher »: la « provoc » de Macron, en juillet 2018, dans un discours devant les parlementaires de la majorité rassemblés comme des disciples à la Maison de l’Amérique latine, boulevard Saint-Germain, à Paris, en pleine affaire Benalla.

« S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal (…) On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Aucun contrat n’est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics, que quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal », avait alors déclaré le chef de l’État, le 27 mars sur France 3.

Le 4 avrilMarianne – dont le propriétaire, Daniel Křetínský, est aussi détenteur de 49 % des parts de la société Le Nouveau Monde, actionnaire du journal Le Monde – révèle que le PNF « étudie l’éventualité d’une enquête préliminaire visant le cabinet de conseils McKinsey. Un sujet à très haut risque en pleine présidentielle puisque la société américaine, dont des cadres ont travaillé pour la campagne de 2017 du candidat Macron, a vu ses prestations exploser sous le quinquennat actuel… »

En coulisses, dès le 31 mars, le PNF a effectivement lancé une enquête dont les investigations ont été confiées à un service spécialisé de Bercy. Une fois la présidentielle passée, fin mai, une perquisition a lieu dans les locaux du géant du conseil, soupçonné de « blanchiment de fraude fiscale ». L’analyse des documents saisis a finalement conduit le PNF à élargir les investigations aux campagnes de 2017 et 2022. Le PNF a également reçu des « plaintes » d’élus et d’associations, faisant état d’un certain nombre de doutes concernant McKinsey. « Pour la campagne présidentielle de 2017, dans la petite équipe qui entourait Macron à Bercy, il y avait déjà plusieurs membres de l’équipe McKinsey », admet une source longtemps proche de l’actuel président. « Pour autant étaient-ils bénévoles ou leurs prestations auraient-elles dû être facturées ? », s’interroge cette source.

Présidentielle magouillée

Autre soupçon judiciaire possible, des interventions du géant américain pour les présidentielles ont-elles été minorées ou oubliées des comptes de campagne officiels et refacturées ensuite, sous forme de prestations bidons payées par l’Etat ?

La justice doit enquêter « en toute indépendance » a réagi l’Élysée ce jeudi soir. « À mon avis, un noyau très restreint de gens était au courant, via la Chancellerie », confie à Marianne un proche anonyme du chef de l’Etat: un ancien cadre de Mc Kinsey ? Protégé par l’immunité présidentielle le temps de son mandat, Macron ne risque pas d’être convoqué par les magistrats désormais en charge d’enquêter sur ses deux campagnes. Les juges devront attendre la fin de son mandat et de sa protection pénale. En attendant, ils ont tout le loisir d’entendre qui ils veulent… « Décidément, cette présidentielle de 2017 était maudite », réagit un proche encadu locataire de l’Elysée.

Jusqu’ici, les candidats soupçonnés, de Sarkozy à Bayrou et Fillon, en passant par Mélenchon et Le Pen, échappaient à toute investigation judiciaire. Ces temps ont changé.

Qui paie la note du repas auquel Macron convie son camp, à l’Elysée, ce soir?

Le président partisan a déjà bafoué le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs

Mercredi 28, Macron réunit …à l’Élysée le futur état-major du parti Renaissance. Elisabeth Borne, Bruno Le Maire ou encore Gérald Darmanin, notamment, ont été conviés. 

Stéphane Séjourné appelé à prendre la tête du nouveau parti

S. Séjourné et son maître

Le chef de file des eurodéputés Renaissance, Stéphane Séjourné, compagnon du ministre Gabriel Attal, sera également présent. Ce proche de Macron est appelé à prendre la tête de ce nouveau parti, qui viendra remplacer La République en marche (LREM). Le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, ex-UMP, et le ministre du Travail, Olivier Dussopt, ex-PS, passeront aussi à table. Le premier est président du parti Agir!, l’une des composantes de centre droit de la coalition présidentielle, et le second de Territoires de progrès, qui incarne l’aile gauche.

A ce stade, la question de leur absorption par Renaissance n’est pas encore tranchée…

En juin, Macron avait déjà abusé de sa position dominante. Démontrant qu’il n’est toujours pas le président de tous les Français.

« Dès lors qu’il n’y a pas de majorité alternative, la question de la manière de mener les transformations nécessaires pour le pays est posée. C’est le sens de cette rencontre avec les forces politiques demain. Dialoguer, échanger pour l’intérêt supérieur de la Nation et bâtir des solutions au service des Français », explique l’entourage du chef de l’Etat à franceinfo.

Cette source assure que « garant des institutions, le président de le République est déterminé à agir, dans l’intérêt des Françaises et des Français, en dépositaire du mandat que ces derniers lui ont accordé ».

Récidiviste, tous les 3 mois: 20/06/2022 20:25

En juillet 2018 et en pleine tempête de l’affaire Benalla, Macron n’avait pas encore pris son mauvais pli de grivèlerie institutionnelle actuelle. Il avait alors réuni les députés LREM à la Maison de l’Amérique latine, une excellente table sur le Boulevard Saint-Germain, dans le très chic VIIe arrondissement de Paris, où les élus Marcheurs fêtaient la fin de la session. « Ce qui s’est passé le 1er Mai a été pour moi une trahison », leur lança-t-il d’entrée de jeu, se posant en victime des violences commises par son chargé de mission, un proche intime du couple. Et de lancer, par défi : « Le responsable, vous l’avez devant vous, qu’ils viennent le chercher! » Mais, LREM a-t-il pris en charge les frais ?

Mais, l’Elysée est devenu le lieu de reconstruction de son parti, aux frais de la princesse : il lui manque 45 députés pour continuer à jouir de la majorité docile d’avant 2022:

30/08/2022

Über Files : « Ça m’en touche une sans bouger l’autre », réagit Macron face à l’affaire d’Etat

Vulgarité d’un homme ébranlé dont on apprend qu’il en a deux

Lors d’un déplacement en Isère, Macron s’est exprimé pour la première fois sur les « Über Files », une enquête sur l’implication de Macron, alors ministre de l’Economie, sur l’installation du groupe Über en France.

Macron n’était d’ailleurs pas ministre des Transports… Celui-ci, Frédéric Cuvillier, a-t-il été tenu au courant? Le président Hollande assure qu’il n’a pas été mis au parfum ! Si Macron était si fier de son action, pourquoi a-t-il fait preuve de tant d’humilité ?

« On a créé des milliers d’emplois [précaires] (…) Je me félicite de ce que j’ai fait », a lancé Macron ce mardi 12 juillet à propos des Über Files. Après les révélations du Monde et de ses partenaires du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), concernant l’implication de l’actuel chef de l’Etat, ministre de l’Economie à l’époque, sur l’installation du géant des transports Über en France, Macron tient tête.

Il affirme n’avoir « jamais été naïf » sur ce dossier expliquant avoir été « un ministre de l’Economie qui s’est battu pour attirer des entreprises ». Et si c’était à refaire il n’hésiterait pas.

Dans un échange aux journalistes en marge du déplacement il estime que cette affaire lui en « touche une sans faire bouger l’autre » , citant son prédécesseur Jacques Chirac.

Regard éperdu,
Macron, dans les cordes,
sombre dans la grossièreté

« Si c’était à refaire je le referais. (…) Il faut lutter par tous les moyens contre le chômage de masse. J’assume à fond d’avoir vu des chefs d’entreprises étrangers. J’en suis fier, a-t-il répliqué sur le ton de la provocation cyclique rappelant un précédent défi: « Qu’ils viennent me chercher, » datant de quatre ans, juillet 2018, à propos d’un premier scandale, l’affaire Benalla. « S’ils ont créé des emplois [précaires] en France, j’en suis fier et je le referai demain et après-demain », a-t-il insisté. En était-il si fier à l’époque, puisque ses 18 rendez-vous avec Über n’apparaissaient pas à son agenda officiel?

« Ils ont perdu la boussole »

Bien que le président – qui « a la sem » après deux déconvenues électorales – soit sous le feu des critiques de l’opposition qui dénonce un « scandale d’Etat« , il justifie d’avoir fait modifier la loi pour permettre à Über de poursuivre ses activités en France afin de booster l’économie du pays et de créer des « opportunités » de développement et d’innovation.

« Ils ont perdu la boussole, » a aussi dit Macron au sujet des élu(e(s de la Nupes très critiques sur le sujet.

« Quand on croit dans la justice sociale dans l’égalité des chances, il faut se battre pour que les jeunes qui viennent de milieux difficiles aient des emplois. Ça n’a jamais été leur combat, c’est le mien. Des jeunes qui peut-être votent pour eux aujourd’hui ont eu leur emploi grâce à ça », s’est victimisé le président, désormais habitué « depuis maintenant 5 ans et demi » qu’on s’en prenne à sa « pomme« . Autre allusion (involontaire) à Chirac.

« C’est là que se trouvent la croissance, les emplois »

Le gouvernement a été interpellé mardi à l’Assemblée sur ce que La France insoumise (LFI) présente comme un « Übergate » lors de la première séance de questions d’actualité de la législature.

« Et pourquoi? Parce que ces acteurs sont au coeur de l’économie d’aujourd’hui, au coeur de l’économie du XXIe siècle. C’est là que se trouvent la croissance, les emplois », a-t-elle plaidé.

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A la députée Nupes-LFI, Danielle Simonnet, qui a qualifié Macron de « VRP en chef d’Über », la ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme a répliqué que la nouvelle économie était source de croissance et d’emplois. « Le ministre de l’Economie a fait son travail. Il a reçu Uber [18 fois en 17 mois, c’est du zèle…]. Il a aussi reçu Netflix, AirbnB, Tesla [tous américains…], plus près de nous Doctolib », notamment, a argumenté Olivia Grégoire.

« Le président de la République aujourd’hui, ministre de l’Economie hier, a pris toutes les mesures pour encourager l’arrivée (des plateformes) mais aussi la protection de nos consommateurs », a-t-elle ajouté. Si on se refuse à prendre en compte les conditions dégradées de travail des esclaves d’Über.

Des voix s’élèvent à l’Assemblée pour la constitution d’une commission d’enquête.

A l’image du député communiste Sébastien Jumel, qui s’inquiète d’une « Uberrépublique ». Une commission serait nécessaire pour enquêter « sur des faits qui révèleront un système », a-t-il dit à la presse.

Zemmour a-t-il pointé une arme sur des journalistes?

Schiappa donne à penser que Zemmour est menaçant…

Castaner et le préfet Lallement ne partagent pas cet humour

L’écrivain a visité mercredi matin un salon international sur la sécurité. Il a pu « tester » une arme d’assaut et a eu une réaction qui a choqué. Le fusil AK-47 développé par Mikhaïl Kalachnikov n’émeut pas autant cette presse dans les mains des tueurs de Seine-Saint-Denis, Marseille, Nantes ou Grenoble.

La Blanche-Neige transylvanienne de BFM, Anne Saurat-Dubois, a pris le risque de souiller sa tenue immaculée, ébourrifer son brushing et s’écailler les serres rouge sang manucurées:

Journaliste d’insinuation? Comme les autres, elle ne se contente pas de poser des questions et de recueillir des réponses. Elle distille des commentaires sur lesquels nous nous asseyons.

Au moment de l’affaire Benalla, le conseiller de l’Elysée Ismaël Emelien avait fait diffuser un montage vidéo illégal et trompeur pour tenter de disculper l’ex-chargé de mission. Les militants ont pris le relais quand il a dû quitter le Chàteau, mais Schiappa est maintenant atteinte du prurit du clavier qui démange (sur son temps libre, bien sûr, si compté soit-il…)

Dans un contexte détendu, Eric Zemmour pointe un fusil d’assaut sur des journalistes: d’un islamiste, la presse dirait que c’est un « déséquilibré »; de Zemmour, elle dit qu’il est dangereux… L’essayiste, réduit par la presse, d’Etat ou mercantile, à l’état de polémiste, n’est toujours pas officiellement candidat à l’élection présidentielle, mais la majorité et sa presse déploient leur malveillance pour critiquer celui qu’ils ont fabriqué pour le jeter dans les jambes de Marine Le Pen, pensant pouvoir briser leur jouet plus facilement une fois qu’il aurait servi. Ils considèrent en effet que, sans le soutien d’un parti structuré, il ne peut durer. Or, son parti, c’est le peuple et il est éternel.

Au stand du Raid au Milipol de Paris, Salon mondial de la sécurité intérieure des Etats, qui a lieu tous les deux ans, il a pris en mains un fusil d’assaut de démonstration qui lui était tendu, ce mercredi, pour tester le poids de l’arme et la visée. Puis, le journaliste étranger au maniement des armes a tourné l’arme vers les journalistes qui l’entouraient et, en riant, leur a lancé, dans une atmosphère très détendue : « Ça ne rigole plus, là ? Poussez-vous, reculez ! »

Gravement, Lucas Burel, journaliste pour L’Obs [groupe Le Monde], a filmé la séquence et l’a diffusée sur Twitter, présentant son confrère comme un terroriste.

Sur la vidéo, le son n’est pas brouillé, comme l’est celui de la gifle sur Macron à Tain-l’Hermitage, et on peut entendre le policier du stand dire : « Quand vous serez président, monsieur Zemmour, vous serez protégé par ces armes-là. »

Marlène Schiappa « horrifiée »

‘Méduse’ (le Caravage)

Nonobstant le travail qui accable les membres du gouvernement du président-footballeur-fêtard, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur – et adepte de la police de la pensée – a pu dégager quelques minutes dans son agenda surchargé pour tweeter. Une activité au demeurant prioritaire… La polémique n’est pas venue du polémiste car, inversant les rôles, la blogueuse s’est fait tourner par sa cohorte de hauts fonctionnaires une réplique cinglante qui conteste au journaliste Zemmour son droit à la liberté d’expression. De la part de la chargée de la citoyenneté au gouvernement, les Français et les candidats à la présidentielle ont donc tout à craindre de la nouvelle prorogation du passe sanitaire, comme de l’état d’urgence, plus politique que sanitaire dès lors que Macron l’impose pour la quatrième fois. Le Parlement s’apprête à la voter jusqu’au 31 juillet 2022. Instauré le 24 mars 2020, d’exceptionnel, il devient permanent. Il aura perduré 2 ans sur 5. Et si Macron était réélu, 7 sur 10 ?…

Si les observateurs de bonne-foi ne doutent pas un instant que la séquence « était pour rire », les twittos de LREM se déclarent choqués. L’un d’eux a souligné : « Même Trump n’a pas osé. Ce mec est taré. » Insulte d’un internaute macronien anonyme qui créent en France le climat de violence verbale que dénoncent les élus LREM. Certains militants favorables au chef de l’Etat sont en effet capables de publier jusqu’à 115 tweets par heure, à partir d’éléments de langage tombés d’en haut.

La vidéo est remontée jusqu’au gouvernement et Marlène Schiappa a vivement réagi : « C’est horrifiant. Surtout après avoir dit sérieusement vouloir “réduire le pouvoir des médias”. » Et de faire la leçon : « Dans une démocratie, la liberté de la presse n’est pas une blague et ne doit jamais être menacée. » Que dire aussi de la liberté d’expression des citoyens?

LGBT valide ?

S’agissant des caricatures de Mahomet, l’humour est intouchable. Au-delà de la gauche trotskyste, il est droitier, donc fasciste…

Réouverture des terrasses: un grand n’importe quoi dénoncé par Dati

« C’est le chaos sur les trottoirs et Anne Hidalgo s’en lave les mains », tacle l’ancienne ministre

Rachida Dati a réagi à la gestion par la mairie de Paris des terrasses, qui ont rouvert ce mercredi, et particulièrement des terrasses éphémères qui s’installent sur les trottoirs. « C’est le chaos », a-t-elle affirmé sur Europe 1 ce jeudi matin, ajoutant que la maire, Anne Hidalgo, « s’en lave les mains ».

« Sur les terrasses, pas de cadre sanitaire, pas de protocole d’occupation du domaine public, pas de cadre sur l’aménagement », a regretté la maire du 7e arrondissement. Elle pointe l’impréparation de la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur la gestion des terrasses, qui ont rouvert ce mercredi, et particulièrement des terrasses éphémères qui s’installent sur les trottoirs parisiens. « C’est le chaos sur les trottoirs aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

« J’étais à 6 heures du matin dans mon bureau, j’ai reçu déjà des plaintes entre les riverains, qui n’ont pas été consultés, et les restaurateurs, auxquels on n’a pas donné d’instructions claires », s’est indignée Rachida Dati. « C’est déjà la bagarre, et ça, Madame Hidalgo s’en lave les mains », a-t-elle conclu.

Place de la Contrescarpe, l’un des lieux de contestation de Paris Ve, dans le Quartier latin, et récent tatami où un intime de Macron, Alexandre Benalla, a fait du zèle pour tabasser des sympathisants Gilets jaunes, les forces de l’ordre ont été ponctuellement plus persuasives sur le sujet du respect du couvre-feu sanitaire: des libertaires « au bord de la déprime » contrevenaient au règlement, malgré le report de 19 à 21 heures le 19 mai.

Menaces visant Yaël Braun-Pivet: antisémitisme ou islamo-fascisme?

Castaner a tranché

Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée nationale en mars 2019

La présidente de la commission des Lois de l’Assemblée nationale a reçu un courriel d’injures et de menaces à caractère antisémite. L’ensemble de ses collègues de la représentation nationale lui a apporté son soutien.

Les réseaux sociaux ne sont pas impliqués et l’affaire fait désormais objet d’une enquête du Parquet de Paris.

« ‘Youpine’, ‘prépare-toi, bientôt les camps à nouveau’. Face à de telles immondices: dénoncer, porter plainte, ne jamais rien laisser passer », a écrit la députée des Yvelines sur Twitter.

« Ces propos sont à vomir »

Le mail, reçu ce jeudi, devait faire l’objet d’une plainte dans la journée, selon son cabinet. En début de soirée, le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Devant l’Assemblée, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, avait lui-même annoncé le lancement de cette procédure. « Ces propos sont à vomir (…) ces injures sont adressées à la Nation toute entière », et « je le souhaite de tout coeur: justice sera faite », a-t-il ajouté devant Yaël Braun-Pivet.

Le président de séance David Habib avait tenu auparavant à dénoncer des « propos abominables », et proposé une suspension des travaux pour marquer la « désapprobation » des députés et en parler avec le ministre.

« Dans le pays, il y a des femmes et des hommes victimes des mêmes expressions de racisme, d’antisémitisme » et « il n’est plus question » de les accepter, avait ajouté le député socialiste.

« Le fascisme se banalise »

Préjugeant des résultats de l’enquête,
l’ancien ministre Castaner élimine d’office
la piste islamo-gauchiste

De l’extrême gauche à l’extrême droite, plusieurs députés ont ensuite pris la parole dans le même sens. « Le fascisme, il rampe (…), il se banalise », a jugé le patron des députés LREM Christophe Castaner, dans un réflexe partisan.

« Ma famille est venue en France pour fuir les nazis dans les années 30 », a retracé Yaël Braun-Pivet, se disant « particulièrement émue » de voir « la représentation nationale unie » ce jour.

« Infâme et insupportable. Tout mon soutien chère Yaël Braun-Pivet », a aussi tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Le tweet du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM) n’a pas été diffusé avant 18h, mais le jour même néanmoins, une heure après l’annonce et quelques minutes seulement avant les mots de sympathie du garde des Sceaux qui a promis que justice serait faite :

En juillet 2018, Yaël Braun-Pivet, alors co-rapporteure LREM de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla au Palais-Bourbon, avait déposé plainte pour des injures sexistes et des menaces à caractère antisémite, après des dizaines de messages, notamment sur Twitter. Trois personnes seulement avaient pu « être identifiées et avaient fait l’objet de contraventions de quatrième classe », indique l’entourage de l’élue des Yvelines.

Dix-huit mois plus tard, rien n’a été fait qui aurait pu dissuader ce genre d’initiative abjecte. Les coupables avaient été identifiés, pour certains, mais la sanction n’avait visiblement pas été suffisamment dissuasive: une contravention de quatrième classe, c’est une amende de 135 euros, laquelle peut être minorée… Le sujet est donc aussi une affaire entre la victime et ses collègues magistrats.

Le passé trouble d’un gendarme de l’Elysée sous Hollande et Macron

Ses liens avec le grand banditisme

François Hollande et Emmanuel Macron : le gendarme de l’Elysée au passé trouble
Le petit homme à gauche,
mis en cause par Mediapart

Nouveau scandale à l’l’Elysée: l’officier général de gendarmerie chargé de la protection des présidents de la République François Hollande et Emmanuel Macron serait lié au milieu du grand banditisme corse. Ce sont les révélations d’une enquête de Mediapart.

Dans une longue enquête publiée ce jeudi 12 novembre, le site révolutionnaire trotskiste révèle que le chef des gendarmes chargés de protéger les présidents de la République Hollande, puis Macron avait des liens avec le grand banditisme corse. De 2014 à 2019, le général de brigade Lionel Lavergne a dirigé le très secret Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), service assurant la protection des locataires de l’Elysée. Considéré comme « l’un des officiers les plus brillants de sa génération », selon Mediapart, le militaire a d’ailleurs été décoré le 8 juillet 2019 par Emmanuel Macron.

Suite à sa direction entre 2009 et 2012 du groupement de gendarmerie de la Haute-Corse, le nom de Lionel Lavergne est apparu dans une enquête judiciaire sur la mafia insulaire en 2014. Le général se serait lié à un homme suspecté d’être un tueur à gages du milieu. Ce qui ne l’a pas empêché par la suite de décrocher son poste à hautes responsabilités au palais présidentiel.

« Notre ami gendarme »

Soupçonné en septembre 2014 de réaliser des assassinats sur commande pour les mafieux corses, le mystérieux Dominique Luciani est mis sous surveillance policière. Chacune de ses conversations téléphoniques est alors interceptée. Lors de l’un de ces coups de fil sur écoute, le quinquagénaire se réjouit auprès de l’un de ses proches en Corse lié au grand banditisme que leur « ami gendarme », qu’il vient de quitter, « va avoir un super boulot, ça va être bon pour nous ». Après un autre appel, cet ami haut placé est identifié comme étant Lionel Lavergne. Or Dominique Luciani serait l’un des hommes de main du parrain Jean-Luc Germani. Ce petit monde se serait rencontré dans une loge maçonnique du Grand Orient de France.

Dominique Luciani était poursuivi pour « détention d’arme alors qu’il était sous contrôle judiciaire le 9 février 2015 », par le tribunal correctionnel de Bastia. Le prévenu sera condamné à deux ans de prison ferme avec une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

Une peine en dessous des réquisitions du procureur, jugées… « extrêmement sévères » par la défense. Le Parquet avait demandé trois ans de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt. En apparence, cette affaire concernait un « simple » port d’arme. Mais les débats ont très vite basculé sur la personnalité et le contexte qui entourent le prévenu. Détenu pour avoir volontairement détruit par le feu, dans la nuit du 9 au 10 mars 2013 (les frères Luciani, Maxime et Dominique , avaient alors 24 et 36 ans,), l’entrepôt d’un entrepreneur de travaux publics installé sur la commune d’Evisa, Dominique Luciani a écopé de six ans de prison. Il s’est pourvu en cassation pour ces faits. Poursuivi, puis blanchi pour une tentative d’assassinat sur Camille Orsoni, le 30 mai 2014 à Bastia, le jeune homme de 36 ans originaire d’Evisa possède « un casier judiciaire chargé, constate la procureur. Il y a un contexte dans ce dossier sur fond de tentatives d’assassinats entre deux clans. Le profil du prévenu est connu de nos juridictions ». Dans le viseur du Parquet, l’affrontement entre les clans Mattei et Costa. 

Après trois années passées à la tête du groupement départemental de gendarmerie de la Haute-Corse, le 31 juillet, le colonel Lionel Lavergne quittera l’île, avec son épouse Valérie, pour une nouvelle affectation.

Ce que Mediapart révèle du général Lavergne pour ses liens passés avec le milieu corse

Le général Lionel Lavergne, ancien patron de la sécurité rapprochée du président de la République, avait-il des accointances connues avec le milieu corse avant d’être nommé à ce poste ultra sensible? s’interroge prudemment le site. C’est en tout cas la thèse défendue par Mediapart dans une longue enquête publiée ce jeudi 12 novembre. 

Les journalistes Brendan Kemett (passé par Le Parisien et France Soir, il collabore désormais à Paris Match, au Parisien Magazine et au Point de François…) et Matthieu Suc, à droite), deux connaisseurs du grand banditisme, signent cet article. Selon eux, c’est en surveillant en 2014 Dominique Luciani, un homme qu’ils suspectent d’être un tueur à gages pour le milieu corse, que les policiers ont la surprise de l’entendre évoquer “un ami gendarme”

Le suspect appelle “Lionel”

L’homme sur écoute précise qu’il “va avoir un super boulot, ça va être bon pour nous”. Il laisse ensuite entendre à son interlocuteur qu’il a, selon Mediapart prise sur le militaire pour des affaires de vie privée. Quelques jours plus tard, le suspect appelle un certain “Lionel”. La ligne de ce dernier est reliée à un site du ministère de la Défense. Surtout, les policiers font écouter l’enregistrement à un de leurs collègues qui connaît le gendarme sans lui dire de qui il s’agit. Selon Mediapart, le policier identifie aussitôt Lionel Lavergne. 

Ce dernier arrive le 14 décembre 2014 au groupe de sécurité de la présidence de la République dirigé par la commissaire Sophie Hatt dont il devient l’adjoint. La règle qui prévalait alors était qu’un gendarme et un policier occupent les postes de chef et d’adjoint. L’adjoint succédant au chef, une alternance était ainsi de mise entre les deux institutions à ce poste prestigieux et stratégique. Mais Sophie Hatt s’incrusta à son poste. 

Une promotion qui s’éternise

A  l’époque, l’hypothèse qui courait dans de nombreux media, dont L’Essor, journal des gendarmes, était que cette dernière s’accrochait à son poste. Pour Mediapart, c’est en réalité le lien avec le milieu corse qui a valu à Lionel Lavergne d’attendre deux ans cette nomination. 

Comment expliquer que l’officier de gendarmerie ait pu se maintenir à l’Elysée et même prendre la tête du GSPR en mars 2017 malgré ces accusations? Selon Mediapart, c’est en raison de l’influence que lui donnerait son appartenance au Grand Orient de France. L’article précise que le gendarme ferait partie de la même loge que Dominique Luciani. 

Mediapart ne précise pas comment les deux hommes se seraient rencontrés, mais rappelle que le général Lavergne a commandé le groupement de gendarmerie de la Haute-Corse entre 2009 et 2012.

L’affaire Benalla et la sécurité de l’Elysée

L’article précise que les policiers ont arrêté Dominique Luciani le 27 novembre 2014 en compagnie du parrain corse Jean-Luc Germani. Cela lui vaudra une mise en examen pour “recel de malfaiteurs” et, en juin 2020, un renvoi devant le tribunal correctionnel.

De son côté, le général Lavergne a été pris dans la tourmente de l’affaire Benalla. La commission d’enquête sénatoriale sur ce sujet a mis en cause le général, une accusation dont la justice le lavera plus tard, mais que la presse aux ordres analysa comme une agression de la droite. Cet ancien du GIGN a ensuite piloté la réforme de la sécurité élyséenne qui a suivi. Il est, depuis mai 2019, adjoint au directeur des opérations et de l’emploi (DOE), un poste stratégique au sein de l’Institution.

Le général Lavergne – qui n’a pas souhaité réagir – conserve en tout cas la confiance du chef de l’Etat. Macron lui a en effet décerné en personne son insigne d’officier de la Légion d’honneur le 8 juillet 2019 dans la Cour d’honneur des Invalides.

Le général Lavergne, mis en cause dans l’affaire Benalla, quitte la sécurité de l’Elysée

En poste depuis avril 2017, le général Lionel Lavergne, mis en cause par le Sénat dans un rapport sur l’affaire Benalla, va quitter ses fonctions de chef du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), selon un arrêté publié samedi au Journal officiel. Il sera remplacé, «à compter du 18 mai», par le colonel de gendarmerie Benoît Ferrand, précise l’arrêté, confirmant une information du magazine l’Essor de la gendarmerie.

En mars dernier, le Sénat avait saisi la justice des cas de trois collaborateurs du président Emmanuel Macron, dont le général Lavergne, auditionnés par la Haute assemblée dans le cadre de l’affaire Benalla, du nom de cet ancien chargé de mission auprès du chef de l’Etat accusé d’avoir tabassé des manifestants lors de la journée du 1er mai 2018 à Paris.

La commission d’enquête de Sénat avait pointé les «incohérences» et «contradictions» de M. Lavergne, mais également du directeur de cabinet du chef de l’Etat Patrick Strzoda et du secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, lequel est en outre au coeur d’une affaire politico-financière franco-italienne déclenchée par les plaintes déposées par l’association Anticor en juin et août 2018 – pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « corruption passive » pour sa présence passée au conseil d’administration de STX France, dont MSC est le client principal – et par la publication par Mediapart en juin 2020 d’une note de Macron adressée au parquet national financier (PNF) pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant en juin 2020. A la suite du signalement par le Sénat, le Parquet de Paris a ouvert début avril deux enquêtes préliminaires, dont une pour «faux témoignages».

Le futur chef du GSPR, le colonel Benoît Ferrand, est issu du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), dont il a été le commandant en second, indique l’Essor. Il était à la tête, depuis 2016, du groupement de gendarmerie départementale des Bouches-du-Rhône, selon le magazine. Par ailleurs, le général Eric Bio-Farina était nommé à la tête de la future Direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR), selon un second arrêté publié au JO. Cette nouvelle structure doit prochainement regrouper le GSPR et le commandement militaire de l’Elysée, dans le cadre de la refonte du dispositif de protection du chef de l’Etat. E. Bio-Farina est pour l’heure maintenu dans ses fonctions de commandant militaire de l’Elysée, précise l’arrêté.

NOTE – Affaire Benalla : quand Macron acheta le silence du général Lavergne (article de PaSiDupes)