Intrusion de Gabriel Attal dans l’entretien de Valérie Hayer à Radio France 

Valérie Hayer dit en « avoir assez des polémiques »

Pour avoir un entretien en tête-à-tête avec la numéro 1 de la liste présidentielle, la presse doit-elle fermer la porte à double tour?

Gabriel Attal risque-t-il de passer par la fenêtre? La journaliste Apolline de Malherbe pose la question à la tête de liste de la majorité pour les européennes, trois jours après que le remier ministre a fait polémique en s’invitant à son entretien dans les locaux de Radio France.

« Moi, je suis très fière d’avoir Gabriel Attal à mes côtés, c’est une chance », répond l’humiliée, qui s’est vu retirer le micro par le chef du gouvernement pendant plusieurs minutes lundi 3 juin. De quoi alimenter un peu plus les critiques des oppositions, déjà bien remontées contre l’implication du couple exécutif dans la campagne et sa présence sur les affiches et dans les media.

Hayer détourne l’attention sur Marine Le Pen

Valérie Hayer renvoie la balle, accusant ses adversaires de « faire des polémiques sur rien ». Obsessionnelle, la députée européenne cible l’extrême droite, largement favorite des élections: « Je vois, particulièrement cette semaine, Marine Le Pen très présente sur les plateaux. (…) Personne ne se pose la question de savoir si Marine Le Pen elle ne prend pas du temps de parole à Jordan Bardella. » Et la polémiste d’ajouter: « J’en ai assez des polémiques. »

Valérie Hayer se plaint qu’on « ne parle pas des enjeux des élections », de ce qu’elle « porte pour les Français ». A l’image du camp présidentiel, elle alerte: « On a devant nous des défis colossaux, le retour de la guerre en Europe (ni l’Ukraine, ni la Russie n’en est membre et Macron est celui qui y appelle), le changement climatique qui s’accélère (malgré la psychose française), le risque de décrochage économique (du fait du « quoi qu’il en coûte » de Macron) dans la compétition mondiale entre les Etats-Unis et la Chine. »

Autant d’argument pour démontrer que ces élections sont « importantes ». « Elles sont d’autant plus importantes qu’au moment précisément où on n’a jamais eu autant besoin d’Europe, il y a un risque de voir arriver au Parlement européen des gens qui détestent l’Europe », insiste la tête de liste.

La réponse de Gabriel Attal

Pas de quoi empêcher les critiques sur le couple exécutif de la part des oppositions, qui se sont multipliées ces dernières semaines. Il y en avait eu lors du discours sur l’Europe d’Emmanuel Macron en avril. On peut également citer celles relatives au débat Gabriel Attal-Jordan Bardella sur France 2 le 23 mai. Ou encore les plus récentes, qui concernent l’entretien à venir de Macron ce jeudi aux 20h de TF1 et France 2, depuis Caen où il sera présent dans le cadre des 80 ans du débarquement allié du 6 juin 1944. Le décompte de son temps de parole aura-t-il un quelconque impacte à la veille de la fin de campagne officielle, vendredi ou est-ce un abus de pouvoir?

De son côté, Gabriel Attal s’est défendu ce jeudi sur France 2. Il a d’abord imputé son irruption à la Maison de la Radio à « la direction de Radio France », expliquant que la chaîne de service public lui a « proposé » de venir « saluer » Valérie Hayer, après son entretien sur France Info un peu plus tôt. Puis, le chef du gouvernement s’en est pris aux oppositions, refusant tout procès en sexisme.

François-Xavier Bellamy a en effet pointé un côté « un peu macho ». La tête de liste LR « est contre la reconnaissance de l’interruption volontaire de grossesse dans la charte européenne des droits fondamentaux et dans la Constitution française, comme nous l’avons obtenue », a rappelé Gabriel Attal, accusateur public. Et de cibler, à son tour, Jordan Bardella, tête de liste RN, et son abstention au Parlement européen sur un amendement en faveur de « l’égalité salariale ». Mais le premier ministre ne fait pas campagne ?

Européennes : Macron a-t-il plombé la campagne de sa tête de liste?

Un pouvoir de nuisance inédit

Après s’être infiltré par petites touches dans la campagne de Valérie Hayer,  Macron entend bien déployer de nouveaux efforts dans cette dernière ligne droite, au risque de saturer l’espace médiatique jusqu’aux élections européennes, le 9 juin.

Vendredi 7 juin 2024, minuit est la date de fin de la période de campagne officielle en France et début de la période de réserve. 

Son agenda ces derniers jours est éloquent. Après avoir tenté une opération séduction auprès de la jeunesse, avec une interview au média en ligne Le Crayon et une vidéo promotionnelle pour le pass-rail, le président de la République multiplie les discours et rendez-vous diplomatiques à l’occasion du 80e anniversaire du débarquement.

Quelques heures après avoir reçu en grande pompe Joe Biden, Charles III ou Volodymyr Zelensky sur les plages normandes ce jeudi 6 juin, le chef de l’État s’invite donc dans les journaux télévisés, sur quatre chaînes différentes (TF1, France 2, franceinfo et LCI). Une force de frappe incomparable pour promouvoir les idées de sa candidate Valérie Hayer. Mais pour quel résultat ?

Président protecteur et, maintenant, sauveur ?

Le chef de l’Etat se voit comme le premier atout de son camp dans une campagne atone, marquée notamment par des intentions de vote fort décevantes. Chantre de l’Europe, il présente ce rendez-vous comme « existentiel » depuis plusieurs mois et se croit obligé d’apparaître au four et au moulin.

« Je suis obligé de tout faire », a-t-il par exemple soufflé à un de ses interlocuteurs, début juin. La suite logique en réalité du « il est persuadé qu’il va changer la donne », lâché par l’un de ses confidents à nouveau au Parisien, deux mois plus tôt, fin avril.

Le mot d’ordre est simple : le président de la République est le meilleur atout face au Rassemblement national, étant donné qu’il a déjà battu Marine Le Pen à deux reprises à la présidentielle. « Avec Attal, il est l’atout numéro un », confie un anonyme, mais un cadre (!),  de la campagne Renaissance – MoDem – Horizons, pour qui « de toute façon, le résultat le 9 juin sera forcément lié à la popularité » de l’exécutif.

Dans les media, la principale concernée ne dit pas autre chose. Valérie Hayer assure être « fière » de voir le chef de l’Etat s’engager à ses côtés. « Qui ne voudrait pas faire campagne avec le président de la République dont l’engagement européen est connu et identifié par les Français ? », expliquait-elle début mai, alors que l’hypothèse d’un meeting commun avec Macron a longtemps agité les coulisses dans le camp présidentiel.

Mais ce discours laudatif de Macron ne dissimule guère une implication restée sans aucun effet sur la campagne de Valérie Hayer et dans les intentions de vote qu’elle rassemble. Sa liste est même passée de 19 – 20 % d’intentions de vote, en début d’année, à 15-16 %, à cinq jours du scrutin. Moins 4 %…

Un « effet Macron » négatif

Le discours de La Sorbonne est un exemple de ses coups d’épée dans l’eau. Mi-avril, le président de la République a fait le choix de prononcer un discours fleuve (presque deux heures) sur l’Union européenne pour présenter – selon les dires de ses conseillers – les priorités de la France pour les prochaines années, loin des enjeux électoraux.

Résultat de l’opération, une polémique sur le rôle du chef de l’Etat et son intrusion dans la campagne, un temps de parole en grande partie décompté de celui de Valérie Hayer et l’impossibilité pour la candidate de bénéficier d’un effet de surprise pour la présentation de son programme. En prime, pas le moindre soubresaut dans les sondages.

Depuis, Macron s’est démultiplié dans les media. Il a proposé un débat à Marine Le Pen et a effectué  en Allemagne, la semaine dernière, une visite d’Etat aux allures de tournée promotionnelle. « Réveillons-nous ! », a-t-il alors martelé, dans l’espoir que les mots mobilisent les électeurs face à « la fascination pour les régimes autoritaires ». Encore une fois, sans grande retombée dans le débat français, puisque son régime autoritaire est un contre-exemple.

Il faut dire que le locataire de l’Elysée, réélu en 2022, souffre d’une certaine usure du pouvoir. « Ce qui nous frappe sur la dernière année, c’est que la parole politique du président de la République ne produit plus les mêmes effets », décrypte  le sondeur Bernard Sananès pour qui, « après sept ans au pouvoir, il y a une forme de lassitude, sa parole imprime moins. »

Autrement dit, il ne fait « aucun doute qu’il surestime sa capacité de nuisance » face au Rassemblement national, selon l’analyse de l’essayiste et expert à la fondation Jean Jaurès (socialiste) Mathieu Souquière, en même temps qu’il sous-estime son impopularité. Pire, ses différentes sorties ou embardées dans la campagne – ajoutées à celles de Gabriel Attal – ont forcé Valérie Hayer à jouer sur la défensive et à réagir à chacune des péripéties de campagne. Plus proche de la dynamite que de la dynamique. Macron est dans l’incapacité d’évaluer son pouvoir de nuisance.

Entretien de Macron avec TF1 et France 2 : l’Arcom appelle mollement au « respect » des temps de parole

Le régulateur de l’audiovisuel ne régule rien

L’ARCOM appelle ce mardi 4 juin au « strict respect des règles de pluralisme politique » et donc des temps de parole. Sans sanctions, ce rappel est un coup pour rien.

Il annonce aussi que « tout ou partie des propos tenus » lors de la soirée Macron prévue ce jeudi soir « pourra être pris en compte » dans le temps alloué à la liste du camp présidentiel. La tête de liste Valérie Hayer a déjà été humiliée plusieurs fois, par Macron et par Attal (lors de la matinée spéciale « Demain l’Europe », organisée dans l’auditorium de Radio France) : ça continue ! Invisibilisation, « mansplaining » par des machos blancs…

Le régulateur précise par ailleurs qu’il a adressé un courrier à TF1 et France 2, les deux chaînes sur lesquelles l’entretien du président doit être diffusé à partir de 20 heures jeudi, « afin qu’ils lui fassent connaître sans délai les dispositions qu’ils entendent prendre (… ) pour garantir à l’ensemble des listes le plein respect d’une présentation et d’un accès équitables à leur antenne ».

Plusieurs groupes d’opposition, dont LFI, le PC, PS et LR avaient saisi l’Arcom pour protester contre l’intervention médiatique du chef de l’Etat à trois jours des élections européennes. « Il n’y a pas de candidature officielle en démocratie » avait dénoncé la tête de liste insoumise, Manon Aubry, sur X (ex-Twitter) ce lundi 3 juin.

Les dispositions, visant à rééquilibrer les temps de parole, exigées par l’Arcom doivent être prises « y compris de manière anticipée », précise l’arbitre de l’audiovisuel français. La campagne électorale prend fin ce vendredi à minuit et les candidats ne pourront ensuite plus s’exprimer publiquement jusqu’à la tenue du scrutin.

« Entière vigilance » de l’Arcom !

L’Arcom indique aussi dans son communiqué qu’elle a reçu « certaines listes candidates, inquiètes de ne pas bénéficier d’un accès équitable aux antennes » et leur assure de « son entière vigilance ». Sept d’entre elles déplorent depuis mercredi 29 mai que leur clip de campagne n’a pas été diffusé par France 2 à 20h40, comme prévu par le tirage au sort de l’Arcom. Ils ont été projetés plus tôt dans l’après-midi, à un horaire sans beaucoup de téléspectateurs. Et l’Arcom n’avait rien remarqué par elle même…

« Le premier ministre, c’est l’un de nos meilleurs atouts dans la campagne, avec le Président. Et le 3e, c’est Valérie Hayer », lâchait il y a peu un cadre de la campagne. en se montrant, Macron va-t-il vraiment aider Valérie Hayer… ou la mettre en difficulté ? Le chef de l’Etat fait face à l’usure du pouvoir. Un pouvoir usé peut-il accrocher des électeurs ? L’engagement de l’exécutif dans la campagne n’empêchera pas le revers annoncé de sa liste : Macron en tirera-t-il les conséquences ? Si démission il doit y avoir, gageons que ce ne sera pas celle du locataire de l’Elysée.

Européennes: Hayer demandera l’exclusion des libéraux néerlandais du groupe centriste Renew

Macron avait accepté les 42% des électeurs de Mélenchon au second tour, sans états d’âme…

Pour les fédéralistes
Hayer et Macron, mieux vaut les anti-républicains
que les nationaux

Les macroniens se croient meilleurs que les trois alliés de Geert Wilders (le parti pro-agriculteurs BBB, le parti libéral VVD et le nouveau parti anti-corruption NSC). Les libéraux néerlandais, qui ont fait alliance avec le parti d’extrême droite PVV dans le cadre d’un accord gouvernemental aux Pays-Bas, ne pourront donc continuer à siéger dans le groupe centriste Renew au Parlement européen, a estimé Valérie Hayer, ce mardi 21 mai sur BFMTV-RMC.

« C’est une option (de rester alliés) qui n’est pas entendable parce qu’ils ne respectent pas nos valeurs en faisant cette alliance », a déclaré la tête de liste de la majorité aux élections européennes qui préside actuellement le groupe Renew.

« Je pendrai mes responsabilités »

« Ma ligne rouge, elle est claire (…) Le cordon sanitaire (contre l’extrême droite), on l’a toujours respecté. Ça fait partie des valeurs absolues du groupe et je prendrai mes responsabilités au lendemain de l’élection pour que ces valeurs-là continuent d’être respectées », a ajouté Valérie Hayer.

L’eurodéputée attend cependant « d’avoir une discussion avec l’ensemble des membres du groupe » Renew le 10 juin au lendemain des élections, « conformément aux statuts du groupe ».

L’accord aux Pays-Bas a été trouvé pour un gouvernement de coalition près de six mois après la victoire électorale du leader du PVV, Geert Wilders, qui ne sera pas premier ministre.

Cet accord lie quatre partis, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, le parti pro-agriculteurs BBB, le nouveau parti anti-corruption NSC et le parti libéral VVD. Lequel siège avec Renew au Parlement européen. Le VVD domine la vie politique aux Pays-Bas depuis plus d’une décennie. Macron a-t-il les moyens de le discriminer ?

Débat Attal-Bardella sur France 2 : le PS en appelle à l’Arcom pour exister

Etrangement classé 3e dans les sondages, sans impacter la campagne, Glucksmann se victimise pourtant

Le premier secrétaire du PS a interpellé l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, concernant le duel télévisé entre Gabriel Attal et Jordan Bardella qui doit se tenir jeudi 23 mai sur France 2. Dans un courrier du samedi 18 mai, Olivier Faure dénonce un « problème démocratique fondamental », ce qui ne manque pas de piquant de la part d’un soutien de l’antisémite Mélenchon, anti-républicain révolutionnaire…

Alors que les élections européennes ont lieu dans trois semaines, le premier ministre se substitue à la cheffe de liste Macron, contribuant à la notabilisation du RN en la personne de sa tête de liste, Jordan Bardella, largement détaché (32%) dans les sondages. Ce faisant, Attal nuit non seulement à Valérie Hayer, mais aussi à Glucksmann, jugé insuffisant pour contrer Bardella. Se sentant arrivé à son plafond, le PS monte dans les tours et fait son Zelensky en appelant l’Arcom au secours, comme le président ukrainien, les Occidentaux.

Olivier Faure conteste le format choisi par le service public. Un soupçon excessif dans ses caractérisations, il déplore que cette confrontation se résume à un face-à-face, selon lui, « entre la droite et l’extrême droite ». Considérant que RN et Renaissance seraient blanc bonnet et bonnet blanc, il pointe du doigt l’absence de pluralisme, un mépris de « l’égalité de traitement », et l’exclusion de « toute représentation des formations de gauche ».

Une marginalisation qui exaspère Olivier Faure alors que sa liste commune avec Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, est troisième, à en croire les sondages. En fait, O. Faure amène le RN au centre et le banalise au côté de Renew.

Le PS s’inspire de l’ « extrême droite » italienne de Meloni…

Olivier Faure qui suçait la roue de Mélenchon, se laisse paradoxalement aspirer par la cheffe du gouvernement italien et candidate aux Européennes, Georgia Meloni, honnie par la gauche comme extrémiste de droite… Faure en appelle en effet à l’Arcom pour utiliser son « pouvoir de régulation pour assurer le respect de l’expression pluraliste du débat politique, et partant de là, la sincérité du scrutin du 9 juin prochain », en prenant exemple sur l’annulation, le 15 mai, d’un débat similaire en Italie.

Prévu le même jour que celui d’Attal-Bardella, un face-à-face entre la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, et la cheffe de l’opposition, Elly Schlein, n’aura finalement pas lieu, après un rappel à l’ordre du régulateur italien.

Côté français, le gendarme de l’audiovisuel a adressé, vendredi 17 mai, un courrier à la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, lui demandant de faire part des « dispositions que la chaîne entend mettre en œuvre pour garantir aux autres listes de candidats le plein respect d’une présentation et d’un accès équitables à son antenne ».

Bien que Glucksmann ne soit pas, loin s’en faut, chef de l’opposition et Olivier Faure, l’équivalent d’Elly Schlein, l’Arcom s’inquiète d’un débat « susceptible de compromettre le respect des règles qui s’appliquent au traitement de la campagne en vue des élections européennes ».

Pour l’heure, le duel est prévu jeudi 23 mai, à 20 h 15 sur France 2. Il sera animé par la journaliste de France 5 Caroline Roux (une proche de son confrère Bruce Toussaint), qui présente notamment le magazine de débat et d’actualité C dans l’air, marqué à gauche.

Caroline Roux est-elle à nouveau le choix de Macron? Le 14 juillet 2022,  elle a co-animé un entretien avec le président Macron et, en octobre 2022, elle s’est entretenue seule avec le chef de l’Etat dans L’Evénement, l’émission politique de France 2.

Hayer refuse un face-à-face avec Glucksmann

« Qu’il aille débattre avec Manon Aubry, » lance Hayer 

Une campagne Renew
de machos 
si elle n’était LGBT  

La tête de liste de Macron aux européennes, Valérie Hayer, a expliqué ce dimanche 19 mai pourquoi elle ne souhaite pas débattre en face-à-face avec Raphaël Glucksmann, renvoyant le chef de file des socialistes à ce qu’elle qualifie de « course interne » pour 2027 avec les Insoumis et Les Ecologistes, ses alliés du temps de la NUPES.

Sur France 3, l’eurodéputée a martelé à plusieurs reprises qu’elle ne veut pas « participer à la primaire de la gauche. » « Raphaël Glucksmann et toute la gauche est, on le voit, dans une course pour 2027. Leur objectif est de savoir qui sera le premier à ces élections pour savoir quel parti sera le candidat à la présidentielle », a-t-elle lancé, se situant dans le camp opposé de la droite. Et de préciser qu’elle a déjà échangé avec le candidat du PS et de Place Publique lors des débats avec sept des têtes de liste.

Valérie Hayer demande à son adversaire de « clarifier sa ligne vis-à-vis de la gauche ». Et d’envoyer Glucksmann sur… les roses : « qu’il aille débattre avec Manon Aubry ! »

Débat sur les débats

Pour l’heure, la candidate de Macron s’est prêtée à l’exercice du débat – en face-à-face – uniquement avec des représentants de la droite radicale. Elle a ainsi croisé le fer avec la tête de liste de Reconquête, Marion Maréchal, début avril sur Cnews, avant de débattre avec Jordan Bardella un mois plus tard, début mai, sur BFMTV. Sans aucun bénéfice pour elle.

Des duels avec la droite qui irritent le candidat à la rose. Troisième homme de la course, si l’on en croit les sondages, et à un cheveu de Valérie Hayer, Raphaël Glucksmann demande à participer au débat qui opposera Gabriel Attal et Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, jeudi 23 mai sur France 2.

Glucksmann, rallié aux… ultra-nationalistes russes :

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a même envoyé un courrier à Roch-Olivier Maistre, le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, samedi, pour lui demander d’agir contre ce qu’il voit comme un « problème démocratique fondamental », à moins de trois semaines du scrutin.

« Un débat organisé pour les élections européennes ne peut se résumer dans notre pays à une confrontation entre la droite et l’extrême droite, excluant de fait toute représentation des formations de gauche », estime-t-il dans cette lettre au président de l’Arcom, ne se résolvant pas à son rang.

Valerie Hayer prise en photo avec des militants néonazis

La tête de liste Renew dénonce un piège

Valérie Hayer se dit
tombée dans « un piège » 

Une photo du meilleur choix de Macron la montre en compagnie de militants néonazis. La tête de liste Renaissance (majorité présidentielle) aux élections européennes de juin prochain a été photographiée avec quatre hommes. Où est le problème ? L’un d’entre eux portait visiblement un T-shirt avec les mots : « The white race » (« La race blanche »). La candidate macroniste a dénoncé, ce dimanche, la compagnie compromettante de militants néonazis largement diffusée sur les réseaux sociaux.

La scène a pourtant eu lieu en marge de la manifestation du C9M à Paris. Or, le « comité du 9 mai » est connu depuis 1994 et qualifié de néo-nazi par le NPA, mais d’ultra-droite par les autres.

D’après le journaliste Pierre Plottu, spécialiste de l’extrême droite (Libération, Slate & StreetPress), cette photo aurait été prise le samedi 11 mai, le jour où s’est tenue une manifestation de néo-fascistes à Paris. 

« the white race »

Les militants ont publié l’image sur leur groupe Telegram, à la date du « 11/05/2024 » et avec comme légende : « Valérie Hayer una di noi », ce qui signifie « Valérie Hayer l’une des nôtres » en italien. « Concrètement, elle s’est sans doute fait piéger par des militants que cette “blague” a dû faire bien rire », raconte le journaliste de Libération« Mais que penser du manque de vigilance (à tout le moins…) d’une politique aspirant à jouer un rôle important pour un parti qui exerce actuellement le pouvoir en France ? » ajoute-t-il.

« Il s’agit d’un piège qui m’a été tendu par des militants d’un groupuscule néonazi. Je n’ai évidemment pas eu le temps de voir les inscriptions racistes sur leurs tenues », a réagit Valérie Hayer sur son compte X. « Ces méthodes sont indignes, celles de l’extrême-droite que je condamne de toutes mes forces et que je combattrai sans relache », a-t-elle dénoncé. 

Elle a en outre assuré que cette photo avait été prise ce dimanche 12 mai, et non la veille.

Sondages européennes 2024 : la liste Renew de Macron poursuit sa descente aux enfers à un mois du scrutin

Macron mobilise ses ministres sans faire bouger les lignes

Plus il parle,
plus Hayer recule

Dans un mois, la campagne pour les élections européennes sera terminée et les électeurs auront voté. A exactement quatre semaines de la date butoir, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif de sujet, après un débat réunissant (pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai, un déploiement de ministres sur le terrain et une série de petites déclarations du président à l’occasion de la moindre prise de parole.

A ce stade, le tableau des rapports de force confirme plusieurs tendances.

La première : le décrochage continu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer. Si les soutiens de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué pour la liste du président et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la liste ne cesse de se faire rattraper par son poursuivant, le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, sans qu’on sache par quel miracle. V. Hayer n’a pas fait une bonne opération avec le débat en face à face avec Jordan Bardella (RN) et le PS veut croire en un croisement des courbes.

Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’est en rien prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de possible retour à gauche d’une part de l’électorat social démocrate un temps séduit par Macron, mais échaudé par les coups de barres à droite successifs du président obsédé par le succès des options de la droite nationale qui lui infligent le désaveu de ses choix fédéralistes qui font monter  et s’échapper le RN.

D’autant que les grands sujets européens mobilisés par le camp présidentiel sont également porteurs pour le fondateur de Place-Publique, également très identifié sur ces enjeux.

Très loin devant, à 31,1 %, Jordan Bardella apparaît par ailleurs hors de portée de la candidate macronienne. Et il paraîtrait hasardeux de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois.

Rima Hassan crée un effet de curiosité pour LFI

Autre enseignement de cette enquête à un mois du vote, une inquiétude suscitée par le sursaut de la liste anti-républicaine imputé à l’intérêt que porte la presse à Rima Hassan. Depuis la fin du mois d’avril, Manon Aubry est effacée par la Palestinienne qui grappille quelques points. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, la tête de liste LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et auprès des mobilisations pro-palestiniennes d’une minorité d’étudiants gavée de slogans et biberonnée à l’antisémitisme. Dans le dernier « rolling » Ifop par exemple (pris en compte dans l’enquête), Manon Aubry ferait un bond de 8 % chez les 18-24 ans, lesquels sont peu enclins à défendre la démocratie.

En fait, avec 7,4 % d’intentions de vote au total, la liste menée par Manon Aubry continue d’osciller entre 6 et 8 %, sans parvenir à passer à la tranche supérieure.

Les Ecologistes non plus n’en sont pas au point de regarder en haut. La tête de liste Marie Toussaint, sectaire et agressive, reste engluée sous la barre des 7 %, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5 %) se rapprocher dangereusement. A un mois du vote, Marie Toussaint affiche 6,8 %.

A droite, qu’elle soit républicaine ou nationale,  le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne pour le moment à la faveur de l’eurodéputé sortant qui est apparu moins lisse et plus pugnace que son portrait dans la presse paresseuse : lien PaSiDupes. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance sa poursuivante Reconquête ! : 7,1 % d’intentions de vote pour le premier et 6,3 % pour la seconde.

Ce qui, à cet endroit du classement, a son importance, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) se battent non loin de la ligne de flottaison des 5 %, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une lutte dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux formations jouent leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un dernier mois particulièrement stressant dans les deux camps.

A noter que le Parti communiste en sera pour ses frais : il stagne en queue de peloton à 3%…

Campagne des européennes : Macron déploie une vingtaine de ministres sur le terrain

Il faut sauver le soldat Hayer et, avec elle, la fin de mandat de Macron

Célébrée le 9 mai dans tous les Etats membres, la Journée de l’Europe commémore la déclaration Schuman de 1950, un événement historique considéré comme l’acte fondateur de l’Union européenne. 

Une vingtaine de membres du gouvernement était en campagne des européennes, ce jeudi 9 mai 2024. Un déploiement tous azimuts pour soutenir la liste macronienne, créditée de deux fois moins d’intentions de vote que celle du RN de Jordan Bardella.

« Pas de jour férié quand on est en campagne. » Tel était le mot d’ordre de Matignon aux membres du gouvernement, en service commandé maximal dans la campagne des élections européennes, toute affaires cessantes, déficit public, dette publique, pouvoir d’achat, insécurité, etc…

Outre Gabriel Attal dans le Morbihan, où il visitera l’usine Olmix, spécialiste des solutions biosourcées pour l’élevage et l’agriculture, avant d’aller à la rencontre de Français à Vannes, une vingtaine de membres du gouvernement se sont répandys aux quatre coins du pays : Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires) en Loire-Atlantique, Amélie Oudéa-Castéra (Sports) et Sabrina Agresti-Roubache (Ville) à Marseille, Marc Fesneau (Agriculture) dans le Loir-et-Cher, Frédéric Valletoux (Santé) à Mayotte… Bruno Le Maire (Economie) se rendra, lui, dans une banque alimentaire, tandis que la tête de liste macronienne aux européennes, Valérie Hayer, donnera un meeting à Bordeaux.

« C’est maintenant que la campagne commence vraiment, maintenant que nous allons changer de dimension, aller frapper à toutes les portes, arpenter tous les marchés, convaincre chacun de nos concitoyens », a déclaré Attal au meeting de Valérie Hayer à Paris.

Matignon nie toute mise sous pression par l’Elysée et assure que la montée en puissance de Gabriel Attal, dans la dernière ligne droite de la campagne, était prévue, une assertion après coup… L’un de ses soutiens reconnaît toutefois des hésitations en admettant que « rester à l’écart aurait permis au Premier ministre de moins s’exposer aux conséquences politiques d’une lourde défaite lors du scrutin du 9 juin ».

Un mois de vacance du pouvoir ?

Le gouvernement a lancé sa campagne d’incitation au vote. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a dévoilé mercredi 24 avril le dispositif d’information et de communication du gouvernement français à destination des 49,7 millions d’électeurs français, sur les modalités de ce scrutin  européen du 9 juin.  Jean-Noël Barrot, appelle de ses vœux un taux de participation d’au moins 50 % lors des élections européennes du 9 juin 2024

Or, certaines implications gouvernementales sont légitimes, d’autres, non.

8 millions d’électeurs français sont considérés comme “mal-inscrits”, à savoir qu’ils sont inscrits sur la liste électorale d’une commune dans laquelle ils ne résident pas. “40 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans sont concernés” par ce phénomène, a précisé Jean-Noël Barrot. Pour y remédier, le gouvernement a d’abord axé sa communication sur l’inscription sur les listes électorales.

L’autre phénomène électoral que le gouvernement entend combattre est évidemment l’abstention. Depuis 1979 et les premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct, la participation baisse régulièrement de scrutin en scrutin en France, passant sous la barre des 50% lors des élections de 2014. Mais cette désaffection grandissante n’est pas une simple affaire d’ignorance des modaliés de ce scrutin: la notion d’une Europe fédéraliste régresse sur l’idée d’une Europe des nations.

Néanmoins, la participation a connu un rebond lors des élections européennes de 2019 et atteint 50,1%, son niveau le plus haut depuis 1994. L’objectif pour le gouvernement est de faire au moins aussi bien le 9 juin prochain, qu’en 2019 avec une participation qui avait connu un rebond en restant au-dessus de la barre des 50 % de participation. Selon le dernier Eurobaromètre, 67 % des électeurs français sondés jugent “probable” d’aller voter lors de ce scrutin, contre 71 % pour l’ensemble de l’UE.

Les media traditionnels et le service public audiovisuel se mettront évidemment au service du pouvoir avec  la diffusion de cette campagne d’information, mais également d’autres acteurs inédits. Ainsi, des partenariats ont été noués avec Konbini, détenu par l’éditeur du Gorafi, et Explore Media, qui a des partenariats avec France inter, deux supports d’information vidéo en ligne prisés de la jeune génération, mais également avec des influenceurs. L’objectif est clairement de toucher toute les parties de la population, y singulièrement les plus jeunes qui sont aussi ceux qui s’abstiennent le plus.

Difficile pour le pouvoir de stigmatiser les réseaux sociaux, puisque les grandes plateformes et réseaux sociaux tels que TikTok, X, Facebook ou Instagram, se sont engagées à relayer ces contenus pour mieux informer leurs dizaines de millions d’utilisateurs. Enfin, des acteurs privés diffuseront également cette campagne de communication de manières variées, à l’instar de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar, du réseau de salles de fitness Basic-Fit, de l’application de rencontres Happn ou encore du festival de musique électro-pop We Love Green au Bois de Vincennes à Paris.

Le pouvoir est-il le mieux placé pour lutter contre la désinformation ?

Partie prenante, la macronie prétend néanmoins être un modèle d’objectivité.

Inciter à la participation au scrutin européen du 9 juin est un défi, en garantir la sécurité en amont en est un autre. Hormis le dispositif de communication et d’information à l’adresse des électeurs, le ministre délégué chargé de l’Europe a également présenté dans les grandes lignes les actions entreprises par le gouvernement pour éviter toute ingérence étrangère lors de la campagne électorale en cours.

Selon Jean-Noël Barrot, au vu des récentes élections nationales qui se sont tenues récemment sur le continent, il existe de sérieuses raisons pour craindre l’apparition de discours trompeurs sur internet et les réseaux sociaux, derrière lesquels se cacherait une puissance étrangère souhaitant influencer le scrutin. Et la Russie, en particulier, est pointée du doigt.

Lors des six semaines qui viennent de s’écouler, on s’aperçoit que chaque semaine, la France a été la cible d’une campagne cordonnée détournant des sites du gouvernement ou propageant des nouvelles farfelues de manière à déstabiliser le débat public, ou affaiblir dans l’opinion le soutien à la résistance ukrainienne contre l’agression russe”, a indiqué le ministre délégué en guise d’exemple.

Depuis le milieu des années 2010, pas un seul scrutin majeur dans une démocratie libérale n’a été épargné par une ingérence numérique étrangère ou par une manipulation de l’information”, a ajouté Marc-Antoine Brillant, chef du service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum).

C’est pourquoi en cette année électorale essentielle, le gouvernement français et ses différents services concernés (ministère de l’Intérieur, SGDSN, Viginum…) font preuve d’une vigilance maximale pour assurer le bon déroulé de la campagne électorale.

Une vigilance dont doivent également faire preuve les géants du numérique et grands réseaux sociaux. Le DSA, pleinement entré en application en février dans l’Union européenne, responsabilise justement ces plateformes sur les contenus qui y sont postés, y compris les fausses informations. Ce que n’a pas manqué de rappeler Jean-Noël Barrot.

Une débacle de la liste Hayer scellerait la fin précoce de Macron.

Européennes: Macron s’affiche partout, jusqu’en  sur la couverture du programme Hayer

L’Arcom a déjà décompté son discours de la Sorbonne, mais Macron continue à s’ingérer

Macron, président travesti

« Je l’ai dit, je m’impliquerai », a asséné Macron dans un entretien accordé au journal de Rodolphe Saadé, La Tribune Dimanche ce 5 mai, au sujet des élections européennes du 9 juin prochain. Suffit-il qu’il l’ait annoncé pour que ce soit légitime ?

Chose promise, chose due: le chef de l’Etat s’affiche aux côtés de la candidate du camp présidentiel sur la couverture du programme de la liste. Une image choisie pour donner un nouvel élan à la campagne de Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par Jordan Bardella.

« Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe », s’est justifié Macron ce dimanche.

Le RN crédité de 32% d’intentions de vote

Produit européiste
peu vendeur

Défendre l’Europe mais aussi s’attaquer à la liste du Rassemblement national, menée donc par Jordan Bardella. « Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien. Ces dernières années, le RN s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages. Alors on ne sait plus bien: est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s’est travesti ? « , déblatère le président de la République.

« Ils sont perclus d’incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre, le maintien dans l’Union », a-t-il repris, incapable de se maîtriser, Arcom ou pas Arcom.

Le président du Rassemblement national est crédité de 32% des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV – Altice Média, auparavant propriété du milliardaire controversé Patrick Drahi (comprenant les chaînes des groupes BFM et RMC), a été acquis par Saadé -, loin devant Valérie Hayer (16,5%)  – deux fois mieux – et Raphaël Glucksmann (12%).

Escort boy de Hayer, Attal doit « s’engager au maximum »

Matcheront-ils ?

Rattrapé par la patrouille, puisque l’Arcom a décidé de décompter son discours de La Sorbonne II dans le temps de parole de sa tête de liste aux européennes, Macron sonne donc la mobilisation générale dans son camp. Auprès de la Tribune Dimanche, il a, par exemple, appelé le premier ministre Gabriel Attal à « s’engager au maximum dans la campagne ».

« Je souhaite qu’il s’engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C’est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l’ensemble du gouvernement », a-t-il indiqué. Un mois de vacance gouvernementale à Matignon…

Xi Jinping en France : Valérie Hayer accuse la Chine de « génocide » contre les Ouïghours

La tête de liste Renaissance au secours d’un peuple turcophone musulman de Chine

La Chine commet « un génocide » contre la minorité musulmane des Ouïghours, selon la tête de liste de la majorité macronienne aux élections européennes, Valérie Hayer. « On peut penser qu’il s’agit d’un génocide », assure-t-elle, au sujet d’un peuple accusé de terrorisme par les autorités chinoises. Le Parti islamique du Turkestan, organisation militaire et terroriste, salafiste djihadiste, est placé sur la liste des « organisations terroristes » par les Etats-Unis et l’ONU en septembre 2002 pour ses liens avec Al-Qaïda. 

Sous influence d’ONG, Hayer appelle, ce lundi 6 mai, à avoir « un dialogue de vérité » avec le président chinois Xi Jinping, actuellement en visite d’Etat en France et invité d’honneur du président Macron, dont Hayer dirige la liste.

« Quand on parle d’internement, quand on parle de stérilisations forcées, d’effacement de la langue et de la culture… oui, on peut penser qu’il s’agit d’un génocide (…) », a répondu Mme Hayer, interrogée sur Sud Radio. Elle poursuit « même si c’est à la justice internationale de trancher ». « La situation des Ouïghours est insupportable » a-t-elle ajouté. « Nous avons au Parlement européen eu l’occasion à plusieurs reprises d’adopter des résolutions condamnant la situation des Ouïghours et nous nous sommes mobilisés notamment pour interdire le travail forcé », a-t-elle rappelé.

« Xi Jinping n’est pas notre ami »

Macron reçoit le président chinois Xi Jinping à l’Elysée,
à Paris, le 6 mai 2024,
à la veille du 8-Mai,
victoire en 1945 des Alliés sur l’Allemagne nazie et fin de la Seconde Guerre mondiale 

Sur le plan commercial, la tête de liste reconnaît « qu’on a été trop naïfs avec la Chine pendant trop de temps », mais assure que l’Union européenne est « en train de changer de braquet ». « Il faut qu’on mette en place un bouclier commercial européen. C’est-à-dire, réciprocité, préférence européenne et en cas d’agression commerciale de la part de partenaires, nous devons avoir des tarifs douaniers qui permettent de contrer ces agressions » , a jugé Valérie Hayer.

La tête de liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann, très critique du régime chinois, dénonce aussi régulièrement la condition de la minorité musulmane chinoise. « Xi Jinping n’est pas notre ami. En plus d’avoir déporté le peuple Ouïghours, réprimé les Tibétains, les Hongkongais, réprimé les opposants, menacés les Taïwanais, Xi Jinping est le principal soutien aujourd’hui de la guerre de Poutine en Ukraine ».

Le candidat Glucksmann signe également une tribune dans le quotidien Le Monde, titrée ce lundi : « Monsieur Macron, jusqu’ici, qu’avez-vous obtenu avec votre stratégie d’accommodement vis-à-vis du Parti communiste chinois ? ». Il appelle notamment le chef d’Etat à « ne pas se taire face aux crimes commis là-bas ou aux attaques menées ici » et à « assumer les rapports de force ».

Macron et son faux ami
Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, lors de la cérémonie officielle à l’Arc de Triomphe, en mars 2019

En même temps, Macron a en revanche « remercié » le président chinois pour son soutien à l’initiative d’une « trêve olympique » pour « tous les théâtres de guerre »… mais, Xi Jinping, accueilli dimanche par Attal à Orly, doit rester en France jusqu’à… mardi 7 mai 2024.

Européennes 2024 : le Grand Débat entre sept des têtes de liste

LCP s’associe au Grand Jury de RTL, avec Le Figaro, M6 et Paris Première 

A cinq semaines des élections européennes du 9 juin, les sept têtes de liste so t :

  • Manon Aubry (La France insoumise),
  • Jordan Bardella (Rassemblement national),
  • François-Xavier Bellamy (Les Républicains),
  • Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique),
  • Valérie Hayer (Renaissance-MoDem-Horizons),
  • Marion Maréchal (Reconquête)
  • Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts).

Ce débat du dimanche 5 mai 2024 est à retrouver en vidéo ci-dessous : 

Première partie :

Deuxième partie :

Troisième partie :

Quatrième partie:

La Sorbonne autorise un « grand discours » de Macron sur l’Europe

Des eurodéputés s’autorisent à sécher

Discours de la Sorbonne 1
sur la refondation de
l’Union européenne

Ils n’ont ni piscine, ni chorale, mais plénière et, conviés par le président de la République à son discours de la Sorbonne version 2024, ont une bonne excuse pour publiquement se libérer du pensum : ils seront le même jour à Strasbourg pour la dernière séance plénière de la mandature.

Plus de sept ans après une première prise de parole sur le même thème, prononcé déjà dans ce haut lieu de la connaissance, Macron s’autorise à nouveau une prise de parole considérée comme une erreur de timing et une ingérence.

« Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… pendant les votes au Parlement », cingle l’eurodéputée Manon Aubry qui est aussi la tête de liste de la France insoumise. « Faire ça pendant la dernière plénière du Parlement Européen, sérieusement !! », s’indigne aussi la socialiste Sylvie Guillaume, qui pointe le « succès mitigé » du précédent d’il y a 7 ans. « Que dire d’un Président qui, en gage d’amour à l’Europe, nous propose de venir l’écouter discourir au moment même où nous devrons faire notre travail de représentant•es du peuple européen en votant en son nom ? » abonde leur collègue écologiste David Cormand.

Réunis une dernière fois en plénière avant le changement de mandature, les eurodéputés doivent notamment voter à partir de 12h sur un paquet budgétaire, l’offensive iranienne contre Israël début avril mais aussi sur des aspects la Politique agricole commune, sujet hautement sensible après la crise agricole. Le Parlement doit notamment voter pour l’assouplissement de certaines mesures (dont les jachères) critiquées par une partie du monde agricole.

Sorbonne 2.0-24

En parallèle à 11h, Macron sera à la Sorbonne pour « donner un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », selon ses précisions en marge d’un déplacement Conseil européen à Bruxelles.

En 2017, quatre mois après son élection, Macron avait prononcé depuis l’université un plaidoyer sur une Europe jugée « trop faible, trop lente, trop inefficace ». Il avait alors présenté une série de propositions, dont celle d’une défense commune. Sept ans et demi plus tard, après une pandémie qui a contraint les 27 à une coopération rare et le retour de la guerre aux frontières, Macron recommencera.

Ce Sorbonne 2 marquera aussi d’une certaine façon son entrée en campagne, même si son entourage s’en défend, jugeant qu’il vise d’abord à donner un cap pour l’après-élections européennes de juin. Le président a confirmé qu’il prendra part concrètement à la campagne, « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».

Deuxième dans les intentions de vote, la liste de trois formations (Renaissance/Horizons/MoDem) menée par Valérie Hayer est largement devancée par celle du RN Jordan Bardella. Et voit son avance sur celle de Raphaël Glucksmann (PS/PLace publique) peu à peu grignotée, sans qu’on sache par quelle magie.

Macron « entre en campagne » pour tenter de sauver le soldat Hayer

Le chef de l’Etat va donc tenter de donner le souffle qui manque à la campagne de la tête de liste de la majorité présidentielle pour les européennes, Valérie Hayer.

La liste est donnée à 18, voire à 16 %, selon les sondages, loin derrière la liste RN de Jordan Bardella qui caracole en tête autour de 30 %, et suivi par celle de Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), qui s’accroche (11,5 à 14 %).

« Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait [ce qui n’a pas de sens] et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », a raconté Macron la semaine dernière, lors d’une conférence de presse dans le cadre du Conseil européen. Et il l’assume : « J’aurai l’occasion, évidemment, comme je l’avais fait il y a cinq ans, de m’engager dans cette campagne, de dire ma conviction pour l’Europe qui a mes yeux est un sujet essentiel, au sens propre du terme, pour notre pays ». Un engagement qui se fera « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».

Une campagne de Valérie Hayer trop terne

De quoi muscler un peu la liste de la majorité? Macron a la faiblesse de le penser. « Coup de pouce, je ne sais pas, mais il va redonner la vision dans laquelle s’inscrit la délégation française au Parlement européen et son projet. Il va donner sa vision en tant que chef de l’Etat », avance l’eurodéputée Renaissance, Fabienne Keller, bien que son mandat expire en 2027, dans trois ans. « Il y a un enjeu de la part de la majorité de rentrer véritablement en campagne. Jusqu’à présent, Valérie Hayer a été seule en piste. Il fallait construire sa notoriété. 16-18 %, avec une tête de liste pas encore connue des Français, un programme pas encore publié, ce n’est pas une surprise. On en a sous le pied », assure Nathalie Loiseau. Une contre-vérité  puisque Hayer a reçu les soutiens de Bruno Le Maire, à Bayonne, contre le « défaitisme » dans la majorité, d’Edouard Philippe à Besançon et de Jean-Yves Le Drian, cinq ans ministre des Affaires étrangères de Macron qui a pris la tête du comité de soutien à la liste macroniste de Valérie Hayer aux européennes.

Mais précision de Loiseau, l’ancienne ministre chargée des Affaires européennes : « Ce n’est pas un discours de campagne. Il n’est d’ailleurs pas certains que les eurodéputés soient présents, car il y a encore session. C’est un bon signal que ce sont deux choses différentes », souligne Nathalie Loiseau. C’est aussi un enjeu de financement de campagne, pour ne pas risquer que ce discours soit comptabilisé par la commission nationale des comptes de campagne…

Macron s’immisce dans la campagne de Hayer : LFI saisit la commission électorale

Macron s’affranchit de toute règle commune

Suite à un post de l’Elysée sur X, le coordinateur national de la France insoumise, Manuel Bompard, a annoncé ce mercredi 17 avril qu’il a saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. 

Un échange en tête-à-tête, concentré et complice et une vidéo vivement décriée par La France Insoumise (LFI). Manuel Bompard a annoncé ce mercredi 17 avril avoir saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) après la parution d’une vidéo sur X, anciennement Twitter, de l’Elysée dans laquelle Macron vante les mérites de Valérie Hayer, son propre choix et tête de liste Renaissance aux européennes.

« On a la bonne candidate et je suis confiant, y déclare le président de la République en arrivant à Bruxelles pour un sommet européen. Et surtout on a, pour moi, les bonnes idées et celles qui se sont mises en place en Europe ces dernières années. »

Contraire aux règles ?

Il s’agissait de la première apparition publique du chef de l’Etat et de Valérie Hayer depuis le début de la campagne et à moins de deux mois du scrutin. Le chef de l’Etat était attendu à la traditionnelle réunion du groupe centriste Renew, avant l’ouverture d’un sommet européen.

Selon le coordinateur national de La France Insoumise « l’utilisation des moyens de l’Elysée pour faire la campagne de la liste soutenue par le président de la République est contraire aux règles de financement électorales ».

De son côté, le député Thomas Portes a dénoncé une « privatisation des moyens de l’État pour faire campagne ». Manuel Bompard a ajouté, dans un autre post: « Y a-t-il encore dans ce pays un garant des règles démocratiques? »

D’après le guide du candidat et du mandataire de la CNCCFP publié en novembre dernier, il est interdit pour un candidat d’utiliser un compte institutionnel pour « diffuser des messages de propagande électorale ».

Sondages européennes 2024 : Glucksmann et Maréchal surcotés à deux mois du scrutin ?

La gauche sondagière refait le coup de la promotion des rossignols

Où sont donc passés Bellamy et Hayer? La quatrième vague d’intentions de vote pour les élections européennes réalisée par la société YouGov marque une évolution derrière Bardella caracolant seul en tête.

Le sondeur des media de centre gauche ne montre pas un changement du rapport de force pour le RN, mais ça bouge derrière. Avec 29 % des intentions de vote, la liste Bardella est nettement au-dessus du score de 2019 (23,3 %) qui plaçait le RN en tête à l’époque ; surtout, elle devance aussi nettement la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer. Avec 19 %, l’eurodéputée macroniste sortante reste sous le score de Nathalie Loiseau il y a cinq ans (22,4 %). Et si l’écart se resserre un peu avec Jordan Bardella, c’est parce que ce dernier perdrait plus (-4) qu’elle (-1) par rapport à l’étude YouGov de mars 2024.

Le sondeur surveille en revanche deux listes  comme l’huile sur le feu: Reconquête avec Marion Maréchal et Les Républicains avec François-Xavier Bellamy qui pourraient repousser Glucksmann au quatrième rang. Fait inédit, la première profite d’un gain de quatre points, atteignant 9 % et passant ainsi devant son rival, même s’il gagne un point à 7 %, l’ancien professeur de philosophie reste en deçà de son score (déjà historiquement bas) de 2019 (8,5 %). Bellamy pâtit d’un manque persistant de notoriété :49% des électeurs de droite ne  connaissent pas cet eurodéputé sortant ou n’ont pas d’avis sur lui, selon l’institut Cluster 17.

Le sondeur YouGouv vote Glucksmann

La dynamique positive serait plus à gauche… Comme le mois passé, Raphaël Glucksmann gagne deux points. Avec 12 % d’intentions de vote, YouGouv crédite le candidat PS-Place Publique d’un score inespéré, presque deux fois supérieur à celui de 2019 (6,2 %). La tête de liste socialiste sort en effet du Top 10 de popularité, selon l’institut de sondages Cluster 17. Son score serait pourtant deux fois supérieur aux autres listes de gauche , selon YouGouv: Marie Toussaint et les écologistes sont à 6 %, tandis que Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise, est à 5%. Un score tout juste suffisant pour obtenir des élus au Parlement européen. Quant à la liste Léon Deffontaines du PCF, YouGouv ne la calcule que pour la forme…

Aucune des autres listes testées, pas même celle du Parti communiste autour de Léon Deffontaines ne dépasse la barre des 3 %, qui permet un remboursement des frais de campagne.

L’enquête a été réalisée sur 1.028 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 3 au 9 avril.

Européennes 2024 : Raphaël Glucksmann, entre le marteau et l’enclume

Et il se voit pourtant en 3e position…

Glucksman Raphaël,
fils d’André, philosophe
maoïste devenu néolibéral

Alors que le candidat de la coalition Place publique-PS aux élections européennes poursuit sa campagne, jusqu’ici confidentielle, avec un meeting organisé ce dimanche 10 mars à Lyon, Raphaël Glucksmann se retrouve pris en tenaille, à la fois attaqué sur sa gauche, notamment par La France Insoumise qui le dépeint en « va-t-en guerre », et par la Macronie, où on souligne qu’il est soumis à Mélenchon, via le Parti socialiste et ce qui reste de la Nupes.

Un tweet de Mélenchon publié ce samedi 9 mars illustre l’étau qui étouffe l’eurodéputé sortant puisqu’il réfute l’argument brandi par la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, laquelle a osé un lien hasardeux entre le fondateur de Place publique et le chef de file de La France Insoumise.

« La macroniste tête de liste aux européennes accuse le PS Glucksmann d’être sous mon “influence”. Pour protéger d’une telle accusation, je vends des “certificats d’innocence” signés de ma main. 50 euros : “J’aurai honte d’avoir la moindre influence sur le discours de ce personnage” ; 100 euros : “Je désapprouve l’entrée de l’Ukraine dans l’UE que veut ce monsieur” ; 200 euros : “Ce diviseur n’est là que pour empêcher l’union populaire” ; 300 euros : “Un tel va-t-en-guerre mérite une cuisante défaite” », ironise l’ancien candidat à la présidentielle, offrant un condensé de ce que reproche LFI à Raphaël Glucksmann.

Ces dernières semaines, les cadres du parti mélenchoniste ont en effet multiplié les attaques en ce sens, donnant lieu à des règlements de compte à ciel ouvert sur Twitter. « Ils veulent le caricaturer comme un mec qui veut envoyer tous les jeunes du pays sur le front en Ukraine. C’est le nouveau truc après avoir voulu faire croire que c’était un agent de Netanyahou », soupire un cadre socialiste anonyme.

En parallèle, la Macronie tente elle aussi de neutraliser Raphaël Glucksmann, tantôt en expliquant que ses votes sont finalement proches de ceux des eurodéputés macronistes, tantôt en le dépeignant en affidé de La France Insoumise. La stratégie du « en même temps » fait des émules.

« C’est amusant, parce que j’ai l’impression de revivre la situation de 2019 avec la candidature de Yannick Jadot », explique le stratège écolo Alexis Braud. « LFI le caricaturait en affreux macroniste, et LREM faisait la même chose que Renaissance aujourd’hui : expliquer d’abord que cette candidature écolo était sympathique mais inefficace, puis affirmer ensuite qu’il était soumis aux dangereux “gauchistes” de son parti », se souvient l’auteur du podcast Tout doit changer. Car au-delà des divergences politiques, le sort de la tête de liste socialiste pose une question existentielle à Renaissance et à La France insoumise.

Vote utile

Alors qu’il n’a obtenu que deux sièges aux élections européennes de 2019, mais aujourd’hui crédité de la troisième dans des sondages (6e en 2019), Raphaël Glucksmann représenterait un sérieux danger pour les deux formations. Pour LFI, une percée du fondateur de Place publique d’ici le 9 juin serait une catastrophe, parce que l’offre politique qu’il incarne deviendrait alors majoritaire à gauche. « Au niveau national, c’est vital pour La France insoumise que Raphaël Glucksmann ne soit pas trop haut. Puisque ce sera compliqué s’il est à 15, 16 ou 17 % d’expliquer qu’il faut faire l’union derrière Jean-Luc Mélenchon pour 2027 », décrypte Alexis Braud, qui estime que le pire scénario pour les Insoumis serait que l’intéressé apparaisse lors de la campagne comme le « vote utile » à gauche. En 2019, Place publique pesait 6,19% et rien n’expliquerait qu’il arrive à 17, même 12%, en 2024.

D’autant que les sociaux-démocrates, qui siègent dans le 2e groupe le plus important au Parlement européen, y ont plus de prise que les élus de la gauche radicale, dont l’influence est bien plus faible. Ce qui peut nourrir l’argumentaire du vote utile. A l’inverse, une contre-performance du PS, qui nivellerait les scores des trois principales listes de gauche (écologiste, LFI et socialiste) offrirait dès le 9 juin une opportunité parfaite pour vendre l’union en convoquant l’imaginaire de la Nupes. Et derrière l’homme qui écrase le match à gauche en termes d’intentions de vote : Mélenchon.

De l’autre côté de la tenaille, « Renaissance veut à tout prix éviter la fuite de l’électorat flottant (que Yannick Jadot avait réussi à attirer en 2019) vers Raphaël Glucksmann », ajoute le cadre anonyme, pointant le risque pour le parti présidentiel de perdre définitivement ses électeurs du centre gauche, échaudés par la loi immigration, les coups de barre à droite successifs entrepris par l’exécutif et surtout ses louvoiements, dans lesquels tous semblent perdus.

« Alliance objective »

Une hypothèse qui pourrait coûter cher à Renaissance, dont le groupe parlementaire est dans une position délicate. Selon certaines projections de sièges, le groupe présidé par Valérie Hayer pourrait perdre sa 3e place, et donc son statut de groupe pivot. « Ils vendent l’élection comme un match avec Bardella, mais en réalité, le vrai match est pour la deuxième place », souligne encore Alexis Braud. L’écart est effectivement moins important entre Raphaël Glucksmann et Valérie Hayer qu’entre la liste de la majorité et celle du RN. Et la candidate macroniste est dans une dynamique de décrochage, quand la tête de liste Place publique-PS est dans une pente ascendante.

Alors forcément, le parti présidentiel regarde lui aussi d’un mauvais œil cet impétrant insensible au clivage entre la majorité et la droite nationale instauré par la Macronie, principalement basé sur le harcèlement, l’invective et la décrédibilisation, ainsi que, sur le fond, l’Ukraine et le rapport à l’Europe. D’autant que comme avec les Insoumis, la présidentielle de 2027 n’est pas loin. « Tout leur intérêt, c’est que ce soit les Insoumis qui gardent le leadership à gauche, pour garder cet électorat flottant qui ne votera jamais pour Jean-Luc Mélenchon. D’où cette alliance objective visant à dézinguer Glucksmann », analyse encore celui qui affiche au compteur plusieurs campagnes électorales ratées.

Pour l’heure, et même s’il est annoncé plus haut que son score de 2019, la tête de liste socialiste ne dépasse pas dans les sondages la ligne critique qui ferait paniquer les états-majors de LFI et Renaissance, stagnant autour des 10 % d’intentions de vote.

En espérant que la fusée décolle un jour, certains socialistes ne boudent néanmoins pas leur plaisir de se trouver au centre des intentions. « Quand, à gauche, on est en même temps la cible de la tête de liste macroniste aux européennes et de Jean-Luc Mélenchon, c’est qu’on fait peur… Parce que des électeurs qui en ont marre du libéralisme antisocial et du social-populisme antieuropéen, il y en a beaucoup », se rassure sur X David Assouline, membre du bureau national du PS.