Législatives 2022 : les socialistes en marche vers Canossa avec LFI

La direction du PS entraînera-t-elle sa base à l’extrême gauche et dans l’islamo-gauchisme?

La droite du PS est passée à Macron, sa gauche à Mélenchon: le Parti socialiste était à l’état gazeux, il est désormais virtuel.

Le Parti socialiste, le Parti communiste, les écologistes et les Insoumis travaillent à un accord pour présenter des candidatures communes aux législatives. Or, vendredi 29 avril, par communiqué, le Parti socialiste a même indiqué qu’il acte des points de convergence avec La France insoumise en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. «Faisons la démonstration de notre sens des responsabilités», a déclaré le parti. Une rencontre entre les deux formations politiques doit se tenir dans la matinée.

Après plusieurs jours de négociations, les deux partis de gauche en sont toujours aux déclarations creuses en langue de bois, se disant sur la voie d’une entente pour faire naître «une nouvelle espérance en construisant, à l’occasion des élections législatives, un large rassemblement de la gauche et de l’écologie». Le tout autour «d’un pacte pour la justice sociale et écologique». Les négociateurs préparent ainsi les esprits à l’humiliation socialiste.

« En même temps », les cadres du PS tentent de faire illusion en assurant qu’ils pèsent sur les négociations. Ils ont en effet tenu à corriger ce qui avait été présenté dans un premier temps comme une souscription aux propositions des Insoumis : « Il ne s’agit en aucun cas d’un accord avec LFI. C’est un document qui acte des points de convergence mais il reste des désaccords à lever sur les plans programmatique, stratégique et électoral. Ce ne sont pas les bases de la France insoumise mais des sujets que nous avons identifiés comme étant des combats communs à nos deux partis».

En phase avec la droite nationale sur la stratégie de «désobéissance» aux traités européens

Le parti de Jean-Luc Mélenchon avait formulé douze marqueurs programmatiques à prendre en compte. Augmentation du smic à 1.400 euros, instauration de l’objectif du droit à la retraite à 60 ans, planification écologique, VIe République, abrogation des «dispositions régressives introduites dans le Code du travail par la loi El Khomri», rétablissement de l’ISF, inscription dans la Constitution du crime d’écocide…

Dans son texte de quatre pages, le PS fait part de positions favorables à la majorité des mesures réclamées par les Insoumis. Même sur la stratégie de la «désobéissance» aux traités européens, les socialistes lâchent du lest. Ils estiment que «la mise en œuvre» du programme amènera «à ne pas respecter certaines règles». «Nous ne serons ni les premiers, ni les derniers à le faire», jugent-ils, tout en mettant en garde contre «une fracture entre la France et l’Union européenne».

Ainsi, le PS évoque un «programme partagé, fondé sur la recherche réelle des convergences» et qui doit être «le gage d’une volonté réelle de gouverner ensemble au service des classes populaires et moyennes de ce pays». «Il n’a pas vocation à faire disparaître l’identité et l’histoire politique des uns et des autres», est-il précisé dans ce communiqué.

Invité sur Europe 1, le député LFI Alexis Corbière s’est félicité de ce pas en avant. «Le PS a répondu aux points qui, pour nous, étaient importants pour engager une discussion politique», a-t-il affirmé. «C’est grâce à notre volonté politique que tout ça peut avoir lieu», a-t-il ajouté.

Accord les Verts-LFI ? « J’ai bon espoir que les négociations aboutissent dans les heures qui viennent », déclare Julien Bayou (EELV)

Cette avancée devrait aussi accroître la pression sur les écologistes, avec lesquels les discussions ont été davantage tendues ces dernières heures. Sur France 2, Julien Bayou s’est montré optimiste en disant avoir «bon espoir que les négociations aboutissent dans les heures qui viennent et pourquoi pas un 1er mai commun en soutien aux syndicats». Selon lui, l’enjeu est celui d’une «plateforme commune sur l’essentiel : les salaires, les pensions, le climat, la biodiversité, l’autonomie de la jeunesse.» Le secrétaire national des Verts a dû en revanche mettre de côté l’Europe et la politique internationale, sur lesquelles les deux partis ont des approches différentes. «Il peut subsister des désaccords. L’important, c’est d’être clair et cohérent et franc devant les électeurs et électrices», a-t-il fait valoir.