Les oppositions ont réagi à la conférence de presse de Macron

Les élèves devront connaître la Marseillaise et Macron, les programmes scolaires

L’innovateur n’est pas
celui qui le dit
Coucou un jour,
coucou toujours

La conférence de presse de Macron, que le service com’ de l’Elysée appelle le « Grand rendez-vous avec la nation », a été l’occasion de faire une série d’annonces devant la presse et les caméras des chaînes de télévision françaises et internationales, mardi 16 janvier. Le président de la République a présenté une seconde fois ses vœux aux Français avant d’énumérer une série de mesures touchant aux domaines de l’éducation, du social, de l’économie ou encore de la santé.

Le chef de l’Etat s’en est notamment pris au Rassemblement national qu’il a qualifié de « parti de l’appauvrissement collectif » et « du mensonge ». Des propos qui ont fait réagir le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui sur France 2 a tancé « un président de la République qui n’était pas président de la République mais qui était un Premier ministre ». Ce dernier aurait tenu « une déclaration de politique générale en prenant un peu tout un tas de sujets, en rentrant parfois dans des microdétails. ». De son côté, la cheffe des députés RN, Marine Le Pen, a qualifié cette conférence de presse d’« énième et interminable bavardage […], un entre-soi sans hauteur, sans vision et surtout sans solutions aux problèmes critiques des Français ». 

Un « exercice digne de l’ORTF »

Même son de cloche du côté des Républicains. Eric Ciotti a fustigé un président qui, « promettant un rendez-vous avec la Nation », n’a tenu « qu’un rendez-vous avec lui-même ». Le président des Républicains a aussi réagi au fait que Macron a déclaré vouloir que « la France reste la France ». Le slogan avait précédemment été utilisé par les Républicains, sur leurs tracts promouvant l’organisation du Printemps des Républicains, en juin 2018.

En 2021, Eric Ciotti, l’avait utilisé pour l’investiture du parti Les Républicains pour la présidentielle, comme il l’a rappelé sur son compte X.

La gauche n’est pas en reste. La secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier a dénoncé un « discours de technocrate réactionnaire», et «un discours de politique générale lunaire et paternaliste ». Même rengaine chez le coordinateur de La France Insoumise, Manuel Bompard, qui a fustigé un « exercice digne de l’ORTF. » « Emmanuel Macron enchaîne les poncifs réactionnaires, répète des promesses non tenues et annonce une nouvelle étape de maltraitance sociale », a déploré le député des Bouches-du-Rhône. Quant au communiste Fabien Roussel, ce dernier a dénoncé une politique économique en décalage avec les attentes des Français : « Les factures d’électricité vont augmenter. Les prix des médicaments vont augmenter. Mais les salaires, eux, ne vont pas augmenter ! La messe est dite. »

Que retenir de la conférence de presse de Macron

Après l’ébauche de nomination d’un nouveau gouvernement emmené par Gabriel Attal, Macron a fixé le cap de sa politique dans cette conférence de presse du mardi 16 janvier, coupant ainsi l’effet d’annonce de son premier ministre, avec la délitatesse et la considération qu’on lui connaît.

Concernant la lutte contre le trafic de drogue, Macron a promis la tenue de dix opérations policières « place nette » par semaine contre les narcotrafiquants.

Devant la presse et les caméras des chaînes de télévision françaises, le président de la République a présenté une seconde fois ses vœux aux Français. « La France sera plus forte dans ce monde de bouleversements si nous sommes d’abord plus unis. Apprenons à partager des valeurs, une culture commune, le sens du respect. Dans les salles de classe, dans la rue, dans les transports comme dans les commerces. Chaque génération de Français doit apprendre ce que la République veut dire », a déclaré Macron, avant d’énumérer une série d’annonces touchant aux domaines de l’éducation, du social, de l’économie ou encore de la santé. Tout d’abord, le « réarmement civique » évoqué par le dirigeant se matérialisera par le doublement des heures d’instruction civique dès la classe de 5e. Le retour de l’histoire de l’art au collège et au lycée, les cours de théâtre obligatoires dès la rentrée prochaine ou encore l’expérimentation de la « tenue unique » dans une centaine d’établissements scolaires publics ont été confirmés.

Le port de l’uniforme, pris en charge par les collectivités locales et… l’Elysée, pourrait ainsi être généralisé à partir de 2026. « Nous irons vers la généralisation du Service national universel », a-t-il ajouté. Questionné plus tard sur l’éventuelle régulation de l’usage des écrans par les enfants, il n’a pas fermé la porte à « des interdictions, des restrictions ».

Dans une noté publiée mardi 14 décembre 2021, la Cour des comptes préconisa plusieurs mesures pour améliorer les performances du système éducatif français qu’elle juge « médiocres ». Elle proposa des pistes pour organiser « plus efficacement » l’école au service des élèves. Et parmi elles, rémunérer les enseignants au mérite grâce à un système de prime pour récompenser les enseignants qui s’investiraient dans « des missions annexes ». En mars 2022, présentant son programme, le président candidat avait dit sa volonté d’étendre les missions des enseignants, qui, pour gagner plus, devraient accepter notamment de remplacer leurs collègues absents. Le chef de l’Etat promettait aussi plus d’autonomie pour les établissements, y compris en matière de recrutement.

Près de 500.000 euros pour un rapport qui prône la rémunération au mérite: très exactement 496.800 euros facturés par le cabinet McKinsey en 2020 au ministère de l’Education national pour la préparation d’un colloque qui n’a jamais eu lieu…Quatre ans plus tard, Macron confirme ce 16 janvier 2024 que « le principal critère d’avancement et de rémunération devra être, à côté de l’ancienneté, le mérite. En tout cas davantage qu’aujourd’hui », a tranché Macron. Une référence à la réforme de la fonction publique, d’abord repoussée par la séquence des retraites, puis par le récent remaniement. La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a aussitôt taclé cette « annonce », soulignant que la rémunération au mérite « existe déjà » : « Je ne suis pas sûre qu’il [le président] ait bien saisi ce qu’était la priorité des travailleuses et des travailleurs. Les fonctionnaires, notamment, attendent une revalorisation ».

Par ailleurs, pour relancer la natalité, Macron a annoncé la réforme du congé parental, transformé en un congé d’une durée de six mois pour les deux parents appelé « congé naissance », qui sera mieux rémunéré. Cette mesure s’inscrit dans l’objectif de « réarmement démographique » de la France. Le locataire de l’Elysée a également formulé le souhait d’un plan de lutte contre l’infertilité.

Point de vue radical de Sandrine Rousseau, son approbation de la citation : « l’enfantement est le djihad des femmes » qu’elle promeut en refusant d’encourager les femmes européennes à procréer :

Dans son soutien à l’islam, la féministe européenne va devoir pactiser avec l’idée islamique voulant que plus la femme est mère, plus elle est honorée sur terre et mérite le paradis…

Concernant la lutte contre le trafic de drogue, il a promis la tenue de dix opérations policières « place nette » par semaine contre les narcotrafiquants.

Près de 500.000 euros pour un rapport qui prône la rémunération au mérite: très exactement 496.800 euros facturés par le cabinet McKinsey en 2020 au ministère de l’Education national pour la préparation d’un colloque qui n’a jamais eu lieu… Quatre ans plus tard, Macron confirme, ce 16 janvier 2024, que « le principal critère d’avancement et de rémunération devra être, à côté de l’ancienneté, le mérite. En tout cas davantage qu’aujourd’hui », a tranché Macron. Une référence à la réforme de la fonction publique, d’abord repoussée par la séquence des retraites, puis par le récent remaniement. La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a aussitôt taclé cette « annonce », soulignant que la rémunération au mérite « existe déjà » : « Je ne suis pas sûre qu’il [le président] ait bien saisi ce qu’était la priorité des travailleuses et des travailleurs. Les fonctionnaires, notamment, attendent une revalorisation ». rémunérés « au mérite ».

Au sujet de l’innovation et des technologies, il a indiqué mettre fin aux « normes inutiles »« Je demande au Gouvernement de supprimer des normes, réduire les délais, augmenter les seuils de déclenchement d’obligations », a-t-il expliqué. Il a aussi prévu 2 milliards de baisse d’impôts pour les ménages en 2025, mais aussi de « tailler dans le vif des dépenses inutiles ».

Pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux », il faut « permettre des coordinations plus simples » entre médecine de ville et hôpital, et avec les professions paramédicales, mais aussi « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins, et que nous laissons dans une précarité administrative qui est complètement inefficace », a plaidé le chef de l’Etat.

Et de préciser qu’il ne considère pas les contraintes d’installation comme « la bonne solution » car « ils quitteront » le métier. « C’est une solution qui paraît simple mais je n’y crois pas, compte tenu de la manière dont les étudiants sont formés », a-t-il expliqué, assénant qu’il n’y a « quasiment plus d’endroit où il n’y a pas de désert médical ». « Le problème aurait dû être anticipé il y a 15, 20, 30 ans » a accusé celui qui a été à l’Elysee, puis à Bercy avant de revenir au Château en 2017. Le chef de l’Etat a estimé qu’il vaut mieux « libérer du temps de médecin » en allant vers « une rémunération plus intelligente ». « Il faut dégager du temps aux médecins pour qu’ils puissent mieux travailler et voir plus de patients. Il faut également régulariser les médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins et que nous laissons dans une précarité administrative », a-t-il poursuivi. Mais régulariser des praticiens ne crée pas des postes pour pallier la pénurie qui, quoi qu’en dise le conteur de l’Elysée, se creuse.

Développer le leasing à l’automobile écologique

En outre, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le dossier de l’écologie : « Nous allons accroître l’accompagnement de nos agriculteurs pour améliorer leur pratique en matière d’écologie. Accompagner les Français avec les transports en commun, développer le leasing à l’automobile électrique. Nous allons faire une France écologique plus juste. » Pour justifier la raison pour laquelle il ne fera pas « d’annonce miracle » sur l’environnement et le climat, il a défendu son bilan des dernières années : « J’ai pris la décision de faire une nation plus forte et plus décarbonée. Durant mon quinquennat précédent, on est revenus sur la trajectoire des accords de Paris. Alors même qu’on a commencé à réindustrialiser le pays. Les résultats des six dernières années sont bons. Maintenant, il faut territorialiser nos résultats, et travailler avec les élus. »

« Pour que la France reste la France » : Macron reprend un slogan d’Eric Zemmour et des Républicains

En ouverture de sa grande conférence de presse, la deuxième qu’il tient depuis son élection en 2017, Macron a tenu à présenter à nouveau ses vœux aux citoyens. « Après six ans et demi d’action au service des Français, j’ai tenu à vous retrouver en ce moment décisif pour dire aux Français d’où nous venons et où nous allons », a-t-il déclaré en préambule, mardi 16 janvier, dans un discours retransmis à la télévision. « Je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir. Convaincu que nous n’en avons pas fini avec notre histoire de progrès et que nos enfants vivront mieux demain que nous vivons aujourd’hui. Et c’est pour faire face à ces défis et à ce moment très précis du mandat que m’ont confié les Français, que j’ai voulu nommer un nouveau gouvernement », a poursuivi le président de la République, avant de surprendre les spectateurs en reprenant un slogan issu de la droite.

« Dans les mois, dans les années à venir, se décidera le destin des prochaines générations. C’est tout l’enjeu, c’est tout notre défi. Voilà pourquoi nous sommes là. Voilà pourquoi démocrates, écologistes, républicains se rassemblent autour d’un même projet pour agir au service des Français, pour que la France reste la France, pour que la France demeure cette nation », a martelé Emmanuel Macron. Et le moins que l’on puisse dire est que les mots « Pour que la France reste la France » ne sont pas nouveaux dans la sphère politique.

Ciotti, Zemmour ou encore le PS l’ont employé avant lui

Le slogan avait précédemment été utilisé par les Républicains, en lettres majuscules sur leurs tracts promouvant l’organisation du Printemps des Républicains, en juin 2018. Plus tard, Eric Ciotti, alors député des Alpes-Maritimes, l’avait utilisé pour l’investiture du parti Les Républicains pour la présidentielle. Celui qui est désormais président des LR, était allé jusqu’à inscrire l’expression dans sa biographie sur le réseau social X (anciennement Twitter). Quelques mois plus tard, le fondateur du parti Reconquête, Eric Zemmour, l’avait reprise pour l’un de ses tracts de campagne.

Le Parti socialiste avait également adopté ce slogan au cours de la promotion de ses « universités de l’engagement », lancées en 2016 pour soutenir la campagne présidentielle.

Un choix des mots qui en dit long !

L’ambiguïté et la dérive politique jusqu’aux slogans de campagne : quand l’original et la copie se confondent, impossible de distinguer #Ciotti et #Zemmourpic.twitter.com/TJ8z0h9Dpv— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) March 15, 2022

Acte II de la réforme du marché du travail et baisse d’impôts

Macron a aussi annoncé l’adaptation des dispositifs sociaux et fiscaux pour engager une « dynamique salariale », ainsi qu’un « acte II de la réforme du marché du travail » avec des « règles plus sévères » en cas de refus d’une offre d’emploi et un « meilleur accompagnement » des chômeurs. « Il y a une France de l’angle mort, la France des classes moyennes, tous nos compatriotes qui gagnent trop pour être aidés. Mais ce sont elles qui tiennent le pays. Je souhaite qu’on gagne mieux sa vie par le travail », a-t-il clamé, ajoutant vouloir que les fonctionnaires soient davantage rémunérés « au mérite ».

Au sujet de l’innovation et des technologies, il a indiqué qu’il met fin aux « normes inutiles »« Je demande au Gouvernement de supprimer des normes, réduire les délais, augmenter les seuils de déclenchement d’obligations », a-t-il expliqué. Il a aussi prévu 2 milliards de baisse d’impôts pour les ménages en 2025, mais aussi de « tailler dans le vif des dépenses inutiles ».

« Maîtriser les prix » et régulariser les médecins étrangers

Interrogé sur l’inflation, Macron a assuré « tout faire pour retrouver la maîtrise des prix »« Il faut un prix juste pour nos agriculteurs, et nous serons très loin de l’inflation de l’année précédente (…). Le Gouvernement va apporter un texte qui, grâce à ce qu’on a négocié avec l’Europe, va nous permettre de ne plus avoir la volatilité qu’on avait connue pendant la crise liée à la guerre en Ukraine », a-t-il continué.

Du côté de la santé, le chef d’État a annoncé maintenir le plafond de la franchise médicale de 50 euros par an pour les patients atteints de maladies chroniques et a estimé que de la faire passer de 50 centimes à 1 euro sur les médicaments était une « bonne mesure ». A propos des déserts médicaux, il a aussi exprimé la volonté de « prendre des solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux »« Il faut dégager du temps aux médecins pour qu’ils puissent mieux travailler et voir plus de patients. Il faut également régulariser les médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins et que nous laissons dans une précarité administrative », a-t-il poursuivi.

Développer le leasing à l’automobile écologique

En outre, Macron s’est exprimé sur le dossier de l’écologie« Nous allons accroître l’accompagnement de nos agriculteurs pour améliorer leur pratique en matière d’écologie. Accompagner les Français avec les transports en commun, développer le leasing à l’automobile électrique. Nous allons faire une France écologique plus juste. » Pour justifier la raison pour laquelle il ne fera pas « d’annonce miracle » sur l’environnement et le climat, il a défendu son bilan des dernières années : « J’ai pris la décision de faire une nation plus forte et plus décarbonée. Durant mon quinquennat précédent, on est revenus sur la trajectoire des accords de Paris. Alors même qu’on a commencé à réindustrialiser le pays. Les résultats des six dernières années sont bons. Maintenant, il faut territorialiser nos résultats, et travailler avec les élus. »

Pour l’information de Macron, l’instruction civique est déjà au programme de l’école élémentaire…