France 3 défend la liberté d’insulter la France et les Français

« La journaliste Nassira El Moaddem  cyberharcelée après sa prise de position sur internet » : la France est un « pays de racistes dégénérés«  »…

Texte écrit par Noëlle Hamez, journaliste pour les rédactions de France 3 Régions et produit de l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA).

Depuis plusieurs jours, la journaliste d’Arrêt sur images et formatrice à l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, Nassira El Moaddem, est la cible d’une déferlante raciste.

[Elle entre dans la profession comme stagiaire au magazine L’Etudiant, au service de presse de RFI et sur Public Sénat pour l’émission politique Déshabillons-les. Par quelle filière a-t-elle accédé en 2003 à Sciences-Po Grenoble, elle ne le précise pas. Elle étudie pendant quatre ans, se spécialisant dans les sujets liés aux mondes arabe, turc (dont un séjour académique Erasmus à l’université Galatasaray d’Istanbul où elle apprend le turc) et iranien. Est-elle radicalisée ?] En 2008, elle rejoint l’équipe du Bondy Blog où elle écrit ses premiers papiers. En 2009, En 2009, elle effectue un stage à la rédaction de Mediapart, site révolutionnaire trotskiste.

Depuis le 30 avril, la journaliste d’Arrêt sur images [émission produite à l’origine Carrere group, reconnu coupable de présentation de comptes inexacts et de diffusion d’informations mensongères et liquidé, puis site d’extrême gauche accusé de parti pris politique et de discours prescriptifs], et militante [décoloniale], Nassira El Moaddem, ancienne étudiante de l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, où elle a donné des cours, et ancienne rédactrice-en-chef du Bondy Blog, subit une vague de cyberharcèlement sans précédent [Les insultés n’ont pas de droit de réponse].

La journaliste est victime de propos haineux, racistes, insultants, appelant pour beaucoup au viol ou proférant des menaces de mort à son encontre [assure la jounaliste militante: sa consoeur évoque de la haine.

En réaction à cet acharnement [sic] – la journaliste affiche des captures d’écran montrant que des messages haineux arrivent à intervalle régulier de 5 minutes – de nombreux collègues, confrères, consœurs et syndicats [tous marqués à la gauche extrême, voire révolutionnaire] de journalistes (MediapartBastaLibérationLe Canard enchaînéRefletsVertNumeramaStreetPressUrbania, Ajar, AJL, SNJ-CGT…) ont pris la parole pour rééquilibrer les réactions et lui apporter leur soutien.

Un post publié sur X (anciennement Twitter)

Tout part d’une publication que Nassira El Moaddem a partagé[e] sur X (ex-Twitter) le 30 avril. Réagissant à un article de RMC Sport, la journaliste écrit : « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte« . L’article en question concerne la décision de Vincent Nolorgues, président de la Ligue de football amateur, de durcir [interdire] le port de collants et de casques dans les clubs de foot amateurs [Pour information, l’application de l’ « awra », est contraire aux lois de la République laïque, ce que la journaliste de FR3 ne prend pas la peine d’expliquer : chacun son biais…].

Des vêtements qui « ne sauraient être portés avec des signes ostensibles, visibles d’appartenance, tels qu’interdits par nos statuts » écrit le président dans un courrier daté du 27 février, que nos confrères et consœurs de RMC se sont procuré·es. [Portée sur les jugements, la journaliste neutre et indépendante, mais pratiquante de l’écriture inclusive, de service public n’en porte aucun sur les insultes de sa camarade à la France et aux Français].

24 heures plus tard, la polémique gonflait déjà. Sous la publication de Nassira El Moaddem, des dizaines de commentaires lui incombent [??] de rentrer « chez elle, la connotation raciste à peine sous-entendue [xénophobie et racisme ne sont pourtant pas équivalents, pas plus que incomber et imposer]. « Dehors, ingrate« , « Bon vent l’islamiste…« , « Mais retourne dans le pays que tu as fui et fais ce que tu veux là-bas« , ordonnent certains commentaire[s] à la native de Romorantin, petite ville du Loir-et-Cher à laquelle elle a consacré un livre [Sans se sentir française].

D’un député RN à l’antenne de Cyril Hanouna

Mais ce qui a vraisemblablement mis le feu aux poudres demeure l’entretien de Julien Odoul, député RN de l’Yonne invité sur le plateau de Jean-Marc Morandini (CNews) le 1er mai. Une prise de parole qui, selon la journaliste, a initié cette « campagne de harcèlement » [ses propres insultes auraient, à l’en croire, glissé sur les internautes outragés].

Un passage de l’émission a en particulier été relayé et montre le député de l’Yonne qui déclare : « Elle est payée chaque année par l’argent des Français; c’est intolérable qu’elle traite notre pays, notre peuple, de raciste. Donc si elle n’est pas contente qu’elle se casse. » [Il aurait pu l’appeler à dégager, slogan de gauche.]

Le lendemain, l’élu se fend également d’un post sur X dans lequel il s’offusque [s’indigne ?] « qu’une journaliste vomisse à ce point sur notre pays en se victimisant« , faisant le parallèle entre Nassira El Moaddem et « le mode opératoire des islamistes du CCIF. » [Les dégénérés ont un vocabulaire convenable…]

La demande est relayée jusque dans les lignes du JDD, appartenant comme CNews au milliardaire Vincent Bolloré [Propriétaire de la CMA-CGM et du groupe BFM, Rodolphe Saadé est-il un milliardaire fréquentable ?], et sur le plateau de TPMP animé par Cyril Hanouna, également au main [aux mains !] de l’industriel. « Nassira El Moaddem doit-être elle suspendue de Radio France ?« , demande l’animateur vedette, qui semble ignorer que la journaliste ne travaille pas pour le service public [il n’ignore pas l’orthographe].

Julien Odoul appelle également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, à suspendre la journaliste. En effet, Nassira a indiqué dans sa biographie X avoir dans le passé travaillé pour le service public, lors d’une émission sur France Inter.

« Je n’ai jamais vécu aux crochets de la politique »

Dans un long fil de publications, Nassira El Moaddem réagit à son tour aux attaques qu’elle subit [n’a-t-elle pas un peu cherché les coups ?] et répond aux invectives [sic] du député RN : « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, mes parents m’ont enseigné l’importance du travail et de l’effort et je n’ai, moi, jamais vécu aux crochets de la politique. » [En même temps, il n’est pas à la portée du premier venu de se faire élire…, ce que la journaliste bénéficiaire de l’ascenseur social français semble ignorer…]

La militante antiraciste [sic : anti-Blancs ?] fait ici référence à la comparution de Julien Odoul, qui sera jugé aux côtés de Marine Le Pen en septembre 2024 pour l’affaire des assistants parlementaires du FN [L’un comme l’autre est présumé innocent].

Un dossier datant de 2012, dans lequel les deux membres du RN sont suspectés d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour rémunérer les salariés du parti, encore nommé FN à l’époque [cette suspicion appliquée au MoDem a conduit à la relaxe, notamment de Bayrou].

Les réactions de Radio France

Au milieu de ces réactions, la direction de Radio France a publié un communiqué, dans lequel la médiatrice de France Inter écrit : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous comprenons votre réaction« , soulignant que Nassira El Moaddem a collaboré « ponctuellement » avec l’antenne pour deux séries d’été, en 2021 et 2022.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem.
La direction de France Inter éprouve le besoin de dégager sa responsabilité, quoi qu’en dise la régionaliste.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le [et au] cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem. • © Capture d’écran de Nassira El Moaddem

[Appel à la chasse aux sorcières] Une réaction trop passive, aux yeux de la journaliste, qui estime que « donner raison à l’extrême droite c’est creuser la tombe de tous« . Dans un nouveau post ce 2 mai, elle identifie [interpelle ?] la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, pour lui demander de réagir.

Ce que la directrice a finalement fait ce vendredi 3 mai, en lui apportant son soutien, qualifiant ces attaques racistes d' »inacceptables« .

Sollicitée pour évoquer de possibles recours judiciaires, Nassira El Mohaddem n’a pas, pour l’heure, donné suite.

Julien Odoul appelle également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, à suspendre la journaliste. En effet, Nassira a indiqué dans sa biographie X avoir dans le passé travaillé pour le service public, lors d’une émission sur France Inter.

La demande est relayée jusque dans les lignes du JDD, appartenant comme CNews au milliardaire Vincent Bolloré, et sur le plateau de TPMP animé par Cyril Hanouna, également au main de l’industriel. « Nassira El Moaddem doit-être elle suspendue de Radio France ?« , demande l’animateur vedette, qui semble ignorer que la journaliste ne travaille pas pour le service public.

« Je n’ai jamais vécu aux crochets de la politique »

Dans un long fil de publications, Nassira El Moaddem réagit à son tour aux attaques qu’elle subit et répond aux invectives du député RN : « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, mes parents m’ont enseigné l’importance du travail et de l’effort et je n’ai, moi, jamais vécu aux crochets de la politique. »

La militante antiraciste fait ici référence à la comparution de Julien Odoul, qui sera jugé aux côtés de Marine Le Pen en septembre 2024 pour l’affaire des assistants parlementaires du FN.

Un dossier datant de 2012, dans lequel les deux membres du RN sont suspectés d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour rémunérer les salariés du parti, encore nommé FN à l’époque.

Les réactions de Radio France

Au milieu de ces réactions, la direction de Radio France a publié un communiqué, dans lequel la médiatrice de France Inter écrit : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous comprenons votre réaction« , soulignant que Nassira El Moaddem a collaboré « ponctuellement » avec l’antenne pour deux séries d’été, en 2021 et 2022.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem. • © Capture d’écran de Nassira El Moaddem

Une réaction trop passive, aux yeux de la journaliste, qui estime que « donner raison à l’extrême droite c’est creuser la tombe de tous« . Dans un nouveau post ce 2 mai, elle identifie la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, pour lui demander de réagir.

Ce que la directrice a finalement fait ce vendredi 3 mai, en lui apportant son soutien, qualifiant ces attaques racistes d' »inacceptables« .

Sollicitée pour évoquer de possibles recours judiciaires, Nassira El Mohaddem n’a pas, pour l’heure, donné suite à notre message.

Reste qu’il faut rappeler à la journaliste illettrée de FR3 que les insultes de Mme El Moaddem font l’objet de deux plaintes : lien PaSiDupes

Une tribune de 56 courageux artistes, en soutien à Gérard Depardieu, au risque d’être blacklistés par la gauche morale

«Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui», écrivent les signataires

« N’effacez pas Gérard Depardieu », exhortent des personnalités de droite comme de gauche, Nathalie Baye, Nadine Trintignant, Benoît Poelvoorde, Charlotte Rampling, Pierre Richard, Josée Dayan, Jean-Marie Rouart ou Carla Bruni… Une cinquantaine d’artistes a signé cette tribune dans Le Figaro et mise en ligne ce lundi soir, pour dénoncer le « torrent de haine qui se déverse » sur Gérard Depardieu.

« Nous ne souhaitons pas entrer dans la polémique, et laissons la Justice faire son travail », écrivent en préambule ces artistes, écrivains et producteurs de cinéma. Gérard Depardieu est mis en examen à la suite d’une des deux plaintes pour viol et agression sexuelle dont il fait l’objet en France, mais il réfute ces accusations.

« Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l’amalgame le plus complet et au mépris d’une présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est », poursuit le texte.

Ce n’est pas la première fois que des personnalités prennent la défense de l’acteur. Avant cette tribune, des membres de sa famille dont sa fille Julie Depardieu ont signé une tribune publiée par le Journal du dimanche (JDD), le 17 décembre.

L’émission «Complément d’enquête» présente des extraits de rushes d’un film de Yann Moix qui font entendre que Gérard Depardieu aurait tenu des propos grossiers à caractère sexuel au sujet d’une petite fille, suscitant une très vive polémique parmi les féministes radicales, bien qu’elle n’ait rien pu entendre.

Le président Macron – qui s’est déclaré « grand admirateur de Gérard Depardieu » – a dénoncé une «  chasse à l’homme » contre l’acteur. Il a laissé entendre que la séquence avait pu être modifiée au montage et que sa ministre de la cancel culture, Rima Abdul Malak, n’a pas été bien inspirée en y participant lorsqu’elle annonça le retrait de sa Légion d’honneur, en dépit du principe de présomption d’innocence.

Les 56 ont fait preuve de courage, car ils n’ont pas craint d’être ostracisés par la gauche totalitaire qui porte les siens au pinnacle, mais exclut les résistants à la bien-pensance féministe, LGBTQI+ et wokiste, faussement inclusives. Un nombre équivalent a renoncé à signer, craignant pour leurs carrière et se soumettant aux consignes de leurs agents…

Parmi les foireux, Benoît Magimel, pour la jeune génération, et pour les « boomers », Catherine Deneuve…

Condamnés,visés par des plaintes ou mis en examen et pourtant candidats investis par la majorité

Prise de vitesse, la Justice n’a pas encore statué…

Le coach d’ « Ensemble! » a quasiment bouclé sa liste des sélectionnés pour les législatives de juin: 548 circonscriptions sur les 577 sont enfin pourvues par la confédération présidentielle. Et une grosse partie des candidats a même reçu ce mardi le soutien de Macron soi-même, lors d’une journée de formation.

« Battez-vous! », les a exhorté le chef de l’Etat à Aubervilliers, mais quelques visages sur la photo de famille ont stupéfait. Ici et là apparaissent des candidats investis qui sont déjà inquiétés par la justice, accusés, mises en examen… Ou pire, déjà condamnés.

Deux députés déjà condamnés

Le cas le plus marquant pour un quinquennat qui a voulu mettre la lutte contre les violences faites aux femmes en priorité est probablement celui du prétendant à la 4e circonscription de Dordogne. Le 4 septembre 2020, Jérôme Peyrat a été condamné à 3.000 euros d’amende avec sursis pour violences conjugales sur son ex-compagne. La victime a expliqué avoir été frappée avant de subir une tentative d’étranglement de la part du conseiller à l’Elysée au moment des faits, après une dispute dans leur véhicule. Ces violences avaient occasionné 14 jours d’ITT à son ex-compagne.

La sanction n’a pas empêché le maire de La Roque-Gageac d’être promu dans LREM. Malgré sa démission en janvier 2020 de son poste à l’Élysée, l’élu a été nommé un an plus tard conseiller politique à la délégation générale du parti présidentiel. Avant d’être réinvesti pour les législatives de juin.

Le député se prévaut de ce que sa condamnation était un sursis et que son accusatrice avait été condamnée à 800€ d’amende pour des appels téléphoniques et messages malveillants. Selon lui, ces accusations sont une instrumentalisation politique par la France Insoumise qui veut faire l’amalgame avec les accusations visant l’ex-candidat Taha Bouhafs.

Sira Sylla, députée de Seine-Maritime fait, elle aussi, l’objet d’une condamnation. En janvier 2021, le conseil des prud’hommes de Paris a fait part de cette décision pour non-respect du temps de travail, licenciement sans cause réelle et sérieuse, et harcèlement moral sur une collaboratrice. La députée candidate à sa réelection dans la 4e circonscription a fait appel.

La quadragénaire était à nouveau en procès ce mercredi pour de nouveaux faits de harcèlement. Le plaignant, Charles M., 24 ans, en arrêt maladie depuis septembre 2021 pour cause de dépression, l’accuse de brimades, de sanctions, de sollicitations à toute heure et de charge de travail démesurée. La députée, en campagne pour sa réélection, n’était pas à l’audience, mais en déplacement sur le terrain.

La députée dément ces accusations. « Une description marécageuse où l’on tente de faire passer Sira Sylla pour une députée hors sol dans ses rapports avec ses collaborateurs », défend son avocate.

Deux députées visées par des plaintes pour harcèlement

Après la nouvelle plainte à l’encontre de Sira Sylla, réinvestie par la majorité dans la 4e circonscription de Seine-Maritime, vient celle d‘Anne-France Brunet. L’élue de Loire-Atlantique est visée par une plainte pour violences et harcèlement. Elle a été déposée par une ex-assistante parlementaire qui a décrit un quotidien infernal aux côtés de la députée. Malgré les « coups », les « humiliations en public », les « violences » telles que des « écrasements de pieds » révélés samedi 7 mai, la députée a été réinvestie par la macronie dès le lendemain et estime que les faits qui lui sont reprochés n’ont jamais existé. 

Enfin, Laetitia Avia est toujours visée depuis l’été 2020 par une enquête pour “harcèlement moral” après les plaintes de cinq anciens collaborateurs à l’Assemblée. Harcèlements, abus de pouvoir, moqueries sur le physique et les vêtements de militantes ou d’une élue, propos à connotation sexiste, homophobe et raciste n’ont pas eu de prise sur sa candidature à son renouvellement à Paris, adoubée par la Macronie.

Interrogée à l’issue de la journée de formation à Aubervilliers, la députée a nié être au courant de ces cinq plaintes, comme le montre Le HuffPost dans une vidéo (à retrouver en entier ici).

Deux poids lourds mis en examen dans des affaires financières

Thierry Solère, conseiller politique d’Emmanuel Macron et député sortant des Hauts-de-Seine, est au cœur de différentes affaires judiciaires. L’ex-républicain est mis en examen pour plusieurs motifs, dont « détournement de fonds publics », « trafic d’influence passif » et « emploi fictif ». En juillet 2018, il écope d’une garde à vue de 37 heures et est libéré sur avis médical. En 2019, il totalise treize chefs d’accusation.

Dernière affaire en date: sa belle-mère est soupçonnée d’avoir occupé un emploi fictif à l’Assemblée nationale entre 2015 et 2016. Le député est mis en examen pour cinq nouvelles infractions en février 2022. Le cabinet Deloitte, qui l’a employé entre 2011 et 2012 en lui versant 20.000 euros d’honoraires, subit le même sort en avril, pour « trafic d’influence actif ».

Ce qui n’empêche pas le conseiller macronard, qui balaie toutes les accusations, de briguer un nouveau mandant dans la 9e circonscription du 92.

Ancien membre des Républicains également, Eric Woerth, qui a rallié la macronie avant le premier tour est, lui, soupçonné d’avoir accordé une aide fiscale à Bernard Tapie dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais. Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a bénéficié d’un non-lieu prononcé par le ministère public près la Cour de Justice de la République. Et il rempile dans l’Oise pour la campagne des législatives.

Une élue épinglée pour ses notes de frais

Elle avait fait une proposition de loi pour supprimer les tickets de caisse pour tout achat inférieur à 30 euros. La députée Patricia Mirallès est désormais dans le viseur de révélations publiées par Mediapart, qui l’épingle pour sa gestion des notes de frais.

L’élue de Montpellier, candidate dans la 1ère circonscription de l’Hérault sous la bannière « Ensemble! », aurait selon nos confrères utilisé son enveloppe mensuelle de frais de mandat pour des dépenses personnelles. Telles qu’une facture informatique de 1198,80 euros pour sa fille et l’hébergement à l’hôtel de son conjoint lors d’un déplacement, pour un total de 352 euros. L’élue dément en bloc ces accusations et n’exclut pas la possibilité de porter plainte.

Un député LREM condamné pour violence physique

Un an de prison ferme pour le député El Guerrab. Il « n’a plus rien à faire en politique », réagit sa victime Boris Faure.Le député ex-LREM M’jid El Guerrab a été condamné jeudi à un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité pour avoir frappé Boris Faure, ancien responsable du Parti socialiste, à coup de casque, en août 2017.

Le tribunal a condamné M’jid El Guerrab à deux ans d’inéligibilité alors qu’il envisageait de se représenter aux législatives de 2022. « Qui pourrait imaginer que ce député qui m’a laissé quasiment pour mort il y a cinq ans soit encore en course pour les législatives ? Il aurait dû être débranché il y a longtemps. Il n’est que temps de le faire, estime la victime. Or, jusque là, Renaissance (nouveau nom de LREM) n’avait pas investi de candidat face à lui dans sa circonscription.

Un ministre candidat accusé de viol

À deux reprises, Gérald Darmanin a été accusé d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Aux deux femmes, il aurait promis, d’après leurs récits, d’intervenir en leur faveur, la première pour sa condamnation judiciaire, la seconde pour sa demande de logement. Le premier dossier pour « viol » a été relancé par la justice en 2020 après une nouvelle plainte. Le parquet de Paris a requis un non-lieu par réquisitoire définitif en janvier dernier. Tandis que le second pour « abus de faiblesse » a été classé sans suite en 2018.

Aujourd’hui, le futur ex-ministre de l’Intérieur – qui a toujours dénoncé « des accusations calomnieuses » et dont la nomination au gouvernement avait désespéré de nombreuses associations et militantes féministes – est candidat dans la 10e circonscription du Nord.

Et ils ont tous signé la nouvelle charte de déontologie voulue par Macron: lien PaSiDupes

Agnès Buzyn, mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui »

La Cour de Justice de la République doit convoquer d’autres membres du gouvernement.

C’est une première judiciaire concernant la gestion gouvernementale de l’épidémie de Covid-19: plusieurs collectifs ont déposé des plaintes. L’ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a été mise en examen vendredi 10 septembre pour « mise en danger de la vie d’autrui » à l’issue de son audition par des magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), qui enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19, a-t-on appris du Parquet général de la CJR.

Ainsi le collectif des « Stylos rouges » a-t-il déposé plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » contre le ministre de l’Education nationale. Jean-Michel Blanquer est accusé de « ne pas protéger les personnels en contact avec les enfants » qui « répandent le virus » de la Covid-19. Ils mettent en doute la réalité des commandes des moyens de protection des soignants dans un contexte de covid-19 et exigent des preuves.

Comme Edouard Philippe, son prédécesseur à Matignon, Jean Castex est visé par une plainte devant la Cour de Justice de la République (CJR) par le collectif Victimes Coronavirus France, qui réunit 200 personnes, pour sa gestion controversée de l’épidémie.

Le Parquet de Paris, qui a reçu plusieurs dizaines de plaintes ciblant parfois des responsables de l’administration, a ouvert le 9 juin une vaste enquête préliminaire, notamment pour « homicides involontaires » ou « mise en danger de la vie d’autrui ». Au 31 août, il avait reçu 170 plaintes, dont quatre ont donné lieu à des enquêtes distinctes visant des Ehpad de la capitale.

Trois médecins qui avaient déposé plainte contre des ministres vont être entendus. La CJR a entendu mercredi trois médecins qui ont déposé plainte contre les ministres Olivier Véran, Agnès Buzyn et Edouard Philippe pour leur gestion de la crise de la Covid-19.

Membres du collectif C19, ils ont eté auditionnés devant l’instance qui juge les membres du gouvernement. Ils sont les premières parties civiles depuis le déferlement de procédures mi-mars, pour atteindre 90 plaintes en juillet.

Buzyn, première ministre auditionnée

Agnès Buzyn était arrivée peu avant 9 heures à la CJR, seule habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leurs fonctions, qui enquête sur la gestion de l’épidémie depuis juillet 2020.

« Aujourd’hui, c’est une excellente opportunité pour moi de m’expliquer et de rétablir la vérité des faits. Je ne laisserai pas salir l’action du gouvernement, mon action en tant que ministre, alors que nous avons fait tant pour préparer notre pays à une crise sanitaire mondiale qui, je le rappelle, dure encore », avait-elle déclaré alors à la nuée de journalistes présente sur place, accompagnée de son avocat Me Eric Dezeuze.

A l’issue de son audition, Mme Buzyn pouvait soit être mise en examen, soit ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté, si elle parvenait à convaincre les juges qu’il n’existait pas suffisamment d’indices graves ou concordants qui puissent être retenus contre elle.

La mise en examen de Mme Buzyn est la première dans ce vaste dossier consacré à la manière – critiquée encore aujourd’hui – dont les autorités françaises ont anticipé puis géré quotidiennement l’épidémie de Covid-19 qui a fait au moins 115.000 morts dans le pays, selon Santé publique France.

Au tout début 2020, Mme Buzyn occupait un rôle central, à la tête du ministère de la santé (mai 2017 – février 2020). Alors que le monde commençait à prendre peur après les informations alarmantes venant de Wuhan, en Chine, celle qui est hématologue de formation avait pris la parole à l’Elysée le 24 janvier 2020 pour dire : « les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles ». Avant de préciser que cette analyse pouvait « évoluer ». Mi-février, elle était remplacée par Olivier Véran, suite à sa décision de quitter le gouvernement pour briguer la mairie de Paris. Un choix considéré comme un abandon de poste.

Mais quelques jours après sa défaite électorale, alors que la France se confinait, elle provoquait un tollé en disant dans Le Monde du 17 mars 2020 : « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous »« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade », avait-elle encore dit au Monde, au sujet du processus électoral.

Des propos réitérés en juin 2020 devant la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire : elle avait indiqué avoir alerté l’Elysée et Matignon en janvier sur le « danger » potentiel du coronavirus.

Depuis, la CJR, seule institution habilitée à juger des ministres en exercice, a reçu de nombreuses plaintes liées à la Covid-19, « 14.500 », selon le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, mercredi.

Manque d’équipements de protection pour les soignants et pour la population, errements sur la nécessité ou non de porter des masques, etc. Neuf de ces plaintes ont été jugées recevables par la commission des requêtes de la CJR, qui fait office de filtre, et ont permis l’ouverture d’une enquête en juillet 2020.

Depuis, d’autres plaintes ont été jugées recevables et jointes à l’enquête, tandis que des perquisitions ont été menées mi-octobre 2020 par les enquêteurs de l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) et de l’Oclciff (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales).

Auditions à venir

Ces perquisitions ont visé les domiciles et bureaux de plusieurs membres du gouvernement: le ministre de la Santé Olivier Véran, l’ex-premier ministre Edouard Philippe, Mme Buzyn et d’une autre ancienne membre du gouvernement, Sibeth Ndiaye, mais aussi du directeur général de la santé, Jérôme Salomon, et de la directrice générale de Santé publique France, Geneviève Chêne.

La commission d’instruction de la CJR a ouvert son enquête sur l’infraction « d’abstention de combattre un sinistre ».

Ce développement majeur pourrait être suivi par d’autres convocations visant des membres actuels ou passés de l’exécutif, parmi lesquels Olivier Véran ou Edouard Philippe, et avoir d’importantes conséquences politiques pour la majorité alors que Macron pourrait briguer sa réélection au printemps 2022.

Interrogé jeudi sur la convocation d’Agnès Buzyn, Jean Castex a répondu qu’« un chef de gouvernement ne peut pas commenter un processus judiciaire en cours »« Il faut à tout prix éviter (…) que la paralysie guette l’action des pouvoirs publics au moment ou au contraire on a besoin des décisions pour faire face à des crises », a cependant ajouté le premier ministre, considérant que A. Buzyn « a pris les décisions que les circonstances lui commandaient de prendre ».

Covid: des milliers plaintes contre la gestion de crise du gouvernement

Une confirmation de François Molins, procureur général près la Cour de cassation

Cette vague de plaintes est un « phénomène nouveau certainement dû au développement des modes de communication et d’Internet, » estime François Molins.

“Il y a des milliers de plaintes qui arrivent” à la Cour de justice de la République concernant la gestion par le gouvernement de la crise de la Covid-19, a déclaré François Molins, procureur général près la Cour de cassation.

“C’est un phénomène qui est nouveau, certainement dû au développement des modes de communication et d’Internet, qui affecte la Cour de justice de la République (CJR). Effectivement il y a des milliers de plaintes qui arrivent”, a déclaré François Molins dans un entretien diffusé dimanche sur LCI à 20h30.

La commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à poursuivre et juger premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat pour les crimes et délits commis “dans l’exercice de leurs fonctions”, examine ensuite leur recevabilité.

Le même “phénomène” au pôle santé publique

“Le même phénomène [de plaintes massives] existe au niveau du pôle santé publique (du tribunal judiciaire) de Paris (…) C’est un phénomène qui concerne la problématique dans son ensemble: le volet droit commun ou le volet ministériel”, a-t-il ajouté.

François Molins, ancien procureur de la République de Paris, a souligné “un problème de fond” qui touche la Cour de justice de la République (CJR).

“On sait qu’il y a un certain nombre de projets de réforme qui concernent la Cour de justice de la République. Je pense que s’il y a un problème là-dessus, il faut que le modèle évolue. Il y a un certain nombre de défauts structurels qui affectent aujourd’hui cette procédure, c’est à la volonté nationale de s’en saisir” a-t-il développé.

Une instruction déjà en cours concernant Philippe, Buzyn et Véran

La CJR, juridiction d’exception mi-politique, mi-judiciaire, souvent placée sous le feu des critiques, mène actuellement une instruction depuis juillet 2020 concernant l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran, pour la gestion de Covid-19. 

Un collectif d’enseignants a par ailleurs déposé devant elle en mars une plainte pour “mise en danger de la vie d’autrui” contre le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, accusé de “ne pas protéger les personnels en contact avec les enfants”, qui “répandent le virus” de la covid-19.

En novembre 2020, la CJR avait jugé irrecevable la plainte d’une association de victimes de la covid-19 contre le premier ministre Jean Castex.

Le 16 juillet, elle a mis en examen, pour prise illégale d’intérêts, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, ce qu’il nie.