Vers une baisse du seuil du référendum d’initiative partagée?

Macron s’attaque à la Constitution: IVG, RIP et bientôt le nombre de mandats du président ?

A l’occasion du 65e anniversaire de la Constitution de la Ve République, Macron a fait plusieurs annonces ce mercredi 4 octobre dans une lettre datée de vendredi et reçue dimanche soir par les chefs des partis représentés à l’Assemblée. Il a notamment annoncé qu’il souhaite une « simplification » du recours au référendum d’initiative partagée, ainsi qu’une inscription de l’IVG dans le texte, tout en temporisant concernant une réforme du texte: « On ne révise pas la Constitution sous le coup de l’émotion ».

Dans son courrier, Macron a convié à une nouvelle réunion à Saint-Denis (93), le 17 novembre, et pour leur proposer d’élargir le champ du référendum aux « questions de société ». 

« Nos réflexions sur les pistes d’évolution du référendum devront également être poursuivies », écrit dans un premier temps le chef de l’Etat avant de préciser : « Il s’agirait à la fois de saisir des projets de loi relevant de questions dites + sociétales + comme la fin de vie parfois évoquée, mais également de réformes plus larges touchant plusieurs aspects intriqués entre eux, comme c’est le cas des questions migratoires qui relèvent de sujets régaliens, économiques, sociaux ou même diplomatiques ».

Cela impliquerait de modifier la Constitution à son article 11 qui évoluerait en profondeur.

Macron propose également d’abaisser à un million d’électeurs le seuil pour permettre l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP), contre près de 5 millions actuellement.

Il suggère d’abaisser également le nombre de parlementaires requis (93 contre 185) et de « donner aussi aux citoyens la possibilité de prendre l’initiative » de ce RIP, « alors qu’aujourd’hui seuls les parlementaires peuvent lancer la procédure ». Introduit dans une réforme constitutionnelle en 2008, aucun RIP n’a pour l’heure abouti.

L’environnement et la justice sociale à la trappe ?

Dans la suite de la dernière rencontre, « j’ai souhaité confier une mission relative à la décentralisation à l’ancien ministre et député Eric Woerth afin de formuler des pistes de réformes qui pourraient répondre aux objectifs partagés ensemble (simplifier, clarifier, rendre plus efficace et restaurer la confiance de nos concitoyens », annonce également le président.

Dernier point de réflexion mis en avant par le chef de l’Etat, le cas de « la Corse, la Nouvelle-Calédonie et plus globalement les outre-mer ». « Au-delà de ces territoires, des évolutions plus générales pourraient apparaître souhaitables, dans une logique de plus grande différenciation », écrit-il.

« Les questions environnementales et de justice sociale ne sont toujours pas à l’ordre du jour. C’est assez hallucinant en vrai #Déconnexion », a réagi sur Twitter la patronne d’EELV, Marine Tondelier.

Les chefs de parti viennent d’être à nouveau invités par le Président de la République à une réunion à Saint-Denis le 17 novembre prochain.

Le questions environnementales et de justice sociale ne sont toujours pas à l’ordre du jour.

C’est assez hallucinant en vrai #Déconnexion— Marine Tondelier (@marinetondelier) November 5, 2023

Autonomie corse: le président de Bretagne veut « la même chose » pour sa région

Macron engage le processus de fédéralisation de la France

« Il n’y a pas des élus matures et responsables d’un côté qui peuvent avoir des droits d’agir au quotidien pour leurs habitants et d’autres élus qui vont rester dans un centralisme passéiste », a déclaré Loïg Chesnais-Giarard lors d’un point presse.

« J’entends que le président de la République parle de plus de liberté, d’autonomie pour la Corse, pour agir dans des domaines importants comme le logement, les langues ou d’autres sujets, eh bien nous demandons la même chose », a-t-il déclaré lors d’un point presse en clôture du congrès des Régions de France.

« Plus forte décentralisation »

« Il n’y a pas des élus matures et responsables d’un côté qui peuvent avoir des droits d’agir au quotidien pour leurs habitants et d’autres élus qui vont rester dans un centralisme passéiste », a insisté Loïg Chesnais-Girard, ex-salarié au Crédit lyonnais et ex-socialiste (opposé en avril 2022 aux négociations entre le Parti socialiste d’Olivier Faure et La France insoumise de Mélenchon), qui a profité de la venue de la première ministre Elisabeth Borne pour lui remettre un rapport trans-partisan détaillant ses souhaits pour « une plus forte décentralisation« .

A ses côtés, la présidente d’Occitanie, Carole Delga a dit accueillir « plutôt positivement mais prudemment » cette « ouverture » du chef de l’Etat, resté jusqu’ici « assez hermétique sur la question ». « Je suis certaine que cette ouverture pour la Corse sera bénéfique aussi pour les territoires d’outre-mer, la Bretagne ou d’autres régions« , a-t-elle ajouté.

Les socialistes appellent les députés à voter le repas à 1 € pour tous les étudiants

Nos sans-abri en rêvent, les chouinards l’ont obtenu

Les démagos flattent les étudiants fantômes et abandonnent les travailleurs naufragés de la vie

A la rentrée 2022, 56% des étudiants avouaient avoir renoncé à un repas pour des raisons financières. Si la crise sanitaire de 2020 a permis la mise en lumière de la précarité étudiante, celle-ci ne date pas de 3 ans. Des lieux associatifs, comme des épiceries sociales et solidaires gérées par et pour des étudiants existent depuis plus de 10 ans. Elles sont aujourd’hui complétées par des distributions alimentaires.

Le développement de ces dispositifs de solidarité, aujourd’hui vitaux pour de trop nombreux étudiants, met en lumière les carences de notre système d’enseignement supérieur. Précarité alimentaire, santé mentale, isolement représentent autant d’obstacles au bien vivre des étudiants.

En 2020, en pleine pandémie de coronavirus [et de politique du « quoi qu’il en coûte » (au contribuable)], le gouvernement a proposé le repas à 1 euro dans tous les restaurants universitaires. Ce dispositif est, depuis la rentrée 2022, et sur demande. Ceci nous semble insuffisant [!].

Insuffisant parce qu’en France, le système de bourses est désuet. Désuet dans les montants des bourses, désuet dans le public qu’il cible et désuet dans ses modalités de fonctionnement et de ses effets de seuils.

Insuffisant parce que les étudiants sont toujours aussi nombreux aux distributions organisées par les associations. Ce phénomène devrait interpeller le gouvernement sur leur état de précarité généralisé.

L’incapacité de trop nombreux étudiants à manger à leur faim est la première des urgences.

C’est pourquoi, le 9 février, à l’occasion de la niche parlementaire du groupe socialistes et apparentés, nous défendrons le repas à 1 euro pour tous les étudiants. Si cette proposition de loi a vocation à travailler précisément sur une urgence, celle de la précarité alimentaire, elle s’inscrit dans une vision plus globale.

Minimum jeunesse – défendu depuis 2020 par les députés socialistes – réforme des bourses, investissement dans la rénovation et la construction de lieux de restauration et de logement gérés par les CROUS, investissement dans la rénovation des structures universitaires, lutte contre la précarité alimentaire représentent autant d’enjeux sur lesquels nous souhaitons nous investir.

Mais l’incapacité de trop nombreux étudiants à manger à leur faim est la première des urgences. Nous appelons l’ensemble des députés à soutenir cette proposition de loi visant à rétablir le repas à 1 euro pour tous les étudiants [fantômes ou non] le 9 février prochain. Cette génération oubliée [référence douteuse] qui fut sacrifiée durant la crise sanitaire [comme les personnes âgées ou l’ensemble des travailleurs actifs ] ne peut être mise de côté aujourd’hui.

Ce texte est co-signé par : Fatiha Keloua Hachi, députée de Seine-Saint-Denis ; Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale ; Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et premier secrétaire du Parti Socialiste ; Emma Rafowicz, présidente des jeunes socialistes ; Inaki Échaniz, député de Pyrénées-Atlantiques ; Claudia Rouaux, députée d’Ile et Vilaine ; Yan Chantrel, sénateur des Français de l’étranger ; Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ; Sébastien Vincini, président du conseil départemental de Haute-Garonne ; Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis ; Johanna Rolland, maire de Nantes ; Laurent Baron, maire du Pré-Saint-Gervais ; Dieunor Excellent, maire de Villetaneuse ; Clovis Cassan, maire des Ulis ; Magalie Thibault, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ; Paul Rogy, responsable des jeunes socialistes de Seine-Saint-Denis.

Les élus de Seine-Saint-Denis, des mendiants à temps plein, malgré une pluie de subventions et d’allocations depuis chaque niveau du millefeuille administratif et en dépit des installations d’entreprises (siège national de la SNCF,  Société du Grand Paris, Generali, Siemens, Veepee (ex-Vente-privee.com), Orange, EuropaCorp, Randstad, AFNOR, Publicis Groupe, Keolis, Veolia Propreté, Ubisoft, quelque 4000 collaborateurs du groupe SFR, Air France-KLM, …), d’infrastructures également pourvoyeuses d’emplois (Stade de France, le plus grand stade français, deux aéroports internationaux: Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Le Bourget : 1er aéroport d’affaires, deux parcs d’exposition d’exception, le Parc International des Expositions de Paris Nord Villepinte, qui accueille notamment le SIAL (Salon International de l’Alimentation), et
le Parc des Expositions Paris Le Bourget, qui accueille le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, le plus grand événement de sa catégorie au monde, ainsi que des services de l’Etat (Bobigny a le 2e tribunal de France après Paris), la Cour nationale du droit d’asile ou divers services du ministère du Budget et Comptes Publics (services centraux et déconcentrés de la DGFIP et la Direction générale des douanes et droits indirects, TRACFIN, ainsi que Banque de France. Outre le siège de la… CGT.

Le conseil régional d’Ile-de-France est implanté à Saint-Ouen, dont le maire, Karim Bouamrane, est PS depuis 2014 (porte-parole du parti socialiste, alors dirigé par Jean-Christophe Cambadélis), après avoir été élu communiste de la ville pendant 20 ans. Il est nommé secrétaire national à l’innovation en 2016. La même année, il est nommé porte-parole du parti, alors dirigé par Jean-Christophe Cambadélis. Ce CR siégeait à Paris VIIe, avant de se déplacer – décision socialiste – le 6 février 2018 dans le quartier des Docks de Saint-Ouen aux portes de Paris, en Seine-Saint-Denis, la mendiante…

Le futur Colisée Grand Paris, une salle de spectacles et d’événements sportifs (ouverture janvier 2024 et financée par la métropole du Grand Paris, de l’Etat, de la Région, du Département et de la commune), sera située à Tremblay-en-France, dans la zone du parc d’affaires Aerolians Paris, où Airbus helicopters et son partenaire logistique Daher, ont annonçé, il y a deux ans, la construction d’une usine de plus de 13.000 m². 

Des départements refusent de verser le RSA aux antivax privés d’emploi

Macron, décideur non- payeur.

Macron rappelle que toute personne sans ressource – en situation régulière ou non – a droit à une aide des… collectivités départementales, car assumer la charge financière du RSA n’est pas du devoir de l’empathique président humaniste…

Dans une lettre ouverte à Jean Castex, des présidents de département expliquent s’opposer au versement du RSA aux non-vaccinés privés d’emploi, renvoyant ainsi l’Etat à ses responsabilités.

« Qu’il assume jusqu’au bout »!

Les présidents socialistes de 15 départements ont écrit au Premier ministre Jean Castex pour protester contre l’éligibilité au RSA des salariés suspendus pour absence de pass sanitaire. « L’État prend une décision qui doit être assumée par d’autres », pestent les élus qui déplorent l’absence de concertation entre Paris et les collectivités territoriale. Estimant que ce versement incombe au « national », ils demandent à l’exécutif de revenir sur sa décision.

A la suite de cette requête, ils ont été « informés de la décision ministérielle relative au traitement des situations de suspension de contrat de travail en l’absence de pass sanitaire », précisent-ils. « Le versement de cette allocation devrait se faire sans prendre en compte les revenus des trois derniers mois des personnes, afin de les rendre d’emblée éligibles au RSA. »

Cependant, les élus expriment leur « désaccord sur cette décision » qui transforme le RSA, « dispositif de solidarité destiné aux personnes dans l’impossibilité d’avoir des revenus d’activité, en allocation chômage ou en exutoire de la politique sanitaire nationale« . Ils suggèrent qu’une telle allocation soit plutôt financée « via les cotisations sociales ou bien la solidarité nationale ».

Un minima social pour toute personne sans ressource

Démentant avoir mis en place un « dispositif nouveau » pour les personnels suspendus pour refus de se faire vacciner, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a décrété que « le droit commun s’applique » et qu’« une personne qui est sans ressource doit pouvoir bénéficier de la solidarité nationale, d’un soutien comme le RSA ou un autre minima social ». 

Mais, « le RSA étant un dispositif de compétence départementale (…), il n’est pas acceptable qu’une décision relative à sa gestion soit prise sans consultation avec les départements », martèlent les présidents PS des conseils départementaux de Loire-Atlantique, Gironde, Gers, Landes, Seine-Saint-Denis, Aude, Tarn, Nièvre, Lozère, Haute-Vienne, Pyrénées-Orientales, Ariège, Lot-et-Garonne, Côtes d’Armor et Haute-Garonne. 

« Cela aurait dû être anticipé en amont, quand le gouvernement a mis en place ce pass sanitaire, puis décidé que les tests deviendraient payants », juge Jean-Luc Gleyze, président socialiste de la Gironde.

Le nombre de personnes concernées devrait toutefois être minime, indique « une source proche du dossier » [anonymer un acteur politique est un abaissement au niveau de twitto], car peu de professions sont concernées par cette obligation vaccinale et beaucoup se sont fait vacciner.

De plus, certaines entreprises (mais lesquelles?) financent les tests de dépistage ou ont affecté les salariés concernés à des tâches où ils ne sont plus en contact avec le public. 

Le risque de contamination devient une loterie quotidienne.

Déserts médicaux : douze propositions inspirées d’initiatives locales

Les déserts administratifs attendent toujours un rapport

Il existe bien une ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et elle a un nom, Jacqueline Gourault, mais ce sont des sénateurs, Philippe Mouiller (LR) et Patricia Schillinger (RDPI, Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), ont remis mercredi leur rapport sur l’innovation territoriale face au défi que représentent les déserts médicaux pour les élus locaux. Ils développent 12 pistes de réflexion à l’attention des collectivités et de l’Etat, parmi lesquelles la nécessité d’un… débat national (un de plus) sur la liberté le fléchage des installations dem médecins.

Des dizaines de kilomètres pour une simple consultation chez le généraliste, de (très) longs mois d’attente avant de décrocher un rendez-vous chez un spécialiste comme un ophtalmologue, un cardiologue ou un gynécologue… Qu’ils soient généralistes ou spécialistes, les médecins et dentistes refusent en outre de prendre de nouveaux clients patients !

Le territoire national est parcouru de profondes inégalités face à l’offre de santé, ce sont les fameux « déserts médicaux », ces zones géographiques où le maillage médical se relâche jusqu’au délitement. Ce phénomène touche « souvent des espaces ruraux, mais aussi certaines villes moyennes ou des zones périurbaines », notent les sénateurs Philippe Mouiller (LR) et Patricia Schillinger (RDPI) dans un rapport réalisé pour la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, présenté ce mercredi 20 octobre. Et ils ne mentionnent pas ces territoires abandonnés de la République où les médecins et infirmiers ne s’aventurent plus, comme les pompiers, depuis qu’ils sont tombés aux mains des traficants de stupéfiants…

Medecin de campagne

« Pourquoi l’Etat, à qui incombe la responsabilité exclusive de la politique de la santé [santé dite publique], semble-t-il éprouver autant de difficultés à réduire les inégalités territoriales d’accès aux soins ? », interrogent les élus dans ce texte d’une quarantaine de pages baptisé : « Les collectivités à l’épreuve des déserts médicaux : l’innovation territoriale en action ». La question hante la Chambre Haute qui, au cours des quatre dernières années, a déjà produit deux rapports de ce type. L’intérêt de cette dernière publication en date est de s’appuyer sur les remontées du terrain : « Les élus locaux, on le sait, sont des inventeurs de solutions face aux carences de l’Etat », fait valoir la centriste (UDI-UC) Françoise Gatel, présidente de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales. Après de 6 mois d’enquête et 50 auditions, les sénateurs formulent 12 recommandations directement inspirées des initiatives lancées à l’échelon local pour lutter contre les difficultés d’accès aux soins.

Les principales propositions de mesures 

> Bâtir des centres de santé « partenariaux ». Les sénateurs pointent la nécessité d’une collaboration entre les élus locaux et les acteurs du monde médical (conseil départemental de l’ordre, syndicat…) durant l’élaboration de projets comme la construction de maisons de santé pluridisciplinaires. « Beaucoup d’élus construisent des murs, mais, à l’arrivée, la maison est vide parce qu’ils l’ont faite seuls, sans consulter les professionnels de santé », commente Françoise Gatel, qui semble minimiser la nécessité d’offrir des conditions attractives d’installation.

> Favoriser les liens entre les territoires et les facultés de médecine. La création d’antennes universitaires dans chaque département permettrait de faire le lien entre la formation – fût-ce de bas niveau – et la demande. Patricia Schillinger et Philippe Mouiller évoquent également la création d’un « label universitaire », en citant l’exemple de Fontainebleau qui a mis en place « une maison de santé pluriprofessionnelle universitaire ». Les médecins y ont un statut de maître de stage, et les universités partenaires s’engagent à y orienter leurs internes en médecine générale.

> Des dispositifs incitatifs pour favoriser l’installation de médecins. Pour attirer les praticiens, le rapport détaille plusieurs pistes, comme la distribution de bourses ou la mise en place d’un système de salariat piloté par les départements [à la charge du contribuable], et susceptible d’offrir un cadre attractif aux jeunes médecins « désireux de rechercher un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ». Il ne s’agit encore pas des banlieux difficiles à vivre, mais la Saône-et-Loire met déjà en œuvre depuis 2017 un projet de ce type. Certaines mesures pourraient être personnalisées : facilitation de l’accès au logement, à la scolarisation des enfants, dispositifs d’aides [à l’information?] pour permettre au conjoint de trouver plus facilement du travail dans le territoire d’installation, etc.

> Généraliser les contrats locaux de santé. Mis en place en 2009, le contrat local de santé (CLS) instaure un partenariat entre une Agence régionale de santé [si elles perdaient de leur morgue] et une intercommunalité. Il permet de définir un projet local de santé, selon les besoins du territoire ciblé en termes de soins, de prévention ou encore d’accompagnement médico-social. « Beaucoup de personnes entendues […] ont souligné le rôle essentiel joué par les CLS en tant qu’espaces de dialogue », relèvent les rapporteurs. Encore une fois pour les diseurs, avant que les faiseurs puissent passer à l’action.

> Lancer d’ici un an un débat national [ça manquait !] sur la « liberté » d’installation des médecins. Cette proposition, potentiellement la plus explosive, interroge la possibilité d’aménager « des mesures coercitives » pour aiguiller l’installation de médecins sur l’ensemble du territoire. L’idée revient régulièrement dans les discussions sur la désertification médicale. En 2019, un amendement au projet de loi Santé voulait intégrer un « stage obligatoire » de six mois dans les zones sous-dotées pour les étudiants en dernière année de médecine. A l’époque, la disposition avait suscité d’âpres débats. Débattre, c’est épuiser les énergies et enterrer les projets.

« Nous n’avons pas pris position dans ce rapport, mais je peux vous dire que 100 % des élus que nous avons vus en audition nous ont dit qu’il faut relancer la réflexion [travailker, reformater les esprits] autour de la liberté d’installation des médecins », commente Philippe Mouiller, qui évoque « un sujet brûlant, à poser sur la table à court terme ». « Et d’ailleurs, ajoute-t-il, sur la question des stages obligatoires, je peux vous dire que la volonté de la commission des affaires sociales est de déposer dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) un nouvel amendement en ce sens. » Pourquoi ne pas instaurer un classement de sortie et attribuer les postes au mérite? Sachant que les féministes recenseraient trop de « mâles blancs » dans les villes et les décoloniaux, trop de mécréants dans les banlieues…

> Renforcer le poids des élus locaux au conseil de surveillance de l’ARS. Alors que les agences de santé ont pour mission de réduire les inégalités territoriales, les sénateurs estiment qu’elles ne sont pas toujours à la hauteur de leur rôle de facilitatrice et d’accompagnement des élus locaux dans les projets qu’ils souhaitent mettre en place. Sans compter que la prévalence des sachants paralyse le système.

Pour résoudre les problèmes de communication, le rapport invite les agences à se doter d’une « direction opérationnelle dédiée aux relations avec les élus », voire à faire entrer ces derniers dans le pilotage des agences.

Le projet de loi « 4D », relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, intègre d’ailleurs une mesure en ce sens : la transformation du conseil de surveillance des Agences régionales de santé en conseil d’administration, coprésidé par le président du Conseil régional. « Le gouvernement n’est pas d’accord avec nous sur ce point, il va falloir qu’il bouge ! », avertit Françoise Gatel. Ce texte, adopté en première lecture au Sénat, doit encore passer devant les députés.

> La téléconsultation, une solution de dernier recours. Bien qu’elle se soit fortement démocratisée durant la crise sanitaire déclenchée par la covid-19, la télémédecine n’est pas retenue comme une solution viable par les rapporteurs, qui redoutent qu’une généralisation de la pratique ne renforce l’isolement de territoires où des praticiens refusent déjà de s’installer. « Les projets de télémédecine ne doivent donc se développer qu’en ultime recours, lorsqu’aucune solution alternative ne paraît envisageable », écrivent-ils.

Et après ?

Les différentes mesures présentées dans ce rapport n’ont pas nécessairement vocation à trouver une transcription dans la loi, par exemple sous la forme d’amendements ajoutés au PLFSS 2022, reconnaît la délégation aux collectivités territoriales. Les rapporteurs préfèrent parler d’une « boîte à outils » dont les élus pourront se saisir, en les adaptant aux spécificités de leur territoire. « La délégation se veut pragmatique, avec un réel souci d’efficacité », insiste Françoise Gatel, qui estime que la loi n’est pas nécessairement en mesure d’apporter une réponse rapide à des problématiques ultra-localisées. « Ce sont les élus locaux qui vont inventer les solutions, il n’y a pas de fatalité. Mais c’est plus exigeant que de faire une loi en imaginant que grâce à elle le territoire va se remplir de médecins ! », conclut-elle.

Les syndicats de gauche appellent à la grève et à la manifestation, mardi 5 octobre

Mot d’ordre, la défense des salaires et du pouvoir d’achat entamé par les hausses: envoyer un « signal fort »

On le voit, l’emploi est subalterne, pour la CGT

Les syndicats radicaux (CGT, FO, Solidaires, FSU, ainsi que, pour les jeunes, la Fidl, la MNL, l’UNEF et l’UNL), sans les réformistes (CFDT, CFTC, UNI), ni l’UNSA, appellent à faire grève et à manifester mardi en France, notamment pour défendre les salaires et envoyer un « signal fort » à six mois de la présidentielle.

Comme les anti-passe sanitaire, « on va arriver à 200 points de rassemblement, c’est une première indication qui est positive pour nous« , s’est félicité Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. Même si les « conditions sanitaires » continuent d’impacter l’action militante, « il y a un regain de réunions syndicales, d’assemblées générales », note-t-elle.

A Paris, où les tractations avec la préfecture ont été difficiles, le cortège partira de la place de la République à 14h00 en direction d’Opéra, avec une dispersion prévue à l’angle de la rue La Fayette et de la rue de la Chaussée d’Antin, selon l’Union régionale Ile-de-France CGT.

« Nous allons devoir faire avec. C’est une nouvelle fois des restrictions, des contraintes de temps, qui sont incompréhensibles et servent seulement à restreindre toujours davantage le droit à manifester pour les organisations syndicales », a protesté sa secrétaire générale Valérie Lesage, auprès de l’AFP.

L’intersyndicale avait appelé le 30 août à manifester pour la défense des salaires et des emplois, et contre les réformes des retraites et de l’assurance chômage.

L’inflation (+2,1% sur un an en septembre, selon une estimation provisoire de l’Insee, jeudi) et les bons résultats des entreprises du CAC 40 au premier semestre, supérieurs à ceux de 2019, ont remis sur le haut de la pile la question des salaires, souligne Mme Verzeletti.

« La colère, et la conscience qu’il y a de l’argent, mais qu’il n’est pas redistribué en direction des salariés, sont de plus en plus importantes », estime-t-elle.

« Les organisations syndicales représentatives de la Fonction publique CGT, FO, FSU, Solidaires et FA-FP appellent l’ensemble des fonctionnaires et agent(e) s publics à cesser le travail le 5 octobre 2021 et à participer aux mobilisations organisées avec le secteur privé », écrivent les cinq syndicats, qui ont récolté près de 60 % des voix aux dernières élections professionnelles.

Recours contre la réforme de l’assurance chômage

Les rangs des manifestants seront grossis par les opposants à la réforme de l’assurance chômage, entrée en vigueur vendredi, et qui aboutit à réduire les indemnités des chômeurs « permittents« , enchaînant contrats courts et périodes de chômage.

L’ensemble des syndicats devrait déposer des recours contre la réforme « en début de semaine », et notamment le premier d’entre eux, la CFDT, qui n’a cessé de dénoncer la réforme, mais qui ne se joindra pas pour autant aux manifestants, mardi 5.

Ils plaident pour « l’arrêt des suppressions de postes et des emplois précaires », ainsi que « l’abandon du projet de loi 3DS » (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification), qui doit être examiné par l’Assemblée nationale à la fin de l’année.

Menace sur l’âge de départ à la retraite

L’ancien premier ministre Edouard Philippe a plaidé pour le report l’âge de départ « à 65, 66 ou 67 ans », dans un entretien à Challenges publié jeudi, ajoutant aux sujets d’inquiétude et de colère pour cette fin de mandat de Macron et dossier incontournable de la campagne présidentielle.

« Le 5 octobre, on a intérêt à donner un signal fort parce que je crains la surenchère pendant la période électorale », a réagi vendredi Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière. « Il faut vraiment que les salariés se mobilisent en ce moment, il faut qu’on ait du monde qui montre qu’on n’a pas l’intention de se laisser faire« , a-t-il exhorté sur… France 2.

Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, a fait part samedi sur… France Inter de son souhait, alors que les « échéances électorales » approchent, « que les questions sociales soient au cœur de cette campagne ».

La question du passe sanitaire fera aussi partie des mots d’ordre, avec inscrit sur la banderole de tête « Non au passe sanitaire comme outil de répression« , a précisé Gabriel Gaudy, secrétaire général de l’Union Régionale d’Ile-de-France FO. Même si la CGT n’a pas appelé à défiler au côté des opposants au passe lors de leurs manifestations du samedi, elle est hostile à cet instrument et à la vaccination obligatoire, des « mesures liberticides qui mettent à mal les garanties et les droits des travailleurs« , a accusé Mme Verzeletti.