Le Black bloc défile en France, semant partout violence et désolation

Black bloc : en cendres, tout devient possible »

Romain Huet émeute
« En cendres, tout devient possible »

Article (22/9/2019) de Radio parleur, « un média » qui se dit indépendant, mais qui propose de « suivre l’actualité des luttes sociales, environnementales et politiques » et qui publie des articles de Reporterre, cofondé à Paris 20e par Hervé Kempf (ancien journaliste de Courrier internationalLa Recherche et du Monde, qu’il quitte faute de carte blanche pour réaliser des reportages sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes)…

« Tout de noir vêtu·es [sic], ils et elles [iels ?] prennent la tête des cortèges des manifestations, hier en première ligne des défilés contre la loi travail, aujourd’hui acclamé·es par les Gilets Jaunes. Qui sont ces militant·es qui, pour lutter contre le capitalisme et la violence sociale, enfilent par centaines des cagoules et des k-ways noirs ?

Les yeux sont rouges. Et les esprits irrités. Le sérum physiologique, qui stoppe l’irritation des gaz, passe de main en main. “Vous voulez du sérum physiologique, madame ?” En tête du cortège, une femme âgée est prise en charge par un groupe de manifestant·es masqué·es. Quelques mètres plus loin, les projectiles commencent à voler en direction des forces de police, qui ne tardent pas à répondre, ciblant indifféremment les manifestant·es qui leur font face. Une fumée blanche et opaque, annonciatrice de lacrymogènes apparaît près du carrefour. Des pavés sont arrachés par les plus radicaux, des poubelles sont renversées au milieu de la chaussée. Au milieu de la foule, quelques dizaines de militant·es profitent du mouvement pour tirer leur attirail de leur sac à dos. Cagoulé·es et vêtu·es de noir, ils commencent à casser des vitrines et visent des cibles symboliques. Ceux-là rêvent de révolution et de soulèvement et manifestent dans la tradition de l’action directe. Bien vite, la foule prend parti : elle les acclame ou les conspue. La rue est plus que jamais un espace politique. Mais qu’est ce que le “black bloc” ? Et pourquoi attire-t-il ainsi objectifs et caméras ?

Cagoules noires, imperméable Decat’ et gants en cuir

1er mai, sur le boulevard du Montparnasse. Les camions des syndicats et leurs ballons siglés crachent plein pot des tubes militants tandis que le cortège se met en place. En tête du cortège, ils et elles sont plusieurs centaines, tout de noir vêtu·es. Les premiers slogans sont lancés : « Anti ! Anticapitaliste a-ha ! » et « Tout, le monde, déteste la police ! ». Sur les trottoirs et à intervalles réguliers, des effectifs de police sont déployés avec leur équipements coqués et renforcés. Très vite, la tension monte. BRAV-M, CRS et policiers en civil : pour cette fête des travailleurs, la préfecture de Police a sorti le grand jeu. En face, les manifestant·es alignent des bâtons, des frondes, des mortiers et des feux d’artifice. Et aussi parfois, des bombes agricoles.

“La banderole renforcée ça sert à se protéger des attaques de la police et des flashballs”, explique Camille. “En même temps, ça porte notre message : c’est du sens en action.” Cet étudiant est venu avec plusieurs ami·es pour participer à la grande manifestation parisienne. Un 1er mai qui s’inscrit dans un contexte social tendu par le mouvement des Gilets Jaunes. “On met du bois derrière des bâches, on peut mettre toute sorte de choses.” Quant aux messages qui sont inscris dessus, “chaque collectif a sa méthode, mais la plupart du temps ça fait consensus en fonction du contexte”. Non sans un certain lyrisme, le black bloc emprunte parfois ses slogans à des rappeurs en vogue, comme Booba ou PNL. Et à l’occasion, à l’actualité des séries télé, comme Game of Thrones.

En fonction de ces dispositifs, il est parfois plus intéressant de se changer directement au cœur de la manifestation, où la solidarité entre manifestant·es permet d’enfiler discrètement les tenues noires. Régulièrement des sympathisant·es, tous âges confondus, se positionnent autour d’eux, afin de les cacher des regards de la police. Lorsque la manifestation se met en branle, imperméables noirs et lunettes de piscine sont tirés hors des sacs à dos pour préserver l’anonymat. “Moi personnellement je les cache sous mon pull. J’ai moins de chances de me faire fouiller, parce que j’ai une tête toute mignonne”, sourit Vixen, qui précise toutefois que pour les masques à gaz ou des objets volumineux, “c’est plus compliqué”. Mais face aux contrôles de la police, les manifestants trouvent régulièrement le moyen de s’adapter. Sur le parcours, les tenues et le matériel sont parfois dissimulés à l’avance. “On s’échange beaucoup d’infos, pour savoir où se situent les points de contrôles”, confie Vixen, en enfilant un T-shirt noir par le col, jusqu’au nez.

Les conversations via des messageries chiffrées, comme Signal, permettent de se protéger de l’action des services de police et de renseignement. La jeune femme tire les manches en arrière et les nouent ensemble. Avant de rabattre le bas du T-shirt sur le front, de tirer les bords et de les renouer à l’arrière, improvisant ainsi une cagoule. A quelques mètres de là, des chariots sur lesquels se dressent d’imposant volatiles, réalisés en carton pâte et à l’effigie de cygnes, tentent de prendre place en tête de cortège, poussés par des étudiants. Les chars-volatiles ne sont pas une nouveauté. En 2016, un phénix, monté lui aussi sur un caddie, avait été brûlé place de la Nation. Dans le black bloc, les symboles et l’imaginaire collectif brillent de mille feux. “Il y a des caddies décorées avec du bois, avance Camille. Ça permet de se protéger. Et on a mis une catapulte derrière. Ça s’appelle la spatule, ça permet d’envoyer un pavé de deux ou trois kilos sur un pare-brise.”

La particularité du black bloc, c’est aussi et d’abord sa dimension esthétique [sic] qui passe par la dissimulation du visage et le fait de s’habiller tout de noir. “Je suis d’abord venu dans le Cortège de tête, j’ai trouvé que c’était sympa et j’ai acheté un K-way noir”, sourit Camille. Le coupe-pluie imperméable noir, pas cher et facilement dissimulable, est distribué chez les grandes enseignes de sport. Plus généralement, n’importe quel·le manifestant·e habillé·e de noir peut en principe rejoindre le cortège.

“Avec des copains qui ont fait le même parcours, on a décidé de se coordonner”

Le plus souvent, on vient dans le black bloc par “groupe d’affinité” ou en binôme. Le cortège se constitue ainsi par grappes d’individus. Anarchistes, communistes, féministes, queers ou militants autonomes et antifascistes. “Ce qui nous réunit, c’est une notion de soin très importante : tu ne laisses jamais quelqu’un par terre.”

Pas de manif statique, une émeute magnifique

Alors que les gaz lacrymogènes commencent à envahir l’avenue, quelques militant·es s’élancent vers l’enseigne JC.Decaux d’un abribus et brisent les vitres à coups de marteaux brise-glace. En principe, aucune cible n’est choisie au hasard. “C’est une casse ciblée”, explique Camille. Parfois, le choix des cibles manque de clarté, aux yeux du grand public ou du reste des manifestant·es. La charge symbolique de ces dernières varient en effet selon chacun·e. En 2016, c’est une boutique Emmaüs qui est brièvement prise pour cible, au grand étonnement de nombreux·ses manifestant·es, qui observent la scène un peu dépité·es. Des participant·es au black bloc s’expliquent : quelques semaines plus tôt, des salarié·es de l’enseigne ont dénoncé les conditions de travail que leur imposait Emmaüs. Une pancarte donne le ton : “Pas de manif statique, une émeute magnifique.” [affaire de préférence « esthétique » !]

Une agence de la Banque Populaire attaquée durant le parcours d’une manifestation. Photographie : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur.

“Il arrive quelquefois que des gens fassent des erreurs, parce qu’ils n’ont pas encore compris le principe”, précise l’étudiant. Une minorité, selon lui : “95% du temps, ce sont des symboles de ‘l’enfer des pauvres’ qui sont visés.” D’autres concèdent qu’il existe une attirance pour la violence chez certain·es, lorsqu’ils viennent manifester. Interrogé durant les manifestations contre la Loi Travail par Street Press, Ahmad, participant au black bloc confiait : « Quelques-uns vont en manif comme à un match de foot. L’équipe adverse, c’est les flics. »

Un distributeur automatique de billets détruit et repeint près des Champs-Elysées, samedi 12 janvier 2019 à Paris. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

Attention toutefois aux généralités. Dans le black bloc, l’usage de la violence n’est pas systématique. Le même Ahmad confie ainsi : « La question n’est pas seulement d’avoir des milliers de personnes qui descendent dans la rue, mais de savoir combien de personnes vont continuer à s’organiser après ce mouvement pour penser une autre société. » Et de citer d’autres modes d’action : « C’est plus fort de bloquer économiquement une usine que de casser une banque. Investir un lieu, ou organiser une soupe populaire, c’est aussi radical. » Le 22 avril 2001, lors des manifestations pour les droits des femmes à Washington, le noir cortège défile pacifiquement. Ce type de manifestation “calme” du black bloc s’est reproduit à plusieurs reprises durant les années 2000, en Italie par exemple. Lien TikTok

Alors que le cortège des manifestant·es [!] continue son chemin boulevard du Montparnasse, une silhouette masquée s’approche tranquillement d’une vitrine. D’un coup sec de marteau brise-vitre volé dans un bus, Mathias fait voler en éclat la glace d’un support publicitaire. Aussitôt l’action accomplie, il réintègre la manifestation et se perd dans la foule des anonymes. Presque aussitôt, un autre jeune homme, lui aussi cagoulé de noir et muni d’une bombe de peinture jaune, recouvre un mur d’un slogan anticapitaliste. Lien TikTok

Les images du black bloc, où sont visibles des individus vêtus de noir en tête de cortège, défraient régulièrement les chroniques des médias et les déclarations des politiques. Pour le politologue Francis Dupui-Déri [spécialiste de l’antiféminisme et de l’anarchisme], « depuis le XIXème siècle, l’anarchiste est associé à l’image du terroriste mangeur d’enfants et dévoreur de grand-mère. Aujourd’hui, c’est le black bloc. » Une mauvaise publicité due à l’usage de la « violence ». Or, ce professeur en science politique à l’Université du Québec rappelle que ces destructions de biens matériels symboles de domination et les frappes ciblées contre la police, ne sont qu’une stratégie de la mouvance anarchiste parmi d’autres. Pour Vixen, c’est la question de la violence elle-même qu’il faut interroger : “J’ai envie de sortir de ce paradigme de la violence (…), j’ai pas l’impression d’aller faire violence à quelqu’un quand je participe au black bloc.

« repeindre la vitrine d’une banque en jaune, c’est parfois plus violent que de lancer un pavé dedans »

“Dans l’image du bloc qui est donnée, il y a un côté viriliste, mais ce n’est pas voulu”, assure Vixen, pour qui la pratique du black bloc s’inscrit dans la diversité des luttes. “C’est un filtre qui est mis dans le regard sur les actions du bloc. Il faut se ré-approprier des stratégies et des tactiques qui sont reconnues comme viriles et masculines, alors qu’elles ne le sont pas par essence.” La jeune femme précise que d’autres formes de mobilisations radicales peuvent aussi côtoyer des black blocs en manifestation, par exemple une fanfare militante ou des équipes de street medics. Des pratiques qui se sont souvent développées en parallèle du Bloc. “Le Bloc créé une zone d’autonomie temporaire”, souligne Camille.

Une zone autonome entretenue, de fait, à coup de pavés d’un côté et par des grenades et des canons à eau de l’autre. Reprendre la rue et la tenir. Ou plutôt, tenir gendarmes et policiers à distance et affirmer ainsi qu’une pratique militante offensive peut exister malgré une présence policière. Quand le black bloc se met en place “on reprend le contrôle. On n’est plus sur la défensive face à l’État”, explique Mathias qui, lorsqu’il n’est pas en manifestation, travaille dans la restauration. “C’est un moment joyeux”, sourit le militant. Ainsi le 1er mai 2018, sur le pont d’Austerlitz, à Paris, le black bloc danse, chante et rit au départ de la manifestation. “On a le sentiment d’exister à ce moment là. Le cortège de tête et le Bloc, c’est là que ça se passe : que ça pulse”, explique le jeune militant. [rendez-vous des peine-à-jouir ?]

Proclamer la fête et la jouissance pour vivre la révolte

Un an plus tard, le même sentiment anime toujours le noir cortège, alors que résonnent les paroles de Freed from Desire, de la chanteuse italienne Gala. Les paroles de ce tube des années 90 ont trouvé un retour en grâce sur le pavé ces dernières années, avec une forte dimension d’émancipation des genres et des normes sociales. “My lover has got no money, he’s got his strong beliefs” (Mon amour n’a pas d’argent, il a de fortes convictions). C’est aussi l’un des aspects de la pratique du black bloc, un côté émancipateur d’une part et de l’autre : une sorte de subversion joyeuse. Portée par une jeunesse radicale.

“C’est hyper important de repenser ces cortèges de tête et ces manifs avec cette notion de joie et de fête”, avance Vixen, alors que le cortège de tête essaie d’entraîner le gros de la manifestation en ballade sauvage par une rue détournée. Sur des itinéraires pas connus à l’avance, même par les manifestant·es. Le pire scénario pour la police, qui s’échine aussitôt à stopper l’avance de ces derniers à coups de grenades à gaz. Avec succès. Les manifestant·es crachent et toussent. Les yeux pleurent. Le coup est manqué. Pourtant chez les ingouvernables, les visages sont souriants. “On est aussi là pour partager des moments festifs.” Dans l’Italie des années 1970, les indiens métropolitains, qui étaient une branche du mouvement autonome, considéraient déjà que le rire était une forme de subversion et la dérision, une arme politique.

Black bloc
Un manifestant écrit sur un portail durant le mouvement des Gilets Jaunes. Photographie : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur.

Dans la manifestation syndicale proprement dite, sous les ballons floqués et derrière les banderoles étirées, environ 40 000 manifestant·es défilent en rangs serrés derrière leurs directions. C’est peu dire qu’en quelques années, depuis la Loi travail, les syndicats se sont laissés déposséder de la tête du cortège. Devant, derrière et autour de celui-ci, parmi les centaines de cagoulé·es en imperméable noir, on observe plusieurs milliers de manifestant·es solidaires du black bloc. Il y a des gilets jaunes, des étudiant·es, quelques écolos, des radicaux et de plus en plus de militant·es affublé.es de chasubles aux couleurs des grandes centrales syndicales. De manif en manif, les rangs de ces dernières se sont clairsemés. “On arrive à rendre solidaires de nous plus de gens que les syndicats”, résume Camille. “Et maintenant on prend le contrôle des cortèges, parce que les gens se rendent compte que leurs stratégies ne marchent plus.”

Un symptôme de l’impuissance du militantisme classique ?

Avenue des Gobelins, la tête du cortège s’est scindée … et quelques militant.es syndicaux se retrouvent parmi les ingouvernables. C’est le cas d’Albert, 31 ans. Ce militant à la CGT observe le black bloc, disséminé autour de lui. L’heure est à l’accalmie et la police campe sur ses positions. Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de cette pratique, l’ouvrier métallurgiste est un peu gêné : “Je comprends le ras-le-bol et je comprends que la méthode pacifique ne fonctionne plus.” De là à la soutenir ? Albert hausse les épaules et soupire. “On nous a parlé de violences, moi je ne regarde pas BFM-TV, je ne sais pas de quelle côté elle est.”

Depuis 2016, le nombre de militant·es syndicales·aux présent·es dans le Cortège de tête ne cesse de croître. Ceux-là participent peu aux “violences”, mais les cautionnent et refusent de s’en désolidariser. Parfois même, ils les applaudissent. De fait, manifester dans cette portion du cortège, affranchie des bannières et des services d’ordre syndicaux, c’est accepter de façon plus ou moins implicite la diversité des modes de luttes. Une position qui n’est pas partagée par tout le monde. Beaucoup craignent que la présence de manifestant·es violent·es dans les cortèges ne restreigne leurs libertés, justifiant la répression policière ou l’interdiction des manifestations par le gouvernement.

La retraité assure avoir été bousculée par les militant.es masqué·es [sic], ses lunettes renversées. “Ils m’ont dit : ‘mais madame, si on casse pas on nous entendra pas’.” A l’instar d’Odile, beaucoup redoutent que les militant·es radicales·aux ne discréditent les mobilisations générales et leurs revendications. Du politicien au porte-parole de certains groupes altermondialistes, les détracteur·ices du black bloc s’évertuent à lui nier toute rationalité politique. Susan George, vice-présidente d’ATTAC en 2001 déclarait ainsi à Libération lors du G8, à Gènes : “Ces violences d’anars ou de casseurs sont plus antidémocratiques que les institutions qu’ils combattent soit-disant.” En mai 2018, c’est un élu communiste, Fabien Roussel, qui appelle le ministre de l’Intérieur à prendre des mesures pour prévenir les violences des black blocs. Tandis que le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avant de se rétracter, dénonce “sans doute des bandes d’extrême-droite”.

Lors de la manifestation du 1er mai à Paris, les service d’ordre syndicaux établissent un cordon entre le Cortège de Tête et le cortège syndical. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

A Paris et dans d’autres villes, il arrive que le black bloc et les services d’ordre de certains syndicats en viennent carrément aux mains. Ainsi en 2016, des accusations émanent de militant·es de la mouvance libertaire : “le SO de la CGT a livré des jeunes aux flics”. Là encore, on assiste à deux visions différentes. Entre les syndicats et leurs adhérents il existe un accord tacite, ceux-ci peuvent venir manifester en famille sains crainte de se faire charger par la police. Pas question alors de laisser les “casseurs” pénétrer le cortège syndical et donner un prétexte à des policiers pour intervenir dans celui-ci. En avril 2016, les militant·es cagoulé·es dépassent le cortège syndical qui s’est mis en branle, CGT en tête. Ils crient “SO collabos !” Casqués, armés de matraques et de manche en bois, le service d’ordre de la CGT charge le black bloc. “Entre le service d’ordre de la CGT et les autonomes, ça a toujours été ce genre de rapport”, sourit Annie*, une militante autonome d’une cinquantaine d’années. D’autres syndicats entretiennent des rapports un peu moins conflictuels avec le cortège ingouvernable.

En juin 2016, lorsque le black bloc de la manifestation en hommage à Clément Méric se disloque sous les charges policières et les grenades, ses participant·es refluent vers l’arrière de la manifestation jusqu’au cortège de l’Union syndicale Solidaires. Le service d’ordre syndical signifie alors à deux personnes encagoulées d’arrêter de jeter des pierres depuis leur cortège, mais avancent côte à côte avec l’une des banderoles du bloc, pour progresser dans les gaz lacrymogènes. De même, lorsque le service d’ordre de Solidaires protège la sortie des ses manifestations de ses militant·es face à la police, nombre de participant·es au black bloc empruntent également ce sas bienvenu après s’être changé, pour éviter de potentielles interpellations.

Mathias “confrontés à la violence de la police, des manifestant·es au départ pacifiques soutiennent de plus en plus les manifestant.es radicaux”. Mais à quel prix ? En 2016, des habitué·es du black bloc, habillés en blanc et masqués de rouge pour l’occasion, brandissaient une banderole sur laquelle était inscrite : “Pour l’unité, il faut des ennemis communs”. Une manière de rappeler aux syndicats qui est l’adversaire.

Ces actions sont largement médiatisées, diffusant à l’échelle mondiale l’existence de cette pratique, et les blacks blocs essaiment à travers la planète, essentiellement en Europe et en Amérique, au cours des années 2000. Ils se forment surtout lors des manifestations contre les sommets organisés par les grandes puissances de la planète (G8, Otan, etc.), et c’est à cette occasion qu’ils font irruption en France, à Evian en 2003 et surtout à Strasbourg en 2009.

Une charge menée par le black bloc lors de l’Acte 18 des Gilets Jaunes à Paris, le 16 mars 2019. Photographie : Viktor Poisson pour Hans Lucas

Ces trois dernières années, les plus importants black blocs ont eu lieu le 20 janvier 2017 à Washington DC, lors de la manifestation Disrupt J20 contre l’investiture présidentielle de Donald Trump, en juillet 2017 à Hambourg en réponse au sommet du G20, et surtout en France depuis 2015. Lorsque l’état d’urgence est proclamé après les attentats du 13 novembre au Bataclan et à Saint-Denis, plusieurs manifestations sont interdites, et notamment celle en opposition à la COP21 qui se tient en Île-de-France. Plusieurs milliers de personnes bravent l’interdiction et se réunissent sur la place de la République à Paris. Un black bloc se forme et tente sans succès de forcer un barrage policier pour lancer la manifestation, ce qui entraînera plusieurs heures d’affrontements, de nombreux blessés et plus de 300 arrestations.

A peine quelque mois plus tard, le mouvement contre la loi Travail au printemps 2016 voit le black bloc réapparaître régulièrement en tête des manifestations à Paris, Nantes et Rennes pour ne citer qu’elles, formant la première partie de ce qu’on appelle désormais le cortège de tête. Le nombre de participants à ces black blocs augmente avec la durée du mouvement et la dureté de la répression des manifestants. Le phénomène atteint son apothéose le 14 juin 2016, à Paris, où un cortège de plusieurs milliers de personnes s’oppose à la police sur des avenues entières. Depuis, on le trouve régulièrement dans les manifestations antifascistes et dans les défilés du 1er mai, mais c’est avec le mouvement des Gilets Jaunes qu’il revient durablement sur le devant de la scène médiatique.

Un Black Bloc applaudi pour le 1er mai 2019

D’ordinaire, on trouve des black blocs dans les manifestations dites “de gauche” où il cohabite en général avec des groupes et partis allant des communistes aux sociaux-démocrates. Son apparition dans le mouvement des Gilets Jaunes dont l’hétérogénéité inclut des franges de la droite et de l’extrême-droite n’avait initialement rien d’évident. D’autant plus que de nombreuses personnes manifestaient pour la première fois et n’étaient par conséquent pas familières avec la pratique, si ce n’est par ce qu’ont pu en transmettre les médias. Autant dire que ça n’encourage pas un a priori positif. Le pacifisme largement affiché s’accompagnait régulièrement du rejet des mystérieux·ses cagoulé·es. Pourtant, à une vitesse fulgurante, rencontre et nécessité ont fait leur œuvre.

C’est notamment à travers le mouvement des Gilets Jaunes que de nombreux·ses manifestant·es ont commencé à afficher leur solidarité avec celles et ceux qui pratiquent le black bloc. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

Devant l’ampleur et la férocité de la répression, les Gilets jaunes ont dû passer, très rapidement, à un autre niveau d’organisation. Ça tombait bien, juste à côté d’eux s’agitaient des personnes ayant une certaine habitude de ces situations, et toute une série de tactiques, à l’efficacité éprouvée, à transmettre. Mais l’inspiration n’est pas allée que dans une direction. La tenue sombre est restée de rigueur, mais le cortège noir s’est étoilé de gilets jaunes par dessus les pardessus. Et réciproquement. Les émeutes des Gilets Jaunes, éclatées en plusieurs cortèges et multiples points de pillage et d’affrontement ont également bousculé l’habitude du grand cortège-black bloc uni, dont la force vient de son nombre et de sa résistance aux charges.

Cette perméabilité des pratiques combinée à l’indignation unanimement partagée des Gilets Jaunes contre les brutalités policières ont contribué à faire bouger les lignes sur la violence, les moyens d’y faire face ainsi que d’y recourir. De la place de l’Étoile à celle d’Italie, le slogan « Tout le monde déteste la police ! » est repris en cœur par les uns et les autres. Et s’il est difficile d’évaluer le nombre de Gilets Jaunes ayant “rejoint” le bloc, il est clair que les échanges entre ses participant·es et le reste des Gilets Jaunes a, en large partie, établi les bases d’une relation. Celle-ci ne s’étend pas systématiquement jusqu’à la coopération, mais constitue au moins l’acceptation d’une coexistence. Ainsi, conspuée en 2018, la constitution du Bloc s’est effectuée sous les applaudissements au printemps suivant.

Nantes, le 6 avril 2019, un black bloc aux rangs unis et serrés se forme. Signe de convergence avec le mouvement social en cours : certain·es portent des gilets jaunes. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

Face à la montée du Black Bloc, un arsenal de répression toujours plus fort

Une grande force des services de renseignement est de feindre qu’ils savent tout. De donner l’impression qu’ils sont au cœur des intrigues, alors qu’ils en ignorent souvent le détail. Et d’intimider et frapper de manière invisible l’imaginaire collectif, afin que ce dernier ne pense même pas à se rebeller. Ces dernières années, les renseignements ne manquent pas de communiquer sur le danger que représenteraient les “black blocs”. A coup de fichages et d’arrestations, parfois préventives, la répression s’est abattue sur les imperméables noirs un peu partout en Europe.

Les 7 et 8 juillet 2017, les chefs d’État et de gouvernements du G20 se rencontrent dans la ville allemande de Hambourg. Plus de 20 000 policiers et militaires sillonnent la ville, transformée en forteresse pour l’occasion. Certaines manifestations se déroulent pacifiquement, d’autres tournent à l’affrontement ciblé avec la police. Dès la fin du sommet, la police de Hambourg lance une commission d’enquête spéciale appelée « Black Block ». Plusieurs milliers de procédures pénales sont ouvertes contre des suspects allemands, français, espagnols et suisses. Certain·es militant·es sont en détention depuis, comme le rapporte Bastamag.

Black Bloc
Paris, près de la place de l’Étoile, une street medic prend en charge un participant au black bloc blessé. Photographie : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur.

“Il y a des veilles de manif’ qui sont plus difficiles que d’autres”, concède Vixen. “La peur fonctionne.” Car en face, l’arsenal répressif ne manque pas de se renforcer. En France, la dernière loi “anti-casseurs”, “visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations”, cible particulièrement les adeptes de l’action directe et leurs soutiens. Avoir le visage masqué, même partiellement, à proximité d’une manifestation peut désormais coûter un an de prison et 15 000 € d’amende. Et l’interpellation sur ce motif, qu’elle soit pour un simple foulard ou une cagoule, n’est souvent que la première étape d’une grand boucle répressive. Viennent régulièrement s’ajouter les accusations d’outrage et rébellion.

La parole des manifestant·es fait rarement le poids pour la Justice face à celle du policier, preuves matérielles ou pas. Et surtout, le délit de groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences, voté par la droite en 2010. Prévu selon ses instigateurs pour lutter contre les bandes violentes, il sert désormais massivement à justifier les arrestations de manifestant·es, que ce soit des Gilets Jaunes, des opposant·es au G7 de Biarritz ou bien les convoyeuses d’un homard en papier mâché à Nantes. Avec ce délit, on ne juge pas d’actions commises, mais de l’intention supposée de les commettre, une accusation dont nul n’est à l’abri et encore moins les participant·es au bloc, dont la simple tenue peut être considérée comme un élément à charge. Si l’on y ajoute encore le refus de donner son ADN, on aboutit à des procès où les militant·es font face à quatre ou cinq chefs d’accusation dont aucun ne porte sur le fait d’être l’auteur ou l’autrice de la moindre violence.

Le Bloc compte aussi son lot de blessures. Bras et mains cassées par des coups de tonfa, des éclats de grenades dans les jambes et des hématomes, dus aux tirs des LBD 40. Sur le pavé, les street médics ont parfois fort à faire. A seulement 22 ans, Mehdi* compte déjà pas mal de manifestations à son actif. Il a été dans les cortèges de tête contre la loi Travail, en 2016, sur les barricades de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et présent au contre-sommet du G20 à Hambourg. Mais lorsqu’il parle du mouvement des Gilets Jaunes, le jeune homme ne peut s’empêcher de grimacer : « En ce moment c’est chaud. Il y a des tirs de flash-ball dans la tête. Quand tu vois les manifestants avec des yeux crevés, ça fait peur. Les flics veulent terroriser en marquant les gens sur leur corps, pour les dissuader de venir en manif. » Débuté il y a neuf mois, le mouvement social des gilets jaunes a mis sur le devant de la scène une répression judiciaire inédite et des blessures graves, causées par l’armement des forces de police.

Après six mois de mouvement, les chiffres officiels, forcément parcellaires, donnent le vertige : 3 830 blessés. Pas de quoi décourager Mehdi pour autant : “Ça a jeté un froid pour beaucoup de monde, c’est sûr. Il y a des potes qui flippent : lancer un caillou et te recevoir un LBD, ça fait réfléchir… On fait plus trop les fous comme avant. On fait plus gaffe.” Plus résolu que jamais, ce jeune ouvrier ajoute : “Ça renforce aussi notre colère et la détermination des gens. En étant confrontés à cette violence de la répression, ils se radicalisent. Ils prennent conscience des méthodes de la police dans les Quartiers.”

*Les prénoms ont été modifiées [sic].

Un reportage de Tristan Goldbronn [Reporterre], Pierre-Olivier Chaput [Reporterre] et Etienne Gratianette [musicien, « Je sévit dans l’Hebdo Parleur (sic) ]. Réalisation : Tristan Goldbronn. Photo de Une : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur« 

Mélenchon fait défiler des étudiants contre la réforme Macron des retraites

La gauche extrême se divise sur la stratégie d’opposition et la manipulation de la jeunesse

Clairement contre Macron, subsidiairement contre le projet de réforme des retraites

« Ce samedi, une dizaine d’associations de jeunesse se mobilise contre la réforme des retraites, » écrit la presse politiquement correcte, soucieuse de ne pas s’attirer la haine tenace de l’extrême gauche. « Les organisations de la jeunesse ont défilé ce samedi après-midi à Paris contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement, » selon Le Parision qui n’implique pas Macron… Elles ont mobilisé 15.000 opposants, d’après le cabinet Occurrence, pour un collectif de media, dont l’AFP, et 30.000, selon la police, mais elles revendiquent 150.000 participants.

AnthoDepe est photojournaliste et journaliste reporter d’images (JRI)

Les jeunes drivés par LFI sont… les Jeunes insoumis, L’Alternative (fédération noyautée par LFI, avec Marie Mesmeur et Axel Renard (derrière Eléonore Schmitt), désignés « chefs de file » pour leur circonscription aux législatives), Voix lycéenne (ex-UNL), les Jeunes écolos, la Jeune Garde (mouvement revolutionnaire ouvrier, anti-fascistes fascisés), entre autres, et… La France insoumise (LFI).

« Résistance ! », « On est là, même si Macron ne le veut pas », clamaient les manifestants en tête du cortège parti de la place de la Bastille et arrivé à Nation peu avant 16h30. A 18h30, le bilan était de six interpellations, principalement pour port d’arme prohibé.

Présente lors du rassemblement, Mathilde Panot, la « jeune » présidente de 34 ans du groupe LFI-Nupes à l’Assemblée, s’est dite « ravie d’être avec la jeunesse pour cette initiative ». Autre jeune, et sans la légitimité d’aucun mandat électoral, Jean-Luc Mélenchon, 71 ans, a, quant à lui, voué Macron à la damnation éternelle. « Soyez maudit pour vouloir tout transformer en marchandise », a lancé le chef de file des Insoumis. On a pu également noter la présence députée EELV Sandrine Rousseau était également présente dans le cortège.

Nombreux contrôles en amont de la manifestation

Côté sécurité, 1.700 contrôles avaient été effectués à 14h15, donnant lieu à trois interpellations pour port d’arme prohibé, a-t-on appris de la préfecture de police de Paris. Les forces de l’ordre ont dû également intervenir en réaction à du vandalisme contre une banque, rue du Faubourg Saint-Antoine. Un feu de poubelle a aussi été éteint.

L’UNEF reproche à LFI de briser l’unité

Le leader de la CGT Philippe Martinez a pesté sur BFMTV: « Ce n’est pas le moment de se diviser. Vu la mobilisation de jeudi, tout le monde a compris quelle est la date importante de la semaine ».

« Notre rôle, c’est d’être en soutien de toutes les mobilisations », a riposté samedi lors d’un point de presse le député Louis Boyard, responsable de la jeunesse à LFI et ex-dealer de drogue. Avant de s’agacer: « Est-ce que vous ne pouvez pas regarder que la jeunesse est dans une précarité énorme ? C’est le seul sujet dont on a envie de parler aujourd’hui. »

« Ce n’est pas du tout une question de concurrence entre les mobilisations, c’est complémentaire », a insisté à son côté Eléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L’Alternative.

Première épine dans le pied, l’Unef, principal syndicat étudiant, n’a pas participé, préférant un « front syndical unitaire pour organiser la lutte de façon la plus large possible », justifie Imane Ouelhadj, sa présidente.

Et, contrairement à la « marche contre la vie chère », aucun des autres membres de l' »alliance » de gauche Nupes ne soutient cette initiative: EELV, PCF et PS estiment qu’il faut, pour les retraites, laisser faire les syndicats.

Même parmi les formations politiques, les stratégies sont différentes. « EELV et d’autres partis ont décidé d’attendre la date de l’intersyndicale », mais « il était important de se mobiliser tôt (et de l’annoncer) dès décembre, car la jeunesse ne peut pas attendre« , assène un collaborateur parlementaire de la députée EELV, Sandra Regol, Clovis Daguerre, des Jeunes écologistes.

Les jeunes craignent « une diminution du nombre d’emplois », explique Noémie Stickan, représentante du syndicat lycéen de l’organisation lycéenne FIDL. Et, assène-t-elle, ils veulent plus globalement « dire stop à cette mesure antisociale » du report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

« On est révolté, on a envie d’en découdre, on a envie de dire qu’on ne sera pas la génération sacrifiée », a clamé avant le départ du cortège Zoé Lorioux-Chevalier, membre de Génération.s.

A côté de l’Alternative étudiante ou encore la Voix Lycéenne, les mouvements jeunes des partis de gauche se taillent la part du lion dans la manifestation: les Jeunes insoumis, les Jeunes écolos, les Jeunes Générations, Place Publique Jeunes et le NPA Jeunes.

La manifestation des lycéens le jeudi 19 janvier n’a pas froissé :  les lycéens parisiens ont pris part à la mobilisation contre la réforme des retraites en plusieurs lieux de la capitale. Ainsi, devant le lycée Hélène-Boucher (XXe), les jeunes décrocheurs étaient grévistes, dès 7h00 du matin…

« Samedi on joue : +Coucou nous revoilou+ derrière les organisations de jeunesse », a écrit Jean-Luc Mélenchon jeudi soir. Les media « veulent, pensant dissuader, en faire une +marche des partis politiques+ et même comme d’habitude une ‘marche de Mélenchon’. On a déjà vu ce que ça donnait dans un passé récent: ça attire ! » Il faudra voir…

Voile islamique dans le sport : la préfecture de Paris interdit une manifestation de «Hijabeuses»

Ces sportives veulent imposer leur particularisme religieux communautariste

Instrumentalisation du sport
et détournement
faussement féministe

Leur communautarisme religieux leur avait valu des interdictions de compétition par plusieurs fédérations sportives françaises, mais des activistes musulmanes ont voulu s’élever contre ces décisions de leurs autorités fédérales qui s’opposent à tout prosélytisme religieux, dans le respect de la législation. Elles avaient prévu de manifester mercredi après-midi devant l’Assemblée nationale pour protester contre un amendement interdisant le port de signes religieux ostensibles dans le sport.

Le défi au Parlement n’aura pas lieu. Ces françaises avaient prévu de provoquer les représentants du peuple républicain en jouant au football devant l’Assemblée nationale La manifestation a été interdite par la préfecture de police de Paris, ce mardi, et les séparatistes devront choisir entre leur voile et le football.

« Il est à craindre que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premiers », justifie dans un communiqué le préfet, qui « a pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation ».

« Les arguments avancés par le préfet sont scandaleux »

Politisation du sport

Dans l’arrêté publié, la préfecture de police évoque également une revendication « qui fait l’objet d’un vif débat et d’un clivage important dans la société entre partisans de l’affirmation d’un islam politique, qui prône le port du voile par les femmes, et partisans des valeurs républicaines d’égalité entre les femmes et les hommes », ainsi que le « contexte électoral actuel », la situation des femmes « dans certains pays musulmans tels que l’Iran ou l’Afghanistan » ou encore le reportage de « Zone interdite » consacré au « danger de l’islam radical ».

« Les arguments avancés par le préfet sont scandaleux et ne reposent sur rien d’autre que des préjugés racistes et une confusion politique délibérément entretenue », a réagi l’association « Les Hijabeuses » dans un communiqué, qui annonce avoir « saisi le tribunal pour contester cette décision arbitraire, injuste et complètement disproportionnée ».

Une première mobilisation devant le Sénat

Les Hijabeuses, ici devant le Sénat, pour protester contre l’activité législative des élus. 

La semaine dernière, le collectif avait manifesté devant le Sénat en jouant au football avant d’être invité à partir par les gendarmes, au moment où les sénateurs débattaient de plusieurs amendements dont celui qui interdit le port du voile lors des compétitions sportives, dans le cadre de la discussion au Parlement de la proposition de loi visant à démocratiser le sport – le texte doit être rediscuté mercredi à l’Assemblée nationale.

Dans la sphère de l’association Alliance citoyenne, membre d’ACORN international et constitue une des principales formes d’importation des méthodes dite de community organizing (syndicats de citoyens) en France, les « Hijabeuses » mènent une campagne pour que toutes les femmes, et en particulier les femmes musulmanes, puissent pratiquer leur sport en compétition et porter le voile. La Fédération française de football interdit toujours le port du voile au sein de ses championnats, alors que la FIFA l’autorise depuis 2014.

L’association ReAct Transnational, qui travaille à l’organisation de syndicats de travailleurs, est devenu un partenaire fort d’ACORN sur l’organisation des syndicats en France.

Cette… association – membre actif de la campagne  Stop Impunité  – « appuie l’organisation des travailleurs.ses [sic] et communautés affectées par des abus à travers le monde, afin de construire un pouvoir social à même de défendre les droits et intérêts du plus grand nombre. ONG (illégitime) basée en France, ReAct Transnational est un réseau de militants et professionnels, organisateurs, « campaigners » [militants], présents sur plusieurs continents. De Douala à Paris, ils.elles [sic] soutiennent les personnes affectées par les abus de multinationales via la construction d’alliances transnationales. » Autre chose ?

La FIFA est une association à but non lucratif, rassemblant 211 fédérations, nationales ou non. La dernière adhésion en date (2016) est celle du Kosovo, où les lieux de culte orthodoxe sont pillés, saccagés par des Albanais, à 80% musulmans. On parle aussi de nettoyage éthnique.

Et qui soutient les footballeuses islamistes ?

Le mal est intérieur :

Cantona, Thuram, ô la surprise: footballeurs bas de plafond,
pour qui interdire le hijab, c’est
interdire de taper dans un ballon!
Touche pas à mon hijab !
(un produit toxique importé)

Les antifa, anti-fascistes fascisés, pro-palestiniens, des islamo-ultra-gauchistes, révolutionnaires.

Le « grand remplacement » est-il un mythe populiste ?

Des « antifascistes fascisés » attaquent des flics lors d’une marche contre la « violence d’Etat »

Violence systémique des « antifa », milices d’émeutiers anarchistes « anti-flic »

Vêtus de noir et cachant leur visage avec des masques et des foulards ou des cagoules, des milices de manifestants « antifa » de gauche se sont rassemblés samedi à Paris, pour donner des leçons de démocratie, lors d’un rassemblement que la propagande promettait d’être « contre la violence d’Etat et l’extrême droite ».

Action antifasciste est un réseau informel (comparable au ‘Black bloc’) de « collectifs » autonomes d’extrême gauche radicaux, principalement anarchistes, qui se réclament de l’antifascisme et promeuvent l’action directe violente contre toutes les formes dites d’extrême droite.

Des heurts ont rapidement éclaté entre les activistes et les forces de l’ordre républicain qui s’y trouvaient pour maintenir protéger les citoyens respectueux des libertés et du vivre-ensemble. Une séquence vidéo publiée sur Twitter par un officier de police montre des éléments de l’ultra-gauche lançant des projectiles sur un groupe de policiers en retraite, puis ramassant des barrières métalliques pour les projeter sur les fonctionnaires de l’Etat. Le porte-parole du SICP Commissaire – Syndicat Indépendant des Commissaires de Police – qui a posté la vidéo affirme que « des voyous en noir » ont frappé les premiers.

Une autre vidéo tournée par un « journaliste indépendant » autoproclamé – Marc-Olivier Chataignier (Code rouge) – montre un petit groupe de policiers « pris à partie » par les révolutionnaires, qui ont démoli les clôtures et s’en sont servi pour attaquer les policiers qui se retiraient.

Des images prises plus tôt dans l’après-midi montrent des « antifa » – plus fascistes qu’anti – démantelant des barricades et tirant des fusées éclairantes, ce qui a apparemment donné le signal du début des violences de rues. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes. On ne sait pas combien de personnes, le cas échéant, ont été arrêtées.

Islamo-fascistes en action… « non violente », « pacifiste » et « citoyenne »…

Des scènes similaires se sont déroulées vendredi à Marseille, où les hordes de miliciens antifa ont mis en action leur stratégie de guérilla urbaine pour empêcher Eric Zemmour d’entrer en contact avec la population. Zemmour a décrit Marseille comme « une ville submergée par l’immigration et en partie islamisée ».

La manifestation de samedi 27 novembre s’est déroulée sur fond de manifestations plus larges contre les restrictions gouvernementales face à la Covid-19 et contre le système strict de carte de santé français – qui exigera que tous les adultes aient reçu des doses de rappel de vaccin d’ici la mi-janvier pour entrer dans les bars et restaurants et utiliser les transports en commun . Les masques sanitaires sont devenus obligatoires vendredi pour tous les environnements intérieurs, quel que soit le statut vaccinal du porteur, et sont obligatoires même sur les marchés de Noël en plein air.

Macron et Darmanin n’ont toujours dissous ‘Action anti-fasciste‘…

Faut-il rétablir le service militaire obligatoire prioritairement pour ces guerriers assoiffés de violence ?

L’ultra-gauche perturbe les deux jours de Zemmour à Marseille

Les anti-républicains sans entraves

Des manifestants d’extrême-gauche ont assuré l’accueil à Marseille du confrère de Libération, Le Monde et France Inter. La population a eu peur de débordements violents: des slogans en italien et en allemands faisaient craindre le pire, malgré le petit nombre de forcénés qui ont d’ailleurs cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre dans la soirée. Quelques individus, notamment maghrébins d’origine, ont revendiqué leur nationalité française par le droit du sol. Aucun ne s’est prévalu du regroupement familial. Ou de son statut de clandestin. Il n’est pas exclu que ce soit lors d’une prochaine occasion, voire la proclamation d’appartenance au FLN ou à Daesh. Eric Zemmour a évoqué de son côté une ville «désintégrée par l’immigration».

Comme à Londres, gérée par un travailliste d’origine pakistanaise, et comme à Genève, où des groupes de fascistes antifas l’avaient insulté et menacé, l’ultra gauvhe a fait entendre sa haine à Marseille. L’essayiste, lui, était venu pour réveiller ses habitants: «Marseille est désintégrée par l’immigration. (…) Si on ne fait rien, toute la France sera comme Marseille, une ville submergée par l’immigration et en partie islamisée», a-t-il notamment déclaré à la presse à l’issue d’une visite du quartier historique du Panier et de la basilique Notre-Dame de la Garde. Marseille, ville cosmopolite ? «C‘est un mythe», a-t-il ajouté. Mais c’edt un pory ouvert sur la Méditerrznée, l’Afrique, le Proche et le Moyen Orient.

Vendredi matin, à bord du TGV a destination de Marseille, il avait choisi de descendre à Aix-TGV qui dessert Aix-en-Provence et la cité phocéenne, plutôt que Marseille-centre où l’attendaient des activistes opposés à sa venue, auquel il adressa donc un pied-de-nez. Son entourage a expliqué ce changement d’arrivée par la nécessité de «s’adapter», en accusant «des media» malveillants d’avoir transmis son programme à des «organisations en relayant les appels à la violence contre Eric Zemmour».

Le candidat de la droite radicale a finalement déambulé brièvement dans le quartier ancien du Panier, aux rues étroites, sous les cris en français, allemand ou italien de révolutionnaires qui scandaient «Zemmour casse-toi, Marseille antiraciste». Il était guidé par une élue du quartier (les populaires 2ème et 3ème arrondissements, dont le Vieux-Port et l’Hôtel de Ville), Jeanne Marti.

«Ce n’est pas des Marseillais, c’est des militants», a-t-il alors souligné, sans percuter la presse partisane. Le journaliste de Libération Tristan Berteloot présent sur place, parle d’une «courte visite» qui s’est «mal passée» en raison d’«insultes» et de «jets d’œufs». De tirs de mortiers, aussi.

Zemmour attendu sur le Vieux-Port

Tenue politiquement incorrecte

De son côté le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, un usurpateur qui signait au même moment un contrat territorial d’accueil et d’intégration avec Alain Régnier, le délégué interministériel à l’accueil et l’intégration des réfugiés, a souligné que «tout dans notre histoire [Histoire] (…) fait rempart au refus de l’autre, aux discours de rejet, de haine, de divisions». «Ceux qui manipulent et tordent notre histoire de France pour mieux la réécrire dans une propagande abjecte seraient bien inspirés en venant ici à Marseille, ville qui a donné son nom à l’hymne national, de revoir notre histoire et notre identité», a-t-il ajouté dans une allusion à Eric Zemmour. Il n’a pour l’heure pas condamné les incidents survenus à l’occasion de la venue de l’historien qui dénonce la pensée unique, chape de plomb marxiste sur les esprits.

Ce dernier s’est rendu ce samedi sur le Vieux-Port, au marché aux poissons, après un «rendez-vous provençal» sur l’esplanade de la cathédrale de la Major et du Mucem. Vendredi, en dernière minute – et on peut imaginer des pressions – l’archevêque de Marseille nommé en 2019 par le pape François. un progressiste, l’avait d’ailleurs prié de ne pas s’exprimer dans l’enceinte «sacrée» de la «Bonne Mère» : «qu’il visite Notre-Dame est son droit, mais ce n’est pas le lieu pour une déclaration politique».

L’hôtel de Zemmour a été la cible de tirs de mortiers: l’ultra-gauche n’a pas été entravée…

La visite d’Eric Zemmour prévue samedi au marché au poissons sur le Vieux Port a, elle, été annulée, en raison de la pluie et de la présence de braillards menaçants, selon son entourage.

Le sénateur RN Stéphane Ravier a fait visiter au possible rival de Marine Le Pen la basilique de La Major.

Les deux hommes ont ensuite appelé, chacun devant la presse, au « rassemblement » au second tour de l’élection présidentielle contre Macron. S. Ravier faisant part de son « soutien amical » à Eric Zemmour.

Les équipes d’Eric Zemmour ont fait savoir qu’il n’avait jamais été prévu de prendre la parole en public dans la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, d’accès difficile et à risque en présence d’anti-démocrates potentiellement violents.

Les arbitres des élégances dans leurs oeuvres

La bière aidant, Martine Aubry et surtout Benoît Hamon expriment leur respect des Françaises et des Français
Juin 2011: argument de l’élu des Landes Henri Emmanuelli, PS, en plein hémicycle de l’Assemblée,
à l’adresse de François Fillon. 
Président Macron en joyeuse compagnie à Saint-Martin