Pénurie de médicaments, de nouveau: Macron, il est où ?

« Du calme, » rétorque Macron aux patients privés de leurs traitements médicaux

16 juin 2020
Macron a annoncé une enveloppe de 200 millions d’euros pour financer des infrastructures de production de médicaments en France. « Tout le monde a vu durant cette crise que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits « sur notre sol, » avait-il commenté.

Les bras cassés de l’exécutif n’ont rien appris de la covid et de son cortège de pénuries: gel hydroalcoolique et masques sanitaires, respirateurs et lits d’hôpitaux, effectifs d’infirmiers et de médecins, médicaments d’anesthésie et de soins. La faute à ses prédécesseurs, accusait Macron au pouvoir pourtant depuis 2012, soient dix années, auprès de Hollande de l’Elysée à Bercy, puis à l’Elysée, comme président de plein exercice, avec un Palais Bourbon à sa dévotion. Macron avait promis une relocalisation  La pénurie de certains médicaments devient insoutenable.

Les faits révèlent que Macron n’a rien anticipé car, malgré ses promesses et coups de menton, la France connaît depuis plusieurs semaines de graves tensions d’approvisionnement en doliprane pédiatrique mais aussi en amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit chez les enfants. Et le département des Yvelines n’y échappe pas. Sous forme de sachet, de sirop ou de suppositoire, il s’avère impossible pour les pharmaciens de s’en procurer. Après avoir limité la vente à deux boîtes, puis à une seule, ils doivent avouer leur incapacité à dépanner leur patientèle. La chasse au trésor est ouverte…

Après des bagarres d’automobilistes à la pompe, les Français doivent s’arracher des médicaments

« Je cours après ces produits tout le temps. Je passe 30 minutes par jour à essayer d’en trouver. En plus de ça, je dois appeler les médecins généralistes pour adapter la prescription en fonction du patient mais tout ceci est tellement chronophage ! » (Philippe Richard, pharmacien à Juziers)

Cette année, les épidémies de grippe et de bronchiolite sont précoces et particulièrement virulentes comme le rappelle Santé publique France. Mais sans stock de doliprane et d’amoxicilline, les pharmaciens se retrouvent pris en étau.

« Je ne me sens pas tranquille »

« Il ne me reste que de l’amoxicilline en gélule, explique avec inquiétude Philippe Richard. Je conseille aux parents de le faire boire aux enfants. Mais une dose adulte n’est pas la même que pour un enfant. Je ne me sens pas tranquille, en tant que professionnel de santé, de demander aux parents de gérer les doses eux-mêmes. Je crains l’erreur, qu’elle me retombe dessus… »

Le cas de Philippe Richard est celui de la plupart des pharmaciens yvelinois. Les tensions d’approvisionnement de certains médicaments ont obligé le ministre de la Santé, François Braun, mardi 13 décembre, à interdire aux laboratoires de fournir directement en doliprane ou en amoxicilline les officines afin de mieux répartir les stocks.

« La situation atteint son paroxysme »

Dans l'arrière-boutique de la pharmacie de Christophe Cluzel, les étagères réservées au doliprane pédiatrique sont vides.
Dans l’arrière-boutique de la pharmacie de Christophe Cluzel à Versailles, les étagères réservées au doliprane pédiatrique sont vides.

Christophe Cluzel est pharmacien à Versailles (Yvelines) et président du syndicat FSPF78. Selon lui, l’intention est bonne mais ne résout rien, les grossistes pharmaceutiques n’ayant pas plus de stock.

« J’étais au téléphone avec le responsable d’un des plus gros grossistes, OCP. Il m’a dit qu’il ne reçoit quasiment rien. Il fournit 1.000 pharmacies et ne reçoit que 400 boîtes de sirop doliprane. Alors qu’en moyenne, il en revend 10.000 par jour. »Christophe Cluzel (pharmacien à Versailles et président FSPF78)

Dans sa pharmacie, plus aucun doliprane pédiatrique depuis deux semaines ni d’amoxicilline depuis un mois. Et si ces deux médicaments souffrent d’une réelle pénurie, le manque récurrent de médicaments s’accentue depuis quelques années.

« Sur mon bon de livraison du 13 décembre, il y a plus d’une centaine de médicaments que mon grossiste n’a pas pu me délivrer, explique Christophe Cluzel, quelque peu désabusé. Il y a 30 ans, quand il en manquait 3 ou 4, c’était exceptionnel. Aujourd’hui, la situation atteint son paroxysme. »

Christophe Cluzel montre la liste des produits que son grossiste n’a pas pu lui livrer mardi 13 décembre 2022.

Une pénurie multifactorielle

Il existe plusieurs raisons à la pénurie de doliprane et d’amoxicilline :

– Difficulté approvisionnement des éléments packaging (verre, carton, aluminium) à cause de la guerre en Ukraine.

– Après deux années impactées par la covid-19 où les besoins en amoxicilline ont baissé, les chaînes de fabrication ont diminué leur production.

– Mouvement social à Sanofi ralentti la production de doliprane.

– Tension d’approvisionnement autour des principes actifs qui composent les médicaments, ces principes actifs étant essentiellement fabriqués hors d’Europe, en Inde notamment.

La CGT poursuit la grève chez Sanofi à Ambarès-et-Lagrave
en dépit de 3 épidémies en cours,
dont la bronchiolite frappant les bébés

Actuellement, OCP subit une situation de tension ou de rupture d’approvisionnement sur 2.500 références. Un chiffre équivalent à celui rapporté par l’Agence de sécurité du médicament sur les ruptures constatées en France depuis un an.

« On espère un retour à la normale d’ici la fin 2023. Mais jamais d’ici la fin de l’année actuelle. Avec le brassage de population pendant les fêtes, ça peut être catastrophique ! »

Que racontait Macron, il y a deux ans et demi ?

Le chef de l’Etat a de nouveau pris des accents souverainistes à l’occasion d’un passage en région lyonnaise, un ton adopté avec constance depuis le début de la pandémie de Covid-19. « Tout le monde a vu durant cette crise que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe », a-t-il observé.

Macron a annoncé la mise en place d‘un « mécanisme de planification » de la production française dans le domaine de la santé, ainsi qu’une enveloppe de 200 millions d’euros pour financer des infrastructures de production.

Les 200 millions sont-ils arrivés à destination, à qui, pour quoi, avec quel effet, dans cette république bananière ,

Sanofi avait sauté sur l’aubaine.

Le géant pharmaceutique Sanofi va annoncé qu’il répondait à l’appel de l’Elysée : le groupe avait promis un investissement de près d’un demi-milliard d’euros dans une nouvelle usine à Neuville-sur-Saône, en région lyonnaise, pour y créer une « Evolutive Vaccine Facility », spécialisée dans la production de vaccins, qui serait installée à côté d’un site de production déjà existant de Sanofi. Cet investissement de 490 millions d’euros sur cinq ans devait créer 200 nouveaux emplois, précisait le laboratoire, et pourrait produire 3 à 4 vaccins différents simultanément, contre un seul dans les sites industriels actuels.

Cette usine permettra à Sanofi de « sécuriser les approvisionnements en vaccins de la France et de l’Europe en cas de nouvelles pandémies », selon le groupe. Un enjeu crucial, alors que les Etats à travers le monde se sont lancés dans une course pour accéder à un vaccin contre le coronavirus, qui a fait plus de 436.000 morts à ce jour dans le monde.

Quid des médicaments usuels et banaux ? La visite du chef de l’Etat sur le site lyonnais du laboratoire a-t-il eu un quelconque effet ? A Marcy-l’Etoile (Rhône) ?

Le principe actif de Doliprane, Efferalgan et Dafalgan a été délocalisé en Chine et aux Etats-Unis

La France a perdu son indépendance pharmaceutique

L’Institut Pasteur n’a pas eu la capacité de concevoir un vaccin contre le coronavirus, a la différence des pays réellement a la pointe de la recherche, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Le cycle du déclassement de la France se poursuit. Macron, au pouvoir depuis dix ans, a-t-il abandonné la relocalisation de toute la production du paracétamol annoncée sur trois ans?

Lors du comité d’entreprise d’octobre 2007, Rhodia a annoncé le projet d’arrêt de l’atelier APAP (Acetaminophen) qui se trouve dans l’usine du Roussillon à l’horizon 2008.  Dans l’atelier APAP, on procédait à la dernière étape de fabrication du paracétamol à partir du PAP (4-aminophenol). L’APAP est vendu aux clients SANOFI, UPSA, GSK… Le prix de vente au kilo était alors de l’ordre de 4€, ce qui revenait à moins de 5 centimes d’euro pour une boite de 16 comprimés 500mg (soit moins de 2% du prix de vente public d’une boite).

Rhodia était l’un des principaux groupes de l’industrie chimique française, spécialisé dans la chimie fine, mais en 2011 la société a fait l’objet d’une OPA lancée par le groupe belge Solvay.

Où en est le projet lancé par le gouvernement le 18 juin 2020, avec l’aide des industriels français Sanofi, Upsa et Seqens? Si le médicament final – vendu sous les marques Doliprane, Efferalgan et Dafalgan – est bien produit en France, son principe actif (4-aminophenol) a été délocalisé depuis bien longtemps, comme bien d’autres… Mais les acteurs français se mobilisent, car si l’Efferalgan et le Dafalgan sont assemblés par Upsa en Nouvelle-Aquitaine, à Agen et au Passage d’Agen (Lot-et-Garonne), les « producteurs » français sont des assembleurs qui ne disposent pas du principe actif produit notamment par les Chinois Wenzhou ou Weifang.

L’APAP sera fabriqué dans une usine du groupe qui se trouve à Wuxi, dont les coûts de production permettent de tenir tête à la concurrence.

L’usine de Wuxi a réussi à produire les 8.000 tonnes annuels (précédemment fabriqué sur le site du Roussillon) sans perturbation de la chaine d’approvisionnement pour les anciens clients du site de Rhodia.

EGE Ecole de Guerre Economique

21 Décembre’21

Relocalisation « de souveraineté » : le cas d’école du Paracétamol

paracétamol

Le paracétamol est le principe actif de nombreux médicaments, dont les trois antalgiques les plus prescrits en France (noms commerciaux : Doliprane, Dafalgan, Efferalgan). C’est donc l’un des principes actifs les plus évocateurs dans l’opinion publique.

Dès le début de la crise du COVID, le paracétamol est recommandé en qualité d’antidouleur et d’antipyrétique (faire baisser la fièvre). Assistant à une ruée dans les pharmacies, l’ANSM contraint les pharmaciens à rationner la vente de médicament à base de paracétamol afin d’éviter une pénurie.

Un emblème qui pose un problème

C’est ainsi que le paracétamol devient un sujet d’actualité traité sous l’angle de la souveraineté. L’enjeu porte sur la continuité d’approvisionnement du principe actif importé essentiellement d’Asie. A ce même moment, les industriels pharmaceutiques voulaient être rassurant en confirmant que toutes les mesures étaient prises pour éviter la rupture de la « supply chain » avec les partenaires en charge du principe actif.

Un an plus tard, la relocalisation du paracétamol est actée et communiquée au grand public alors que le phénomène de désindustrialisation de la fabrication des principes actifs était en marche depuis une trentaine d’années. Le candidat retenu pour produire à nouveau sur le territoire national est l’industriel SEQENS.  

Effet d’aubaine pour ce dernier ou véritable enjeu industriel ? On peut se poser la question. L’enchaînement des informations alarmistes a-t-il laissé le choix à l’Etat ? Le paracétamol était-il le principe actif à rapatrier en priorité ou pouvait-on envisager d’autres principes actifs, voire d’autres investissements dans le secteur pharmaceutique ?  Autant de questions qui n’ont pas été soulevées.

Retour sur la fermeture du site de Rhodia en 2007

Lors du comité d’entreprise d’octobre 2007, Rhodia annonce le projet d’arrêt de l’atelier APAP (Acetaminophen) qui se trouve dans l’usine du Roussillon à l’horizon 2008.  Dans l’atelier APAP, on procède à la dernière étape de fabrication du paracétamol à partir du PAP (4-aminophenol).  L’APAP est vendu aux clients SANOFI, UPSA, GSK… Le prix de vente au kilo est de l’ordre de 4€, ce qui revient à moins de 5 centimes d’euro pour une boite de 16 comprimés 500mg (soit moins de 2% du prix de vente public d’une boite).

La raison avancée lors du comité d’entreprise est un environnement concurrentiel extrêmement tendu : les producteurs basés en Chine tel que Wenzhou ou Weifang, et la pression concurrentielle de l’américain Mallinckrodt.

L’étude de coût comparatif se résume au prix au kilo, mais à aucun moment on adresse l’impact environnemental dû à un processus de production polluant en Chine, ni le bon état général de l’outil de production du site du Roussillon. Les possibilités de re négociation avec les clients avortent immédiatement du fait de la hausse excessive demandée. Rhodia exigeait un passage de 4€ à 5€ du kilo, alors que le point d’équilibre se trouvait à 4,20 €, selon les représentants du personnel.

La délocalisation vers la Chine

Malgré de nombreux effort, le groupe dit se voir dans l’obligation de stopper cette activité, au détriment de 43 emplois directs. Rhodia prend la posture du faible et dit « subir » la concurrence, incapable de mener la bataille. Ce projet est annoncé comme élément d’un repositionnent stratégique, et l’axe de travail « bienveillant » est mis sur la reconversion des salariés (qu’il s’agisse de Rhodia ou du gouvernement de l‘époque). La décision est confirmée en mars 2008, l’atelier cessera son activité en fin d’année.  L’APAP sera fabriqué dans une usine du groupe qui se trouve à Wuxi, dont les coûts de production permettent de tenir tête à la concurrence.

L’usine de Wuxi a réussi à produire les 8000 tonnes annuels (précédemment fabriqué sur le site du Roussillon) sans perturbation de la chaine d’approvisionnement pour les anciens clients du site de Rhodia.

L’acceptation de la dépendance

La fermeture de l’atelier APAP dans le Roussillon a fait l’objet de très peu d’articles dans la presse. C’était défaitiste que l’on commentait les tarifs de productions chinois extrêmement compétitifs (mais à aucun moment l’incapacité du groupe à concurrencer l’américain Mallinckrodt). Seuls les élus syndicaux se sont manifestés contre le manque de pugnacité du groupe pour conserver la production en Roussillon. Personne ne se souciait de la nature des outils de production (polluant), de l’indépendance européenne dans la production des principes actifs, ni de désindustrialisation.

 Il s’en suit une communication à minima et à sens unique. Aujourd’hui, c’est l’entreprise à capitaux français Seqens qui fabrique toujours dans ses usines de Wuxi Chine le principe actif. Seqens dont l’ancien nom de groupe est Novacap, qui avait acquis Rhodia en 2011.

Durant la période 2009 à COVID, la question de la dépendance de la France en matière pharmaceutique ne devient pas un élément prépondérant  du débat public. La crainte de pénurie n’est relayée que très rarement.  Ce qui fait débat jusqu’en décembre 2019 relève de deux éléments : d’une part, la délivrance du paracétamol est uniquement en pharmacie et par le pharmacien (et non en accès libre) et d’autre part,  le fait que ce médicament n’est pas génériquable (au sens où : si le nom de marque figure  sur l’ordonnance, alors, le pharmacien ne peut pas proposer une autre marque).

De la première vague de COVID à l’annonce de la relocalisation

Quatre ans plus tard, les stocks sont-ils reconstitués ?

Le premier acteur audible : L’académie nationale de pharmacie (ANP) fait état le 12 février 2020 de l’impact potentiel de la COVID sur les approvisionnements et insiste sur l’urgence de relocaliser la production de matière première- les principes actifs- en France et Europe. « Il faut relocaliser la production des matières premières pharmaceutiques ». Ce communiqué est dans la continuité des précèdent rapports ; il rappelle l’importance de retrouver une indépendance au niveau européen, en particulier pour les « médicaments indispensables », tels que les antibiotiques, les anticancéreux … mais pas du paracétamol en priorité.

Le 15 Juin 2020, le consul général de France en Chine (Benoit Guidée) était accueilli dans l’usine de Seqens à Wuxi. Au plus fort de la pandémie, notons le remerciement des équipes locales pour leur implications dans la montée en cadence de production du principe actif (APAP), symbole de l’amitié franco-chinoise et de la confiance de l’état français face à sa dépendance vis-à-vis de l’unité de production chinoise. Le lendemain, Emmanuel Macron en visite dans l’usine Sanofi de Lyon évoque l’initiative de relocaliser la production et le conditionnement de médicament sur le sol français, dont le paracétamol.

L’hypothèse de la relocalisation du paracétamol est reprise en août 2020 par Nicolas Biz, directeur projets du laboratoire Seqens. Les militants CGT chimie en font état en septembre 2020 sur le media local France Bleue Isère, puis au niveau national dans le journal l’humanité le 16 octobre. Au-delà d’une prise de conscience générale, la volonté d’autonomie stratégique fait consensus, le paracétamol pourrait en faire partie selon un article des échos du 25 novembre 2020. La décision est officialisée au début de l’été 2021 par Seqens  et dans la presse française.  

L’aveuglement général

Au cours du dernier trimestre 2020, le paracétamol est devenu le symbole de la souveraineté du plan France relance. Le focus informationnel reprend la dialectique : souveraineté et emploi, alors que l’indépendance n’est pas de fait. 

Point essentiel ayant peu de résonnance : l’investissement de l’Etat via BPI dans Seqens pour la relocalisation, alors que le groupe Seqens est en vente depuis février 2021.

Au-delà de la transparence de l’allocation des fonds publics, pas de lisibilité sur l’assurance de la pérennité de l’investissement et des contreparties obtenues.

La matière première (PAP) nécessaire à la production de l’APAP provient de Chine et de Seqens pour le site du Roussillon. Les excipients nécessaires à l’incorporation du principe actif sont également importés.  On ne parle pas du contrôle ou des accords quant au prix de transfert pour éviter de « délocaliser » la marge ? En d’autres termes, à combien est acheté le PAP aujourd’hui et dans un an ?  Quelles sont les exigences de l’Etat qui investit via BPI ?

Les leçons de 2008 ne sont pas à l’ordre du jour. Quelle réflexion sur les raisons profonde de la fermeture, et comment s’assurer de ne pas faire les mêmes erreurs ?

Rentabilité versus survie sanitaire

Une fois la production rapatriée en France, l’opération est-elle rentable avec les nouveaux modes de production ? Le prix du comprimé va-t-il rester stable, car si le bilan final est l’augmentation du comprimé, c’est le système de remboursement assurance maladie qui paiera. Sur ce point, Jean Casteix rassure les salariés de l’usine d’UPSA lors de sa visite du 29 juillet 2O21  « Afin de favoriser le maintien de ces emplois sur votre territoire, le Gouvernement a décidé de stabiliser le prix du paracétamol jusqu’au 31 décembre 2024 ». On comprend donc qu’en cas de hausse de coût de production de l’APAP, c’est l’Etat qui paiera, et donc le risque est assuré avec de l’argent public jusqu’à fin 2024.

L’étude de la concurrence internationale n’est pas non plus le sujet. En quoi le nouveau site va être compétitif dans un environnement international, où les concurrents ne vont certainement pas rester contemplatifs. L’état peut-il exiger des industriels à la fois un prix du médicament bas, et ignorer le contexte concurrentiel auquel ils font face.  

Une autre grille de lecture

La chronologie des évènements, guidés par l’effet médiatique de l’annonce de possible pénurie, interroge sur la nature et le bien fondé de la décision. On se pose la question du rapport de force entre l’Etat français et l’industrie pharmaceutique en matière d’investissement et des contreparties obtenues. L’appui des associations de pharmaciens combiné au récent intérêt de l’opinion public et à la volonté d’emploi, a-t-il laissé le choix aux décideurs politiques et facilité la lucidité en matière d’investissement ?

C’est le choix d’investissement pour le paracétamol (très évocateur pour la sphère publique) qui manque de justification par rapport à d’autres molécules. Le paracétamol a pris le dessus dans le champ médiatique alors que des ruptures d’approvisionnement en cascade étaient indiquées en avril 2020 : curares, propofol, midazolam, antibiotique augmentin sous tension.

Est-ce que l’APAP est l’avenir dans la chaine de valeur de l’industrie pharmaceutique française ? Enfin, et d’autant plus que le groupe Seqens est en vente, pourquoi n’a-t-on pas exigé un partenariat public/privé qui laisserait du poids à la participation de l’Etat ?

Le mot souveraineté à tout prix, sans stratégie industrielle, a également fait disparaitre la notion de projet commun et la dimension humaine du projet. C’est l’incapacité ou le refus de l’Etat à associer les représentants du personnel du secteur de la pharmacie – les syndicats – à la re construction du tissu industriel. Les salariés du Roussillon sont à nouveau pris en étau entre politique et industriel, et non come parties prenantes du projet.

Symbole de souveraineté en temps de COVID, l’avenir dira si le paracétamol est l’acte 1 de la bataille pour le re amorçage d’une politique industrielle dans le secteur pharmaceutique ou la continuité de la gestion du déclin guidée par des décisions politiques prises dans l’instant, et dont le plan de communication informationnel est au premier plan.

Doliprane: Macron nous protège-t-il de la pénurie?

Peut-il se poser en « protecteur » malgré la rareté du médicament?

Le Doliprane est en rupture de stock, en gélules et sous forme pédiatrique. »J’ai dû faire quatre pharmacies avant d’en trouver. Les trois premières n’en avaient plus en stock », raconte cette maman. Le Doliprane se fait rare depuis plusieurs mois.

« Il y a une pénurie et les deux produits les plus en rupture sont les gélules 1.000 mg et le Liquiz enfants. Heureusement, le sirop avec la pipette doseuse est revenu mais il y a eu aussi une pénurie », constate Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pourquoi est-il très difficile d’en trouver dans les pharmacies ?

Les Français attendent toujours une « relocalisation » promise en 2020…

Covid-19, grippe et maux de l’hiver

Le fabricant du Doliprane, Sanofi, reconnaît ces ruptures de stock. « Il y a des tensions », assure une porte-parole du groupe pharmaceutique. Le laboratoire pharmaceutique a été confronté à « une augmentation inédite de la demande en pharmacie, » raconte-t-elle.

Les principales explications de ce phénomène sont la Covid-19, la grippe et les maux de l’hiver qui auraient conduit les Françaises et les Français à consommer une très grande quantité de Doliprane pour lutter contre la fièvre, les maux de tête ou les courbatures. Depuis le début de l’hiver, le Haut Conseil de Santé publique recommande « d’utiliser du paracétamol pour le traitement symptomatique d’une fièvre mal supportée ou de douleurs et ne pas introduire d’AINS ». Les AINS sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène. Or, l’épidémie de grippe a été historiquement faible.

Mais la poudre de paracétamol est importée de Chine et d’Inde. Une première interrogation est donc de savoir si elle connaît une rupture d’approvisionnement. Les autorités assurent que c’est l’usine Sanofi qui conditionne la poudre en gélules ou en sirop qui aurait du mal à suivre la cadence, dans la 5e puissance industrielle mondiale… Dès l’apparition de la Covid-19 au printemps 2020, les 250 salariés de Lisieux dans le Calvados avaient pourtant déjà augmenté la transformation de 50 %. L’usine normande sort chaque jour plus de 15 millions d’unités de Doliprane sous forme de gélules, suppositoires ou sachets. Un autre site fabrique le Doliprane à Compiègne dans l’Oise. La pénurie n’a pas frappé la France en 2020, mais s’abat sur elle deux ans plus tard, en 2022. On nous mène en bateau ?

Macron appelle les Français à restreindre leur consommation d’électricité, puis de Doliprane…

Dans les jours qui viennent, Sanofi devrait écrire aux pharmaciens pour limiter a priori les commandes de Doliprane à 720 unités maximum par officine. Jusqu’à quand la pénurie devrait-elle ainsi perdurer, sachant que le passe sanitaire est suspendu depuis huit semaines ?

Dans les lieux clos soumis au passe vaccinal, le port obligatoire du masque en intérieur n’était déjà plus obligatoire depuis le 28 février dernier. Et le port du masque n’est plus requis depuis le lundi 14 mars dans tous les lieux où il est encore appliqué. Ni la grippe, ni la pandémie ne pousse plus à la consommation de Doliprane depuis quatre à huit semaines…

Cette pénurie qui dure étonne le vice-président de l’Union Nationale des Pharmacies de France (UNPF) : « J »ai du mal à comprendre qu’un laboratoire qui a d’aussi grandes capacités de recherche et de production ne soit pas capable, sur des délais supérieurs à quelques semaines, de remettre en place un processus industriel, » gronde Eric Myon.

Sanofi (Institut Pasteur !) réoriente la demande

Pour les enfants, comme pour les adultes, il existe d’autres marques qui ne sont pas touchées par les… ruptures d’approvisionnement : « approvisionnement », vous avez dit « approvisionnement« ? Efferalgan ou Dafalgan, fabriqués par UPSA (du Japonais Taisho Pharmaceutical) dans son usine d’Agen, ou les marques génériques Viatris (ex-Mylan et entreprise mondiale de soins de santé américaine) ou Biogaran (Laboratoire Servier).

Rupture de production, ou rupture d’approvisionnement, ce n’est pas pareil !

Doliprane a beau être la marque de paracétamol la plus vendue en France, le changement d’habitude est plutôt bien vécu par les patients, assure Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine : « On leur dit juste qu’ils ne peuvent pas avoir la boîte jaune, qu’ils vont avoir une boîte bleue ou rouge à la place, et ça passe. »

A l'inverse de Doliprane, Efferalgan et Dafalgan (produits à Agen) ne connaissent pas la crise.

⁶Sanofi prévoit un retour à la normale courant juin 2022.

La relocalisation promise que Macron tarde aussi à réaliser

D'ici 2023, la France va relocaliser sa production de paracétamol sur son territoire.

D’ici 2023, la France va relocaliser sa production de paracétamol sur son territoire.

En août 2020, dans son « grand » plan dit de relance,  Macron avait annoncé 15 milliards d’euros pour la relocalisation. Où sont ces 15 milliards? Où en est cette relocalisation?

Nous avions reçu cette révélation de Macron le 28 août. De nouvelles mesures feraient partie du plan de relance du gouvernement. En déplacement sur le thème de la souveraineté sanitaire et industrielle à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) dans le centre d’excellence du groupe pharmaceutique Seqens (ex-Novacap) – du « made in France » détenu par Eurazeo, société d’investissement française  – le président français avait annoncé que 15 milliards d’euros seraient consacrés à l’innovation et à la relocalisation industrielle. Selon Macron, le plan de relance devait avoir pour vocation de “préparer la France de 2030”. Baptisée “France Relance”. Le diseur est plein de mots…

Les entreprises du médicament allaient également bénéficier de réductions d’impôts. “Nous allons réduire l’effort qui est demandé chaque année aux entreprises du médicament de 300 millions d’euros pour le prochain plan de finances”, a assuré le président. Sanofi a-t-elle bénéficié de ces réductions d’impôts ??

Après deux années, on le voit aujourd’hui, notre « protecteur » est resté dépendant de la production asiatique

Covid : le vaccin français Sanofi ne sera pas prêt pour Noël 2021

Sanofi fait des annonces macroniennes d’un vaccin qui ne vient pas.

C’est l’histoire de ratés en série. Le vaccin français finira-t-il par arriver ou, comme les gendarmes, après la bagarre? Le développement du premier vaccin français anti-Covid-19 prend du retard. Les résultats finaux de son essai clinique sont finalement attendus au premier trimestre 2022. N’arrivera-t-il pas trop tard ?

Alors qu’il l’avait promis et confirmé pour fin 2021, le laboratoire français Sanofi annonce que son vaccin anti-Covid développé conjointement avec le britannique GSK ne sera finalement pas prêt avant le premier trimestre 2022. Ce laboratoire ne fait rien d’autre que du Macron qui proroge sans cesse l’état d’urgence sanitaire: depuis l’épidémie de Covid-19, il a été appliqué à deux reprises, entre le 24 mars 2020 et le 10 juillet 2020, et à compter du 17 octobre 2020, suivi de plusieurs prolongations par le biais d’une période transitoire de sortie d’état d’urgence sanitaire, prévue du 2 juin 2021 au 31 juillet 2022. Sanofi a tout son temps.

En fait, Sanofi-Pasteur n’a pas le choix. En septembre 2021, nouveau loupé : Sanofi décide d’abandonner le développement de son produit faisant appel à cette technologie. Car il n’aurait pas été prêt avant la fin… 2022. Or, à cette date, « il y aura déjà des milliards de doses disponibles de vaccins anti-Covid ARNm, » justifie en conférence de presse Thomas Triomphe, vice-président exécutif de Sanofi, en charge de Sanofi Pasteur. Le groupe français a lui-même mis à disposition certaines de ses usines pour soutenir, à titre exceptionnel, la production des vaccins de ses concurrents.

Il continue néanmoins de croire au succès de son futur vaccin à protéine recombinante. Les essais cliniques de phase III se poursuivent pour évaluer  » l’efficacité et la tolérance de ce candidat vaccin, et leurs résultats sont attendus d’ici la fin de l’année, précisait, en novembre 2021, un porte-parole du géant pharmaceutique. Il espérait alors une mise sur le marché au début de l’année 2022.

Le laboratoire français prévoit désormais de publier les résultats finaux de son essai clinique sur son vaccin durant le premier trimestre 2022, si tout va bien, alors qu’ils étaient initialement attendus fin 2021.

Sanofi entre enfin dans la dernière ligne droite, prolongée, de son vaccin. Le premier laboratoire français a publié ce matin les résultats intermédiaires des essais de phase III (la phase finale avant la demande d’autorisation de mise sur le marché) de son vaccin à base de protéine recombinante. Ces premières données, qui étaient très attendues, montrent une efficacité de son vaccin comme rappel avec «une augmentation des anticorps neutralisants, pour tous les vaccins administrés en primovaccination (ARNm ou adénovirus), de l’ordre de 9 à 43 fois, dans toutes les tranches d’âge et avec un bon profil de sécurité et de tolérance », précise Sanofi dans un communiqué de presse.

«Ces données préliminaires montrent que nous disposons d’un solide candidat-vaccin de rappel et ce, quel que soit le vaccin administré en primo-vaccination», se félicite Thomas Triomphe, à la tête de l’activité vaccins de Sanofi. Le laboratoire français développe son vaccin anti-Covid avec le britannique GSK qui fournit l’adjuvant du vaccin.

Il n’empêche, il est encore trop tôt pour le laboratoire français et son allié britannique pour demander le feu vert de l’Agence européenne du médicament, préalable à la distribution de leur vaccin sur le Vieux Continent. La progression de la pandémie a compliqué le déroulement de la phase finale de ses essais, lancée au printemps dernier. Le Comité indépendant de surveillance et de suivi des données, des experts indépendants qui surveillent le déroulement des études, demande à Sanofi de continuer l’essai pour avoir plus de participants malades inclus et lui permettre d’analyser ces données. C’est la règle pour ce type d’essais cliniques : il faut qu’un maximum de participants n’ait jamais été infecté ou vacciné, ce qui est de plus en plus difficile compte tenu de la diffusion du virus à travers le monde. Un coup dur pour le laboratoire qui espérait enfin pouvoir sortir son vaccin, un an après la mise à disposition de ceux de Pfizer-BioNTech et de Moderna.

Un certain soulagement malgré tout

« Les résultats sont attendus au premier trimestre 2022 », indique Sanofi. Le laboratoire, qui a démarré la production de son sérum au cours de l’été, se dit prêt à distribuer son vaccin dès la conclusion de ses essais et l’obtention du feu vert des autorités réglementaires. Son vaccin serait alors le cinquième homologué en Europe après ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson. L’américain Novavax est également sur les rangs pour obtenir l’autorisation européenne.

La publication de ces résultats n’en reste pas moins un certain soulagement pour le laboratoire puisqu’ils valident l’efficacité de son vaccin comme rappel ou « booster universel ». Sanofi avait annoncé il y a presque un an jour pour jour, plusieurs mois de retard sur son calendrier initial (juin 2021), au grand dam de l’opinion publique et de la communauté scientifique. Il lui avait ensuite fallu recommencer la phase 2 de ses études et démarrer la phase 3.

A l’époque, Sanofi avait invoqué un «problème de compatibilité» entre son vaccin et le réactif utilisé, acheté à un fournisseur pour gagner du temps alors qu’il le fabrique lui-même d’habitude. Un vrai camouflet pour le laboratoire, numéro 4 mondial des vaccins (16,5% de son chiffre d’affaires), engagé par ailleurs depuis deux ans dans une transformation de fond de son organisation et de sa recherche. Dans l’Hexagone, de nombreux récalcitrants à la vaccination anti-Covid attendent encore le « vaccin français » pour passer à l’acte.

Tollé en France, dont Sanofi est le premier groupe pharmaceutique et bénéficie de bien des subventions publiques. L’excellence française en prend un coup.

Covid-19: annonce de l’arrivée du premier médicament

Il réduirait par deux les risques d’hospitalisation et de décès

Alors que Sanofi renonce à l’ARN messager pour son vaccin contre la Covid, le médicament oral contre le coronavirus va-t-il bientôt être commercialisé ? C’est en tout cas la demande qu’à fait le laboratoire américain Merck à l’agence sanitaire américaine. En cas d’accord, il s’agirait du premier médicament commercialisé contre la Covid. Selon un essai clinique, il a réduit par deux les risques d’hospitalisation et de décès de patients atteints de la covid-19.

Merck va demander l’autorisation de l’agence des médicaments américaine (FDA) pour un traitement par voie orale contre la covid-19 qui « réduit de façon significative les risques d’hospitalisation ou de décès », a annoncé l’entreprise, vendredi.

Si elle est autorisée, cette pilule antivirale appelée le molnupiravir serait le premier médicament de ce type à être mis sur le marché pour traiter la Covid-19, ce qui constituerait une évidente avancée dans la lutte contre la pandémie.

Merck, aussi appelé MSD hors des Etats-Unis, affirme que ce médicament développé avec la société de biotechnologie Ridgeback Biotherapeutics (Miami) et appelé le molnupiravir, permet de diviser par deux les risques d’hospitalisation et de décès, selon les résultats d’un essai clinique.

Durant l’essai clinique mené sur 775 personnes, le taux d’hospitalisation ou de décès chez les patients ayant reçu le médicament était de 7,3 %, contre 14,1 % chez ceux ayant eu un placebo.

Aucun décès n’a été constaté chez les personnes traitées avec le molnupiravir, contre 8 dans le deuxième groupe.

En complément du vaccin

Plusieurs experts ont souligné l’importance de pouvoir consulter l’ensemble des données cliniques et ont insisté sur le fait que ce genre de traitement serait à prendre en complément du vaccin.

Mais Peter Horby, professeur spécialisé dans les maladies infectieuses émergentes à l’université d’Oxford, appelle de ses voeux « un antiviral oral sûr, abordable et efficace serait un énorme progrès dans la lutte contre la Covid ».

« Le molnupiravir semblait prometteur en laboratoire, mais le véritable test consistait à déterminer s’il présentait des avantages chez les patients. De nombreux médicaments échouent à ce stade, donc ces résultats intermédiaires sont très encourageants », a-t-il souligné dans un message cité par l’organisme britannique Science Media Centre.

Un traitement facile à administrer

Les antiviraux agissent en empêchant le virus de se répliquer. Leur application peut être double : à la fois permettre aux personnes déjà atteintes de la maladie de ne pas souffrir de symptômes graves, mais aussi à celles ayant été en contact rapproché de ne pas la développer.

Ce type de traitement par comprimés, facile à administrer, est très attendu et vu comme une façon efficace de combattre la pandémie. Mais de manière générale, les médicaments antiviraux n’ont jusque-là pas été très convaincants contre le Covid.

Le marché étant potentiellement énorme, plusieurs laboratoires se sont mis sur le créneau, comme la biotech Atea Pharmaceuticals et le laboratoire Roche qui étudient l’efficacité d’un traitement comparable, appelé AT-527.

Pfizer a annoncé lundi avoir commencé un essai clinique de grande ampleur pour sa propre pilule anti-Covid, afin de tester sa capacité à réduire à titre préventif les risques d’infection chez l’entourage d’une personne ayant contracté la maladie.

Le virus continuant à circuler et la majorité des solutions disponibles nécessitant de se rendre dans un établissement de santé, « les traitements antiviraux qui peuvent être pris à la maison pour garder les personnes infectées par le Covid-19 hors de l’hôpital sont absolument nécessaires », a affirmé dans le communiqué Wendy Holman, une responsable de Ridgeback Biotherapeutics.

10 millions de traitements d’ici à la fin de l’année

Le problème pour les antiviraux comme celui de Merck est qu’ils doivent être pris avant que les patients ne soient généralement considérés « comme suffisamment malades pour avoir besoin d’autre chose qu’un traitement contre les symptômes », remarque Peter English, ancien directeur du comité de santé publique de l’Association des médecins britanniques.

Les antiviraux contre la grippe ou les boutons de fièvre par exemple ne sont efficaces que s’ils sont pris très tôt, rappelle-t-il auprès du Science Media Centre.

« Ce n’est pas un médicament miracle, mais un outil pour accompagner la vaccination », avance de son côté sur Twitter Peter Hotez, professeur au Baylor College of Medicine de Houston au Texas, qui s’inquiète par ailleurs de la possible apparition d’une certaine résistance au médicament s’il est largement utilisé.

Merck, par anticipation, a en tout cas déjà commencé la production de molnupiravir à grande échelle et prévoit de fabriquer les doses nécessaires pour 10 millions de traitements d’ici à la fin de l’année.

Vaccin : Sanofi investit dans l’ARN Messager aux Etats-Unis

Le laboratoire français signe une grosse acquisition

Le géant français avait annoncé, il y a quelques semaines, un vaste programme d’investissements, de deux milliards d’euros d’ici à 2025, dans l’ARN messager.

C’est une acquisition importante tant sur le plan financier que sur le plan stratégique. Sanofi a annoncé, mardi 3 août, l’achat pour 3,2 milliards de dollars de l’américain Translate Bio, spécialiste de l’ARN messager, une technologie novatrice notamment utilisée dans les vaccins anti-Covid 19 et dans laquelle le géant pharmaceutique français veut accélérer son développement.

« Sanofi va se porter acquéreur de la totalité des actions en circulation de Translate Bio (dans) une transaction en numéraire valorisée approximativement à 3,2 milliards de dollars », soit quelque 2,7 milliards d’euros, a indiqué dans un communiqué le groupe français, qui collabore déjà étroitement avec l’américain. L’ARN messager est l’une des technologies les plus novatrices à avoir émergé ces dernières années dans la pharmacie. Elle a connu une vive accélération avec la crise du Covid-19, qui a vu l’autorisation de premiers vaccins basés sur ce principe, en l’occurrence ceux des laboratoires BioNTech – en collaboration avec Pfizer – et Moderna.

Recherche pour l’avenir

Sanofi, lui-même, travaille déjà avec Translate Bio pour développer un vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Mais les promesses de cette technologie dépassent de loin le seul coronavirus. « Notre objectif est de libérer le potentiel de l’ARN messager dans d’autres domaines stratégiques, comme l’immunologie, l’oncologie », c’est-à-dire le traitement des cancers, « et les maladies rares, en plus des vaccins », résume dans le communiqué Paul Hudson, directeur général de Sanofi.

Le géant français avait déjà, voici quelques semaines, annoncé un vaste programme d’investissements dans l’ARN messager – deux milliards d’euros d’ici à 2025 – avec notamment la création d’un centre de recherche spécialisé. Il se met en capacité de développer plusieurs vaccins, ciblés sur les maladies infectieuses, mais reste discret sur ses ambitions exactes. Sanofi a, toutefois, d’ores et déjà lancé de premiers essais avec Translate Bio pour un vaccin contre la grippe saisonnière, une annonce faite en juin.

Par ailleurs, Sanofi ne mise pas que sur l’ARN messager contre lela Covid-19. Il développe un autre vaccin avec le britannique GSK, basé sur la technologie de la protéine recombinante, et celui-ci est à un stade plus avancé malgré plusieurs mois de retard, avec une mise sur le marché prévue pour décembre.

Cet achat permettra-t-il à Sanofi d’être au rendez-vous qu’il s’est fixé à décembre, dans cinq mois, avec son « propre » vaccin « français » ?

Ais

USA: plusieurs millions de vaccins Johnson & Johnson prêts à sa distribution

3 à 4 millions de doses du vaccin pour les USA, «la semaine prochaine»; rien pour l’UE

«Nous prévoyons d’allouer trois à quatre millions de doses du vaccin de Johnson et Johnson la semaine prochaine», aux Etats-Unis, s’il est autorisé en urgence dans les prochains jours comme attendu, a annoncé le gouvernement américain, a déclaré lors d’un point presse Jeff Zients, le coordinateur de la lutte contre le Covid-19 de la Maison-Blanche.

Très efficace contre les formes graves de la Covid-19

Il doit encore être autorisé, mais ce sera en urgence dans les prochains jours, comme attendu, a annoncé le gouvernement américain.

« L’entreprise pharmaceutique a également annoncé «avoir pour but de livrer un total de 20 millions de doses d’ici fin mars», ajoute-t-il.

Sanofi va aider Johnson & Johnson à fabriquer son vaccin en France

Sanofi a annoncé lundi 22 février qu’il va produire en France le vaccin contre la Covid-19 de son concurrent américain Johnson & Johnson, comme il s’apprête également à le faire pour Pfizer-BioNTech, faute de pouvoir proposer encore son propre vaccin.

Sanofi se chargera de la formulation et du remplissage des flacons sur son site de Marcy-l’Etoile, près de Lyon (Rhône), « à partir du troisième trimestre », « à un rythme d’environ 12 millions de doses par mois », affirme dans un communiqué le laboratoire qui précise garder pour « priorité » la mise au point de ses deux candidats-vaccins.

C’est la deuxième fois que Sanofi met au service de la concurrence ses outils de production : il fabriquera à partir de l’été dans son usine allemande de Francfort plus de 125 millions de doses du vaccin à ARN messager mis au point par Pfizer-BioNTech.

Le laboratoire précise toutefois garder pour « priorité » la mise au point de ses deux candidats-vaccins.

Un traitement Sanofi du cancer du poumon approuvé par les USA

La France en est à élaborer un… protocole !

L’agence américaine du médicament (FDA) a approuvé son médicament Libtayo pour le traitement d’un cancer du poumon à un stade avancé, annonce le groupe pharmaceutique Sanofi ce lundi.

«La FDA approuve Libtayo (..) en monothérapie pour le traitement de première ligne» pour certains types de «cancer du poumon non à petites cellules», a détaillé le laboratoire français dans un communiqué. Avec 2,2 millions de nouveaux cas diagnostiqués dans le monde, dont 225.000 aux Etats-Unis, le cancer du poumon est «la principale cause de décès par cancer dans le monde», rappelle Sanofi.

Troisième indication approuvée

Il s’agit de la troisième «indication approuvée» aux Etats-Unis pour ce médicament anticancéreux développé avec la société de biotechnologie Regeneron.

Le Libtayo avait été approuvé début février comme traitement d’un cancer de la peau à un stade avancé, le carcinome basocellulaire (CBC), et en 2018 pour le traitement du cancer épidermoïde cutané (CEC), précise le laboratoire français.

L’extrême gauche relance les manifestations pour défendre l’emploi

Les gauchistes défient l’état d’urgence et les mesures sanitaires, menaçant la santé publique

En pleine épidémie de Covid-19, des milliers de manifestants, étudiants, soignants ou enseignants qui ne font pas mystère de leur orientation révolutionnaire, ont défilé en France, jeudi 4 février, à l’appel de la CGT.

Défendre l’emploi et les services publics est une noble mission, mais quand de si bons sentiments font fi de la santé des plus vulnérables, le camp du Bien verse dans celui du Mal. Malgré l’épidémie et la menace d’un troisième confinement, jeudi 4 février, quelques milliers de personnes ont manifesté dans les grandes villes françaises, jeudi 4 février. Le coup d’envoi a été donné au matin devant le site de Sanofi à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) où 364 emplois y sont menacés. 

La CGT de Philippe Martinez a apostrophé le gouvernement. 

Masqués, mais pas muselés !”tel était l’un des slogans scandés dans Paris par 20.000 manifestants, selon la CGT, mais 4.800, selon la police, et sans rapport apparent avec l’emploi, ce qui interpelle sur l’usage que fait véritablement la CGT du malheur social de certains.

Au total, 165 manifestations ont été recensées dans le pays, au mépris du contexte sanitaire.

Marseille (PS), Saintes (PS jusque 2014), Rouen (PS)…

Distanciation physique ou chaleureuse camaraderie, il faut choisir:
mesures sanitaires de santé publique bafouée par la gauche révolutionnaire

A Marseille (Bouches-du-Rhône), retournée au socialisme par un tour de passe-passe qui n’interpelle pas le Conseil d’Etat, ils sont 2.800 dans une même mobilisation interprofessionnelle, soit la moitié de l’effectif national total, selon la police. Sans motif social précis.

Un retraité, ancien premier secrétaire de la FSU 13 reprend du service

A Saintes (Charente-Maritime), 150 personnes se sont mobilisées contre la désintégration d’EDF.

 

200 intermittents du spectacle se sont réunis à Rouen (Seine-Maritime), ci-dessus, pour demander – aux contribuables solidaires par force – une prolongation de leur droit d’indemnisation. Au total, 165 manifestations ont été recensées dans le pays, au mépris du contexte sanitaire.

A Paris, les quelques manifestants se sont élancés de la place de la République en direction de Nation, sur 3,3 km. Les syndicats radicaux – dont des enseignants qui veulent la fermeture d’établissements – appellent à la mobilisation, alors que de nombreuses entreprises sont amenées à des plans de licenciement.

La peur pousse Macron à accepter le vaccin russe

Macron promet un vaccin à « tous les Français qui le souhaitent« … « d’ici la fin de l’été »

La France de Macron a été arrogante; l’Amérique de Trump, auto-suffisante

Le diable est encore dans les détails. Pour tenir sa promesse, le président compte sur les anti-vaccins et la découverte..  russe. Macron qui comptait sur le ‘Made in France’ et mettait tous ses espoirs dans le même panier, les fleurons tricolores Sanofi et Institut Pasteur, est maintenant de la revue. Et comme on n’apprend pas de son arrogance  il méprisa jusqu’à son propre modèle de « start-up France », Valneva, la biotech française (nouveau BN, biscuit nantais) qui dut se faire financer par Londres pour pouvoir fabriquer son vaccin anti-covid et lui livrer 100 millions de doses en cas de succès de son produit.

Plus les antivaxx seront nombreux, mieux ce sera pour Macron

Plus les antivaxx seront nombreux, mieux ce sera pour Macron

Macron a assuré mardi sur TF1 que « tous les Français adultes qui le souhaitent » se verront proposer un vaccin « d’ici la fin de l’été », soit d’ici au 22 septembre, dans sept bons mois… 

Entre temps auront eu lieu les régionales, en juin 2021, en même temps que les élections départementales : initialement prévu en mars 2021, le scrutin est reporté de plusieurs mois en raison de l’épidémie qui connaît des hauts et des bas, des montagnes russes en fonction des mesures partielles tentées par le locataire de l’Elysée soucieux de la colère populaire montante et inquiet de l’éclatement de LREM.

Il a aussi estimé que, « début mars », auront été vaccinés les 80% des pensionnaires des… Ehpad qui le souhaitent, soit 500 000 personnes, prétendant que la campagne de vaccination lancée il y a cinq semaines « se déroule au rythme qui était prévu ». Elle n’a pourtant toujours pas permis de protéger la totalité de nos anciens, cible prétendument prioritaire.

Ce n’est pas avant la fin février-début mars que quatre sites pharmaceutiques en France vont commencer à produire des vaccins anti-covid étrangers, selon Macron sur TF1, à l’issue d’une réunion avec les grands laboratoires français et européens. 

Il a aussi expliqué que l’Union européenne a sécurisé 2,3 milliards de doses de vaccins pour l’instant, ce qui permet de garantir cette vaccination générale des Français d’ici à la fin de l’été.

Le vaccin d’AstraZeneca ne sera pas proposé aux plus de 65 ans

L’Etat va suivre « évidemment » la recommandation de la Haute autorité de Santé de réserver aux moins de 65 ansMacron a précisé que l’Etat va suivre « évidemment » la recommandation de la Haute autorité de Santé de réserver le vaccin d’AstraZeneca aux moins de 65 ans. Il sera sans doute d’abord utilisé pour les soignants de moins de 60 ans et ensuite « proposé par tranches d’âge », en commençant par les plus âgés, a-t-il ajouté. « Mais on ne le proposera pas aux plus de 65 ans », a-t-il confirmé. 

Le quadra reconnaît que son rythme « peut paraître trop lent » par rapport à d’autres pays « qui avaient fait d’autres paris ou qui sont aussi des pays qui, comme le Royaume-Uni sont des îles », a-t-il argué. « Mais je défends la stratégie que nous avons adoptée avec l’Allemagne, avec l’Union européenne, qui est précisément de vacciner en Europe ». La France a « exactement le même rythme, la même solution que nos voisins allemands et que nos autres voisins européens », a-t-il prétendu, bien qu’il soit de notoriété publique qu’à la date du 14 janvier, selon l’Institut Robert Koch, l’Allemagne avait déjà vacciné plus d’un million de ses ressortissants avec la première dose du vaccin anti-covid-19 contre 307.301 en France.

Spoutnik-V utilisé si les autorités sanitaires le valident

Macron et Le Drian,
contre mauvaise fortune, bon coeur

Quant au vaccin russe Spoutnik-V, dont la revue scientifique américaine The Lancet a confirmé l’efficacité, Macron a expliqué qu’il sera utilisé si les autorités sanitaires le valident. « On a vu aujourd’hui des publications qui semblent indiquer une très forte efficacité du vaccin Spoutnik mais nous ne pouvons pas le distribuer en France tant que le producteur russe n’a pas soumis une demande d’autorisation de mise sur le marché ». « A la minute où il la demandera, les autorités sanitaires européennes et nationales l’examineront, a-t-il promis. « Et, en fonction de ses résultats et des preuves » qu’il est efficace, la France décidera ou non de l’utiliser. « Ce n’est pas une décision politique, c’est une décision scientifique, et heureusement« . 

Sanofi pourrait produire le vaccin de Pfizer/BioNTech, mais le voudra-t-il?

Macron doit-il montrer les muscles?

Le Maire a bloquė le rachat du groupe Carrefour par le Canadien Couche-Tard: ce que fait Bercy contre la fuite des bijoux de famille, Macron doit l’obtenir d’un fleuron français en ėtat de faiblesse.

Sanofi est en discussions avec deux laboratoires, dont Pfizer, pour fabriquer leurs vaccins contre le Covid-19, a indiqué ce matin Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie. Le laboratoire français pourrait annoncer les conclusions de ces discussions très prochainement.

D’excellentes perspectives pour le secteur pharmaceutique

Selon Moody’s, le chiffre d’affaires du secteur devrait progresser de 4 à 6 % en 2021, contre 2 à 4 % prévus initialement.

Les cinq premiers fabricants de vaccins (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Novavax et Johnson & Johnson) devraient fortement bénéficier de cette croissance, même si des incertitudes existent sur les capacités de production. Les fabricants de traitements (Gilead, Eli Lilly et Regeneron notamment) ne devraient pas être en reste.

Sanofi pourrait être au centre d’un accord gagnant-gagnant. A côté des opportunités existent également des menaces au rang desquelles figurent les baisses de prix potentielles, en particulier aux États-Unis, premier marché mondial. La montée en puissance des biosimilaires (génériques des médicaments biologiques) devrait également contribuer à tirer les prix vers le bas.

L’essentiel en France sera-t-il la Santé publique?

Deux laboratoires étrangers « intéressés par les capacités de Sanofi »

Mais le Français ne se résoud pas à la sous-traitance

Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, deux laboratoires "ont manifesté un intérêt pour les capacités" de production de Sanofi.

Deux laboratoires ont manifesté un intérêt pour avoir accès aux capacités de Sanofi. Pour l’un, son vaccin a été mis sur le marché, l’autre est en devenir.

De quels laboratoires Sanofi va-t-il devenir le sous-taitant dans la production de vaccins contre la Covid-19? Lors d’un entretien au Parisien ce lundi, Agnès Pannier-Runacher confirme que « deux [laboratoires, ndlr] ont manifesté un intérêt pour les capacités » de production de Sanofi.

L’exécutif n’en est plus à craindre un « déclassement de la France »

Sans dire leurs noms, la ministre déléguée à l’Industrie a donné un indice. Il y aurait un vaccin « qui a été mis sur le marché » et pour l’autre il « est en devenir ».

Le vaccin de l’américano-belge Janssen, dont on peut espérer une mise sur le marché au mois de mars ou avril, pourrait être l’une des pistes. La semaine dernière, la ministre déléguée chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher avait déjà évoqué deux vaccins: celui de Pfizer et celui de l’américano-belge Janssen, dont les premiers retours s’avèrent très encourageants et dont on peut espérer une mise sur le marché au mois de mars ou avril.

Une « baisse de rendement »

AstraZeneca, qui doit obtenir une approbation fin janvier pour son vaccin, a également annoncé une « baisse de rendement » sur un site de fabrication. Le laboratoire a déjà prévenu l’Union européenne qu’il compte réduire ses livraisons de 60% au premier trimestre, à 31 millions de doses. La Commission européenne avait réservé jusqu’à 400 millions de doses de ce vaccin.

Sur CNEWS et aux Echos, le président du Conseil européen, Charles Michel, a réclamé dimanche que les entreprises pharmaceutiques fassent preuve de « transparence » sur les raisons des retards de livraison des vaccins contre le Covid annoncés par AstraZeneca et Pfizer.

En Italie, l’annonce de ces retards ne passe pas. Les services du Premier ministre ont activé le conseil juridique de l’Etat pour étudier les modalités d’une plainte éventuelle.

Aux Pays-Bas, deuxième nuit d’émeutes après l’imposition d’un couvre-feu pour lutter contre la pandémie

Covid-19 : des Français sont cobayes du vaccin

Un vaccin anti-covid serait testé sur l’homme depuis le… début du mois… d’août, pour 2021

L’avenir sanitaire du monde se jouerait dans un bâtiment préfabriqué posé au cœur de l’hôpital Cochin, à Paris. Au bout d’un labyrinthe, le centre d’investigation clinique en vaccinologie Cochin-Pasteur (AP-HP), ce sont deux salles de consultation, un laboratoire de mise en condition des prélèvements, des gâteaux dans un bac en plastique, du gel hydroalcoolique et un peu de chaleur humaine. Dans le couloir se pressent chercheurs, assistants et volontaires, masque en place sur le visage, tous tendus vers un seul but, faire avancer le seul essai mené à ce jour en France, développé le printemps dernier à partir du vaccin contre la rougeole par le labo d’innovation vaccinale de l’Institut Pasteur.

Ce matin, dans la salle d’attente, un jeune cobaye de 29 ans trompe l’attente avec son Smartphone: deux heures qu’il patiente pour recevoir sa seconde injection. Enquêteur à l’Insee, il n’en est pas à son premier essai clinique. L’été dernier, il se prêtait à l’étude d’une molécule dans le cadre de la recherche contre le cancer. Le 1er octobre, à l’appel de l’INSERM pour les vaccins Covid, il s’est inscrit sur la plateforme Covireivac. Ça ne lui permet pas de gagner sa vie, il est juste défrayé, mais il a la volonté de collaborer à un effort collectif.

Tout comme le député socialiste de Privas, Ardèche, Hervé Saulignac, 50 ans, qui n’a pas encore été appelé. « On ne peut pas imaginer une vie économique et sociale sur ce rythme, et je ne vois pas d’autre solution dans une épidémie que de produire un vaccin, résume-t-il. J’en ai parlé publiquement et j’ai reçu des messages m’accusant de prendre part au complot. Je me suis dit qu’il fallait plus que jamais mener ce combat entre l’obscurantisme et le progrès. Je ne connais pas grand monde volontaire autour de moi et je m’en étonne. »

Etre âgé de 18 à 55 ans, un indice de masse corporelle inférieur à 30 (surpoids), pas d’antécédents médicaux, ne pas avoir contracté le Sars-CoV-2 (le Covid-19), ne pas avoir de projet parental dans les douze mois, s’engager à suivre une méthode contraceptive tout au long de l’étude et, bien sûr, lire et signer un consentement éclairé, puis se plier aux dates de rendez-vous : tout cela fait partie des douze critères d’inclusion de cette phase 1. Erwan répond à chacun d’entre eux et à aucun des vingt-cinq critères d’exclusion, dont l’abus d’alcool (au cours des trois dernières années) et de cigarettes, les troubles psychiatriques, les maladies pulmonaires, ou encore la présence de tatouages empêchant l’évaluation du site d’injection.

Thomas, 29 ans, ingénieur, a lui aussi été sélectionné. Il patiente dans la salle d’attente. « Je travaille dans la recherche, précise-t-il. L’appel a été relayé sur mon lieu de travail, j’ai eu envie d’aider. Ma femme m’a dit : “Je ne l’aurais pas fait, mais OK.” Il ne m’était pas venu à l’idée que ma démarche pourrait surprendre mes proches. Dernièrement, j’ai signalé que j’étais cas contact. Je n’ai pas été malade. On sait qu’on a une chance sur trois d’avoir reçu le placebo, mais peut-être suis-je déjà protégé par la première injection… »

Infectiologue à l’AP-HP et responsable du centre d’investigation clinique, la professeure Odile Launay s’assure de leur bien-être. « Les premiers ont commencé les vaccinations fin août, avec deux doses à vingt-huit jours d’intervalle, indique-t-elle. La réponse immunitaire est mesurée quatre semaines après chaque injection. On sait que ça fonctionne chez l’animal, mais les premières données chez l’humain, en termes de réponse immunitaire, ne seront disponibles qu’à la fin de l’année. »

La docteure Marie Lachâtre, spécialiste des maladies infectieuses, explique : « Parmi nos 90 participants, il y a trois groupes : ceux qui reçoivent une dose faible du candidat vaccin, ceux qui ont une dose forte et, enfin, ceux qui ont un placebo. C’est ce qu’on appelle l’essai “en double aveugle”. » En même temps qu’elle prépare son injection, elle rappelle à Thomas les règles en vigueur : « Après la piqûre, vous devez rester une heure en observation. Des réactions allergiques graves, de type anaphylactique, peuvent survenir dans un délai très court. Elles sont rares, et consenties, mais ce risque nécessite un temps de surveillance, avec adrénaline injectable à disposition et la proximité d’une réanimation. » Thomas confirme avoir gardé le thermomètre et la règle, le « kit » qui permet à chaque participant de transmettre sa courbe de température, ainsi que de mesurer l’éventuel bouton qui peut se former autour du point d’injection. Est-ce rouge ? Est-ce boursouflé ? Au moindre effet secondaire, à la moindre question, les volontaires ont la possibilité de composer, de jour comme de nuit, un numéro mis exclusivement à leur disposition. Thomas n’a jamais eu ni fièvre ni pustule. Dans quinze jours, il reviendra au centre pour un bilan.

Les usines de production sont gardées secrètes. Tout juste apprend-on qu’elles se situent en France (en Normandie !)

A 100 mètres, la pharmacie centrale de l’hôpital Cochin reçoit par fax une nouvelle prescription. « Entre le moment où l’on sort le vaccin du congélateur et celui où on l’injecte, explique Corinne Guérin, docteur en pharmacie, on a une heure. Pas davantage. Dès réception de la prescription, il faut foncer sur un site, entrer nos codes pour savoir ce qui doit être préparé : vaccin ou placebo. Nous sommes les seuls à détenir cette information. Vous voyez ce gros classeur bleu ? Vous n’y toucherez pas ! Il contient les dossiers de tous les volontaires. Notre travail consiste à garantir leur anonymat et à préserver le secret du double aveugle. » Dans le sas, Jérémie Jérémie Zerbit, également docteur en pharmacie, enfile déjà sa combinaison. Corinne décrypte : « Les doses d’essai sont préparées dans cette zone stérile, sous une hotte à flux laminaire qui filtre l’air en permanence. » Avant de nous quitter, elle raconte quelle a été son émotion, en août, lorsqu’elle a reçu les fioles de candidats vaccins. « Lors de la première vague, c’était l’horreur. On recevait des caisses de médicaments pour les problèmes respiratoires et les “fins de vie”. Là, enfin, c’était l’espoir… »

Les usines de production sont gardées secrètes. Tout juste apprend-on qu’elles se situent en France. Des secrets de polichinelle pour donner à croire que tout est sous contrôle, mais en juin 2020, Sanofi a annoncé un investissement de plus d’un demi-milliard d’euros pour créer en France un nouveau site de production flexible et digitalisé à Neuville sur Saône, dans la métropole de Lyon (et un nouveau centre de recherche, à Marcy-l’Etoile), dédiés aux vaccins… On sait aussi que le groupe pharmaceutique Delpharm a conclu un accord avec Pfizer et BioNtech pour fabriquer à Saint-Remy-sur-Avre (Eure-et-Loir) des dizaines de millions de doses à partir d’avril 2021. Le vaccin à ADN de l’Institut Pasteur a pris du retard sur ses concurrent et on n’en est donc simplement pas à un partenariat avec un site de production…

Ingénieur en laboratoire de recherche, Aurélie, 34 ans, a déjà reçu les deux injections protocolaires de… phase 1. Elle vient pour une visite médicale de contrôle: « Température OK. Constantes parfaites. On passe à la prise de sang, vous êtes prête ? » demande l’infirmière. Aurélie sourit : « La dernière fois, il y avait 18 tubes. Là, il n’y en a que 8 ! » Entre les deux injections, un bilan de santé est nécessaire pour analyser l’état immunologique du candidat. Aurélie ne saura que dans douze ou treize mois si elle a reçu le vaccin ou le placebo. Elle ne craint pas les effets secondaires. Son sang prélevé sera envoyé au centre de recherche biologique, puis dans un laboratoire indépendant chargé d’étudier sa réponse immunitaire. « Ils analysent les anticorps développés afin de voir s’ils sont neutralisants vis-à-vis du Covid-19, explique Odile Launay, qui coordonne les protocoles. Mais pas que… Ils s’intéressent aussi à la réponse cellulaire. Les lymphocytes jouent un rôle important dans la réponse à l’infection. Peut-on espérer un vaccin en 2021 ? C’est probable. En principe, l’élaboration prend des années. Mais là, tout va très vite. C’est inédit sur le plan scientifique. Dans toute ma carrière, je n’avais jamais vu ça. » Pour ce vaccin, dont la licence a été rachetée par le laboratoire américain MSD (Merck Sharp and Dohme), on passe d’un stade académique à un stade industriel.

A l’Institut Pasteur, où tout a commencé, l’émulation est palpable.

L’analyse de sang d’Aurélie, 34 ans, qui a déjà reçu les deux injections, permettra d’étudier sa réponse immunitaire. © Virginie Clavières / Paris Match

On n’en est pas encore à mettre le vaccin sur le marché. « Cent trente-cinq ans après la découverte du vaccin contre la rage, nos équipes se donnent à fond », rage Christophe d’Enfert, directeur scientifique. Si les résultats sont positifs, l’essai de phase 3 évaluant la protection conférée pourrait démarrer au premier trimestre 2021. Soit au moins trois mois de retard.

On aura alors besoin d’au moins 30.000 « participants » (fourchette basse): le mot « cobaye » est tabou… Plus de 35 000 postulants sont déjà inscrits sur la plateforme Covireivac de l’Inserm, dont une part peut encore se rétracter à tout moment. Vingt-cinq pour cent d’entre eux ont plus de 65 ans. « On aura aussi besoin [on manque] de plus jeunes et de personnes ayant des pathologies chroniques les exposant au risque de formes sévères, prévoit Odile Launay. Les essais de cette dernière phase dépendent de la circulation du virus. Pour évaluer l’efficacité d’un vaccin, il faut que les participants soient infectés dans la vie réelle, malgré les mesures de protection habituelles. »

Comment les autorisations seront-elles données ? Comment orchestrer la vaccination de la population ? On sait [« on sait » est une formule qui, pendant ces dix mois, a démontré les limites de sa crédibilité: les « sachants » ne nous ont-ils pas asséné sans savoir des « on sait » et des « il est clair« ?] que les Allemands vont réquisitionner des hangars et vacciner en masse. Les Italiens envisagent, eux, d’avoir recours aux médecins traitants et aux pharmaciens. En France, on ne sait pas encore, mais les médecins traitants pourraient jouer un rôle majeur, s’ils n’exigent pas d’être sur-payés.

« On ne peut pas aller plus vite ? » s’impatientait tout à l’heure Thomas. « Plus vite pourrait être la possibilité d’inoculer volontairement le virus à des participants afin de tester tout de suite la protection, lui a répondu Odile Launay. Ça a un nom : “essais challenge humain.” La France s’est positionnée contre la réalisation de ce type d’essais, même si les Britanniques ont donné leur feu vert pour les mettre en place. Ce qui pose des questions d’éthique. Peut-on privilégier le bénéfice collectif, l’urgence sanitaire par rapport à un risque individuel :  la balance bénéfices/risques ? Je n’ai pas la réponse. » Le cobaye ne sait pas si le liquide qui lui a été administré contient le vaccin ou son placebo.

Véran « dévoile » l’achat de 50 congélos !

Oui, mais 50 « super-congélateurs » pour conserver le vaccin américain Pfizer

Entrée dans la course mondiale au congélateur ultra-basse température, le chef de guerre Macron devra éviter de se faire subtiliser ses commandes par la concurrence : début avril, des masques commandés par la France avaient été rachetés par des Américains « sur le tarmac » d’un aéroport chinois. Le président de la région Sud, Renaud Muselier, avait révélé cette pratique, à l’antenne de la chaîne de télévision Russia Today. Lors d’une réunion entre les présidents de régions, l’un d’entre eux « nous a expliqué que sa commande de masques lui avait été piquée sur l’aéroport même, par les Américains, qui ont payé trois fois le prix, en liquide. Mais je ne vous donnerai ni le nom de la région ni le nombre de masques commandés », a expliqué Renaud Muselier. « Les Américains sortent le cash et payent trois ou quatre fois [plus cher] les commandes que nous avons faites », déplora le président de la région Grand Est, Jean Rottner.

Le ministre de la Santé vient d’annoncer que la France a lancé le chantier de la vaccination avec, notamment sur le plan logistique, l’achat de moyens de stockage du candidat vaccin Pfizer-BioNtech qui doit être maintenu à -80°C.

Alors que le candidat vaccin de Pfizer et BioNtech semble montrer des signaux encourageants d’efficacité, la France se prépare en cas de validation du vaccin par l’Agence européenne du médicament, a assuré le ministre de la Santé: de même que Macron se retranche derrière les experts qu’il a nommé au « Comité scientifique », de même Véran ouvre le parapluie européen.

Lors du point presse sur le confinement, ce jeudi 12 novembre, il a « dévoilé » (!) l’achat de matériel indispensable à son stockage.

« Nous nous préparons pour débuter le plus tôt possible une campagne vaccinale en remplissant deux conditions: que le vaccin soit efficace et soit sûr, » assure Olivier Véran. « Quand je vous dis que nous nous préparons, c’est par exemple s’agissant du vaccin commercialisé par Pfizer et BioNtech -une start-up européenne. Il nécessite d’être conservé à -80 C°; ça ne court pas les rues, nous avons déjà acheté 50 super-congélateurs qui permettent de stocker des produits de santé qui sont reliés à des alarmes, qui seront entreposés dans des endroits sécurisés à partir desquels des équipes pourront se déployer (!) pour ensuite alimenter tous ceux qui seront amenés à être vaccinés, c’est un chantier monumental, le chantier de la vaccination. »

Interrogé sur le retard des laboratoires français en comparaison des étrangers comme l’américain Pfizer ou l’anglo-suédois AstraZaneca, le ministre de la Santé a affirmé que peu lui importait la nationalité du vaccin. Le filou fait un amalgame à la limite du mensonge, avançant que le vaccin qui suscite tant d’espoir est européen, mais Pfizer est américain et son associé Biontech est allemand. Une appropriation européenne douteuse, puisque le vaccin allemand BNT2b2 (l’un des premiers en essais cliniques de phase III en Chine et aux Etats-Unis), est mis en place en partenariat avec  Pfizer et non pas avec l’Institut Pasteur.

Il n’y pas de primauté nationale sur le développement d’un vaccin, assène Olivier Véran. Ce serait une excellent nouvelle si un vaccin était disponible. Concernant le vaccin de Pfizer, attention ce n’est pas terminé. Il n’y a que 94 patients du côté de la population non vaccinée qui a eu le Covid, c’est statistiquement déjà parlant, mais nous n’avons pas encore eu l’accès à toutes les données scientifiques. » Embarrassant, si le vaccin est européen.

En France, l’Institut Pasteur travaille sur un vaccin et a conclu un accord avec le groupe pharmaceutique américain Merck mais son vaccin ne devrait pas être prêt avant un an.

Sanofi de son côté travaille sur deux vaccins différents. Le premier, similaire à celui de Pfizer (à partir d’ARN messager), le second qui recourt à des technologies de vaccin utilisées pour celui contre la grippe. Ce dernier devrait entrer en phase III en décembre pour des résultats attendus début 2021.

Pourvu que les super-congélateurs de Véran soient nécessaires à la conservation des vaccins rivaux de celui Pfizer… Sinon, nous aurons un scandale renvoyant à celui des 50 millions de doses de vaccins perdues par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, lors de la grippe H1N1 de l’hiver 2009-2010, soit un montant total de 712 millions d’euros. L’actuelle ministre de la Culture s’était alors félicitée que son annulation de commande avait permis à l’Etat d’économiser quelque 350 millions d’euros.

Moderna Therapeutics a détaillé le calendrier d’essais de son vaccin.

«Fin novembre, on devrait déposer une autorisation en urgence pour un vaccin» (Stéphane Bancel)

«On aura les données d’efficacité de nos essais en novembre. La FDA (Food and Drug Administration) a demandé aux Etats-Unis un délai de deux mois de données de sécurité pour la moitié au moins de l’étude soit 15.000 personnes, ce qu’on devrait communiquer le 24 novembre. Donc, fin novembre, début décembre, on devrait déposer aussi bien aux États-Unis qu’en Europe une autorisation en urgence pour un vaccin», a annoncé Stéphane Bancel, le PDG français de la biotech américaine Moderna Therapeutics, qui a démarré ses essais cliniques de phase 3 en juillet.

«Il semblerait que les autorisations réglementaires, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, pour une autorisation en urgence, se focalisent sur le personnel médical et les personnes âgées, les gens les plus à risques, a poursuivi le patron de Moderna. Je pense que les autorités vont vouloir attendre un ou deux mois de plus pour avoir plus de données sur la sécurité du vaccin avant qu’il soit autorisé pour toute personne adulte».

«Aujourd’hui,100.000 personnes avaient déjà subi une injection de vaccin en Chine. Même si aucun vaccin n’est encore approuvé, le régime commence à délivrer des vaccins aux travailleurs indispensables, comme le personnel hospitalier ou les militaires», explique le correspondant du Figaro à Pékin. «En Chine, le régime commence à délivrer des vaccins. »

Le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, a pour sa part souligné le fait qu’«il est intéressant d’avoir plusieurs technologies simultanées » en tests pour maximiser les chances d’efficacité d’un vaccin.

Coronavirus: Sanofi fournira 300 millions de doses de vaccin à l’Union européenne

Les laboratoires pharmaceutiques en ordre de bataille en vue des vaccinations de masse

Trois accords portant sur un vaccin potentiel ont été conclus dans la semaine avec le laboratoire français, associé au britannique GSK.

Ces accords portalent sur un total de 460 millions de doses de vaccin contre le SARS-CoV-2. L’Union européenne a annoncé vendredi soir un accord de principe pour la fourniture de 300 millions de doses du candidat vaccin le plus avancé du laboratoire français, un produit utilisant la technologie, déjà testée, « de protéine recombinante ».

Pour ce même vaccin, qu’il développe avec le britannique GSK, Sanofi avait déjà signé deux autres conventions dans la semaine. L’une concerne 60 millions de doses à livrer à la Grande-Bretagne et l’autre, dévoilée vendredi matin, garantit la livraison de 100 millions de doses aux Etats-Unis pour une somme pouvant atteindre 2,1 milliards de dollars. Washington, qui avait entamé les discussions avec Sanofi dès février, dispose également d’une option pour 500 millions de doses supplémentaires.

Plus de la moitié du montant versé par les Etats-Unis servira à financer le développement du futur vaccin, le solde finançant la production des 100 millions de doses promises à Washington. Sanofi, qui réalise la plupart de ces étapes, tandis que GSK s’occupe essentiellement des adjuvants, en recevra la plus grande partie.

Côté délais, Sanofi devrait lancer en septembre ses premiers essais cliniques, c’est-à-dire les tests sur les humains qui permettent de valider la sécurité et l’efficacité du vaccin. Les essais de phase 3, les derniers avant l’homologation, pourraient ensuite démarrer dès fin 2020. Ce qui permettrait d’obtenir une autorisation de mise sur le marché au « premier semestre 2021 », espère Sanofi.

Autorisations à la mi-2021

En attendant, les deux labos européens vont développer leurs capacités de production, en Europe et aux Etats-Unis, afin d’atteindre un milliard de doses par an.

À ce stade, aucun vaccin contre le Covid-19 n’a encore reçu d’autorisation de mise sur le marché, ni même prouvé son efficacité. Le nombre d’injections, et donc de doses, requises pour obtenir l’immunité avec le vaccin développé par Sanofi et GSK, est encore une inconnue.

Sans attendre, états et laboratoires pharmaceutiques se précipitent pour signer des accords. L’Union européenne s’était déjà entendue avec l’anglo-suédois AstraZeneca, plus avancé sur le vaccin Covid. Et elle cherche à compléter, en discutant avec d’autres labos (Moderna – détenu à hauteur de 9% par l’homme d’affaires et milliardaire français Stéphane Bancel, 47 ans – aussi plus avancé…), un fonds de plusieurs centaines de millions de doses. Cela devrait lui permettre, même en cas d’échec d’une partie des vaccins précommandés, de fournir les doses nécessaires à tous les Etats membres.