Lille : des affiches de jeunes communistes dénoncées par une députée

Cette députée Renaissance veut la guerre

Raphaël Glucksmann 
(PS-Place publique)

Appel à la haine ? « Qui va aller mourir en Ukraine ? » est-il écrit sur des affiches des jeunes communistes lillois, en référence à l’accord de sécurité entre Paris et Kiev.

Les jeunes communistes lillois sont-ils allés trop loin ? La députée Renaissance Violette Spillebout a dénoncé dimanche une campagne d’affichage contre les soutiens à l’Ukraine et l’accord de sécurité entre Paris et Kiev. Selon elle, cette campagne « appelle à la haine ».

Ces affiches montrent le visage de personnalités politiques ayant apporté leur soutien à la stratégie de Macron d’aide à l’Ukraine. « Je dénonce le ciblage et l’incitation à la haine des affiches des Jeunes communistes du Nord », a indiqué la députée.

Violette Spillebout a expliqué qu’elle a eu un échange avec le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et qu’elle ne compte pas porter plainte pour le moment. « Je confirme tout mon soutien aux engagements portés par le président de la République pour la défense de l’Ukraine et des Ukrainiens », a de nouveau affirmé sur X Mme Spillebout, ex-directrice de cabinet de la maire Aubry, alors qu’au Proche Orient, la République islamiste d’Iran pourrait ouvrir un nouveau front au côté des terroristes palestiniens du Hamas contre Israël. Mme Spillebout est-elle recencée pour aller combattre en Ukraine ?

« Une campagne de choc »

Placardées samedi à Lille, ces affiches ciblent « les élus qui ont engagé la France dans une escalade guerrière », a expliqué Noam Peter, secrétaire fédéral des jeunes communistes du Nord, désignant notamment Raphaël Glucksmann (Place publique), Eric Ciotti (LR) ou encore Victor Catteau (RN).

Nous souhaitions « mettre en exergue que ceux qui décident la guerre ne sont pas ceux qui la font. Ce n’est pas une campagne de haine, c’est une campagne de choc », a-t-il affirmé.

Le Parti communiste français a condamné cette campagne d’affichage, la qualifiant « d’inadmissible et insultante », a réagi Igor Zamichiei, coordinateur du comité exécutif national du PCF. « Ce n’est pas notre façon de faire de la politique », a-t-il insisté.

Couac :

Léon Deffontaines, 27 ans,
est tête de liste du PCF

Un lycée en grève en soutien aux abayas, en Seine-Saint-Denis

Zone de non-droit en pointe sur le vêtement communautaire, avant le manque de moyens…

Militantes honteuses dissimulées derrière leurs pancartes
tirées à la photocopieuse,
malgré le manque de moyens…

«Non à la politique islamophobe du gouvernement.»  La moitié des enseignants du lycée Maurice-Utrillo de Stains – dont le maire, Azzédine Taïbi, a été membre du Parti communiste français (PCF) jusqu’en 2022 – en Seine-Saint-Denis, étaient en grève mercredi pour dénoncer l’interdiction du port de l’abaya à l’école et, accessoirement, le manque de moyens dans l’Education nationale : masque chirurgical cachant le visage, une dizaine de membres du personnel éducatif a manifesté à la mi-journée devant les grilles du lycée polyvalent Maurice Utrillo de Stains, à l’appel du collectif «Lycée Utrillo 93 en lutte», devant une nuée de micros et caméras de télévisions convoquées.

Vacance de plusieurs postes d’enseignants

Un lycée politisé ?
Novembre 2018

« Abaya plus d’infirmière », « Abaya 60h de cours en moins par semaine »

Les grévistes pointent la « perte » de 60 heures d’enseignement du fonctionnement de l’établissement, la suppression d’un des quatre postes de conseiller principal d’éducation et la vacance de plusieurs postes d’enseignants dans différentes matières en cette rentrée. « C’est une accumulation qui fait qu’il fallait que la journée d’accueil des élèves soit marquée comme un point majeur, qui s’oppose à cette idée que tout va bien. Non, tout ne va pas bien, il y a un manque de moyens évident », a déclaré un professeur qui, comme ses collègues, a refusé d’être identifié.

Dans ce contexte, l’interdiction du port de l’abaya « est érigée comme un problème majeur alors que c’est avant tout un épouvantail, un moyen de détourner le regard des autres problèmes », a estimé un autre gréviste.

50% de grévistes à la mi-journée

Selon le rectorat de l’académie de Créteil, le taux de grévistes pour la journée de mercredi avoisine les 50%. Et pourtant, « c’est une mobilisation unanime. Tous les services ont répondu à l’appel », observent deux membres de « l’équipe vie scolaire » qui préfèrent rester anonymes. Aucun incident lié à l’interdiction du port des abayas n’est survenu dans cet établissement de 1.200 élèves et 43 classes générales et professionnelles, selon cette même source. Sur les murs en face du lycée, des collages proclament : « Comparer les lycéennes à des terroristes c’est non », « Stop harcèlement » ou « Abaya plus de profs ».

Quelques mères de famille se sont jointes au rassemblement des professeurs pour protester contre la mesure « islamophobe » de l’interdiction des abayas en classe. « Quand j’ai accompagné ma fille, j’ai vu un représentant de la laïcité qui décidait si les élèves avait le droit de rentrer ou pas. Franchement ça m’a choquée, c’est pour ça que je suis là aujourd’hui », a dit la mère d’une élève de seconde, qui a refusé de donner son nom.

Philippe Caverivière évoque l’interdiction du port du voile, puis de l’abaya à l’école :

Fabien Roussel visé par une enquête sur des soupçons d’emploi fictif

Le juge « indépendant » du PNF réalise un remake politique du film de 2017 avec Fillon

Orang-outan en joie ?

Sur des soupçons de «détournement de fonds publics», le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête ciblant le candidat communiste à l’élection présidentielle. Macron n’effectue pas une recomposition du paysage politique: il rase gratis (c’est l’Etat qui paie) et fait table rase des opposants.

Le site révolutionnaire trotskiste Mediapart l’a dénoncé pour avoir été payé entre 2009 et 2014 comme assistant parlementaire, selon le medium d’Edwy Plenel, sans avoir réellement travaillé pour le Parlement, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Cette enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) par le Parquet national financier (PNF), selon la même source politique. Le PNF ne souhaitait pas communiquer jusque-là sur le sujet, mais a dû confirmer vendredi avoir ouvert cette enquête des chefs de «détournement de fonds publics et recel de ce délit», sans préciser la date à laquelle cette enquête a été ouverte.

« Je n’ai pas que des amis, c’est normal, » ironise le candidat d’extrême gauche

Après les accusations du medium en ligne initialement publiées le 20 février, Fabien Roussel, le numéro 1 du PCF, avait affirmé qu’il avait des «documents» prouvant son activité d’assistant parlementaire de Jean-Jacques Candelier (ex-député du Nord).

«J’ai été avec lui, et sans lui, pour suivre des conflits dans le Douaisis, (…) j’ai les documents du travail que j’ai fait avec lui sur ces sujets, avec des syndicalistes», avait déclaré F. Roussel fin février. Il s’était dit alors «surpris et indigné» par l’article de Médiapart. Le candidat avait affirmé qu’il n’a jamais gagné 3.000 euros par mois comme l’écrit Mediapart : «J’ai commencé à 2.460 nets, j’ai fini à 2.700».

«Ils ont enquêté en interrogeant des gens qui sont en guerre contre moi. Je n’ai pas que des amis, c’est normal (…) Mais j’ai des dizaines de personnes qui pourront dire ce que nous avons fait ensemble, les combats que nous avons même gagnés ensemble avec Jean-Jacques Candelier», avait-il ajouté. JJ. Candelier s’était lui aussi déclaré «surpris et indigné» par l’article de Mediapart dans un communiqué.

Fabien Roussel «était un collaborateur précieux et efficace, sur le terrain, constamment en relation avec de nombreux acteurs syndicaux, des élus, des habitants», affirme l’ex-député, selon qui il «avait une connaissance très fine de la situation économique et sociale» et «des liens étroits avec de nombreux acteurs du territoire».

L’entourage du candidat communiste a fait savoir que F. Roussel n’a «à l’heure actuelle reçu aucune convocation et ne savait donc pas exactement ce qui lui était reproché.»

Plusieurs partis font actuellement l’objet d’enquêtes en France concernant des collaborateurs qui ont été salariés par le Parlement européen alors qu’ils sont soupçonnés d’avoir en réalité travaillé pour l’activité politique française des partis, mais le parti du président sortant n’est pas inquiété.

Pandémie: le premier grand meeting de campagne est décalé par Marine Le Pen

Ni les acteurs politiques, ni la presse ne saluent son sens des responsabilités…

Prévu initialement le 15 janvier, le premier rassemblement de campagne de la candidate à l’élection présidentielle 2022 se tiendra le 5 février à Reims.

« A cause de la situation sanitaire et du pic épidémique », la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a annoncé le décalage de trois semaines de son premier grand meeting de campagne, qui devait se tenir le 15 janvier à Reims (Marne). L’événement est décalé « au 5 février 2022 », comme l’a précisé son service de presse par voie de communiqué, lundi 3 janvier, une fois la décision prise par son bureau de campagne.

Même si cette « convention présidentielle » prévue le week-end du 15 et 16 janvier est décalée, Marine Le Pen « fera une déclaration solennelle dans un lieu symbolique » à cette « date initiale du lancement de la dernière ligne droite de la campagne à la présidence de la République », a précisé son service de presse.

A cette occasion, la candidate lancera l’opération “5.000 marchés”, au cours de laquelle elle et ses équipes, ainsi que les militants du RN, « sillonneront la France à la rencontre des Français », précise le communiqué.

Différentes adaptations à la situation épidémique

Le 11 décembre, la candidate du parti Les Républicains (LR) désignée par un vote en congrès, Valérie Pécresse avait dû restreindre son meeting d’investiture à la seule présence des cadres du parti, annulant le grand rassemblement de 5.000 personnes initialement prévu, porte de Versailles.

Une semaine plus tôt, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour avait, lui, maintenu son grand meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis), rassemblant plus de 10.000 participants, avant la prise de pouvoir du varant Omicron.

Yannick Jadot et Anne Hidalgo avaient, eux, choisi, le week-end du 11 et 12 décembre, de tenir des meetings en plus petits effectifs en raison de la recrudescence épidémique.

Si les rassemblements politiques ne sont pas concernés ni par l’application de jauges ni par l’obligation de présentation du passe sanitaire en vertu de leur protection constitutionnelle, les candidats à l’élection présidentielle 2022 se positionnent en cette rentrée sur le sujet des restrictions, afin de tenter d’assurer le bon déroulement de leur campagne.

La République en marche (LRM), le Parti socialiste (PS), Les Républicains (LR) et le Parti communiste français (PCF) ont ainsi annoncé que le passe sanitaire sera quand même demandé lors des meetings de leurs candidats respectifs et ont précisé qu’ils appliqueront les jauges qui s’imposent aux autres types de rassemblements, soit 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

En revanche, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sont eux opposés à toute application de ces restrictions. Soulignant le caractère inconstitutionnel de telles mesures, ils ont fait savoir qu’ils ne demanderont pas le passe sanitaire et n’appliqueront pas non plus les jauges, restreignant le nombre de participants aux événements.

Alors que le nombre de cas détectés ne cesse de croître, le candidat communiste Fabien Roussel ainsi que le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon ont aussi affirmé qu’ils distribueront des masques FFP2 gratuitement à l’entrée de leurs meetings.