Attentat du quartier de l’Opéra à Paris : le gourou présumé du djihadiste devant les Assises

L’homme jugé pour avoir « conditionné » le tueur était… Franco-tchétchène

Le procès d’Abdoul-Hakim Anaiev, Français d’origine tchtéchène accusé d’avoir joué un rôle central dans le conditionnement du terroriste islamiste qui a poignardé à mort un jeune Parisien en mai 2018 dans la capitale, s’ouvre ce mercredi. D’origine tchétchène, comme l’auteur de l’attentat, il nie avoir influencé son meilleur ami.

Les djihadistes:

  • Abdoul-Hakim Anaiev, accusé d’avoir « conditionné » son « meilleur ami », le djihadiste français d’origine tchétchène qui avait tué un passant à Paris près de l’Opéra en mai 2018, est jugé devant la cour d’Assises spéciale de Paris, à partir de ce mercredi.
  • Armé d’un couteau de cuisine, Khamzat Azimov s’en était pris en tout à une dizaine de personnes jusqu’à ce que trois policiers appelés au secours arrivent sur les lieux. Les fonctionnaires avaient tenté de le maîtriser à l’aide d’un taser, puis l’avaient abattu.
  • « Membre actif » de la propagande pro-Etat islamique sur Twitter, l’accusé est soupçonné d’avoir présenté Khamzat Azimov à d’autres sympathisants de Daesh et des personnes « radicalisées », dont certaines avec des « idées de départ en Syrie » et des « projets d’attentats ».

C’est avant tout le procès d’un périple sanglant, un peu oublié. Un rendez-vous judiciaire attendu par les nombreuses victimes qui ont croisé le chemin de Khamzat Azimov, un soir de mai 2018, dans le quartier de l’Opéra Garnier, à Paris. Armé d’un couteau de cuisine, ce Franco-Russe de 20 ans, né en Tchétchénie et radicalisé, blesse une dizaine de passants et tue un homme de 29 ans qui sortait du travail. Les tirs des policiers, intervenus rapidement, mettent fin à son périple meurtrier, long de six minutes.

Avec la mort de l’auteur de l’attaque, revendiqué par Daesh quelques heures après, l’action publique s’éteint. D’autant que l’enquête ne permettra pas d’identifier des complices. Pourtant, le box des accusés ne sera pas vide, ce mercredi, à la cour d’assises spécialement composée.

Le terroriste agresse un jeune couple, qui allait au restaurant, en hurlant « Allah Akbar ». Après ça, il tente de porter des coups de couteau à la gorge d’un jeune homme, sans y parvenir. A 20h44, rue du Gaillon, il s’attaque à une femme sans abri âgé de 54 ans et lui porte des coups de couteau au visage et dans le dos. Puis, il fonce sur un homme de 33 ans qui revenait d’un dîner entre amis au restaurant et tente de lui porter un coup avec son arme dans le ventre. A 20h48, Khamzat Azimov emprunte le passage Choiseul, où il croise la route d’une femme de 52 ans. Il se jette sur elle, la roue de coups et tente de la poignarder, elle aussi, en criant « Allah Akbar ».

A 20h48, il emprunte une nouvelle fois la rue Saint-Augustin où il se retrouve face à trois policiers à qui il hurle : « Je vais vous planter. Tire, tire ». Ils finissent par ouvrir le feu sur lui à deux reprises après avoir tenté de l’arrêter avec leur taser. Il meurt des suites de ses blessures.

Un assaillant « renfermé » et « taiseux »

Le lendemain, Daesh revendique l’attentat sur Telegram. Le groupe terroriste diffuse la vidéo testamentaire de l’assaillant. Cette diffusion prouve que l’assaillant « avait réussi à nouer, de son vivant, des liens avec des sympathisants ou des membres de l’organisation qui lui avaient fourni le mode opératoire pour lui permettre cette proclamation d’allégeance », estiment encore les juges d’instructions.

Le terroriste est identifié par les enquêteurs comme étant Khamzat Azimov, un jeune réfugié d’origine tchétchène, arrivé en France avec ses parents en 2010. Après avoir vécu un temps à Strasbourg, ce jeune homme « renfermé » et « taiseux » habitait avec sa famille dans un hôtel, dans le 18e arrondissement de Paris. Il avait déjà été entendu, en avril 2017, dans le cadre d’une procédure pour association de malfaiteurs terroriste concernant Inès H., l’épouse religieuse de son meilleur ami, Abdoul-Hakim Anaiev. A l’époque, la jeune femme avait tenté à deux reprises de se rendre en Syrie pour rejoindre Daesh.

L’avocat au barreau de Nice de Abdoul-Hakim Anaiev, Me Florian Lastelle, n’a pas souhaité faire de commentaire avant l’ouverture du procès. Après l’assassinat de Dominique Bernard, professeur dans un lycée d’Arras, le 13 octobre dernier, par un ancien élève de nationalité russe, selon la presse maquilleuse, pour ne pas dire tchétchène (elle dit parfois « ingouchie »), le pénaliste « espère qu’il n’y aura aucun amalgame de fait dans la presse » avec cet attentat. Le procès de Abdoul-Hakim Anaiev doit durer jusqu’au 31 octobre.

Deux femmes interpellées à Paris

En mai 2015, le procureur de Paris, François Molins, avait également annoncé l’interpellation à Paris de deux jeunes femmes «proches de Abdoul Hakim A. et de Khamzat Azimov», dans le cadre de l’information judiciaire ouverte notamment pour assassinat et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

L’une d’elles, Inès Hamza, est une jeune Francilienne radicalisée qui s’était mariée religieusement avec Abdoul Hakim A. avant de tenter de partir en Syrie, avait-on appris de sources concordantes. L’autre femme est une de ses amies, selon une source proche de l’enquête.

En janvier 2017, Inès Hamza avait été mise en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et placée sous contrôle judiciaire dans une instruction à Paris où trois autres femmes sont impliquées, selon des sources proche de l’enquête.

Outre le sujet du droit d’asile génereusement accordé par l’Ofpra aux Caucasiens, notamment tchétchène, la question de la binationalité est à nouveau soulevée. Comme à l’Opéra, les terroristes djihadistes assassins de professeurs, Samuel Paty, puis Dominique Bernard, sont des « migrants, » à qui l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, l’Ofpra, dont le directeur général nommé par décret du président de la République, 2019, ne cesse de reconnaître la qualité de réfugiés.

« Leur haine, notre aveuglement » analysés par Yves Thréard

Répulsion sous-estimée et inconscience ravie

Macron a reçu le président de l’Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas à l’Elysée,
dès septembre 2018

Combien d’autres fanatiques, profitant de nos faiblesses pour s’introduire chez nous, ont déjà frappé ou s’apprêtent à le faire?

Le terroriste d’Arras a-t-il voulu répondre à l’appel au djihad lancé par le chef du Hamas pour le vendredi 13 octobre? Entendait-il «célébrer» dans le sang, trois ans après – presque jour pour jour -, la décapitation de Samuel Paty par l’un de ses compatriotes tchétchènes [qu’à toute fin France 2 et Radio France veulent faire un Russe, éventuellement un Caucasien, ou, à la rigueur un Ingouche, pour ne pas impliquer a nouveau un Tchétchène]? Les autorités françaises étaient sur leurs gardes [soit !]. L’«importation» de la guerre israélo-palestinienne était sur toutes les lèvres ; le tragique anniversaire de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, aussi. Pourtant, ce contexte, comme on dit, n’explique pas l’essentiel, voire détourne l’attention. L’invoquer revient même à chercher des justifications à l’injustifiable, à faire le jeu de cette gauche indigne, toujours prête à manifester et à pactiser avec les intégristes musulmans pour quelques [misérables] gains électoraux dans les banlieues.

La réalité est ailleurs. Elle saute aux yeux.  Mohammed Mogouchkov [que la presse sus-nommée s’entête à appeler Mohammed M., bien que la famille entière soit suspecte et déjà en délicatesse avec la justice], 20 ans, l’assassin du professeur de la cité scolaire Gambetta, n’aurait jamais dû se trouver en France. Ni lui, ni sa famille, débarquée en 2009. C’est à la bruyante mobilisation des traditionnelles associations militantes [Parti communiste de Rennes Métropole, où résidaient alors ces Tchétchènes, la Cimade, RESF (Réseau éducation sans frontières) ou le MRAP] pour les migrants que ces Caucasiens doivent de n’avoir pas été expulsés en 2014 [mais aussi aux aveugles de l’Opfra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides].

Au pays des droits de l’homme, l’affaire Leonarda était passée par là: donc pas question de refouler des enfants scolarisés. Lesquels se sont distingués depuis: fiché S, radicalisé, Mohammed était suivi de près par la police ; son frère de 17 ans a été arrêté hier, rôdant autour d’un autre lycée d’Arras (avec les mêmes intentions meurtrières?) ; un autre frère [l’aîné], qui projetait [avait projeté] un attentat contre l’Elysée, dort actuellement en prison… Bref, de jeunes islamistes qui n’ont eu besoin de rien pour exprimer leur haine de la France [qui se targue depuis 1789 d’être la « patrie des dtoits de l’homme » !] , sauf de notre aveuglement, de notre naïveté, de notre générosité pour mieux nous planter un poignard dans le dos. Combien d’autres fanatiques, profitant de nos faiblesses pour s’introduire chez nous, ont déjà frappé ou s’apprêtent à le faire?

Depuis Arras, Emmanuel Macron a dénoncé la “barbarie du terrorisme islamiste”, “sauvage et lâche”. Certes, mais l’urgence n’est pas dans les mots, elle commande de mettre fin à une politique migratoire inacceptable [le moment et venu: le même Macron prépare une loi immigration qu’il traîne depuis le début de son second quinquennat…]. Trop d’innocents ont payé de leur vie ce coupable laisser-faire.

© Yves Thréard

Loi immigration : des députés pétitionnaires réclament la régularisation des travailleurs sans papiers

Ces législateurs vertueux prônent des mesures « urgentes, humanistes et concrètes »…

Sacha Houlié (député Renaissance), Marie-Pierre de La Gontrie (sénatrice PS), Stella Dupont (députée Renaissance), Amadou Ba (cuisinier), Manuel Heurtier (chef du Mendi Gorria); Fabien Roussel (député PCF), Julien Bayou (député EELV). 

Ils souhaitent travailler sans papiers. Dans une tribune transpartisane, à l’initiative du haut fonctionnaire Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), après avoir dirigé l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) de 2012 à 2018, 35 parlementaires allant du MoDem à EELV proposent trois mesures pour la régularisation des travailleurs sans papiers, souvent en première ligne dans des secteurs en tension. Nous portons un projet humaniste et concret. Nous souhaitonsrice, l’adoption de trois mesures urgentes pour l’accès des personnes étrangères au travail.

Tout d’abord, nous assumons la nécessité d’une régularisation de travailleuses et de travailleurs sans papiers [des clandestins], dans tous ces métiers qui connaissent une forte proportion de personnes [qui se sont] placées en situation irrégulière. Ce sont bien souvent ceux que l’on retrouve en première ligne dans les secteurs en tension comme le BTP, l’hôtellerie-restauration, la propreté, la manutention, l’aide à la personne. Des milliers de personnes [illégaux] sont maintenues dans la précarité, a fortiori les vrais-faux indépendants comme auto-entrepreneurs, dans les métiers les plus pénibles comme les plus utiles socialement.

Ces travailleurs sans papiers contribuent à l’économie et à la vie sociale de notre pays [et du leur]. Sans eux, ces secteurs et des pans entiers de notre pays ne pourraient fonctionner. La France qui se lève tôt, ce sont aussi elles et eux, si utiles, si nécessaires. Et pourtant ils n’ont pas officiellement le droit de travailler faute de pouvoir disposer d’un titre de séjour [ils alimentent le marché noir, au détriment de Français sans emploi].

Si ces immigrés travaillent tout de même, c’est pour survivre [et adresser une partie de leur revenus à leurs familles restées au pays] et parce que les employeurs ont besoin de salariés. Les pouvoirs publics ferment les yeux ou ignorent leur situation en raison du caractère indispensable de ces travailleurs pour notre économie et pour répondre aux besoins sociaux. Leur précarisation est le résultat d’une hypocrisie collective : ne pas les autoriser légalement à travailler mais continuer à solliciter leurs concours. Sans papiers, sans reconnaissance, ils éprouvent les plus grandes difficultés pour se nourrir, se loger, se soigner et accéder à une vie sociale normale [ils ont droit à l’assistance sociale]. La clandestinité les invisibilise, les fragilise et les condamne à la précarisation et à la désocialisation. Faute de pouvoir faire valoir leurs droits [mise en accusation des associations], ils acceptent de faibles salaires qui pèsent sur le niveau des rémunérations dans certains secteurs.

A cela s’ajoutent toutes celles et ceux qui sont présents sur le territoire national et qui sont empêchés de travailler faute de papiers [faute de qualification et de détermination]. Ils n’ont d’autres solutions que de recourir à l’hébergement d’urgence ou à d’autres solutions de fortune [délinquance ?]. Alors qu’ils ne demandent qu’à travailler [affirmation gratuite]. Ils pourraient le faire directement ou après une formation que de nombreuses branches professionnelles et des centres de formation publics sont prêts à développer. L’accent doit être en particulier mis sur l’accès des femmes étrangères au travail, l’un des plus faibles de l’OCDE.

La régularisation de leurs situations, demande de longue date des associations qui les accueillent dans la précarité, émane tout autant des organisations syndicales et patronales [et subventionnées par les collectivités territoriales, via les contribuables].

Il s’agit également de rétablir le droit au travail pour les demandeurs d’asile. La loi leur impose six mois d’attente avant de pouvoir demander une autorisation de travail. Cette règle a pour conséquence d’augmenter à la fois le coût budgétaire de l’allocation pour demandeur d’asile [pas sûr: l’appel d’air assure leur renouvellement] et le recours à l’emploi non déclaré pour pouvoir survivre [un risque assumé par leur entrée clandestine]. Cette logique nuit considérablement à leur autonomie et donc à leurs facultés ultérieures d’intégration [si jamais ils le souhaitaient: les enterrements au pays démontrent le contraire].

Enfin, il faut d’urgence remédier à la situation d’embolie des préfectures qui conduit à fabriquer chaque jour de nouveaux sans-papiers [renversement des valeurs !].

Pas une semaine, pas une journée sans que nos permanences de parlementaires ne soient sollicitées pour un titre de séjour dont le renouvellement est compromis faute de rendez-vous en préfecture. Le rapport de l’Assemblée nationale sur «les moyens des préfectures pour l’instruction des demandes de séjour» de 2021 décrit très précisément une situation qui a encore empiré depuis lors : du jour au lendemain, faute de rendez-vous, des personnes en situation parfaitement régulière, insérées professionnellement et socialement, basculent en situation irrégulière entre deux titres et perdent leurs droits [leur devoir est de respecter les lois votées par une majorité parlementaire]. Leurs employeurs sont quant à eux confrontés à un dilemme : perdre un employé qui répond pourtant à leurs attentes ou basculer dans le travail non déclaré pour garder cet employé [l’exception ?]. Cette situation kafkaïenne est à l’origine d’un contentieux de masse qui engorge les tribunaux administratifs [provoqué par l’extrême gauche racoleuse] sous les référés «mesures-utiles» visant [par des minorités méprisant la volonté de la majorité] à contraindre l’administration à accorder un rendez-vous en préfecture.

Il est temps de fixer un délai maximal à l’administration pour accorder un rendez-vous en préfecture, comme c’est la règle pour les passeports «talent», et d’augmenter considérablement le nombre de rendez-vous y compris en présentiel en affectant davantage de moyens aux services chargés du séjour des étrangers au sein des préfectures.

Ces trois mesures sont à la fois urgentes, humanistes et concrètes. Si le gouvernement n’est pas en mesure de les faire rapidement adopter par le Parlement, nous en prendrons l’initiative.

Signataires

Julien Bayou (député EE-LV) ; Mélanie Vogel (sénatrice EE-LV) ; Guillaume Gontard (sénateur EE-LV) ; Sabrina Sebaihi (députée EE-LV); Guy Benarroche (sénateur EE-LV) ; Francesca Pasquini (députée EE-LV) ; Maud Gatel (députée Modem) ; Elodie Jacquier-Laforge (députée Modem) ; Erwan Balanant (député Modem) ; Mathilde Desjonquères (députée Modem) ; Eric Martineau (député Modem) ; Jimmy Pahun (député Modem) ; Fabien Roussel (député PCF) ; André Chassaigne (député PCF) ; Marie-Claude Varaillas (sénatrice PCF) ; Stéphane Peu (député PCF) ; Davy Rimane (député PCF) ; Gérard Lahellec (sénateur PCF) ; Boris Vallaud (député PS et époux Vallau-Belkacem) ; Marie-Pierre de La Gontrie (sénatrice PS) ; Marietta Karamanli (députée PS) ; Hervé Saulignac (député PS) ; Jean-Yves Leconte (sénateur PS) ; Laurence Rossignol (sénatrice PS) ; Sacha Houlié (député Renaissance) ; Stella Dupont (députée Renaissance et apparentés) ; Bruno Studer (député Renaissance) ; Fanta Berete (députée Renaissance) ; Cécile Rilhac (députée Renaissance) ; Benoît Bordat (député Renaissance et apparentés) ; Jean-Louis Bricout (député Liot) ; Martine Froger (députée Liot) ; Benjamin Saint-Huile (député Liot) ; Laurent Panifous (député Liot) ; David Taupiac (député Liot)

Aucun LFI…

La pandémie encourage-t-elle l’immigration vers la France?

Notre système social, appel d’air à la reprise des flux en 2021?

L’AME favorise les demandes d’asile et les délivrances de visa mais le « quoi qu’il en coûte » de Macron ne prend pas en compte la mal nommée « Aide médicale de l’Etat » qui est alimentée par la solidarité de ce peuple caricaturé en colons et racistes. Tous les secteurs de l’immigration – comme les autres secteurs de l’économie – ont montré de premiers signes de reprise en 2021, après une année 2020 de chute record des flux migratoires, selon les statistiques publiées jeudi sur ce dossier brûlant en pleine campagne présidentielle.

Les ONG se saisissent-elles de l’élection présidentielle pour instrumentaliser le débat ? Avec 104.577 premières demandes d’asile enregistrées dans les guichets uniques dédiés (Guda), ce chiffre a grimpé de 28,3% en 2021, selon les données provisoires dévoilées par le ministère de l’Intérieur. Une hausse accentuée par l’évacuation de milliers de ressortissants afghans de Kaboul, après la prise de pouvoir des talibans mi-août 2021: ces migrants-là étaient censés se rendre aux Etats-Unis, mais le système social ne s’est pas amélioré depuis Trump et le Démocrate Biden n’est manifestement pas tenté d’attirer davantage de musulmans sur son territoire. 

L’Afghanistan conforte ainsi sa place de principal pays d’origine des demandeurs d’asile en France, avec 16.126 dossiers déposés (+62%), loin devant la Côte d’Ivoire (6.268), le Bangladesh et la Guinée, ce qui est totalement injustifié, tant historiquement que culturellement dans le cas des Afghans ou des Bangladais. Cette demande de protection sociale reste très loin des niveaux d’avant-crise sanitaire, lorsque 138.420 premières demandes étaient introduites en 2019.

La pandémie « a encore contraint les flux migratoires en 2021 », a résumé le ministère de l’Intérieur

Les services du gouvernement affirment que la demande d’asile a été « inférieure à (ses) prévisions ». On se demande sur quels chiffres travaille (?) le Haut-Commissariat au Plan de Bayrou et à quel niveau de qualité, si ses données sont fausses ? On ignore d’ailleurs si ce comité Théodule a accouché de quoi que ce soit, depuis que Macron l’a rétabli le 3 septembre 2020… La Planification en France avait officiellement pris fin en 2005.

Si ralenties qu’elles soient peut-être, ces arrivées parviennent néanmoins à déstabiliser les capacités d’accueil en France, où les campements insalubres ressurgissent à intervalles réguliers.

« Nous avons toujours deux défis devant nous: d’une part, l’hébergement des demandeurs d’asile et, d’autre part, l’accompagnement des réfugiés vers l’autonomie, qui passe par l’accès à l’emploi et au logement », convient Didier Leschi, un spécialiste des questions relatives aux cultes et à la laïcité, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration  (OFII), placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur .

Difficultés à expulser

D’autant que, « dans les campements, on continue d’assister à l’arrivée continue de primo-arrivants afghans », abonde Delphine Rouilleault, patronne de l’association France terre d’asile. Ils ne font pas partie du contingent négocié au moment de l’évacuation des troupes américaines.

« La pandémie n’a pas fait disparaître les déterminants traditionnels de la migration de refuge (…). C’est une raison de penser que lorsque les freins aux déplacements internationaux se lèveront, on pourrait s’orienter vers des niveaux d’avant-crise », a pour sa part observé Julien Boucher, directeur général de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), en chargé d’attribuer le statut de réfugié.

Le dossier des expulsions est quasiment gelé: il est particulièrement scruté durant cette campagne présidentielle, notamment à gauche et à l’extrême gauche, qui en veut toujours plus, mais sur lequel le gouvernement tente de mettre la pédale douce, pour ne pas irriter les contributeurs au financement des services sociaux. Le total des éloignements d’étrangers en situation irrégulière est pourtant en hausse de 5,5% par rapport à 2020. Ces éloignements avaient chuté de moitié, en 2020, sous l’effet des contraintes de part et d’autre dues à la crise.

Avec 10.091 expulsions à proprement parler, les décisions d’ « éloignements forcés » ont progressé de 10,8%. Mais ces décisions sont-elles suivies d’effets ? Le ministre Darmanin élude… « La lutte contre l’immigration irrégulière se poursuit, dans un contexte toujours très contraint du fait des difficultés rencontrées à organiser des déplacements en période de crise sanitaire: activité consulaire réduite, difficulté d’obtention de laissez-passer consulaires, baisse du trafic aérien, refus de se soumettre aux tests« , ne nie pas la direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère. 

Les Afghans ne tiennent pas rigueur à leurs colons anglais et traversent parfois la Manche

Au XIXe siècle, dans un contexte de rivalités avec la Russie, une mission anglaise prépara l’invasion de l’Afghanistan pour déposer l’émir Dost Mohammed, qui leur était hostile, et réinstaller sur le trône de Kaboul l’émir déchu Châh Choudja, jugé plus accommodant. Les Anglais entrèrent dans Kaboul en août 1839 après avoir défait les troupes de Dost Mohammed. Châh Choudja s’installa dans le palais. Mais une révolte populaire éclata et rétablit la famille Dost Mohammed, les Anglais incendièrent le marché de Kaboul, mais la Russie et la Perse exercèrent des pressions aux frontières et les Européens furent défaits. L’émir Dost Mohammed retrouva Kaboul, où il régna ans partage jusqu’à sa mort en 1863. Le territoire adopta le nom d’Afghanistan en 1879.

La France n’a aucun passé historique ou culturel avec l’Afghanistan. Aujourd’hui, c’est notamment en raison des difficultés à obtenir des laissez-passer consulaires que la France avait annoncé fin septembre 2021 un durcissement drastique de la délivrance de visas aux ressortissants d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, des pays du Maghreb qui lui font des difficultés pour reprendre ses expulsés: leurs diasporas respectives pèsent lourd dans leurs économies et c’est pourquoi, assurer, comme le font la gauche et les associations musulmanes, que les migrants (de surcroît binationaux) sont une chance pour la France, relève grandement de la plaisanterie.

Pour donner l’illusion – à la part de l’électorat consciente de l’exploitation que les migrants font de leur pays – que l’exécutif reste ferme, les restrictions « restent en vigueur », a assuré jeudi le ministère, même si leurs effets ont été plus « qualitatifs que quantitatifs »…  « Nous continuerons à augmenter la pression sur les pays qui ne veulent pas reprendre leurs nationaux » et il y aura « d’autres mesures pour ceux qui ne coopèrent pas« , a encore promis Darmanin à l’Intérieur. Lesquelles et quand ? Nul ne sait ? Le sait-il ?

Marocains (69.000) et Algériens (63.000) sont toutefois les ressortissants ayant obtenu le plus de visas, tandis que les Tunisiens sont quatrièmes en 2021, année de hausse générale modeste (+2,9%) pour cette délivrance.

Les titres de séjour délivrés, eux, bondissent de 21,9%, avec 271.675 documents délivrés, pour tutoyer le niveau de 2019. Sans compter ceux des Britanniques qui ont été « décomptés à part », a admis le ministre de l’Intérieur. Malgré les tensions constantes entre la France et la Grande-Bretagne, la France a octroyé 96.632 titres de séjour à des Britanniques dans le cadre du… Brexit.

Et la situation à la frontière franco-britannique reste inflammable: en 2021, la Grande-Bretagne a attiré 52.000 migrants qui ont tenté la traversée clandestine de la Manche, dont 28.000 ont réussi à rallier les côtes anglaises, a expliqué Beauvau. La majorité du reliquat est un reste à charge pour les Français.