Il « tape dans le RSA » et assume sa fraude sociale depuis Miami

L’influenceur Sebydaddy touche-t-il vraiment le RSA depuis Miami ?

De son vrai nom Sébastien Dubois, 30 ans, cet ancien candidat de téléréalité se vante de bénéficier du RSA, à hauteur de 526 euros par mois, alors qu’il réside aux États-Unis. Une affirmation rapidement démentie par le ministère des Solidarités, qui parle d’un faux document brandi comme preuve.

Entre ses vidéos sous le soleil de Miami et ses frasques successives, Sebydaddy veut montrer qu’il n’a rien à envier aux comptes les plus influents d’Instagram. Alors, lorsque cet influenceur, qui doit sa notoriété à la téléréalité – la cinquième saison de Les Princes et les Princesses de l’amour sur W9 – annonce toucher 500 euros par mois de RSA comme unique salaire, ses 4 millions d’abonnés n’en croient pas leurs yeux. 

« J’ai diverti la France pendant 7 ans »

Ce passage d’une interview, donnée en septembre au youtubeur Sam Zirah, a créé de nombreuses réactions sur TikTok, mais aussi sur Twitter. Il a notamment été partagé par Charles Prats, ancien magistrat spécialiste de la lutte contre la fraude et figure controversée pour ses éclairages peu sourcés, sur le montant de la fraude sociale par exemple. La polémique prend donc aisément, une semaine après le cas du Youtubeur Mertel qui affirmait toucher 1.800 euros par mois grâce aux allocations handicap.

L’échange entre Sebydaddy et Sam Zirah, diffusé sur YouTube le 24 septembre, se déroule ainsi : « –Je tape dans la CAF, oui je touche le RSA. -Mais tu ne vis pas en France, pourtant ? Comment peux-tu avoir le RSA et ne pas être sur le sol français ? -Parce que j’ai aussi une adresse en France. Et quand tu as plus de 28 ou 25 ans et que tu n’as pas d’activité, tu touches le RSA. N’importe quel Français qui a une adresse en France, qui n’a pas d’activité, touche le RSA. -C’est choquant ce que tu dis, tu ne trouves pas ? -Sachant que 99% des Français le font, non. » 

Après s’être fait objecter qu’il ne pouvait pas « sortir des chiffres comme ça », Sebydaddy précise le montant qui lui serait versé chaque mois – 526 euros – et le justifie par le fait d’avoir « diverti la France entière pendant sept ans ». 

Ses propos ont été si commentés que la ministre des Solidarités, Aurore Bergé, les a repérés… et démentis. C’est simple, l’influenceur ne toucherait pas l’allocation, qu’il soit en France ou aux États-Unis. De quels éléments dispose-t-on ? Le revenu de solidarité active (RSA) est bien ouvert aux personnes de nationalité française d’au moins 25 ans. Elles peuvent également le toucher en vivant à l’étranger, à condition que ce séjour n’excède pas une durée de trois mois. Ce qui ne semble pas être le cas de Sebydaddy, parti vivre définitivement à Miami au mois d’avril et semblant faire quelques allers-retours en France, pour des d’entretiens similaires à celui accordé à Sam Zirah. D’autant que le train de vie affichée par l’influenceur, comme sa récente opération plastique du nez, ne concorde pas avec des revenus modestes ou une absence d’activité.

En réalité, le jeune homme se vante de bénéficier de cette aide de l’Etat depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cela a déjà fait l’objet d’une vive discussion entre lui et d’autres influenceurs, toujours sur le canapé de Sam Zirah, début septembre. « Je faisais 200.000 euros par mois ! Maintenant, je ne le fais plus, qu’est-ce que je fais ? », s’emporte-t-il devant les critiques. L’ancienne star de téléréalité aurait tout perdu à cause de l’acharnement de Booba, et de son combat mené contre les « influvoleurs ». Le 19 août sur Instagram, il explique avoir acheté le cadeau d’anniversaire de sa petite amie (des chaussures Fendi) avec le versement de son RSA. 

Pour prouver qu’il dit vrai, Sebydaddy a fini par montrer un document papier à sa communauté. Il s’agit bien d’une attestation de versements de droits provenant de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de Paris au nom de Sébastien Dubois, sa véritable identité. Un document qui a été inspecté le 27 septembre par les services de la CNAF, à la demande expresse d’Aurore Bergé. Il s’avère qu’« aucun compte n’a été retrouvé à son nom », assure la ministre, et que « le numéro de matricule correspond à une autre personne, radiée des fichiers depuis… 2013 ». 

Une « incitation à la fraude sociale » ?

Ce numéro unique correspond en fait à un « dossier clôturé », qui n’a rien à voir avec l’ancienne star de téléréalité, précise le ministère des Solidarités. Le document a donc été falsifié, d’après les vérifications de la CAF, et un signalement au Parquet a été fait pour « faux et usage de faux ». 

Si l’affaire risque de ne pas trouver de suites judiciaires, car aucune fraude n’a été prouvée ici mais simplement un flagrant délit de mensonge, le gouvernement souhaite se donner les moyens d’agir à l’avenir. Et créer un délit « d’incitation à la fraude sociale », qui permettrait de poursuivre « toute personne qui se vanterait ou qui donnerait les outils et les faiblesses du système pour en profiter ». Une proposition en ce sens doit être présentée au Parlement avant la fin de l’année.

Plaintes contre Abad et Coquerel: pour Manon Aubry, seul le ministre des Solidarités « aurait dû démissionner »

Féministe au faciès, Aubry n’appelle pas Coquerel (LFI) à démissionner !…

Racisme politique

L’eurodéputée LFI Manon Aubry a regretté que Damien Abad n’ait pas quitté ses fonctions de ministre des Solidarités de lui-même, alors que ce dernier est visé par une plainte pour « tentative de viol ».

« C’est une évidence » pour Manon Aubry. Sur BFMTV ce samedi, l’eurodéputée La France insoumise a estimé que Damien Abad aurait dû démissionner de son poste de ministre de lui-même, alors que ce dernier est visé par une plainte pour « tentative de viol« . En droit, la présomption d’innocence s’applique à lui, comme à Coquerel.

« De toute évidence, au vu de la gravité des faits, Elisabeth Borne doit prendre cette décision », a déclaré Manon Aubry, « et d’ailleurs Damien Abad aurait dû la prendre de lui-même pour être honnête, il aurait dû démissionner de son poste. »

Un manque d' »exemplarité » pointé du doigt

Selon l’eurodéputée, Damien Abad « aurait été plus à l’aise pour se défendre dans cette affaire (s’il avait démissionné), et je crois que ça aurait aidé à prendre la parole des femmes au sérieux. Ça aurait été un signal envoyé à toutes les femmes de ce pays, que la parole des femmes est prise au sérieux. C’est un enjeu majeur, et un devoir d’exemplarité dont ce gouvernement est malheureusement entâché ».

« Je crois qu’Elisabeth Borne avait dit elle-même que si de nouveaux faits étaient portés à sa connaissance, et si une enquête judiciaire était ouverte, alors il devrait quitter ses fonctions », a ajouté la députée insoumise au Parlement européen.

Le Parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour « tentative de viol » après le dépôt de plainte d’une élue contre Damien Abad, ministre des Solidarités. Celle-ci l’accuse de l’avoir agressée lors d’une fête chez lui en 2010. Vendredi, l’ancienne ministre Marlène Schiappa a jugé « extrêmement difficile » qu’il puisse rester en poste, et « ses collègues du gouvernement tablent eux-aussi sur son départ en début de semaine prochaine ».

Tolérance maximale pour Coquerel

Solidarité partisane oblige, Aubry absout son camarade Insoumis, élu président de la commission des finances de l’Assemblée nationale jeudi.

Accusé par plusieurs femmes, selon la féministe Rokhaya Diallo, le sexagénaire célibataire de 63 ans s’est défendu de « toute violence, contrainte physique ou psychique » avec les femmes, dans une tribune publiée dans le JDD ce samedi.

Eric Coquerel, le nouveau président de la Commission des finances LFI (La France Insoumise), a déploré dans une tribune publiée samedi dans l’édition en ligne du Journal du Dimanche, « des rumeurs infondées », alors qu’il est mis en cause par la militante féministe Rokhaya Diallo pour « son comportement avec les femmes ».

« Depuis plusieurs années une rumeur s’est développée à mon propos, sur les réseaux sociaux », commence le député dans cette tribune, qui estime que « l’accusation a varié dans le temps passant de ‘drague lourde’, à des faits de harcèlement sexuel, voire d’agression et désormais de ‘comportement inapproprié' ».

Législatives: la prise de parole de Macron est « complètement inappropriée » en zone internationale

Ce président préfère s’adresser aux Français via la presse accréditée

Pour réclamer une « majorité solide » avant le second tour des législatives, Macron a pris la parole sur le tarmac d’Orly alors qu’il s’envolait pour la Roumanie et Marine Le Pen a dénoncé mercredi une intervention politique « complètement inappropriée ». Cheffe de file – à part entière – du principal parti d’opposition, le RN, elle y voit un « signe de fébrilité ». 

« Ce qui m’a choquée, c’est cette déclaration faite sur le tarmac, dans ses habits de président de la République », a déclaré la cheffe de file de la la droite nationale, en déplacement à Courrières, dans la circonscription du Pas-de-Calais où elle se représente.

« Je l’ai senti fébrile »

« Je pense que c’est complètement inapproprié au regard du fonctionnement de la République française », a-t-elle mis en avant. « Je l’ai senti fébrile (…) Cette déclaration est une preuve de fébrilité où il vient demander aux Français de lui donner les pleins pouvoirs » mais « les Français ne veulent pas lui donner les pleins pouvoirs », a-t-elle ajouté. 

« Rien ne serait pire que de nous perdre dans l’immobilisme, dans le blocage, dans les postures » et « d’ajouter un désordre français au désordre mondial », avait déclaré faiblement Macron avant son départ pour la Roumanie pour un déplacement consacré à l’Ukraine.

La NUPES dénonce une déclaration intempestive de président partisan

En s’ingérant dans les élections législatives, le président Macron se comporte en chef de parti en panique. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « un sketch à la Trump », Julien Bayou (EELV) y voyant « un président qui perd ses nerfs ». « A chaque fois que Macron a des difficultés électorales, il se précipite à l’étranger, pour essayer de se donner une posture », a encore pointé Marine Le Pen. 

La candidate a également été interrogée sur une nouvelle accusation contre le ministre des Solidarités, Damien Abad. « Combien faut-il » de nouveaux témoignages « pour considérer qu’à tout le moins Damien Abad a un comportement inapproprié avec les femmes, ce qui semble-t-il était de notoriété publique dans les milieux qu’il fréquentait ? », s’est-elle indignée. Dans un récit publié mardi par Mediapart, une femme dit avoir subi une tentative de viol de sa part en 2010.

Des accusations contre Damien Abad fragilisent déjà le gouvernement Borne

L’une a déjà porté plainte, la seconde s’est confiée au site trotskiste Mediapart qui a révélé l’affaire dès le 21 mai. 

Après trois semaines de mises au point et de vérifications, Macron a accouché d’un gouvernement à problèmes, le vendredi 20 mai 2022. L’équipe d’Elisabeth Borne crée déja plusieurs controverses: après la nomination de Pap Ndiaye à l’Education Nationale, vivement critiqué par une large partie de la classe politique pour ses propos passés, indigénistes et décoloniaux sur les discriminations raciales et aussi anti-flic en essentialisant les brutalités de policiers qualifiées de « brutalités policières », Mediapart révèle que deux femmes accusent Damien Abad d’agressions sexuelles qui auraient eu lieu en 2010 et 2011. Damien Abad dément les attaques portées contre lui.

Atteint d’une maladie congénitale qui restreint la mobilité de ses quatre membres, le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées est accusé de viols par deux femmes.

Accusé d’agressions sexuelles, le ministre lui-même en situation de handicap a répliqué ce dimanche aux calomies. Bien que présumé innocent, l’ex-président du groupe LR à l’Assemblée nationale a expliqué par communiqué l’invraisemblance des faits allégués : « Je conteste avec la plus grande force ces accusations… Les actes relatés me sont tout simplement impossibles à effectuer en raison de mon handicap« , a assuré le ministre après la parution d’un article dans Mediapart.

A peine formé, le gouvernement est fragilisé

La première accusatrice raconte avoir eu un trou noir après avoir pris une coupe de champagne avec celui qui était à l’époque député européen. Elle se serait réveillée le lendemain à ses côtés, dans une chambre d’hôtel en sous-vêtements, avec le sentiment d’avoir été droguée.

L’autre, une ancienne militante du Nouveau Centre, décrit la « contrainte psychologique » qu’aurait exercé Damien Abad sur elle. Elle relate ses SMS pressants pour obtenir une photo de sa poitrine, ainsi qu’une relation sexuelle empreinte d' »irrespect, d’injonction et d’insistance », et au cours de laquelle il lui aurait imposé une pénétration anale. Déposée en 2017, sa plainte a été classée sans suite après confrontation.

Un signalement a été envoyé le 16 mai aux responsables des deux partis Les Républicains et Renaissance par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. Le 22 mai, Christophe Castaner dément avoir reçu ce signalement. Le Parquet de Paris confirme l’existence de deux plaintes déposées par la même plaignante et classées sans suite en 2012 et 2017.

Le 22 mai, Christophe Castaner dément avoir reçu ce signalement[44]. Le parquet de Paris confirme l’existence de deux plaintes déposées par la même plaignante et classées sans suite en 2012 et 2017[

Interrogée sur le sujet, Elisabeth Borne, en déplacement dans le Calvados ce week-end où elle est campagne des législatives, a indiqué ne pas avoir été au courant. Mais, la nouvelle locataire de Matignon prévient : « Si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences. »

Une publication du site révolutionnaire qui fragilise un peu plus le ministre et l’ensemble du gouvernement, alors que Macron doit présider le premier Conseil des ministres de son nouveau quinquennat, ce lundi à 10h.

Autres cas de ministres macroniens en délicatesse avec la Justice:

https://vm.tiktok.com/ZMLKpGdRx/?k=1

La gauche ignore l’état de droit et la présomption d’innocence

Olivier Faure (PS) et Sandrine Rousseau (EELV) demandent à Elizabeth Borne que Damien Abad quitte le gouvernement

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a souhaité lundi le départ du gouvernement de Damien Abad, accusé de viols : « Si j’étais Premier ministre, je dirais à Damien Abad : « Je n’ai pas de raison particulière de penser que les femmes mentent, parce que je ne vois pas les raisons qui les motiveraient à cela. La parole des femmes doit être respectée. Donc, dans l’attente d’une décision de justice, je souhaite que tu ne sois pas au gouvernement » », a-t-il déclaré sur France Inter.

Pour Sandrine Rousseau, « la question n’est pas sa démission à lui, mais le fait qu’il soit démis de ses fonctions par principe de précaution ». Pour la finaliste de la primaire EELV, « il faut envoyer un message assez fort aux femmes, que leur parole compte. Ce n’est pas qu’une rumeur, il y a une plainte qui a été déposée », a-t-elle ajouté sur RTL, jouant sur l’ambiguïté en dissimulant le classement sans suite par la justice.

Pour des raisons politiques de mise en difficulté de Macron, François Ruffin a, quant à lui, tranché entre présomption d’innocence et présomption de culpabilité:

https://vm.tiktok.com/ZMLKpQDs1/?k=1