Lutte contre la corruption : le gouvernement annonce de nouvelles « annonces de mesures» pour début 2024

Le ministre de l’Economie a-t-il passé un deal avec Standard & Poor’s ? Il s’est dit prêt dimanche à «accélérer» le désendettementde la France, après le maintien de sa note par l’agence de notation. Et l’une des pistes pour renflouer les caisses n’est-il pas, hormis l’automobile et la fraude, la perversion des personnes pour obtenir des avantages ou des prérogatives particulières?

Selon une étude Eurobaromètre menée au printemps 2022, 64 % des Français considèrent que la corruption est un phénomène répandu en France. 7 % indiquent en avoir déjà été victimes. Ces chiffres illustrent la nécessité de lutter avec efficacité et détermination contre les atteintes à la probité, tant pour assurer un fonctionnement transparent et non faussé de notre économie que pour renforcer la confiance dans les institutions et dans la démocratie.

Un deuxième plan pluriannuel (2024-2027, après celui de 2020-2022)) devra s’inscrire dans la lignée des recommandations de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) du Conseil de l’Europe et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en matière de lutte contre la corruption.

Ce sera la responsabilité de tous: bonjour les dénonciations…

«La corruption, c’est le ver qui peut pourrir le fruit de la démocratie», a estimé Bruno Le Maire sur X (ex-Twitter), affirmant également qu’elle «peut parfois faciliter les activités criminelles».

A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, samedi 9 décembre, le gouvernement a annoncé qu’il travaille à de «nouvelles mesures» de lutte contre la corruption. C’est ce qu’a indiqué ce samedi le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire sur le réseau social X (anciennement Twitter). Mauvais point: envisager des « mesures », c’est renoncer au départ à éradiquer l’ensemble du problème.

«La corruption, c’est le ver qui peut pourrir le fruit de la démocratie. C’est ce qui entame toute confiance dans nos institutions démocratiques, dans nos entreprises et dans nos relations quotidiennes. Elle peut parfois faciliter les activités criminelles», a écrit le grand chef de Bercy.

Sept années de macronisme n’ont pas suffi. Depuis l’élection de Macron à la présidence en 2017, «nous avons renforcé nos dispositifs de prévention et de détection des atteintes à la probité grâce aux programmes de mise en conformité conduits par l’Agence française anticorruption» (AFA), a insisté le ministre. «Nous voulons continuer dans cette direction. En début d’année prochaine, nous aurons l’occasion d’annoncer de nouvelles mesures sur ce sujet» avec le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave, a-t-il conclu.

Le cabinet de Bruno Le Maire a indiqué qu’il travaille – ils ont jusqu’ici « regardé » les dossiers « sur la table »… – «à des mesures visant à mieux prévenir la corruption dans le secteur de l’entreprise mais également le secteur public». «Il pourra par exemple s’agir de renforcer les contrôles de l’AFA [l’Agence française anticorruption] dans certains secteurs définis comme sensibles, ou élever notre niveau d’exigence en matière d’atteinte à la probité en modifiant l’arsenal juridique actuel», a-t-on encore détaillé à Bercy.

L’AFA est un service à compétence nationale créé par la loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique de 2016 et placé auprès du ministre de la Justice et du ministre chargé du Budget, Elle est dirigée par Isabelle Jégouzo, une magistrate qui, depuis juillet 2020, était conseillère chargée des affaires européennes et internationales auprès du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, après avoir été cheffe, en 2010, à l’Office de lutte anti-fraude de la Commission européenne (OLAF).

Des entreprises emblématiques déjà sanctionnées

En 2016, la loi dite «Sapin 2» a notamment créé la Convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), qui permet aux entreprises soupçonnées d’atteinte à la probité d’échapper aux poursuites pénales en s’acquittant d’une amende. Dans un entretien au journal Le Monde, la directrice de l’AFA Isabelle Jégouzo a souligné samedi que «depuis 2016, vingt CJIP ont été signées avec le Parquet national financier».

Des entreprises emblématiques comme McDonald’s, Google ou LVMH ont ainsi été sanctionnées, bien que ces amendes négociées ne vaillent ni reconnaissance de culpabilité ni condamnation. «Jusqu’à maintenant, nous avons peu fait usage de notre pouvoir de sanction», a admis Isabelle Jégouzo. «Mais au bout de sept ans, on peut estimer que le travail de pédagogie a amplement été fait auprès des grandes entreprises et qu’on peut faire usage de ce pouvoir de sanction», a-t-elle ajouté.

La directrice de l’AFA a également appelé à «aller plus loin sur la sensibilisation des petites et moyennes entreprises», après les multi-nationales «pas directement assujetties à la loi Sapin 2».

Enfin, Isabelle Jégouzo veut s’attaquer à la corruption de «basse intensité». Celle-ci consiste, par exemple, à verser «quelques centaines ou milliers d’euros» à un agent public pour consulter des fichiers confidentiels, a-t-elle illustré. Depuis 2016, les affaires liées à cette corruption de «basse intensité» ont, selon elle, «augmenté de 46%».

Les Français «demandent plus»

Dans un sondage en ligne mené fin octobre auprès de 1.500 personnes et publié samedi, 87% des répondants disent que les personnes exerçant le pouvoir ou des responsabilités importantes sont corrompues, pour une petite (44%) ou une grande (43%) partie d’entre elles. Dans cette enquête Toluna/Harris Interactive réalisée pour la Fondation Jean Jaurès et le mouvement Transparency France, cf. PaSiDupes, plus d’un quart des Français (26%) déclarent «avoir déjà personnellement été sollicités pour donner une somme d’argent ou un cadeau de valeur dans une administration publique pour obtenir un service».

«Les Français sont clairs : ils demandent plus», assure Patrick Lefas, le président de Transparency International France, cité dans un communiqué du mouvement de lutte contre la corruption. «Plus d’exemplarité, plus de transparence de la vie publique, plus de moyens pour la justice financière et plus de lanceurs d’alerte», énumère-t-il.

Les signalements vont pleuvoir…

Attal dévoile son « plan fraude fiscale » pour contrôler « les plus gros patrimoines »

C’est au Monde que le ministre a confié le soin de donner les grandes lignes du plan gouvernemental

Gabriel Attal présentera ce mardi le plan du gouvernement pour lutter contre la fraude fiscale. LP/Delphine Goldsztejn
Gabriel Attal a lu les oeuvres complètes de l’érotomane
Bruno Le Maire ?

« Faire payer ce qu’ils doivent aux ultrariches et aux multinationales qui fraudent », c’est le « grand » plan fraude fiscale réclamé par le président Macron, et que son ministre présentera ce mardi.

« Nous taxons plus que nos voisins, et nous ne sommes un paradis fiscal pour personne. Évidemment, nous entendons la demande de justice » présente dans les cortèges contre la réforme des retraites, a promis le ministre délégué aux comptes publics avant de donner les grandes lignes de son plan, dans un entretien accordé au journal Le Monde.

Opposant quantité de contributeurs et ampleur de la contribution des ultra-riches, Gabriel Attal a donné le ton en indiquant un changement de cap pour la lutte contre la fraude fiscale des seconds. « Chaque fraude est grave, mais celle des plus puissants est impardonnable. Ma philosophie, c’est de concentrer les efforts sur eux et d’alléger la pression sur les classes moyennes », affirme le conseiller municipal de Vanves. Dans cet objectif, le gouvernement entend augmenter de 25 % les contrôles fiscaux « sur les plus gros patrimoines » d’ici la fin du quinquennat.

« Le gros fraudeur fiscal ira repeindre le centre des impôts »

Dans le même but, « les cent plus grandes capitalisations boursières » feront l’objet d’un contrôle fiscal tous les deux ans. Le p’tit vapoteur souhaite également « renforcer les sanctions pour les fraudes les plus graves ». Le ministre délégué aux comptes publics cible notamment les « dissimulations d’avoirs à l’étranger ». « Dans ces situations, on n’est plus dans la citoyenneté », déplore-t-il.

Dans le même temps, les envois de fonds vers le Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) ont, quant à eux, fait un bond de 15,2 % du fait de la croissance de la zone euro. Vers l’Afrique subsaharienne, « les envois de fonds ont repris de la vigueur en 2021 » : en progrès de 6,2 %, ils ont atteint 45 milliards de dollars, soit 41 004 000 000,00 euros.

L’ancien porte-parole du gouvernement a également dévoilé trois autres grandes mesures, avec la création d’un « service de renseignement fiscal à Bercy » qui aura la permission de « recruter des sources humaines travaillant pour des institutions financières et les rémunérer pour leurs informations ». Consacré à la lutte contre les grandes fraudes internationales, il sera doté d’une centaine « d’agents d’élite », qui utiliseront les techniques du renseignement comme « les écoutes, la captation de données, la pose de balises ».

Retraites: quelles sont les mesures que le Conseil constitutionnel pourrait censurer ?

La douzième  mobilisation intersyndicale, jeudi, pèsera-t-elle sur les décisions du Conseil constitutionnel, vendredi ?

A la veille des décisions attendues du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, les syndicats français ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation jeudi sur l’ensemble du territoire.

Alors que les syndicats et partis politiques sont suspendus à la décision du Conseil constitutionnel, qui rendra sa décision vendredi sur la réforme des retraites, la mobilisation se poursuit dans la rue, jeudi 13 avril. Des grèves doivent à nouveau perturber les secteurs des transports, de l’énergie et de l’éducation.

Parmi les trois scénarios envisageables par les neuf Sages du Conseil constitutionnel, dont aucun n’est représentant de LFI ou du RN, le plus vraisemblable serait la non-conformité partielle du texte. Si les neuf de la rue de Montpensier jugent, vendredi 14 avril, que certaines dispositions de la réforme des retraites sont contraires à la Constitution, ils peuvent les censurer. Dans ce cas, elles ne figurent pas dans le texte qui doit entrer en vigueur à partir du 1er, septembre 2023. Le gouvernement est toutefois libre de les insérer dans un autre projet de loi. Après les onze recours au 49.3, tout est possible…

C’est une hypothèse qui aurait le mérite de satisfaire (presque) tout le monde : l’exécutif, qui s’assurerait ainsi que l’essentiel de son texte -« notamment le report de l’âge légal à 64 ans – entre en vigueur, et les Sages, qui ne pourraient pas être accusés d’avoir eu la main tremblante. Seuls les oppositions et les partenaires sociaux, qui demandent depuis des semaines le retrait total de la réforme, y perdraient. Mieyx que ceka, ce serait un casus belli.

Le « CDI senior » est-il menacé ?

« C’est un classique : Matignon fait exprès de placer quelques cavaliers législatifs [des dispositions non conformes au cadre législatif choisi par l’exécutif] évidents dans un projet de loi pour donner quelques os à ronger aux Sages. Ces derniers ne perdent pas la face et le fond du texte n’est pas remis en cause. Cela arrive très souvent », décrypte un vieux routier anonyme de l’Assemblée nationale. Ainsi, le Canard enchaîné rappelait-il la semaine dernière que 14 cavaliers avaient été repérés dans la loi climat en 2021, 10 dans le budget pour 2022, etc. Mais, en l’occurrence, quels points précis de la réforme des retraites, adoptée via un projet de loi de financement rectificatif de …la Sécurité sociale (PLFRSS) pour 2023, pourraient être censurés ?

L’article 2 du texte – le fameux « index senior » – concentre toute l’attention, car c’est celui qui risque le plus de subir la censure. Selon le texte définitif remis au Conseil constitutionnel le 21 mars, cet index, destiné à contrôler l’emploi des séniors, prévoit de mettre en place un « indicateur relatif à l’emploi des salariés âgés ». Si cette mesure n’était pas censurée, cet index serait obligatoire dès novembre 2023 pour les entreprises de plus de 1.000 salariés ; l’obligation est fixée à juillet 2024 pour les entreprises dont les effectifs sont compris entre 300 et 1.000 salariés.

Or, même si les entreprises qui ne publieraient pas cet index seraient soumises à des pénalités financières, les Sages ne devraient avoir aucun mal à prouver qu’il ne devrait pas figurer dans un PLFRSS. En effet, à la différence d’autres dispositions, cet index n’est pas une mesure d’ordre financier et ne devrait pas avoir d’impact sur les comptes de la Sécurité sociale pour 2023. Or, c’est précisément ce qu’il faut prouver pour qu’une disposition d’un PLFRSS ne soit pas retoquée ; pour être accepté, cet index aurait dû figurer dans une loi spécifique sur l’emploi ou le travail.

Même cause, mêmes effets pour le « CDI senior »

Le « CDI senior » pourrait également être censuré pour la même raison. Cette disposition, qui ne figurait pas dans le texte initial – c’est l’un des apports des sénateurs LR -, prévoit la création d’un contrat à durée indéterminée spécifique aux plus de 60 ans et, surtout, exonéré de cotisations familiales « afin de compenser le coût d’un salarié senior, qui, compte tenu de son expérience, peut prétendre à une rémunération plus élevée qu’un jeune actif », plaidait le sénateur René-Paul Savary, corapporteur du texte au Sénat. Que cette idée passe à la trappe ne déplairait pas au gouvernement : Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, avait alerté sur le risque d’un « effet d’aubaine » d’une mesure coûteuse (800 millions d’euros pour la branche famille, selon le ministre).

D’autres propositions semblent menacées

Certains constitutionnalistes, dont les avis divergent radicalement sur la future décision du Conseil constitutionnel, estiment par ailleurs que le compte pénibilité, par exemple, pourrait être censurés. D’autres, tel Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, ont rappelé qu’une autre option s’offrait aux Sages : la constitutionnalité sous réserve.

Cet outil permet au Conseil constitutionnel de « déclarer une disposition conforme à la Constitution à condition qu’elle soit interprétée ou impliquée de la façon qu’il indique ». Cela permettrait donc de valider des mesures qui, sans cette réserve, auraient été censurées. Quoi qu’il en soit, nul ne pourra remettre en cause la décision des Sages : selon l’article 62 alinéa 3 de la Constitution, « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ». Encore une fois, les représentants du peuple seront contredits par des juges.

Budget : Macron ne convainc pas l’opposition

Flop annoncé du Conseil National de la Refondation

Privé aux législatives de majorité absolue, l’exécutif a dû appeler l’opposition à travailler avec lui sur le projet de loi de finances, mais le gouvernement s’est vu opposer une fin de non-recevoir par la droite, Les Républicains et le Rassemblement national, comme la gauche, PCF et EELV, puis LFI et PS réservant leur réponse. « Si c’est simplement une mise en scène, ça n’a aucun intérêt », a estimé Olivier Faure. La France insoumise a enfin indiqué vendredi qu’elle ne participera pas au Chantier présidentiel prioritaire de la rentrée, annoncé par Macron pour le 8 septembre. Le parti du président est condamné à continuer sa tambouille en solo, comme il a commencé en 2017.

L’appel de Macron, contraint au dialogue, n’a pas été entendu. Samedi, dans un entretien accordé au journal Le Parisien, le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a encore appelé à tenir des « dialogues de Bercy », pour « travailler sur le budget 2023 avant même qu’il ne soit finalisé ». Mais chat échaudé pendant cinq années d’arrogance dominatrice craint l’eau tiède. L’ex-socialiste Attal conservant ses réflexes anti-droite dit son étonnement de voir « certaines déclarations, notamment côté LR, indiquant leur intention de voter contre, avant même que le projet de loi ne soit connu ». Une polémique inutile, puisque la rebuffade est transpartisane.

Si LREM reste isolé, il n’y aura que « peu d’autres choix que l’utilisation du 49.3 », a menacé Gabriel Attal, même si le gouvernement ne se résout pas dit-il, à l’utiliser pour le moment.

Les Républicains et le Rassemblement National, droits dans leurs bottes

Proposés à « tous les parlementaires des commissions des Finances de l’Assemblée et du Sénat, majorité comme opposition », pourquoi ces dialogues de Bercy n’ont-ils suscité chez tous que défiance ? Les Républicains ont d’ores et déjà répondu qu’ils ne voteront pas le budget, refusant d’être une « béquille », selon le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, candidat à la tête du parti. « Que cette majorité se débrouille », a-t-il lancé. Le député a rappelé que LR est « dans l’opposition » et que ses membres exerceront « sans discussions, sans coopération, sans confusion » leur droit d’amendement.

Bruno Retailleau, également candidat à la présidence du parti, a pareillement refusé d’ «entrer dans un petit jeu de négociations », fustigeant des « artifices politiciens ».

Même rejet du côté du Rassemblement National. Invité de BFMTV ce dimanche, le président par intérim du parti, Jordan Bardella, a en effet raillé cette proposition de dialogue, ainsi que le Conseil national de refondation (CNR) , jugés « lieux de discussion » « agoras alternatives » de contournement du Parlement. Comme Les Républicains, le RN ne devrait pas voter le budget car le parti dit connaître « la brutalité et la dureté » du projet de Macron. Seule question en suspens : abstention ou vote contre ? Jordan Bardella a enfin averti en cas d’utilisation du 49-3 : il y aura « probablement […] une motion de censure » déposée.

A la NUPES, alignement douloureux sur LFI

A gauche en revanche, pas de décision clairecprise pour le moment. Le numéro un du Parti socialiste, Olivier Faure, ne refuse pas « la main tendue quand elle est réellement tendue », a d’abord flouté sur France inter le foireux Olivier Faure, contesté en interne par 400 socialistes, signataires de la tribune de Bernard Cazeneuve. Il pourrait voter pour si un « budget de gauche » était proposé !

La patronne des députés LFI, Mathilde Panot, a également temporiséé sans dire « non immédiatement ». Elle a indiqué que LFI va « essayer de faire passer des choses » tout en ayant le sentiment que « [Nous] voterons contre ce budget »« C’est à eux de céder sur des choses car nos propositions sont connues [et] nous les porterons dans l’enceinte démocratique », a-t-elle poursuivi.

Plaidant un dialogue à la Nupes, le président de la commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel, a émis des réserves, mais craint surtout que la majorité soit « dans une recherche de majorité anticipée avec les Républicains ».

Selon les informations de BFMTV, le PCF et EELV ne participeront pas au « CNR », « Nous ne voulons pas cautionner une opération qui vise à contourner le Parlement« , a dénoncé Ian Brossat, porte-parole du PCF.

L’écologiste Julien Bayou, marxiste refuant de « sauver les riches »

« On n’a malheureusement pas de raisons de penser qu’il va s’agir d’autre chose qu’une énième grande messe avec le président en mode ‘one-man-show’, bras de chemise et blabla », abonde Julien Bayou, pour EELV, en spécialiste de la politique spectacle.

Inflation : le bouclier tarifaire sera prolongé, annonce Gabriel Attal

C’est TotalEnergie qui paie ? Lien PaSiDupes

Lors de la journée d’université d’été du Medef en présence de Gabriel Attal, ministre délégué aux comptes publics, le 30 août 2022.
Journée d’université d’été
du Medef
en présence de Gabriel Attal, ministre délégué aux comptes publics, le 30 août 2022. 

Le gouvernement va « maintenir un système de bouclier en 2023 » pour faire face à la flambée des prix de l’énergie. « Nous allons continuer à protéger les Français [tous ?] et leur pouvoir d’achat », a ajouté le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal, samedi 3 septembre sur France Inter.

« Nous bloquerons à un certain [?] niveau d’augmentation », a expliqué le ministre délégué aux comptes publics, samedi sur France Inter, précisant que « les arbitrages définitifs doivent être rendus dans les prochains jours ».

En place depuis l’automne 2021, cet ensemble de mesures a permis d’atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages : le gel des tarifs réglementés du gaz à leur niveau d’octobre 2021 ; le plafonnement de l’augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité, qui s’est traduit par une hausse de 4 % seulement sur l’année ; enfin, la remise à la pompe, qui passe ce jeudi de 18 à 30 centimes le litre. Tout en endettant la France, alors que les taux d’intérêts se redressent et en étalant la charge de la dette sur plusieurs générations à venir.

« Sans le bouclier tarifaire, l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité serait d’au moins 100 % l’année prochaine ! Soit une hausse de 120 euros en moyenne par mois et par ménage », a assuré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, jeudi dans Les Echos. Mais le bouclier tarifaire, ce sont des primes et des chèques de l’Etat dont il faudra uu jour payer le montant: ça coûte et ce n’est pas l’Etat qui paie, contrairement à l’affirmation de Hollande.

« Arbitrages rendus dans les prochains jours »

Les mesures de « bouclier tarifaire » prises par le gouvernement auraient permis de réduire de moitié l’effet de la flambée des prix de l’énergie sur l’inflation, mais c’est une étude de l’INSEE, officine de Bercy, qui l’affirmait jeudi 1er septembre.

Entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, période visée par l’étude, parce que favorable à la démonstration « la hausse des prix de l’énergie (gaz, électricité et produits pétroliers) a contribué à 3,1 points d’inflation sur un total de 5,3 % », selon l’Institut national de la statistique. Sans ces mesures, « l’inflation entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait été de 3,1 points plus élevée » lance l’Institut.

« Nous bloquerons à un certain niveau d’augmentation », a promis Gabriel Attal, en précisant que « les arbitrages définitifs doivent être rendus dans les prochains jours ». « Mais on va maintenir un système protecteur [pour les concitoyens] et pour le pouvoir d’achat », a-t-il ajouté.

En même temps, le ministre a souligné :

« Dépenser sans compter, à la fin, c’est taxer pour rembourser, a-t-il admis, et ça, on veut l’éviter aux Français ». Ce qui n’est pas en son pouvoir. Sauf à se comporter en république bananière qui ne rembourse pas des dettes.

Nous sommes donc passés du “quoiqu’il en coûte” au “combien ça coûte”. On est obligés de faire des arbitrages et de prendre des décisions qui, quand elles sont coûteuses pour les finances publiques [!], doivent être le plus efficace possible, ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir une part d’effort. » Effort des finances publiques ?? Le p’tit gars nous prend pour des billes…

Gouvernement: du « quoi qu’il en coûte » au « combien ça coûte »

Gabriel Attal annonce des sacrifices

Attal dans les pas de Churchill…

Le ministre délégué aux Comptes publics veut convaincre l’opposition de voter des textes chiffrés précisément.

Voici Gabriel Attal, ministre post-législatives délégué aux Comptes publics qui tient à la rigueur budgétaire. Dans un entretien offert au journal Le Parisien, il assure ainsi que le gouvernement est contraint de faire attention à ses dépenses.

« Nous sommes passés du quoi qu’il en coûte au combien ça coûte. On ne doit pas s’interdire de dépenser, mais on doit se poser les questions nécessaires avant d’engager des dépenses importantes », explique-t-il dans le quotidien.

L’objectif est notamment de tendre la main à une partie de l’opposition, et en particulier aux Républicains, très attentifs à la question de la dette budgétaire. Ainsi, en chiffrant précisément les projets de lois proposés par le gouvernement, Gabriel Attal espère convaincre la soixantaine de députés LR de voter les textes à l’Assemblée.

La NUPES « risque de se brûler les doigts »

« L’enjeu, avant chaque dépense, c’est donc de se demander d’abord combien ça coûte pour les aux Français dans leur quotidien et combien ça coûte pour à l’Etat [c’est-à-dire les mêmes, toujours les Français] de pouvoir les accompagner. La politique, c’est savoir faire des choix efficaces », déclare-t-il, estimant que la dette va coûter 17 milliards de plus que l’an dernier à cause de « la remontée des taux et l’inflation ».

Le ministre veut notamment « stimuler l’activité économique » et « l’emploi » pour augmenter les recettes de l’Etat.

Il est par ailleurs revenu sur la motion de censure qui va être déposée par la NUPES lundi. Selon lui, la coalition de gauche « risque de se brûler les doigts ». « La conclusion de cette motion exprimera au final davantage un manque de crédibilité de leur part que la fragilité du gouvernement« , assure Gabriel Attal.

VOIR et ENTENDRE Jean-Michel Aphatie : « Le nouveau gouvernement montre les limites d’Emmanuel Macron »

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McKinsey aurait «travaillé gratuitement» pour la campagne 2017 de Macron

Eric Zemmour a dénoncé une collusion entre le cabinet de conseil et le président.

La «polémique McKinsey» alimente l’opposition à un second mandat de Macron. Ses concurrents à l’élection présidentielle s’indignent de son recours jugé abusif et coûteux aux cabinets de conseil durant la mandature, dont l’américain McKinsey, cabinet international de conseil en stratégie, l’un des plus prestigieux – et gourmand- au monde. La firme a pourtant été associée à de nombreux scandales, notamment pour son implication auprès de gouvernements autoritaires, ou de grands acteurs de la vie économique (effondrement d’Enron en 2001, crise financière de 2007-2008, scandale des opioïdes avec Purdue Pharma dans les années 2010, dissidents emprisonnés en Arabie Saoudite, fête à côté de camps de concentration Ouighours en Chine, etc ). L’entreprise McKinsey est critiquée aux Etats-Unis pour ses liens avec les industriels du tabac et encourager ses clients à augmenter significativement le prix de médicaments pourtant développés il y a longtemps.

Dès février 2021, dans une longue enquête sur McKinsey & Company France, le journal Le Monde révèle que le siège social de McKinsey est au Delaware, deuxième plus petit état des Etats-Unis et souvent décrit comme un paradis fiscal (mais dirigé par un gouverneur Démocrate, sans discontinuer depuis 1993 !). L’entreprise n’y exerce aucune activité (il s’agit d’une simple boîte aux lettres), mais ses revenus y sont déclarés, ce qui lui permet de payer au fisc… 175 dollars d’impôts par an.

La société assure qu’elle « déclare ses activités en France, et paie la fiscalité directe et indirecte due chaque année ».

En mars 2022, la commission d’enquête sénatoriale française sur les cabinets de conseil constate que « McKinsey n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis dix ans ».

De plus, Karim Tadjeddine, le directeur associé et responsable du secteur public chez McKinsey est suspecté d’avoir fourni un faux témoignage, sous serment, lors de son audition le 18 janvier 2022. Cette accusation fait suite à des faits similaires en Norvège.

Les droites résistent aux dénis mensongers de Macron

Après Eric Ciotti, Christian Jacob étrille le président sortant, l’accusant d’utiliser l’argent public pour ses propres besoins de campagne présidentielle.

Macron ferait-il secrètement campagne avec les moyens de l’Etat ? Le président des Républicains affirme que la pratique n’est « pas loin du détournement de fonds publics ». Dans un entretien avec Le Figaro publié mercredi 26 janvier, alors que le chef de l’Etat n’est toujours pas candidat déclaré à la présidentielle, Christian Jacob soupçonne que Macron « fait campagne avec les moyens de l’Etat, ce qui n’est pas acceptable. On n’est pas loin du détournement de fonds publics », assène alors le patron de LR.

Il dit aussi comprendre ainsi pourquoi Macron retarde son annonce de candidature « parce qu’il n’a pas de bilan à présenter » et parce qu’il redoute d’avoir à rendre des comptes. Il préfère ainsi aller pérorer devant de braves gens sélectionnés par ses services et les élus partisans comme le maire de Poissy, Karl Olive, plutôt que d’affronter des contestataires documentés.

Eric Zemmour ne se laisse pas balader non plus

Le ministre délégué aux Comptes Publics, Olivier Dussopt, n’a pas été plus convaincant que sa collègue ministre de la Transformation publique, Amélie de Montchalin, lors de leur conférence de presse conjointe et n’a pas éteint le débat. Eric Zemmour l’a relancé sur RTL, le lendemain matin. L’ancien journaliste a renouvelé ses attaques, accusant Macron de collusion avec les cabinets de conseil, et ce dès la campagne présidentielle de 2017.

«Emmanuel Macron a utilisé une vingtaine de membres du cabinet McKinsey pendant sa campagne électorale de 2017. Ils l’ont fait à titre gratuit, donc c’était déjà une illégalité, puisqu’on sait le prix de ces conseillers et ils n’ont pas à travailler gratuitement», a révélé Eric Zemmour. «Et, comme par hasard, […], en 2018, l’Etat paie à McKinsey 300 millions« … Un modeste retour d’ascenseur de Macron à McKinsey pour sa contribution à son élection surprise de 2017 ?

La paire McKinsey – Macron s’apprête-t-elle à réaliser un nouveau hold-up, selon le même modus operandi, puisque le PNF a mis quatre mois pour réagir après le début des révélations déclenchées par la commission sénatoriale ?