Action d’écologistes contre TotalEnergies à Paris

L’AG de TotalEnergies a lieu en dépit des activistes verts

Plusieurs centaines de d’activistes ont manifesté ce vendredi 24 mai pour protester contre l’action climatique qu’ils jugent délétère du champion français des hydrocarbures, qui tenait son Assemblée générale annuelle. 173 individus ont été interpellés, indique la préfecture de police.

(mis à jour le 24 mai 2024 à 20h40)

Des activistes de l’extrême gauche anticapitaliste prétendûment écologistes – 350.org, Alternatiba, les Amis de la Terre, Attac, Greenpeace, XR ou encore Scientifiques en rébellion –  ont bousculé le rassemblement annuel des caciques de TotalEnergies, en signe de protestation contre l’action climatique de l’énergéticien. Les forces de l’ordre ont dû protéger de cette minorité les participants à l’AG qui s’est tenue dans le XVe arrondissement de la capitale dans les locaux d’Amundi, l’un des premiers actionnaires de TotalEnergies. Plusieurs centaines de personnes, dont plusieurs députés LFI, telle Manon Aubry, justement en campagne des Européennes, les écologistes radicaux se sont laissé encerclet à partir de 11 heures, au pied de la haute tour de verre qui héberge la société.

Ce vendredi matin, à La Défense. 

Les violences ont fait dix blessés parmi les agents de sécurité du bâtiment, dont 9 ont été transportés à l’hôpital. 173 rebelles ont été interpellés, précise la préfecture de police. Parmi les manifestants politiques arrêtés, Marion Beauvalet est candidate sur la liste LFI au scrutin européen. «C’est un signal fort. La bonne humeur des actionnaires de Total est protégée, le futur et la jeunesse sont réprimés. Telle est la macronie. On a raison de se révolter», a estimé Mélenchon l’ancien candidat battu à trois élections présidentielles, sur le réseau social X.

Dans la matinée, c’est Greenpeace qui avait ouvert les hostilités contre l’assemblée générale de TotalEnergies, dans le quartier d’affaires de la Défense. Ses activistes avaient personnalisé leur cible en déployant une banderole géante sur la façade d’un centre commercial, frappée d’un «Wanted» («recherché» en anglais) façon Far West s’étalant en lettres noires au-dessus du visage du PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné. «La société civile [excessif !] recherche le dirigeant de l’entreprise française la plus polluante qui se fait des milliards [le succès irrite la minorité décliniste] au détriment de la planète et des populations», pouvait-on y lire. «Si vous avez des informations, surtout, ne contactez pas le gouvernement, c’est son principal complice», poursuivait Greenpeace, organisation politique avant que d’être écologiste.

«Aucune volonté de les contraindre»

Les hors-la-loi de Greenpeace se font passer pour des justiciers. Le montant de la prime fixé par Greenpeace pour la capture de Pouyanné s’élève à 20 milliards d’euros, à la hauteurs des résultats financiers records du groupe en 2023, soit 20,5 milliards d’euros de bénéfice net, qui mettent les déclinistes en fureur. «Nous dénonçons la stratégie climaticide de TotalEnergies, orientée vers le fossile pour amasser plus de profits, réagit Edina Ifticene, chargée de campagne énergies fossiles à Greenpeace France, mais une irresponsable qui n’a pas anticipé des substituts et prétend pouvoir se passer des produits du pétrole. Cette affiche désigne le PDG car il incarne et assume cette stratégie et nous pointons le gouvernement comme complice car il n’a aucune volonté de les contraindre.»

La major pétrolière française est la quatrième mondiale et plus grosse entreprise du CAC40 par le bénéfice, avant un possible départ pour la Bourse de New York. Les actionnaires de TotalEnergies devaient se prononcer sur la stratégie climat du groupe et reconduire le PDG. Une AG annuelle désormais automatiquement perturbée par les militants anticapitalistes.

S’éloignant de l’impressionnant dispositif policier déployé à la Défense pour sécuriser le quartier d’affaires et l’AG de Total, des collectifs écologistes, anticapitalistes, féministes (!) et de défense des droits « humains » ont mené des actions de perturbation de la population de Paris pendant toute la journée pour mettre la pression sur la multinationale.

C’est ainsi qu’une camionnette blanche s’est garée dans le courant de la matinée dans le XVe arrondissement, devant les locaux d’Amundi, l’un des premiers actionnaires de TotalEnergies. Des enceintes et du matériel sont rapidement sortis par les activistes bien rodés bloquent la route adjacente en quelques minutes, avec des cartons et installent des banderoles sur le parvis. Pour le bien-être des riverains…

De l’autre côté du bâtiment, l’ambiance est festive ! Les rébelles sont déguisés en scientifiques dans leur habituelle blouse blanche, certains activistes taguant le logo d’Exctinction Rebellion et des slogans comme «liquidation totale». Des hors-la-loi tentent de rentrer dans la tour, applaudis par le reste des participants à l’action… festive. Ils sont vite accueillis par les vigiles, lances à eau à la main. «Economisons l’eau», leur hurle une activiste. Pas particulièrement dérangés par les trombes d’eau, les contestataires continuent de forcer le passage sous les tambours. Bientôt, dans une atmosphère plus tendue, les « pacifistes » arrachent le tuyau des mains des agents de sécurité et l’enroulent autour de poteaux pour le rendre inutilisable. Certains brisent une porte vitrée et en arrachent une autre. Plusieurs dizaines de ces ultras s’engouffrent dans le bâtiment et taguent l’entrée du siège d’Amundi.

Tweet de la journaliste de Libération

« Le but c’était de se mobiliser contre Total [et non pour le climat !] « , mais le dispositif policier était beaucoup trop lourd à La Défense», raconte Irénée Frérot, physicien chercheur au CNRS et membre des Scientifiques en Rebellion. «Ici, on dénonce ceux qui financent Total, car le consensus scientifique est très clair : il y a assez de sites fossiles existants pour dépasser les objectifs de l’accord de Paris [dont le plus ambitieux vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C].» Il ne faut plus ouvrir aucun champ d’extraction d’énergie fossile plaide le chercheur, alors que TotalEnergies a annoncé augmenter sa production de gaz d’un tiers d’ici à 2030. «Ils nous disent que le gaz est une énergie de transition, mais c’est faux, c’est du greenwashing», plaide Irénée Frérot. La fête s’est terminée avec l’arrivée sur place des forces de l’ordre et le début de la nasse.

Commando Extinction Rebellion contre Arkema

Désobéissance civile ou saccage vertueux ?

 Désobéissance civile non violente ?

300 à 400 militants d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate ont envahi le site du groupe de chimie Arkema à Pierre-Bénite dans le Rhône au sud de Lyon, samedi 2 mars. Une journée « portes entr’ouvertes » pour dénoncer la pollution aux polluants éternels du groupe chimique. Huit casseurs ont été interpellés.

Ces activistes anti-capitalistes manifestaient contre la pollution aux perfluorés (PFAS), ces polluants quasi indestructibles qu’on qualifie d’« éternels ».

Plusieurs centaines de militants se sont introduits ce samedi sur le site du groupe de chimie Arkema à Pierre-Bénite, dans le Rhône. Membres d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate, ils ont dénoncé la pollution aux perfluorés (PFAS, per- and polyfluoroalkyl substances), ces polluants quasi indestructibles qu’on qualifie d’« éternels ».

Ils ont sectionné les grillages autour du site, puis ont déployé des banderoles affichant une tête de mort et le mot « poison ». Ils ont tagué les murs de messages tels que : « Arkema nous empoisonne. » Selon le porte-parole des organisateurs, ils étaient plus de 300 personnes, tandis que la préfecture du Rhône a comptabilisé 150 personnes.

Huit personnes interpellées

Des CRS et policiers sont intervenus, rapporte la préfecture du Rhône à TF1, ajoutant que « huit individus ont d’ores et déjà été interpellés ». Les autres avaient quitté les lieux avant l’arrivée des forces de l’ordre, a-t-on constaté.

« Nous condamnons un tel acte, qui non seulement perturbe fortement l’outil de travail de plus de 500 salariés, mais peut également faire courir des dangers aux salariés et aux manifestants, en raison de l’activité industrielle du site, qui est classé Seveso », a déclaré dans un communiqué le directeur du site Pierre Clousier. Il affirme qu’Arkema sera en mesure de fabriquer ses produits sans additifs fluorés d’ici la fin de l’année.

Plusieurs sites industriels dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon, où se trouve l’usine d’Arkema, ont été ciblés par des plaintes collectives pour des « concentrations alarmantes » de PFAS. Des contrôles avaient été lancés par les autorités régionales après les révélations d' »Envoyé spécial » en 2022. L’action des militants intervient alors que le chimiste Daikin a récemment reçu l’autorisation de construire une nouvelle unité de production à Pierre-Bénite.

Couverture de Reporterre

Une marée blanche déferle depuis la gare de Pierre-Bénite. Vêtus de combinaisons blanches, 300 à 400 militants d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate s’élancent vers le site industriel d’Arkema, au sud de Lyon. De l’autre côté des rails, l’usine dresse sa carcasse de tôles et de tuyaux. Des pinces coupantes fendent en quelques secondes les grilles d’enceinte. La vague blanche pénètre la zone industrielle. Des tags marquent son passage : « Arkema nous empoisonne », « Assassin », « Arkementeur ».

La majorité des 300 à 400 militants des collectifs Extinction Rebellion et Youth For Climate sont arrivés par le train, la gare étant située juste en face de l’entrée principale de l’usine Arkema de Pierre-Bénite. 

Installée aux portes de la vallée de la chimie, l’usine d’Arkema fabrique notamment un polymère utilisé dans la fabrication de microprocesseurs ou de batteries au lithium. Elle rejette des quantités considérables de composés perfluorés (PFAS), des composés chimiques surnommés « polluants éternels », dans le Rhône. Le fleuve les transporte en direction de deux champs captants qui alimentent une centaine de communes en eau courante. Jusqu’à 3,5 tonnes de PFAS étaient déversés chaque année selon un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable publié en avril 2023. Plus de 220 000 personnes pourraient être touchées. Or, une exposition prolongée aux PFAS peut provoquer de nombreux problèmes de santé : lésions hépatiques, maladies thyroïdiennes, problème de fertilité, diabète, cancer du sein, des testicules, des reins…

Cette contamination n’a rien d’un secret sur ce site exploité depuis 1957. Le taux de perfluorés est surveillé dans le sang des salariés depuis les années 2000. Leurs résultats d’analyses révélés par France 3 démontrent des doses supérieures à la moyenne. La première alerte officielle sur leur dangerosité a été adressée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Arkema en 2011. Mais il a fallu attendre 2022 pour que l’émission « Vert de rage » de France 5 dévoile la présence massive de PFAS dans le sol et l’eau de la commune.

« Arkema a des pratiques obscures qui affectent la santé des habitants et la biodiversité environnante »

Choquées par ces révélations tardives, quarante-sept riverains, dix associations et un syndicat ont déposé en mai dernier un recours en référé pénal environnemental contre le groupe chimique. Parmi eux, des mères dont le lait maternel a été contaminé et le père d’un enfant qui a dû subir une ablation totale d’un testicule après un diagnostic de tumeur. Ils et elles réclamaient une étude des risques sanitaires liés aux PFAS utilisés et des sanctions contre l’industriel. Sans succès : le référé a été rejeté. A l’automne, trente-quatre communes voisines ont déposé une autre plainte collective contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Car Arkema n’a pas systématiquement communiqué les résultats des analyses des prélèvements réalisés en aval de ses rejets sur les sédiments, la flore et la faune alors qu’il en avait l’obligation depuis 2015.

Une centaine de personnes se sont introduites sur le site de l’usine, vêtues de combinaisons blanches, portant parapluies noirs et outils de « démantèlement ». 

« Arkema a des pratiques obscures qui affectent la santé des habitants et la biodiversité environnante. On veut savoir ce qui se passe à l’intérieur, alors on va aller chercher ce qu’ils font », explique Camille* (prénom modifié), l’un des organisateurs de la journée « portes entrouvertes » à Pierre-Bénite. Mais une effraction n’offre pas le temps d’une investigation. Cette infiltration sonne davantage comme une mise en garde l’égard d’Arkema, qui « a des comptes à rendre pour avoir caché les conséquences de son activité sur le vivant ».

Les militants ont déployé une banderole de 8 mètres sur 8 sur le toit de l’usine Arkema.

La colère face au silence de l’industriel s’est exprimée à coups de marteau sur les vitres et de pieds-de-biche pour dégonder des portes. Des activistes ont déployé des banderoles sur ses bâtiments pour dénoncer ses infractions au droit de l’environnement. La vague militante n’a investi l’usine qu’une poignée de minutes avant de refluer mais ses dégradations marquent les lieux.

Un salarié d’Arkema observe avec circonspection les dégâts causés. « Ils jouent avec le gagne-pain des gens, de toute façon des polluants éternels, il y en a partout », dit-il à Reporterre. Un de ses collègues s’amuse en voyant arriver une compagnie de CRS : « C’est la meilleure partie. » Les activistes sont nassés au bord de la voie de chemin de fer sans barrière. Lacrymogènes et charges se succèdent pour les éloigner de l’usine. La plupart parviendront à rejoindre la gare pour retourner à Lyon. Huit personnes ont été interpellées, a annoncé la préfète du Rhône. Dans un communiqué, Pierre Clousier, le directeur du site de Pierre-Bénite, promet de porter plainte contre les militants écologistes et condamne une action qui fait « courir des dangers aux salariés et aux manifestants, en raison de l’activité industrielle du site, qui est classé Seveso ».

Environ 200 personnes ont été nassées et forcées de reculer entre les grillages de l’usine, les policiers et les voies de chemin de fer.

La vague de militants estompée, des cris joyeux se font entendre. Séparés des lacrymogènes par la voie ferrée et un mur d’enceinte, des enfants ont joué toute l’après-midi au football sur le stade municipal qui fait face à l’usine. Chacun de leurs coups de crampons s’abattant sur une terre polluée.

Avant l’arrivée des CRS, les militants ont eu le temps de cadenasser l’entrée de l’usine, la taguer et y suspendre des banderoles. 

La justice blanchit la verte Greta Thunberg

L’écologiste radicale inculpée pour trouble à l’ordre public à Londres

L’activiste écologiste faisait partie d’un groupe de 26 militants poursuivis et inculpés pour trouble à l’ordre public lors d’une manifestation à Londres, a annoncé la police londonienne, mercredi 18 octobre 2023. La Suédoise de 20 ans, qui avait été arrêtée sous les caméras, a été libérée sous contrôle judiciaire et avait comparu devant un tribunal londonien le 15 novembre. Elle était à la tête d’un groupe d’agitateurs lors d’une conférence qui réunissait les dirigeants des grandes compagnies productrices d’hydrocarbures.

Greta Thunberg est une professionnelle des interpellations et inculpations. Rien que le mois précédent, l’écologiste avait écopé d’une amende de 1.500 couronnes (130 euros) et 1.000 couronnes d’indemnités (environ 85 euros), après avoir bloqué le port de la ville de Malmö, en Suède, pour protester contre l’usage de combustibles fossiles. Une sanction symbolique au regard de la perte d’activité du port.

Beaucoup de bruit pour rien

Un juge britannique a décidé, vendredi 2 février 2024, d’abandonner les poursuites contre la militante pour trouble à l’ordre public à Londres.

Au deuxième jour du procès, le juge de la Westminster Magistrates Court a estimé que les policiers chargés de sécuriser la manifestation avaient imposé des conditions «illégales» et n’avaient pas été suffisamment précis en adressant leurs consignes à la Suédoise de 21 ans, qui était jugée avec quatre autres manifestants.

« Nous devons nous souvenir de qui est le vrai ennemi »

Slogan plus anti-libéral qu’écologiste

Lors d’une précédente audience en novembre, Greta Thunberg avait plaidé non coupable, comme les quatre autres militants qui comparaissaient avec elle et qui ont aussi vu les poursuites à leur encontre abandonnées vendredi. Elle risquait une amende maximale de 2.500 livres (près de 3.000 euros). Libérée sous contrôle judiciaire après son arrestation, elle avait dès le lendemain pris part à une nouvelle manifestation devant l’hôtel cinq étoiles, avec des centaines d’autres personnes.

«Même si c’est nous qui nous tenons ici, (…) des militants de l’environnement et des droits humains partout dans le monde sont poursuivis (…) pour avoir agi en conformité avec la science. Nous devons nous souvenir de qui est le vrai ennemi», avait déclaré Greta Thunberg à la presse jeudi en quittant la Westminster Magistrates Court après la première journée d’audience.

Peu après, accompagnée de militants du groupe Extinction Rebellion (XR), elle s’était invitée à une conférence sur les prévisions scientifiques organisée par le Science Museum de Londres et avait interpellé des responsables du musée sur l’un de ses sponsors, le conglomérat indien Adani, notamment producteur d’électricité à partir de charbon, selon un communiqué de XR.

Poursuites «ridicules»

L’écologiste arbore
ce qui ressemble fort à
un keffieh palestinien

Au total, 26 militants avaient été interpellés le 17 octobre dernier pour avoir perturbé l’accès à l’Energy Intelligence Forum, une conférence qui réunissait les principales compagnies pétrolières et gazières dans un hôtel de luxe de la capitale britannique. Greta Thunberg était poursuivie pour ne pas s’être pliée à l’injonction de la police londonienne de ne pas bloquer l’accès à l’hôtel où se déroulait ce rassemblement. Mais le juge John Law a estimé que les conditions d’exercice de la manifestation ont été «imposées de manière déraisonnable» par la police aux militants présents sur les lieux et que d’autres mesures «étaient disponibles et auraient pu être mises en place». Par conséquent, «quiconque n’ayant pas respecté ces règles n’a pas commis d’infraction», a-t-il estimé.

«Le verdict d’aujourd’hui (vendredi) est une victoire pour la liberté de manifester. Il est ridicule que de plus en plus de militants du climat se retrouvent devant la justice pour avoir exercé pacifiquement leur droit de manifester, alors que les géants des énergies fossiles, comme Shell, sont autorisés à faire des milliards de bénéfices en vendant des énergies fossiles destructrices pour le climat», a réagi l’ONG Greenpeace dans un communiqué.

Au Royaume-Uni, le gouvernement du premier ministre Rishi Sunak s’est attiré la colère des militants écologistes, d’une partie de la classe politique et même de son propre camp pour ses revirements sur des mesures phares de sa politique climatique. Il est notamment critiqué pour avoir décidé d’accorder de nouveaux permis d’exploitation de gisements d’hydrocarbures en mer du Nord. Des groupes écologistes comme Just Stop Oil ou Extinction Rebellion ont multiplié les actions pour dénoncer cette politique. Très hostile à ces mouvements, le gouvernement a durci la législation pour les punir plus sévèrement et les dissuader de passer à l’action.

Action de désobéissance civile de XR le 16 avril 2022 sur les Grands boulevards de Paris
Paris, 16 avril 2022

Greta Thunberg, qui a acquis une notoriété mondiale avec ses «grèves de l’école pour le climat» entamées à l’âge de 15 ans en Suède, prend régulièrement part à de telles manifestations. En octobre, elle avait reçu une amende pour le blocage du port de Malmö en Suède. Le week-end dernier, elle a participé à une marche dans le sud de l’Angleterre contre l’agrandissement de l’aéroport de Farnborough, principalement utilisé par des jets privés.

« Convoi de l’eau » : le Conseil d’Etat a-t-il conforté la désobéissance civile?

Le Conseil d’Etat est-il infiltré ?

Un cortège de militants à vélo ou en tracteurs s’élance, ce vendredi 18 août de Lezay (Deux-Sèvres), pour dénoncer les projets de méga-bassines. C’est la première manifestation d’ampleur depuis les évènements du 25 mars, qui ont poussé Gérald Darmanin à demander la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Un acte qui, paradoxalement, a fait tourner le vent en faveur des partisans de la désobéissance civile.

Pendant huit jours, entre 300 et des milliers de personnes sont attendues sur les différentes étapes du parcours du convoi de l’eau jusqu’à l’arrivée le 25 août à Orléans. Ensuite, direction Paris pour « un final surprise » entre le 26 et le 27 août. L’objectif est d’obtenir un « moratoire sur les méga-bassines dans l’ensemble du pays » et la mise en place de projets « qui assurent le partage de l’eau et une agriculture qui protège les sols, les nappes et les cours d’eau ».

Ils sont nombreux derrière cette initiative : les comités locaux du collectif Bassine Non Merci, la Confédération Paysanne, mais aussi… Les Soulèvements de la Terre, partie prenante au départ, avant une mise en retrait forcée.

« Face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens »

L’idée d’un « convoi de l’eau » a émergé immédiatement après la manifestation – interdite – de Sainte-Soline qui s’est achevé par de violents affrontements. « Dès le lendemain, il y a eu des échanges sur la nécessité de réinventer notre façon d’agir », explique Benoît Biteau, eurodéputé EELV et militant historique contre ces projets de retenues d’eau.

Mais les stigmates de Sainte-Soline perdurent : deux manifestants sont grièvement blessés et des polémiques éclatent sur la doctrine du maintien de l’ordre et l’intervention des secours. Le 28 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dit sa volonté de dissoudre Les Soulèvements de la Terre qu’il estime être « à l’origine » des violences.

L’annonce de Beauvau ne dissuade pas les militants d’organiser le convoi de l’eau : début juin, la campagne de communication est lancée, en même temps que l’ouverture des inscriptions.

La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs martèlent que « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

« Ça nous donne de l’espoir »

Début août, les inscriptions au convoi affichent complet et les organisateurs crient « victoire ». Une plus grande les attend le 11 août : le Conseil d’Etat suspend la procédure de dissolution, estimant que « les actions promues par les Soulèvements de la Terre ayant conduit à des atteintes à des biens, qui se sont inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile, dont il revendique le caractère symbolique, ont été… en nombre limité » et donc insuffisantes pour caractériser le trouble à l’ordre public évoqué par Gérald Darmanin.

La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs assènent que, « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

Les mouvements de défense de l’environnement exultent. « La décision du Conseil d’Etat est une vraie grande victoire pour la désobéissance civile non violente, parce qu’il la reconnaît plus ou moins comme une forme d’action politique légitime. C’est quelque chose d’assez nouveau », salue Nicolas Turcev, représentant de Dernière Rénovation. Même si une deuxième décision est attendue à l’automne, il assure qu’« évidemment », les militants feront valoir ce premier avis devant la justice. « Ça nous donne de l’espoir pour obtenir d’autres victoires plus grandes », assure-t-il.

Au-delà des militants, les élus de gauche, vent debout contre la dissolution, font la même lecture. Une source écologiste assure que le parti « soutient » le convoi de l’eau, rappelant – dans un lien direct entre la décision du Conseil d’Etat et le mode d’action des activistes — qu’« en plus, les Soulèvements de la Terre sont légaux ».

« Si le ministre de l’Intérieur continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité » (Benoît Biteau, eurodéputé EELV)

Les soutiens du convoi de l’eau sont d’autant plus tranquilles que, contrairement à Sainte-Soline, le mouvement a été déclaré et autorisé presque partout, à l’exception de Sainte-Soline et Rom, localité voisine jugée trop proches de la zone des réserves d’eau. Les préfectures des Deux-Sèvres et de la Vienne vont recourir à des drones et des aéronefs pour la « sécurisation » du convoi. Mais selon une source sécuritaire, l’événement s’apparente à « un rendez-vous familial (…) plutôt qu’une véritable démonstration de force même si les organisateurs annoncent eux-mêmes quelques surprises ».

Diffuseur de messages contre le port du masque pendant la pandémie de Covid-19 et dénonçant la nature vaccinale des injections contre le virus, Benoît Biteau, conseiller du candidat Yannick Jzdot à la présidentielle, sera au départ du convoi, tout comme les élus locaux et départementaux. Interrogé sur le dispositif policier, il dit « espérer » qu’il ne sera pas démesuré. « Monsieur Darmanin a intérêt à faire profil bas maintenant. Tout ce qu’il a raconté sur les Soulèvement de la Terre se révèle parfaitement faux » . Et l’eurodéputé d’ajouter : « s’il continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité. Après, ça nous permettra de gagner encore plus confortablement le recours sur le fond. » 

Un livre de soutien aux Soulèvements de la Terre ne recueille que quelques signatures connues

José Bové et sa Confédération paysanne ou Virginie Despentes et Alain Damasio servent-ils la cause du climat ?

Suite aux violences autour des bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, qui ont fait de nombreux blessés, le 25 mars 2023, le ministre de l’Intérieur a annonçé la dissolution du collectif d’éco-terroristes. Près de deux cents blessés (dont quarante graves) côté participants, et plus de quarante, côté gendarmes, sont à déplorer lors de la mobilisation à l’appel de la Confédération paysanne et de ‘Bassines non merci’. Le mardi 28 mars, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a décidé d’ajouter un autre mouvement, Les Soulèvements de la Terre, également responsable des affrontements contre ce projet de réservoir d’eau.

Fondé en 2021 dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Les Soulèvements de la terre est un collectif d’écologie politique et insurrectionnel s’appuyant sur des luttes locales, principalement autour des enjeux agricoles et fonciers, pour engager un mouvement de résistance d’ampleur nationale. Gérald Darmanin est déterminé à ne pas laisser se redéployer le mouvement zadiste à travers le pays. Alors qu’à ses débuts, Les Soulèvements de la Terre sont principalement composés de militants issus de « l’ultragauche », les services du Renseignement indiquent qu’ils sont rejoints par des activistes d’organisations écologistes comme Extinction Rebellion (XR), « désabusés par les manifestations et actions de désobéissance civile jugées stériles [et] enclins à basculer dans la radicalité », passant de la désobéissance civile à la « résistance civile ». Plusieurs associations, tel Youth for Climate, syndicats et collectifs écologistes, outre la Confédération paysanne, notamment l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC), Alternatiba, ou encore l’Union syndicale Solidaires, s’y agrègent. Le ministre a d’ailleurs commencé par faire interpeller une quinzaine de ses membres à leur domicile le lundi 5 juin.

Entre janvier 2021 et mars 2023, une vingtaine d’actions sont organisées par le mouvement. En mars 2021, des manifestations sont organisées pour lutter contre la destruction de bocages par une carrière de sable à Saint-Colomban (Loire-Atlantique) et de jardins populaires à Besançon, contre la construction d’une route à Le Pertuis ou le projet de technopole du plateau de Saclay.

Durant l’automne 2021 et l’hiver 2022, des protestations contre la bétonisation des terres agricoles d’IIe-de-France, des occupations dans les centrales à béton du port de Gennevilliers et la société Monsanto à Lyon ont lieu.

Des actions sont ensuite menées contre une retenue d’eau à La Clusaz et l’artificialisation de terres agricoles à Pertuis dans le Vaucluse.

Le 11 décembre 2022, une centaine d’activistes masqués et vêtus de combinaisons blanches pénètrent dans l’usine du cimentier Lafarge à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône. L’action dure moins d’une heure, pour des dégâts estimés à 4 millions d’euros.

A l’automne 2022, une première lutte contre la « méga-bassine » de Sainte-Soline, rassemble plusieurs milliers de personnes. A Sainte-Soline le 25 mars 2023, ils sont plusieurs dizaines de milliers de participants,

Des mobilisations contre le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ou encore le projet de contournement routier de Rouen sont prévues en 2023.

En juin 2023, lors d’une marche itinérante en Loire-Atlantique à l’initiative de collectifs militants, tels que Les Soulèvements de la Terre, pour dénoncer l’utilisation intensive de sable dans les cultures ainsi que le maraîchage industriel, 3 600 mètres carrés de parcelles de terres expérimentales appartenant à la Fédération des maraîchers nantais sont vandalisées. Il s’agit de terrains où, depuis trois ans, des ingénieurs engagés sur les thématiques environnementales mènent des essais. Le préjudice est estimé à « plusieurs dizaines de milliers d’euros ». L’action suscite de nombreuses réactions politiques, la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, dénonçant des manifestations qui « ne sont pas acceptables quelles que soient les causes défendues », la sénatrice LR de Loire-Atlantique Laurence Garnier condamnant des « extrémistes » qui « ne savent rien faire d’autre que saccager le travail de ceux qui nous nourrissent ». Le collectif rétorque qu’il s’agit de « muguet qui ne se mange pas et de la mâche exportée » et dénonce les « mensonges » de la fédération des maraîchers nantais. Les Soulèvements de la Terre dénoncent à travers cette action l’accaparement des terres par le maraîchage industriel ainsi que des ressources en eau, au détriment des petites installations paysannes. Plusieurs paysans bio participent à cette action.

Une mobilisation internationale contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin est organisée dans la vallée de la Maurienne le 17 juin 2023. Environ 4.000 personnes décroissantes manifestent pour l’arrêt des travaux de cette ligne au budget de 26 milliards qui, selon elles, risque de porter de graves atteintes à l’environnement alpin. Pour ces décérébrés, le transport ferroviaire serait plus polluant que la circulation de milliers de semi-remorques…

Ainsi, 40 idéologues verts s’élèvent pour soutenir le climat et Les Soulèvements de la Terre dans un ouvrage collectif publié au Seuil.

Depuis l’épisode de Sainte-Soline en mars dernier, les Soulèvements de la Terre provoquent une levée de boucliers des démocrates.

Face aux accusations d’« éco-terrorisme » et à « l’escalade répressive du gouvernement », le mouvement riposte et tente de rallier l’opinion publique. Après une tribune signée par 40 « personnalités », dont 35 illustres inconnus, et organisations écrivent leur soutien aux Soulèvements de la Terre dans un ouvrage collectif. Parmi elles, on retrouve les écrivain·es [sic] Virginie Despentes, auteure du roman Baise-moi, et l’auteur de science-fiction Alain Damasio, l’anthropologue de l’Amazonie équatorienne, Philippe Descola, 74 ans, la militante Léna Lazare, 25 ans, cofondatrice à Paris du mouvement Désobéissance écolo, membre de Youth for Climate et de
Les Soulèvements de la Terre (LST), le philosophe Baptiste Morizot, connu a Aix-en-Provence, le syndicaliste José Bové, démonteur de MacDo et faucheur de champs ONG, ou encore le mouvement des Scientifiques en rébellion, dans la désobéissance civile non-violente mais cautionnant des violents. Bref, un cercle d’archaïques ambigus.

Sous la forme d’un abécédaire, ce livre « composé dans l’urgence » mêle appels à l’action, constats scientifiques, textes poétiques et réflexions d’intellectuel·les. Il donne à voir la vision portée par les Soulèvements de la Terre, et élargit les regards sur les manières d’agir et de résister face à l’urgence climatique et sociale. L’ensemble des droits d’auteurs de l’ouvrage reviendra au collectif qui a annoncé maintenir les rassemblements des prochaines semaines, pour protester contre les carrières de Lafarge à St-Colomban (44) et contre la LGV Lyon-Turin en Maurienne (73).

« On a épuisé toutes les façons douces de faire les choses,  » estime Alain Damasio

La dissolution du mouvement écologiste, voulue par Macron et que Darmanin devrait entériner ce mercredi, n’est pour lui « pas seulement une mauvaise idée, c’est une aberration totale, absolue »« Les Soulèvements de la Terre amènent sur le devant de la scène un enjeu majeur pour demain, qui est l’eau. L’eau, c’est le nouvel or, et ça doit rester un bien commun. Pour moi, les Soulèvements défendent cette idée de façon très simple, et on ne peut que soutenir ça. »

L’ultra-gauche écologiste revendique une certaine radicalité. Cette radicalité, « non seulement je la comprends, mais je la défends et je la promeus », assume Alain Damasio. « On est à un moment où l’accélération du réchauffement climatique est massive, et il y a une vraie urgence à changer, à faire bifurquer ce monde. Donc il faut, si le gouvernement n’est plus capable (et il ne l’a jamais été en l’occurrence) d’entendre ces arguments écologiques, il faut passer à un niveau supérieur d’action. » « Gérald Darmanin est porteur de la violence, » accuse Damasio. Pour lui, il est incorrect de parler de « violence » de la part de l’association. « La violence, c’est Action Directe, les années 80 où on mettait des balles dans la tête des PDG des grands groupes… Là, on parle de gens qui découpent au cutter des bâches en plastique, de sciages de tuyaux : on est sur du démantèlement, pour redonner cette eau à tout le monde. »

Gérald Darmanin, lui, parle d’un groupe violent. « Mais Gérald Darmanin, il faudrait déjà qu’il apprenne que la police n’est pas là pour envoyer 5.000 grenades de désencerclement en deux heures sur des manifestants constitués d’écolos, avec des familles et des poussettes. La violence, il peut bien en parler, puisqu’il est porteur de cette violence et qu’il l’active contre des militants qui sont pacifiques. »

« Quand vous allez à Sainte-Soline, que vous voyez que pendant deux heures, il y a un nuage absolu de lacrymo, des grenades, des blessés, qu’on a frôlé un mort… On est sur une stratégie d’escalade de la violence de la part de la police qui fait qu’en face, chez des jeunes qui essaient déjà de faire entendre leur voix, ça crée une réaction de colère, qui est compréhensible », estime Alain Damasio, défenseur de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, co-signataire de l’ouvrage collectif Eloge des mauvaises herbes – Ce que nous devons à la ZAD et pro-palestinien co-auteur d’une pétition pour boycotter la saison culturelle croisée France-Israël, qui, selon l’objet de la pétition, sert de « vitrine » à l’Etat d’Israël.

TotalEnergies : échauffourées entre activistes et policiers à l’ouverture de son assemblée générale

Des menaces de l’ultra-gauche sur les investisseurs dans la fourniture des carburants de nos voitures

Des manifestants écologistes bloquent l’entrée de la salle Pleyel à l’heure de l’assemblée générale du groupe TotalEnergies, le 25 mai 2022 à Paris.

Au prétexte d’écologie, des manifestants anti-capitalistes accusent le groupe pétrolier et gazier d’exploiter et développer des énergies fossiles malgré l’urgence climatique et le jugent « totalement irresponsable ».

Des tensions sont apparues dès 6h00 du matin entre les militants pour le climat et les forces de l’ordre, ce vendredi 26 mai. Les manifestants se sont réunis devant la salle Pleyel à Paris, où doit se tenir l’assemblée générale de TotalEnergies.

« L’AG doit se tenir », répétait-on vendredi matin du côté de TotalEnergies, tandis que les premiers actionnaires arrivaient au compte-gouttes. « On ne les lâchera pas », assurait de son côté Marie Cohuet, porte-parole de l’association Alternatiba, mouvement citoyen écologique et d’extrème gauche de mobilisation sur le dérèglement climatique, pour qui l’entreprise « incarne le pire de ce qui se fait en termes d’exploitation des populations et de la planète ». Dès l’aube, des dizaines de manifestants pour le climat ont tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, dans les beaux quartiers parisiens.

Après BP et Shell, vient le tour de TotalEnergies: l’ultra-gauche prend ses ordres à l’étranger. Le géant français des hydrocarbures se prépare à vivre une assemblée générale électrique vendredi 26 mai au matin, ciblée dès avant son ouverture par des échauffourées entre manifestants qui instrumentalisent le climat à des fins anti-capitalistes et la police, tandis que certains actionnaires – des investisseurs pour l’avenir – sont également en désaccord avec sa politique climatique mais perçoivent néanmoins leurs dividendes. Dès l’aube, des dizaines de manifestants « pour le climat » ont même tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, Rue du Faubourg Saint-Honoré,  » dans les beaux quartiers parisiens », comme indiqué par une certaine presse qui ne précise pas que le siège de TotalEnergies Marketing France est situé en Seine-Saint-Denis, à Stains dont le maire DVG est Azzédine Taïbi.

Une dizaine d’entre eux, qui s’étaient assis devant l’entrée, ont été délogés par les forces de l’ordre et des échauffourées ont eu lieu. La police a fait usage de bombes lacrymogènes pour déloger les manifestants.

Une coalition d' »ONG » a appelé à bloquer la réunion et des dizaines de militants sont désormais assis aux entrées de la rue du Faubourg Saint-Honoré, chantant notamment « ce qu’on veut c’est renverser Total » et « un, deux et trois degrés, c’est Total qu’il faut remercier ».

La réunion arrive à la fin d’une saison d’AG houleuses, où des militants ont multiplié les actions contre les grands groupes, comme chez les concurrents Shell et BP ou la banque Barclays, accusée de financer l’expansion de projets d’hydrocarbures. Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre, après une année 2022 grandiose. Signe des tensions attendues, TotalEnergies interdira aux actionnaires et aux journalistes d’utiliser leurs téléphones portables, et les obligera à laisser certains effets personnels à l’entrée.

Le groupe veut surtout éviter le scénario chaotique de l’année dernière quand des militants d’ONG avaient empêché des actionnaires de pénétrer dans l’AG.

« L’AG de Total n’aura pas lieu », ont d’emblée prévenu fin avril dans une tribune les signataires 350.org, Alternatiba, Amis de la Terre, ANV-COP21 (Action non-violente), Attac, Greenpeace, Scientifiques en rébellion et XR (mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique). « Cette assemblée générale prévoit de perpétuer la stratégie du pétrolier : toujours plus de projets fossiles et une répartition injuste des superprofits qui alimente l’injustice climatique et sociale », dénoncent-ils.

L’ONG Bloom publie, elle, une enquête mettant en question les investissements de la multinationale française dans les énergies renouvelables pour masquer ses investissements fossiles et « verdir » ses plateformes pétrolières et gazières.

Pendant son assemblée générale, Patrick Pouyanné compte aborder le projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique, dans lequel TotalEnergies détient 26 % des parts et prépare notre indépendance énergétique à venir, notamment à Mayotte ou à La Réunion. Un projet qui a été interrompu en 2021, après les attaques dans la région de groupes djihadistes affiliés à Daesh. Mais la situation sécuritaire s’est améliorée et l’entreprise prépare son retour dans la région. Pour cela, l’entreprise a demandé à Jean-Christophe Rufin, écrivain « prix Goncourt », ex ambassadeur, ex patron d’Action contre la faim, un des pionniers de Médecins sans frontières, de se charger d’évaluer la situation socio-économique et humanitaire sur place dans un rapport.

Ils sont non-violents, pacifistes et respectueux :

Des gardes du corps de Macron malmènent un militant écologiste au Salon de l’agriculture 2023

Le président se désolidarise de sa garde rapprochée

Violences par un membre du Groupe de sécurité de la présidence de la République

Un manifestant écologiste a été plaqué au sol par le service de sécurité du président de la République alors qu’il visitait ce samedi le Salon de l’Agriculture.

« Le plan de rénovation thermique, M. le président ! », a crié un jeune militant vers 15 heures, alors que le chef de l’Etat parlait avec une éleveuse d’ovins. Il a été évacué sans ménagement par les gardes du corps du chef de l’Etat, notamment en lui tirant les cheveux, et en le plaquant au sol, une scène qui a fait l’objet d’une vidéo massivement partagée sur les réseaux sociaux. @Chamakd1

Le militant dépose plainte. Ce lundi, le militant a annoncé à LCI qu’il a porté plainte contre X dès samedi soir. Se disant « choqué par cette violence », Jérémy a assuré n’avoir « proféré aucune insulte », ni « exercé aucune menace ». « J’ai crié : ‘A quoi tu sers?‘ qui est notre slogan de Dernière rénovation sur nos t-shirts puis ‘plan de rénovation thermique et 2.200 morts par an à cause de la précarité énergétique’ », a-t-il ajouté. 

Lien TikTok

Avant de raconter la scène tel qu’il s’en souvient. Le jeune homme a indiqué qu’un « membre en particulier de la sécurité (l)’a attrapé par le cou en (l)’étranglant ». Une fois plaqué au sol, Jérémy a assuré avoir reçu des coups. « J’ai crié pour qu’il arrête ses actions, j’ai des traces et marques de violences sur le cou et le haut de la poitrine, des contusions à l’œil gauche ainsi que deux bosses sur le crâne. J’ai tout de suite été porté dans une salle à l’écart pour un contrôle d’identité par les forces de police », a-t-il encore décrit. Le militant de Dernière Rénovation a néanmoins été relâché sans aucune charge à son encontre.

« Je n’ai pas vu ce jeune homme », a ensuite prétendu Macron, en disant « réprouver tous les gestes de violence quels qu’ils soient, quand il s’agit d’interpeller quelqu’un, qu’elle soit d’ailleurs physique ou verbale ».

Après les huées et les sifflets et des accrochages verbaux sur son passage au premier jour de l’événement, il a d’ailleurs condamné « tous les gestes de violence », après son passage mouvementé au premier jour de l’événement.

« A quoi tu sers ? »

Un peu plus tôt, un membre du collectif « Dernière rénovation » avait interpellé le chef de l’Etat en l’appelant à « écouter les rapports scientifiques » sur le changement climatique. Se présentant comme « Pierre », il arborait un tee-shirt barré de la mention « A quoi tu sers ? ». Lien PaSiDupes

Plusieurs citoyens soutenant ce mouvement « ont rappelé l’inutilité criminelle du gouvernement actuel, déclaré hors la loi par ses propres tribunaux, dans la lutte contre le dérèglement climatique », a souligné le collectif dans un communiqué.

Ces militants demandent un plan de rénovation énergétique plus ambitieux des bâtiments en France. « J’ai été plusieurs fois interpellé par ces jeunes militants de ces ONG, que ce soit Extinction Rebellion, ou Dernière Rénovation », a indiqué plus tard le président de la République. « Moi, je crois au dialogue. A chaque fois, j’ai eu des gens, ils ne voulaient pas dialoguer (…) J’invite ces jeunes (…) à venir dialoguer à l’Elysée ».

« On peut pas vivre dans une société où d’un côté vous avez des jeunes, hagards d’ailleurs dans la manière de vous aborder, qui disent  »on va tous mourir, on est foutu, j’ai 26 ans », et qui ne veulent pas du tout dialoguer », a poursuivi Macron. « Et vous faites dix mètres, et vous avez de jeunes agriculteurs ou des plus anciens qui vous disent  »moi je vais mourir, on change les règles tout le temps, je ne peux plus vivre » ».

Adepte de la stratégie du coup d’éclat, le collectif Dernière rénovation, fondé début 2022, a déjà perturbé le Tour de France, Roland-Garros ou un match PSG-OM. Vendredi soir, l’une de ses militantes s’est brièvement introduite sur scène lors de la cérémonie des César. « On refuse de faire partie du plan de communication. S’il veut un débat, il a nos numéros », a lancé Pierre en fin d’après-midi sur BFMTV.

Station des Gets: deux enneigeurs dégradés et tagués

Des tags suggèrent une action de Rebelion Extension

Injonction écologiste: « Pas de ski sans neige ». C’est le message retrouvé – tagué à la bombe rouge – sur un canon à neige de la station de ski des Gets, en Haute-Savoie. Deux enneigeurs, qui se trouvent en bas des pistes, ont été dégradés, la nuit de Noël, et sont provisoirement inutilisables.

Les malfrats [des activistes radicaux] ont sectionné tous les câbles d’alimentation d’un enneigeur de type perche et d’un autre de type ventilateur” explique la station de ski sur son site internet.

Une plainte déposée

Le tag a été inscrit à la bombe rouge avec un symbole semblable à un sablier dans un cercle, suggérant un acte de vandalisme de Extinction Rebellion (souvent abrégé en XR), un mouvement social écologiste international à qui il suffit de dire qu’il est vertueux pour mener impunément des actions qui revendique l’usage de la désobéissance civile « non violente » – sans intimidation ni agression physique, mais seulement psychologique et médiatique – pour faire pression sur les gouvernements démocratiques et les pousser à agir dans le but d’éviter les points de basculement dans le système climatique, la perte de la biodiversité et le risque d’effondrement social et écologique. Ce mouvement continue de frapper régulièrement parce qu’il est d’extrême gauche.

“Le montant du préjudice est estimé à plusieurs milliers d’euros,” selon les Gets.

La station de ski a déposé une plainte à la gendarmerie. Pour le moment, les activistes n’ont pas revendiqué ces actes de vandalisme politique, une délinquance aggravée.

Pourquoi la station des Gets ? Depuis cet hiver, la station chablaisienne interdit le tabac sur l’ensemble de son domaine, que ce soit sur les pistes ou sur les remontées. Seules cinq zones fumeurs ont été aménagées ghettoïsées sur différents points de la station pour permettre à ceux qui en éprouvent le besoin de s’octroyer une pause tabac. Les représentants de la station revendiquent une « première en Europe ».

Un terrain favorable ? Au second tour des législatives de 2022 aux Gets, c’est le parti Ensemble ! (Majorité présidentielle), emmené par Xavier Roseren, qui a capté le plus grand nombre de voix avec 73.03% des suffrages, devant le candidat du RN. Au premier tour, Ahmed Lounis, candidat de la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale) avait glané 9,92% des suffrages et Roseren, 44,55%.

Extinction Rebellion a bloqué l’entrée du ministère de l’Ecologie

Gaspillage bon enfant d’activistes écolos et pollueurs

Blocage de la circulation

Des forces de l’ordre ont dû se rendre sur place pour déloger les activistes d’Extinction Rebellion France.

Des agités d’Extinction Rebellion France ont mené une action médiatique, déguisés en faux pères Noël, devant le ministère de la Transition écologique, ce mardi matin.

Né au Royaume-Uni en octobre 2018, ce mouvement écologiste radical revendique déjà 6.000 militants inadaptés en France.

Des militants d'Extinction Rebellion France ont recouvert des peluches de pétrole, de sang et de pesticides devant le ministère de l'Écologie à Paris.
Des militants d’Extinction Rebellion France ont recouvert des peluches de pétrole, de sang et de pesticides devant le ministère de l’Ecologie à Paris.
(photo de propagande Extinction Rebellion France)

Une petite trentaine de sauveurs de la planète s’est regroupée boulevard Saint-Germain, vers 9 heures ce mardi, à la veille de la COP15 – sommet mondial sur la biodiversité qui s’ouvre mercredi 7 décembre à Montréal, jusqu’au 19.

Des militants d’Extinctionrebellion
ont aspergé de faux pétrole la Banque de France pour dénoncer les investissements dans les combustibles fossiles, à Paris le 1er avril 2021. 

Peluches éventrées arrosées de pétrole et de pesticides

Prétendûment écolos, ces activistes sont plus rouges que verts. Ils ont protesté déguisés en père Noël, sur fond de musique de Mariah Carey, en éventrant, « sans les étourdir », des peluches arrosées de pétrole, de sang et de pesticides, devant l’entrée du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu.

Une manière selon eux de rendre « au gouvernement les cadeaux destructeurs et mortifères que sa politique fait à notre planète ». Ces justiciers animent un mouvement social international qui, sous couvert d’écologie, vise à déstabiliser les gouvernements démocratiquement élus. Ils ont recours aux stratégies de désobéissance civile non violente et de manipulation médiatique pour faire pression sur les gouvernements faibles.

Ils ont aussi déroulé une banderole, comportant l’intitulé « stop écocide », sur la voie publique située devant le ministère, bloquant la circulation aux automobilistes.

« Non violents », mais
accusateurs et haineux

Les activistes expliquent également à travers leur compte Twitter, vouloir remettre une lettre au gouvernement. Celle-ci contient une liste de demandes d’actions immédiates. « Nous ne voulons pas d’un monde mort et pourtant c’est ce que nous sommes en train de créer… Un monde sans vie, sans espèces sauvages, sans oiseaux, sans insectes et de fait à terme sans humanité… », écrivent-ils en dénoncent un « écocide ».

Les forces de l’ordre ont délogé ces activistes, spécialistes de la déstabilisation politique, à peine une heure suivant leur blocage de la libre circulation.

Le 9 octobre 2019, la maire de Paris, Anne Hidalgo, apporte son soutien au mouvement malgré le blocage de la circulation automobile au centre de Paris. L’élue PS-PCF-EELV-G·s
déclare sur BFM TV : « je soutiens toutes les actions pacifiques. Sur la place du Châtelet, l’action est totalement pacifique [si on admet que la privation de la liberté de circuler n’est pas une violence]. Par ailleurs, le théâtre du Châtelet poursuit son activité sans aucun problème », en ajoutant : « Je soutiens ces actions dès lors qu’elles sont non-violentes […]. »

Le mouvement fonctionne selon une organisation holacratique, permettant de disséminer les processus de prise de décision au travers d’une organisation avec une autorité distribuée et des équipes auto-organisées, se distinguant des modèles pyramidaux du haut vers le bas plus classiques. Il est aussi décentralisé, les groupes régionaux et locaux sont libres d’agir de manière autonome. Une organisation proche du mode de fonctionnement d’un black bloc, à côté duquel Génération identitaire, pourtant dissout, fait figure d’enfant de choeur. Il y est fait appel à la désobéissance civile pour frapper les esprits. Le mouvement n’a pas non plus de porte-parole fixe, il n’a que des porte-parole ponctuels pour communiquer sur certaines actions.

L’homme d’affaires américain (WasteFuel, bio-méthanol, etc) Trevor Neilson est un des financeurs d’Extinction Rebellion par l’intermédiaire du Climate Emergency Fund 

‘Extinction Rebellion’ bloque plusieurs centres d’Amazon en Europe pour Black Friday

Les écologistes conservateurs tentent d’imposer leur modèle décliniste et décroissant

Action du mouvement Extinction Rebellion devant un centre d’Amazon, le 26 novembre 2021 à Coventry, au Royaume-Uni.
Action d’Extinction Rebellion (XR), devant un centre d’Amazon,
le 26 novembre 2021,
à Coventry, Royaume-Uni.

Des militants du mouvement écologiste antilibéral Extinction Rebellion (XR) ont organisé vendredi 26 novembre des blocages de centres de distribution du géant Amazon, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas, pour protester contre l’« obsession de la surconsommation », symbolisée, selon eux, par l’opération commerciale « Black Friday ». Les treize sites britanniques visés dès le petit matin par l’organisation représentent, selon elle, plus de la moitié des livraisons du groupe américain dans le pays.

Au centre écossais de Dunfermline, une vingtaine de militants empêchait les véhicules d’entrer et certains de sortir, a rapporté l’agence de presse Press Association. « Cette action vise à exposer les crimes d’Amazon, tout en faisant un exemple d’un système économique plus large conçu pour nous pousser à acheter des choses dont nous n’avons pas besoin à un prix que nous ne pouvons nous permettre », a expliqué Extinction Rebellion (XR), qui considère que les consommateurs sont des mineurs inconscients et exploités.

Pour les activistes de XR, connus pour leurs actions spectaculaires de blocages ces dernières années, le « Black Friday » symbolise « une obsession pour la surconsommation, qui n’est pas compatible avec une planète vivable ».

Amazon annonce veiller à utiliser son réseau de manière à minimiser les conséquences des actions radicales de l’ultra-gauche sur ses clients. « Nous prenons nos responsabilités au sérieux, cela inclut notre engagement pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040 », a insisté un porte-parole du groupe souvent critiqué par ces anti-capitalistes pour ses pratiques sociales et fiscales. Il a assuré fournir « un environnement de travail sûr et moderne » et soutenir « des dizaines de milliers de petites entreprises qui vendent » sur sa plateforme.

Paris: des ultra de gauche vont à l’affrontement avec Génération identitaire

Forte de la condamnation de GI par Darmanin, l’extrême gauche va au contact des manifestants

L’ultra gauche avait organisé une contre-manifestation
où le gilet jaune Jérôme Rodrigues a été brièvement interpellé.

Plusieurs centaines de militants se sont rassemblées, ce samedi 20 février sur la place Denfert-Rochereau à Paris, pour protester contre la dissolution annoncée du mouvement Génération identitaire, classé à l’extrême droite pacifiste.

Réclamée de longue date par plusieurs associations de gauche, qui soutiennent en revanche ‘Extinction rebellion’ (XR, mouvement social écologiste international qui revendique l’usage de la désobéissance civile) , La Horde (Réseau d’étude, de formation et de lutte contre l’extrême droite et la xénophobie (REFLEXes) est un « mouvement « antifasciste » radical », accusés par la CNT-AIT et un article d’Indymedia d’avoir des liens avec les services de police), ‘Génération ingouvernable’ (activistes anti-républicains refusant le vote et les « solutions miracle » et revendiquant l’’autodétermination) ou ‘La Fabrique’ (éditions anti-capitalistes), elle a été annoncée le 13 février par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Le RN, qui n’était pas officiellement représenté à la manifestation, avait dénoncé le 14 février, une décision “politique” et “une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales”.

“La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. A aucun moment, ils n’ont violé la loi. C’est de la gesticulation politique”, a déclaré Patrick Hays, vice-président de l’“Institution Jean-Marie Le Pen” toujours en cours de création. Patrick Hays, qui représentait Jean-Marie Le Pen dans la manifestation, estime que “2000 personnes” étaient présentes sur la place, ceinturée par les forces de police et un service d’ordre très visibles, du fait de l’annonce de la contre-manifestation d’une gauche offensive. Les chiffres de la Préfecture de police n’étaient pas encore disponibles à 17h30.

Le HuffPost diffuse un reportage partisan,
au côté des manifestants violents de la gauche ultra

“On est chez nous!”

Des manifestants scandaient “On est chez nous!”, d’autres arboraient des pancartes “Dissous car identitaire”, alors que certains portaient des casquettes avec le slogan “Make America Great Again”, semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis.

A la tribune, les orateurs ont “remercié” entre autres le essayiste Eric “Zemmour de défendre nos idées”, ainsi que l’ancienne députée FN, Marion Maréchal, pour son soutien.

Militants de Génération identitaire (Place Denfert-Rochereau, Paris
20 février 2921)

Les décisions de justice l’attestent,“à aucun moment, Génération Identitaire n’a violé la loi. C’est totalement illogique de les dissoudre et c’est un risque en terme de liberté d’expression”, a fait valoir Jean-Frédéric Poisson, qui avait participé à la primaire de la droite en 2017 et qui a succédé à Christine Boutin (ex-présidente du parti Chrétien-démocrate et ex-ministre du Logement de 2007 à 2009) à la tête d’un nouveau parti, ‘VIA, la voie du peuple’ (2013).

Si Génération Identitaire est dissous, eh bien demain, n’importe quel mouvement d’opposition pourra être dissous au bon vouloir du pouvoir. C’est extrêmement problématique ça s’appelle la tyrannie”, a souligné Florian Philippot (les Patriotes), et ex-membre du RN.

Jérôme Rodrigues, figure des “Gilets jaunes”, placé en garde à vue quelques heures

A la même heure, dans le quartier de Montparnasse, a moins d’un kilomètre de là, une centaine de manifestants étaient rassemblée à l’appel des révolutionnaires trotskistes de l’Union syndicale Solidaires Paris (SUD), dont la représentativité est faible (3,47 % en 2013), notamment, avec pour mot d’ordre la “riposte antifasciste sociale”.

Ce rassemblement des amis d’Olivier Besancenot et Mediapart avait été interdit par la préfecture de police, au motif que le rassemblement a été déclaré “hors délai”.

Jérôme Rodrigues, l’un des animateurs du mouvement des Gilets jaunes, présent parmi les activistes ultra, a été interpellé et détenu pendant la durée de la manifestation.

LAMEUTE.INFO

Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de libérer la place, juste après que Jérôme Rodrigues a été interpellé, selon un photoreporter non agréé par la profession. Des militants “antifa” ont alors tenté de provoquer le rassemblement de Génération Identitaire: arrivé au contact malgré les forces de police, ils ont créé sur place un bref moment de tension avec les pacifistes. 

Le tweet ci-dessous est publié par le collectif de La Meute, mouvement de gauche ultra

Propagande de ces « antifa » : Depuis 2011, le Collectif de la Meute rassemble des individus qui ont le désir d’inventer en groupe, de mettre en mouvement leurs idées et leurs rêves.
Basé à Douarnenez, il met en place des projets à la croisée des disciplines et des collaborations (architecture, danse, arts plastiques, vidéos) dans une démarche créatrice axées sur l’interrogation de l’espace public.
Fortement ancré au territoire du Finistère, le Collectif de la Meute n’est pas moins par essence nomade. Cette dimension ouverte trouve son incarnation spontanée dans la création de la Bulle d’Air, architecture gonflable mobile et base naturelle à partir de laquelle toutes expériences, rencontres et les ramifications expérimentales sont possibles.
Le Collectif de la Meute affiche haut et fort une volonté fédératrice : le partage des expériences et des idées, le croisement des gestes et des regards, s’affichent comme des désirs nécessaires.
​Merci aux techniciens, amis, familles et tous les aventuriers passés, présents et à venir.​
Nous sommes soutenus par la ville de Douarnenez [LR depuis 2008] , le conseil départemental du Finistère [PS] et par la région Bretagne [PS].

La garde à vue du “chef de rébellion” Jérôme Rodrigues a été levée en fin d’après-midi, a indiqué le Parquet de Paris, précisant que “les investigations se poursuivent”. L’avocat Arié Alimi a ensuite indiqué sur Twitter qu’elle avait duré “trois heures et demie”, annonçant également qu’“une plainte a été déposée”.

24 personnes en garde à vue

“C’est scandaleux d’avoir interdit un pauvre rassemblement pacifique comme le nôtre, il y a plus de forces de l’ordre que de manifestants alors que là-bas les néonazis manifestent tranquillement”,  s’est victimisée une contre-manifestante de 36 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille et qui juge « républicain » d’aller à l’affrontement « en marge » (bien sûr) d’une manifestation interdite.

A 18h30, “24 personnes avaient été placées en garde à vue en marge des manifestations de ce jour”, a annoncé le Parquet de Paris, donnant à penser que des pacifistes de la manifestation autorisée auraient pu être interpellés.

Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé « par les spécialistes » (anonymes) à 800 « tout au plus », selon la presse du Groupe Le Monde. Pas de quoi faire tout un pataquès, donc!

Le 26 janvier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’était dit “scandalisé” par une opération anti-migrants clandestins, une simple sensibilisation médiatique et pacifiste, de Génération identitaire dans les Pyrénées. Le 13 février, Gérald Darmanin a annoncé avoir pourtant engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l’organisation pour faire valoir ses arguments.