Gabriel Attal annonce des mesures fortes pour le monde de la santé. 

32 milliards d’euros soi-disant « supplémentaires » dans la santé

Vautrin n’a encore pas pu
prendre la parole

Accompagné de sa nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin, Gabriel Attal a visité le centre hospitalier universitaire de Dijon ce samedi. C’était notamment l’occasion pour le premier ministre de faire quelques promesses au monde de la santé, mais aussi de se faire chahuter par une soignante.

« Dans les cinq ans qui viennent [ce sui mène à 2029…], c’est 32 milliards d’euros supplémentaires qui vont être investis dans notre système de santé », a-t-il déclaré face à la presse à l’issue de sa visite. « Le prochain budget que mon gouvernement aura à présenter sera un budget historique pour l’hôpital public », a ajouté le premier ministre, en promettant de poursuivre « un investissement massif pour l’hôpital ».

L’entourage de Gabriel Attal a indiqué que les promesses concernent l’hôpital, mais aussi la médecine de ville. « Sur l’hôpital spécifiquement, la hausse de moyens sera de 3 milliards d’euros en 2024 par rapport à 2023 », ajoute-t-on du côté de Matignon.

Ces mesures brandies sont un leurre. Les sommes annoncées ne sont pas nouvelles: elles ont déjà été votées… Quant aux réformes structurelles, elles restent dans le flou, alors que le Ségur de la santé – qui a consacré 8,2 milliards d’euros à la revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD et à l’attractivité de l’hôpital public, n’a rien réglé.

« L’hôpital est en train de mourir »

Le chef du gouvernement a également abordé le cas des adolescents. « Sur la santé mentale des jeunes et des ados, il faut vraiment qu’on avance avec la médecine scolaire, probablement avec davantage de ponts entre l’école, la ville, l’hôpital », a-t-il noté, déplorant que cette médecine scolaire soit encore peu attractive.

A l’aise, comme à son habitude, devant le parterre de journalistes, le tout frais premier ministre avait pourtant été chahuté durant la visite du CHU. Une soignante n’a pas hésité à l’interpeller : « On a beaucoup de patients étrangers, qui sont en situation irrégulière. L’hôpital prend tout. On est obligé de tout absorber. L’hôpital est en train de mourir, je ne sais pas si vous en avez conscience. »  Gabriel Attal a alors assuré qu’il a « conscience des difficultés » et a expliqué qu’il y a « aussi des raisons d’espérer régler un certain nombre de problèmes ».

Santé: les voeux de Macron aux soignants sont-ils du vent?

Après le Ségur de la Santé, ce plan sauvera-t-il l’hôpital?

Le président Macron a évoqué des mesures censées répondre aux difficultés du secteur, lors de sa visite dans un hôpital de l’Essonne, ce vendredi 6 janvier.

« On doit revoir l’organisation du temps de travail » à l’hôpital, a-t-il déclaré aux « acteurs de la santé », à Corbeil-Essonnes, demandant une « remise à plat » de l’« hyper-rigidité » des 35 heures « d’ici au 1er juin ».

Il a également appelé à redonner davantage d’autonomie aux services de chaque hôpital et à installer un « tandem administratif et médical » à la direction des hôpitaux. 

Mieux payer certains médecins. « Nous allons mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge de nouveaux patients », a-t-il annoncé, évoquant également « celles et ceux qui vont être prêts à former des jeunes » et à « participer aux coups de chauffe ». Lien TikTok

Il a également promis aux 600.000 Français atteints d’une maladie chronique et n’ayant pas de médecin traitant qu’ils se verraient proposer « une équipe traitante » avant la fin de l’année.

Sortir de la T2A. Dans sa longue prescription, le docteur Macron a déclaré vouloir « sortir de la tarification à l’acte » dès 2023 pour privilégier « des objectifs de santé publique », sans toutefois délaisser « une part de rémunération à l’activité qui est tout à fait légitime »

« Dégager du temps utile de soin. » « On va mettre une décennie » pour apporter des changements « en profondeur », a prévenu le chef de l’Etat, rappelant que, malgré la fin du numerus clausus, « on ne forme pas des médecins en un an ou deux ans ». Pour faire face à l’urgence, « nous allons accélérer le recrutement des assistants médicaux pour les médecins« , a-t-il déclaré, souhaitant soulager les soignants des tâches administratives. Ces assistants passeront d’environ 4.000 aujourd’hui à 10.000 d’ici à la fin 2024.

Une première depuis son arrivée au pouvoir. Signe du caractère prioritaire accordé à la crise qui frappe l’hôpital mais aussi la médecine de ville, c’est la première fois depuis qu’il est à l’Elysée (2017) que Macron consacre une cérémonie de vœux spécifiquement aux « acteurs de la santé, hospitaliers et libéraux ».

Le collectif Inter-Urgences « n’attend plus rien ». « On n’attend plus rien de notre gouvernement, qui n’a pas la volonté de remettre en place un service public pour répondre aux besoins de la population« , a regretté l’infirmier Pierre Schwob Tellier, membre du collectif Inter-Urgences, sur franceinfo vendredi.

Quand Macron saoule son auditoire d’astreinte, pas moins de deux jeunes tournent de l’oeil: lien TikTok

Hôpital: 6.000 manifestants à Paris pour la défense de la santé publique

Les soignants réclament « des lits, des postes »

Des soignants manifestant
pour l’hôpital public,
samedi 4 décembre 2021 à Paris.

Quelques milliers de personnes, selon Le Figaro (des centaines pour France info) ont défilé samedi à Paris près du ministère de la Santé, à Paris, pour réclamer l’arrêt des fermetures de lits dans les hôpitaux publics et de meilleurs conditions de travail pour les soignants.

Le « Ségur de la santé » n’a pas réglé le sujet des hausses de salaires, n’éteignant pas les revendications. Tout au long de leur cortège entre les Invalides, l’hôpital Necker et le ministère, les manifestants ont repris le slogan: « On veut des lits, des postes, pour l’hôpital public« .

Plus nombreux qu’à l’accoutumée – 6.000, selon une source syndicale, 2.100, selon la préfecture de police – ils étaient d’abord venus demander « en urgence l’arrêt de toutes les fermetures programmées de lits », afin d’envoyer « un message très clair » pour « rassurer les agents de l’hôpital dans un contexte de nouvelle vague » de Covid, a déclaré Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière.

Les conditions de travail pointées du doigt

Quelques milliers de personnes ont défilé samedi près du ministère de la Santé, à Paris, pour réclamer l'arrêt des fermetures de lits dans les hôpitaux publics et de meilleurs conditions de travail pour les soignants - AFPTV
Quelques milliers de personnes »: l’angle de vue interdit de
se faire un avis

Le syndicat, dont la section de l’hôpital Nord-Mayenne est à l’origine de cette manifestation, avait battu le rappel de ses troupes pour l’occasion. La CGT, SUD, plusieurs collectifs de soignants (Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux, Santé en danger) et quelques partis politiques (LFI, EELV) étaient également présents, de même que des associations d’usagers de petits établissements comme Amilly (Loiret) ou Longjumeau (Essonne).

Les conditions de travail étaient aussi le coeur de cible des soignants. Infirmière en réanimation au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), Séverine, 44 ans, déplore ainsi que, dans son service, des lits restent « fermés parce que les gens ne sont pas là » pour occuper les postes. 1.300 d’entre elles ont été poussées à la démission en signe de refus de se soumettre à l’obligation vaccinale imposée par Macron. Elle espère des recrutements « pour pouvoir faire (son) travail correctement ».

« On nous en demande toujours plus avec toujours moins de moyens », regrette Sophie, 37 ans, infirmière à Melun (Seine-et-Marne), qui aimerait avoir plus « de communication et d’empathie » avec les malades, mais estime qu’on ne lui « donne plus le temps d’avoir cette relation avec les patients ».

Avec son sous-marin Véran, l’AP-HP a pris le pouvoir au ministère

Un ancien directeur de l’AP-HP prend la tête du cabinet du ministre Véran

Jérôme Marchand-Arvier, directeur adjoint de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et spécialiste des relations sociales, a été nommé directeur de cabinet du ministre de la Santé, Olivier Véran, selon un arrêté paru mercredi 20 mai au Journal officiel.

A quelques jours du lancement du « Ségur de la santé », annoncé pour le 25 mai par Olivier Véran, et selon un texte paru au Journal officiel ce mercredi 20 mai, Jérôme Marchand-Arvier, 37 ans alors, remplace depuis lundi 18 mai Raymond Le Moign, resté en poste après le départ de l’ex-ministre Agnès Buzyn en février et pressenti pour diriger les Hospices civils de Lyon.

Arrivé à l’AP-HP en octobre 2017, d’abord comme secrétaire général, puis comme l’un des trois adjoints de Martin Hirsch depuis septembre 2018, le nouveau directeur de cabinet d’Olivier Véran n’a pas le profil de directeur d’hôpital de son prédécesseur. Diplômé de Sciences Po et de l’ENA (promotion « Simone Veil »), Jérôme Marchand-Arvier appartient à un autre corps de hauts fonctionnaires : le Conseil d’Etat, qu’il a intégré en 2006, effectuant par la suite quelques allers-retours.

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Passé par le cabinet de Xavier Bertrand, puis directeur adjoint de Pôle emploi pour la région PACA de 2013 à 2016, Jérôme Marchand-Arvier avait ensuite été chargé à l’AP-HP d’animer trois directions fonctionnelles : la direction du pilotage et de la transformation (DPT), la direction des patients, des usagers et des associations (DPUA) et la direction des systèmes d’information (DSI). Il a géré également pour Martin Hirsch la logistique et le développement durable.

A Nancy, Jérôme Marchand-Arvier a fait partie, en tant qu’adjoint, de la dernière équipe d’André Rossinot, alors maire radical et président de la communauté urbaine du Grand Nancy. Il avait ensuite échoué aux cantonales sur Nancy Nord en 2011, dans le fief du socialiste Mathieu Klein, alors vice-président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Jérôme Marchand-Arvier, issue d’une dynamique famille de sportifs, est aussi le frère de Marie Marchand-Arvier, championne olympique de ski, qui avait raccroché en 2015.

D’abord, avec une première incursion en politique, au sein du cabinet de Xavier Bertrand, dont il fut d’abord « conseiller relations du travail » fin 2010, avant d’être promu directeur adjoint de cabinet en décembre 2011. Puis, avec un passage dans l’administration, comme directeur adjoint de Pôle emploi en Provence-Alpes-Côte d’Azur de septembre 2013 à septembre 2016. Lors de ses intervalles au Palais-Royal, en tant que rapporteur à la section sociale, il eut notamment à intervenir en 2013 sur la loi « de sécurisation de l’emploi » et en 2017 sur les ordonnances « pour le renforcement du dialogue social ».

Un pedigree qui sied en principe aux intenses tractations des prochaines semaines, qui débuteront dès le 25 mai par une « grande réunion multilatérale des partenaires sociaux au ministère », en vue d’un plan « cet été », selon les annonces du ministre de la Santé. L’objectif sera de traduire en actes la promesse du chef de l’État d’un « plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières » à l’hôpital après l’épidémie de coronavirus.

Hausses d’impôts inéluctables: Le Maire fait des promesses de Gascon

« Quand Le Maire affirme qu’il n’augmentera pas les impôts, il ment », prévient une élue LREM

Emilie Cariou a l'Assemblee nationale.

Venue de la gauche, à laquelle Emilie Cariou est retournée, désabusée, la députée de la Meuse avait été élue dans la vague LREM de 2017. Mais les préférences discordantes entre l’aile droite et l’aile gauche du groupe ont fini par la ramener à son cercle politique. En mars 2020, cette spécialiste de la fiscalité – passée par différents postes au ministère de l’Economie et des Finances, puis dans des cabinets ministériels, sous la présidence de François Hollande – jette aux orties son fouet de « whip » à la commission des Finances.

Premier pas vers un divorce complet avec la macronie en mai 2020 quand elle fonde, avec d’autres déçus, le groupe parlementaire Ecologie, Démocratie, Solidarité. Le groupe ne survit pas aux défections. La rupture avec LREM est consommée lorsque, avec son collègue Aurélien Taché, elle crée le 16 décembre 2020 un parti politique, Les Nouveaux Démocrates (LND). Emilie Cariou est, cette semaine, l’invitée du « Grand Entretien » politique de l’hebdomadaire Le Point. Plan de relance, choix sanitaires, la députée de la Meuse passe au peigne fin la politique du gouvernement.

Le Point : Depuis sa présentation, vous multipliez les critiques contre le « plan de relance » de 100 milliards d’euros. Bruno Le Maire a présenté des aménagements pour cibler les petites entreprises. Est-ce que cela va dans le bon sens ?

Émilie Cariou : Oui, c’est bien de maintenir des aides économiques et financières à destination des entreprises, et notamment à celles qui subissent des fermetures administratives. Mais des manques subsistent encore. Déjà, parce que les mesures de soutien ne sont pas ou très peu ciblées vers les entreprises qui en auraient le plus besoin, à savoir les petits commerçants, les bars, les restaurants, mais aussi l’écosystème des petites et moyennes entreprises qui ne sont pas frappées par les mesures de fermeture mais subissent indirectement les effets des chutes d’activité économique.

Le plan de relance adopté à l’automne est déjà très ciblé sur les grandes entreprises qui seront bénéficiaires des baisses de 2 milliards d’euros d’impôt. La contribution sur la valeur ajoutée des entreprises n’est en effet pas payée par les commerçants et artisans, et très peu payée par les PME. L’aide de 20 milliards d’euros va donc irriguer les grandes entreprises, dont les entreprises de la finance. La nouvelle annonce du gouvernement concernant la couverture des charges fixes, mesure que nous avions réclamée lors de l’examen de la loi de finances, va, elle aussi, exclure de nombreuses PME qui ne sont pas dans le champ des fermetures administratives, mais subissent bien des pertes d’activité. Je déplore aussi une perte de temps inutile sur fond de jeu d’oppositions avec la majorité…

Bruno Le Maire a annoncé le 15 janvier que les entreprises pourraient retarder leurs charges d’amortissement. C’est une mesure que j’ai proposée quatre fois, pendant l’examen des lois de finances rectificatives et du projet de loi de finances pour l’État. Je crois surtout que je commence à m’interroger sur l’idéologie qui nourrit ce plan de relance… En économie, il y a l’offre, et puis il y a la demande. La relance, cela passe aussi par le soutien de la demande, à savoir des ménages. Dans une crise, de surcroît, soutenir les ménages les plus fragiles permettrait également de lutter contre la paupérisation. Pourtant, il n’y a aucune aide directe dans ce plan de relance. Aucune. Pourquoi ? Par crainte de l’assistanat ? C’est d’un mépris pour les Français.

Bruno Le Maire s’est engagé à ne pas augmenter les impôts des Français. Pourquoi dites-vous que c’est faux ?

C’est faux parce que ce gouvernement a fait le choix de faire peser le remboursement de la « dette Covid » sur les Français. Je m’explique. Pour faire face à la crise, il a fallu augmenter les dépenses de santé, et les mesures de soutien à l’économie (ciblées ou non) ont été multipliées. Cela a créé de la dette que le gouvernement entend rembourser. Une partie de cette dette Covid, soit environ 150 milliards d’euros, a été transférée à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades). Ce transfert a alourdi la dette sociale et surtout a allongé sa durée de remboursement. Or, la Cades est financée par la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale), qui est ni plus ni moins qu’un impôt prélevé à la source sur le revenu de tous les ménages, y compris les plus modestes. C’est ce qu’on appelle l’art de plumer l’oie sans la faire crier. C’est un choix délibéré du gouvernement, mais c’est un choix qui n’est pas assumé. Donc, quand Bruno Le Maire affirme qu’il n’augmentera pas les impôts, il ment. C’est déjà fait.

Oui, mais le taux de la CRDS est toujours de 0,5 %, ça n’a pas bougé. Donc, Bruno Le Maire n’a pas augmenté les impôts…

C’est vrai, le taux de la CRDS n’a pas augmenté. Sa durée de vie en revanche, oui… La CRDS devait initialement disparaître en 2024. Or, la date d’extinction de la Cades d’abord prévue au 31 décembre 2025 a été reportée au 31 décembre 2033. De fait, la prorogation du mandat de la Cades a prolongé la durée de vie de la CRDS. Idem pour l’affectation d’une partie de la CSG.

Le plan français est de 100 milliards d’euros, celui des Italiens atteint 222,9 milliards d’euros… Et pourtant, les deux pays sont dans des situations voisines en termes de pandémie. A-t-on vu trop juste en France ou bien l’Italie voit-elle trop grand ?

L’Union européenne a fait le choix de soutenir massivement l’Italie dont l’économie était déjà en berne avant la crise sanitaire, avec une croissance au ralenti. Pourquoi ? Pour relancer son économie, car la dette italienne est potentiellement problématique pour l’ensemble des pays membres. Quant au plan de relance français, il pourrait effectivement être plus ambitieux. Le gouvernement a fait le choix d’une relance par la compétitivité dont l’effet éventuel ne se fera sentir qu’à moyen terme. Dans ce contexte particulier de crise sanitaire, il me semble qu’il fallait accentuer les investissements publics. Ils constituent « de la bonne dette » puisque les effets bénéfiques se confirment à très long terme. Donc, oui, le plan français aurait pu être plus élevé et permettre enfin un investissement massif dans notre système de santé qui, par sa fragilité, fragilise notre économie.

Et en France, jusqu’à preuve du contraire, la souveraineté nationale s’exerce par le peuple et ses représentants, qui siègent au Parlement.

La Meuse est un territoire avec une faible densité de population, où le brassage n’est pas le même que dans les grandes villes. C’est donc très difficile de mesurer l’impact d’une telle mesure sur la circulation du virus. Le 19 janvier, Olivier Véran constatait toutefois timidement, dans une matinale, un effet positif dans les départements où le couvre-feu a été avancé à 18 heures dès début janvier. J’alerte cependant sur les effets extrêmement graves de telles mesures restrictives de liberté sur la vie et la santé mentale des personnes. Les violences intrafamiliales sont en augmentation. Et déjà, au premier confinement, mon département a dû faire face à une augmentation du nombre d’enfants à placer d’urgence, dans un département où l’aide sociale à l’enfance est déjà sous tension avec plus de 800 enfants placés aujourd’hui.

Vous avez réclamé au Premier ministre l’accès aux données sanitaires qui président aux décisions. Quelle réponse avez-vous eue ?

Aucune. Les parlementaires ont eu accès au rapport du conseil scientifique trois jours après les annonces du gouvernement. Que ce soit clair, je ne remets pas en question le travail du conseil scientifique, ni ses recommandations. Je m’interroge sur la méthode et le circuit décisionnel. Le conseil scientifique produit des avis consultatifs soumis au conseil de défense. Celui-ci prend des décisions, à huis clos. Des décisions qui sont d’une portée inédite : priver nos concitoyens de la liberté d’aller et de venir entre 18 heures le soir et 6 heures du matin. Le gouvernement les annonce par conférence de presse. Les parlementaires les découvrent. L’état d’urgence sanitaire permet cela et le Parlement n’est pas associé à la prise de décision et n’exerce qu’un contrôle a posteriori sur la stratégie sanitaire à coups de rapports et de commissions d’enquête. Et en France, jusqu’à preuve du contraire, la souveraineté nationale s’exerce par le peuple et ses représentants, qui siègent au Parlement.

Le plan de relance comprend les mesures du Ségur de la santé. Or, vous vous êtes inquiétée que les restrictions budgétaires continuent de frapper l’hôpital pendant la pandémie. Sur quoi vous basez-vous ?

Emilie Cariou a fondé avec Aurélien Taché le groupe des Nouveaux Démocrates. 

Sur les retours d’expérience des professionnels de ma circonscription, sur les remontées du terrain faites par les syndicats de professionnels et sur l’expertise des fédérations hospitalières. En 2019, l’Etat s’est engagé à sanctuariser les financements du secteur public de santé via un protocole pluriannuel garantissant une évolution des ressources des établissements à un minimum de + 2,4 % par an jusqu’en 2022. L’évolution positive de l’Objectif national de dépenses de l’assurance maladie (Ondam) prévue dans le PLFSS 2021 est, certes, historique. Mais elle était clairement insuffisante pour couvrir les surcoûts et les besoins préexistants à la crise sanitaire, hors Ségur de la santé. C’est d’ailleurs pour cela que, fin octobre, Olivier Véran annonçait un abondement de 2,4 milliards d’euros supplémentaires pour l’Ondam hospitalier. À ce moment, les établissements de soins et d’accompagnement n’avaient pas encore affronté la deuxième vague. Enfin, nous verrons au mois de mars l’évolution des tarifs hospitaliers et dans quelle situation financière seront les établissements. Donc, oui, j’ai des inquiétudes sur la situation financière des établissements de santé, mais également sur notre capacité à financer les réformes structurelles attendues.

Vous avez également attiré l’attention d’Olivier Véran sur la situation des infirmières à domicile. Or, il y a une incidence particulière du Luxembourg voisin sur ce type de personnel. Expliquez-nous la situation.

Concernant la situation des professionnels des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), il y a plusieurs sujets. Ils entrent dans la triste catégorie de ceux que l’on appelle désormais les « Oubliés du Ségur ». Ils ont continué à être présents, pendant la crise, au quotidien, auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, souvent fragiles ou en situation d’isolement. Ils restent toutefois exclus des revalorisations salariales prévues par le Ségur de la santé. L’impact est considérable, car ces métiers souffraient déjà d’un fort déficit d’attractivité… En Meuse, là où les recrutements et la fidélisation étaient déjà compliqués, l’hémorragie de nos infirmiers vers le Luxembourg ou la Belgique devient difficilement contrôlable, car ces métiers sont largement mieux rémunérés chez nos voisins.

Emmanuel Macron, à l’origine, c’était la promesse du renouvellement démocratique.

Pourquoi avez-vous rompu avec Emmanuel Macron dont vous avez soutenu la candidature en 2017 ? En quoi est-il si différent de ce qu’il avait annoncé pendant sa campagne ?

Emmanuel Macron, à l’origine, c’était la promesse du renouvellement démocratique. Lorsqu’il a créé En marche !, l’objectif était d’offrir un nouvel espace politique aux revendications et aux préoccupations des Français qui ne se retrouvaient plus dans les partis traditionnels. Ce renouveau n’a jamais eu lieu. En marche ! n’a jamais su tracer sa ligne idéologique, ses lignes rouges à ne pas franchir. Aucune doctrine n’a jamais été construite, et, donc, c’est un parti qui n’a jamais joué son rôle vis-à-vis de l’exécutif. À l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire suit la ligne de son gouvernement. Dans les faits, l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif n’est pas respecté. Le Parlement a arrêté de remplir sa mission de contrôle de l’action gouvernementale. Pour moi, le point de rupture se situe au moment de la réforme des retraites. À ce moment-là, le débat parlementaire a cessé d’exister. Sur l’équilibre entre libérer et protéger, l’exécutif a choisi de défendre des positions très libérales en oubliant les solidarités, qu’elles soient sociales, sociétales ou économiques. La justice et l’équité fiscale sont absentes. Et quand a été venu le temps du « virage à gauche », la réalité fut un tournant sécuritaire voire autoritaire…

De votre passage au sein du groupe LREM, que retenez-vous ?

Je retiens, au départ, une belle ambition de vouloir rénover le rôle du Parlement en le dotant des moyens d’exercer un réel contrôle sur l’application des lois et politiques publiques adoptées et ainsi le rendre plus efficace. C’était notre objectif avec la mise en place du Printemps de l’évaluation qui a modifié le calendrier d’examen budgétaire afin d’être plus agile sur les réorientations à donner en loi de finances en fin d’année. Ça a permis aux parlementaires de mieux suivre les activités ministérielles au fil de l’année, mais la limite de cet exercice est l’absence de moyens plus forts à la main du Parlement pour faire en sorte que les lois soient suivies d’effet.

Je vous donne un exemple. En début de quinquennat, nous avons adopté des augmentations de budget pour le ministère de la Justice et celui de l’Enseignement supérieur. Fin 2019, ces deux ministères accusaient de fortes sous-exécutions. Ça signifie que les moyens dont le Parlement les avait dotés n’avaient pas été utilisés. Vous voyez les limites des pouvoirs du Parlement.

Par ailleurs, je retiens de mon passage au groupe majoritaire une belle évolution en matière de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale, puisque j’ai largement contribué, avec la confiance de mes collègues, à réformer le verrou de Bercy, vieux de presque 100 ans. C’est une avancée majeure pour la démocratie et pour le respect de la séparation des pouvoirs dans le cadre des procédures de plaintes pour fraude fiscale. Je me félicite aussi d’avoir pu participer à la création du Centre national de la musique (CNM), attendu depuis 20 ans par le secteur musical. En revanche, je ne regrette pas l’extrême difficulté rencontrée pour amender les textes, à essayer d’affirmer une ligne politique différente de celle voulue et imposée par le gouvernement. Il y a pour moi une absence de démocratie au sein du groupe majoritaire. La prise de décision collégiale sur les lignes politiques au sein de l’éphémère groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité (EDS) a été une véritable bouffée d’air frais.

Vous avez participé aux cabinets de Fleur Pellerin et d’Audrey Azoulay sous la présidence de Hollande. Avez-vous le sentiment que les gouvernements Philippe et Castex travaillent vraiment différemment ?

Il est difficile, du côté du Parlement, de savoir comment fonctionne la boîte noire de l’interministériel. À l’époque du quinquennat de Hollande, le débat entre les ministères était vif. Aujourd’hui, j’ai l’impression que la ligne de l’Élysée est prédominante.

Avec Aurélien Taché, vous coprésidez dorénavant Les Nouveaux Démocrates, un parti qui s’inscrit dans la gauche modérée. Quel est le but ? Présenter un candidat à la présidentielle 2022 ? Puisque dans la Ve République, les partis ne servent qu’à ça…

Avant toutes choses, nous avons créé ce nouveau parti, car Aurélien et moi, ainsi que tous ceux qui nous ont rejoints, partageons la même insatisfaction face à la politique menée par le gouvernement. Nous partageons le même désarroi face à l’abandon des plus précaires et la même crainte face à la montée des extrêmes. Notre objectif premier ? C’est de donner un débouché politique concret aux luttes contemporaines et de donner la parole à la société civile engagée. Notre ambition ? Prouver qu’il est tout à fait possible de financer des politiques sociales ambitieuses sans mettre à mal les comptes publics.

Pour les prochaines échéances électorales, Les Nouveaux Démocrates participent à l’émergence d’une alternative crédible à gauche face à LREM qui n’a pas tenu ses promesses, face à une droite qui se durcit et face à des extrêmes qui prospèrent sur l’instrumentalisation des craintes des Français.

Affirmer que la France est la championne de l’aide sociale est approximatif.

Comment pouvez-vous dire que la France abandonne les plus précaires alors que nous passons pour être les champions du monde de l’aide sociale ? Nos partenaires européens nous le reprochent assez d’ailleurs…

Déjà, ce que l’on appelle « aides sociales » chez nous correspond souvent à des prestations payantes chez nos voisins européens. On ne peut pas comparer un système basé sur les cotisations fondées sur la solidarité nationale avec des systèmes assurantiels privés. Affirmer que la France est la championne de l’aide sociale est approximatif. Oui, il existe de nombreuses prestations sociales, mais elles ne sont pas disponibles et accessibles pour tous. C’est une idée reçue sur les minima sociaux.

Ensuite, sans politique ambitieuse de lutte contre la précarité, ce sont les associations qui, depuis des années, ont pris le relais de l’État. Et elles constatent une explosion de la pauvreté en France. En 2020, le Secours catholique Caritas France (SCCF) a accueilli 1 393 000 personnes. 92 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté, 67 % sous le seuil d’extrême pauvreté et 23 % sont sans aucune ressource. Leur revenu disponible médian est d’environ 1 037 euros par mois et ne tient pas compte des dépenses fixes : factures, prêts, loyers, etc. Si on se place dans une logique purement comptable – et détestable –, une personne qui travaille « rapporte plus » à l’État qu’une personne pauvre, puisqu’elle ne consommera pas, etc. Mais pour pouvoir sortir de la pauvreté, il faut des moyens.

Et ce qui me dérange, c’est cette opposition permanente, idéologique, entre le fait d’augmenter des minima sociaux et celui d’encourager l’emploi. On tend à les opposer lorsque, à mon sens, il faudrait faire les deux. Il y a peu, Louis Gallois, lui aussi, rappelait la nécessité d’avoir les moyens de vivre pour pouvoir se former, chercher et trouver un emploi. La vision inverse nous renverrait à la réalité du XIXe siècle. La France, c’est avant tout un projet commun. Le projet de ne laisser personne sur le bord du chemin et d’avancer ensemble vers de meilleures conditions de vie. C’est ce que le cynisme libéral pur oublie aujourd’hui.

Comment Les Nouveaux Démocrates se situent-ils par rapport au PS et à La France insoumise ?

Dans la grande famille de la gauche, nous ne sommes pas une offre concurrente, mais bien une offre complémentaire. Et à gauche, nombreux sont les citoyens et les citoyennes qui ne se reconnaissent ni dans le Parti socialiste ni dans La France insoumise. Nous souhaitons offrir un lieu politique supplémentaire pour agréger ces sensibilités humanistes. La gauche a toujours compté en son sein plusieurs familles politiques, c’est d’ailleurs cette diversité qui fait sa richesse. Ce pluralisme élève la qualité de nos débats, et cette ouverture nous permet d’innover. Cessons de voir les différentes sensibilités à gauche comme une faiblesse, mais plutôt comme une opportunité.

Macron reste sourd aussi au signal d’alarme des urgentistes

Le responsable de la santé publique procrastine et tergiverse sur un confinement national d’urgence

« Il faut s’attendre à vivre un mois de mars « extrêmement dur », a pourtant estimé le professeur Karine Lacombe, mercredi 20 janvier. Et on craint qu’on ait une augmentation bien plus importante » dans les semaines à venir, a déclaré l’infectiologue sur BFMTV. « L’épidémie progresse avec certitude », a-t-elle martelé.

Le nombre de personnes malades du Covid-19 hospitalisées en réanimation a continué de grimper mardi, à 2.829 contre 2.803 la veille, selon les chiffres communiquées par Santé publique France, dirigé par Geneviève Chêne (citée à comparaître le 11 mars 2021 dans une affaire de harcèlement moral » et « dénonciation calomnieuse » en sa qualité d’ancienne responsable du pôle santé publique du CHU de Bordeaux) et dont la conseillère d’Etat (issue du corps de l’inspection générale des Affaires sociales) en service extraordinaire Marie-Caroline Bonnet-Galzy (62 ans) est la présidente du conseil d’administration (nommée par décret du président de la République).  La barre des 2.800 personnes a été franchie lundi pour la première fois depuis mi-décembre, marquant une augmentation de la pression sur le système hospitalier.

« Les projections, les modélisations, nous mettent devant une certaine évidence (…), que ce soit extrêmement dur mars-avril, en particulier mars. » Une étude de l’Inserm prévoit que le variant britannique sera devenu dominant en France à cette période, rappelle BFMTV.

Une situation qui devrait entraîner « des mesures plus coercitives que le coure-feu », selon Karine Lacombe. « On essaie de faire en sorte de casser cette dynamique, évidemment, avec toutes les mesures qui sont prises pour limiter la diffusion du virus et puis avec l’accélération, on l’espère, de la campagne de vaccination », a nuancé l’infectiologue.

Le directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a fait le même constant sur franceinfo. « Quand je vois le flux d’entrées qu’on a aujourd’hui en hospitalisation en Ile-de-France -un peu plus de 1.000 par semaine, 850 la semaine précédente- on est dans une pente légèrement ascendante« , a-t-il expliqué, reconnaissant qu’il faudra « peut-être aller au-delà du couvre-feu ».

Les appels à des mesures plus strictes que le couvre-feu se multiplient.

« Très clairement, on craint cette troisième vague », affirme le président de Samu-urgences de France, le Dr François Braun, rappelant que malgré « les mesures prises » le virus continue de circuler « à un niveau élevé ». « On ne va pas être en capacité d’absorber de la même façon cette troisième vague que la première et a fortiori la deuxième », déplore-t-il.

« Au début, il y a eu la première vague, un tsunami dans le Grand Est. Mais, avec le confinement, le niveau était redescendu presque à zéro. Le fait est qu’il y a toujours eu en France un fond de Covid-19 et, depuis la fin de l’été, pour de multiples raisons, ça a ré-augmenté. On a appelé ça ‘la deuxième vague’. Mais c’était plutôt une marée montante sur plusieurs mois », a expliqué celui qui est aussi chef des urgences du CHR de Metz/Thionville. 

« Diverses mesures ont été prises, mais cette vague n’est que peu descendue. Et la troisième, qui est annoncée pour mars, risque de nous noyer », a souligné le médecin, rappelant que les hôpitaux, actuellement, fonctionnent presque normalement, contrairement au printemps où, pendant le confinement, ils étaient en mode « anti-Covid ». En plus, « les personnels soignants sont à bout de force ».

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Olivier Véran court-il assez vite ?

« On a vu les mauvaises habitudes revenir »

Pourtant lors des premiers jours de crise, le Dr Braun avait eu l’impression de vivre « l’âge d’or des urgences ». « Tous les hôpitaux étaient organisés pour prendre en charge les patients Covid-19. Il y avait eu un arrêt des activités programmées et donc plus de problèmes pour les urgentistes pour trouver de la place : fluidité, pas d’attente aux urgences contrairement à d’autres pays, pas de contraintes financières », rappelle François Braun. Pendant cette période initiale, les urgences, consacrées uniquement à la pandémie, avaient enregistré « une baisse de fréquentation de jusqu’à 40% ».

Alors que les épidémiologistes alertent sur la reprise de l’épidémie de Covid-19, le président de Samu-urgences de France déplore  des « mauvaises habitudes du passé (qui) sont revenues ».

Toutefois, cette période dorée n’a, au grand regret du patron de Samu-urgences de France, pas duré. Manque de fluidité à la prise en charge, difficulté d’hospitaliser les malades, les deux grands maux des urgences, où travaillent environ 9.000 médecins en France (urgentistes, généralistes, pédiatres…), sont réapparus. « On a vu les mauvaises habitudes revenir. A commencer par les hôpitaux de l’Ouest de la France, les zones qui n’avaient pas été touchées de plein fouet par cette problématique du Covid-19. Au début de l’automne, les mauvaises habitudes étaient revenues partout en France », déplore l’urgentiste. L’administratif a repris le pas sur les médecins dans les hôpitaux.

« Si chacun peut faire un petit peu »

François Braun comptait beaucoup sur le Ségur de la santé [bidon] pour soigner « des hôpitaux publics moribonds », « malades partout dans l’organisation, le financement… » « On voulait tout remettre à plat (…) et recommencer, l’équivalent de la réforme des ordonnances » de Robert Debré (1958) avec la création des CHU. Las, c’est « une déception »: « Le Segur a soigné les symptômes, pas la maladie qui est plus profonde ».

Quant à stopper la troisième vague? « J’entends le citoyen qui râle à cause des gestes barrières, du confinement. Mais qu’il vienne un peu à l’hôpital ! Je pense à ceux qui n’ont pas de boulot. Pour eux, c’est infernal. Alors si chacun peut faire un petit peu… », lance-t-il.

Quant à la campagne vaccinale, le Dr Braun se montre très sévère avec la communication de Macron, même s’il reconnaît que c’est compliqué, la France n’ayant pas assez de doses pour l’instant. « On va dans le mur », estime-t-il. « Je donne mon billet qu’une personne qui n’a pas pu se faire vacciner dans un mois et chope le Covid portera plainte« , anticipe-t-il. Et de relever qu’il « est difficile de faire comprendre que ça va venir progressivement ».

« On a jeté les vaccins au milieu de la foule et servez-vous ! Je crains dans les semaines qui viennent, en tous cas dans les dix jours, des émeutes dans les centres de vaccinations« , affirme-t-il, comptant sur le troisième vaccin, « l’Astra-Zeneca fin janvier » pour calmer un peu les tensions populaires.

Le professeur Eric Caumes appelle à un troisième confinement

« Pour le moment, nous nous basons sur l’acquisition de l’immunité naturelle. Au rythme où nous allons, nous ne risquons pas d’avoir l’immunité vaccinale avant plusieurs mois, c’est une évidence. »

Selon les projections de l’Inserm, les variants anglais seront dominants à la mi-mars. Olivier Véran a annoncé que « près de 2000 cas de cette souche » ont été détectés en France depuis son apparition dans l’Hexagone. Ce variant est « très agressif et très contagieux, affirme le ministre de la Santé.

« Nous pensons tous que l’Etat laisse filer l’épidémie, que nous n’arrivons pas à la contenir suffisamment. Aujourd’hui le variant anglais représente un peu plus d’un pourcent des cas, il ne faut pas lui imputer tous les mots. Aujourd’hui, ce qui fonctionne, c’est les gestes barrières, pouvoir attester, tracer, isoler, des fondamentaux dont on ne parle plus. »

Lors de sa conférence de presse du jeudi 14 janvier, le premier ministre a annoncé quelques mesurettes pour tenter de contenir la pandémie : le simple avancement du couvre-feu de 20h à 18h sur l’ensemble du territoire. Les établissements scolaires restent ouverts avec un protocole sanitaire renforcé dans les cantines.

Tous les voyageurs souhaitant se rendre en France depuis un pays extérieur à l’Union européenne devront présenter un test négatif au Covid-19 avant de partir.

Du côté de l’économie, le remboursement des prêts garantis par l’État pourra être différé d’un an pour les entreprises.

Enfin, les étudiants de première année à l’université pourront reprendre par demi-groupe les travaux dirigés en présentiel à partir du 25 janvier. Des élèves aujourd’hui en grande souffrance, qui ont du mal à vivre avec toutes ces mesures.

L’infectiologue l’affirme, « nous n’en faisons pas assez sur le plan épidémiologique.

« Je suis bien au courant des problèmes sociaux et économiques, (…) mais malheureusement à un certain stade, le reconfinement est la seule arme qu’il reste. Pour moi, nous sommes arrivés à ce niveau. »

Pour le professeur en pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, malgré les nombreux variants qui se développent en France, le problème n’est pas le virus, mais le non-respect des gestes barrières. « C’est une épidémie de l’interaction sociale en lieu clos. »

La blague relou de Ségolène Royal

Un jeu de mots affligeant pour moquer, après le Ségur, le Beauvau de Macron

Ancienne ambassadrice des pôles

De nombreux Français se sont dits navrés par son humour méprisant au micro de Sud Radio, ce mardi 8 décembre. L’ancienne ministre de l’Environnement a en effet tenté d’être spirituelle en réaction à l’annonce de Macron, qui a une fois de plus décidé de débattre plutôt que de faire, décidant d’organiser, à partir de janvier, un clone du ‘Ségur de la santé’, un « Beauvau de la sécurité » sur une réforme de la police.

« C’est qu’un veau qui est beau » : la blague méprisante de Ségolène Royal enflamme le web Capture d’écran Sud Radio

« Je ne sais pas si les Français qui écoutent comprennent ce que c’est que le Beauvau de la sécurité », a-t-elle tout d’abord lancé, un brin méprisante des auditeurs du Sud Ouest. « Nous sommes gouvernés par une élite qui est complètement déconnectée du peuple ! », a-t-elle confirmé, dans un rire grinçant.

« Je vais expliquer aux gens qui nous écoutent. C’est l’adresse du ministère de l’Intérieur », a ensuite précisé Ségolène Royal, avant d’interpeller Patrick Roger, le présentateur aux dents grises : « Vous croyez qu’il y a beaucoup de gens qui connaissent l’adresse du ministère de l’Intérieur ? ».

« Dans le fin fond de nos campagnes, ils savent ce qu’est un veau, un veau qui est beau« , a poursuivi l’ancienne présidente de Poitou-Charente, tout en finesse.

« Le mépris et la condescendance »

"C'est qu'un veau qui est beau" : la blague méprisante de Ségolène Royal enflamme le web

Des internautes ont taclé la candidate, qui s’était déjà vautrée à la présidentille de 2007. « C’est moi ou Ségolène Royal dit tranquillement que les Français sont débiles ? Entre ces propos et les « sans dents » de son ancien compagnon, le mépris et la condescendance de ces gens de gauche sont à vomir… », « La dernière déclaration de « Ségolène Royal » qui nous prend pour des demeurés », ou encore « Quand tu prends les gens pour des idiots… Quel mépris ! », ont-ils ainsi réagi.

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Ségur de la santé : le « monde d’avant en pire »

L’urgentiste Patrick Pelloux dénonce les « magouilles des syndicats »

Un accord entre syndicats hospitaliers et gouvernement a été trouvé au terme des négociations, dites « Ségur de la santé ». L’accord prévoit notamment 7,5 milliards d’euros pour revaloriser les salaires des soignants. « Là, je vous assure, ça fout un coup au moral de voir que c’est toujours les mêmes qui depuis 30 ans signent les accords et qui font un truc à l’envers. On nous avait promis un nouveau monde, on nous avait promis une modernité, un ‘quoi qu’il en coûte’, et puis on se retrouve avec le monde d’avant en pire », a déploré lundi 13 juillet sur franceinfo Patrick Pelloux, président de l’Association des Médecins Urgentistes de France.

L’urgentiste dénonce des « négociations de couloirs »

« Concernant les urgences, il n’y a aucun progrès. Il ne se passe rien de moderne. On nous avait promis un nouveau monde, on a l’impression que c’est le monde du passé qui est en train d’être institutionnalisé pour des années. Il n’y a rien sur les gardes, il n’y a rien sur la permanence de soins, il n’y a rien sur la valorisation du temps additionnel, c’est-à-dire des heures supplémentaires. Là, dans le Ségur, il n’y a aucun moratoire. On va continuer la fermeture des hôpitaux et ça, je trouve vraiment que ce n’est pas bien ce qu’ils font », a ajouté l’urgentiste.

« Nous avons l’impression que tous ceux qui se sont engagés et qui ont fait le boulot pendant la crise du coronavirus, les réanimateurs médicaux, les anesthésistes, les médecins urgentistes, sont les laissés-pour-compte de cet accord. On a fait plein de propositions pour moderniser l’hôpital, moderniser sa démocratie, moderniser sa gouvernance et il n’y a rien du tout », a également déclaré Patrick Pelloux qui dénonce les « magouilles des syndicats » : « J’applaudis les syndicats qui ont réussi à faire des magouilles dans le dos des autres et qui ont réussi à s’arranger. C’est la France des clans, c’est la France des potentats, c’est la France qui fait croire que c’est un accord majoritaire alors que ça ne l’est pas. Ce sont des négociations de couloirs. »