Macron rétablit la notion de race en nommant l’indigéniste Ndiaye au gouvernement

Même Mélenchon n’aurait pas osé nommer un décolonial à l’Education

Du vivre ensemble à
la haine anti-Blanc

Après les nominations de Rama Yade, ancienne secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme, et de Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement Philippe, une nouvelle personnalité d’origine sénégalaise arrive au gouvernement par la grâce de Macron : Pap Ndiaye, historien métis de père sénégalais, quitte la direction générale du palais de la Porte-Dorée le Musée de l’Histoire de l’immigration où l’a nommé Macron en 2021, pour entrer Rue de Grenelle, à la tête du ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, une récidive du cynique Macron en 2022, président sans colonne vertébrale qui avait nommé Blanquer, un prédécesseur aux antipodes. Lien PaSiDupes

Palais de la Porte-Dorée,  construit à l’occasion de… l’Exposition coloniale internationale de 1931,
abritant aujourd’hui le musée de l’Histoire de l’immigration 

« Je ne peux même pas l’expliquer, ce choix n’a aucun sens, Emmanuel Macron joue avec des institutions décisives sans aucune cohérence. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que le choix du nouveau ministre de l’Education nationale laisse François-Xavier Bellamy plutôt circonspect. Finalement, l’eurodéputé arrive tout de même à trouver des explications à cette nomination surprise : « Cette nomination est un message, on retrouve l’Emmanuel Macron qui expliquait qu’il n’y a pas de culture française. » D’après lui, « même Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas osé nommer à la tête du ministère de l’Education nationale l’un des cofondateurs du CRAN, qui défend depuis des années cette vision décoloniale d’une France coupable de racisme structurel. »

Fête de la musique à l’Elysée
Pantalon sous les fesses:
Macron s’encanaille à Saint-Martin

François-Xavier Bellamy se dit « révolté que le ministère de l’Education nationale, qui devrait être confié à quelqu’un qui reconstruit la communauté nationale, soit confié à quelqu’un qui porte le soupçon sur nos institutions. » Pour lui, cette nomination « est un désaveu total » : « La réforme du lycée, c’était toujours moins de transmission des savoirs fondamentaux, la fragilisation du tronc commun, l’effondrement du travail des enseignements. Mais malgré tout, Jean-Michel Blanquer avait un courage, c’est d’affronter avec force les discours qui jettent le soupçon sur la mission de l’Ecole, en disant qu’elle est un lieu de reproduction de la ségrégation. »

« La nomination du ministre de l’Education nationale ouvrira les yeux aux électeurs de droite »

François-Xavier Bellamy met en garde : « Pap Ndiaye explique que c’est le cœur du travail de l’Ecole que d’organiser cette ségrégation. Son livre, ‘La Condition noire’ est un travail où il ramène tout à la couleur de peau. Tout est fait pour montrer que derrière la question de la race, une certaine gauche a retrouvé sa nostalgie de la lutte des classes. Je crois en une école qui peut faire réussir tout le monde à condition qu’elle soit indifférente à leur couleur de peau. »

Au moins cette nomination devrait être l’occasion d’une clarification politique, dans la « confusion généralisée » macronienne : « La nomination du ministre de l’Education nationale ouvrira les yeux à tous les électeurs qui ont cru trouver en Emmanuel Macron quelqu’un qui pourrait correspondre à la droite classique. Ce qui m’inquiète, ce n’est pas le discours de Pap Ndiaye, qui est clair, mais le fait que le Président de la République soit capable de passer de Jean-Michel Blanquer à Pap Ndiaye. »

Pap Ndiaye s’est décrédibilisé comme ministre de toute la jeunesse de France

Le nouveau ministre de l’Education et de la… jeunesse est un « indigéniste » et un militant du « wokisme ». Jean-Michel Blanquer a fait de la lutte contre le « wokisme » et « l’islamo-gauchisme » un combat personnel, à la tête de l’Education nationale pendant cinq ans, ce qui fait de lui le ministre à la longévité la plus importante à ce poste. Combat très médiatique, la question de la laïcité a même fait l’objet d’un lancement de think tank par le ministre alors encore poste.

A l’inverse, Pap Ndiaye a affirmé en juin 2021 à M, Le magazine du Monde: 

« Je partage la cause des militants woke, la lutte pour la protection de l’environnement, le féminisme ou l’antiracisme. »

Sur « l’islamo-gauchisme », ce mot valise qui sous-entend une proximité entre les milieux islamistes et la gauche française, l’ancien directeur du musée national de l’immigration a considéré que le terme utilisé par Jean-Michel Blanquer ne désignait « aucune réalité dans l’université » et qu’il s’agissait d’une « manière de stigmatiser des courants de recherches ».

Certains syndicats d’enseignants estiment que la nomination de Pap Ndiaye permet de tourner une page avec l’ère Blanquer – dont le bilan est sévèrement jugé – mais attendent surtout des résultats. « On s’attend non pas à un symbole mais à une politique de rupture avec celle de Jean-Michel Blanquer », affirme le Secrétaire national du Syndicat national des écoles, collèges et lycées (SNALC) sur BFMTV. Le principal syndicat d’enseignants du secondaire, le Snes-FSU abonde: « Les urgences sont réelles, des réponses rapides sont attendues, notamment en matière salariale. »

« On peut y voir une forme de rééquilibrage politique », selon Bruno Cautrès, politologue, chercheur au CNRS et au Cevipof (Science Po Paris). Sur BFMTV, il estime que son collègue est « un universitaire de haut niveau, très spécialisé dans son domaine d’études » ce qui ne répond pas à la question de son parti-pris racialiste.

Pap Ndiaye dissimule mal son « indigénisme » anti-Blanc

Historien adoubé par l’Université et l’EHESS déconstructionnalistes, puis plébiscité par l’IEP de Paris, pour ses partis-pris sur les questions d’immigration et de racisme, il a pris soin, au cours de la passation de pouvoir avec Jean-Michel Blanquer, de ne pas évoquer ces thèmes controversés.

LIEN TikTok: débat

La droite nationale l’a donc eu belle de dénoncer l’entrisme d’un « militant intégrationniste » masqué, estimant ainsi que cette nomination rue de Grenelle est une « provocation ». Et une menace sur la jeunesse.

« Ce choix de mettre un homme qui défend l’indigénisme, le racialisme, le wokisme à la tête de l’Education nationale est un choix terrifiant pour les parents et les grands-parents que nous sommes », a jugé Marine Le Pen au micro de BFMTV.

« Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France.

Pap Ndiaye va s’en charger”, a lancé avant elle l’autre candidat de la droite nationnale, Eric Zemmour, sur Twitter, pour qui le passé universitaire du nouveau ministre mérite d’être fermement passé au crible.

LlEN TikTok vers le commentaire d’Eric Zemmour

De l’enseignant à Sciences Po qui rompt avec l’universalisme, Macron a pris le parti de faire un ministre de la diversité à haut risque, rompant avec le principe selon lequel chaque citoyen est traité avec les mêmes conditions, sans différenciation selon le genre ou l’origine ethnique.

Un profil qui clive jusque dans la majorité présidentielle. Sur France Inter, le député MoDem Jean-Louis Bourlanges a souligné le risque de passer d’une “culture politique exigeante en matière de laïcité” à celle d’un autre système « sans crier gare » du nouveau ministre de l’Education.

Pap Ndiaye a par le passé évoqué un « racisme structurel en France », tout en niant sa vision d’un racisme d’Etat, avec certains intellectuels et mouvements politiques, tel LFI. « Le racisme d’Etat suppose que les institutions de l’État soient au service d’une politique raciste, ce qui n’est évidemment pas le cas en France », avait-il défendu au Monde en décembre 2017.

Pap Ndiaye s’est manifesté en « anti-flic »

Adepte cynique de l' »en même temps » macronien, Ndiaye avait expliqué, dans le même entretien de 2020, que les policiers font « un travail nécessaire et important » et souligné, malgré des points de convergences, des différences entre les violences policières américaines et françaises, dont un niveau de violence incomparable.

Mais ses prises de positions suivantes sur les brutalités de policiers ne plaident plus en faveur de l’objectivité universitaire du futur ministre franco-sénégalais. « L’attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est classique depuis longtemps. Quelque chose est en train de se passer en France », avait-il annoncé au micro de France Inter le 4 juin 2020, quelques jours après la mort de Georges Floyd, un délinquant qui s’était opposé à une interpellation des forces de l’ordre aux Etats-Unis.

Invité à analyser les réactions de la société civile américaine à ce meurtre, l’ancien directeur du musée de l’histoire de l’immigration, le meilleur choix de Macron avait regretté « que les autorités françaises se raidissent dans un refus de comparer » les affaires George Floyd et Adama Traoré.

De quoi justifier les réactions de Jordan Bardella, actuel président du Rassemblement National pour qui « Pap Ndiaye est un militant racialiste et anti-flics. Sa nomination est un signal extrêmement inquiétant envoyé aux élèves français au sein de l’Education nationale, déjà minée par le communautarisme ».

Ou de la journaliste et chroniqueuse critique du politiquement correct Elisabeth Lévy qui a ironisé: « Macron me déçoit. Pap Ndiaye à l’Education Nationale c’est bien, mais il aurait dû nommer Assa Traoré à l’Intérieur et Houria Bouteldja à la Culture. »

Racisme anti-Blanc pur et simple

Depuis l’annonce de sa nomination par Alexis Kohler, sur le perron de l’Elysée, Pap Ndiaye est la cible d’attaques dénonçant son racisme anti-Blanc.

« La concentration des réactions sur Pap Ndiaye ne laisse pas beaucoup de doute. L’extrême droite, sous couvert de critiques politiques (…) sous-entend que ‘cette personne droite’ est dangereuse pour la société”, analyse Dominique Sopo, professionnel de la dénonciation stérile à SOS Racisme depuis… 2003. Selon ce président à vie, il y a « évidemment un fond raciste dans ces attaques ».

Un racisme décomplexé et affiché sur les réseaux sociaux qui n’étonne pas sa soeur, la romancière Marie Ndiaye, lauréate du prix Goncourt en 2009:

« Bien sûr, on s’y attendait. Cela n’a rien de surprenant. Quand on accepte ce genre de mission, on accepte aussi ce qu’il y a de plus détestable (…) Je l’admire d’accepter de ne plus être complètement lui, mais d’être aussi un personnage qu’on agresse de manière absurde, complètement stupide », a assené l’autrice de Trois femmes puissantessur RTL.

Les faits sont pourtant cruels et BFMTV omet de les évoquer:

Le nouveau ministre estime que l’islamo-gauchisme n’existe pas

Rappel rapide et instructif des différentes activités de P. Ndiaye : Pap Ndiaye est le co-signataire d’un rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris passé inaperçu dans le grand public et qui était une sorte de tract en faveur de thèses diversitaires copiant celles issues des milieux associatifs et universitaires américains favorisant la discrimination positive. Curieusement, ce rapport revenait sur la mort de George Floyd et le combat du mouvement Black Lives Matter pour souligner une possible discrimination raciste et quasi-institutionnelle dans le monde de la culture en France, en particulier à l’Opéra de Paris.

Inspiré des thèses décolonialistes mises en avant par des activistes comme Françoise Vergès ou David Bobée, P. Ndiaye, constatant que « l’Opéra national de Paris n’a encore programmé ni metteur en scène, ni livret ou composition écrits par une personne non blanche », y propose de « repenser l’unité chromatique » et de favoriser « la diversité mélanique » [et ainsi discriminer la population locale blanche] en créant un « poste de responsable diversité et inclusion ». Il préconise de « démarcher de manière active […] des artistes non blancs de haut niveau » [des non-Blancs jugés versatiles, dont Macron]. Plusieurs passages de ce document relèvent du pur wokisme. Parce que « l’opéra européen était le point de vue sublime des dominants sur le monde : celui d’hommes européens blancs [faute d’opéra africain ou maghrébin] », on y note ce qui, dans des œuvres anciennes, relèverait d’une « racialisation », et on y dénonce par exemple « la danse chinoise et la danse arabe de Casse-Noisette » ou les « personnages “yellowface” [variante du black face] avec le maquillage de la peau et le contour des yeux exagérément allongé » de Madame Butterfly.

L’art est remplacé par le combat politique et la morale. La révision des œuvres au nom de l’antiracisme est ravageuse. P. Ndiaye juge ainsi nécessaire de « décoloniser » les arts, de diversifier chromatiquement les artistes, de nettoyer les œuvres, c’est-à-dire de détruire le patrimoine culturel occidental. »

Tout juste nommé directeur du Musée de l’immigration, P. Ndiaye avait annoncé la couleur sur les ondes de France Inter : ce musée devait devenir un lieu de débats « décolonialistes » « où toutes les questions qui ont trait à la lutte antiraciste auront leur place ».

P. Ndiaye est convaincu que la France souffre d’un mal raciste et discriminatoire issu de son passé colonial. « On cherche ce qui dans la société française contemporaine est hérité de l’époque coloniale. On regarde les formes de continuité sans préjuger que nous serions entièrement détachés de cette période », dit-il alors au micro d’Ali Baddou, maroco-français. En clair : la société française a gardé un fond colonialiste qu’elle perpétue en discriminant les immigrés qui arrivent sur son sol et qu’elle traite comme les indigènes des anciens pays colonisés. Il ajoutait vouloir traiter des « discriminations croisées » et mettre en relief la « recherche intersectionnelle » universitaire qui, de son point de vue, était empêchée par le faux sujet qu’est l’islamo-gauchisme. 

Un ami de l’historien Pascal Blanchard

Tout dernièrement, en janvier 2022, Pap Ndiaye a été nommé président de la Commission Images de la diversité (2007) pour le CNC. Sa mission : « contribuer à donner une représentation plus fidèle de la société française , d’écrire une histoire commune de l’ensemble de la population française, en favorisant l’émergence de nouvelles formes d’écritures et de nouveaux talents. » On sait ce que cela veut dire. Une des deux co-présidentes de cette commission est… Assa Maïga, l’actrice qui, lors d’une des Cérémonies des César, avait compté les Noirs dans la salle pour soi-disant souligner la sous-représentation des « racisés » dans le cinéma.

Spécialiste de l’Empire colonial français, des études postcoloniales et de l’Histoire de l’immigration

Ami de l’entrepreneur décolonialiste Pascal Blanchard qui se vante de « tenir » les manuels scolaires, 57 ans, proche des thèses décolonialistes radicales, celui qui regrettait que « les autorités françaises se raidissent dans un refus de comparer » les cas de George Floyd et d’Adama Traoré, peut-il réellement incarner le renouveau attendu dans l’Education nationale ? On peut légitimement avoir de très sérieux doutes: il a tous les a priori pour fracturer l’école. A droite, Eric Zemmour a d’ailleurs ironisé : « Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger. » Au Rassemblement national, Jordan Bardella a surenchéri : « Avec ce remaniement, la dislocation de la nation s’accélère ! »

Un pratiquant des réunions interdites aux Blancs ?
Quel grand républicain, ce Pap Ndiaye, s’est félicitée Elisabeth Borne hier soir sur TF1 ! Quel universalisme ! En 2016, notre nouveau ministre de l’Education nationale aurait participé avec les décolonialistes Françoise Vergès et Maboula Soumahoro à une réunion intitulée « Être noir.e en France » qui, en plus d’être en « non mixité racisée » (donc interdite aux Blancs) se concluait par un « repas vegan » : plus woke tu meurs !

Le fact checking à oeillères contribue à la désinformation.

Le passe sanitaire au restaurant, « c’est un apartheid », selon l’Union des hôteliers

Le passe sanitaire obligatoire au restaurant dès août, une forme de « ségrégation » pour l’UMIH31, Toulouse

Hubert de Faletans rappelle qu’il n’a « pas de pouvoir
de police et de justice »…

Hubert de Faletans n’a « pas de pouvoir de police et de justice », ni mémoire. En avril 2009, la TVA des restaurateurs avait été réduite à 5,5% et aurait dû permettre de baisser les prix de 11,8%, mais elle coûta 2 milliards d’euro à l’Etat, sans effet pour le consommateur.

« Je ne contrôlerai pas mes clients », oppose d’ores et déjà Hubert de Faletans, deux semaines avant l’entrée en vigueur du passe sanitaire dans les restaurants.

« De quel droit va-t-on refuser les clients ? » fulmine Hubert de Faletans, patron de L’Esprit du Sud-Ouest à Blagnac, ci-dessous, aux portes de Toulouse. LIEN PaSiDupes

Le président de la branche restaurateurs de l’UMIH 31, principale organisation du secteur, ne décolère pas contre le « pass sanitaire », dont le président Macron a annoncé lundi l’extension aux restaurants, bars, cinémas et autres centres commerciaux.

« Pas le pouvoir de faire respecter la police et la justice »

Pour manger au restaurant ou boire un verre en terrasse, le pass sanitaire sera donc obligatoire, partout en France, dès le 1er août prochain. Concrètement, les clients, mais aussi les salariés devront avoir été vaccinés, ou bien disposer d’un test PCR négatif récent [dont la durée de validité n’a pas encore été précisée par le gouvernement].

« Après avoir été vilipendés, montrés du doit, on est encore pris pour cible par des technocrates qui prennent des décisions sans consulter personne », grogne Hubert de Faletans, visiblement politisé. Selon lui, l’entrée en vigueur du pass sanitaire dans les restaurants – à l’intérieur, mais aussi en terrasse – sera tout simplement impossible à canaliser… Et il y voit une nouvelle forme de « ségrégation » entre ses clients, un « apartheid sanitaire », dit-il.

« On n’a pas le pouvoir régalien de faire respecter la police et la justice ! On n’a pas le droit, non plus, de refuser les ventes. Et là, on autorise la ségrégation, c’est un apartheid sanitaire”. (Hubert de Faletans, Président des restaurateurs à l’UMIH 31)

Que faire pour les collaborateurs non-vaccinés ?

Outre ces « obligations de fliquer », Hubert de Faletans, dont le restaurant compte sept collaborateurs à Blagnac, s’inquiète aussi des difficultés induites en matière de gestion du personnel : « Et si j’ai des salariés qui ne veulent pas se faire vacciner, demain je fais comment ? » Et qu’encourent ceux qui ne se conforment pas à l’obligation ? Peuvent-ils être licenciés ? Le gouvernement n’a encore rien annoncé en la matière, mais Hubert de Faletans, lui, se refuse à en arriver là, d’autant que « notre secteur doit déjà faire face à une pénurie de main d’œuvre sans précédent, alors si on commence à en mettre dehors parce qu’ils ne sont pas vaccinés… »

Ce syndicaliste victimaire de la restauration ne cesse de crier famine:

Très offensif, ce restaurateur estime surtout que les autorités auraient dû prendre les choses en main plus tôt : « Si l’Etat et les forces de l’ordre faisaient leur travail en sanctionnant ceux qui ne respectent rien, on n’aurait pas eu autant de problèmes ! »

Aux restaurateurs de vérifier le pass, selon la ministre

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a de son côté annoncé la couleur sur LCI, mardi 13 : « Ce sera bien aux patrons de bars et restaurants de vérifier le pass sanitaire, comme c’est le cas pour les organisateurs de grands événements », a-t-elle précisé. « Sur une terrasse, il faut s’assurer de respecter les distances. Et il appartiendra aux restaurateurs de vérifier que les clients ont bien le pass sanitaire », a-t-elle ajouté, avant de préciser : « Ce n’est pas compliqué […] On va être à leurs côtés pour les aider à s’organiser et leur faire connaître les modalités de contrôle ».

« Je ne contrôlerai pas mes clients » , oppose Hubert de Faletans

Reste à savoir aussi comment les restaurateurs pourront faire appliquer cette mesure, face à deux clients qui s’installent en terrasse par exemple ? « On n’a pas les modalités », observe le représentant de l’UMIH 31, qui estime que « Jean Castex n’aura pas le choix que d’assouplir le dispositif face à la grogne ». 

Hubert De Faletans prend l’exemple du fameux cahier de rappel en vigueur depuis le 9 juin pour les restaurants, bars et restaurants d’hôtels, qui ont l’obligation sur tout le territoire national d’apposer un QR code visible dans leur établissement et de proposer ce cahier en version papier ! « On a mis en place le cahier de rappel, si les clients ne veulent pas le remplir, on ne les oblige pas… ». 

Le restaurateur, qui n’entend pas utiliser l’application TousAntiCovid, estime ce n’est pas à lui de « contrôler (s)es clients ».

« Nous ferons confiance à nos clients. Je mettrai un panneau à l’entrée du restaurant, pour dire que nous n’avons pas de fonction de police. Mais je ne contrôlerai pas mes clients, car ce n’est pas à moi de le faire ». (Hubert de Faletans)

« Nous ferons confiance à nos clients. Je mettrai un panneau à l’entrée du restaurant, pour dire que nous n’avons pas de fonction de police. Mais je ne contrôlerai pas mes clients, car ce n’est pas à moi de le faire ». (Hubert de Faletans)

« Crever du Covid ou crever ruiné… »

Après en avoir échangé avec plusieurs confrères, le président des restaurateurs de l’UMIH 31 assure : « Entre Toulouse qui se vide chaque année en cette période, les clients qui ne seront pas vaccinés, et les salariés qui ne voudront pas le faire, on se pose la question de savoir si on ne va pas tous fermer au mois d’août ». 

Comme beaucoup de commerçants, L’Esprit du Sud-Ouest a traversé un long trou d’air avec la crise sanitaire… Après avoir fermé sept mois en 2020 et six autres en 2021, Hubert de Faletans soupire : « Sur l’année 2020, je ne me suis pas déclaré une seule fois le SMIC aux impôts. Mon fonds de commerce ne vaut plus un rond, et on vient encore nous mettre des contraintes de plus. On est en train de crever la bouche ouverte, alors crever du Covid ou crever ruiné… » 

Apartheid à Paris: «Les blanc·he·s allez derrière» («Bal des migrant.e.s»)

Le racisme genré d’un nouveau «Bal des migrant.e.s» non-mixte fait scandale

Depuis 2016, le Bureau d'Accueil et d'Accompagnement des Migrants (BAAM) organise cet événement pour défendre les droits des migrants.
Depuis 2016, le Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants (BAAM) organise cet événement pour défendre les droits (sic) des migrants clandestins 

L’un des DJ de l’événement prévu le 13 juillet à Stalingrad, estime que la scène est un «espace politique» où les personnes non blanches et «surtout les personnes noires» doivent «occuper la place».

«Les 2h où je mixerais (sic) : les blanc.he.s allez derrière et les autres (surtout les personnes noires) je vous invite à occuper la place qui vous revient de droit». Le DJ Fanaya, invité pour jouer lors d’un «bal des migrant.es» organisé par

l’association BAAM le 13 juillet à Paris, a déclenché une ségrégation sexiste et raciale.

Organisé tous les 13 juillet depuis 2016 dans le 19e arrondissement parisien, le «bal des migrant.e.s», événement militant à l’initiative de l’association pro migrants BAAM (Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants), fait cette fois-ci polémique. En cause, les positions de l’un des DJ prévu pour cette cinquième édition, axée sur l’opposition au dispositif Frontex qui lutte contre l’immigration illégale aux frontières. Dans un post récent sur son compte Instagram, l’artiste Fanaya a ainsi indiqué jouer exclusivement «pour les personnes non-blanches, et surtout pour les personnes noires». En langue arabe traduite…

« Le dancefloor est un espace politique où les relations de pouvoir se reproduisent aussi», a déclaré le DJ, qui a invité les personnes «blanc.he.s» à aller «derrière» pendant toute la durée de sa production, afin que «les autres (surtout les personnes noires)» puissent «occuper la place».

https://twitter.com/CercleCobalt/status/1413495989537738752?s=19

Une situation que n’a pas tardé à dénoncer le député LREM François Jolivet sur Twitter. Scandalisé, l’élu a exhorté vendredi Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté à «faire ce qui est possible pour interdire à « FANAYA » de se produire dans l’espace public dans ces conditions».

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Samedi soir, l’élu a également indiqué avoir écrit à la maire de Paris Anne Hidalgo pour «l’informer de ce qui se déroule dans sa ville» et lui demander de «clarifier sa position concernant le BAAM».

La polémique enfle

Sur sa page Facebook, le Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants (BAAM) a répondu ton sur ton à la critique, affirmant faire face à une attaque «de la droite et de l’extrême droite» (?) et niant toute volonté d’exclusion. «Il a cru que notre bal était en non-mixité», se sont insurgés les organisateurs dans une vidéo, précisant que le bal était bel et bien « mixte socialement, sur les genres, sur les orientations sexuelles ».

Dans un communiqué, l’association a pourtant réitéré «tout son soutien à Fanaya», considérant ses positions politiques «non seulement légitimes mais également essentielles pour permettre une réelle appropriation de l’espace par toutes les personnes racisées». L’association militante estime par ailleurs «proprement délirant qu’un élu LREM responsable de l’hébergement d’urgence refuse de voir ces enjeux», et soit dans la négation de «l’impact de la question du racisme systémique dans notre société».

Sur les réseaux sociaux, la polémique n’a pas tardé à susciter de multiples réactions des internautes, y compris dans la sphère politique.

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Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, a lui-même exprimé sa réprobation, affirmant qu’un bal devait être «un mélange de bonheur, de convivialité, sans distinction aucune… AUCUNE !».

« Islamisme radical »: le pouvoir socialiste met la liberté d’expression sous tutelle

Censure gouvernementale : les Français n’ont plus droit à la liberté d’expression de Charlie

« #JeSuisCharlie », c’était tout le monde; ce ne sera plus personne, décrète Hollande !

Vous avez dit « islamisme radical », vous serez punis !

La langue de bois assure-t-elle le bien vivre ensemble  ?
Après avoir soumis la langue et les esprits aux tabous du politiquement correct, admettons que les ‘clochards’ ont gagné en dignité (et en calories?) en passant au statut de SDF, mais quand, en langage décodé, il faut entendre qu’un ‘malentendant’ est un ‘sourd’ et croire qu’une personne obèse perd des kilos sous l’étiquette ‘personne en surcharge pondérale’, les influenceurs ont perdu leur temps. Si leur mutation en ‘techniciens’ de surface’ avait rapporté des augmentations de salaires aux ‘balayeurs’, Lolo Fabius ne serait pas soupçonné de trouver du plaisir à enc*ler les mouches en ouvrant la polémique actuelle sur l' »islamisme radical. » Ce n’est pas le pléonasme, bien que révélateur d’une faiblesse de l’analyse, qui chiffonne la pochette blanche du ministre socialiste. Fabius ne voit aucun vice dans la tautologie familière du politique comme du journaliste, ni dans sa volonté de dissimulation de la réalité. C’est ici que le politicard émerge en croyant jouer son rôle politique. Pour ne pas froisser la communauté musulmane, le ministre socialiste réclame du plus grand nombre qu’il adapte son langage aux désirs de la minorité. La liberté d’expression qu’il vante chez les provocateurs de Charlie hebdo serait, selon lui, inadmissible des autres. La démocratie ne donne plus la priorité à la majorité. En régime totalitaire, l’Etat autoritaire confisque au peuple ses libertés. Fabius décide arbitrairement que l’islamiste doit être dissocié de l’islam et, pour ce faire, que toute référence haïssable à l’islamisme sera assimilée à un amalgame réducteur, au même titre que musulman, intégriste musulman et islamiste radical seraient un truisme anti-républicain.

Après trois jours d’attentats terroristes et dix-sept morts, le ministre socialiste se livre à une nouvelle guerre des mots.
Comment qualifier Chérif et Saïd Kouachi – responsables de l’élimination des blasphémateurs de Charlie Hebdo – ainsi qu’Amedy Coulibaly, auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d’otages de l’Hyper-Casher de la porte de Vincennes ? Une fois acquis, dans la douleur, que ces tueurs ne sont pas simplement des « déséquilibrés », mais d’authentiques fanatiques religieux, on s’attendait à ce que le pouvoir socialiste nous sorte des experts pour affirmer que ces musulmans-là ne sont pas de bons croyants motivés par le Coran, puisque « l’islam est une religion de paix, de tolérance et d’amour », quoi qu’en disent Michel Onfray et les récents événements.
Faut-il parler de « djihadistes » ou de « terroristes » ? D' »islamistes radicaux » ou de « fondamentalistes islamiques » ? Les responsables politiques sont partagés. Pour qualifier les assassins, le chef de l’État PS, François Hollande, parle de « terroristes », d' »illuminés », de « fanatiques ». Le patron de l’UMP, Nicolas Sarkozy, est dans le même registre quand il condamne des « terroristes », des « assassins » et des « barbares ». En revanche, plus libres de leur parole, le Premier ministre Manuel Valls, le député UMP de Paris François Fillon, ancien premier ministre, et le député UMP de Haute-Loire Laurent Wauquiez affirment que la France est en guerre contre « l’islamisme radical ». Quant à la patronne du FN Marine Le Pen, elle qualifie les frères Kouachi d' »islamistes radicaux » ou de « fondamentalistes islamiques » tout en établissant un lien clair entre immigration et islam radical. Bref, après le temps de l’union nationale et du recueillement, la presse qui fait son miel des divisions et clivages politiques, n’envisage pas un instant que les criminels sont tout à la fois: ne peuvent-ils entrer que dans une seule case?

Toutes les compromissions sont bonnes pour éviter les dérapages et maintenir la paix sociale
Comment faut-il nommer ces assassins ? Et surtout faut-il nier l’islamisme ? Voici ce qu’en pense Olivier Roy, chercheur spécialiste du monde musulman, directeur d’études à… l’EHESS: « Parler de barbares, cela ne veut rien dire : barbare, c’est une insulte, mais ce n’est pas une analyse politique. On peut les qualifier d’islamistes radicaux, car il faut bien leur donner un nom. [« islamistes » ne suffisant pas, il faudrait donc les distinguer des « gentils » islamistes…] Moi, je dirais que ce sont des terroristes qui se réclament de l’islam. » L’islam, nous y voilà. C’est parce que les responsables politiques veulent à tout prix apaiser la communauté musulmane, rassembler, éviter les dérapages et les amalgames entre « terroristes » et « musulmans » qu’ils refusent d’employer toute expression faisant référence à l’islam. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius l’a clairement expliqué au micro d’Europe 1 : « Je pense que l’expression islamiste n’est probablement pas celle qu’il faut utiliser. J’appelle ça des terroristes. Parce que, dès lors que vous utilisez le mot islam, vous favorisez une espèce de vision de continuité entre le musulman, qui pratique sa religion qui est une religion de paix [postulat], et puis quelque chose qui serait une certaine interprétation de la religion musulmane. »

« Khmers rouges »
Alors que la pratique de l’islam en France, ses manifestations visibles et son envahissement de l’actualité irritent une part grandissante des électeurs tentés par des solutions radicales, les dirigeants multiplient les déclarations sur la nécessité d’éviter les « amalgames ». Le mot « stigmatisation » a en effet été déjà précipité au fond des douves. François Hollande vendredi soir -« ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, n’ont rien a voir avec la religion musulmane » – se retrouve sur la même ligne que Marine Le Pen qui appelle à « ne pas faire de confusion entre nos compatriotes musulmans attachés à nos valeurs et ceux qui pensent pouvoir tuer au nom de l’islam« . Pour le chercheur Olivier Roy, « le problème, ce n’est pas ce que dit l’islam. [le Coran est intouchable et ça tranche avec son traitement, approuvé de la classe politque, par Charlie hebdo]
Le chercheur se réserve le droit d’interpréter: « Pour les terroristes, l’islam est un imaginaire politique et une cause abstraite qui a l’avantage d’être virtuelle et globale. Ils n’ont aucune formation religieuse. L’erreur est d’insister sur l’islam, car c’est avant tout un phénomène terroriste de violence radicale. » Et de poursuivre dans la déstructuration et le cloisonnement : « Ces jeunes ne sont pas intéressés par la religion mais par le djihad : le djihad avec un grand D a remplacé ce qui était la révolution avec un grand R il y a trente ans. Les terroristes mènent un combat politique. Ils agissent comme des révolutionnaires. Ce sont des Khmers rouges qui ont fait table rase pour l’émergence de ce qu’ils voient comme la vérité. » Seraient-ce aussi les enfants de Mai 68 ?

Immigration et islam au coeur des débats
Malgré les appels à l’unanimisme et au refus de tout amalgame, d’aucuns ont bien l’intention de débattre librement de l’immigration, l’intégration ou la pratique de l’islam en France. « Je dois mesurer mes propos pour éviter que nous basculions de l’unité nationale à l’affrontement national, c’est un risque. Je n’ai pas l’intention de jeter de l’huile sur le feu, ce qui serait irresponsable« , affirme Nicolas Sarkozy. Avant d’ajouter : « Les questions de l’immigration et de l’islam sont clairement posées. La question clairement posée aujourd’hui, c’est celle de l’islam de France, pas de l’islam en France. »
De son côté, Marine Le Pen s’inquiète que « le mot de fondamentalisme islamiste » ne soit pas utilisé. « Le simple mot de terrorisme me paraît tout à fait insuffisant. Le terrorisme est un moyen, mais, derrière ce terrorisme, il y a une idéologie, et cette idéologie, c’est le fondamentaliste islamiste. Le fondamentalisme islamiste est le cancer de l’islam« , observe-t-elle.

Jean-Marie Le Pen, « Charlie Martel »
Quant au président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, il dit tout haut ce que pensent tout bas de nombreux militants frontistes et autres : « Je ne suis pas Charlie, je suis Charlie Martel. » Une façon de proclamer que, selon lui, il faut bouter l’islam hors de France en faisant allusion au prince franc qui –à la suite de la victoire remportée aux environs de Poitiers en octobre 732- arrêta l’invasion musulmane dirigée par Abd al-Rahman. Autant de débats et de rappels sur l’islam hégémonique que certains veulent éviter. « Dire depuis dix ans que l’islam pose problème en France pousse certains musulmans à se placer dans une logique de rejet de la société, argue Amel Boubekeur, sociologue spécialiste de l’islam. (…) L’exclusion des musulmans est assurément le moteur de la radicalisation, » soutient-il dans une logique de victimisation. Et Olivier Roy de conseiller : « Il faut montrer la diversité de la population musulmane en France : il y a beaucoup plus de musulmans qui sont dans l’armée, la police et la gendarmerie françaises que dans al-Qaida. » Faut-il aussi démontrer que nombre de conflits actuels dans le monde sont dus à la rivalité entre Sunnites et Chiites ?

Pour Fabius, l’intégration de l’islam se décrète
Vous avez dit « apartheid », vous serez punis ! « Un apartheid territorial, social, ethnique, s’est imposé à notre pays. » Cette phrase de Manuel Valls lors de ses voeux à la presse mardi suscite en effet de nombreuses réactions négatives. Pour beaucoup, toutes tendances politiques confondues, le Premier ministre est « allé trop loin » en utilisant un mot lourd de sens et « inadapté » à la situation française. Si « ghetto » ou « ségrégation » reviennent désormais régulièrement dans la bouche des politiques, la référence à un « apartheid » a perturbé ce pays qui proscrit les références ethniques.

La police du langage est de retour
Nathalie Kosciuzko-Morizet, vice-présidente déléguée de l’UMP, s’est insurgée contre l’emploi de ce mot « insultant pour la République ». « La République a besoin de clarté, pas de confusion des mots et des idées« , a-t-elle affirmé.

L’usage du mot apartheid, du nom de la ségrégation raciale mise en place par le régime sud-africain jusqu’en 1994, est « irresponsable » et « insultant », a pour sa part jugé Florian Philippot, vice-président du FN (Front national), accusant le Premier ministre de « jeter de l’huile sur le feu« .

Le coprésident du groupe EELV à l’Assemblée nationale, François de Rugy, a jugé que le terme de « ghetto » aurait été « beaucoup plus juste ». « Mais le Premier ministre visait à nommer les choses et à regretter que, par exemple, après les émeutes de 2005 (…) on ait refermé un peu trop vite ce qui est apparu comme une parenthèse alors que c’était une révolte qui révélait des fractures inacceptables« . Une défense aussi peu convaincante qu’alambiquée rappelant que le petit homme vert est toujours demandeur d’un maroquin.

Rugy se refuse pourtant à remonter le temps et à évoquer ce qui dérange dans le contexte des derniers attentats sanglants de Paris. En 1983, dans les années Mitterrand, a en effet eu lieu la Marche pour l’égalité et contre le racisme, surnommée « Marche des beurs », contre le racisme, et pour une carte de séjour de dix ans et le droit de vote des étrangers. Une première désillusion historique et profonde des musulmans face au pouvoir socialiste et qui a été le point de départ de la fracture communautaire et de… l’apartheid en question. La gauche a bien tenté, mais en vain, une récupération des Indigènes de la République au moment de l’hystérie collective du 12 juillet 1998, orchestrée par Lionel Jospin et sa ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet (PCF). La presse dans son ensemble et un grand nombre d’intellectuels salua sans mesure la victoire de l’équipe black-blanc-beur de football, preuve supposée de l’intégration réussie et de la nation réconciliée, cette équipe « black-blanc-beur » des Thuram, Barthez et Zidane, auteur amnistié -puis sanctifié- d’un violent « coup de boule » sur un Européen d’Italie.

Moins nuancé et plus offensif, le Parti communiste accuse le Premier ministre de « non assistance à territoire en danger » et lui a demandé « d’agir » « avec un changement de politique ». Un porte-parole du PCF pointe d’ailleurs le lien avec les « conséquences de l’austérité dans les quartiers« .

Même au sein du parti gouvernemental, Manuel Valls fait grincer des dents aiguisées.
« L’apartheid, vous l’avez connu, c’était le fait que juridiquement tous ceux qui étaient noirs n’avaient pas les mêmes droits que les blancs. Le problème en France n’est pas juridique, c’est un problème de réalité », a réagi sur RTL le grand prêtre des bonnes moeurs politiques et du langage politicien, Laurent Fabius , ministre intermittent des Affaires étrangères et épisodique au Tourisme.
Même Jean-Jacques Urvoas, président PS de la commission des Lois et proche de Manuel Valls, juge le mot « maladroit » parce qu’il est « connoté géographiquement et historiquement ».

Déjà en 2005, Manuel Valls utilisait le mot « apartheid »

Peu cultivé, Manuel Valls a des lacunes: ses études universitaires ont été brèves et non qualifiantes… Le patron des godillots socialistes de l’Assemblée nationale a ressorti la brosse à reluire. « C’est un mot qui est certes fort, mais c’est un mot qu’il avait déjà utilisé », tente de raisonner Bruno Le Roux, sans parvenir à établir de lien entre « mot fort » et « déjà utilisé ». Mais il persévère et nous raconte que « parce qu’il est fort, il montre l’exigence républicaine à laquelle nous sommes confrontés. » Et nous en sommes au même point: nulle part. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée est hors sujet, mais poursuit en langue de bois, dans un réflexe de député de Seine-Saint-Denis, soulignant les « fractures, énormes, béantes sur notre territoire qu’il convient de résoudre« . CQFD.

Au fond, le pruneau cuit est le seul, avec Valls, à admettre l’existence d’un apartheid à la Hollande.

Les chroniqueurs s’enflamment comme de l’amadou

Mais « si l’ancien maire de banlieue pouvait formuler ce type de constat [en 2005] dans une logique de dénonciation, des mots similaires dans la bouche d’un Premier ministre prennent un sens différent », insiste Le Monde qui voit là une « rupture ». D’autant plus que ce mot tabou sous-entendrait que « les logiques de ségrégation ne sont pas uniquement subies mais qu’elles sont, au moins en partie, construites par les politiques publiques, notamment dans les domaines du logement, de l’éducation et de l’emploi.« 

« Une erreur profonde » ou un « signal » assumé? Ce « mauvais mot », selon Le Point, fait réagir l’ensemble de la presse ce mercredi matin.

« En France, il y a encore des mots qui font sens. L’apartheid en fait partie. Il est clivant. Inadapté. Et surtout improductif », a dénoncé Yann Marec du Midi Libre qui y voit « une erreur profonde de la part du leader du gouvernement« .

Ces mots sont « d’une rare violence », renchérit Bernard Stéphan, dans La Montagne.
Manuel Valls « chasse le déni partout où il se cache quitte à se mélanger les crayons dans le choix du calibre », commente aussi Jean-Louis Hervois, pour La Charente Libre.

« Le Premier ministre est allé trop loin, il y a une limite à ne pas franchir », assène Hervé Favre dans la Voix du Nord.

Pour Didier Rose, des Dernières Nouvelles d’Alsace, « la formule de Manuel Valls surprend » car fait-il remarquer « depuis les attentats, François Hollande n’a eu de cesse d’invoquer l’union nationale. »

« Manuel Valls a voulu surjouer un élan de sincérité », observe de son côté Jean-Emmanuel Ducoin, dans L’Humanité.

« Le mot est lourd. Il est fort. Il est choquant », martèle Philippe Waucampt, dans Le Républicain lorrain. « Les termes employés ont quelque chose de déplacé (…) Une interprétation aux antipodes du modèle républicain français », juge-t-il. Mais ils doivent aussi « se lire comme un signal adressé à ceux qui se sentent en marge d’un pays se complaisant à les ignorer », conclut l’éditorialiste.