Palestine: quels étaient les engagements des candidats à la présidentielle 2022 ?

Le peuple palestinien de Gaza était déjà dominé par les islamistes du Hamas

5 avril 2022

La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine (35 associations, dont 23 sont membres signataires et 12 sont membres observateurs, 1993) a envoyé en février aux candidats à l’élection présidentielle de 2022 un questionnaire portant sur plusieurs enjeux liés à la défense des droits des Palestiniens. Les équipes de campagne de Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ont fait part de leurs réponses.

A propos de la reconnaissance d’un régime d’apartheid exercé par Israël sur le peuple palestinien, Jean-Luc Mélenchon prend pour la première fois position en la matière, considérant que les récents rapports de Human Rights Watch, Amnesty International et B’Tselem (centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés) “pointent une réalité indéniable”. Fabien Roussel rappelle que dès 2018, le parti communiste a estimé qu’Israël s’affirmait comme un État d’apartheid. Le candidat écologiste Yannick Jadot “préfère ne pas utiliser ce terme pour décrire la politique d’Israël”, mais estime que “la loi israélienne de juillet 2018 sur “l’État-nation du peuple juif” inscrit dans le droit une inégalité de fait et une sous-citoyenneté des citoyens israéliens non Juifs, ce qui n’est pas acceptable et doit être condamné”.

Les trois candidats sont favorables à l’adoption de législations nationale et/ou européenne visant à interdire le commerce avec les colonies israéliennes. Jean-Luc Mélenchon se réserve la possibilité de “prendre toutes les mesures susceptibles de faire pression pour l’application d’une solution de paix basée sur les résolutions de l’ONU”. L’équipe de campagne de Fabien Roussel souligne que le Parti communiste français (PCF) participe depuis février 2022 à l’initiative citoyenne européenne sur l’interdiction du commerce avec les colonies israéliennes. Yannick Jadot (EELV) considère, quant à lui, qu’il est “préférable que ces mesures soient prises au niveau européen pour avoir le maximum d’ampleur, mais si cela s’avère impossible, vu la nécessité d’un consensus entre les États membres, il faudra prendre des mesures au niveau national”.

Unanimité aussi parmi les trois candidats concernant l’engagement à demander la levée du blocus de Gaza. Le PCF souligne qu’il a été de tous les combats pour dénoncer ce blocus illégal : les flottilles pour la liberté, les manifestations contre les bombardements à Gaza, le soutien aux marches pour la paix organisées par la société civile palestinienne. Pour Mélenchon, “Rien ne peut justifier que la France accepte cette situation révoltante”. Même son de cloche de la part de Yannick Jadot, qui considère que le blocus est “à la fois illégal et attentatoire aux droits humains”.

Fabien Roussel, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon s’engagent tous trois à reconnaître l’Etat palestinien. Le candidat du PCF, qui place depuis longtemps parmi ses priorités le combat pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, réaffirme cet engagement dans son programme. Yannick Jadot considère que cette reconnaissance “est importante car elle légitime les droits des Palestiniens, notamment dans un contexte où Israël, en tant que puissance occupante, continue de mettre en œuvre une politique de colonisation accélérée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est”. Le programme du candidat de l’Union populaire prévoit « la reconnaissance d’un Etat palestinien ayant le droit à la continuité territoriale, sur la base de la solution à deux Etats par l’application pleine et entière des résolutions de l’ONU ».

Pour ce qui est de la protection des libertés associatives des organisations de la société civile qui défendent les droits du peuple palestinien, les candidats d’EELV, de l’Union populaire et du PCF font là aussi front commun. Le PCF “dénonce avec force l’amalgame insultant fait entre critique de la politique du gouvernement israélien et antisémitisme” et exige l’abrogation des circulaires Alliot-Marie et Mercier. Les écologistes considèrent que “la société civile doit être protégée contre toutes les tentatives de la museler ou de l’entraver sur des prétextes fallacieux”. Pour Mélenchon, qui souligne le soutien immédiat qu’il a apporté au président de l’Association France Palestine Solidarité (active dans les actions de boycottage d’Israël) Bertrand Heilbronn, lors de son arrestation en mai 2021, il n’est plus possible de “‘tolérer ces atteintes aux libertés associatives des organisations de la société civile qui critiquent la politique du gouvernement israélien et défendent les droits du peuple palestinien, dès lors qu’elles ne cèdent à aucune forme d’antisémitisme ou de négation du droit d’Israël à exister”. L’AFPS soutient la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, considéré comme le chef de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL) condamné à la prison à perpétuité pour complicité d’assassinat terroriste de diplomates israéliens et américains à Paris et détenu en France depuis 1984. Les trois candidats prennent en outre l’engagement de soutenir les six ONG palestiniennes placées sur la liste des organisations terroristes par le gouvernement israélien en octobre 2021.

Et les autres candidats ?

En l’absence de réponses aux questionnaires adressés par la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine des autres candidats à la présidentielle, sont rassemblés ici leurs prises de position telles qu’elles apparaissent dans leurs programmes respectifs et leurs prises de parole dans les media.

Interrogée par le Collectif Palestine Vaincra, Nathalie Arthaud a indiqué qu’elle était “inconditionnellement solidaire de la lutte du peuple palestinien pour revendiquer un Etat et pour obtenir la reconnaissance de tous ses droits nationaux”. La candidate de Lutte ouvrière défend “la liberté d’expression et de critique sur cette question, comme sur toutes les autres”.

Nicolas Dupont-Aignan s’engage dans son programme à « œuvrer à un accord de paix durable entre Israël et les Palestiniens ».

Macron affirmait en 2017 qu’il était nécessaire de rechercher « les conditions d’une paix juste et durable, qui permette aux deux Etats de coexister en sécurité ». Pour 2022, il réaffirme que « la sécurité d’Israël est pour nous un principe intangible, de même que la légitimité de l’Etat palestinien. Nous devrons rechercher les conditions d’une paix juste et durable, qui permette aux deux Etats de coexister en sécurité. ».

Dans son programme, Valérie Pécresse indique qu’elle souhaite travailler à un « processus garantissant la sécurité d’Israël et un espoir pour le peuple palestinien conformément aux résolutions des Nations Unies ».

Philippe Poutou affirme que le Nouveau Parti Anticapitaliste soutient « les luttes des peuples [notamment] palestinien contre leurs oppresseurs ». Dans sa réponse aux questions du Collectif Palestine Vaincra, dont la dissolution a été suspendue, il considère qu’il “ne peut y avoir de paix sans justice, et la justice passe par la fin de toutes les politiques coloniales et discriminatoires d’Israël et par la satisfaction de l’ensemble des droits nationaux et démocratiques des Palestiniens”. Il a en outre déclaré que “la lutte contre le fléau de l’antisémitisme mérite mieux que les amalgames pratiqués par les inconditionnels de l’Etat d’Israël”.

Enfin, Anne Hidalgo, Marine Le Pen, Jean Lasalle et Eric Zemmour n’ont pas couvert la question du conflit israélo-palestinien dans leurs programmes respectifs ou dans les débats entourant l’élection présidentielle.

Législatives: Mélenchon « balade » les électeurs, souligne Arthaud

Les Trotskistes restent à couteaux tirés

La porte-parole de Lutte ouvrière appelle ses électeurs à ne pas se détourner des candidats révolutionnaires trotskistes et à voter pour les candidats de son parti aux législatives, et non ceux de la NUPES (LFI, EELV, PS, PCF). La porte-parole de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, a jugé samedi que le gourou de LFI Jean-Luc Mélenchon « balade les travailleurs d’illusion électorale en illusion électorale », appelant à voter pour les candidats de LO aux législatives de juin afin de « changer les choses ».

« Après sa défaite à la présidentielle, maintenant [Mélenchon] explique que, finalement, il faut qu’il fasse l’union avec le Parti socialiste, qu’il a vilipendé, qu’il a dénoncé depuis toujours« , a épinglé sur France 2 la dirigeante trotskiste, qui était elle aussi candidate à l’Elysée et ne participe pas à l’union NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale ) à gauche pour le scrutin des 12 et 19 juin.

« Je ne suis pas d’accord avec Jean-Luc Mélenchon, s’il s’agit de dire que ce seront quelques députés de plus qui vont protéger le monde du travail. C’est ça la raison de notre présence: il faut que les travailleurs réalisent la force qu’ils ont de changer les choses, eux-mêmes en s’organisant », a-t-elle poursuivi.

« Un bateau qui prend l’eau de toutes parts »

LO présente des candidats dans toutes les circonscriptions de métropole, ainsi qu’en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, « des femmes et des hommes du monde du travail, des ouvriers, des aides à domicile, des facteurs, des enseignants » et des personnes qui « galèrent entre périodes d’activité et de chômage », a exposé Nathalie Arthaud. Et d’insister: « Il n’y a aucun carriériste, aucun qui soit prêt à vendre son programme ou ses convictions pour une place ».

« L’avenir du monde du travail dépend des luttes que nous serons capables nous-mêmes de mener », a-t-elle martelé, en défendant notamment l’indexation des salaires sur l’inflation. Elle a critiqué au passage Jean-Luc Mélenchon, un ancien de l’Organisation communiste internationaliste (OCI), courant trotskiste d’obédience lambertiste, qui a revu à la hausse l’augmentation du SMIC qu’il préconise, à 1.500 euros net mensuels: « Ça sera dépassé dans quelques mois« .

« On est dans un bateau qui prend l’eau de toutes parts, qui est en train de sombrer et là on nous parle de : ‘Est-ce qu’il n’y aurait pas un capitaine qui saurait un petit peu mieux naviguer?' », a-t-elle ajouté, préconisant plutôt de « remettre en cause ceux qui dominent, ceux qui spéculent aujourd’hui, ceux qui nous font les poches ».

A Presles (Val-d’Oise) se tient ce week-end la « Fête de Lutte ouvrière », avec deux meetings de Nathalie Arthaud samedi et dimanche.

Municipales 2014: Léon Deffontaines était candidat LO à Amiens

2022: à 25 ans, il est secrétaire général du Mouvement des Jeunes communistes de France (MJCF)

A une semaine près, il aurait été le plus jeune candidat aux municipales de 2014. Léon Deffontaines avait 18 ans, huit jours avant le premier tour et sept avant l’anniversaire d’Elise Machado, candidate à Mémont – 40 habitants, dans le Doubs – qui était la benjamine du scrutin.

Mais lui aussi est alors un lycéen en campagne, qui s’est lancé dans le grand bain de la politique alors qu’il est encore mineur. C‘est d’ailleurs pour cette raison que prendre la décision de figurer en 17ème position sur la liste Lutte ouvrière, révolutionnaire trotskiste, d’Amiens (Somme), n’a pas été simple: on ne fait pas carrière à LO…

Ses parents aussi ont eu un peu de mal à le suivre dans cette aventure. « Ils m’ont toujours soutenu lors de mes engagements précédents dans des associations mais là, ils étaient plus réticents. Ils voulaient que je fasse attention à tout ce que ça représente. C’est ça qui m’a fait répondre tardivement à la demande de Lutte ouvrière », incarnée par Nathalie Arthaud aux présidentielles 2912 (0,56%), 2017 (0,64%) et 2022 (0,56%).

Marx et Lénine à 14 ans

Finalement, les difficultés à monter la liste du parti cher à Arlette Laguiller avaient fini de le convaincre. « J’avais vraiment envie que les idées de LO soient diffusées dans ma ville, il est très important que les travailleurs amiénois puissent avoir la parole dans cette campagne », explique celui qui a toujours été attiré par les idées défendues par la gauche de la gauche républicaine: ça s’appelle l’extrême gauche.

« J’ai commencé à m’intéresser à la politique en quatrième, ça fait quatre ans maintenant. Mais je ne militais pas, je lisais surtout. Beaucoup de livre portés vers la thèse révolutionnaire, du Marx, du Lénine notamment. J’étais vraiment dans une phase d’opposition voire de révolte à la société actuelle telle qu’elle se construit », précise Léon Deffontaines.

C’est donc presque logiquement qu’il se rapproche du mouvement des jeunes communistes, il y a presque un an. « Avant, j’étais membre d’une association d’aide aux devoirs pour les jeunes en difficultés des zones sensibles de la ville », ajoute-t-il. Un engagement social donc mais pas encore politique. Et des Jeunes communistes à Lutte ouvrière, il y a un petit pas qu’il franchit à l’automne dernier.

« Quand un responsable de LO m’a parlé, ça m’a fait tilt assez vite, je me suis complètement retrouvé dans leur discours. Le monde dans lequel nous vivons est totalement inégalitaire. Imaginez que les 85 personnes les plus riches sur cette terre détiennent autant que les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres. Cela doit changer », fait-il remarquer.

« Ce n’est que le début de mon engagement »

Alors dans l’immédiat, les objectifs sont très limités. Car remporter ne serait-ce qu’un siège au conseil municipal est hors de portée pour sa liste. « On est très lucide sur ce point. Notre but, c’est de parler, de diffuser nos idées car nous restons un parti révolutionnaire », mentionne Léon Deffontaines. Un discours bien rodé qu’il tient aussi auprès de ses amis avec qui il « aime beaucoup parler de politique » même s’ils n’ont pas les mêmes avis. Quant à ses camarades de classe, « la plupart ne suivent pas voire ne connaissent pas la politique donc ils sont vraiment très étonnés » de son choix.

Ce n’est que le début, annonce-t-il. « Je compte vraiment m’engager davantage à partir de maintenant car j’en ai assez de ces politiques qui se croient au dessus des règles et des lois », justifie Léon Deffontaines. Il reconnait toutefois ne pas trop savoir de quoi son avenir sera fait.

« Je vis au jour le jour et je verrai bien où le vent va me porter mais ce qui est sûr c’est que je suis vraiment intéressé par la politique. Actuellement en terminale économique et sociale, j’ai d’ailleurs passé le concours de Sciences Po. Pour faire quoi exactement, je ne sais pas encore mais il y a différentes options qui m’intéressent ne serait-ce qu’être prof de sciences politiques ou d’histoire qui est mon autre passion. En tous cas, militer j’aime beaucoup l’idée », conclut-il.

Trotskiste un jour, trotskiste toujours, Léon Deffontaines a-t-il fait pression pour une alliance électoraliste du PCF avec LFI en juin 2022 ? Deux formations ont tourné le dos à LFI: le PRG et LO, ainsi que, finalement, le NPA.

Macron envoie des tanks bloquer les « Convois de la liberté « 

Mélenchon et Le Pen, en soutien des défenseurs du pouvoir d’achat, mais Hidalgo et Bayrou pour la manière forte

Marine Le Pen observe que Macron « démarre sa campagne avec des blindés »

Le Poutine français a massé des tanks aux abords de l’Elysée.

La stratégie macronienne de dramatisation de la mobilisation des « convois de la liberté » est inappropriée alors que le président sortant avance toujours masqué dans la campagne présidentielle. Si les candidats déclarés qui comptent, comme Marine Le Pen (Rassemblement national, RN) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise, LFI), ont clamé leur soutien au mouvement de contestation contre le passe vaccinal et la hausse des prix, l’exécutif tente de camper sur la ligne de crête de l' »en même temps » macronard, entre approche compréhensive et fermeté contre tout débordement. Soulignant respecter la « colère » exprimée, Macron a appelé vendredi au « plus grand calme » à la veille d’un week-end de mobilisations convergeant vers la capitale.

Sur le terrain, les propos officiels sont démentis par des moyens radicaux.

Des véhicules suspects sont enlevés et envoyés à la fourrière:

Coût de l’opération, plus de 200 euros…

De son côté, le journaliste Amar Taoualit a filmé le déploiement de barrières anti-émeute de la police sur les Champs-Elysées à Paris.

« C’est quand même le candidat qui démarre la campagne avec des blindés « , a grondé M. Le Pen

Samedi 12 février, la candidate du RN fait référence à l’interdiction des « convois de la liberté » à Paris ce week-end, décrétée par la Préfecture de police, ainsi qu’au déploiement de 7.200 policiers et de véhicules blindés de la gendarmerie aux portes de la capitale – une première depuis les manifestations du mouvement de contestation sociale des « gilets jaunes » né à l’automne 2018.

Un « mandat de division des Français » pour Marine Le Pen

« Dans la foulée de l’arrivée des blindés de la gendarmerie à Paris, il pourrait déclarer sa candidature parce que, symboliquement, je trouve que ça ressemble à son mandat », a poursuivi la candidate du RN au marché de Menton (Alpes-Maritimes), où elle effectuait une déambulation aux côtés de militants. Elle a qualifié le quinquennat de Macron de « mandat de chaos, de désordre, de conflit, de division des Francais ».

Pour M. Le Pen, le chef de l’Etat sortant – qui a expliqué dans un entretien à Ouest-France qu’il officialisera sa candidature « au moment nécessaire », en raison d’un « pic épidémique » et d’« une situation internationale éminemment à risques » – « termine son mandat comme il l’a commencé », « avec des divisions ».

Face à « des Français qui ne s’en sortent pas », notamment avec « des prix de l’énergie qui augmentent dans des proportions spectaculaires », la candidate du RN a estimé que le gouvernement « crée les conditions d’un agacement, d’une indignation qui est de plus en plus forte jour après jour ». Elle a ainsi appelé à « la fin du mandat d’Emmanuel Macron » et s’est placée en meilleure adversaire crédible, dans sa volonté de réinstaller un duel de second tour entre elle et M. Macron, comme en 2017.

Bouche à nourrir au Plan, Bayrou ignore la souffrance du peuple

Manifestation à Paris, le 12 fevrier 2022.

Emploi fictif à la direction du Haut-commissariat au Plan (?) François Bayrou a vu un mouvement de « sécession »

Plus tôt dans la journée, le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou, soutien du président de la République et dont le parti est membre de la majorité présidentielle, a estimé que la mobilisation des « convois de la liberté » est un mouvement de « sécession d’une partie du pays, qui ne comprend pas, ne se retrouve pas et a un désir de révolte ».

Ainsi, l’agglomération des revendications des anti-passe comme des antivax ou des Gilets jaunes contre l’état d’urgence sanitaire et pour le pouvoir d’achat échappe donc à Bayrou, celui qui est censé être un visionnaire en matière de Plan.

Pour le pseudo haut-commissaire au plan, interrogé sur France Inter, ce mouvement rappelle « bien sûr » celui des « gilets jaunes », qui avait culminé à la fin de 2018 et donné lieu à des manifestations partout en France, parfois violentes, contre la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des carburants, effaçant de la photo stalinienne ses concitoyens rebelles à l’obligation vaccinale aggravée par le passe vaccinal, puis sanitaire, alors que court l’état d’urgence sanitaire.

Anne Hidalgo, socialiste qui veut plus d’ordre

La candidate socialiste a estimé qu’il faut agir avec « fermeté » pour que « l’ordre règne » dans la capitale.

Des moyens anti-émeutes lourds

Le maire de Pau a ainsi regretté « qu’une partie importante et significative [de la population française] ne croi[e] plus rien de ce qu’on lui dit », ni les « politiques »« les journalistes », les « scientifiques », ni les « médecins »« Il y a, toutes les semaines et tous les jours des personnes qui meurent encore à l’hôpital de cette maladie, [le] Covid-19, et il y a ce mouvement, qui est un mouvement de protestation avec une volonté de blocage du pays pour obtenir… on ne sait pas quoi exactement », a-t-il ajouté.

Les Républicains, légalistes

Du côté de LR, samedi matin, sur Europe 1 et CNews, Geoffroy Didier, le directeur de la communication de Valérie Pécresse, a critiqué les « “convois de la liberté”, qui ne devraient pas s’appeler ainsi car leur objectif est de bloquer Paris »« Ceux qui sont en colère doivent exercer leur droit de vote », a-t-il fait valoir, soulignant soutenir « tous les Français qui en ont assez », mais s’opposant « aux méthodes qui consistent à bloquer ».

La gauche fracturée sur le sujet également

Place Tian’anmen

Hidalgo, candidate du PS, parti de l’ordre

A gauche, la candidate socialiste à l’élection présidentielle, Anne Hidalgo, a jugé qu’il fallait agir avec « fermeté » pour que « l’ordre règne à Paris », invitant les participants à ces convois à s’exprimer par le vote, « seul moyen très simple et non violent » permettant de « résoudre les tensions ».

S’exprimant de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), elle a déclaré qu’elle ne souhaitait pas que la France connaisse à nouveau « cinq années de grandes tensions, d’absences de dialogue » ou un cycle similaire à celui de la crise des « gilets jaunes », qui a été, selon elle, « extrêmement dur pour les Parisiens et, d’une façon générale, dans le pays ».

« Je vois un mouvement très porté par des gens qui sont aussi dans des logiques d’extrême droite, je vois tous les candidats populistes aller au chevet de ces manifestations (…), en ne condamnant pas les violences. Je ne suis pas de ceux-là », a également affirmé la maire Hidalgo.

LFI, radical toujours

Le numéro deux de LFI, Adrien Quatennens a quant à lui estimé, dans un entretien au quotidien régional La Dépêche, que l’exécutif a fait « une erreur de diagnostic de croire que les “gilets jaunes” étaient rentrés à la maison ». Pour le député du Nord, « l’essentiel des participants [aux “convois de la liberté”] n’est pas contre le vaccin mais contre les mesures liberticides et pour l’augmentation du pouvoir d’achat ».

Une « contestation sociale salutaire » pour Nathalie Arthaud

« Cette contestation sociale est salutaire » , a de son côté loué sur Franceinfo Nathalie Arthaud, la candidate Lutte ouvrière à l’élection présidentielle. « C’est la dénonciation de la flambée des prix de l’essence, des superprofits de Total, de la précarité, des bas salaires. Ils ont raison de se battre et je les applaudis de s’inviter dans cette campagne électorale », a-t-elle lancé, avant d’ajouter : « Ça fait du bien d’entendre enfin parler des problèmes des classes populaires. »

Plusieurs centaines de véhicules ont rejoint le périphérique parisien dès 10 heures, samedi, où les policiers procédaient à des verbalisations pour « participation à une manifestation non autorisée ». Vers 19 h 30, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a fait état de l’interpellation de cinquante-quatre personnes et de 337 verbalisations à Paris.

Au total, près de 7.600 personnes ont manifesté samedi à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Dans le reste de la France, de nombreuses manifestations se sont tenues pour s’opposer au passe vaccinal, rassemblant près de 32.100 personnes, contre 29.000 la semaine dernière, selon la même source.