1er Mai: Mélenchon défile à Lille et dénonce les «faux jetons» Verts et roses

Le député des Bouches-du-Rhône a boudé Marseille pour le Nord.

L’angle de prise de vue en dit long
sur la capacité de Jean-Luc Mélenchon à déplacer les foules en ce 1er mai 2021 à Lille.

A Lille, Mélenchon adopte la posture de futur Président. Le repoussoir de la gauche est le candidat de La France insoumise à la présidentielle 2022, auprès duquel Marine Le Pen apparaît très fréquentable. Invité à marcher sur les terres de Martine Aubry, le pestiféré s’est tellement impliqué dans l’islamo-gauchisme qu’il a fait le vide autour de lui et a dû faire bande à part, ruinant les tentatives de rapprochement des Verts, du PS et des communistes lors de la fête du travail.

Que reste-t-il de l’union de la gauche pour 2022, au vu du défilé du premier mai à Lille. L’invitation de Jean-Luc Mélenchon à la manifestation par les députés LFI du département devait en assurer la réussite dans le Nord, mais Adrien Quatennens, député LFI de la première circonscription, s’est mis le poing profond dans… l’oeil. «Je vous souhaite que le 1er mai 2022, je puisse revenir vous voir comme président de la République, ayant rétabli les 8 heures de travail, les 35 heures, la retraite à 60 ans», a déclaré à ses militants le toujours aussi humble député des Bouches-du-Rhône, avant que le cortège ne s’élance. La covid aura peut-être reculé et laissé à la France la capacité de se réformer.

Le bretteur se trouvait sur les terres de la maire PS de la ville, Martine Aubry, socialiste porteuse des stigmates « des 35 heures » qui ont affaibli les capacité économiques françaises.

Jean-Luc Mélenchon croit encore aux lendemains qui chantent : «demain pourrait être beau, lumineux», assure-t-il. Mais seulement grâce à lui. Pour la troisième fois candidat à l’Elysée, avec d’autant plus de rage et de violence qu’il a moins de troupes et de supporteurs, il a ensuite défilé en petit comité avec les siens, ne dissimulant pas sa fureur envers presse et élus locaux. Un comportement qui a sérieusement échauffé Martine Aubry, défiée sur ses terres et reléguée à l’arrière d’un cortège miteux qui a réuni quelques milliers d’inconditionnels. «Ici, c’est le 1er-Mai, c’est pas la fête à Mélenchon, s’est-t-elle agacée. Et d’avancer: « On est là pour soutenir les travailleurs. S’il veut nous voir, il sait où on est», s’est -t-elle agacée.

«Raconte pas de conneries»

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La presse ne cite pas toujours le sulfureux islamo-gauchiste Benoît Hamon (Generation.s)
auprès de Martine Aubry (PS), Karima Delli et Eric Piolle (EELV), ci-dessus, de gauche à droite

D’autres poids lourds de la gauche et de Verts radicaux présents ont fait un effort d’ouverture. Karima Delli, tête de liste de l’’Union de la gauche et des écologistes’ pour les régionales dans les Hauts-de-France, a échangé avec la maire Aubry, le maire de Grenoble candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle Eric Piolle, et le patron et probable candidat des communistes à la présidentielle Fabien Roussel.

«Il faut des traits d’union, il faut discuter avec tout le monde, respecter tout le monde. Chacun doit avoir une juste place dans toutes les discussions, pas de propos maladroits», a déclaré l’ex-numéro 2 d’EELV Sandrine Rousseau à qui, à 49 ans, on ne connaît pas d’homme à son côté et qui s’est glissée quelques minutes à côté de Jean-Luc Mélenchon, derrière la banderole LFI «un travail pour chacun». 

Dans une lettre aux écologistes,  cette ex-collègue de Marlène Schiappa à la mairie du Mans, où elle fut adjointe chargée de la jeunesse, a annoncé son intention de se présenter à la primaire de l’écologie en vue de l’élection présidentielle de 2022. C’est son retour après une courte démission d’EELV consécutive à l’affaire Baupin (ex-adjoint à l’ex-maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, ex-porte-parole d’EELV, ex-directeur de l’association Terre des hommes, père des deux jumeaux d’Emmanuelle Cosse), révélée par France Inter et Mediapart qui publièrent les témoignages de huit élues et collaboratrices d’Europe Ecologie Les Verts affirmant avoir été victimes, de 1998 à 2014, de harcèlement sexuel, voire d’agression sexuelle. Après l’affaire Baupin qui l’a révélée comme accusatrice, elle a fondé et présidé l’association Parler (devenue En Parler en 2021), promouvant l’entraide entre victimes de violences sexuelles. Prenant la roue du mouvement #MeToo, elle devint une figure de la lutte contre les violences contre les femmes et pour l’égalité femmes-hommes en France. Elle est vice-présidente de l’université de Lille où, la vice-présidente de l’UNEF-Lille, Hafsa Askar, avait posté le 15 avril 2019 à 19:59, soit une heure seulement après le début de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris : «Jusqu’où les gens vont pleurer pour des bouts de bois? […] Vous aimez trop l’identité française alors qu’[…]objectivement c’est votre délire de petits blancs». Et une demi-heure après, le membre du bureau national Edouard Le Bert y est allé de son indigne saillie : «Ça y est drame national, une charpente de cathédrale brûle». Déjà Hafsa Askar, avait appelé en 2017 à «gazer tous les blancs, cette sous-race» sur son profil personnel.

Autre féministe, comme Sandrine Rousseau et présidente de l’UNEF à Paris, comme Hafsa Askar à Lille, Mélanie Luce, tendance majoritaire, principalement constituée de militants LFI et de partisans de Benoît Hamon, relaya en mars 2019 les appels à la censure d’une représentation des Suppliantes d’Eschyle jouée à l’université Paris-Sorbonne, au motif qu’elle recourrait à la pratique du blackface. Se caractérisant comme la première présidente racisée de l’UNEF, la Guadeloupéenne défendit le port du voile arboré par Maryam Pougetoux, responsable de la section de l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV). Interrogée par la journaliste Sonia Mabrouk sur la réalité de l’organisation par l’UNEF de réunions en non-mixité raciale, une pratique revendiquée depuis plusieurs années par ce syndicat étudiant non-représentatif. Luce avoue précisant qu’elles se tiennent régulièrement, pour permettre aux personnes touchées par le racisme d’exprimer ce qu’elles subissent… Une partie de la classe politique (notamment LREM, à l’exclusion de la gauche dont le PS), estime que cette pratique relève de l’« indigénisme » et qu’elle constitue une forme de « séparatisme », de l’« islamo-gauchisme » ou de « racialisme », quel que soit le nom qu’on lui donne. Certains réclament des poursuites judiciaires ou la dissolution du syndicat.

Lors de sa prise de parole à l’hommage rendu à Samuel Paty, le professeur égorgé par un islamiste en situation irrégulière, Mélanie Luce, a été huée. «Collabos», entend-on à plusieurs reprises dans une vidéo filmée par l’un des participants:

Après deux heures de manifestation, Karima Delli et d’autres élus Verts ont finalement eux aussi tenté une approche de Mélenchon. D’aucuns se demandent ce qu’il est venu faire à Lille, si ce n’est pour insulter, car cette tentative s’est soldée par une scène désespérante. «On vous soutient aux régionales et vous nous envoyez balader aux départementales […] Vous êtes des faux jetons, voilà c’est tout», leur a lancé Jean-Luc Mélenchon devant les journalistes. 

«On est là pour le rassemblement», s’est évertuée la sénatrice EELV Esther Benbassa, avant de se faire rembarrer par le leader LFI : «C’est pas vrai Esther, raconte pas de conneries»Deux gauches dans toute leur irréconciliable division.

L’UNEF, sergent recruteur des antiracistes, indigénistes et décoloniaux

«L’UNEF est devenu un supplétif des activistes de la lutte racialiste»

Mélanie Luce, présidente de l’UNEF.

La présidente de l’UNEF, successeure de Lilâ Le Bas, qui occupait le poste depuis mi-2016, et originaire de Guadeloupe, Mélanie Luce, a admis que son syndicat organise des réunions interdites aux Blancs. Selon l’essayiste Paul Melun, le syndicat étudiant connaît depuis plusieurs années une dérive à la fois féministe et raciste, qui fait des universités des foyers de l’islamo-gauchisme.

FigaroVox propose un entretien avec Paul Melun qui est conseiller en stratégie et essayiste. Il a récemment publié, avec Jérémie Cornet, Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture (éd. Marie B., 2019).


Ce matin sur Europe 1, la présidente de l’UNEF, étudiante depuis huit années (2014), Mélanie Luce, qui se présente comme «racisée» et réfute les accusations de dérive indigéniste du syndicat, a admis que son syndicat organise des réunions interdites aux Blancs. C’est une proche de Maryam Pougetoux, présidente du syndicat Unef à Paris-IV et aujourd’hui vice-président du syndicat étudiant, laquelle se décrit comme une «citoyenne française», «musulmane» et «voilée» d’un hijab: « promotrice d’un islam politique ». « En même temps », cette jeune militante assure qu’elle « défend toutes les femmes, qu’elles veuillent le porter ou qu’elles ne veuillent pas le porter, qu’elles soient musulmanes ou non musulmanes ». Selon Maryam Pougetoux, « il n’y a pas un seul féminisme, il y en a des différents, divers et variés ».

En tant qu’ancien président de l’UNEF à Science Po Bordeaux, de 2014 à 2016, avez-vous eu connaissance de ces pratiques?

Paul MELUN. – Durant mon engagement à l’IEP de Bordeaux, j’ai constaté le glissement idéologique du syndicat. D’une gauche traditionnelle, soucieuse de défendre les plus démunis, l’UNEF est devenu un supplétif des activistes de la lutte «anti-discriminations» et des «minorités», concepts tout droit sortis des campus américains. Dans sa tradition centralisatrice et peu démocratique, la direction nationale a peu à peu ordonné une nouvelle orientation politique des sections locales en ce sens.Les méthodes de l’UNEF sont simples et reviennent à séparer le monde en deux catégories : les victimes et leurs bourreaux.

À ma grande surprise, les concepts de réunions en «non-mixité» ont fait leur apparition. Il m’était alors demandé d’organiser des réunions interdites aux hommes, catalogués comme oppresseurs héréditaires. J’ai naturellement refusé que de telles choses se produisent sous ma présidence. Mon positionnement a alors été marginalisé et j’ai subi une campagne d’intimidation pour me faire plier.

J’ai poursuivi une gestion de l’UNEF à Sciences Po Bordeaux différente de la doxa nationale qui ne me convenait plus. Je crois que beaucoup d’étudiants de l’époque ont pu constater comme moi l’OPA des luttes néoféministes ou racialistes sur la gauche républicaine. Leurs méthodes sont simples et reviennent à séparer le monde en deux catégories: les victimes et leurs bourreaux. Né homme blanc, j’appartiens naturellement à la seconde selon eux.

VOIR AUSSI – Bruno Retailleau demande à ce que la présidente de l’UNEF soit jugée pour «provocation à la haine raciale»https://players.brightcove.net/610043537001/4k4QmRz5g_default/index.html?videoId=6241507440001&playsinline=true

Selon vous, cette dérive témoigne-t-elle de convergences idéologiques entre la gauche et l’islamisme?

L’islamo-gauchisme comme l’ensemble des luttes intersectionnelles, reste minoritaire dans le peuple de gauche. Bien que très affaiblis, les sympathisants de gauche demeurent attachés aux valeurs françaises et subissent de plein fouet la francophobie de leurs élites. Incapable de répondre aux défis économiques, diplomatiques ou sociaux du pays, l’intelligentsia de gauche a délaissé ce peuple au profit d’hypothétiques minorités. C’est ainsi que la gauche féministe se retrouve à faire l’apologie du voile, ou que la gauche anti-raciste se retrouve à prôner l’exclusion des blancs à des réunions ou manifestations.L’islam exerce une certaine fascination sur une partie de la gauche.

Les repères de la gauche se sont effondrés les uns après les autres. Le mur de Berlin est tombé, la désindustrialisation a sonné le glas des combats ouvriers et la sociale démocratie au pouvoir a déçu. Aujourd’hui, je crois que l’islam exerce une certaine fascination sur une partie de la gauche. Pour eux, les musulmans ne sont pas des Français qui doivent s’intégrer, mais les nouveaux damnés de la terre, les victimes du racisme structurel et de l’oppression éternelle de la France.

Cette gauche, sans culture ni esprit, rechigne à condamner les viols s’ils sont commis par des musulmans et accepte sans sourciller que la charia s’impose sur la liberté de caricaturer, de se vêtir ou de s’exprimer. En voyant dans l’islam politique l’idéologie d’un nouveau prolétariat, la gauche commet une grave erreur. Ce renoncement se ressent d’ailleurs dans les urnes. La gauche est historiquement faible et représente péniblement 25 % des suffrages totaux si elle se réunit. Signe que les électeurs de gauche n’adhèrent pas au virage «pro-minorités» de cette nouvelle gauche sans idées.

Faut-il, comme le suggère François-Xavier Bellamy, dissoudre l’UNEF?

Je ne crois pas qu’il faille dissoudre l’UNEF. Pas plus que les autres organisations politiques ou militantes qui font ou ont fait l’objet de dissolution récemment. L’UNEF doit pouvoir exister et défendre ses idées et nous devons avoir le droit de les contester sans être traités de fascistes par leurs leaders. Je suis navré de voir qu’aujourd’hui il y ait tant de sujets interdits, de concepts que l’on ne peut contester sous peine d’être traîné dans la boue, à l’instar des théories du genre, du décolonialisme ou de «l’islamophobie». Je ne vais pas appeler à encore davantage de censure à une époque où l’on empêche déjà beaucoup trop de penser librement à mon goût.

Face aux inepties de l’UNEF nous devons reconquérir idéologiquement le terrain. Les universités sont devenues le foyer de l’islamo-gauchisme et des théories du genre, il faut impérativement une contre-attaque intellectuelle, surtout à gauche. Je prône un débat d’idées totalement libre et sans barrières. C’est d’ailleurs toute ma différence avec l’UNEF qui préfère souvent faire interdire les conférences de ses adversaires ou les exclure à cause de leur couleur de peau.

VOIR AUSSI – Quelles sont véritablement les origines des thèses racialistes?

Syndicaliste voilée à l’Assemblée: Ségolène Royal condamne kes députés qui sont restés

Elle se déclare « estomaquée par ces images » et assure qu’elle « aurait quitté la salle »

L’ancienne ministre estime que Maryam Pougetoux, la syndicaliste de l’UNEF, a été « provocante » en portant le voile, ce qui était pourtant son droit.

Le bureau de l’Assemblée avait invité le syndicat, sans précision nominale. La syndicaliste étudiante est pourtant coutumière des provocations et la possibilité que l’UNEF saisisse l’opportunité de lancer un défi à la République n’était pas nul.

Agée de 21 ans, l’étudiante en lettres et métiers de l’édition à la Sorbonne a déjà fait parler d’elle en mai 2018, alors qu’elle était présidente de l’Unef à Paris IV-Sorbonne. Son apparition en tant que représentante syndicale dans un reportage de M6 avait provoqué une levée de boucliers, notamment du ministre de l’Intérieur de l’époque. Gérard Collomb avait estimé que le voile marque sa « différence » avec la « société française ». A Buzzfeed, dans le seul entretien qu’elle ait donnée depuis, l’étudiante qui aspire à travailler dans une ONG, Pougetoux avait nié tout en bloc, et son prosélytisme et son objectif politique de séparatisme : « Mon voile n’a aucune fonction politique. C’est ma foi. Après oui, c’est visible, mais ce n’est pas pour autant du prosélytisme. Je dois presque me justifier de mon choix alors que je ne devrais pas ». 

A Marlène Schiappa, alors secrétaire d’Etat chargée de l’égalité femmes-hommes qui considérait que son voile était l’expression d’un « islam politique », là encore Maryam Pougetoux avait opposé son désaccord. « Ce n’est absolument pas le cas. On lui donne une signification que moi-même je ne lui donne pas. (…) On me prête des intentions qui ne sont pas les miennes. A aucun moment je n’ai mis mon voile par volonté politique ou réactionnaire. » Et au député LFI Adrien Quatennens qui jugeait incompatible port du voile et responsabilités syndicales, l’arrière-petite-fille de résistant assurait que ça « ne rentr(ait) absolument pas en contradiction (…) Je représente des étudiants, j’ai été élue, on a estimé que j’avais les capacités de mener mon travail syndical, je ne vois pas pourquoi cela devrait poser question ».  Elle a été élue, mais la minorité qui ne l’a pas choisie ne souhaite pas être représentée par une femme soumise.

Jeudi, la vice-présidente de l’UNEF, syndicat étudiant, est venue parler de la précarité étudiante devant une commission de l’Assemblée nationale. « Problème » : cette étudiante s’est présentée voilée, en hijab, ce qui a été vécu comme une provocation par plusieurs députés et députées qui l’ont fait savoir et ont quitté la salle. plusieurs élus Les Républicains ont donné l’exemple  suivis d’autres et la députée LREM Anne-Christine Lang a même prononcé quelques mots pour motiver ces départs.

Les personnalités politiques prennent position après coup.

Ségolène Royal, députée de 1988 à 2007, aurait elle aussi quitté la salle. C’est ce qu’elle a dit ce vendredi matin face à Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV et RMC.

L’ancienne candidate socialiste malheureuse à l’élection présidentielle de 2007 s’est même dit « estomaquée par ces images ». Pourtant l’étudiante musulmane n’a fait que profiter d’une lacune du règlement de la chambre, Le principe de la laïcité édicté en 1905 n’interdisait pas à Maryam Pougetoux de porter son hijab, S’il est interdit dans l’hémicycle, le vide du règlement l’autorise par défaut en audition à l’Assemblée. La laïcité promeut la neutralité de l’espace public, pas dans l’espace public, et pour les fonctionnaires, pas pour les usagers des services publics, par exemple. A l’Assemblée, les personnes auditionnées n’ont pas l’interdiction de porter des signes religieux.

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« Prosélytisme » et « provocation »

C’est bien le règlement qu’il faut préciser, pour Ségolène Royal : il faudrait obliger les personnes auditionnées à avoir la tête découverte, « comme ça on ne cible pas forcément une religion même si c’est bien ça quand même qui est ciblé », a-t-elle dit. Ce qui ne règle pas la nature du couvre-chef: chapeau de cow-boy ou casque de motard ?

« Le règlement de l’Assemblée nationale n’a pas prévu ce cas : parce que c’était imprévisible ! », a encore dit l’ancienne ministre. Elle estime que le voile islamique porté par Maryam Pougetoux relève du « militantisme » et de la « provocation ». « Elle a le droit de provoquer, heureusement qu’on peut être provocateurs dans notre société. Mais en face il y a les limites, il y a la règle. » Même quand la règle dit qu’elle est dans son bon droit, donc. Les squatteurs aussi ont ce sentiment…

Le voile de la syndicaliste à l’Assemblée ne justifiait pas l’emballement médiatique, selon une députée LREM

Sandrine Mörch déploree le «buzz» de la femme voilée en commission parlementaire

Selon cette journaliste du service public régional, proche de Médecins sans frontières, l’intervention de la vice-présidente de l’UNEF, Maryam Pougetoux, aurait occulté le sujet examiné, les conséquences de la Covid-19 sur les jeunes. La polémique de juin 2020 sur la mort de George Floyd aux Etats-Unis et les protestations qui s’ensuivirent en France provoquèrent en revanche des débats internes à MSF sur le racisme au coeur même de l’organisation, menant à une lettre interne signée par 1.000 employés et ex-employés racialisés. Révélée par le journal britannique de la gauche intello The Guardian, la lettre condamne un « racisme institutionnel » dans l’organisation…

La présidente de la commission parlementaire devant laquelle la vice-présidente du syndicat étudiant s’est présentée en hijab, provoquant le départ de plusieurs députés de tous bords républicains, a regretté samedi que le «buzz» autour du voile islamique ait occulté le sujet examiné, les conséquences du Covid-19 sur les jeunes. Ce qui n’empêche pas Le Monde de titrer (le 19 septembre) : « la présidente de la commission refuse la polémique« …

La députée biaise le sujet soulevé. «Depuis la fin des années 80 la question du voile hystérise le débat, alors que les questions de fond ne sont jamais abordées», déplore Sandrine Mörch (LREM), pour qui le port du voile au coeur des institutions de la République serait un non-événement, bien que le problème existe, puisqu’elle l’identifie dans un communiqué, mais IL serait subalterne, selon elle, puisque sous-estimé et négligé depuis 1905. «Je regrette que le ‘buzz’ ait pris le pas sur le travail de fond et j’espère que cet incident aura au moins le mérite de mettre en lumière le travail de cette commission d’enquête», ajoute la députée de Haute-Garonne, auteure de nombreux reportages sur les pays musulmans, en collaboration avec Médecins sans frontières, au Libéria, au Rwanda, au Sri Lanka, Kurdistan, etc.).

Plusieurs députés ont quitté la salle – dont l’ex-socialiste Anne-Christine Lang, élue LREM – pour protester contre le «hijab» porté par la vice-présidente de l’Unef, Maryam Pougetoux, perçu comme une «provocation» communautariste, lors de l’audition jeudi de représentants de syndicats étudiants dans le cadre de la commission d’enquête sur «les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse». Sandrine Mörch indique que selon le règlement de l’Assemblée «seuls les députés ne peuvent pas ostensiblement faire état d’une croyance religieuse» et que «pour les visiteurs ou les personnes auditionnées le port de signes religieux n’est pas interdit». «L’étudiante a tenu des propos objectifs et pragmatiques décrivant des situations alarmantes» dans les universités françaises, relève-t-elle.Des députés quittent une commission de l’Assemblée pour dénoncer la présence d’une intervenante voilée.

Parmi quatre députés qui ont annoncé en mars être atteints par le coronavirus (le chef de file des communistes André Chassaigne et la députée UDI Maina Sage, suivis du LREM Raphaël Gérard), Sandrine Mörch (députée de Haute-Garonne) souligne que «50% des jeunes sont inquiets pour leur santé mentale; 38% de jeunes travaillent actuellement dans le cadre d’un contrat précaire; 21,2% des 18 à 25 ans sont au chômage en France soit 600.000 jeunes, le plus gros contingent d’Europe, auxquels il faut ajouter les 700.000 personnes qui finissent leurs études et arrivent sur le marché du travail; on assiste à une augmentation massive du nombre d’étudiants ayant recours à la banque alimentaire pour se nourrir.» «Voilà ce qui doit créer le débat, voilà où se situe le sujet», estime Sandrine Mörch.

Mélanie Luce, actuelle présidente de l’UNEF

L’UNEF est une organisation syndicale en perte de vitesse. Si la majorité de ses responsables ont depuis poursuivi une carrière en politique (Philippe Séguin, Jack Lang, Olivier Besancenot, Lionel Jospin, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Marie Le Pen ou Clémentine Autain par exemple), ils sont rarement fiers de ce qu’elle est devenue, entre scandale de la MNEF (blanchie en AGE, Association générale d’étudiants) et son communautarisme, en passant par plusieurs scandales sexistes et sexuels. En novembre 2017, une enquête du Monde a souligné la « violence sexiste » et le « harcèlement sexuel » qui ont été des pratiques courantes sous diverses présidences. Interrogé par le quotidien, l’ancien président de l’UNEF Jean-Baptiste Prévost a reconnu que l’organisation n’était « sans doute pas exempte de reproches »… L’ex- présidente de l’UNEF, Lilâ Le Bas, recasée chargée de gestion d’activité au groupe MACIF (Université Paris-Est Créteil, UPEC) a assuré que « le silence et l’omerta, aujourd’hui, ne sont plus la loi »47, une étudiante a déposé en décembre 2017 à Nice une plainte pour viol à l’encontre d’un masseur recommandé par la section locale de l’UNEF, plainte que le syndicat avait tenté d’étouffer. Le président de l’antenne de l’UNEF, Paul Morançay a depuis démissionné. Il a reconnu que l’Association générale d’étudiants (AGE) avait « essayé de se couvrir de la peur de poursuites » . Le « silence » de la section locale aurait entraîné le départ d’une grande partie de ses membres. Depuis 2016, l’UNEF – actuellement présidée par Mélanie Luce – est supplantée par la FAGE.

Règlement

Le président du Conseil français du culte musulman ( ), Mohammed Moussaoui, a affirmé vendredi que «la neutralité s’applique uniquement aux fonctionnaires de l’Etat», et que l’étudiante voilée n’a donc pas enfreint le principe de laïcité. Ainsi, «l’attitude des députés [qui ont quitté la salle] pourrait être qualifiée de discrimination à l’égard d’une personne en raison de sa confession ou de ses opinions», a dénoncé le responsable , jugeant cet épisode «contre-productif» dans la lutte contre le radicalisme. A propos de l’attentat islamiste contre Charlie Hebdo, le CFCM estima que l’hebdomadaire a eu une « volonté délibérée d’offenser » lors de la parution d’un numéro de caricatures de Mahomet. Mohammed Moussaoui, alors président du CFCM déclara: « Il s’agit bien d’une intrusion agressive et gratuite dans les tréfonds de leurs sentiments religieux. Il s’agit d’une provocation ».

Pierre-Henri Dumont (LR), l’un des députés indignés, estime qu’il s’agit d’un «acte communautariste délibéré» enfreignant «le principe de laïcité», Anne-Christine Lang (LREM) dénonçant une «marque de soumission» inacceptable dans «le coeur battant de la démocratie».

Le règlement de l’Assemblée nationale n’interdit pas aux personnes auditionnées le port de signes religieux: les commissions doivent-elles rester des « zones blanches » ? «L’Assemblée nationale n’a pas à être le théâtre du militantisme islamiste. En dehors de l’audition de responsables religieux, il faut interdire les signes religieux à l’Assemblée» nationale, a insisté sur Twitter le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti.

En septembre 2019, avec d’autres députés de l’aile gauche du groupe LREM, S. Mörch signa une tribune appelant à répartir les migrants dans les zones rurales en pénurie de main-d’œuvre.