Trop de musiciens blancs sur Radio classique, selon Lucile Commeaux, chroniqueuse wokiste de France culture

Un esprit progressiste colonisé par la cancel culture d’ailleurs dans le service public

Critique polyvalente – opéra, théâtre, cinéma ou musique (jazz, rock, etc, hormis classique) – après des études de (haut niveau?) en lettres, Lucile Commeaux écrit pour… Libération et anime La Grande Table Critique sur… France Culture depuis 2019. Est-elle mélomane elle-même? Mozart du rap? Prix Goncourt du 11e de Paris ? A défaut, féministe primaire et déconstructrice baveuse.

Qu’écoute-t-on quand on écoute Radio Classique ?, s’interroge-t-elle. Petite expérience et rendu partiel, plus politique qu’il ne paraît.

« Ce week-end, j’ai écouté (un peu) [sic] Radio Classique, à la suite d’un article paru il y a quelques jours dans le média en ligne AOC, et qui s’intitule “Radio classique ou la production d’une culture musicale “blanche” et de bon ton”. L’article signé Jean-Loup Amselle rappelle que Radio Classique fait partie du groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, très présent dans le financement de la culture et des médias français, puis détaille les temps forts de ses magazines, tenus pour la plupart par des hommes blancs de plus de cinquante ans, dont certains sont aussi musiciens, il décrit un souci de la belle langue des présentateurs, une propension à la publicité ciblée vers les classes supérieures plutôt âgées.

Alors, j’ai une pratique assez limitée de Radio Classique personnellement [donc, sans a priori !], limitée à quelques minutes glanées dans une salle d’attente que je fréquente chaque semaine, où je constate parfois, en effet, une conjonction idéologique particulière entre le flash info de 16 h, une publicité pour des organismes de placement bancaire, et un petit Schubert qui fait plaisir. Ce week-end, j’ai écouté un peu plus longuement, et cette impression, corroborée par l’article, s’est largement confirmée : en une heure de temps, j’ai entendu un morceau de sonate de Mozart désannoncée par une voix masculine, bonhomme, proposant ensuite de gagner un an d’abonnement au magazine Historia [famille Perdriel] avec un numéro spécial consacré à la Régence, ainsi que le livre que lui-même signait. Est apparu ensuite un flash publicitaire contenant la promotion du viager [on en est en fait aux pubs pour les associatons… humanitaires], puis quelque chose qui commençait par “les traders sont de véritables chefs d’orchestre”. Dans la foulée, le même monsieur reprenant la parole a rappelé que ce vendredi était une journée spéciale “femmes musiciennes” – je cite – organisée et soutenue par La Veuve Cliquot, (champagne donc) et que par conséquent, nous allions écouter le concerto pour deux violons et cordes en ré mineur de Jean-Sébastien Bach (certes par deux musiciennes, françaises, Sarah et Deborah Nemtanu). Aucune contradiction dans les termes apparemment, sachant que parmi les femmes musiciennes, il existe aussi des compositrices, ce qu’un nombre incalculable de parutions et de disques, apparemment pas encore parvenus jusqu’aux locaux de Radio Classique, nous rappellent chaque jour.

La « playlist » de Radio Classique

Parlons musique en effet, puisque c’est ça qu’on entend surtout et qu’on cherche quand on écoute Radio Classique. L’article de Jean-Loup Amselle [ancien rédacteur en chef des Cahiers d’études africaines].  mériterait sans doute d’être approfondi sur cette thèse, selon laquelle le choix éditorial des morceaux passés à l’antenne est à l’avenant des publicités et des contenus parlés : une musique classique qui se situe principalement entre Haendel et Rachmaninov, très peu d’incursions dans la musique du 20e siècle, très peu aussi dans la musique non-occidentale. Après petite vérification sur le site, qui liste les morceaux passés dans l’heure, c’est une évidence : Bach, Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert/Schumann : la musique classique, c’est comme d’ailleurs pour beaucoup d’autres en dehors de Radio Classique, la musique blanche, composée entre 1680 et 1890 : c’est la musique classique qu’on identifie immédiatement, même si on n’est pas connaisseur, c’est en fait, de la mélodie.

C’est à ce mot que j’ai pensé tout de suite vendredi devant mon poste, à l’écoute de cette fin de sonate de Mozart parmi les plus connues et de ce début de concerto de Bach, un tube du classique, autant de morceaux poncés par la publicité ou le septième art, de chefs-d’œuvre qu’on n’entend plus vraiment ainsi diffusés en playlist, sans être édités, sans commentaire sur la spécificité de leur interprétation – une sorte de bruit de fond, jolie mélodie, très à l’opposé de la culture mélomane.

Dans le fond, Radio classique, c’est un peu le “Chante France” de la musique dite classique. Il y a un devenir variété de ces morceaux juxtaposés ainsi, qui en plus serait une variété des dominants, armée contre le neuf. Pas élitiste, c’est facile d’écouter Radio Classique, seulement bourgeois. Je ne dis pas que ces morceaux n’ont plus de valeur et qu’ils ne devraient pas être diffusés, je dis que pris dans cette espèce de forme grevée par les pubs de luxe et des voix que l’article d’AOC qualifie à juste titre de “bon ton”, Radio Classique les place, artificiellement, dans une espèce de bruit de fond apparemment inoffensif, mais conservateur et un peu mortifère « :

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Un ramassis de sottises woke, prononcées avec l’onction des précieuses ridicules du service public.