Résultats Pisa : le niveau des élèves dégringole en maths et en français

Pas de problème, Macron assume…

La France se maintient dans la moyenne des pays de l’OCDE, analyse Le Parisien… Les résultats des élèves de la 7e puissance économique mondiale  accusent une baisse significative en mathématiques et en français, selon la dernière enquête Pisa. Un constat accablant qui confirme les dernières évaluations nationales. Lien video

Baisse du niveau des élèves en France, Acte II. Après les évaluations nationales et les faiblesses criantes constatées chez les collégiens français de 4e, c’est la dernière enquête internationale Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) qui vient confirmer ce constat alarmant.

Des résultats en chute libre

Dévoilés ce mardi matin, les résultats des élèves français âgés de 15 ans dégringolent en mathématiques et en compréhension de l’écrit, et se maintiennent en sciences par rapport à la dernière étude Pisa de 2018. Ceci dans un contexte de baisse globale jamais atteinte parmi les 81 pays participants : la France n’a pas résisté mieux que ses voisins, C’est bien la peine d’avoir un exécutif aussi brillant !

« Dans l’ensemble, les résultats de 2022 sont parmi les plus bas jamais mesurés par l’enquête Pisa dans les trois matières en France. En mathématiques, la forte baisse (21 points en moins) observée entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première analyse (en 2000). En compréhension de l’écrit (19 points en moins), en revanche, le déclin se serait amorcé autour de 2012 [avant Macron et indépendamment de Pap Ndiaye! ] Les élèves perdant 32 points sur la période 2012-2022 », pointent les auteurs de l’étude pilotée par l’OCDE (Organisation de coopération et développement économiques).

Résultat des opérations, la France est à la peine au niveau de la moyenne OCDE dans ces trois matières, loin derrière les pays asiatiques comme Singapour, le Japon, la Corée, Hongkong (Chine), Macao (Chine) ou Taipei (Taïwan) qui trustent les premières places du classement.

En Europe, l’Estonie tire son épingle du jeu et vient régulièrement concurrencer ces nations leaders. L’Irlande aussi ne s’en sort pas trop mal, tandis que l’Allemagne, la Norvège ou la Finlande subissent des baisses de performances encore plus significatives que celles de la France.

Les raisons d’un déclin

Ces résultats médiocres sont le reflet des évaluations passées pendant huit semaines, en avril et mai 2022, par 6.770 élèves français âgés de 15 ans. Mais en un peu plus d’un an, la situation ne s’est pas améliorée. Les tests passés en septembre dernier par les collégiens de 4e ont montré que plus de la moitié d’entre eux ne lisent pas convenablement et ne maîtrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie.

Cette baisse marquée notamment en mathématiques – particulièrement étudiées cette année par Pisa – pourrait s’expliquer par la Covid-19, comme n’hésite pas à le faire une certaine presse, mais l’épidémie était une pandémie… En 2020 et 2021, la crise sanitaire a largement perturbé la tenue des enseignements, lit-on, malgré la volonté du gouvernement de maintenir les écoles ouvertes: les subventions ne sont pas volées !

« La France perd 21 points en mathématiques et 19 en compréhension de l’écrit, c’est plus que la moyenne des pays de l’OCDE. La Covid a certainement amplifié ces écarts mais davantage que ses voisins, ce qui ne manque pas de surprendre logiquement, considérant  » la volonté [exceptionnelle!] du gouvernement de maintenir les écoles ouvertes « : Il y a quelques pays qui ont limité ou n’ont pas eu de baisse sur cette période. Et sur le français, on le pressentait depuis quelque temps », décrypte Eric Charbonnier, analyste éducation à l’OCDE.

Selon lui, les pays qui accompagnent le mieux leurs enseignants, ou les ont massivement soutenus pendant la pandémie, obtiennent les meilleurs résultats. D’où la nécessité pour la France de revoir sa copie dans ce domaine. La pénurie de professeurs, liée à un manque d’attractivité du métier, pourrait aussi expliquer ce décrochage. « En 2022, 67 % des chefs d’établissement pensent qu’il y a une plus grande pénurie d’enseignants dans leur école. C’est 50 points de plus qu’en 2018 », note l’analyste. Enfin les parents ne sont pas exempts de tout reproche. La dernière étude Pisa révèle une moindre implication de ces derniers dans le suivi de leurs enfants, avec un recul de 12 points entre 2018 et 2022.

Un système toujours inégalitaire

La France ne brille pas par ses résultats, et elle se montre toujours aussi défaillante dans sa capacité à tirer les élèves les plus en difficulté vers le haut. Enquêtes après études, le système scolaire français est régulièrement pointé du doigt pour son caractère inégalitaire. Et Pisa 2022 ne déroge pas à la règle. « La France est toujours l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance au Pisa est le plus fort, sans aggravation notable sur la période 2012-2022», notent les auteurs.

En résumé, il vaut mieux être bien né pour réussir ses études en France. L’enquête montre que les élèves issus de milieux favorisés ont obtenu des résultats en mathématiques supérieurs de 113 points à leurs camarades de milieux plus modestes. Il s’agit d’un des écarts les plus importants des pays de l’OCDE. Seuls la Slovaquie, Israël, la Hongrie, la Suisse, la Belgique et la Tchéquie font pire. Autre point d’inquiétude, le taux d’élèves en difficulté grimpe de 6,5 % et, à l’autre bout du spectre, il y a moins de bons élèves (-5,5 %).

Des solutions existent

L’OCDE insiste sur la formation des enseignants français, un des principaux leviers selon l’organisation pour améliorer les résultats des élèves tricolores. « Il est temps que la France fasse sa grande réforme du métier d’enseignant », appuie Eric Charbonnier. Ce dernier insiste sur une formation initiale où l’on valoriserait les compétences pédagogiques des enseignants. « On sait qu’on a des lacunes en France là-dessus », insiste-t-il.

L’étude Pisa est très claire aussi sur l’autonomie dévolue aux écoles et aux enseignants à l’image de ce qui se fait en Estonie, véritable fer de lance des pays européens.

« Donner de l’autonomie aux chefs d’établissements et aux enseignants peut permettre d’améliorer les performances des élèves, mais cela est surtout le cas lorsqu’on l’associe à des dispositions de contrôle et de mesure de la qualité comme le tutorat des enseignants, des observations de cours par des inspecteurs, à un enregistrement systématique des résultats des élèves et des évaluations internes », insiste l’étude. Un système peu utilisé en France où la plupart des décisions sont prises au niveau régional et étatique, les établissements disposant d’une autonomie très réduite.

Pourquoi des chiites yémenites ont-ils pris d’assaut un navire dans la Mer Rouge ?

Un imbroglio impliquant l’Iran et l’Arabie saoudite

Au large de la Mer Rouge, un hélicoptère, équipé d’une caméra embarquée, atterrit sur un immense navire appartenant à un homme d’affaires israélien. Très vite, plusieurs hommes, lourdement armés, en sortent pour prendre le bateau d’assaut et mettre l’équipage hors d’état de nuire. L’arraisonnage s’est déroulée dimanche, très vite revendiqué par les Houthis, une faction rebelle yéménite, soutenue par l’Iran. « Les forces navales des forces armées yéménites ont mené une opération militaire en mer Rouge, dont le résultat est la saisie d’un navire israélien et son transfert vers la côte yéménite », a notamment indiqué le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, sur X.

Des alliés de résolus de l’Iran

Issus d’une branche chiite de l’Islam, les Houthis représentent à peu près 40 % de la population yéménite. Le coup d’éclat surréaliste de ce commando survient un peu moins de trois semaines après que les Houthis ont annoncé leur ralliement à « l’axe de la résistance » des ennemis d’Israël, mené par l’Iran, aux côtés des terroristes du Hamas ou encore du Hezbollah libanais, aussi appelé le Parti de Dieu, mais terroristes, parfois qualifiés de « djihadistes chiites ».

Les images sont celles diffusées par les Houtchis

Une opération militaire de la guerre opposant l’Arabie saoudite et l’Iran, doublée d’une action de communication

Les Houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen en guerre, « vont continuer de mener des opérations militaires contre l’ennemi israélien jusqu’à ce que l’agression contre Gaza et que les crimes odieux contre nos frères palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée s’arrêtent », a averti le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, sur X.

Selon leur Premier ministre Abdelaziz ben Habtour, le groupe yéménite compte bien se battre « par les mots et par les drones ». L’arsenal des Houthis comprend des Typhoon, une version remodelée des missiles à moyenne portée iraniens Qadr, d’une portée de 1600 à 1900 km, explique Fabian Hinz, spécialiste de l’armement au sein de l’International Institute for Strategic Studies : « Ils ne sont pas du tout précis, au moins les versions qui ont été montrées, mais ils peuvent atteindre Israël ».

Aucun Israélien à bord, micmac international

Mais ces calculs restent jusqu’ici purement théoriques, puisqu’aucune salve de missiles lancés depuis le Yemen n’a atteint le sol israélien. « Le fait que huit vagues de missiles et drones lancés par les Houthis depuis le Yémen n’ont pas réussi à atteindre leurs cibles en territoire israélien a peut-être poussé (les rebelles) à se focaliser à nouveau sur la Mer Rouge », a déclaré Mohammed Al-Basha, spécialiste du Moyen-Orient au centre d’analyse américain Navanti Group.

Aussi spectaculaire qu’elle soit, cette prise de contrôle d’un navire n’a pour autant presque aucune incidence sur Israël. En effet, si le bateau a pour propriétaire Ray Car Carriers, société britannique dont la maison mère appartient à l’homme d’affaires israélien Abraham Rami Ungar, c’est son seul lien avec l’Etat hébreu. Pour le reste, le navire est exploité par une société japonaise, et aucun des 25 membres d’équipage n’est Israélien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de condamner « fermement » l’attaque qu’il a qualifiée « d’agression » contre « le monde libre », ayant des conséquences sur « la sécurité des voies maritimes mondiales », et pointant du doigt l’Iran. Netanyahu a également précisé les nationalités des 25 membres d’équipage de diverses nationalités – ukrainienne, bulgare, philippine et mexicaine – qui se trouvaient à bord.

De son côté, le Japon a par ailleurs annoncé qu’il communique « avec Israël et, outre les contacts directs avec les Houthis », qu’il demande « instamment à l’Arabie saoudite, à Oman, à l’Iran et aux autres pays concernés d’insister auprès des Houthis pour qu’ils libèrent rapidement le navire et les membres de l’équipage », via une déclaration du ministre japonais des Affaires étrangères, Yoko Kamikawa, lundi.

Mondiaux de Fukuoka : Léon Marchand, record et titre de champion du monde français

Il a explosé le record du monde de Michael Phelps sur le 400M quatre nages

A un an des Jeux Olympiques de Paris où il sera très attendu devant son public, Léon Marchand a confirmé dès sa première course pour ses Mondiaux japonais ce que tout le monde sait déjà depuis ses premiers Championnats du monde tonitruants à Budapest il y a un an : c’est un phénomène des bassins qui n’a pas de limites. Meilleure référence chronométrique de l’année (4’07″80), il se savait observé sur ce 400 m 4 nages alors qu’on annonçait ce record historique à sa portée. Il n’a pas déçu.

Un 100M brasse époustouflant

Léon Marchand et Michael Phelps

Malgré la pression et la présence de Carson Forster notamment, dans la ligne d’à côté, Léon Marchand a répondu de la plus belle manière. Après sa demie gérée tranquillement avec le deuxième chrono des qualifiés pour la finale, le nageur de 21 ans a signé une course de rêve. Challengé par Forster sur le papillon et le dos, il a très vite pris les devants pour faire la course en tête et tutoyer le record du monde.

Si l’Américain est resté dans son sillage jusqu’à mi-course, Léon Marchand, redoutable sur les coulées, a ensuite mis tout le monde d’accord sur sa spécialité : la brasse. Son 100m brasse a été époustouflant. Carson Forster a alors vu le nouveau phénomène de la natation tricolore s’éloigner. Et ce dernier s’est vu prendre de l’avance sur le record du monde. Mis sur orbite par ce passage, le Tricolore a ensuite pu confirmer en crawl pour voler vers l’histoire.

Père et fils

Impressionnant. Tout simplement bluffant. Ou juste ahurissant. Sous les yeux de Michael Phelps, présent pour la chaîne de télévision américaine NBC, Léon Marchand a en tout cas frappé très fort ce dimanche en battant d’une seconde et trois dixièmes le dernier record du monde individuel de la légende américaine aux 23 titres olympiques. Avec cette performance qui lui offre un deuxième titre planétaire sur la distance, le protégé de Nicolas Castel et de Bob Bowman, ancien mentor de l’Américain, rappelle qu’il ne subit pas la pression. Et possède surtout les armes pour écrire sa propre légende dans les bassins. Si le jeune Tricolore a encore d’autres sacres à aller chercher au Japon cette semaine en individuel (ndlr : le 200 m nage quatre nages, le 200 m brasse et le 200 m papillon), on a déjà envie d’être à Paris 2024.

JO de Pékin 2022 : le Japon n’enverra pas de responsables ministériels

La duègne de l’Elysée veut visiter la Chine ?

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada avaient déjà annoncé leur boycottage politique des Jeux, une expression que le porte-parole japonais s’est gardé d’utiliser pour qualifier la décision de son pays.

Un porte-parole, Hirokazu Matsuno, a ainsi déclaré :

« Le Japon estime qu’il est important que les valeurs communes partagées par la communauté internationale, telles que la liberté, les droits humains et l’Etat de droit, soient également respectées en Chine. »

En revanche, la présidente du Comité d’organisation des JO de Tokyo 2021, Seiko Hashimoto, se rendra sur place, ainsi que le président du comité olympique japonais, Yasuhiro Yamashita, a précisé le porte-parole du gouvernement. Mme Hashimoto ira à Pékin « pour exprimer gratitude et respect aux athlètes et aux autres personnes qui ont soutenu les Jeux de Tokyo » organisés l’été dernier, a-t-il ajouté.

« Mauvais coup »

Le Japon a pris cette décision à la suite d’« un examen approfondi » de la question. Elle est intervenue après que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont annoncé ce mois-ci un boycottage diplomatique des Jeux d’hiver de Pékin – qui doivent se tenir du 4 au 20 février – pour dénoncer des atteintes aux droits de l’Homme humains en Chine.

La Chine a prévenu ces quatre pays occidentaux, qui enverront donc des athlètes aux JO mais pas de responsables officiels, qu’ils paierint « le prix de leur mauvais coup », sans préciser quelles représailles sont envisagées. Vendredi, le porte-parole à Tokyo a souligné que « le gouvernement japonais ne pensait pas utiliser une expression particulière concernant la présence du Japon » aux JO d’hiver en Chine. Par ailleurs, il a relevé que l’annonce du gouvernement américain ne comprend pas l’expression « boycottage diplomatique ».

Quelques heures plus tard, à Pékin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Zhao Lijian, a salué la venue du « comité olympique japonais et des autres responsables concernés, ainsi que des athlètes japonais », tout en affirmant que la Chine « demande instamment à la partie japonaise d’honorer ses promesses de soutien mutuel pour l’organisation des Jeux olympiques et de ne pas politiser le sport ».

Le Japon, hôte des JO de Tokyo 2020, reportés d’un an à cause de la pandémie de Covid-19, se trouve dans une position diplomatique délicate : les Etats-Unis et la Chine sont deux partenaires commerciaux de première importance. L’Archipel n’avait jusque-là pas fait connaître sa position.

« Neutralité » du Comité international olympique »

Autre alliée des Etats-Unis, la Corée du Sud a annoncé en début de semaine dernière qu’elle ne boycottera pas diplomatiquement les JO, invoquant la nécessité de continuer à coopérer avec la Chine.

De son côté, la Russie considère le boycottage comme une tentative de politisation de l’événement et a confirmé que le président Vladimir Poutine ira à Pékin.

Le Comité international olympique (CIO) a invoqué sa « neutralité » sur la question, refusant de commenter des « décisions purement politiques » et se réjouissant surtout de l’absence de boycottage sportif.

Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, au moins un million de rebelles Ouïgours et d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. La Chine est accusée d’y stériliser de force les femmes et d’imposer le travail forcé. Les Etats-Unis dénoncent « un génocide » à ce sujet. Pékin affirme que les camps sont en fait des « centres de formation professionnelle » pour lutter contre la radicalisation.

La Chine accuse régulièrement les Etats-Unis d’utiliser la question des droits de l’Homme pour contrarier son développement économique et contester la place croissante qu’elle occupe dans les affaires internationales.

Pékin a également fustigé le G7 et l’Union européenne (UE), qui ont fait part lundi de leur « vive inquiétude » après « l’érosion » de la démocratie constatée à Hongkong le week-end dernier lors des élections législatives locales.

Jeux Olympiques: le Japon dans la tourmente de l’épidémie de covi d-19

Tout rapport entre JO et flambée virale est tabou…

Les JO de Tokyo ont duré du vendredi 23 juillet 2021 au dimanche 8 août, mais il n’est pas admis que la flambée actuelle de l’épidémie au Japon a un lien… Pourtant, le délai d’incubation de la Covid-19 est de 3 à 5 jours en général, mais peut s’étendre jusqu’à 14 jours.

Or, depuis, rien ne va plus au Japon qui avait pourtant réussi à limiter la crise sanitaire du Sars-CoV-2 jusqu’à très récemment. Cependant, depuis juin dernier et la propagation du très contagieux variant Delta, le nombre de cas est en hausse constante, tandis que le pays s’est lancé dans une importante campagne de vaccination depuis le mois de mai. Cette situation n’est pas propre au Japon, et touche toute l’Asie du Sud-Est qui avait pourtant jusque-là réussi à limiter la contagion – et les décès – lors des vagues précédentes.

Moderna, le raté

Vaccination à Kitaaki près de Nagano, avril 2021

Du côté de la vaccination, les choses se compliquent depuis quelques jours. Après le retrait d’1,63 million de doses, les autorités japonaises ont décidé de suspendre définitivement le vaccin Moderna après qu’un million de doses contaminées supplémentaires ont été trouvées, dans la préfecture de Gunma, près de Tokyo, portant le tout à 2,6 millions.

Cette décision fait suite à l’annonce par le ministère de la Santé de l’ouverture d’une enquête sur la mort de deux hommes âgés de 30 et 38 ans après avoir reçu des doses de vaccin Moderna venant de lots contaminés. Le laboratoire a même confirmé aujourd’hui la présence de particules métalliques dans 1,6 million de doses envoyées au Japon, assurant qu’il n’y a pas pour autant de « risques excessifs » pour les personnes injectées. Moderna a analysé l’un des trois lots en question, et la particule retrouvée s’est révélée être de «l’acier inoxydable», selon un communiqué commun avec le groupe pharmaceutique japonais Takeda, qui importe et distribue le vaccin dans l’archipel nippon.

Le problème provient d’une ligne de production d’un sous-traitant en Espagne, Rovi, qui produit les vaccins de Moderna pour les marchés hors Etats-Unis, qui d’après son enquête a identifé comme « cause la plus probable» une «friction entre deux pièces de métal installées dans le module de pose de bouchons de la ligne de production, à cause d’un mauvais montage». Les doses de ces trois lots seront retirées du marché à partir de jeudi.

«Des particules métalliques de cette taille injectées dans un muscle pourraient provoquer une réaction locale, mais ne devraient a priori provoquer d’autres réactions graves au-delà de l’endroit de l’injection», ajoute le communiqué, qui conclut qu’il «n’est pas attendu que l’injection des particules identifiées dans ces lots au Japon résulte en un risque médical accru», concluent-ils. Les deux entreprises ont rappelé ce mercredi qu’ «il n’y a pas de preuve» que les deux décès sus-mentionnés soient liés à l’administration du vaccin, tout en appelant à la poursuite de l’enquête. Certaines régions japonaises ont suspendu des injections du vaccin suite à la découverte d’autres lots contaminés, que le communiqué n’évoque pas.

La population du Japon est la plus âgée au monde et les personnes âgées sont déjà très largement vaccinées, le gouvernement concentre donc actuellement ses efforts sur les 20-40 ans.
 

L’imbroglio de l’ivermectine

Un hôpital américain a été contraint par un juge de l’Ohio
de délivrer à un malade de la Covid-19 de l’ivermectine,
ce lundi 30 août,
malgré l’absence de preuves de son efficacité contre le virus. 

Devant la recrudescence des infections, le docteur Haruo Ozaki, directeur de l’Association médicale de Tokyo, s’est exprimé lors d’une conférence de presse le 13 août et a mis en avant l’ivermectine, appelant à sa généralisation par les médecins généralistes. Sa déclaration s’appuyait sur les résultats obtenus par les pays africains où la molécule avait été prescrite. Comparant différents pays d’Afrique, il a déclaré : « Dans les pays qui donnent de l’ivermectine, le nombre de cas est de 134,4 pour 100.000 et le nombre de décès est de 2,2 pour 100 000. Dans les pays qui n’utilisent pas l’Iivermectine, le nombre de cas est de 950,6 et le nombre de décès est de 29,3. »

L’ivermectine, produit Merck, est une molécule inventée par le Japonais Satoshi Ōmura et l’Irlandais William Campbell qui ont obtenu le prix Nobel pour leur découverte. Si elle a la fonction thérapeutique première d’être une molécule déparasitaire, de nombreuses études récentes montrent qu’elle agit contre la covid-19. Elle aurait une fonction antivirale, mais également anti-inflammatoire, selon le docteur Robert Malone et aurait permis « d’écraser les courbes » dans certaines régions des Etats-Unis où l’épidémie flambait, selon le professeur américain Peter McCullough.

Même si cette molécule n’est pas officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, OMS qui déconseille de la prescrire en-dehors des essais cliniques, de plus en plus de médecins dans le monde déclarent l’utiliser avec succès, tandis qu’elle est officiellement prescrite dans des pays comme l’Inde et le Mexique. Les Indonésiens s’arrachent aussi l’ivermectine, comme aux Philipines, au Brésil, en Afrique du Sud ou au Liban.

Pour mémoire, en mai 2020, lorsque l’épidémie arrive au Japon, le gouvernement nippon accepte qu’on prescrive l’ivermectine « hors usage conventionnel » contre la covid. A cette époque, il n’y avait ni la pression internationale contre l’ivermectine, ni les vaccins. Cependant, si le pays est enregistré dans la liste de ceux qui autorisent l’ivermectine, la mention « hors usage conventionnel » en limite l’accès pour les patients et ceci pour plusieurs raisons.

D’abord, les médecins qui l’utilisent pour soigner la covid-19 engagent leur responsabilité en cas de problème. Si l’ivermectine est une molécule pour laquelle on dénombre moins d’effets secondaires que pour le Doliprane, peu de médecins prennent le risque de la donner à leurs patients. Si le patient a un accident de santé après la prise de cette molécule, il ne sera pas pris en charge par le système de santé.

L’autre problème vient de la distribution de cette molécule qui n’a pas de site de production sur son territoire. C’est la société américaine Merck qui livre le Japon. Or, Merck aurait, d’après des sources locales décidé d’en limiter l’accès, en refusant de la livrer en traitement anti-covid. Par conséquent, on peut penser que si l’ensemble des médecins commençait à la prescrire contre la covid-19, il est probable que le pays connaîtrait des ruptures de stock très rapidement.

Depuis septembre 2020, la situation a évolué, l’OMS exerçant une pression contre l’ivermectine au profit de la vaccination.

Dans ce contecte, l’appel du docteur Haruo Ozaki peut-il changer la situation en matière de traitement précoce ?
 

Le poids de la culture

Il est trop tôt pour connaître l’impact de cette déclaration, mais lorsqu’on connaît la culture japonaise, on peut en douter. Dans ce pays, nul besoin de contrainte légale : l’obéissance et la prudence règnent et des règles sociales très fortes s’exercent sur chaque citoyen, habitué à suivre le groupe. Des comportements volontaires plutôt que des situations imposées expliquent l’absence d’insubordination, dans un pays où les citoyens qui ne suivent pas les recommandations officielles le taisent et où on est très rapidement vu comme un marginal si l’on évoque une question de santé publique. Même si des media alternatifs existent, leurs présence ne permet pas la constitution de débats dans un pays où il est malséant de parler de politique.

C’est sous cet angle que l’on doit comprendre la gestion de la crise sanitaire dans ce pays où il n’y a eu ni interdiction, ni amendes, ni confinement, les citoyens pratiquant “l’auto-limitation” en restant chez eux. Une discipline qui explique qu’il n’y ait pas la même opposition au vaccin que dans d’autres pays. Paradoxalement, comme en Europe ou aux Etats-Unis, il n’y a pas pour autant de « religion du vaccin » : les effets secondaires ne sont pas cachés, les personnes concernées en parlent simplement et le gouverment a déjà commencé à indemniser les familles des personnes décédées suite à l’injection.


Une question géopolitique

L’autre facteur qui explique la gestion de la crise sanitaire est la géopolitique. En effet, il faut comprendre les positions officielles des autorités japonaises en matière de santé publique à la lumière des relations que le pays entretient avec les États-Unis, et ce depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Suite à sa défaite militaire, le rôle international du Japon a été bridé et le pays est dépendant des Etats-Unis, notamment en matière de sécurité. Depuis 1951 et la signature du traité de San Francisco, le Japon s’est engagé à suivre une politique pacifiste, en contrepartie d’une sécurité garantie par les Américains. Très critiques de cette politique de soumission, les universitaires japonais Inoguchi Takashi et Purnendra Jain ont qualifié dans le livre Japanese Foreign Policy Today publié en 2000 les relations politiques des deux pays comme la « diplomatie karaoké », ce qui signifie que Tokyo joue et chante la musique fixée par Washington, lequel reste le chef d’orchestre en matière d’orientation de politique étrangère.

Ce qui vaut en politique étrangère est transposable en matière sanitaire : depuis le début de la crise, le Japon a suivi en tout point la politique américaine et les recommandations de l’OMS. L’alignement sur l’Occident prévaut : si l’hydroxychloroquine ou l’ivermectine n’ont jamais été reconnues comme des molécules pouvant traiter la maladie de la covid-19, les autorités n’ont pas hésité à approuver le remdesivir de l’américain Gilead.

Pour des raisons également géopolitiques, les autorités sanitaires nippones ont refusé les vaccins chinois et choisi d’importer les vaccins américains Moderna et Pfizer. Cependant, avant de se décider à vacciner sa population, les autorités japonaises s’étaient montrées extrêmement prudentes, demandant plus d’informations aux laboratoires que tout autre pays développé.

Et depuis juillet 2021, le Japon est le premier pays au monde à homologuer le cocktail d’anticorps du groupe pharmaceutique suisse Roche, développé avec le laboratoire américain Regeneron pour les formes légères à modérés de la covid-19, un traitement qui coûte plusieurs milliers d’euros pour chaque patient.

Malgré les crises et les scandales des derniers jours, notamment à propos du vaccin Moderna et « cri » du docteur Haruo Ozaki, il y a donc peu de chances que le pays connaisse une inflexion importante en matière de traitement de la covid-19 pour une population qui est structurellement amenée à suivre dans son immense majorité les recommandations officielles. Et pourtant, la vaccination complète de la population, jugée inéluctable par un Français établi au Japon, ne suffira peut-être pas : une étude de l’université d’Osaka en pré-publication avance que « le variant delta est sur le point d’acquérir une complète résistance aux vaccins sur la protéine Spike de la souche initiale », par un mécanisme d’anticorps facilitants. Un article à prendre des pincettes, car il ne s’agit que d’une étude in vitro qui n’a pas encore été revue par les pairs. Il faudra suivre si le pays du Soleil-levant persiste sur son choix de privilégier le vaccin, ou si, comme le dit le proverbe japonais, 昨日の花は今日の夢 : « la fleur d’hier est devenue le rêve d’aujourd’hui« .

Repoussés d’une année à cause de la pandémie, les JO de Tokyo ont finalement bien eu lieu, mais ils ont dû se battre contre un adversaire particulièrement coriace et il semble aujourd’hui avoir pris l’avantage.

Passe sanitaire : les députés embrouillent le maître des horloges

Macron est parti faire un tour du monde: Japon, puis Polynésie

Olivier Véran à l'Assemblée, le 20 juillet 2021
La tête qu’il a !

La prolongation des débats sur le projet de loi sanitaire à l’Assemblée a provoqué un retard dans l’adoption définitive du projet de loi en souffrance contre le séparatisme.

Le présomptueux Macron n’avait pas prévu que sa course contre la montre avec la covid serait semée d’embûches par les parlementaires, dont certains membres de sa majorité. Il souhaitait une adoption rapide par l’Assemblée du projet de loi sanitaire par ses députés, mais les débats s’éternisent depuis le 21 juillet. 

L’examen du projet en accéléré provoque des reticences et des rejets:

Toute l’après-midi, puis toute la soirée jusqu’après minuit, les députés ont opposé leurs points de vue, notamment sur l’extension du passe sanitaire qui crée de vives tensions dans leurs circonscriptions: certains électeurs qu’ils avaient oubliés se sont rappelés à leur souvenir en leur adressant des menaces de mort.

Des avis qui exaspèrent le ministre Véran. « Il y a un virus. Si le virus pouvait nous regarder, il serait assez content et se servirait une petite bière, a lancé le ministre de la Santé. Honnêtement nous avons besoin d’avoir des mesures de protection des Français et des établissements recevant du public. Je le redis et je le martèlerai toute la soirée et toute la nuit ». Les députés lui martèlent que les mesures adoptées doivent être réalistes et acceptables.

Pourquoi cela prend-il autant de temps ? Dans la majorité présidentielle comme dans l’opposition, de nombreux députés contestent la précipitation dans l’examen du texte. Ce qui bloque ? Le passe sanitaire.

Le passe, une mesure liberticide ?

Ce dernier est jugé liberticide par Nicolas Dupont-Aignan. Le député LREM de Paris Pacôme Rupin n’est pas loin de partager ce sentiment (lien PaSiDupes). « On n’imagine pas une société dans laquelle pour aller prendre un café ou aller au cinéma, il faudrait montrer ses données personnelles« , a déclaré l’ex-socialiste dans l’hémicycle. Lien PaSiDupes

Martine Wonner, ex-LREM et psychiatre criseuse, mène la rébellion à l’Assemblée. Et en dehors. Si elle était cachetonnées, ses psychotropes ne font plus effets. Tignasse en bataille, mais aplomb macronien, elle enflamme les travées. Socialiste comme elle, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a dû la recadrer : lors de manifestations contre le passe sanitaire la députée du Bas-Rhin a en effet publiquement appelé les antivax, à « faire le siège des parlementaires » et à « envahir leur permanence « , comme ce fut le cas de celle de Richard Ferrand, président de l’Assemblée.

Lien PaSiDupes: appel du trublion Wonner à la révolte

Lien PaSiDupes: intrusion dans la permanence de Ferrand

Du coup, Macron est parti s’aérer: quelle empreinte carbone?

Réchauffement climatique (tour du monde en avions pollueurs), questions culturelles et tensions autour des essais nucléaires, la visite de Macron samedi et dimanche en Polynésie française est plombée par de nombreux dossiers. Les sujets sur lesquels le président va devoir endormir ses interlocuteurs polynésiens qui l’attendent de pied ferme s’amoncellent dans la boîte à gifles.

Ce weekend, le chef de l’Etat s’envole à plus de 15.000 kilomètres de la métropole, en Polynésie française. Après un passage par Tokyo, au Japon, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le président atterrira à Papeete, sur l’île de Tahiti. Avec ce déplacement à l’autre bout de la planète, Macron tente de sortir d’une séquence politique qui tourne mal autour de la Covid. 

Malgré Goodyear, Whirlpool, Goodyear, Samsonite et Continental, le gouvernement promet de sauver Bridgestone

Des années avant que le gouvernement dépêche un ministre à Béthune, Pas-de-Calais

Arrivées dans le Pas-de-Calais, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, se sont engagées à préserver l’emploi des salariés du site de Bridgestone de Béthune, dont le fabricant japonais de pneumatiques a annoncé la fermeture, la semaine dernière.

Le gouvernement va mener une « contre-expertise » de l’ensemble des autres scenarii, annonce la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, lundi 21 septembre, face à la fermeture de l’usine de pneumatiques souhaitée par le fabricant japonais.

Ce travail, réalisé par le cabinet Accenture, « nous permettra non seulement de regarder ces scénarios, mais également (…) de soumettre des scénarios alternatifs autour de cette technologie du pneu », a-t-elle déclaré à la sortie d’une réunion de crise avec la direction du groupe, des élus locaux et des représentants des salariés. Elle a notamment évoqué « la question du recyclage du pneu, comme étant un élément pouvant mettre de la charge dans l’usine ».

« Dans la période actuelle, plus que jamais, le gouvernement se battra pied à pied pour sauver les emplois », a déclaré Elisabeth Borne. « Ce site, c’est des compétences qui sont rares, des compétences industrielles, des emplois qualifiés (…). On ne laissera pas perdre ces compétences », a-t-elle raconté.

Pannier-Runacher n’hésite pas à évoquer l’entrave de la covid-19:… Ministres, élus et direction Europe du géant japonais du pneumatique se réuniront à nouveau « dans deux à trois semaines »de manière « aussi physique que possible » en fonction des conditions sanitaires, « pour justement revoir les différents scénarios, qui sont des scénarios alternatifs à une fermeture de site », a commenté Pannier-Runacher. « Ce qui nous anime, c’est que les salariés de Bridgestone aient un emploi dans un an, dans deux ans, dans trois ans », a-t-elle assuré, L’avenir de 863 familles s’est brutalement assombri. L’avenir de 863 familles s’est brutalement assombri.

L’avenir de 863 familles s’est brutalement assombri.

Le fabricant japonais de pneumatiques Bridgestone a annoncé mercredi vouloir entamer des discussions en vue de la fermeture de son usine de Béthune, une décision vivement contestée par le gouvernement français, qui se dit en « désaccord total ».

Le projet de cessation totale d’activité est « la seule option qui permettra de répondre à la surcapacité de production structurelle de Bridgestone», a opposé Bridgestone à l’issue de la réunion de lundi, le Japonais prenant soin de conserver l’adhésion de l’Europe : « en même temps », il affirme en effet sa volonté de « sauvegarder la compétitivité de ses opérations en Europe » .

« Notre priorité est la recherche active et de manière approfondie de projets alternatifs de reconversion du site avec et sans Bridgestone et de travailler à la revitalisation du territoire », a maintenu un porte-parole de Bridgestone qui justifie sa décision en mettant en avant la faiblesse de la demande et la forte concurrence.

Les syndicats veulent garder un « petit espoir »

« En France, il y a des lois qui font que quand on veut lancer un PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] on doit justifier de difficultés économiques. (…) Je pense que la direction de Bridgestone a bien compris qu’on est déterminés à faire appliquer ces législations protectrices pour les salariés et pour les emplois », a, de son côté, grondé E. Borne, dans un coup de menton. Un PSE permet à une entreprise d’au moins 50 salariés de licencier au moins dix salariés dans une période de trente jours consécutifs, et ce pour des raisons économiques. Il vise à éviter les licenciements ou à en limiter le nombre, notamment par des mesures de « reclassement« .

Le régional de l’affaire, Macron, se tient en retrait, mais fait dire qu’il sera « exigeant » avec le Japonais

« La direction nous a très expressément dit qu’elle est prête à ouvrir des scénarios alternatifs », a encore déclaré A. Pannier-Runacher. « Nous serons extrêmement exigeants, notamment sur le respect de la parole donnée », a-t-elle insisté, montrant les muscles, tout en appelant Bridgestone à se saisir des dispositifs prévus notamment dans le plan de relance. « On n’a jamais eu de moyens aussi considérables que ceux qu’on peut mobiliser aujourd’hui (…) pour accompagner un site industriel qui veut se moderniser », a renchéri Mme Borne, prenant le risque de devoir assumer (?) l’échec annoncé des scenarii et l’inadaptation des dispositifs prévus notamment dans le plan de relance. Elle assure à son tour que le gouvernement sera « très exigeant vis-à-vis de l’entreprise pour qu’elle mobilise bien tous ces outils exceptionnels ».

Bien que l’Italie ait fait plier Bridgestone en 2013, les Français font passer Bridgestone pour intraitable

« On connaît cette direction de Bridgestone, comment elle opère. Mais il y a quand même un petit espoir du fait qu’ils acceptent de discuter ; on aurait pu dire : “La porte est fermée, pas de discussion.” Donc, on s’accroche à ça », a réagi Bruno Wable, de la CGT, à l’issue de la réunion de lundi.

Il y a sept ans, à Bari, dans le sud de l’Italie, 900 ouvriers avaient cependant réussi à empêcher une telle fermeture. Alors que l’usine se portait très bien en 2013, neuf mois après son ouverture, la direction avait en effet annoncé brutalement sa fermeture. Les salariés n’avaient pas fait grève mais avaient interpelé vivement les gouvernements italien et japonais. Après des semaines de tensions, le Japon avait finalement forcé la direction de l’usine à envisager un plan B. L’accord passé avait été cependant très douloureux : 377 licenciements avaient dû être acceptés ainsi que des baisses de salaires.

En attendant que Jean-Yves Le Drian, néfaste au Moyen-Orient, soit positif auprès du Japon, la menace de fermeture de l’usine de Béthune, mise en service en 1961 et d’une capacité de production d’environ 17.000 pneus par jour, met en péril l’avenir de 863 personnes. En attendant cette éventualité, c’est le plan de relance qui va devoir faire la démonstration de son adaptation à la situation.