L’immigration conduit la France à un «tournant démographique»

«L’apport migratoire va constituer l’essentiel de la croissance de la population française», selon une note de l’Institut Montaigne

Plus de 10% de la population est immigrée en France.

Le « grand remplacement » n’est-il qu’une théorie ? C’est une nouvelle équation démographique à résoudre. Dans une note d’éclairage rédigée par Bruno Tertrais, expert associé à l’Institut Montaigne et publiée lundi 28 août, un constat sans équivoque est dressé : la France se trouve à un tournant démographique. «Si les tendances actuelles se poursuivent, dans les années qui viennent l’apport migratoire va constituer lessentiel de la croissance de la population française», affirme-t-il.

Plusieurs raisons expliquent cette projection démographique, qui n’est cependant pas «une prédiction» tient à souligner l’expert. Si l’on suit le scénario central de l’Insee, mis à jour en 2021, la population française devrait atteindre un pic en 2040 avec environ 69 millions d’habitants avant de connaître une décroissance jusqu’en 2070 où 68,1 millions d’habitants sont estimés.

10% d’immigrés principalement d’Afrique et du Proche-Orient

En cause, le déclin des naissances et l’augmentation de la mortalité. «Les générations nées du baby-boom d’après-guerre vont peu à peu disparaître explique Bruno Tertrais. Quant aux naissances, les femmes ont leur premier enfant à un âge plus avancé ce qui contribue à réduire la natalité», poursuit-il. De fait, l’excédent naturel, c’est-à-dire la différence entre la naissance et les décès, était en 2022 à son niveau le plus faible depuis 1945.

Autre chiffre marquant rappelé dans la note, la France compte désormais plus de 10% d’immigrés, soit près de sept millions de personnes. En 2022, l’immigration a compté pour «près des trois-quarts de l’accroissement de la population, une proportion inédite», avance Bruno Tertrais. Par conséquent, si ces tendances se poursuivent, l’apport migratoire est appelé à être structurellement majoritaire dans la croissance démographique du pays. Pour autant, «si l’immigration devient la composante majoritaire, cela ne veut pas dire que les immigrés seront plus nombreux que les natifs ; mais ces immigrés et leurs descendants immédiats représentent désormais un cinquième de la population» précise l’expert.

Impact économique

Selon Bruno Tertrais, l’impact de l’immigration sur l’économie «est très peu important, contrairement aux idées reçues, en France l’impact est légèrement négatif». Toutefois, les études comparatives citées dans la note de l’Institut Montaigne, celles de France Stratégies et du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales) ne prennent pas en compte tous les coûts des politiques publiques relatives à l’immigration. «La Cour des comptes estimait à 6,57 milliards d’euros en 2019, soit 1,4% des dépenses brutes du budget général, le coût des missions relatives à l’immigration, l’asile et l’intégration», rappelle Bruno Tertrais. Les dépenses de l’Etat liées à ces politiques sont en augmentation d’environ 50% depuis 2012 notamment à cause de l’augmentation des demandes d’asile.

Néanmoins, l’expert associé à l’Institut Montaigne reconnaît que «la mesure des coûts indirects et des bénéfices indirects liés à l’immigration est difficile et comporte une part darbitraire. De fait, personne ne peut prétendre avoir fait le bilan économique définitif de l’immigration», conclut-il.

Macron doit «consulter les Français sur l’immigration», demande Eric Ciotti.

Quand Mitterrand évoqua le retour des immigrés « chez eux » en 1988

« Qu’ils rentrent chez eux! »

« Remigration » est un 
euphémisme et néologisme pour parler du retour, forcé ou non, des immigrés non européens dans leur pays d’origine. Cette idée, souvent liée à la théorie conspirationniste d’extrême droite du « grand remplacement », est aujourd’hui utilisée par la mouvance identitaire avec un objectif de banalisation du terme.
Le terme de réémigration est quelquefois utilisé dans le même sens.

«Prendre des dispositions pour qu’ils partent d’eux-mêmes…,» une exhortation du président socialiste de la République. En 1988, le président François Mitterrand évoquait de manière très crue sa vision de l’immigration à côté de laquelle beaucoup de gens de droite paraissent de gauche aujourd’hui.

Depuis Issoudun, extrait du discours de François Mitterrand sur l’immigration clandestine, le droit d’asile et le racisme, prononcé le 18 avril 1988, sur Antenne 2 (France 2) :

Texte intégral

1-L’égalité des droits.
– Je l’ai dit le 23 décembre 1987 à Djibouti : « Quelle que soit la race ou le pays d’origine, tout travailleur qui nous apporte son concours dans le cadre de nos lois doit être respecté et ne doit pas être l’objet de campagnes politiques (…) il doit être défendu par les pouvoirs publics comme on le ferait des nationaux ».
– Les immigrés qui se trouvent en situation régulière en France, qui apportent leur effort, leur travail, leur compétence, qui prennent part à notre production, sont ici chez eux et doivent bénéficier des mêmes règles que les travailleurs français : l’égalité des droits est tout simplement liée à l’égalité des devoirs.

2 – Code de la nationalité.
– Depuis des siècles, les enfants qui naissent de parents étrangers deviennent français à l’âge de 18 ans, sauf s’ils optent pour la nationalité de leurs parents. C’est ce que l’on nomme le droit du sol. Il n’y a aucune raison de revenir sur cette tradition séculaire, qui a permis à notre communauté nationale d’intégrer harmonieusement celles et ceux qui s’y sont ajoutés au cours de l’histoire.
– Pourquoi en revanche ne pas améliorer et simplifier ce qui doit l’être, comme la naturalisation, en rendant les procédures moins vexatoires ? Pourquoi les naturalisés de l’année ne seraient-ils pas reçus comme pour une fête, par le maire et dans sa mairie là où ils résident ?
– Il faut que la France sache recevoir et accueillir, qu’elle s’ouvre plutôt que de se fermer. Tout ce qui s’inspire d’une philosophie d’exclusion doit être rejeté. Soyons attentifs à ne pas marginaliser des dizaines de milliers de jeunes.

3 – Citoyenneté européenne.
– L’Europe de 1992 est l’affaire de tous. Aujourd’hui, la citoyenneté européenne est symbolisée par un passeport. Pour ce qui est de l’immigration, chaque pays européen a son histoire et, par conséquent, sa vision des choses. Mais ce qui fait précisément la force de l’Europe, c’est sa volonté de trouver le meilleur dénominateur commun. A terme, il ne peut pas y avoir suppression des frontières pour les uns et maintien des mêmes frontières pour les autres. Ce qui signifie qu’avec l’Europe viendra la nécessité de reconnaître la notion de résident européen.

4 – Le droit de vote des immigrés.
– J’ai écrit exactement ceci dans ma « Lettre à tous les Français » : « La Grande-Bretagne, la Hollande, les Pays Scandinaves sont même allés jusqu’à reconnaître à leurs immigrés un droit de regard – par le vote – sur des décisions politiques locales ou nationales. Même si je sais que vous êtes, dans votre grande majorité, hostiles à une mesure de ce genre, je déplore personnellement que l’-état de nos moeurs ne nous la permette pas ». Cela veut dire que mon projet ne comporte pas cette proposition mais que je demande aux Français d’y réfléchir.

5 – Loi du 9 septembre 1986.

– L’immigration clandestine ne peut être acceptée. Mais la protection des libertés individuelles passe par l’intervention d’un magistrat. L’expulsion administrative doit rester exceptionnelle et se faire selon des règles très strictes. L’utilisation systématique de la procédure d’urgence absolue est à éviter. Je ne veux pas revoir des charters comme celui des 101 Maliens.

6 – Jurés de Cour d’Assises.
– Les jeunes ont parfois le sentiment qu’il y a toujours une justice à deux vitesses et que l’on ne traite pas toujours de manière équitable les délinquants d’origine étrangère.
– Pour être juré d’assises, il faut être citoyen français. En l’-état actuel du droit, cette possibilité n’est donc pas ouverte aux immigrés.
– Je crois qu’il faut d’abord renforcer les dispositions législatives contre le racisme. C’est ce que propose le rapport de Michel Hannoun, qui est resté lettre morte. Il recommande, vous le savez, la création d’un délit spécifique d’injure non publique à caractère raciste ; la possibilité pour le juge de prononcer des incapacités civiles et politiques en cas de délit raciste ; l’aggravation de la peine applicable à certaines infractions à caractère raciste lorsque ces infractions ont été commises en groupe ; la création d’un nouveau délit d’apologie de crime contre l’humanité ; l’affichage dans les lieux publics d’une synthèse des dispositions pénales réprimant le racisme .. Tout ceci mérite d’être rapidement étudié et mis en oeuvre.

7 – Représentation dans les offices d’HLM.
– Il est évident que la présence de locataires d’origine étrangère dans les offices d’HLM et les commissions d’attribution du logement irait dans le sens d’une meilleure insertion dans le quartier où ils vivent. Mais, de façon plus générale, si l’on veut vraiment réaliser l’intégration des jeunes de la seconde génération, les partis politiques devront penser à faciliter leur candidature aux diverses élections, en particulier aux élections municipales.

8 – Chômage des jeunes.
– A la suite du rapport de B. Schwartz sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté, les gouvernements socialistes ont mis en oeuvre diverses dispositions : missions locales, stages qualifiants, aide aux entreprises intermédiaires. Depuis 1986, la dernière mesure a été abandonnée et les deux premières laissées en jachère.
– Le prochain gouvernement devra relancer cette politique et la doter de moyens financiers suffisants, car elle est destinée à l’ensemble des jeunes en difficulté, en particulier les jeunes d’origine étrangère.
– Dans ce -cadre, un dispositif particulier d’aide à la création d’entreprises par les jeunes sera mis en place. Plus généralement, il faut que les jeunes français d’origine étrangère prennent toute leur place dans la société française, dans tous les domaines, à tous les niveaux. Leur réussite n’est-elle pas le meilleur moyen de lutter contre le racisme ?

9 – Les « camps de la honte ».
– L’expression même que vous employez montre qu’il s’agit là d’une situation que nous ne devrons pas laisser se perpétuer. Beaucoup a déjà été fait depuis 1981 : en 5 ans, 25 secteurs d’habitat isolé et précaire sur une trentaine ont été démantelés et leurs habitants relogés. Des mesures financières sans précédent ont parallèlement permis aux Français musulmans rapatriés l’accession à la propriété de leur logement.
– Le gouvernement de 1986 a maintenu ces mesures et a pu inaugurer les deux derniers lotissements mis en chantier par le gouvernement précédent.
– Je veillerai à ce qu’un effort particulier soit fait dès le début de mon mandat pour arriver enfin à une résorption définitive.

Qu’avez-vous pensé du

Un Haut-commissariat pour la fin des discriminations lancé par les diasporas africaines en France

Et le droit de vote aux municipales pour les Français en Algérie, au Mali et en Arabie saoudite ?

Bounama Camille Sylla, personnalité de l’UEMOA,
Union économique et monétaire ouest-africaine

Ce nouvel outil veut fédérer les associations musulmanes pour mener des projets sur le continent européen et « faire bouger les choses sur le plan politique », notamment en matière de lutte contre les discriminations et de resserrement des liens avec l’Afrique.

L’idée du Haut-commissariat des diasporas africaines (HCDAF), lancé vendredi 14 octobre, est de s’appuyer sur la société civile et sur les associations existantes pour mener des projets dans les pays d’origine. « La méthode c’est l’action. On a tellement parlé, on a passé notre temps à parler, à débattre, à proposer, mais au final, qui agit ? résume Rachida Kaaout, la présidente, d’origine marocaine, élue à la mairie d’Ivry et présidente du groupe politique « Ivry C’est Vous!: donc, « Ici, on est chez nous ! »… Le Haut-commissariat, c’est de l’action, de l’action immédiate en France, en Europe, mais aussi dans les pays d’origine. »

Jusqu’alors, les immigrés et descendants d’immigrés étaient « très bien structurés, mais au sein de leurs propres communautés », a plaidé la fondatrice du HCDAF, élue de la majorité présidentielle à Ivry-sur-Seine, commune PCF du Val-de-Marne,

Camille Bounama Sylla, chef d’entreprise sénégalais (directeur Général Smart city Africa), se sert de son parcours pour accompagner les jeunes entrepreneurs d’ici vers leur pays d’origine :

« Je pense qu’on ne peut pas décider à notre place. Je suis arrivé en France, je n’avais aucune qualification, je n’avais pas de papiers et, aujourd’hui, j’arrive à monter plein de projets ici. Donc je trouve que les jeunes français noirs et les jeunes français arabes font partie des jeunes les plus maltraités de la société française : ils vont en Afrique, on les prend pour des étrangers et quand ils sont en France, on les prend pour des étrangers. Je n’ai pas ce problème d’identité, je pense que ce n’est pas qu’ils ne le veulent pas, mais qu’on ne leur donne pas la possibilité de faire des choses. »

Camille Bounama Sylla est un « expatrié qui fait bouger les banlieues »… C’est un contre- exemple de discrimination, puisque c’est un ex-sans-papier dont le modèle d’intégration dans la société française est exemplaire des possibilités offertes par la France… En fait, un exemple de procès idéologique d’anti-raciste racisé contre le pays d’accueil, si ouvert et généreux soit-il.

« Sommet » pour faire connaître l’Afrique aux fils de la diaspora

Quelque 1 200 associations sont déjà mobilisées et sont prêtes à concrétiser les projets des diasporas africaines de France. La fédération d’associations se donne également pour objectif de favoriser la participation des diasporas au développement du continent africain.

« On a une nouvelle génération (en France) tournée vers l’Afrique, mais une Afrique qu’elle ne connaît pas et où elle n’a jamais mis les pieds. Or c’est un continent où tout est possible », ajoute Rachida Kaaout. L’organisation prévoit un premier « sommet » réunissant notamment les pays africains et les diasporas présentes en France d’ici « la fin de l’année ».

Droit de vote aux étrangers aux municipales contre citoyenneté, sans réciprocité

Mais le « premier chantier » du « Haut-commissariat » sera de pousser pour l’ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026. Ce droit de vote, déjà offert aux Européens pour les municipales, fait l’objet d’une « forte demande » et d’un « sentiment de discrimination », d’autant que nombre d’Africains vivant en France « sont des contribuables », explique Rachida Kaaout.

« Ce serait un message fort », tout comme celui d’« inscrire dans le marbre la notion de non-discrimination dans les entreprises », estime-t-elle. « J’en ai assez d’entendre des mamans me dire : « Mon fils a du mal à trouver du boulot alors qu’il est diplômé et qualifié ». La France n’est pas raciste mais il faut changer les mentalités. Les Africains représentent un réservoir de compétences qui n’est pas utilisé à sa juste valeur. »

Immigration: ce qu’ont le droit de savoir les Français

Le nombre réel de migrants clandestins est-il connu et maîtrisé ?

Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France, selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration (Michel Rocard, 1989), présidé par Patrick Gaubert, frère de Thierry Gaubert, dentiste et eurodéputé UMP d’ascendance roumaine juive, ancien président de la Licra (1999-2010). Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées.

Depuis le début de l’année 2021, une nouvelle augmentation est comptabilisée, et surtout le pays de provenance principal change : l’Afghanistan devient le premier «pourvoyeur» de migrants a travers les cols alpins, dont la vallée de La Roya, par Nice avec l’entremise du militant Cedric Herrou, berger brabché, soit 38% des personnes interpellées.

Juillet 2012

Août 2021: Plus de 100 000 personnes ont été évacuées d’Afghanistan depuis le 14 août, suite au retrait par Biden des troupes américaines d’Afghanistan, malgré les critiques, à la veille du retour au pouvoir des talibans, avait annoncé un responsable de la Maison-Blanche.

2 700 Afghans ot été évacués par la France en août dernier « Ce qui s’est passé est très grave mais fait partie des planifications qu’on avait envisagées », a précisé une source militaire française.

La France promit alors de tenter d’évacuer encore « plusieurs centaines » d’Afghans, mais sans garantie d’y parvenir, avait aussi annoncé le président Macron après les attentats.

Avril 2022: Quatre mois de prison ferme pour un Afghan de 29 ans qui, fortement alcoolisé, menaçait à Saint-Claude des passants avec un couteau.

Fin mai 2022, près de Lyon, le réfugié afghan, un ancien interprète de l’ambassadeur de France à Kaboul, a été condamné pour violences conjugales.

Lien PaSiDupes (déc. 2021): condamnation de l’assassin afghan de sa femme à Besançon

1. Combien y a-t-il d’immigrés ou d’étrangers en France ?

En 2021, 7,0 millions d’ immigrés vivent en France, soit 10,3 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 36 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.

La population étrangère vivant en France s’élève à 5,2 millions de personnes, soit 7,7 % de la population totale. Elle se compose de 4,5 millions d’immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.

1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l’étranger. Avec les personnes immigrées (7,0 millions), au total, 8,7 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 12,8 % de la population.

2. Où sont nés les immigrés vivant en France ?

En 2021, 47,5 % des immigrés vivant en France sont nés en Afrique. 32,2 % sont nés en Europe. Les pays de naissance les plus fréquents des immigrés sont l’Algérie (12,7 %), le Maroc (12 %), le Portugal (8,6 %), la Tunisie (4,5 %), l’Italie (4,1 %), la Turquie (3,6 %) et l’Espagne (3,5 %). La moitié des immigrés sont originaires d’un de ces sept pays (49 %).

3. Où sont nés les immigrés arrivés en France en 2020 ?

La crise sanitaire de 2020 a conduit de nombreux pays, dont la France, à fermer leurs frontières ou tout au moins à restreindre les entrées sur leur territoire. Ces mesures ont limité à la fois les entrées sur le territoire français mais également les sorties, puisque certains pays ont restreint l’entrée sur le sol des personnes venant de France.

En 2020, les entrées d’immigrés ont baissé de 21 % par rapport à 2019, passant de 272 000 à 215 000 (estimations). 41 % des immigrés arrivés en France en 2020 sont nés en Afrique et 32 % sont nés en Europe. Les immigrés arrivés en France en 2020 sont plus souvent nés au Maroc (9,5 %), en Algérie (7,1 %), en Tunisie (4,5 %), en Italie (4,5 %), en Espagne (3,3 %), au Royaume-Uni (3,2 %), en Chine (3,0 %) ou en Roumanie (2,8 %).

Depuis 2006, les sorties d’immigrés sont relativement modestes au regard de leurs entrées. En moyenne, quatre immigrés entrent sur le territoire lorsqu’un en sort. Il s’agit essentiellement d’étudiants étrangers quittant la France à la fin de leurs études, de départs à l’issue d’une période d’emploi de quelques années ou encore de retours au pays au moment de la retraite. Au total, le solde migratoire des immigrés a baissé légèrement entre 2006 (+ 164 000) et 2009 (+ 133 000) avant de croître pour atteindre + 214 000 personnes en 2019. En raison de la crise sanitaire, ce solde diminue à + 169 000 personnes en 2020 (estimations).

4. Comment évolue la population étrangère et immigrée en France ?

La population immigrée en France progresse en effectif et en pourcentage de la population totale depuis 1946. Elle correspond à 10,3 % de la population vivant en France en 2021, contre 7,4 % en 1975 et 5,0 % en 1946.

La population étrangère vivant en France représente 7,7 % de la population totale en 2021, contre 6,5 % en 1975 et 4,4 % en 1946.

Jusqu’au milieu des années 1970, les flux d’immigration étaient majoritairement masculins, comblant les besoins de main-d’œuvre nés de la reconstruction d’après-guerre, puis de la période des Trente Glorieuses. En 1974, dans un contexte économique dégradé, un frein est mis à l’immigration de travail et l’immigration familiale se développe. Depuis cette date, la part des femmes dans les flux d’immigration est croissante, qu’il s’agisse de regroupement familial ou non. En 2021, 52 % des immigrés sont des femmes, contre 44 % en 1975 et 45 % en 1946.

  • Note : données provisoires pour 2020 et 2021, issues d’estimations avancées de la population.
  • Lecture : en 2021, la part de la population immigrée représente 10,3 % de la population totale.
  • Champ : France métropolitaine de 1921 à 1982 ; France hors Mayotte de 1990 à 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, recensements de la population et estimations de population.

43% des sondés estiment que les chômeurs sont responsables de leur situation

Les Français sont sans indulgence pour les pseudos « demandeurs » d’emploi

La solidarité nationale est mise à rude épreuve et les profiteurs du système social vilipendés: 43 % des Français estiment que les demandeurs d’emploi sont responsables de leur situation, montre la troisième version d’un sondage Elabe pour l’Unédic réalisé en septembre, en pleine reprise. Cette défiance s’est accrue de 7 points en un an. Et l’enquête ne portait pas sur la dette publique qui s’abat sur eux et les générations à venir, puisque Macron en campagne fait pleuvoir les milliards sur les secteurs socio-professionnels les uns après les autres, assurant qu’un taux négatif ou zéro d’emprunt à l’étranger n’a aucun coût. Macron se comporte en dirigeant de pays africain dans l’attente d’une annulation de sa dette…

La crise sanitaire n’a pas apaisé l’inquiétude des Français, comme le constate le troisième baromètre de la perception du chômage Elabe pour l’Unédic réalisé en septembre, en pleine reprise économique, et diffusé en fin de semaine dernière. Ils sont plus de quatre sur dix – actifs en ou sans emploi – à considérer que les chômeurs sont responsables de leur situation, soit 7 points de plus que lors du deuxième baromètre en juin et juillet dernier.

Invités à citer les causes principales du chômage, avec la possibilité de cocher plusieurs cases, un quart des Français déplorent que « les gens ne veulent pas travailler », 7 points de plus qu’il y a six mois. Les hausses sont moindres mais néanmoins claires pour les deux autres réponses : les sondés sont 21% à évoquer le «trop faible contrôle des chômeurs fraudeurs » (+3 points), au moment où le gouvernement veut justement le durcir. D’où ce sondage arrivant à point nommé en soutien de l’exécutif. Et ils sont 19 % à mettre en cause « le montant des allocations versées » (+4 points).

Le 10 novembre 2021

Perception paradoxale

La part des Français qui attribuent le chômage à la responsabilité des entreprises a baissé de 5 points, à 47 %. Ils sont également moins nombreux (-4 points) à mettre en cause la réticence des patrons à embaucher ou le manque de postes à pourvoir.

A noter que 12 % des Français relient le chômage aux immigrés qui, selon eux, prennent « une bonne partie des emplois disponibles ». Et quand on sait que Macron cherche à retenir les migrants les plus diplômés, la gauche peine à accréditer l’idée que les clandestins nous viendraient en aide en acceptant les travaux les plus rebutants.

Ce qui ne change pas, c’est l’impact de l’idéologie humanitariste dont l’école et l’université imprègnent les esprits. Une théorie qui ne mange pas de pain, pensaient-ils en période d’abondance, mais tout-à-coup perçue, certes négativement, mais paradoxalement aussi. Les trois quarts des Français estiment que les chômeurs sont « victimes » d’une situation davantage subie que choisie mais, en même temps, la désapprobation s’est renforcée de leurs réticences à faire des concessions ou de leur préférence du non-emploi de peur de perdre leur allocation. Au final, près d’un Français sur deux (48 %, +3 points), considère que « la plupart des chômeurs ne cherchent pas vraiment à retrouver un emploi ».

Sentiment approximatif ou connaissance acquise ?

L’appréciation que portent les Français sur le chômage se fonde moins sur des statistiques que sur leur vécu personnel et leur expérience quotidienne. Taux de chômage réel, nombre de chômeurs indemnisés, montant moyen de l’allocation versée… tout cela reste assez flou et, en tout état de cause, suspect, puisque manipulé et manipulateur. Le pouvoir et sa presse les assurent de l’amélioration de la précision des réponses en un an mais, comme chacun sait, affiner signifie complexifier et donc embrouiller.

La défiance de l’opinion envers le pouvoir dessert les chômeurs. Ils sont un peu plus nombreux qu’il y a six mois à se sentir assistés, méprisés ou paresseux. C’est aussi le temps de la victimisation. Ils sont toujours autant, plus de 45 % précisément, à s’entendre questionner avec insistance sur leur recherche d’emploi ou à susciter des doutes lorsqu’ils en font état. Cette forme « d’inquisition », selon Elabe, se nourrit d’un décalage très net entre le vécu des chômeurs et ce que les personnes en emploi pensent qu’il est. C’est aussi, notamment dans les classes moyennes – et notamment les fonctionnaires et les retraités – sans cesse appelées à la solidarité, sans contreparties, le temps de la saturation et de l’exaspération.