Palestine: quels étaient les engagements des candidats à la présidentielle 2022 ?

Le peuple palestinien de Gaza était déjà dominé par les islamistes du Hamas

5 avril 2022

La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine (35 associations, dont 23 sont membres signataires et 12 sont membres observateurs, 1993) a envoyé en février aux candidats à l’élection présidentielle de 2022 un questionnaire portant sur plusieurs enjeux liés à la défense des droits des Palestiniens. Les équipes de campagne de Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ont fait part de leurs réponses.

A propos de la reconnaissance d’un régime d’apartheid exercé par Israël sur le peuple palestinien, Jean-Luc Mélenchon prend pour la première fois position en la matière, considérant que les récents rapports de Human Rights Watch, Amnesty International et B’Tselem (centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés) “pointent une réalité indéniable”. Fabien Roussel rappelle que dès 2018, le parti communiste a estimé qu’Israël s’affirmait comme un État d’apartheid. Le candidat écologiste Yannick Jadot “préfère ne pas utiliser ce terme pour décrire la politique d’Israël”, mais estime que “la loi israélienne de juillet 2018 sur “l’État-nation du peuple juif” inscrit dans le droit une inégalité de fait et une sous-citoyenneté des citoyens israéliens non Juifs, ce qui n’est pas acceptable et doit être condamné”.

Les trois candidats sont favorables à l’adoption de législations nationale et/ou européenne visant à interdire le commerce avec les colonies israéliennes. Jean-Luc Mélenchon se réserve la possibilité de “prendre toutes les mesures susceptibles de faire pression pour l’application d’une solution de paix basée sur les résolutions de l’ONU”. L’équipe de campagne de Fabien Roussel souligne que le Parti communiste français (PCF) participe depuis février 2022 à l’initiative citoyenne européenne sur l’interdiction du commerce avec les colonies israéliennes. Yannick Jadot (EELV) considère, quant à lui, qu’il est “préférable que ces mesures soient prises au niveau européen pour avoir le maximum d’ampleur, mais si cela s’avère impossible, vu la nécessité d’un consensus entre les États membres, il faudra prendre des mesures au niveau national”.

Unanimité aussi parmi les trois candidats concernant l’engagement à demander la levée du blocus de Gaza. Le PCF souligne qu’il a été de tous les combats pour dénoncer ce blocus illégal : les flottilles pour la liberté, les manifestations contre les bombardements à Gaza, le soutien aux marches pour la paix organisées par la société civile palestinienne. Pour Mélenchon, “Rien ne peut justifier que la France accepte cette situation révoltante”. Même son de cloche de la part de Yannick Jadot, qui considère que le blocus est “à la fois illégal et attentatoire aux droits humains”.

Fabien Roussel, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon s’engagent tous trois à reconnaître l’Etat palestinien. Le candidat du PCF, qui place depuis longtemps parmi ses priorités le combat pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, réaffirme cet engagement dans son programme. Yannick Jadot considère que cette reconnaissance “est importante car elle légitime les droits des Palestiniens, notamment dans un contexte où Israël, en tant que puissance occupante, continue de mettre en œuvre une politique de colonisation accélérée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est”. Le programme du candidat de l’Union populaire prévoit « la reconnaissance d’un Etat palestinien ayant le droit à la continuité territoriale, sur la base de la solution à deux Etats par l’application pleine et entière des résolutions de l’ONU ».

Pour ce qui est de la protection des libertés associatives des organisations de la société civile qui défendent les droits du peuple palestinien, les candidats d’EELV, de l’Union populaire et du PCF font là aussi front commun. Le PCF “dénonce avec force l’amalgame insultant fait entre critique de la politique du gouvernement israélien et antisémitisme” et exige l’abrogation des circulaires Alliot-Marie et Mercier. Les écologistes considèrent que “la société civile doit être protégée contre toutes les tentatives de la museler ou de l’entraver sur des prétextes fallacieux”. Pour Mélenchon, qui souligne le soutien immédiat qu’il a apporté au président de l’Association France Palestine Solidarité (active dans les actions de boycottage d’Israël) Bertrand Heilbronn, lors de son arrestation en mai 2021, il n’est plus possible de “‘tolérer ces atteintes aux libertés associatives des organisations de la société civile qui critiquent la politique du gouvernement israélien et défendent les droits du peuple palestinien, dès lors qu’elles ne cèdent à aucune forme d’antisémitisme ou de négation du droit d’Israël à exister”. L’AFPS soutient la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, considéré comme le chef de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL) condamné à la prison à perpétuité pour complicité d’assassinat terroriste de diplomates israéliens et américains à Paris et détenu en France depuis 1984. Les trois candidats prennent en outre l’engagement de soutenir les six ONG palestiniennes placées sur la liste des organisations terroristes par le gouvernement israélien en octobre 2021.

Et les autres candidats ?

En l’absence de réponses aux questionnaires adressés par la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine des autres candidats à la présidentielle, sont rassemblés ici leurs prises de position telles qu’elles apparaissent dans leurs programmes respectifs et leurs prises de parole dans les media.

Interrogée par le Collectif Palestine Vaincra, Nathalie Arthaud a indiqué qu’elle était “inconditionnellement solidaire de la lutte du peuple palestinien pour revendiquer un Etat et pour obtenir la reconnaissance de tous ses droits nationaux”. La candidate de Lutte ouvrière défend “la liberté d’expression et de critique sur cette question, comme sur toutes les autres”.

Nicolas Dupont-Aignan s’engage dans son programme à « œuvrer à un accord de paix durable entre Israël et les Palestiniens ».

Macron affirmait en 2017 qu’il était nécessaire de rechercher « les conditions d’une paix juste et durable, qui permette aux deux Etats de coexister en sécurité ». Pour 2022, il réaffirme que « la sécurité d’Israël est pour nous un principe intangible, de même que la légitimité de l’Etat palestinien. Nous devrons rechercher les conditions d’une paix juste et durable, qui permette aux deux Etats de coexister en sécurité. ».

Dans son programme, Valérie Pécresse indique qu’elle souhaite travailler à un « processus garantissant la sécurité d’Israël et un espoir pour le peuple palestinien conformément aux résolutions des Nations Unies ».

Philippe Poutou affirme que le Nouveau Parti Anticapitaliste soutient « les luttes des peuples [notamment] palestinien contre leurs oppresseurs ». Dans sa réponse aux questions du Collectif Palestine Vaincra, dont la dissolution a été suspendue, il considère qu’il “ne peut y avoir de paix sans justice, et la justice passe par la fin de toutes les politiques coloniales et discriminatoires d’Israël et par la satisfaction de l’ensemble des droits nationaux et démocratiques des Palestiniens”. Il a en outre déclaré que “la lutte contre le fléau de l’antisémitisme mérite mieux que les amalgames pratiqués par les inconditionnels de l’Etat d’Israël”.

Enfin, Anne Hidalgo, Marine Le Pen, Jean Lasalle et Eric Zemmour n’ont pas couvert la question du conflit israélo-palestinien dans leurs programmes respectifs ou dans les débats entourant l’élection présidentielle.

L’Arabie saoudite accusée du massacre de clandestins à sa frontière avec le Yémen

Au moins 655 Ethiopiens auraient été exécutés, dénonce Human Rights Watch (HRW)

Les gardes-frontières saoudiens auraient tué des « centaines » de migrants illégaux éthiopiens depuis l’an dernier, alors qu’ils tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe, passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé ce lundi 21 août Human Rights Watch (HRW).

Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie saoudite, environ 750.000, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans.

« Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée, à l’abri du regard du reste du monde », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW.

Le rapport, qui couvre une période de mars 2022 à juin 2023, estime à 28 le nombre d’incidents incluant une arme explosive et 14 le nombre de fusillades. Impossible de savoir combien de personnes ont été tuées. « Nous estimons le minimum à 655, mais ce pourrait être des milliers », selon Nadia Hardman, interrogée par la BBC.

Crime contre l’humanité

Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle commenté.

Les ONG accusent régulièrement Ryad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits de l’homme et la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée.

Le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l’humanité, insiste l’ONG.

L’année dernière, des experts de l’ONU se sont fait les relais de simples « allégations préoccupantes », selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants » dans le sud de l’Arabie saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022.

Le nord du Yémen est largement contrôlé par les Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales.

Des scènes d’horreur

HRW s’appuie sur des entretiens avec 38 clandestins éthiopiens qui ont tenté de passer en Arabie saoudite depuis le Yémen, des images satellite et …des vidéos et photos publiées sur …les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ». Des témoignages partisans, car « d’autres sources » manque totalement de fiabilité.

Les « personnes interrogées » ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ». Ces migrants illégaux racontent des scènes d’horreur : « femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », apporte HRW.

« Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie (de balles) », raconte une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courrait pour sauver nos propres vies ». Un récit sans preuves.

Des migrants morts ou mutilés

La BBC a de son côté contacté des clandestins qui ont raconté les traversées de nuit sous le feu des soldats. « Les tirs continuaient, continuaient, continuaient », a raconté Mustafa Soufia Mohammed, 21 ans. D’après cet exilé politique, plusieurs personnes de son groupe de 45 personnes seraient mortes lors de cette traversée en juillet 2022. La presse occidentale relaie des récits sans même les valider par des investigations.

« Je n’avais même pas remarqué que j’avais été touché, mais quand j’ai essayé de me relever pour marcher, une partie de ma jambe n’était plus avec moi », a ajouté ce « père de deux enfants », une identification très superficielle. Il a été amputé de la jambe et est de retour en Ethiopie auprès de ses parents. « J’ai été en Arabie saoudite parce que je voulais améliorer la vie de ma famille. Mais ce dont j’ai rêvé ne s’est pas matérialisé. »

Zahra, jeune fille de 18 ans dont la véritable identité n’est pas précisée pour sa sécurité, ce qui ne facilite pas l’authentification du témoignage, a pour sa part dit avoir payé 2.500 dollars (2.300 euros) pour traverser. Une jolie somme mobilisée par une aussi jeune personne issue d’un pays aussi pauvre. Elle aussi s’est fait tirer dessus et a perdu tous les doigts d’une main.

HRW appelle Ryad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants en situation irrégulière et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations. Le monde a l’envers : en mal de publicité, l’ONG supranationale illégitime lance une alerte en exigeant de l’ONU d’apporter les preuves qui manquent.

Horreur authentique ou coup médiatique ?

Tribune internationale contre les « politiques anti-migrants » de l’UE et de Tunisie

379 chercheurs (!) et membres de la société civile (artistes ??) s’opposent à l’accord UE-Tunisie : de quel droit ?

Des minorités non qualifiées ne cessent de s’opposer aux élus. Elles s’accordent des droits contraires aux voeux des majorités légalement élues et représentatives. Des signataires s’insurgent contre le Memorandum entre l’Union Européenne (UE) et la Tunisie, signé le 16 juillet 2023, et contre « les politiques d’externalisation des frontières de l’UE ».

Ils veulent manifester leur indignation face à un accord librement signé qui ne convient pas aux intellos-bobos qui ne représentent qu’eux-mêmes. Des chercheurs et membres de la société civile « du Sud et du Nord » [clivage qui a suivi celui Est-Ouest cher aux staliniens] prennent position « contre les politiques européennes et tunisiennes anti-migrants et anti-noirs », dans une tribune publiée mardi par des media partisans tunisien, français et italien. La presse craintive de l’extrême gauche ne précise pas qu’ils sont trois media : le quotidien italien Il Manifesto (fondé par une frange dissidente du Parti communiste italien et auquel Sartre a collaboré) et le site d’information français Mediapart (trotskiste révolutionnaire) et tunisien Nawaat (blog collectif alternatif).

Les dizaines de signataires, opposants radicaux entre autres de France, Tunisie, Libye, Italie, Allemagne, d’Algérie, du Niger, des Etats-Unis et du Canada, prennent collectivement position contre le « Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre l’Union Européenne (UE) et la Tunisie », signé le 16 juillet 2023, et contre « les politiques d’externalisation des frontières de l’UE ».

Cette tribune, signée par des chercheurs, universitaires, des juristes et des membres d’ONG, est publiée par le journal italien Il Manifesto et les sites d’information français Mediapart et tunisien Nawaat. « La Tunisie affiche désormais une volonté propre de maintenir un système d’exclusion et d’exploitation des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne », déplore la tribune.

Les migrants tunisiens n’ont le soutien ni de la Tunisie, ni des pays ciblés

Le président Kais Saied combat les départs clandestins de Tunisiens et l’arrivée d’Africains. Il a dénoncé le 21 février l’immigration clandestine, évoquant des « hordes de migrants subsahariens » venues « changer la composition démographique » du pays : un « grand remplacement » au Maghreb. L’extrême gauche ‘no border’ y voit, comme en France, de la xénophobie.

Le présudent tunisien tente de protéger sa population

A la suite d’affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet, des centaines de migrants africains ont été chassés de Sfax, deuxième ville de Tunisie, conduits par les autorités, selon des ONG, près de la Libye et de l’Algérie, en plein désert, ce qui est impressionnant vu de France. Sans eau, ni nourriture, ni abris par des températures dépassant les 40 degrés, plusieurs sont morts, selon Human Rights Watch, dont les gouvernements d’Ethiopie et d’Israël, pour la seule Afrique, dénoncent des rapports faussés. En février 2017, le ministère israélien des affaires étrangères décida de ne plus accorder de visa aux membres étrangers de HRW en qualifiant l’ONG d’« organisation fondamentalement partiale et anti-israélienne ».

« Au lieu de dénoncer cette escalade raciste, (…) les responsables européens instrumentalisent l’immigration dite [sic] irrégulière en la présentant [sic] comme un « fléau commun » », accusent les signataires, dans la droite ligne stalinienne des diffamateurs de l’anti-communisme. « De manière opportuniste et irresponsable, selon eux, l’UE consolide le discours présidentiel et alimente la phobie anti-migrants et anti-noirs, tout en véhiculant l’idée que l’UE aide la Tunisie à protéger ses frontières, et non les frontières européennes », racontent-ils.

Les signataires contestent le Memorandun signé entre l’UE et le Tunisie souveraine

Les illustres signataires inconnus, contestataires du système représentatif, fustigent un « Memorandum signé de façon non transparente, sans consultation des parlementaires, des syndicats ou de la société civile ». « Il n’inclut ni de garanties précises quant au respect des droits fondamentaux, ni de mesures de suivi sur l’utilisation des dons alloués aux forces de sécurité tunisiennes ». Et les séditieux sont de surcroît suspicieux ? Les dons à HRW sont-ils bien utilisés ?

La activistes agités du bocal appellent à établir « une écoute et un dialogue constructif [s] avec les populations tunisiennes et non-tunisiennes directement concernées, les diverses associations qui les représentent [sans qu’elles le sachent…], les acteurs sociaux et la communauté scientifique ». Parce qu’ils prétendent que quelques-uns sont la totalité…

« Ces dialogues devraient faire émerger une réflexion collective sur les solutions politiques face à l’actuel régime meurtrier des frontières, en abordant les migrations comme un droit et une richesse pour tous [sic]», concluent les signataires soutiens de régimes « meurtriers », tels ceux de Staline, Mao, Castro ou Pol Pot.

Calais : violences policières contre les clandestins: c’est « le rapport qui matraque », pas les flics!

Le journal de Jean-Paul Sartre est passé du côté de la matraque…

Document photo aseptisé proposé par Libération: soleil et cohabitation paisible

ONG supranationale et illégitime,  Human Rights Watch a réalisé une sélection de témoignages édifiants qui dénoncent des « exactions » policières « de routine ».

«Passages à tabac», «attaques au gaz lacrymogène», «exactions de routine», y compris sur des femmes et des mineurs. Des vieillards aussi ? Mais le journal socialiste Libération a pris le parti de ridiculiser le rapport d’Human Rights Watch qui, d’une part, « fait les gros yeux » (sic) et, d’autre part, non pas à Hollande, Valls et Cazeneuve, mais « à la France. » Ce document, d’une ONG dont le but est de dénoncer, dénonce effectivement ce mardi matin  les mauvais traitements des forces de l’ordre sur « les migrants », donc tous les migrants, dont il faut rappeler, pour tout dire, que ce sont des clandestins, certes sans abris, mais, en vérité, sans papiers, pour commencer. Ils se trouvent bloqués à la frontière calaisienne, dans l’espoir de passer en Grande-Bretagne « en se glissant dans les camions », pour pénétrer illégalement en pays étranger.

Izza Leghtas
Izza Leghtas

Izza Leghtas (ci-contre), « chercheuse » de l’ONG, porteuse d’un prénom d’origine berbère, bilingue anglais-arabe, a interrogé 44 illégaux – dont trois enfants. « Dix-neuf personnes, dont deux enfants, ont déclaré que la police les avait maltraitées. Huit ont eu des membres fracturés ou d’autres blessures visibles. Vingt et un, dont deux enfants, ont confié que la police les avait aspergés de gaz lacrymogène », raconte-t-elle dans son communiqué. Se posent alors les questions de l’authenticité des incriminations et de la fiabilité de la chercheuse. Les uns sont parties prenantes et l’autre, du fait de son appartenance militante, n’est pas neutre,

Exemple ? Rosa, 25 ans, Erythréenne, et donc africaine de l’Est sans connexion aucune avec la France, déclare que des policiers l’ont battue quand ils l’ont trouvée dans un camion sur l’autoroute.«J’ai dit poliment : “S’il vous plaît, aidez-moi”,mais ils m’ont battue et je me suis effondrée devant le camion. Ils m’ont rouée de coups de pied sur le sol.» Elle a déclaré avoir perdu connaissance et s’être réveillée dans la salle des urgences à l’hôpital.

Aziz, Afghan de 29 ans, qui ne peut se prévaloir d’aucun lien de son pays d’Asie avec la France : «Un policier m’a poussé, j’étais par terre, ils m’ont aspergé[de gaz lacrymogène] et quand je me suis retourné, ils m’ont frappé. J’avais du sang sur le visage, sous mon œil, sur le nez et le genou. Je n’ai rien vu parce qu’ils m’ont d’abord aspergé puis ils m’ont frappé aux jambes, sur tout le corps

Un Soudanais de 26 ans : «Les policiers vous aspergent comme si vous étiez un insecte.»

Un Iranien de 20 ans : «J’étais seul. Les policiers ont ouvert la porte et avant de dire quoi que ce soit, ils m’ont aspergé le visage; je ne pouvais rien voir et deux fois ils m’ont frappé avec leurs bottes et leurs mains

Une Erythréenne de 25 ans : «Nous voulions aller dans [le camion], les policiers sont venus, ils ont dit “Allez ! Allez !” et m’ont aspergée dans les yeux, je suis tombée.»
L’ONG « indique », selon Libé (mais dénonce) que la préfecture et la police nient. Elle demande à la France d’enquêter.

Le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin, se défend sur France Info ce mardi. Il reconnaît «un nombre important de blessures», mais assure que «La première cause» sont «les conflits violents entre réseaux de passeurs, entre nationalités», et la seconde, «les migrants qui se blessent pendant les tentatives de passage». Il dénonce des «témoignages pas circonstanciés et anonymes». Jusqu’ici, aucune plainte n’a été déposée, argue l’État. Et pour cause : on imagine mal des migrants en situation irrégulière déposer plainte contre la police.

L’ONG new-yorkaise met le doigt sur « un problème ancien »

Ce qui change tout des faits et responsabilités actuels ! Les violences policières envers les migrants de Calais existent depuis l’ouverture du centre de la Croix-Rouge à Sangatte en 1999, fait finement valoir la journaliste correspondante à Lille, sans rappeler que c’est sous le gouvernement Jospin (PS) et par son ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement: il ne faut pas trop en demander à Libé !
Elles connaissent un nouveau pic avec la fermeture du centre, fin 2002, quand le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, « pense résoudre le problème en dispersant les migrants« , selon l’interprétation partisane de la journaliste, mais en fait sous la pression de son homologue britannique, David Blunkett.
La jungle de Calais connaît un second pic d’agitation animée par les associations lors de sa destruction, en septembre 2009, par le ministre de l’Immigration Eric Besson. « Police, problem » est le slogan le plus souvent répandu à l’époque par les clandestins, à l’instigation des collectifs, si on songe que ces deux mots sont franco-anglais et à portée internationale… « Coups, abris détruits, couvertures imbibées de gaz lacrymogène et chasses à l’homme », résume Libé, à la hache, quand il ne s’agit plus de la période socialiste.

Libération se concentre sur la période 2008-2012…

En 2008 déjà (sic, et à l’attention de Sarkozy), La loi des jungles, un rapport, commandé par le GISTI (Groupe d’information -juridique- et de soutien des immigrés) aux universitaires Karen Akoka (sociologue dédiée aux réfugiés) et Olivier Clochard (géographe) pour la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), qui rassemble une vingtaine d’organisations nationales engagées dans la défense et la promotion du droit d’asile, avait documenté les violences.
Puis en 2011, un rapport -à charge- remis par les activistes No Border ( réseau transnational -comme Human Rights Watch- de collectifs et d’individus investis dans les luttes pour la liberté de circulation et l’abolition des frontières: tout à fait inapproprié au moment de la montée du risque djihadiste) au Défenseur des droits de l’époque raconte les squats détruits, les points d’eau contaminés au gaz lacrymogène, l’urine (de policiers?) sur les couvertures. Dominique Baudis dénonce des «abus» et demande «qu’il soit mis fin à ces pratiques».

Hollande, le changement maintenant? Elles n’ont pas cessé. «Les violences sont moins flagrantes aujourd’hui, assure d’abord Christian Salomé, de l’association L’auberge des migrants, à Calais. « Mais elles continuent, admet-il, contraint et forcé. Avant, c’était fait de façon ouverte, en se moquant de tout le monde».«Depuis le rapport des No Border, quelque chose a changé. Ça se passe à l’abri des regards»! A l’abri des regards, comme avec Kebrom, Erythréen de 15 ans, rencontré en juin (Libération du 4 juillet 2014), le lendemain d’une tentative de passage, une plaie au bras : «Hier soir, trois policiers, j’étais seul. Ils m’ont frappé avec un bâton quand ils ont ouvert la porte du camion. J’essaie de ne plus y penser, mais je n’y arrive pas. Ça donne envie de mourir.» Même après toutes les difficultés imposées par les passeurs et endurées depuis la corne de l’Afrique jusqu’à la pointe nord de la France ?

L’ONG dénonce aussi le manque de place pour les demandeurs d’asile qui vivent dans les jungles avec ceux qui veulent passer en Angleterre. Dénoncer, sans proposer, ni faire… «Le gouvernement français doit intensifier ses efforts (et donc les Français, leurs sacrifices) pour que tous les demandeurs d’asile soient logés sans délai comme l’exige la législation européenne», revendique l’ONG.
Elle exige aussi des «conditions d’accueil adéquates» pour les autres. Parmi les 2.300 « migrants » de Calais, dont des femmes et des enfants (bis) qui vivent dans des squats et sous des tentes de fortune, certains sont là depuis huit mois. Ils vivent de la soupe populaire, un repas par jour, et n’ont en ce moment presque pas d’accès aux douches du Secours Catholique, vandalisées (par la police ?). Les seules douches sont offertes par Médecins du Monde, une cinquantaine par semaine. En avril, l’association Vie active, financée par l’Etat, proposera 1 500 douches par jour.

Lundi soir, les températures «ressenties» étaient négatives et la préfecture a ouvert un bâtiment chauffé, avec duvets et matelas, pour 500 personnes. Les autres exilés ont dû faire avec le vent, la pluie, la boue, et le froid. Le seuil climatique pour cette ouverture est -5°: la collectivité a donc fourni un effort spécial et… circonstancié, avec la sortie du rapport.C’était pour le pathos.

Ni Libération ou sa correspondante locale, ni le Gisti ou Human Rights Watch n’a un mot de compassion, en revanche, pour les habitants excédés de Calais et de sa région…
A aucun moment, ces professionnels de l’information ou de l’agit prop n’évoquent, pour des motifs différents, les violences inter-communautaires, telle celle entre clandestins africains et afghans, à Calais: dans la nuit du réveillon du 31 décembre 2014, 200 « migrants » se sont affrontés, faisant sept blessés, nécessitant l’intervention de CRS.