Reprise de la covid-19 en France

Les contaminations s’accélèrent

« C’est reparti […] depuis 15 jours », a commenté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Jeudi, 38.464 cas ont été signalés, contre moins de 34 000 une semaine plus tôt.

Les contaminations à la Covid-19 ont donc accéléré ces derniers jours en France après une reprise entamée début septembre, mais avec des conséquences encore incertaines à l’hôpital, ont détaillé les autorités sanitaires. « La circulation du Sars-CoV-2 s’est accélérée sur l’ensemble du territoire métropolitain avec des indicateurs virologiques en forte progression », a résumé Santé publique France dans un point publié jeudi soir sur la période du 12 au 18 septembre.

« Après, quelle est l’ampleur ? Est-ce que c’est une vague à proprement parler, quelle sera l’ampleur ? Il faut attendre un peu », a commenté vendredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, pour ne rien dire.

Accélérer la vaccination

Après avoir connu plusieurs vagues depuis le début d’année, l’épidémie de Covid-19 était tombée à un niveau particulièrement bas fin août, mais les contaminations ont rebondi ces dernières semaines, dans un contexte notamment marqué par le retour de vacances estivales et de reprise scolaire.

A ce titre, le taux d’incidence – le nombre de cas rapporté à une population donnée – a particulièrement progressé chez les 10-19 ans. En une semaine, il a plus que doublé.

Les conséquences à l’hôpital, relativement limitées lors de la précédente vague en début d’été, sont encore difficiles à évaluer : « une hausse des nouvelles admissions […] était observée dans certaines régions, alors qu’une stabilisation était constatée au niveau national », résume Santé publique France, agence placée sous la tutelle du ministère chargé de la Santé, dont le président du conseil d’administration, Marie-Caroline Bonnet-Galzy, 64 ans, est nommé par décret du président de la République

L’agence met l’accent sur la nécessité d’accélérer la vaccination, en particulier la deuxième dose de rappel – parfois dite « quatrième dose » – chez les plus fragiles, telles les personnes âgées. 

La Haute Autorité de Santé (HAS) vient d’approuver trois vaccins adaptés au variant Omicron pour une nouvelle campagne de vaccination de rappel prévue cet automne et couplée à celle contre la grippe. Elle recommande « indifféremment l’un des trois vaccins bivalents » : deux ont été élaborés par Pfizer/BioNTech, et le troisième par Moderna, tous à ARN messager. Ils ont tous les trois été validés récemment par l’Agence européenne du médicament (AEM). Elle prévient toutefois qu’ il vaut mieux ne pas les attendre et se faire vacciner avec les vaccins à disposition si on est à risque et pas à jour. La campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19, couplée à celle de vaccination contre la grippe, démarrera le 18 octobre 2022.

Vaccin : Sanofi investit dans l’ARN Messager aux Etats-Unis

Le laboratoire français signe une grosse acquisition

Le géant français avait annoncé, il y a quelques semaines, un vaste programme d’investissements, de deux milliards d’euros d’ici à 2025, dans l’ARN messager.

C’est une acquisition importante tant sur le plan financier que sur le plan stratégique. Sanofi a annoncé, mardi 3 août, l’achat pour 3,2 milliards de dollars de l’américain Translate Bio, spécialiste de l’ARN messager, une technologie novatrice notamment utilisée dans les vaccins anti-Covid 19 et dans laquelle le géant pharmaceutique français veut accélérer son développement.

« Sanofi va se porter acquéreur de la totalité des actions en circulation de Translate Bio (dans) une transaction en numéraire valorisée approximativement à 3,2 milliards de dollars », soit quelque 2,7 milliards d’euros, a indiqué dans un communiqué le groupe français, qui collabore déjà étroitement avec l’américain. L’ARN messager est l’une des technologies les plus novatrices à avoir émergé ces dernières années dans la pharmacie. Elle a connu une vive accélération avec la crise du Covid-19, qui a vu l’autorisation de premiers vaccins basés sur ce principe, en l’occurrence ceux des laboratoires BioNTech – en collaboration avec Pfizer – et Moderna.

Recherche pour l’avenir

Sanofi, lui-même, travaille déjà avec Translate Bio pour développer un vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Mais les promesses de cette technologie dépassent de loin le seul coronavirus. « Notre objectif est de libérer le potentiel de l’ARN messager dans d’autres domaines stratégiques, comme l’immunologie, l’oncologie », c’est-à-dire le traitement des cancers, « et les maladies rares, en plus des vaccins », résume dans le communiqué Paul Hudson, directeur général de Sanofi.

Le géant français avait déjà, voici quelques semaines, annoncé un vaste programme d’investissements dans l’ARN messager – deux milliards d’euros d’ici à 2025 – avec notamment la création d’un centre de recherche spécialisé. Il se met en capacité de développer plusieurs vaccins, ciblés sur les maladies infectieuses, mais reste discret sur ses ambitions exactes. Sanofi a, toutefois, d’ores et déjà lancé de premiers essais avec Translate Bio pour un vaccin contre la grippe saisonnière, une annonce faite en juin.

Par ailleurs, Sanofi ne mise pas que sur l’ARN messager contre lela Covid-19. Il développe un autre vaccin avec le britannique GSK, basé sur la technologie de la protéine recombinante, et celui-ci est à un stade plus avancé malgré plusieurs mois de retard, avec une mise sur le marché prévue pour décembre.

Cet achat permettra-t-il à Sanofi d’être au rendez-vous qu’il s’est fixé à décembre, dans cinq mois, avec son « propre » vaccin « français » ?

Ais

Vaccin Pasteur:  la pitoyable histoire du ratage de l’Institut Pasteur

Quand les ego des chercheurs priment sur l’intérêt général

Un mois après l’abandon des essais sur son projet de vaccin coronavirus, la 

recherche française est encore

sous le choc. Derrière ses grilles se mur-mure une vérité dérangeante que notre récit corrobore: de stupides rivalités personnelles et de sordides   manœuvres internes à ce désastre scientifique.

La direction de Pasteur n’a pas su mettre fin à larivalité entre ses deux cerveaux 

Le 25 janvier 2023 restera une 

date sombre dans l’histoire de l’

Institut Pasteur. Ce jour-là, l’hono-

rable maison fondée en 1888 à Paris par l’inventeur  du vaccin contre la rage révélait piteusement que 

son projet de vaccin contre la 

covid-19, lancé avec le géant 

pharmaceutique américain Merck était abandonné. L’annonce avec un air de capitula-

tion dans la bataille mondiale 

contre le coronavirus où l’enjeu patriotique croise les intérêts in-

dustriels des financiers, l’échec de Pasteur sonnait comme une un 

camouflet national. Que s’est-il passé ? 

Officiellement, les résultats des 

premiers tests étaient insuffisants. Devancé par ses rivaux américains russes, britanniques, Pasteur ne 

voulait pas en dire plus. Pourtant, derrière les murs de briques de l’

Institut Nobel et au-delà, dans la 

hautepcommunauté scientifique, une autre histoire se raconte 

depuis trop choquante pour être énoncée à haute voix : de sottes jalousies internes, un 

engrenage de manœuvres et une 

sériede maladresses auraient fini par annihiler les travaux des 

chercheurs et voilà pourquoi Pas-

teur est muet.


La course avait pourtant bien 

commencé. En janvier 2020, 

quand la Chine publia la séquence des dix génomes du coronavirus,

Pasteur mobilisa sans attendre un quart de ses effectifs, près de la 

moitié de ses laboratoires pour se lancer dans la quête du vaccin. Nom du projet: V591. Au poste de pilotage, un 

expert reconnu de, Frédéric Tangy, chef de l’unité d’innovation vaccinale, voix caverneuse, crâne lisse, ce scientifique de 67 

ans au tempérament blagueur à breveté en 2004 un vaccin efficace contre le 

Sars-CoV1, le coronavirus res-

ponsable de la fulgurante épidé-

mie de Sras. Persuadé que le 

nouveau virus ayant surgi à Wu-

han ressemble à son prédécesseur, et commande un litre de liquide 

vaccinal et se met àsa paillasse avec son équipe de 20 chercheurs. 
Au seuil de la pandémie – dont on 

ignore encore l’ampleur – c’est d’abord de l’argent qu’il faut trouver. 

Tangy fait appel à une fondation 

internationale la Cepi (coalition 

pour les innovations en matière de préparation aux épidémies) créée en 2017 les Etats et des ONG (no-

tamment la fondation de Bill et 

Melinda Gates pour soutenir la 

recherche de vaccin contre les 

virus émergents. A la différence du Japon, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, 

la France n’y participe pas. Mais au siège de la Cepi, en Norvège, on connaît les travaux de Frédéric Tangy. 

Le 25 février 2020, quand arrive un e-mail du vaccinologue français présentant 

son projet, le préjugé est favorable en moins de deux jours – un di-

manche! – une réponse positive lui est envoyée. Sur 200 dossiers, 8 

sont retenus, dont celui de Pasteur. A la clé, une subvention de 4,3 

millions d’euros. De quoi financer 

les travaux. Sous la houlette de 

Tangy, le labo n’a plus qu’à phosphorer.


La spécialité de l’expert français 

peut sembler primaire mais elle 

est d’une grande sophistication. 

Elle consiste à utiliser le vaccin 

contre la rougeole pour immuniser contre d’autres maladies. Pour simplifier, il faut imaginer le géno-

me du virus atténué de la fameuse maladie enfantine comme un traincomposé de wagons; on y intro- duit les antigènes d’un autre virus,qui déclenchent la réponse immu-

nitaire protectrice. L’idée du pro-

fesseur Tangy est de faire monter à bord les antigènes du coronavi-

rus. 


Pendant ce temps-là, au sous-sol 

de l’Institut Pasteur, un autre 

chercheur est à la tâche: Nicolas 

Escriou, 55 ans, un polytechnicien 

qui s’est spécialisé dans l’étude desvirus respiratoires. Longtemps at-

taché au laboratoire de génétique moléculaire des virus à ARN, où il a rencontré 

sa future femme, ce mathématicien dispose d’un petit 

labo et de trois collaborateurs. Moins titré, moins considéré – ses 

publications scientifiques sont peu 

nombreuses -, hiérarchiquement 

subordonné à Frédéric Tangy, il 

cherche lui aussi à concevoir un 

vaccin contre la covid-19. Il fait 

cavalier seul.
Dès la fin février 2020, la rivalité 

est évidente: Tangy raconte qu’

Escriou ne répond plus à ses mes-

sages, boude les réunions, quand ils’y rend, sort parfois en claquant 

la porte. Il ajoute qu’Escriou conserve 

même des données dans son tiroir.Quand Tanguy le charge de com-

mander des séquences antigènes, 

il s’exécute mais les garde pour lui,ce qui oblige son supérieur à en 

acheter de nouvelles en Thaïlande.Perte de temps, perte d’argent; 

les chicanes prolifèrent aussi vite que des cellules dans une éprouvette. 

Un lundi matin, un laborantin 

découvre que les souris en face 

de prétest ont disparu de leur 

cage pourtant fermée les weekends. Il faudra en faire venir de nou-

velles, relancer les tests: encore 

des jours gâchés.
Début mars, plus de doute: l’ingé-

nieur taiseux s’est bien lancé dans lacourse : il cherche en parallèle ses 

propres « candidats vaccins » -ainsi appelle-t-on les prototypes 

testés dans la recherche d’un futurvaccin. Fort de ses dizaines de bre-vets, 

spécialiste renommé de la plateforme rougeole, Tangy hésite entre l’ironie et 

l’agacement. Escriou se croit-t-il vraiment capable de trouver la bonne formule,

lui qui s’échine depuis longtemps sur un vaccin universel contre la 

grippe qui lui échappe toujours? 

Le professeur Tangy alerte la direction générale de Pasteur. La 

rivalité des cerveaux ne peut être quecontre-productive, prévient-il. 

Il faut d’urgence ramener le 

chercheur à la raison. Curieusement, la hiérarchie de l’Institut lui 

oppose un silence embarrassé. 

Dans son équipe, on murmure qu’

Escriou serait protégé par son 

mandat syndical (ce que l’intéresséne veut de la science tricolore, 

les syndicats pas confirmer) et, dans ce temple pèsent lourd. Le profes-

seur doit contenir sa colère. Quand Nicolas Escriou intègre officielle-

ment le comité de pilotage du projet V591, il enrage. 

D’autant que le polytechnicien se montre très à

son aise, prenant volontiers la pa-

role, soudain plus extraverti que 

dans le gentil chahut du labora-

toire. A l’entendre, rapportent 

certains témoins, il se pose un 

véritable commandant en chef de 

la recherche en coursEscriou, les 

virus respiratoires ne sont-ils pas 

son domaine à lui? Et si son tour 

de gloire scientifique était enfin venu?
A cet instant, Frédéric Tangy 

comprend que la concurrence 

entretenue n’est sans doute pas 

accidentelle. Si la direction de 

Pasteur fait la sourde oreille à ses récriminations, c’est qu’elle 

approuve les travaux de son cadet. Lui-même est proche de la retrait. Peut-être fait-on dans son dos 

le pari de l’avenir. Dans la recherche, on peut aussi pratiquer le dar-

winisme entre les hommes. Incapables d’additionner les travaux et

les caractères des deux rivaux en blouse blanche, les patrons de l’

Institut Pasteur choisissent de laisser chacun courir de son côté. 

L’expert, assis sur sa réputation contre le mathématicien calcula-

teur, que le meilleur gagne, pourvu que Pasteur et la France récoltent les 

lauriers. Répondant à Paris Match, Nicolas Escriou valide cette étonnante lecture. S’il dit regretter la « frustration et 

l’amertume » de son aîné, il renverse les rôles entre eux deux: « J’étais le mieux posi-

tionné pour diriger et organiser le travail expérimental, plastronne-t-il. 

Mes compétences sur les virus respiratoires me plaçaient au premier rang. »


La haute hiérarchie de Pasteur, elle, formule quelques généralités embarrassées. 

« Il y eût en effet parfois des réponses excessives 

sous le coup de l’émotion, mais la 

compétitivité – comme la coopéra-

tion – font partie de la vie scientifi-

que, relativise le docteur Jean-

François Chambon, directeur de la 

communication. Avant d’admettre:« des controverses, voire des riva-

lités peuvent exister entre des 

chercheurs qui travaillent sur des champs trèsproches. A la fin, c’est 

la science qui nous guide et qui 

permet des arbitrages.» Moins 

sibyllin, un scientifique étranger 

qui a suivi de près ces épisodes 

résume la situation. « Pendant tout le printemps 2020, ce fut une 

guerre civile dans un jardin d’enfants. »


Le 17 mars, alors que la France se confine, la société américaine 

Moderna annonce son premier essai clinique autour d’un vaccin 

révolutionnaire, basé sur la tech-

nologie de l’ARN messager. Le sur-

lendemain, Emmanuel Macron vi-

site le laboratoire du professeur 

Tangy, s’attarde, soucieux de tout 

comprendre et galvanisant les 

équipes. Le 21 mars,coup de tonnerre: Pasteur apprend que Thémis, 

la biotech autrichienne avec la-

quelle il travaille depuis 8 ans sur 

la plateforme rougeole, est rachetépar le géant américain Merck 

pour350 millions d’euros, cinq fois sa valorisation. L’enjeu scientifique 

devient stratégique. Désormais, le futur vaccin Pasteur risque de 

tomber aux mains des Américains et l’on sait que Donald Trump est 

peu enclin à partager les doses avec le reste du monde… 
C’est l’alarme à l’Elysée et à Bercy. Les réunions s’enchaînent autour 

du Secrétaire général, Alexis Kohler et au cabinet d’Agnès Pan-

nier-Runacher, la ministre de l’Industrie. On cherche dans la pré-

cipitation un groupe français susceptible d’acheter la licence du 

V591; ainsi, le futur produit miracle resterait bleu-blanc-rouge. 

Sanofi? Le géant du médicament (qui n’est d’ailleurs plus vraiment 

français mais largement anglo-

saxon) décline: il veut se concentrer sur ses deux propres « candidats ». 

Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm et ancienne directrice 

générale de l’ OMS, s’active dans le même but. Elle prend contact 

avec le directeur général de Pasteur, l’Anglais Stewart Cole. « J’ai attiré 

son attention sur le risque de céder une licence exclusive qui 

échapperait à la souveraineté nationale », se souvient-elle. Malgré des 

heures de négociation, Merk obtient la licence exclusive V591.
Dès lors, les yeux rivés sur les 

avancées des allemands, américains, chinois ou russes Merck exige 

qu’on accélère les recherches, ignorant que, chez Pasteur, on laisse 

deux médecins jouer à la course à l’échalote. Fin avril, le compte à 

rebours s’enclenche. Comme tous les laboratoires du monde conçoi-

vent des produits vaccinaux, les usines capables de fabriquer les 

lots précliniques sont surchargées. Le premier «slot » possible – un 

créneau pour décoller, comme en aéronautique – est pour la fin mai. 

Si elle veut en profiter, Thémis, l’alliée autrichienne de Pasteur, 

doit préparer les semences des souches pour le début mai. Effervescence

 au laboratoire du professeur Tangy où, plus que jamais, le directeur 

et son rival espèrent chacun coiffer l’autre au poteau. Chez les 

Autrichiens, la guerre franco-française effare et ulcère, elle l’

entrave, elle ralentit. Un de ses dirigeants se souvient « le labora-

toire nous enjoint de patienter, il traîne, il propose d’attendre sep-

tembre,rien n’est prêt, on se demande ce qu’ils fabriquent, c’est

totalement dingue. »


Ce qu’ils « fabriquent »? C’est en effet délicat. Ayant laissé croître 

deux projets concurrents, Pasteur doit maintenant sélectionner un 

candidat et un seul. Mais comment choisir? L’antigène coronavirus, 

cloné pour être manipulable génétiquement, peut être placé dans 

différents « wagons » du virus rougeole. Selon la localisation, 

la réponse immunitaire sera différente mais il n’y a plus 

guère de temps pour ajuster: « plusieurs pistes ont été explorées, 

admet Christophe d’Enfert, le directeur scientifique. Nous 

avons eu un enjeu de rapidité: à un moment donné, il a fallu choisir. Nous avons alors retenu le meilleur candidat 

dont nous disposions.  » Or, à la fin du mois d’avril, le produit qui 

semble le plus prometteur est celui qu’a élaboréNicolas Escriou. 

Testé sur les souris, c’est lui qui obtient les meilleurs scores 

immunogènes. Le V591, ce sera donc un « candidat ». Un mois 

plus tard, 200 millilitres du précieux liquide maintenu à moins 

de 80 degrés part pour Vienne dans une camionnette World Courier.


Furieux d’avoir été doublé par un membre de son équipe, Frédéric 

Tangy adresse, le 21 mai, un e-mail courroucé à sept directeurs de l’

Institut Pasteur. II ne veut pas « 

prendre la responsabilité de ce 

« candidat» s’il devait échouer. Un seul destinataire lui répond: Fran’

çois Romaneix, directeur général adjoint chargé des finances et de l’

administration lui déclare prendre note des « éléments graves et im-

portants » qu’il leur a signalés. Puis l’état-major de Pasteur indique qu’il 

« veillera à limiter les tensions. Il est bien tard. Pendant qu’Escriou 

triomphe, Tangy écume. Il poursuit pourtant sans relâche ses recher-

ches, convaincu que le V591 ne marchera pas. Deux mois plus tard,

le lot cliniqueest fabriqué, les agences réglementaires donnent leur 

feu-vert et, le 24 août, Merck lance comme prévu son essai sur une 

centaine de volontaires, dans quatre pays. La propre fille du 

professeur Tangy participe: elle s’est enrôlée 

comme cobaye avant que son père ne découvre que le candidat 

testé ne serait pas lesien. En décembre 2020, Pfizer sortson vaccin, 

suivi par Moderna, bientôt par AstraZeneca. Et, le 25 janvier 2021, 

Merck enterre le V591.


Les semaines ont passé. A l’Institut Pasteur, le deuil est toujours de mise, mais on affiche aujourd’hui bonne mine. Les équipes de chercheurs sont 

de nouveau à leur paillasse, « au-delà des difficultés humaines, explique la 

direction manifestement gênée par cette mauvaise publicité. Mais 

l’incroyable tragi-comédie s’est ébruitée dans les cénacles d’experts, 

où la consternation s’est répandue comme un méchant virus. L’état-major songe à remettre de l’ordre, s’il veut persuader les pontes de 

Merck, de l’autre côté de l’Atlantique, de financer la recherche d’une

nouvelle version plus performante. Frédéric Tangy serait prêt à l’expérimenter sur des primates. 

Diplomate et elliptique, le président du conseil d’administration de 

Pasteur, le conseiller d’Etat Christian Vigouroux, conclut: »

« l’esprit de vérité sera écouté; nous étudions la pleine évolution 

de ce qui s’est passé. » Enterré dans la crypte de la chapelle qui se dresse au milieu des laboratoires de l’Institut, Louis Pasteur

doit espérer que ses héritiers ne se disputeront plus les pipettes,

ni les souris, pour fabriquer un vaccin  français, un vrai, un bon.

Combien de morts dus à la rivalité entre deux chercheurs, des « savants »?

Vaccin anti-covid-19 : une prix Nobel a-t-elle dit que l’ARN a pour but de modifier l’ADN ?

Cette savante est-elle affirmative ? Elle doit parler !

La prix Nobel de chimie française Emmanuelle Charpentier, directrice du Centre de recherche Max-Planck pour la science des pathogènes de Berlin (Allemagne), le 12 octobre 2020.

Les propos tenus par la chercheuse française remontent à plus de quatre ans et auraient été détournés. Les « ciseaux génétiques » qu’elle a contribué à mettre au point n’auraient même rien à voir avec la technologie du vaccin à ARN messager contre le Sars-CoV-2. Cette technologie ne modifierait pas le génome, mais elle suscite de la méfiance de la part de ceux qui aimeraient entendre la chercheuse, mais qui, dans l’attente qu’elle lève elle-même les ambiguïtés, sont étiquetés « anti-vaccins ».

Certains sont catégoriques: le soupçon est infondé. Et ils stigmatisent les inquiets par qui les déclarations de la chercheuse seraient détournés et constitueraient « le dernier argument à la mode chez les détracteurs des vaccins – tous autant qu’ils sont – contre ‘le’ Covid-19 ».

La généticienne et prix Nobel de chimie 2020 Emmanuelle Charpentier aurait affirmé lors d’une conférence que « l’ARN a pour but de modifier le génome humain » ( source ). Or, les vaccins mis au point par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna utilisent justement l’ARN. Pour celles et ceux qui suspectent ces produits de pouvoir transformer notre ADN, les propos de l’éminente chercheuse française prouvent que leurs craintes sont fondées. Alors, vrai ou « fake news » ? Benoît Zagdoun a la réponse: il détient la vérité, puisqu’il est journaliste à franceinfo, et compétent en génétique, puisqu’il sort de l’Ecole des hautes études en sciences… de l’information et de la communication!

Que dit vraiment [sic] Emmanuelle Charpentier ?

Chez ce fact-checkeur, le parti-pris est permanent, une fermeture d’esprit inappropriée à son domaine. La « supposée preuve », assène-t-il d’entrée, est un extrait d’une vidéo d’une conférence donnée par Emmanuelle Charpentier à l’Académie des sciences, le 22 mars 2016. Devant une assistance nombreuse (de témoins) et compétente (des académiciens, cette fois), la microbiologiste, généticienne et biochimiste y fait un exposé de près d’une heure sur la technologie révolutionnaire qu’elle a mise au point avec sa collègue américaine Jennifer Doudna et qui leur a valu le prix Nobel de chimie : les « ciseaux génétiques » CRISPR-Cas9.

Source

Cette innovation, dont la scientifique détaille la genèse et le fonctionnement, permet de cibler une zone spécifique de l’ADN, de la couper et d’y insérer une autre séquence génétique. Elle « étend les possibilités de retouche génétique à l’infini », s’enthousiasme le journal du CNRS (rappellons-nous The Lancet…). Elle peut être utilisée pour « supprimer un gène malade, le remplacer par une séquence saine ou encore étudier la fonction précise d’un brin d’ADN, à la molécule près ». Entre autres.

Aboutissement d’une trentaine d’années de recherches [la Nobel a 52 ans], CRISPR-Cas9 « permet une chirurgie précise des gènes dans virtuellement pratiquement toute cellule et organisme qui peut être modifié éthiquement parlant », confirme Emmanuelle Charpentier au cours de sa conférence.

Y a-t-il un point commun entre ces « ciseaux génétiques » et les vaccins à ARN ?

Question bizarre qui appelle une réponse évidente: l’ARN ! « Les « ciseaux génétiques » CRISPR-Cas9, comme les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna se servent de l’ARN. Mais la comparaison s’arrête là [allez savoir pourquoi si vite]. L’ARN est une famille de [macro]molécules présentes dans les cellules des êtres vivants et dans certains virus [son intérêt est sa proximité chimique avec l’ADN]. Elles y jouent un rôle clé dans le transport de l’information génétique contenue dans l’ADN. « Il existe de très nombreux types d’ARN dans nos cellules », explique Frédéric Rieux-Laucat, directeur du laboratoire d’immunogénétique des maladies auto-immunes pédiatriques de l’Inserm [collègue des époux Levy-Buzyn]. Les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna recourent à l’ARN messager. Les « ciseaux génétiques » CRISPR-Cas9 utilisent, eux, l’ARN guide.

L’ARN guide et l’ARN messager sont « totalement différents en termes de structure et de fonction », tranche Frédéric Rieux-Laucat. L’ARN messager joue un rôle de transition. Il transporte depuis le noyau de la cellule jusqu’à son cytoplasme une copie d’une portion de l’information génétique contenue dans l’ADN. Cette instruction va être lue et donner naissance à la protéine correspondante. L’ARN guide, lui, « ne code absolument rien du tout », poursuit Michel Tassetto, chercheur au département de microbiologie et d’immunologie de l’université de Californie à San Francisco. L’ARN guide permet, comme son nom l’indique, de diriger une enzyme (appelée Cas9) vers la portion de la séquence génétique sur laquelle elle va agir. « L’ARN messager est incapable de faire ça », insiste Frédéric Rieux-Laucat.

La différence entre l’ARN messager et l’ARN guide saute aux yeux au microscope [c’est le journaliste qui l’affirme]. Les deux types d’ARN ne comptent pas du tout le même nombre de nucléotides, qui constituent leur structure. « L’ARN messager est assez long. Il fait au moins 3 000 nucléotides, précise Michel Tassetto. L’ARN guide est beaucoup plus petit. Il fait environ 100 nucléotides. » [information signifiante, selon le petit copiste?]

Les ARN guide et messager peuvent-ils modifier l’ADN ?

Non seulement l’ARN messager et l’ARN guide n’ont rien à voir, mais ni l’un ni l’autre ne peuvent [aucun d’entre eux, donc « ne peut »] modifier le génome.

Explications. Si les « ciseaux génétiques » CRISPR-Cas9 sont capables de couper l’ADN, ce n’est pas grâce à leur ARN guide, mais au second élément qui les compose, une protéine spécifique : l’enzyme Cas9. [En somme, un composant ne participe pas de l’ensemble… Le communicant affirme-t-il que les ciseaux génétiques sont capables d’autorité d’envoyer ou non l’ordre à l’enzyme Cas9 ?]

Le corps humain est en outre incapable seul d’une telle action. « Nous n’avons pas les enzymes pour faire ça, car ces ‘ciseaux moléculaires’ sont des enzymes bactériennes qu’aucun animal ne produit naturellement », souligne Michel Tassetto. » Il faut donc l’intervention d’un apprenti-sorcier humain. C’est l’instant où il est permis de réfléchir à deux fois. Une interdiction de trembler, pour d’autres. C’est un immense espoir, mais l’ARN n’a encore jamais été utilisé et les tests n’ont toujours pas prouvé d’immunité chez l’homme.

« L’ARN guide ne sert qu’à placer les ‘ciseaux’ dans nos cellules à l’endroit du code génétique où l’on veut qu’ils coupent. » (Frédéric Rieux-Laucat, directeur du laboratoire d’immunogénétique des maladies auto-immunes pédiatriques de l’Inserm à franceinfo)

Voici comment fonctionnent ces « ciseaux » : « On prend cette protéine bactérienne Cas9, on lui donne un petit morceau d’ARN, l’ARN guide, qui va contenir une séquence provenant de l’organisme dont on veut modifier le génome, développe Michel Tassetto. Avec son ARN guide, la protéine va scanner l’ADN. Si elle trouve une séquence qui correspond à la séquence d’ARN qu’elle a, elle va couper l’ADN.« 

Cette coupe n’est que le début de l’opération. « Si on ne fait rien, la cellule répare la coupure, continue l’expert. Pour modifier l’ADN, on ajoute dans la cellule un autre morceau d’ADN qui contient des séquences reconnaissant les points de coupe, et on met le segment d’ADN souhaité au milieu. »

« Si la séquence de l’ARN guide ne reconnaît pas le segment d’ADN qui lui correspond, la protéine Cas9 ne coupe rien du tout. Si on met juste un ARN guide ou juste une protéine Cas9, il ne se passe rien non plus. » (Michel Tassetto, chercheur au département de microbiologie et d’immunologie de l’université de Californie, à franceinfo)

Quant à l’ARN messager contenu dans les vaccins à ARN, il ne peut pas non plus modifier le génome: affirmation péremptoire. « Heureusement d’ailleurs, sourit Michel Tassetto, parce que, comme on produit les mêmes types d’ARN tout le temps, cela voudrait dire qu’on aurait du gène qui se multiplierait partout et s’intégrerait partout. Il existe des éléments biologiques qui font ça, on les appelle les transposons, mais ils sont très bien contrôlés naturellement. Tant mieux, parce que sinon il n’y aurait rien ni personne sur Terre, pas d’animaux, pas de plantes… »

Pourquoi ces vaccins ne peuvent-ils pas transformer notre génome ?

La réponse est dans la question ! Approche tendancieuse… ARN guide, enzyme Cas9… « Rien de tout cela n’est inclus dans le vaccin à ARN » contre le Covid-19, objecte Michel Tassetto. « Dans le vaccin, il n’y a ni ciseaux pour couper, ni colle pour coller. On ne peut donc pas modifier le génome en y ajoutant ou en y remplaçant quelque chose », appuie Morgane Bomsel, directrice de recherche au CNRS à l’Institut Cochin, spécialiste en immunologie.

Le vaccin ne contient qu’une petite portion de l’ARN du virus, celle qui code la fabrication de sa protéine de surface, en forme d’aiguille – d’où son nom : Spike – qui permet au virus de s’accrocher à une cellule et de l’infecter. « Ce n’est d’ailleurs pas l’information génétique identique à celle du virus, précise Michel Tassetto. On l’optimise pour augmenter la production de la protéine dans les cellules humaines et donc la réponse immunitaire face à ce corps étranger, tout en limitant le risque de recombinaisons avec d’autres virus. »

En outre, l’ARN injecté via le vaccin « ne pénètre pas dans le noyau des cellules. Or, c’est dans ce noyau cellulaire que se situe notre matériel génétique »rappelle l’Inserm.

« Il n’y a aucun danger de modification du génome à craindre avec le vaccin à ARN. »Frédéric Rieux-Laucat, directeur du laboratoire d’immunogénétique des maladies auto-immunes pédiatriques de l’Inserm, à franceinfo)

Pourquoi le coronavirus Sars-CoV-2 ne peut-il pas faire entrer l’ARN dans l’ADN ?

Le Sars-CoV-2 est certes un virus à ARN, mais cela ne veut pas non plus dire qu’une infection nous expose à une perturbation de notre ADN. « Pour que l’ARN se retrouve dans l’ADN, il faut une transcriptase inverse, détaille Frédéric Rieux-Laucat. Cette enzyme existe dans certains virus, par exemple le VIH. C’est un virus à ARN qui recopie un ADN qui va s’insérer dans nos chromosomes. C’est ce qu’on appelle un rétrovirus, capable de rétrotranscrire son ARN en ADN. »

Aucun danger de ce côté-là avec le Sars-CoV-2. « Ce coronavirus est dénué de transcriptase inverse. Il n’y a rien dans ce virus qui permet de faire rentrer l’ARN dans l’ADN. » Imaginer une mutation complète de l’ADN serait tout aussi irréaliste. « Un virus qui peut s’intégrer dans le génome ne va intégrer que le génome des cellules qu’il peut infecter, précise Michel Tassetto. Il ne va pas intégrer le génome de toutes nos cellules. »

Se servir des travaux sur les « ciseaux génétiques » pour critiquer les vaccins contre le Covid-19 à base d’ARN, « c’est complètement mélanger les choux et les carottes », conclut Frédéric Rieux-Laucat. Le chercheur dénonce « un mélange de pseudo-connaissances scientifiques » et « un détournement de l’image et des paroles d’une scientifique d’excellence ». Il conclut : « On détourne complètement la vérité à des fins de ‘fake news’ pour faire peur. »

Le journaliste (ci-contre) met bout à bout des assertions de chercheurs qui travaillent tous dans le même sens et partagent le même espoir, comme si plusieurs possibles erreurs pouvaient produire une possible vérité unique, le contraire de l’esprit scientifique. Le dénommé Benoît Zagdoun entendrait les contradicteurs qu’il pourrait prétendre au titre de fact-checkeur, mais il faut à sa tâche et déconsidère l’exercice par son point de vue biaisé, celui de la pensée dominante, en science comme en politique. Il n’a rien démontré et n’a pas fait progresser la confiance.

On peut aller directement à la source plutôt que de lire les exégètes:

Retards de vaccination: 500 millions de doses du vaccin Pfizer refusés par la France en Europe

Macron et Véran auraient voulu favoriser le Français Sanofi, malgré son retard, au risque de vies perdues

Deux media allemands révèlent que Macron aurait temporisé pour favoriser Sanofi dans l’Union européenne : le vaccin de la société française ne sera pas prêt avant fin 2021, si jamais. 

C‘est une information que la presse française a dissimulée. Selon les très sérieux journaux allemands Der Spiegel et Die Zeit, l’Union européenne a reçu une offre de 500 millions (ainsi que 100 millions supplémentaires) de doses du vaccin de la société BioNTech, le partenaire allemand de la firme américaine Pfizer. Mais la France aurait rejeté cette offre, affirment es deux media allemands pour privilégier le « Made in France » attendre que la société française Sanofi ait rattrapé son retard et privilégier le « Made in France ». Or, début décembre, cette dernière a annoncé que son vaccin contre le Covid-19 n’est toujours pas au point et ne le sera certainement pas avant la fin de l’année 2021. 

Selon le Brussel Times, Macron aurait de surcroît argué que le contrat de la nouvelle offre aurait été porté à plus de 800 millions de doses. Or, le vaccin de Pfizer et BioNTech a été évalué à douze euros environ, contre seulement 7,50 € pour celui de SanofiLa vie humaine n’a de prix qu’en France… D’autant que Macron a été testé positif il y a une quinzaine et ne craint probablement plus rien…

“Vaccination obligatoire”, “dérive dictatoriale”, “totalitarisme”

L’opposition demande des éclaircissements, tandis que la majorité fait le dos rond sur le report du projet de loi dédié à… l’urgence sanitaire

Alors, raison financière ou plus douteuse ? Selon der Spiegel, le ministre allemand de la Santé a enjoint ses collègues européens à accepter l’offre notamment pour payer le prix fort et permettre aux pays défavorisés d’avoir accès au vaccin en masse, mais les 27 auraient refusé, tous en choeur.

Le problème est triple pour Sanofi et Macron s’obstine

Le Français continue de miser sur Sanofi: or, d’une part, son vaccin n’est pas au point, puisqu’il est encore en phase 2, sans garantie qu’il atteigne la phase 3, d’autre part, avec le déploiement de celui de Pfizer/BioNTech, le retard pris va être considérable, et enfin, la France et Sanofi se sont grillés auprès des pays les plus pauvres. Les volontaires vont pouvoir être soignés sans délais avec celui que ses voisins européens déploient sans problèmes d’ego national et le laboratoire français trouvera-t-il encore des clients européens dans douze mois?

Amatrice de protocoles et craintive des poursuites judiciaires en cas de malheur, Macron impose une série de garde-fous qui font renoncer les Français à la vaccination dans les conditions qu’il édicte : 6 Français sur 10 n’en veulent plus ! Il va falloir que les pays pauvres écoulent les stocks de vaccin Sanofi… Or, le vaccin chinois ne va pas tarder à arriver sur le marché.

L’Union européenne n’a pas souhaité répondre aux révélations du journal Der Spiegel…, mais, l’essentiel, c’est que – le 21 décembre, date historique – la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle autorise la distribution dans l’UE du vaccin anti-covid-19 du duo Pfizer-BioNTech, quelques heures après le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (AEM).

Le retard de Sanofi met plusieurs pays européens dans l’embarras

Ils avaient aussi passé commande à… Sanofi

Ils ont dû refuser d’acheter plus de vaccin Pfizer/BioNTech et se trouvent piégés, révèle der Spiegel.

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, aurait fait pression pour acheter davantage de doses de vaccin Pfizer/BioNTech, selon der Spiegel, « mais il n’a finalement pas réussi à l’emporter en raison de l’opposition de plusieurs pays membres de l’UE – en partie, apparemment, parce que l’UE n’avait commandé que 300 millions de doses à la société française Sanofi. « C’est pourquoi acheter plus à une entreprise allemande n’était pas dans les cartes », dit un initié familier des négociations. La Commission européenne a nié cette version des événements, affirmant qu’il n’est pas vrai que Paris a pris des mesures massives pour protéger Sanofi. »

Etonnant, selon certains critiques anonymes derrière leurs claviers, de voir Spahn parler « d’entreprise allemande » alors que le vaccin associe le géant américain Pfizer (88.000 personnes dans plus de 150 pays dont la France) à la petite société allemande BioNTech (1.300 personnes) de Mayence. La vérité, c’est que, si l’entreprise américaine est en vedette, c’est que l’Allemande a dû signer un partenariat pour bénéficier de sa puissance commerciale. Il n’en reste pas moins vrai que la mise au point du vaccin est à mettre au crédit de l’Allemand BioNTech, n’en déplaise aux polémistes qui font diversion. Notre « partenaire privilégié » a simplement dû prendre acte de l’inefficience (passagère, mais dommageable° de Sanofi.

Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des affaires européennes, a nié que la France ou aucun pays ait demandé de baisser le nombre de doses achetées. Sur France Inter, il déclare: « C’est du grand n’importe quoi. Jamais la France ni aucun pays n’a demandé de baisser le nombre de doses des contrats qu’on aurait signés. C’est faux. Il ne faut pas mentir sur ces choses-là » Certes…

Macron a toutefois jeté le doute sur le seul vaccin disponible

« Il faut être honnête et transparent, on ne sait pas tout sur ce vaccin, » a lâché le Français, interrogé sur le vaccin Pfizer-BioNtech au cours d’un entretien déjà désastreux avec le media en ligne Brut, puisque, pour plaire au jeune public, il reconnaissait que des policiers puissent agir au faciès !

Le vendredi 4 décembre, le président Macron a recommandé d’être « très prudent » à l’encontre du vaccin de Pfizer et BioNTech, affirmant que la stratégie n’est pas à court terme de vacciner à toute force et toute la population.

Deux jours plus tôt, la Grande-Bretagne avait été le premier pays au monde à autoriser l’utilisation de ce vaccin basé sur une technologie innovante, dite à ARN messager, utilisée aussi par le candidat vaccin de Moderna, alors que celui d’AstraZeneca s’appuie sur une technologie classique.

L’Autorité européenne des médicaments (AEM) s’était donnée jusqu’au 29 décembre au plus tard pour livrer son avis sur le vaccin de Pfizer-BioNtech alors que ceux de Moderna et AstraZeneca ne devraient être disponibles que… plus tard: comprendre « sans date » !

Au media en ligne Brut, il déclara: « il y a des vaccins qui arrivent [peut-il dire quand ?], il n’y en a pas qu’un. Là, on a vaccin qui est en train d’arriver, sur l’ARN messager, ce qui est une première mondiale. » C’est donc l’expression d’un rejet à la fois du vaccin de Pfizer/BioNTech d’une part, et de celui de Moderna d’autre part. Macron faisait ainsi le vide pour Sanofi ! Mais, dans le même temps, des Français meurent. Pardon: « perdent la vie » !

« Je ne crois pas à la vaccination obligatoire pour ce vaccin parce que d’abord, il faut être toujours très honnête et très transparent [ça va mieux en le clamant ?], on ne sait pas tout sur ce vaccin comme on ne sait pas tout sur ce virus« , a poursuivi le président de la République. « Le vaccin d’avril ne sera pas celui de janvier. Il y a des vaccins qui vont arriver au printemps-été, qui seront faits avec d’autres techniques. » Il faut pouvoir attendre et il semble, son ministre Véran et lui, faire bien peu cas des personnes à risque : la sélection naturelle ?

La France a choisi de vacciner sa population par étapes: Macron n’a pas choisi : il n’a pas plus de doses vaccinales aujourd’hui que de masques il y a un an… D »abord les personnes âgées en Ehpad à partir de janvier [il a commencé avant la date, « dès la fin décembre », pour apaiser les esprits, et seulement quelques dizaines], puis les personnes fragiles à partir de février et enfin, au printemps, le reste de la population.
« On n’est pas en train de dire aux gens : ‘Vaccinez-vous, vaccinez-vous’, à toute force et toute la population, on a une autre stratégie« , a certifié Macron. Voilà qui est intéressant, mais un peu flou ! Se croit-il à Koh-Lanta ?

« La clé de la stratégie, à partir du moment où on va complètement sortir du confinement [ça s’appelle « déconfinement » ?], ça va être le ‘tester-alerter-protéger(…) et progressivement de vacciner. Une progressivité sans cesse réaffirmée qui a pour effet d’interpeller. D’autant qu’il ajoute que « le vaccin n’est en fait la solution que le jour où vous avez entre 50% et 60% de votre population qui a ce qu’on appelle l’immunité collective« , a-t-il ajouté. Au fait, que reste-t-il de la stratégie de Castex: «tester, alerter, isoler, protéger  » ?

Cette immunité collective se prépare avec le troisième déconfinement: il sera meurtrier, mais c’est le moyen radical et à moindre fait, d’attendre Sanofi. La stratégie de Macron, l’élimination naturelle des individus les moins aptes à la « lutte pour la vie ».

Covid-19 : Mélenchon est aussi anti-vaccin

« Ce vaccin ne me rassure pas », déclare Jean-Luc Mélenchon

En vitupérant, il exposait ses camarades à la charge virale lourde de ses particules fines

Le chef de file de La France insoumise n’était déjà pas exemplaire sur le port du masque. Et Alexis Corbière, pas mieux!

Autre signal adressé aux rebelles

Le vaccin Pfizer-BioNTech – américain ! – ne rassure pas Mélenchon, ci-dessus, apprend-on ce dimanche 13, sur BFMTV, au moment où le premier vaccin anti-covid disponible est administré dans le monde . Tout en reconnaissant qu’il ne « sait » pas et n’est « pas médecin », l’homme politique a dit craindre « la moindre rupture » dans la chaîne du froid du vaccin et le « procédé » de « l’ARN messager ».

Un chouïa complotiste, il soupçonne « un vaccin qui se fabrique à – 60°… Vous et moi, on n’y connaît rien en vaccin, mais on connaît au moins deux-trois trucs sur le surgelé« , a distillé le patron de LFI, dans l’émission « BFM Politique ».

« On croise tous les doigts que ce soit la bonne idée, mais en attendant on n’en est pas sûr »

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est blog-melenchon-port-du-masque-assnat.jpg

« Ce vaccin qui dépend d’une telle chaîne du froid, il m’inquiète, parce que la moindre rupture, vous ne la verrez pas avant d’en voir les effets« , a ajouté le député parachuté sur les Bouches-du-Rhône, après son échec dans le… Pas-de-Calais, à 800 kms. De plus, ce vaccin « résulte d’un procédé qui n’est pas celui qu’on connaissait (…) L’ARN messager, on croise tous les doigts que ce soit la bonne idée, mais en attendant on n’en est pas sûr », a insisté l’ancien socialiste, suspectant du même coup Moderna, autre société américaine qui recourt elle aussi à la technologie dite de l’ARN messager (ARNm).

« Donc ce vaccin, je le dis tranquillement : je ne suis pas épidémiologiste », mais « je sais juste qu’un certain nombre de conditions ne me semblent pas respectées ». Interrogé pour savoir s’il se fera lui-même vacciner, le candidat à la présidentielle de 2022 a esquivé, assurant qu’il ne s’est « pas encore posé le problème ». « Je ferai ce qui me paraîtra juste, sans doute ce que me dira mon médecin en qui j’ai confiance »: on apprend juste qu’il est susceptible de faire confiance en quelqu’un.

« On ne voit pas trop quel est le plan sanitaire français »

Mais pour lui, le vaccin est « la dernière étape par rapport à l’urgence ». « Ce n’est pas mon rôle d’aller semer la pagaille, mais j’apprécie pas trop ce qui est en train de se passer. On ne voit pas trop quel est le plan sanitaire français« , a affirmé le complotiste. « On est en train de courir derrière un vaccin fabriqué aux Etats-Unis d’Amérique », commente-t-il. Mais, pour lui, il faudrait d’abord savoir « quel est le plan [gouvernemental » pour avoir les traitements et les médicaments pour soigner les malades » de la Covid.

Covid-19 : le vaccin de Moderna, vieux de 11 mois, mis au point en un week-end

Une campagne se développe pour effacer l’annonce au printemps de délais longs nécessaires à leur mise au point

Le vaccin de Moderna contre le Covid-19 a été mis au point en deux jours.
Le vaccin de Moderna mis au point en deux jours sera distribué par le groupe pharmaceutique suisse Roche

Le vaccin du laboratoire américain Moderna, qui va être mis sur le marché, a été globalement imaginé dès le 13 janvier 2020. La technologie nouvelle qu’il utilise, l’ARN messager, a dû subir toute une phase de tests, comme n’importe quel vaccin, ce que d’aucuns est en droit d’exiger !

Le coronavirus a touché la Chine de plein fouet, fin décembre 2019, mais pas encore notre pays, le 13 janvier 2020. Avant sa démission en février, la ministre Agnès Buzyn est informée du risque majeur de mort qui menace, mais nul ne sait encore que la France ne sait pas encore que le Covid-19 va tuer 56.000 Françaises et Français, à ce jour. Le premier confinement entrera en vigueur le 17 mars dans notre pays. 

Le 13 janvier, c’est pourtant à cette date que, associée aux instituts américains de recherche sur la santé (NIH), l’équipe de recherche du laboratoire américain Moderna finalise la séquence de son vaccin contre le Covid-19, l’ARNm-1273. Deux jours plus tôt, le 11 janvier, les autorités chinoises avaient en effet diffusé l’information sur la séquence génétique des protéines du coronavirus.

« Le vaccin a été fait en deux jours, sur ordinateur, sans jamais avoir le virus, expliquait en mars dernier le PDG français de Moderna therapeutics Stéphane Bancel dans Libération. A titre de comparaison, il avait fallu vingt mois pour démarrer les essais cliniques du vaccin contre le Sras ».

L’ARN messager, une technologie nouvelle

Si un tel tour de force est possible, c’est en raison de la technologie de ce nouveau vaccin qui repose sur la molécule de l’ARN messager. Un vaccin traditionnel consiste à préparer notre organisme à répondre à une maladie en utilisant notre système immunitaire. Le vaccin contient de petites quantités d’une bactérie ou d’un virus mort ou très affaibli, mais jamais vivant.

La technologie contenue dans le vaccin de Moderna, mais aussi de Pfizer, repose sur la molécule de l’ARN messager. Il s’agit d’une instruction génétique créée en laboratoire. Une fois le vaccin injecté, nos cellules lisent cet ARN et produisent une protéine appelée le spicule. Quand notre organisme détectera le coronavirus, il fabriquera alors des anticorps pour le combattre. 

Plusieurs mois d’essais cliniques

Historiquement, deux jours sont un délai bien trop court pour produire un vaccin. Le développement d’un vaccin est strict et se fait en trois phases avec des essais sur quelques patients, puis à plus grande échelle. Un laboratoire doit ensuite obtenir l’accord des autorités de santé – l’Agence européenne du médicament en Europe – pour pouvoir mettre le vaccin en vente et pouvoir commencer à vacciner les patients.

Moderna et Pfizer peuvent annoncer une efficacité à 94,5 %. Aucune revue scientifique n’a encore pu le confirmer. Seul le vaccin plus traditionnel du laboratoire AstraZenecca, efficace à 70 %, a vu son efficacité confirmée par la revue scientifique The Lancet.

En France, les vaccinations commenceront en troisième semaine de janvier 2021 et cibleront en priorité les pensionnaires des Ehpad et le personnel soignant.