Quarantaine obligatoire pour 5 jours, de lundi à vendredi

Promesse de contrôles et menace de 1.500 euros d’amende en cas de non-respect, annonce Gabriel Attal

Seul est visé le Brésil. Les liaisons aériennes avec le Brésil sont suspendues jusqu’à ce vendredi inclus, a annoncé Matignon, samedi 17 avril. Mais elles sont maintenues avec l’Argentine, le Chili et l’Afrique du Sud où, selon Paris, la présence de variants n’atteint « pas les niveaux observés au Brésil ». Les capacités françaises de contrôles aux frontières sont limitées…

« Il y aura des contrôles par la police, par la gendarmerie, qui permettront de vérifier que vous êtes bien dans le lieu où vous devez vous isoler,» assure le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Les voyageurs en provenance du Brésil, d’Argentine, du Chili et d’Afrique du Sud encourent 1.500 euros d’amende en cas de non-respect de la quarantaine imposée à leur arrivée en France, a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Il y aura « à la clé des amendes, ce sera une contravention de cinquième classe. C’est donc je crois, 1.500 euros, 3.000 euros en cas de récidive. Ca me semble être tout à fait dissuasif et un cadre extrêmement strict », a-t-il dit sur Europe 1.

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« Un arrêté préfectoral nominatif sera rendu, à votre nom »

« Quand vous arriverez, au lieu d’avoir, comme aujourd’hui, une demande d’auto-isolement, vous aurez une obligation de vous isoler, avec un arrêté préfectoral nominatif qui sera rendu, avec votre nom », pour une durée de « dix jours », et « il y aura des contrôles par la police, par la gendarmerie, qui permettront de vérifier que vous êtes bien dans le lieu où vous devez vous isoler », a-t-il confirmé.

Matignon a annoncé samedi que la France va instaurer pendant cinq jours un isolement obligatoire de dix jours pour les voyageurs en provenance du Brésil [la Guyane voisine doit être protégée], d’Argentine, du Chili et d’Afrique du Sud, face à l’inquiétude sur les variants.

Les liaisons aériennes avec le Brésil sont suspendues jusqu’à ce vendredi inclus, mais sont maintenues avec l’Argentine, le Chili et l’Afrique du Sud où, selon Paris, la présence de variants n’atteint « pas les niveaux observés au Brésil ». Les voyageurs venant de ces trois pays, ainsi que du Brésil, devront toutefois désormais se soumettre à un isolement de 10 jours, accompagné de restriction des horaires de sortie, avec un renforcement des amendes.

Le dispositif de test avant l’embarquement sera également renforcé : un test PCR négatif de moins de 36h (au lieu de 72h), ou un PCR négatif de moins de 72h accompagné d’un test antigénique négatif de moins de 24h seront désormais nécessaires.

La mesure, progressivement mise en oeuvre jusqu’à sa pleine entrée en vigueur samedi 24 avril, s’appliquera également aux voyageurs en provenance de Guyane.

« Fête sauvage » de Mélenchon en Amérique du sud

« Indécente », « irresponsable »: l’escapade de l’extrémiste fait tiquer les écologistes sincères

En voyage vers la Bolivie pour participer au « Sommet de la Terre », le chef de file de La France insoumise (LFI) a fait escale en Equateur.

La députée macronienne Aurore Bergé a critiqué « l’indécence » de « l’escapade en Amérique du Sud » de Jean-Luc Mélenchon, en pleine troisième vague de Covid-19 et de menace du « variant brésilien » en France.

« Quand vous êtes en train de dire justement aux Français qui sont établis au Brésil que pour l’instant, ils ne pourront pas revenir pour des raisons sanitaires, et que vous avez un futur candidat à la présidentielle qui part en Amérique du Sud, alors qu’encore une fois, on a des Français qui aujourd’hui ne peuvent pas faire plus de 30 kilomètres pour aller voir leur famille, je trouve qu’il y a juste quelque chose d’indécent », a commenté sur LCI la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée.  « L’escapade en Amérique du Sud de Jean-Luc Mélenchon est d’une rare indécence vis-à-vis des Français », a-t-elle ensuite résumé.

« On verra dans quelles conditions il peut revenir justement », a-t-elle ironisé, alors que le premier ministre Jean Castex a annoncé mardi que le gouvernement avait « décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les vols entre le Brésil et la France ». Selon un décret paru mercredi au Journal Officiel, la suspension des vols entre les deux pays est prévue jusqu’au 19 avril.

C’est un déplacement qui se déroule « au moment même où on examine la Loi Climat [au Parlement] et on nous dit qu’on n’en fait pas assez sur la question de l’aérien« , a-t-elle aussi taclé, en référence aux critiques de LFI à ce sujet.

Où sont les masques ? Modèle exemplaire de distanciation physique entre camarades

« En pleine crise sanitaire, Jean-Luc Mélenchon a des envies d’ailleurs ! Faire 10.000 km en avion [combien de CO2], rencontrer un candidat qui a déjà perdu en Equateur, dans le seul but d’envoyer une carte postale à la gauche Française, était-ce nécessaire ? Irresponsable et pas à la hauteur », avait aussi critiqué le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade.

Mais la vitesse de l’avion implique un trajet moyen de (seulement) 2.400 km (à multiplier par 8, aller et retour, pour le bateleur de LFI), loin devant les autres moyens de transports (de quelques dizaines de km à 300 km environ, tous trajets confondus. « Alors que les émissions d’un kilomètre en avion équivalent à peu près à un kilomètre effectué seul en voiture, une heure en avion est 13 fois plus émettrice qu’une heure en voiture. Monter à bord d’un avion rendra votre trajet 125 fois plus émetteur en moyenne que de monter dans une voiture ; et plus de 1 500 fois plus émetteur que de monter dans un train… » explique Aurélien Bigo.

Pour l’information de l’écologiste de la 25e heure, le niveau des émissions de CO2 par voyageur et par km, l’avion vient en tête du classement des plus polluants, dans des proportions similaires à la voiture individuelle. Ses émissions sont de l’ordre de 45 fois supérieures au TGV, ou 15 fois supérieures pour la moyenne des trains à longue distance.

Invité le 22 avril à participer à la « Journée de la terre » en Bolivie, Jean-Luc Mélenchon s’est arrêté en Equateur, pour rendre visite à Andrès Arauz, candidat malheureux à l’élection présidentielle.

L’heure des pros : traité « d’amateur », un secrétaire d’Etat l’appelle en direct

Pascal Praud lui donne un droit de réponse

Que celui qui connaît Clément Beaune se lève…

Tandis que l’arrivée du variant brésilien en France fait craindre une quatrième vague de Covid-19, et un allongement des mesures restrictives, Pascal Praud a de nouveau accusé l’exécutif d’amateurisme, ce 13 avril. Interpellant en particulier Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, l’animateur de « L’heure des pros » s’est demandé pourquoi des vols atterrissent encore en France depuis le Brésil.

Et après avoir pestait : « on est chez les fous dans ce pays », le journaliste a cédé l’antenne en direct au secrétaire d’Etat pour sa défznse.

Il a contacté Pascal Praud par SMS pour ironiser : « Je crois que vous avez eu la gentillesse de parler de moi ce matin« .

Très écouté sur CNewes, le journaliste a apprécié que son interlocuteur ait « de l’esprit et de l’humour ». Et d’ajouter : « C’est toujours agréable. J’aime ça ! J’aime la haute fonction publique lorsqu’elle fait preuve d’humour »… Pascal Praud a alors eu la courtoisie de le contacter par téléphone. Clément Beaune a alors tenté de défendre la position de Macron, expliquant de vive voix pourquoi les frontières avec le Brésil n’étaient pas encore fermées, bien que la dangerosité de ce variant soit connue depuis plusieurs semaines. Peut-on en effet à la fois brandir le nombre de morts de la covid au Brésil pour se flatter de faire moins mal et rester les bras ballants face aux volumes non négligeables de voyageurs circulant librement dans les deux sens ?

Clément Beaune a assuré qu’il est en contact avec ses homologues européens pour mettre en place « une réponse collective » au problème: une responsabilité diluée. Il a jugé : « La suspension des vols est utile si d’autres pays le font. Si vous ne pouvez pas aller de Rio à Paris mais que vous pouvez aller de Rio à Lisbonne, puis de Lisbonne à Paris, ça ne sert à rien ! » Donc, on ne fait rien.

Pour éviter toute méprise, le secrétaire d’Etat a par ailleurs rappelé à Pascal Praud que pour entrer actuellement en France, les passagers doivent toujours pouvoir justifier d’un motif impérieux, ainsi que d’un test PCR négatif. Et de tacler Praud : « on ne peut pas laisser croire qu’aujourd’hui, c’est grand ouvert ! »

Il reste que les autorités ont perdu du temps et que, si les voyageurs sont testés positifs, ils ne sont pas pour autant contraints de s’isoler: aucun contrôle n’est effectué pour que les suspects respectent une quarantaine, fût-ce de dix jours… On comprend qu’ainsi le virus puisse courir.

Moselle: pendant que les variants explosent, Véran fait des promesses de tests et de vaccins

Les vaccins existants apparaissent pourtant inadaptés au variant sud-africain du coronavirus

Olivier Véran lors de sa visite en Moselle, vendredi.
Olivier Véran lors de sa visite en Moselle, vendredi

Tandis que les hôpitaux de Brest et Morlaix suspendent la vaccination AstraZeneca (Oxford) des soignants à la suite de nombreux effets secondaires (des syndromes de type grippal: maux de tête et fortes fièvres à 40° et plus, qui ont obligé 20 à 25 % des personnels vaccinés à se mettre en arrêt maladie), Olivier Véran, le ministre de la Santé, arrive en Moselle pour de nouvelles promesses qu’il n’est pas sûr de tenir dans une situation sanitaire plus grave qu’ailleurs. Ainsi promet-il des vaccins qui n’arrivent pas: de nombreux centres de vaccination sont bloqués sans espoir d’injection, pour les « prioritaires » de plus de 75 ans, avant 28 jours…

Le premier test positif au variant sud-africain du coronavirus a été détecté le mardi 9 février sur un jeune homme de 28 ans vivant à Juan-les-Pins, Alpes-Maritimes, confirme ce mardi l’Agence régionale de Santé. Ce jeune homme a passé quelques jours en vacances avec ses proches, dont l’un a ensuite été testé positif au variant. A son tour, le Juanais a été testé, puis le criblage a confirmé qu’il était positif au variant sud-africain. D’autres suspicions de variants sud-africains et brésiliens sont en cours de vérifications dans les Alpes-Maritimes, indique l’ARS, mais, en Moselle, Véran se refuse à parler de « cluster » foyer de contamination.

Selon les nouvelles consignes données par la DGS, tout test antigénique positif ou PCR doit désormais donner lieu à un deuxième test « réalisée dans un délai de 36 heures maximum » afin de déterminer qu’il s’agit d’une contamination par le variant britannique, sud-africain ou brésilien. Par ailleurs, l’isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 habituellement, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir. Enfin, une classe entière pourra être fermée si un enfant, ou même un membre de sa famille, est contaminé par le variant sud-africain ou brésilien. Ce message de la DGS intervient alors qu’une étude publiée dimanche 7 février sur l’efficacité du vaccin AstraZeneca-Oxford contre le variant sud-africain a soulevé beaucoup d’inquiétude. Les autorités sanitaires craignent la diffusion dans le pays des deux variants (brésilien et sud-africain) « qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal » même si leur « circulation est aujourd’hui minoritaire ».

Vendredi 12 à Metz, Olivier Véran n’a pourtant pas hésité à encore annoncer un renforcement de la politique de tests et de vaccination en Moselle, département qui connaît actuellement une incidence du coronavirus plus élevée que sur d’autres régions du territoire, notamment avec une progression du variant sud-africain. « Tout cas positif de coronavirus sera désormais considéré dans ce département comme suspect de variant jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire qu’il bénéficiera d’un contact tracing immédiat, d’une mise à l’abri accompagnée immédiate, d’un isolement porté à dix jours contre sept », a déclaré Olivier Véran qui court loin derrière le virus, sans parvenir à le dépasser, si ce n’est par des annonces et de la désinformation.

Le premier variant identifié, britannique (suspecté de représenter 15% du total des cas positifs il y a encore une semaine, est probablement « responsable de 20% à 25% des infections » aujourd’hui) , renforcerait la contagiosité du virus, tandis que les variants sud-africain et brésilien pourraient mettre à mal l’immunité développée par les personnes ayant déjà contracté la maladie et celle développée par les vaccins. En Moselle, où ont été identifiés plus de 300 cas de mutations de variants sud-africain et brésilien « ces quatre derniers jours » (200 cas supplémentaires identifiés pendant la période précédente d’observation) , Véran a donc alerté jeudi soir sur la « situation inquiétante » dans ce département de l’Est de la France, où il s’est rendu vendredi. « Il nous faut être prêts à agir évidemment, si la situation devait le nécessiter, afin de protéger la population dans un territoire qui a déjà payé un lourd tribut à la pandémie, a-t-il dit, pour ne rien dire. Nous espérons gagner assez de temps pour éviter un confinement. » Selon lui, agir, c’est donc confiner. Les autres départements français sont relativement moins touchés par ces deux variants, avec entre zéro et « près de 40 cas » (en Dordogne), et une proportion « de l’ordre de 4% à 5% » de l’ensemble des cas positifs à l’échelle du pays. 

Un test PCR sera réalisé avant la levée de l’isolement pour les cas positifs et un test PCR sera effectué dès le premier jour sur tous les cas contacts éventuels, a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion avec des élus mosellans. « La Moselle bénéficiera pour cela de l’aide de l’équipe du ministère et des autres » agences régionales de santé (ARS), a simplement rappelé le ministre, alors que les premières analyses sur les cas positifs « tendent à prouver l’hypothèse qu’il s’agit bien de variants d’origine sud-africaine ». L’estimation actuelle porte sur plus de 100 cas par jour en Moselle, a précisé Olivier Véran, qui s’est également rendu à l’ARS à Metz.

Les élus locaux en ont besoin de plus

En Moselle, « 75 % des personnes âgées » en Ehpad ont déjà reçu à ce jour au moins une dose de vaccin, a assuré le ministre.

De plus, « à la demande des élus locaux », Véran veut encore « renforcer » la politique de vaccination dans le département. « 2.000 doses de vaccin Moderna pourront [encore un futur indéterminé dont la proximité reste floue] être mises à la disposition de la population, notamment les personnes âgées de 75 ans et plus dans les tout prochains jours » [encore un futur indéterminé dont la proximité reste floue]. On ignore aussi si cette annonce inclut ou non une autre, celle de l’« augmentation du nombre de doses de vaccins Pfizer dès la semaine prochaine ». Lundi ou dimanche prochain n’est pas la même chose pour quiconque se sait vulnérable.

Pour les autres mesures réclamées par les élus, il faudra attendre la suite des concertations, a prévenu Olivier Véran.

« Plusieurs propositions ont été faites », sans consensus, comme un confinement local sans délai ou une fermeture anticipée des écoles, a-t-il rapporté. Le maire LR de Metz François Grosdidier, qui plaide pour « un confinement de courte durée » et « la fermeture des écoles », s’est dit déçu de l’absence de décision immédiate : « Il y a une véritable explosion (d’incidence) chez les jeunes de 10 à 20 ans. J’espère effectivement qu’ils décideront d’avancer (la fermeture des écoles) d’une semaine. On aurait aimé avoir cette décision maintenant pour se préparer ».

Le maire (LR) de Metz François Grosdidier s’est lui prononcé en faveur d’un reconfinement local. « Si ça se confirme avec ces centaines de cas et en plus avec ces variants africains, brésiliens sur lesquels le vaccin est manifestement inopérant, oui il faut prendre ces mesures », a-t-il insisté. 

Selon le président (LR) de la région Grand-Est Jean Rottner, « la Moselle a déjà beaucoup souffert il y a un an. Prenons les bonnes décisions ! », a-t-il écrit sur Twitter. « Faut-il anticiper les congés ? Faut-il confiner le weekend ? », demande-t-il. 

Selon le professeur Benoit Gallix, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg et coordinateur scientifique de la plateforme régionale de suivi de l’évolution de l’épidémie « Predict’Est », la trajectoire en Moselle est « différente » du reste du Grand-Est « depuis quinze jours », avec une « atteinte plus forte » des jeunes. « Chez les 10-19 ans notamment, on est beaucoup plus élevé que la moyenne, avec une incidence hebdomadaire » de 368, « alors que l’incidence moyenne (toutes tranches d’âge du département), c’est 290 », a-t-il indiqué. « Nous n’avons pas à ce stade d’explication de la diffusion de ces variants » dans le département, « où l’incidence est plus élevée que la moyenne », a souligné Olivier Véran.