Certains vaccinés sont-ils plus vulnérables à la Covid que les non-vaccinés ?

Une étude du «Lancet» jette le trouble

Publié le 19 juin 2020:
Libération a la mémoire courte,
mais la haine tenace

Le site FranceSoir a publié le 18 novembre un texte très relayé sous le titre: «Vaccin anti-Covid-19 : une étude du Lancet montre l’érosion immunitaire des personnes vaccinées au fil des mois.»

Une étude du «Lancet» montre-t-elle que certains vaccinés sont plus vulnérables au Covid que les non-vaccinés ?

La fonction immunitaire des vaccinés à la covid est-elle inférieure à celle des non-vaccinés après six mois ?

L’article fait état d’un article scientifique paru en février 2022 : «Menée en Suède auprès de 1,6 million d’individus pendant neuf mois, [elle] a montré que la protection conférée par le vaccin contre le Covid-19 symptomatique diminue assez rapidement»: jusqu’ici, rien d’arnomal. «Et qu’au bout de six mois, les personnes les plus vulnérables du groupe des vaccinés pourraient être plus exposées au virus que leurs homologues non vaccinés».

L’emploi du conditionnel laisse ensuite place à une affirmation qui interpelle : «Immédiatement après la deuxième dose, les personnes vaccinées semblent être mieux protégées contre le Covid-19 que les personnes non-vaccinées. Cependant, au-delà de six mois et plus encore à partir de huit mois, les chiffres évoluent et peuvent montrer chez certaines personnes vulnérables une efficacité non significative, voire une efficacité négative.» Ces derniers mots recèleraient une interprétation erronée.

Des résultats non significatifs

Il est tout à fait exact, dans cette étude du Lancet, revue scientifique britannique hebdomadaire située à Londres, du côté de la City, que l’efficacité des deux doses de vaccins contre les souches virales en circulation devient, après plusieurs mois, «statistiquement non significative». Cela signifie qu’au bout de plusieurs mois, les données recueillies ne permettent plus de distinguer si la vaccination apporte un bénéfice. Dans les tableaux présentés dans l’étude, cela se traduit par des résultats assortis d’un «intervalle de confiance» dont les bornes ont des valeurs positives et négatives. L’hypothèse, selon laquelle les vaccinés ont une protection supérieure à celle des non-vaccinés, ne peut plus être privilégiée : l’incertitude attachée aux résultats est trop importante (1).

Une étude du «Lancet» montre-t-elle que certains vaccinés sont plus vulnérables au Covid que les non-vaccinés ?

Dans le cas où les deux bornes de cet «intervalle de confiance» auraient présenté des valeurs négatives, le résultat serait redevenu statistiquement significatif… mais «dans le mauvais sens» : il y aurait eu significativement plus d’infectés chez les vaccinés que chez les non-vaccinés, ce qui aurait soulevé des questions légitimes. Toutefois, aucun des résultats présentés dans l’étude ne correspond à ce cas de figure.

En bref : dans cette publication, l’évaluation de l’efficacité d’une double dose de vaccin cesse bien, après plusieurs mois, d’être statistiquement significative, mais à aucun moment n’est mis en évidence un effet délétère de la vaccination sur la fonction immunitaire.

Les auteurs de l’étude rejettent les conclusions de l’article

Marcel Bailin, coauteur de l’étude du Lancet, confirme qu’il «est exact que les estimations de l’efficacité négative du vaccin contre les infections de toute gravité à la fin de la période de suivi n’étaient pas statistiquement significatives.» Il juge «inexacte» l’affirmation du site de presse, selon laquelle «les chiffres les plus alarmants [de l’étude] se retrouvent chez les sujets les plus fragiles, à savoir les personnes de plus de 80 ans ou celles qui présentent des comorbidités». Les résultats présentés pour ces âges, admet le chercheur, «sont sujets à une grande incertitude : les intervalles de confiance sont très larges et se chevauchent. Plus précisément, l’efficacité du vaccin était de 5 %, avec un intervalle de confiance à 95 % allant de -53 à +41. Donc, en gros, aucun effet significatif, et une très grande incertitude. Pour cette analyse, aucune efficacité n’a été détectée – ce qui n’est pas la même chose que de dire qu’il y a eu un effet négatif…»

«Il convient également de souligner qu’il s’agit d’une étude d’observation et que plusieurs formes de biais peuvent expliquer pourquoi l’efficacité contre les infections de toute gravité diminue, en particulier sur les longues périodes de suivi», argue Bailin. «Par exemple, il pourrait y avoir [ou non] une différence entre les vaccinés et les non-vaccinés en termes de comportement de recherche de santé, imagine M. Bailin, ce qui pourrait influencer la décision d’un individu de passer un test PCR, suppute-t-il, ce qui est important à prendre en compte étant donné que le résultat ‘‘infection de toute gravité” était basé sur le test PCR. Si les individus non vaccinés étaient moins enclins à passer un test PCR que les individus vaccinés, cela contribuerait également à la baisse de l’efficacité du vaccin» (2). Mais seulement si on mêle les deux groupes: mais pourquoi le faire ?

On notera que, pour cette même raison, si des «résultats négatifs statistiquement significatifs» étaient apparus, ils n’auraient pas suffi – à eux seuls – à valider l’hypothèse d’un affaiblissement immunitaire des vaccinés. Peut-on toutefois admettre qu’ils devraient interpeller? L’étude mesure, en somme, l’effet cumulé de la protection vaccinale et des différences de comportements des populations étudiées. Il reste que les comportements doivent impérativement être pris en compte…

«La protection contre une maladie plus grave est maintenue»

Dans leur article paru en février, les auteurs, loin d’alerter contre une «érosion immunitaire», écrivaient déjà noir sur blanc que leurs résultats «renforcent les arguments fondés sur des preuves en faveur de l’administration d’une troisième dose de vaccin en tant que rappel, en particulier à des populations spécifiques à haut risque». Que faut-il en penser avec huit mois de recul ?

Depuis 2021, de nombreux sites accusés de désinformation médicale interrogent sur un risque d’immunodéficience lié à la vaccination contre la Covid. Certains ont même taxé de fantasme un «syndrome d’immunodéficience acquise provoqué par le vaccin» («VAIDS», sorte d’avatar du sida). En février 2022, Reuters diffusait l’idée que l’étude nouvellement parue dans The Lancet était détournée de son sens pour servir cette vision, plutôt que de soulever des questions toujours non résolues huit mois plus tard. S’adressant à l’agence de presse britannique, Peter Nordström, également coauteur de l’étude, formulait un démenti qui ne convainc toujours pas les lanceurs d’alerte : «Notre étude [montre] que la protection contre une maladie plus grave est maintenue, ce qui contraste fortement avec toutes les affirmations selon lesquelles nos résultats soutiendraient les affirmations selon lesquelles le VAIDS existe.» Le ton monte et le principe du bénéfice pour le plus grand nombre prévaut.

Bailin relève que, dans l’étude parue en février et nécessairement menée plus tôt encore, l’efficacité du vaccin contre la maladie grave «s’est beaucoup mieux maintenue», au fil des mois, que la seule protection contre l’infection (2). Le co-auteur Peter Nordström soutient que ce résultat, aux côtés de ceux d’autres études [lesquels?], «vient contredire l’idée que les vaccins seraient nuisibles». «Dans le même ordre d’idée, poursuit-il, les allégations parfois rencontrées selon lesquelles les rappels seraient nocifs sont contredites par les résultats de la dernière étude que nous avons menée sur les personnes âgées, qui montrent qu’un deuxième rappel est associé à une réduction du risque de décès, par rapport aux personnes qui n’ont eu qu’un seul rappel seulement. […] Il est clair [??] que l’effet global des vaccins à ARNm est bénéfique.» Point de vue officiel.

Une alerte lancée par Fox News cet été

On notera que, pour appuyer son interprétation de l’étude parue en février dans The Lancet, le site de presse par qui le scandale arrive se réfère à une lettre publiée en juin dans le Virology Journal par un dénommé Kenji Yamamoto [professeur de médecine à l’Institut de recherche en Bioressources et Biotechnologie de l’Université de Ishikawa (Japon): son h-index est de 54; celui du Pr Karine Lacombe est de 42], «dans laquelle il donne son interprétation de cette étude du Lancet». Ce texte, qui avait été cité par Fox News, est stigmatisé car la lettre du Pr. Yamamoto ne comporte aucune démonstration scientifique, comme il est naturel dans une lettre.

Libération soutient la thèse officielle et ne se dédit pas sur l’étude du Lancet, du moins pour l’essentiel : «Les auteurs échouent [à] établir une différence significative entre les plus de 80 ans vaccinés depuis plus de six mois et les non-vaccinés [groupe non significatif et négligeable ?]. Impossible d’établir que les vaccinés de cet âge, à cette distance de leur seconde injection, sont plus ou moins à risque de Covid que les non-vaccinés,» assène Liberation, campant sur les positions du Lancet et des autoritaires sanitaires françaises. Après avoir rappelé la conclusion des auteurs, favorable à une troisième dose de vaccin, le quotidien rappelle ses certitudes «[qu’]en occultant les éléments qui permettent d’interpréter correctement les données […], Tucker Carlson ne fait rien d’autre que désinformer – une fois de plus – son auditoire». Conclusion qui vaut également pour des confrères.

Qu’il soit toutefois permis de rappeler aux journalistes, persuadés de détenir en tout la vérité, que The Lancet n’est pas parole d’evangile.

Le 22 mai 2020, The Lancet relayait une étude assurant que l’hydroxychloroquine est inutile, voire néfaste, dans la lutte contre le coronavirus. Ce jeudi, ses auteurs se rétractaient écrivaIt BFMTV.

Pendant des semaines, la communauté scientifique et l’actualité bruissèrent au rythme d’un feuilleton peu reluisant autour de la publication d’une étude publiée dans l’une des plus prestigieuses revues savantes. Le 22 mai 2020, alors que les autorités sanitaires étaient démunies face à la pandémie, The Lancet relaya une étude assurant que l’hydroxychloroquine était inutile, voire néfaste, dans la lutte contre le coronavirus. Pe après, ses auteurs se rétractaient.

  • Qu’est-ce que The Lancet

The Lancet est une revue scientifique britannique hebdomadaire, sise à Londres, du côté de la City, se déclinant également en des parutions plus spécialisées comme The Lancet Diabetes & Endocrinology ou encore, parmi de nombreux exemples, The Lancet Neurology. Fondé en 1823, le titre garde quelque chose de cette ancienneté: en médecine, la lancette est un petit instrument servant à opérer les incisions permettant les saignées. 

Le prestige du Lancet est immense mais il n’est qu’un pion au sein d’un empire scientifique bien plus vaste. Le journal appartient en effet au groupe Reed Elsevier, premier éditeur scientifique mondial régnant sur 2.500 revues. Et si l’intérêt public est l’horizon fixé à celles-ci, Reed Elsevier n’oublie pas ses objectifs économiques. Comme le remarquait Le Monde en 2019, le groupe avait brassé 2,8 milliards d’euros de chiffres d’affaires l’année précédente, ménageant plus d’un milliard d’euros de bénéfices, pour une marge appréciable de 35%. 

Mais les libertaires de Libération n’en a cure. Ils veulent ignorer, solidarité profesdionnelle exige, que les articles de The Lancet sont rédigés par des journalistes et non des scientifiques.

(1) Les résultats sont jugés «statistiquement significatifs» si l’on juge peu probable de les avoir obtenus si le vaccin avait, en réalité, été inefficace. De façon (très) schématique, avec «un intervalle de confiance à 95 %», il n’y a que 5 % de chance qu’en reproduisant l’essai à l’échelle de la population générale, le résultat réel se trouve hors de l’intervalle. Lorsque l’une des bornes d’un «intervalle de confiance» est inférieure à zéro, le résultat se confond avec ce que l’on aurait pu observer si le vaccin n’avait pas (ou plus) d’effet.

(2) Bailin souligne que «ce résultat n’est pas soumis aux limites décrites précédemment, car il était basé sur l’hospitalisation. Alors que les différences de comportement peuvent influencer le fait que les personnes souffrant d’infections légères effectuent ou non à un test PCR (comme pour le résultat “infection de toute gravité”), le même problème ne se pose pas lorsqu’on considère les infections graves – si une personne est gravement malade, elle devra être admise à l’hôpital».

Passe sanitaire : 74 députés appellent à une censure de son extension par le Conseil constitutionnel

Ils dénoncent une atteinte aux libertés et au principe d’égalité entre vaccinés et non-vaccinés.

Des députés ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester la loi élargissant le passe sanitaire obligatoire aux cafés, restaurants et aux trains longue distance. Ils contestent l’urgence pour tous à atteindre au plus vite le taux d’immunité collective à 90%, du fait du variant Delta, plus virulent que le virus Alpha. Ils invoquent des motifs valables en période hors contamination épidémique.

Le député La France Insoumise Ugo Bernalicis dénonce une rupture d'égalité entre vaccinés et non-vaccinés, notamment ceux qui n'auront pas rempli leur schéma vaccinal complet lors de l'extension du pass sanitaire, prévue le 9 août 2021. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Le député La France Insoumise Ugo Bernalicis dénonce une rupture d’égalité entre vaccinés et non-vaccinés, notamment ceux qui n’auront pas rempli leur schéma vaccinal complet lors de l’extension du pass sanitaire, prévue le 9 août 2021.

Lundi 26 juillet, 74 députés d’opposition (LFI, PCF, PS, Nouveaux Démocrates et Liberté et Territoires) ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel pour contester le projet de loi déjà voté et élargissant le passe sanitaire aux bars, cafés, restaurants, ou encore aux vols intérieurs et aux trains longue distance. Le passe est déjà obligatoire dans les lieux de culture, cinémas, musées, théâtres…

Le texte de loi doit entrer en vigueur le 9 août, depuis qu’il a été adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat, mais il doit être validé par le Conseil constitutionnel. Les Sages de la rue Montpensier rendront leur décision le 5 août. Le premier ministre, Jean Castex, leur a demandé de se prononcer sur chacune des mesures contenues dans le texte de loi.

Battus lors du vote à l’Assemblée nationale, les 74 députés repartent à la charge devant le Conseil constitutionnel, avec les mêmes arguments. Ils dénoncent des mesures qui vont à l’encontre des libertés et des droits constitutionnels. Leur objectif est que les Sages censurent certains articles, notamment l’article 1 de la loi, le plus polémique, qui prévoit d’étendre le passe sanitaire à de nouvelles activités du quotidien. 

« Atteinte à la liberté d’accès aux lieux de vie »

Pour le radical député Aurélien Taché, du parti des Nouveaux Démocrates, cet article 1 est contraire à la liberté d’aller et venir des citoyens, et de mener librement une vie sociale et familiale. « Toutes ces libertés sont mises à mal par cette instauration du pass sanitaire », estime Aurélien Taché. « Son extension très forte va vous priver de la possibilité d’accéder à tous les lieux de vie qui sont ceux du quotidien : les lieux de sociabilisation, lieux culturels, cafés ou autres, si vous n’êtes pas vacciné ». 

Il est toutefois possible de passer régulièrement des tests antigéniques ou PCR pour se rendre dans ces lieux, à partir de l’entrée en vigueur de la loi. Ces tests sont gratuits – mais à la charge de la collectivité, dont les vaccinés ainsi discriminés – jusqu’au début de l’automne, comme l’a annoncé Macron,le 12 juillet.

Aurélien Taché estime que l’extension du passe sanitaire est « une atteinte extrêmement forte à notre liberté. Et puis à la liberté d’entreprendre aussi, de ceux qui, finalement, tiennent ces entreprises. »

« C’est une disproportion et une surcharge de travail terrible pour tous ces employés qui ne sont pas là pour faire respecter les missions de police et de contrôle. »Aurélien Taché, député Les Nouveaux Démocrates 

« Rupture d’égalité » entre vaccinés et non-vaccinés

Globalement, les députés dénoncent une mise en place beaucoup trop hâtive de ce pass sanitaire, compte tenu des stocks de vaccins et des délais de rendez-vous. Tous les Français, même de bonne volonté, n’auront pas le temps de se faire vacciner d’ici le 9 août.

C’est contraire à l’un des principes fondateurs de la Constitution, l’égalité, selon Ugo Bernalicis. Le député La France Insoumise pense à « ceux qui ont voulu entamer leur parcours vaccinal après les annonces du président de la République. Le temps de prendre leur premier rendez-vous (…) ceux-là ne pourront pas se faire vacciner en temps et en heure. »

« Certains, qui veulent être vaccinés, seront obligés de faire des tests PCR ou antigéniques toutes les 48h pour pouvoir vivre à peu près normalement en période de vacances. Il y a une rupture d’égalité flagrante. » (Ugo Bernalicis, député La France Insoumise)

Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 5 août pour rendre sa décision. Il peut émettre à ce moment-là des réserves d’interprétation ou même censurer des pans entiers du texte, comme l’espèrent les députés qui ont déposé ce recours.

Passe sanitaire: l’élargissement annoncé par Macron est-il recevable juridiquement?

Le président propose, le Conseil d’Etat décide et les députés suivent

Macron a soumis ce mardi au Conseil d’Etat son projet de loi étendant l’usage du pass sanitaire à des activités du quotidien: les juges sont invités à se prononcer sur la légalité du passe sanitaire, dans sa version étendue. Ils le valideront ou l’infirmeront, l’enjeu central étant de trouver un équilibre entre le droit à la santé et les libertés individuelles d’aller et venir.

Dès le 21 juillet, le passe sanitaire – test covid négatif de moins de 48h ou attestation de vaccination – sera en vigueur dans les « lieux de loisirs et de culture » rassemblant plus de 50 personnes, à partir de 12 ans.

Début août, il sera étendu aux cafés, restaurants, centres commerciaux, ainsi qu’aux avions, trains, cars longs trajets et aux établissements médicaux.

Requis depuis le 9 juin pour accéder aux grands événements rassemblant plus de 1.000 personnes, ce dispositif a déjà été contesté devant le Conseil d’Etat. Mais ce recours, formulé par l’association de défense des libertés La Quadrature du Net estimant que le dispositif « divulgue de façon injustifiée » des données personnelles, a été rejeté le 6 juillet. 

La plus haute juridiction administrative a considéré que « le passe sanitaire ne porte pas une atteinte grave et illégale au droit au respect de la vie privée ».

« Le juge des référés relève que ce dispositif – papier ou numérique – n’est pas requis pour les activités du quotidien ou l’exercice de certaines libertés fondamentales (manifestation, réunion, exercice du culte) », est-il écrit dans la décision.

Ne pas entraver « les activités du quotidien » 

Une décision qui pourrait être rendue obsolète par les extensions du passe sanitaire que Macron a annoncées lundi soir. 

En effet, l’obligation de présenter un passe pour entrer dans un centre commercial par exemple, pourrait être considérée comme un prérequis à une « activité du quotidien » et donc se heurter à un obstacle juridique.

Les soignants seront concernés par cette obligation vaccinale.

Nous ignorons à l’heure actuelle si d’autres professions seront également concernées par l’obligation vaccinale, singulièrement les professeurs.

  • – Les soignants qui ne seraient pas vaccinés au 15 septembre risquent des sanctions qui pourront aller jusqu’au « licenciement », a déclaré la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
  • – Les adolescents de 12 à 17 ans, ainsi que les personnels des restaurants, cafés et centres commerciaux, seront exemptés de passe sanitaire avant le 30 août. Jusque-là, les vigiles qui ne seraient pas vaccinés pourraient exiger de nous le passe sanitaire…
  • Les TER et les Transiliens ne sont pas concernés par le passe sanitaire.
  • La Tunisie est placée dans la catégorie des pays en rouge, c’est-à-dire accessible que pour « un motif impérieux » et sous de lourdes contraintes. Ce pays ami pourrait se sentir discriminé…

Olivier Véran n’hésite pas à surajouter un chantage au chantage. Le ministre enfermiste a évoqué la fin progressive du port du masque, sans détailler de calendrier Ce qui ne l’empêche pas d’envisager un mirage: « Nous sommes partis pour pouvoir lever l’obligation du port du masque là où le pass sanitaire s’applique« . Assez pour inciter les vaccinés à taper sur les non-vaccinés.

Et d’ajouter : « Nous pourrons lever la contrainte du masque à terme » dans tous les endroits concernés. Gare aussi aux empoignades entre citoyens et touristes.

Covid-19: 17% de la population générale vaccinée, ce 3 juin

Le « covid long »

Les indicateurs de l’épidémie continuent à baisser et la campagne de vaccination, désormais ouverte à tous, y compris aux adolescents progresse. Les variants, en particulier indien, restent très surveillés par les autorités sanitaires, qui incitent à rester vigilant, en maintenant les gestes barrières.

Covid-19 : les infos du jour en direct

Symptômes covid-19
  • Les adolescents pourront se faire vacciner dès le 15 juin. Ce 3 juin, la HAS recommande de « vacciner très rapidement les adolescents (12-15 ans) qui présentent une comorbidité ou dans l’entourage de personnes immunodéprimées, PUIS de vacciner les adolescents en bonne santé dès lors que la vaccination de la population adulte sera suffisamment avancée. « 
  • Chiffres Covid-19 : la décrue se poursuit, selon le dernier bilan ce jeudi, 15 283 personnes sont actuellement hospitalisées (en baisse, 15 638 mercredi), dont 2 677 en soins critiques (en baisse, 2 754 hier). 
  • Combien de Français sont vaccinés ? Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 27 038 449 personnes ont reçu au moins une injection (soit 40,4% de la population totale et 51,5% de la population majeure) et 11 707 481 personnes ont reçu deux injections (soit 17,5% de la population totale et 22,3% de la population majeure). 13 041 317 de personnes ont un cycle vaccinal terminé. 
  • Bilan sanitaire mondial : le nombre de nouveaux cas et de décès dus au nouveau coronavirus a continué de diminuer au cours de la semaine écoulée, soit une baisse de 15% et de 7% respectivement par rapport à la semaine précédente, a indiqué l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.
  • « Des signaux d’alerte se font ce jour, comme en Occitanie ou en Nouvelle-Aquitaine », a déclaré Gabriel Attal ce mercredi midi, à l’issue du Conseil de défense. Une hausse « particulièrement marquée dans les Pyrénées-Atlantiques », où l’incidence « a augmenté de 80% en une semaine ». Le taux d’incidence ne baisse plus dans le Tarn-et-Garonne (Occitanie) et en Nouvelle-Aquitaine, « le taux de reproduction du virus, le fameux R, est repassé au-dessus de 1 » , a relevé Gabriel Attal. Cette tendance est également marquée « dans une moindre mesure en Charente-Maritime, dans le Lot-et-Garonne, en Charente, dans les Landes et en Gironde », même si le niveau de circulation du virusy « reste modéré ».
  • La fin du port du masque en extérieur ? « Au moins jusqu’à la fin du mois de juin, le masque doit continuer à être porté dans les conditions d’aujourd’hui. C’est nécessaire pour contenir la progression de l’épidémie et maintenir la dynamique de baisse », a également souligné Gabriel Attal. Le port du masque n’est toutefois plus obligatoire sur les plages et dans les parcs et jardins des Bouches-du-Rhône, a annoncé la préfecture ce mercredi.
  • Vaccination cet été : un plan de vaccination pour l’été sera présenté par Olivier Véran ce mercredi soir. Même si les approvisionnements en vaccins seront renforcés dans les lieux touristiques, le ministère de la Santé recommande d’adapter son planning de vacances pour faire sa 2e dose au même endroit que la 1ere dose », sauf motifs exceptionnels.
  • « Ce soir, plus d’un majeur sur deux aura reçu une injection », s’est félicité le porte-parole du gouvernement. « La vaccination est un soulagement bien légitime, mais le risque d’être contaminé reste présent après une dose » , a-t-il souligné, rappelant l’importance de bénéficier du cycle complet de vaccination.
  • Pour la première fois depuis le 30 juillet 2020, le Royaume-Uni n’a enregistré aucun mort du Covid-19 en l’espace de 24 heures.
  • Campagne de vaccination : la semaine dernière, plus de 3,3 millions de doses de vaccin ont été injectées, « en léger recule« , indique ce mardi le ministère de la Santé, qui le justifie par le passage du vaccin Moderna en ville. Cette semaine, « on devrait revenir à 3,5 à 3,6 millions », précise-t-il. A noter que les taux d’utilisation des vaccins continuent d’être très variables : 94% pour Pfizer, 83% pour Moderna, 62% pour AstraZeneca et seulement 21% pour Janssen (en raison d’une grosse livraison, tous les vaccins n’ont pas encore été acheminés). Sur le mois de juin, 28 millions de doses au total sont attendues, c’est moins que ce qui était prévu (32 millions) en raison de blocages de lots du vaccin Janssen sur le site de production, a également précise le ministère de l’Economie ce mardi.
  • Sortie progressive de l’état d’urgence : la loi encadrant la sortie progressive de l’état d’urgence sanitaire, avec la mise en place d’un « pass sanitaire », est promulguée au Journal officiel de 1er juin.
  • Un variant vietnamien ? Une nouvelle mutation du virus a été découverte au Vietnam, où le nombre de nouveaux cas progresse. Il s’agirait d’une combinaison entre les caractéristiques du variant britannique et celui indien, et serait « facilement transmissible par voie aérienne », selon la BBC.
  • La vaccination pour tous les adultes, sans conditions, a démarré ce 31 mai.
  • Pass sanitaire : les enfants devront aussi « faire un test antigénique ou PCR pour voyager », indique ce lundi sur France info le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune. L’âge à partir duquel un test sera exigé reste à fixer, en coordination avec les pays européens.
  • Des tests sérologiques dans les centres de vaccination ?  Le gouvernement pourrait dispenser d’une seconde dose de vaccin les personnes ayant eu le virus, donc ayant développé des anticorps. « Manifestement, on va partir sur une seule dose ce qui est une très bonne nouvelle », a ainsi déclaré Olivier Véran. Cette idée de déployer des tests sérologiques rapides dans les centres de vaccination avait été évoquée au micro de RMC dans la matinée par la présidente de la Haute autorité de santé. En pratique, les personnes vaccinées seraient piquées au bout du doigt juste avant leur première injection pour savoir si elles ont des anticorps contre le Covid-19. En cas de test positif, dont le résultat peut être obtenu en 15 minutes, elles n’auraient pas besoin de prendre rendez-vous pour une deuxième dose. L’objectif serait ainsi de mieux cibler les doses et in fine d’accélérer la campagne de vaccination. 
  • Coll re-fonctionnent normalement en 100% présentiel depuis ce lundi matin.
  • Depuis ce 31 mai prochain, il n’est plus possible de savoir quel variant du coronavirus SARS-CoV-2 nous a contaminé en lisant nos résultats de test PCR. Pourquoi ?
  • Concert test : après le succès du premier concert-test à Barcelone, le groupe Indochine s’est produit ce samedi soir lors d’un concert test avec 5.000 personnes.
  • La pandémie de Covid-19 ne sera terminée qu’après la vaccination de 70% de la population mondiale, indique le directeur Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avant d’appeler à accélérer encore le rythme de la vaccination. Outre le rythme de vaccination trop lent, les variants inquiètent l’OMS, en particulier le variant indien. « Nous savons par exemple que le (variant) B.1617 (identifié d’abord en Inde) est plus contagieux que le B.117 (identifié d’abord au Royaume-Uni), qui était déjà plus contagieux que la souche précédente », a dit Hans Kluge dans un entretien avec l’AFP, soulignant que les vaccins fonctionnaient toutefois actuellement contre les mutations du coronavirus.
  • Point sanitaire hebdomadaire : malgré le grand nombre de personnes encore hospitalisées pour Covid, « la baisse des indicateurs épidémiques se poursuit », souligne Santé Publique France dans son bulletin du 28 mai. Le taux d’incidence est en baisse de 20% sur une semaine, le taux de positivité diminue également, se félicite SPF. Toutefois, « la vigilance reste de mise notamment en lien avec l’évolution des variants ». Le variant indien est particulièrement surveillé. Selon les données disponibles, il serait aussi contagieux que le variant anglais. De plus l’efficacité vaccinale pourrait être légèrement diminuée selon les premières études conduites au Royaume-Uni. En France, au 25 mai, 46 épisodes impliquant au moins un cas de variant indien ont été rapportés. « L’augmentation des épisodes, dont certains sont identifiés tardivement car ils ne sont pas liés à des retours d’Inde ou de pays limitrophes, augmente le risque de transmission autochtone de ce variant », souligne encore SPF. De plus, la proportion de variants ayant la mutation E484K (51 cas au 25 mai) continue d’augmenter au cours des enquêtes Flash, ce qui est suivi avec attention compte-tenu du possible échappement vaccinal des variants porteurs de cette mutation.
  • Bilan sanitaire à l’école  : 25 établissements scolaires (23 écoles, 2 collèges) sont actuellement fermés (0,04%) et 5 115 classes fermées (0,97%) selon le dernier bilan communiqué vendredi 28 mai, par le ministère de l’Education Nationale. Par ailleurs, 11 725 élèves et 886 personnels ont été testés positifs ces 7 derniers jours.
  • Le certificat de vaccination est désormais disponible sur le site de l’Assurance maladie.
  • Télétravail à 100% c’est bientôt fini. A partir du 9 juin, les règles seront assouplies et le télétravail ne sera plus systématique 5 jours sur 5. Néanmoins il restera recommandé. Les employeurs auront la main pour définir un nombre minimal de jours de télétravail par semaine. « Le retour sur site doit se faire progressivement », précise le ministère du Travail.
  • Origine du Covid : le président des Etats-Unis a appelé mercredi les services de renseignement américains à « redoubler d’efforts » pour expliquer l’origine du virus. La théorie d’un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines.
  • Vaccin Sanofi : le laboratoire français annonce ce jeudi le lancement d’un essai clinique à grande échelle pour son vaccin anti-Covid-19, développé avec le britannique GSK, confirmant tabler sur un lancement fin 2021. « Sanofi et GSK débutent une étude internationale de phase 3 pour évaluer l’efficacité de leur candidat-vaccin contre (le) Covid-19 » , a déclaré dans un communiqué le groupe français.
  • Les personnes en provenance du Royaume-Uni seront soumises à un isolement obligatoire. 
  • L’Académie Nationale de Médecine recommande de rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire. L’argument des experts ? L’immunité collective..
  • Le 9 juin, un cahier de rappel numérique sera accessible sur l’application TousAntiCovid (Tous AntiCovid Signal) pour se rendre au restaurant ou dans une salle de sport. Par ailleurs, le 9 juin aussi, on pourra utiliser le pass sanitaire, également intégré à l’application pour voyager ou participer à des grands événements comme les concerts.
  • Le vaccin Moderna sera disponible en pharmacie et chez le médecin, dès jeudi.
  • Au bout de combien de temps le vaccin Pfizer est-il efficace ? Le risque de forme grave de Covid-19 diminue de 87 % chez les personnes de plus de 75 ans, dès 7 jours après l’injection de la 2e dose, nous apprend la première étude française menée en vie réelle.
  • Covid-long : dans une nouvelle étude publiée dans le journal Clinical Microbiology Infection, des chercheurs de l’Inserm montrent qu’une proportion importante de patients ayant été hospitalisés présentent encore des symptômes entre 3 et 6 mois après l’infection. Plus précisément, ces travaux suggèrent que 60 % des patients sont toujours affectés par au moins un symptôme 6 mois après infection et 25% par trois symptômes ou plus.

Covid-19, les chiffres en France : cas, décès, courbes

Le bilan en chiffres en France au jeudi 3 juin :

  • 5 685 915 cas confirmés (8 743 nouveaux cas en 24h) 
  • 109 787 décès (+96 en 24h à l’hôpital) 
  • 2 677 patients actuellement hospitalisés en réanimation au total (voir courbe ci-dessous)
  • Taux de positivité des tests : 3,1%
  • Plus de 26,5 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin
  • Nouvelles admissions en réanimation
  • Au total, en réanimation

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Le calendrier du déconfinement : les 4 étapes

Déconfinement : un plan en 4 étapes

Emmanuel Macon dévoile dans un entretien à la presse quotidienne régionale, publié vendredi, son plan de réouverture du pays.

  • 3 mai : fin des attestations et des restrictions de déplacement.
  • 19 mai : couvre-feu décalé à 21h, réouverture des commerces, des terrasses (pas plus de 6 personnes à table), des musées, des salles de cinéma et de spectable avec des jauges limitées (dans la limite de 800 spectateurs en intérieur, et 1000 à l’extérieur).  Les activités sportives, à l’extérieur comme à l’intérieur, seront de nouveau autorisées. Les stades de football et autres établissements sportifs pourront rouvrir, avec la même jauge que les lieux de spectacle. Les rassemblements seront limités à 10 personnes (contre 6 actuellement).
  • 9 juin : couvre-feu décalé à 23h, réouverture des cafés, restaurants (à l’intérieur aussi, mais toujours limité à 6 personnes à table) et salles de sport.
  • 30 juin : fin du couvre-feu. Avec un pass sanitaire, il sera possible de participer à des événements de plus de 1000 personnes, en extérieur et à l’intérieur. Selon la situation sanitaire locale, les jauges pourraient être levées dans les établissements ouverts et lors des rassemblements.

Les étapes de ce calendrier resteront conditionnées à la situation sanitaire dans chaque département (l’incidence ne doit pas dépasser 400 contaminations pour 100 000 habitants, la saturation des hôpitaux). Actuellement 8 départements (L’Ile-de-France à l’exception des Yvelines et les Bouches-du-Rhône ont un taux d’incidence au-dessus de 400).

L’assouplissement du télétravail n’est prévu qu’à partir du 9 juin.

Et aussi :

  • Vous pouvez télécharger votre attestation Covid-19 sur l’application Tous Anti-Covid ou sur le site du gouvernement.
  • Arrêt de travail immédiat : comment fonctionne cette nouvelle mesure annoncée par Olivier Véran ?  
  • Le nouveau protocole sanitaire en entreprise est publié : les paniers-repas sont à privilégier, et chacun doit manger seul dans un espace de 8m2.
  • Comment bénéficier d’un infirmier à domicile si l’on est infecté par le Covid-19 ?
  • Campagne Santé mentale « en parler, c’est déjà se soigner » : une campagne grand public du ministère de la Santé incite les Français à « parler » de leur état psychologique, durement affecté par la pandémie de Covid-19, et rappelle l’existence de lignes d’écoute. L’objectif est de mieux détecter les troubles dépressifs et anxieux avant qu’ils ne s’aggravent et/ou deviennent chroniques. La campagne, déclinée en trois spots, sera déployée en radio, télévision et sur Internet.
  • Le « forfait psy », qui permettra le remboursement de dix séances chez un psychologue pour les enfants et adolescents, sera effectif fin mai.
  • Alcoolisme : Dans un contexte anxiogène, mêlant craintes sanitaires et hausse de la précarité, la santé mentale des Français est durement affectée. Au premier rang des risques, l’augmentation de l’addiction à l’alcool. Stress, alcool à portée de main… contribuent à des rechutes. Les conseils de la psychiatre Fanny Jacq interrogée par Top Santé.
  • Covid-long : causes, symptômes, profils à risque… 
  • Les oxymètres, qui permettent aux patients souffrant de Covid-19 de mesurer, à domicile, leur niveau de saturation en oxygène, sont remboursés à 100%.
  • Le délai de l’IVG est allongé pendant le confinement.

Le Parlement a adopté la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin. Un texte de loi proposera d' »instituer un régime transitoire courant du 2 juin au 31 octobre.