Transport ferroviaire : Alstom annonce la suppression d’emplois en France

1.500 emplois sacrifiés dans le monde, pour réduire sa dette de 2 milliards d’euros

Depuis le début de l’année, l’action Alstom a perdu
47% de sa valeur.

Le « grand Alstom » a déraillé. Devenu numéro 2 mondial du ferroviaire il y a trois ans en avalant le canadien Bombardier, le fabricant du TGV et des TER de la SNCF et des rames de métro de la RATP tombe de haut.

En proie à de sérieuses difficultés financières, le Français Alstom a annoncé ce mercredi 15 novembre un plan de désendettement, avec réduction de coûts impliquant la suppression de 1.500 emplois.

Alstom, plombé par des difficultés commerciales et financières, a annoncé ce mercredi 15 novembre un plan de réduction des coûts avec la suppression notamment de 1.500 emplois, soit 10% des fonctions commerciales et administratives. Le groupe ferroviaire se donne pour objectif une réduction de sa dette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025, via un programme de cession d’actifs et éventuellement, «en fonction des conditions de marché», une augmentation de capital, selon un communiqué.

«Nous mettons en œuvre un plan d’actions global », notamment pour rassurer les agences de notation et tenir « nos objectifs à moyen terme», a prévenu le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué de résultat. L’action Alstom a chuté mercredi de 15% à la Bourse de Paris. Depuis le début de l’année, elle a perdu 47% de sa valeur. Le 12 octobre, Moody’s a abaissé la perspective de la note d’Alstom, rapprochant encore l’entreprise de la catégorie spéculative. Ces résultats semestriels viennent assombrir le tableau et constituent un avertissement «d’envergure», dixit le cabinet de conseil Oddo BHF qui souligne la menace d’une dégradation.

Les commandes ont chuté de 16%

Début octobre, le constructeur ferroviaire a révélé une consommation excessive de trésorerie avec l’annonce d’un flux libre de trésorerie (free cashflow) attendu largement négatif sur l’exercice annuel 2023/2024, de l’ordre de -500 à -750 millions d’euros. Au premier semestre de son exercice décalé 2023/2024, cet indicateur, central pour l’estimation de la valeur d’une entreprise, s’établit à -1,1 milliard d’euros. La croissance de l’activité «a généré des besoin en en terme de stock, d’inventaire qui ont généré des besoins en cash important. Ils n’ont pas été financés par des rentrées d’argent à hauteur de ce qu’on aurait souhaité», a expliqué le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge lors d’une conférence de presse mercredi.

La performance commerciale d’Alstom, dont les commandes ont chuté de 16% au premier semestre par rapport à l’an dernier pour s’établir à 8,4 milliards d’euros, a été «faible» a-t-il insisté. Les rentrées liées aux acomptes versés lors de la signature des contrats ont donc été décevantes. D’autres contrats plus anciens plombent le bilan du constructeur ferroviaire comme le programme Aventra, 443 trains destinés au Royaume-Uni et hérités du portefeuille de Bombardier Transport racheté début 2021, et qui a pris un retard considérable. La digestion de cette acquisition, réalisée il y a deux ans et demi pour 5,3 milliards d’euros, risque de durer encore un an et demi selon les prévisions de M. Poupart-Lafarge.

Cessions d’actifs

Le chiffre d’affaires du groupe s’est lui établi à 8,4 milliards d’euros sur le semestre, en légère hausse de 4,9% par rapport à l’année dernière, et le résultat net part du groupe est tout juste repassé dans le vert, à 1 million d’euros – contre une perte nette de 21 millions d’euros un an plus tôt. Le plan présenté par Alstom pour se remettre en ordre de marche vise à réduire la dette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025. Actuellement, elle s’élève à 3,4 milliards d’euros. Pour y parvenir, le groupe, qui fabrique trains et tramways, prévoit des cessions d’actifs de l’ordre de 500 millions à 1 milliard d’euros mais aussi une possible augmentation de capital.

Les 1.500 emplois supprimés pour réduire les coûts le seront uniquement dans les fonctions commerciales et administratives et représentent 10% des effectifs de celles-ci. Le deuxième groupe ferroviaire mondial entend aussi se positionner sur des appels d’offre plus rémunérateurs, notamment dans le domaine des services, pour privilégier les prises de commande de qualité où la marge potentielle est plus importante.

Changement de président : mise sous tutelle» ?

La restructuration s’annonce profonde puisque le sommet du groupe va lui aussi être touché. Il a été décidé de dissocier les fonctions de directeur général de celle de président du conseil d’administration à partir de juillet 2024. Henri Poupart-Lafarge, PDG depuis février 2016 et reconduit à ce poste en juillet dernier, n’en sera donc plus que son directeur général. Pour le remplacer à la présidence, l’ancien directeur général de Safran Philippe Petitcolin a été choisi.

M. Poupart-Lafarge a refusé de parler de «mise sous tutelle» et salué cette nomination comme «une très bonne idée». «On a un conseil d’administration dans lequel il n’y a pas tellement de grands industriels. Il a cette expérience. (Safran) est une activité de projet également, donc il a connu ce que sont des projets à long terme», a souligne l’actuel PDG. Alstom a d’ores et déjà annoncé son intention de ne verser aucun dividende l’été prochain.

Corruption

Des faits de corruption ont entraîné « la fragilisation d’Alstom », ce qui « a facilité le rachat de la branche énergie par GE avec des conséquences négatives sur l’emploi et très positives pour la rémunération des acteurs de cette fusion », avait estimé Anticor dans un communiqué au moment du dépôt de plainte.

L’actionnaire principal d’Alstom est à 80,90 % un capiral flottant… En 2003, « l’entreprise était exsangue » et la moitié des emplois avait été supprimée. L’Etat avait dû venir à la rescousse, apportant 730 millions d’euros et prenant 21 % du capital. En contrepartie, la Commission européenne exigea de lourdes cessions.

Le 9 janvier 2004, Alstom cède à Areva – aujourd’hui holding chargée de l’achèvement de la construction de la centrale nucléaire EPR d’Olkiluoto 3 en Finlande et détenu par le CEA et l’APE) son secteur Transmission et Distribution pour 913 millions d’euros. Fin 2005, Alstom cède à Barclays Private Equity son activité Power Conversion, qui prendra le nom de Converteam en avril 2006.

02/06/2017

Le 4 janvier 2006, Alstom décide de se départir de ses chantiers navals, les Chantiers de l’Atlantique, détenus à 84% par l’Etat français, et Leroux Naval, au profit du spécialiste norvégien Aker Yards. Or, Les Chantiers de l’Atlantique intéressent le secrétaire général de la présidence de la République Alexis Kohler au premier chef, à propos de leur vente à STX France (anciens Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire), puisqu’il est apparenté à la famille du milliardaire italien, fondateur et propriétaire de la société MSC. Il est même alors soupçonné de prise illégale d’intérêts. Il est aussi celui qui supervisa plusieurs dossiers notamment la vente d’Alstom Power à General Electric (GE).

Citez-moi un organe de presse qui rappelle qu’en 2014, Macron Emmanuel, alors ministre de l’Economie de François Hollande, avait validé la vente d’une partie des activités d’Alstom au géant américain General Electric. La cession avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Aujourd’hui, fait-elle couler ce qui reste d’Alstom ?

Nationalisations: trop d’Etat jusqu’à ce que ça tourne mal…

Macron mal inspiré par Mitterrand (février 1982-février 2022): annonce d’austérité

Le 11 février 1982, le président socialiste François Mitterrand a fait voter la loi de nationalisation dont le dommage collatéral principal aura été la politique d’austérité menée par le gouvernement Mauroy avec, à l’Economie, Jacques Delors, l’un des initiateurs du tournant de la rigueur. Le père de la maire de Lille aura été en charge des nationalisations, des dévaluations du franc, de l’aménagement des circuits de financement et de la politique de relance, le tout en trois ans… Les socialistes opérèrent des pauses dans les réformes sociales dès 1982, Jacques Delors supprimant, notamment, l’échelle mobile des salaires en 1982.

La première loi est adoptée par le Parlement le 18 décembre 1981, mais une seconde loi, présentée le 20 janvier, sera nécessaire, le 11 février 1982, il y a exactement 40 ans… La lutte de la gauche contre l’inflation bénéficiera de la baisse générale des matières premières mais, sur ce point, l’Histoire ne semble pas devoir se répéter.

Une fin de quinquennat Macron, dont le bilan est une rigueur annoncée

Alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi la nationalisation temporaire des chantiers navals STX France (coréens), ex-Alstom-Marine, nationalisées en 2018 et devenue les Chantiers de l’Atlantique.

Directeur de cabinet de Pierre Moscovici, puis d’Emmanuel Macron au ministère des Finances sous la présidence de François Hollande, Alexis Kohler est secrétaire général de l’Elysée depuis mai 2017 sous la présidence de Macron. A.Kohler était intervenu en 2010 auprès de STX France en s’ingérant dans un contrat conclu avec MSC, alors qu’il travaillait pour l’Agence des participations de l’Etat, un service à compétence nationale. Libération indique que Moscovici avait été « averti de ses liens familiaux » et avait « [pris] soin de l’écarter de tout dossier relatif à MSC », mais que la commission de déontologie n’en avait pas été informée. L’Express indique qu’après ce refus, comme directeur de cabinet de Macron, « Kohler décide de ne pas traiter des sujets concernant STX, puisqu’il a été en pourparlers avec MSC et qu’il ne perd pas de vue une future embauche. » Il déléguera…

Voici un rappel de récentes opérations de reprise par l’Etat français.

Depuis les grandes vagues de nationalisations de 1945 et 1982, les prises de contrôle majoritaire du capital de sociétés privées par l’Etat se sont raréfiées mais l’intervention de l’Etat-actionnaire n’a en réalité pas cessé.

L’opération ratée sur ArcelorMittal

Le groupe sidérurgique ArcelorMittal annonça son intention de fermer la filière chaude (production d’acier brut) de son site de Florange (Moselle), tout en conservant les activités de transformation de l’acier.

L’idée d’une nationalisation temporaire est avancée par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en vue de céder l’ensemble du site à un repreneur. L’option est écartée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Un compromis est trouvé avec ArcelorMittal, qui s’engage à investir 180 millions d’euros sur cinq ans et à préserver l’emploi.

Dexia, victime des subprimes

Une première fois sauvée de la faillite à l’automne 2008, la banque franco-belge Dexia, acteur majeur du financement aux collectivités, est frappée par la crise de la dette, ce qui rend un second sauvetage nécessaire en octobre 2011.

Le 8 novembre 2012, la France et la Belgique s’entendent sur une recapitalisation de la banque à hauteur de 5,5 milliards d’euros après avoir injecté 6 milliards d’euros en septembre 2008.

Au terme de l’opération, l’établissement est contrôlé à près de 60% par des capitaux publics belges ou français. La banque, victime d’investissements dans des produits financiers « toxiques », est depuis en cours de démantèlement.

Le sauvetage d’Alstom

En août 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin se déclare prêt à sauver Alstom en injectant 300 millions d’euros pour devenir, avec 31,5%, le premier actionnaire du groupe d’énergie et transports, qui emploie 75.000 personnes en Europe.

Après d’âpres discussions avec Bruxelles, le plan bouclé en mai 2004 prévoit que l’Etat entre au capital pour 21,36% à condition qu’il en sorte avant juillet 2008. Le 27 avril 2006, l’Etat annonce la vente de sa part à Bouygues (BTP) pour 1,16 milliard d’euros.

Alstom – ex-actionnaire de référence des Chantiers de l’Atlantique, aujourd’hui STX – cèdera sa branche énergie à l’américain General Electric en 2014/2015 et l’Etat deviendra à cette occasion actionnaire à 20% du groupe recentré sur le transport ferroviaire.

La liquidation du Crédit Lyonnais

En 1993, le Crédit Lyonnais, une des grandes banques françaises, nationalisé en 1982, est en quasi-faillite, victime d’investissements hasardeux et d’une politique d’expansion tous azimuts.

L’Etat est contraint d’intervenir avec deux plans de sauvetage et la mise sur pied d’une structure publique, le Consortium de réalisation (CDR), où sont placés les actifs et créances douteux afin d’assainir la banque. Le Lyonnais sera privatisé en 1999 puis vendu en 2003 au Crédit agricole.

En juin 2006, le CDR, qui avait hérité du portefeuille d’actifs « pourris », annonce une perte finale de 10,41 milliards d’euros. On estime le coût du sauvetage public du Crédit Lyonnais à plus de 8 milliards d’euros.

Hollande, rond mais malveillant sur la condamnation de Sarkozy

« Je n’accepte pas les attaques répétées contre la justice, » lâche l’initiateur du très controversé PNF

L'ancien président de la République François Hollande est monté à la charge pour défendre le Parquet National Financier.

L’ancien président de la République est monté à la charge pour défendre le Parquet National Financier.

François Hollande tentait ainsi de justifier son initiative malheureuse de création du Parquet National Financier, un état dans l’état judiciaire et une aristocratie sur-dotée dans un système par ailleurs en sous-effectifs et sans moyens suffisants.

Le PNF et la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), laquelle «n’est pas une instance de dénonciation mais un outil de clarification et de mise en garde», «protègent» en fait les politiques visés par des accusations, assurait l’ancien chef de l’Etat qui a visiblement perdu aussitôt le contrôle de sa créature. «J’ai toujours pensé que c’était l’intérêt des mis en cause que le parquet financier puisse dire rapidement [sept années, dans le cas de Sarkozy…] , par exemple après des révélations de presse, s’il y a matière ou pas à approfondir avec un juge d’instruction ou à aller directement devant le tribunal. Le PNF protège par la célérité de son action [six sur les sept années] , ce qui suppose qu’il dispose de moyens humains et matériels suffisants», affirma François Hollande. Quitte à froisser et le personnel politique, et les parquets dès lors dessaisis des dossiers traités par le PNF. 

La présidente de la 32e chambre, Christine Mée, a condamné un président de droite en lui administrant une leçon de morale. « Les faits dont s’est rendu coupable Nicolas Sarkozy sont d’une particulière gravité ayant été commis par un ancien président de la République qui a été le garant de l’indépendance de la justice, tacle ainsi le jugement. Il s’est servi de son statut et des relations politiques qu’il a tissées alors qu’il était en exercice pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel. » Aucune des parties n’en a pourtant tiré un profit pécuniaire et le Parquet National Financier n’est donc pas habilité à statuer et punir, ni en tout état de cause, à salir.

A noter que la moraliste assume des méthodes illégales – en d’autres temps qualifiées de « barbouzes » – , des écoutes téléphoniques (4.500) de conversations professionnelles (mais également privées) entre un justiciable (Sarkozy) et son avocat (Me Thierry Herzog). Le juge d’instruction ne peut ordonner une écoute téléphonique (administrative ou judiciaire) – au juge des libertés et de la détention (JLD) – qu’en matière de crime (grand banditisme, terrorisme, etc) si la peine encourue est de 3 ans de prison ou plus, et que l’affaire l’exige. La décision du juge par le juge des libertés et de la détention (JLD)est écrite et valable pour une durée maximum de 4 mois renouvelable, sans pouvoir dépasser 1 an ou 2 ans, selon l’infraction. Or, le Code de procédure pénale n’a pas été respecté, s’agissant ni des écoutes privées de l’ex-président, ni de ses échanges professionnels, bafouant les droits sacrés de la défense. Le garde des Sceaux Dupond-Moretti perd son honneur en assumant et en couvrant. Hollande n’a plus, quant à lui, rien à perdre.

Créé par Hollande en décembre 2013 après l’affaire Cahuzac de fraudes fiscales – tout ce qu’il y a donc de plus financier, alors – et chargé de traquer la grande délinquance économique et financière, le PNF a donc statué, bizarrement, sur un dossier sans aucune implication financière et il a jugé un « faisceau d’indices » suffisant pour conclure à un « pacte de corruption« , à défaut de preuve, justifie de la prison, et de la prison ferme! Des anomalies qui sont autant d’atteintes à l’état de droit.

Si la justice de Macron n’est pas politique, elle y ressemble gravement.

« Le procureur financier est un magistrat spécialisé dans les infractions d’affaires dans lesquelles ce sont souvent des politiques qui sont impliqués ». « Et ce sont des personnalités publiques, donc les enquêtes sont médiatisées, et tous ces éléments peuvent donner l’impression que le PNF s’acharne contre les politiques », observe Julie Gallois, maîtresse de conférences à l’université de Lorraine et membre de l’Observatoire de l’éthique publique, soulignant de surcroît que « les magistrats du Parquet sont placés sous l’autorité du garde des Sceaux, qui fait partie de l’exécutif ».

Il faut être partisan et de gauche pour ne pas s’indigner de la différence de traitement judiciaire que voici: en août 2019, ce tribunal de luxe classait sans suite une enquête visant le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, proche de Macron, dans une affaire politico-financière du ressort du PNF (déclenchée par les plaintes de l’association Anticor en juin et août 2018):  des juges d’instruction ouvrirent une information judiciaire pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ».

Mieux, en juin 2020, Mediapart publia une note de Macron adressée au parquet national financier (PNF) pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant. Le principe de séparation des pouvoirs est-il, ou non, un concept foulé aux pieds par une justice dont on est en droit de se demander si elle est républicaine ou politique ? A la suite de cette lettre, un second rapport d’enquête avait été écrit, aboutissant à des conclusions inverses. Un mois plus tard – on peut parler ici de « célérité » du PNF – l’enquête avait été classée sans suite.

La sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, ne pratiqua pas la langue de bois: « Sans le PNF, je pense qu’Emmanuel Macron ne serait pas président de la République », commenta-t-elle en référence à l’enquête ouverte par le PNF et visant François Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017. Evoquant l’affaire Fillon, Marine Le Pen affirma que « la justice ne s’est pas comportée de la même manière avec les candidats qu’avec n’importe quel quidam, et a cherché clairement à influer directement sur l’élection. Or je ne souhaite pas que les magistrats fassent la primaire de la présidentielle. »

Julie Gallois souligne que plusieurs épisodes ont pu alimenter les « controverses » sur le PNF : le témoignage de l’ex-procureure financière Eliane Houlette, et les enquêtes demandées par les ministres de la Justice Nicole Belloubet puis Eric Dupond-Moretti, décidément très attentifs à l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy.

A l’inverse, ce tribunal de luxe a harcelé Sarkozy pendant sept années et condamné l’ex-président à trois ans d’emprisonnement, dont un an de prison ferme, ce qui est sans précédent depuis 1958. Jacques Chirac, autre président de droite, avait bénéficié du sursis. Si le PNF continue à se spécialiser dans la poursuite exclusive des élus de droite, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen doivent-ils craindre, quand leur tour viendra, pour le premier, les galères et, pour la seconde, le rétablissement de la peine de mort ?

Dans le procès Karachi, le procureur général a requis un an de prison avec sursis contre l’ancien premier ministre Edouard Balladur; or, ce procureur est François Molins, nommé procureur général près la Cour de cassation en octobre 2018, par Macron. L’ancien ministre de la Défense de Balladur, François Léotard, a quant à lui été condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d’amende pour «complicité» d’abus de biens sociaux.

L’un et l’autre étaient jugés pour des soupçons de financement occulte de la campagne présidentielle malheureuse de Balladur en 1995 (l’un des volets de l’affaire Karachi), mais le Parquet National Financier ne s’est pas pour autant saisi de l’affaire, dans aucun des deux procès de 2019 et 2021. Réputée indépendante, la Cour de justice de la République (CJR) – juridiction d’exception compétente pour juger les crimes ou délits, non financiers, commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions (affaire du sang contaminé, dont Laurent Fabius, ou la violation du secret par le ministre socialiste de la Justice Jean-Jacques Urvoas, condamné avec sursis dans une enquête visant le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère), a jugé Balladur et a prononcé jeudi sa relaxe…

Duel entre deux anciens présidents

Le premier, Nicolas Sarkozy, pointe du doigt une institution « qui l’accable ».

En première instance, les juges en charge du dossier, Renaud Van Ruymbeke et Serge Tournaire, ci-contre, sont d’ailleurs en désaccord sur la réalité des charges et seul Tournaire accable Sarkozy en signant.

Contre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature, le 4 mars 2014, les cow-boys du PNF avaient perquisitionné le bureau de Gilbert Azibert à la Cour de cassation. Celui–ci saisit la justice sur la possibilité de saisie, au sein d’une juridiction, de documents couverts par le secret du délibéré et, le 4 décembre 2015, le Conseil constitutionnel lui donne raison.

Le second, François Hollande, à l’origine du Parquet National Financier, a déclaré ne pas accepter « les attaques répétées contre la justice. »

Mais l’homme est vicieux et l’ancien « capitaine de pédalo » du Parti Socialiste affirme mesurer « ce que représente » la condamnation de Nicolas Sarkozy : « Je mesure ce que représente pour Nicolas Sarkozy cette condamnation à la fois sur le plan humain et sur le plan politique [sans que la décision de justice soit pour autant politique]. C’est aussi une question d’honneur, compte tenu des fonctions qu’il a exercées » [il est donc bien question de la condamnation d’un président de la République], affirme l’ambigu président socialiste, dans un entretien accordé au Parisien ce samedi 6 mars.

« En revanche ce que je n’accepte pas, ce sont les attaques répétées contre la justice et son indépendance, avec des magistrats qui sont nommément pointés du doigt« , a fustigé celui qui n’exerce plus aucun mandat politique et n’est plus rien qu’un ancien président sortant qui n’a pas eu le courage d’affronter une seconde élection présidentielle, aveu d’un mandat raté, comme le démontre sa création d’un tribunal de plus, plus engagé encore que les autres.

Le fossoyeur du Parti socialiste a-t-il vraiment matière à se féliciter que le PNF colle aux justifications originelles de sa création: «S’engager politiquement, être élu, c’est se soumettre à des exigences particulières de transparence et, comme pour tout citoyen, de probité», sermonne l’ancien président de la République – lui qui, contrairement à son prédécesseur, ne fait pas l’objet de la moindre procédure judiciaire, preuve qu’il est resté cinq ans les bras ballants ou que les juges l’ont négligé, par compassion ou par militantisme.

« Les magistrats du PNF n’ont pas été choisis par moi, » se défend

Hollande met aussi en cause l’actuel ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, lui reprochant de ne pas être monté au créneau pour défendre « immédiatement l’institution judiciaire ». La droite a monté une charge contre le Parquet National Financier qu’elle accuse d’avoir joué un rôle politique dans ce procès : « les magistrats du PNF n’ont pas été choisis par moi, pas plus que par mon successeur, raconte-t-il, comme s’ils s’étaient auto-proclamés super-juges du PNF à la place de sa ministre Nicole Belloubet. Ils l’ont été sur proposition du Garde des Sceaux [en Conseil des ministres !] après avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature [dont les avis ne sont que consultatifs !], maintient François Hollande. Prétendre que le PNF agirait à des fins partisanes, c’est porter atteinte à l’impartialité de 18 magistrats qui travaillent en toute indépendance pour l’intérêt général, » maintient-il contre tout bon-sens, bien que ce tribunal soit une spécificité européenne de la république bananière qu’il a instituée.

Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il allait faire appel de cette condamnation en justice. Le Parquet National Financier a également fait appel, ce qui confirme l’acharnement politique des pitbulls: : l’ancien chef de l’Etat pourrait faire ainsi l’objet d’une peine plus lourde. 

Le dossier des « écoutes » devrait être rejugé courant 2022.

Après la présidentielle ! Une « célérité » plus grande annihilerait-elle donc sept années d’efforts acharnés de ces juges en permettant que Sarkozy se représente ? Le PNF ne semble pas disposé à prendre le risque d’être déjugé…

Le passé trouble d’un gendarme de l’Elysée sous Hollande et Macron

Ses liens avec le grand banditisme

François Hollande et Emmanuel Macron : le gendarme de l’Elysée au passé trouble
Le petit homme à gauche,
mis en cause par Mediapart

Nouveau scandale à l’l’Elysée: l’officier général de gendarmerie chargé de la protection des présidents de la République François Hollande et Emmanuel Macron serait lié au milieu du grand banditisme corse. Ce sont les révélations d’une enquête de Mediapart.

Dans une longue enquête publiée ce jeudi 12 novembre, le site révolutionnaire trotskiste révèle que le chef des gendarmes chargés de protéger les présidents de la République Hollande, puis Macron avait des liens avec le grand banditisme corse. De 2014 à 2019, le général de brigade Lionel Lavergne a dirigé le très secret Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), service assurant la protection des locataires de l’Elysée. Considéré comme « l’un des officiers les plus brillants de sa génération », selon Mediapart, le militaire a d’ailleurs été décoré le 8 juillet 2019 par Emmanuel Macron.

Suite à sa direction entre 2009 et 2012 du groupement de gendarmerie de la Haute-Corse, le nom de Lionel Lavergne est apparu dans une enquête judiciaire sur la mafia insulaire en 2014. Le général se serait lié à un homme suspecté d’être un tueur à gages du milieu. Ce qui ne l’a pas empêché par la suite de décrocher son poste à hautes responsabilités au palais présidentiel.

« Notre ami gendarme »

Soupçonné en septembre 2014 de réaliser des assassinats sur commande pour les mafieux corses, le mystérieux Dominique Luciani est mis sous surveillance policière. Chacune de ses conversations téléphoniques est alors interceptée. Lors de l’un de ces coups de fil sur écoute, le quinquagénaire se réjouit auprès de l’un de ses proches en Corse lié au grand banditisme que leur « ami gendarme », qu’il vient de quitter, « va avoir un super boulot, ça va être bon pour nous ». Après un autre appel, cet ami haut placé est identifié comme étant Lionel Lavergne. Or Dominique Luciani serait l’un des hommes de main du parrain Jean-Luc Germani. Ce petit monde se serait rencontré dans une loge maçonnique du Grand Orient de France.

Dominique Luciani était poursuivi pour « détention d’arme alors qu’il était sous contrôle judiciaire le 9 février 2015 », par le tribunal correctionnel de Bastia. Le prévenu sera condamné à deux ans de prison ferme avec une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

Une peine en dessous des réquisitions du procureur, jugées… « extrêmement sévères » par la défense. Le Parquet avait demandé trois ans de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt. En apparence, cette affaire concernait un « simple » port d’arme. Mais les débats ont très vite basculé sur la personnalité et le contexte qui entourent le prévenu. Détenu pour avoir volontairement détruit par le feu, dans la nuit du 9 au 10 mars 2013 (les frères Luciani, Maxime et Dominique , avaient alors 24 et 36 ans,), l’entrepôt d’un entrepreneur de travaux publics installé sur la commune d’Evisa, Dominique Luciani a écopé de six ans de prison. Il s’est pourvu en cassation pour ces faits. Poursuivi, puis blanchi pour une tentative d’assassinat sur Camille Orsoni, le 30 mai 2014 à Bastia, le jeune homme de 36 ans originaire d’Evisa possède « un casier judiciaire chargé, constate la procureur. Il y a un contexte dans ce dossier sur fond de tentatives d’assassinats entre deux clans. Le profil du prévenu est connu de nos juridictions ». Dans le viseur du Parquet, l’affrontement entre les clans Mattei et Costa. 

Après trois années passées à la tête du groupement départemental de gendarmerie de la Haute-Corse, le 31 juillet, le colonel Lionel Lavergne quittera l’île, avec son épouse Valérie, pour une nouvelle affectation.

Ce que Mediapart révèle du général Lavergne pour ses liens passés avec le milieu corse

Le général Lionel Lavergne, ancien patron de la sécurité rapprochée du président de la République, avait-il des accointances connues avec le milieu corse avant d’être nommé à ce poste ultra sensible? s’interroge prudemment le site. C’est en tout cas la thèse défendue par Mediapart dans une longue enquête publiée ce jeudi 12 novembre. 

Les journalistes Brendan Kemett (passé par Le Parisien et France Soir, il collabore désormais à Paris Match, au Parisien Magazine et au Point de François…) et Matthieu Suc, à droite), deux connaisseurs du grand banditisme, signent cet article. Selon eux, c’est en surveillant en 2014 Dominique Luciani, un homme qu’ils suspectent d’être un tueur à gages pour le milieu corse, que les policiers ont la surprise de l’entendre évoquer “un ami gendarme”

Le suspect appelle “Lionel”

L’homme sur écoute précise qu’il “va avoir un super boulot, ça va être bon pour nous”. Il laisse ensuite entendre à son interlocuteur qu’il a, selon Mediapart prise sur le militaire pour des affaires de vie privée. Quelques jours plus tard, le suspect appelle un certain “Lionel”. La ligne de ce dernier est reliée à un site du ministère de la Défense. Surtout, les policiers font écouter l’enregistrement à un de leurs collègues qui connaît le gendarme sans lui dire de qui il s’agit. Selon Mediapart, le policier identifie aussitôt Lionel Lavergne. 

Ce dernier arrive le 14 décembre 2014 au groupe de sécurité de la présidence de la République dirigé par la commissaire Sophie Hatt dont il devient l’adjoint. La règle qui prévalait alors était qu’un gendarme et un policier occupent les postes de chef et d’adjoint. L’adjoint succédant au chef, une alternance était ainsi de mise entre les deux institutions à ce poste prestigieux et stratégique. Mais Sophie Hatt s’incrusta à son poste. 

Une promotion qui s’éternise

A  l’époque, l’hypothèse qui courait dans de nombreux media, dont L’Essor, journal des gendarmes, était que cette dernière s’accrochait à son poste. Pour Mediapart, c’est en réalité le lien avec le milieu corse qui a valu à Lionel Lavergne d’attendre deux ans cette nomination. 

Comment expliquer que l’officier de gendarmerie ait pu se maintenir à l’Elysée et même prendre la tête du GSPR en mars 2017 malgré ces accusations? Selon Mediapart, c’est en raison de l’influence que lui donnerait son appartenance au Grand Orient de France. L’article précise que le gendarme ferait partie de la même loge que Dominique Luciani. 

Mediapart ne précise pas comment les deux hommes se seraient rencontrés, mais rappelle que le général Lavergne a commandé le groupement de gendarmerie de la Haute-Corse entre 2009 et 2012.

L’affaire Benalla et la sécurité de l’Elysée

L’article précise que les policiers ont arrêté Dominique Luciani le 27 novembre 2014 en compagnie du parrain corse Jean-Luc Germani. Cela lui vaudra une mise en examen pour “recel de malfaiteurs” et, en juin 2020, un renvoi devant le tribunal correctionnel.

De son côté, le général Lavergne a été pris dans la tourmente de l’affaire Benalla. La commission d’enquête sénatoriale sur ce sujet a mis en cause le général, une accusation dont la justice le lavera plus tard, mais que la presse aux ordres analysa comme une agression de la droite. Cet ancien du GIGN a ensuite piloté la réforme de la sécurité élyséenne qui a suivi. Il est, depuis mai 2019, adjoint au directeur des opérations et de l’emploi (DOE), un poste stratégique au sein de l’Institution.

Le général Lavergne – qui n’a pas souhaité réagir – conserve en tout cas la confiance du chef de l’Etat. Macron lui a en effet décerné en personne son insigne d’officier de la Légion d’honneur le 8 juillet 2019 dans la Cour d’honneur des Invalides.

Le général Lavergne, mis en cause dans l’affaire Benalla, quitte la sécurité de l’Elysée

En poste depuis avril 2017, le général Lionel Lavergne, mis en cause par le Sénat dans un rapport sur l’affaire Benalla, va quitter ses fonctions de chef du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), selon un arrêté publié samedi au Journal officiel. Il sera remplacé, «à compter du 18 mai», par le colonel de gendarmerie Benoît Ferrand, précise l’arrêté, confirmant une information du magazine l’Essor de la gendarmerie.

En mars dernier, le Sénat avait saisi la justice des cas de trois collaborateurs du président Emmanuel Macron, dont le général Lavergne, auditionnés par la Haute assemblée dans le cadre de l’affaire Benalla, du nom de cet ancien chargé de mission auprès du chef de l’Etat accusé d’avoir tabassé des manifestants lors de la journée du 1er mai 2018 à Paris.

La commission d’enquête de Sénat avait pointé les «incohérences» et «contradictions» de M. Lavergne, mais également du directeur de cabinet du chef de l’Etat Patrick Strzoda et du secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, lequel est en outre au coeur d’une affaire politico-financière franco-italienne déclenchée par les plaintes déposées par l’association Anticor en juin et août 2018 – pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « corruption passive » pour sa présence passée au conseil d’administration de STX France, dont MSC est le client principal – et par la publication par Mediapart en juin 2020 d’une note de Macron adressée au parquet national financier (PNF) pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant en juin 2020. A la suite du signalement par le Sénat, le Parquet de Paris a ouvert début avril deux enquêtes préliminaires, dont une pour «faux témoignages».

Le futur chef du GSPR, le colonel Benoît Ferrand, est issu du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), dont il a été le commandant en second, indique l’Essor. Il était à la tête, depuis 2016, du groupement de gendarmerie départementale des Bouches-du-Rhône, selon le magazine. Par ailleurs, le général Eric Bio-Farina était nommé à la tête de la future Direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR), selon un second arrêté publié au JO. Cette nouvelle structure doit prochainement regrouper le GSPR et le commandement militaire de l’Elysée, dans le cadre de la refonte du dispositif de protection du chef de l’Etat. E. Bio-Farina est pour l’heure maintenu dans ses fonctions de commandant militaire de l’Elysée, précise l’arrêté.

NOTE – Affaire Benalla : quand Macron acheta le silence du général Lavergne (article de PaSiDupes)

St-Nazaire: la Corée du Sud apporte une nouvelle commande aux Chantiers de l’Atlantique

Un paquebot de Royal Caribbean Cruises sera construit par STX France
La relance des anciens Chantiers de Saint-Nazaire vient de l’étranger
Un quatrième paquebot géant fournira du travail à Saint-Nazaire. 
L’armateur américain Royal Caribbean Cruises a annoncé vendredi un accord avec STX pour un quatrième exemplaire de la classe des « Oasis », bateau de croisière qui faisait partie du contrat signé fin 2012.  « Nous sommes ravis d’annoncer la commande de ce quatrième navire, alors que le chantier sur un troisième est en cours. Cette annonce est aussi un hommage aux hommes et femmes de STX France qui ont travaillé si dur et en coopération sur Oasis III« , déclare Richard D. Fain, le patron de l’armateur américain dans un communiqué. 
 
Cette commande est une option passée en 2012 par l’armateur américain
Paquebot du type Oasis sortant 
de cale sèche à Turku en Finlande
Ce nouvel « Oasis » représente une commande d’un milliard d’euros et générera environ dix millions d’heures de travail pour les ex-chantiers de l’Atlantique. Il devrait consommer 20% d’énergie en moins que ses deux prédécesseurs, construits aux chantiers finlandais de STX en 2009 et 2010, qui « figuraient déjà parmi les bateaux les plus efficaces au monde » en la matière, souligne Royal Caribbean Cruises. Il sera de taille similaire à celle de l’Oasis III, long de 361 mètres, qui devra pour sa part être livré en 2016
 
Carnet de commandes plein

Après plusieurs années d’arrêt des activités, la commande signée en 2012 était « historique ».  C’était le plus grand paquebot du monde de classe Oasis qui comprte pour l’instant deux paquebots : 

Chantiers navals de réparation,
à Marseille

Oasis of the Seas (2009) qui pourrait être accueilli en arrêt technique de réparation navale à Marseille après remise en service de la plus grande cale sèche de Méditerranée, et Allure of the Seas, construit en 2010 au chantier naval de Turku en Finlande (STX Europe, ex-Aker Yards). 

« Nous sommes très heureux que Royal Caribbean ait accepté de continuer l’aventure avec un quatrième navire Oasis. C’est le signe d’une vraie confiance à l’égard de STX France, dans sa capacité à construire desnavires de croisière parmi les plus performants dans le monde« , a déclaré Laurent Castaing, le patron de STX France, dans un communiqué.  « Nous sommes impatients de faire progresser l’efficacité de notre processus de construction de navires, afin de livrer les bateaux les plus innovants, et satisfaire les attentes des vacanciers qui ont choisi Royal Caribbean. » 
 
STX emploie 2.400 personnes à Saint-Nazaire. 
La société affiche un carnet de commandes plein : elle doit livrer en 2014 et 2015deux porte-hélicoptères à la Marine …russe, puis le paquebot de Royal Caribbean et un ferry pour Brittany Ferries en 2016, et un paquebot pour l’armateur italo-suisse MSC en 2017. La livraison du quatrième Oasis est annoncée pour 2018.
Sous réserve qu’elle règle ses problèmes de gestion financière et de gouvernancela Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) pourrait venir étoffer les commandes de STX France de deux navires et deux autres en option.
 
STX Europe (anciennement Aker Yards), est un constructeur naval européen de paquebots et ferries en Finlande et en France. C’est uneholding dont le siège est situé en Norvège qui fait partie de STX Offshore & Shipbuilding du  sud-coréen STX Corporation, qui fait donc ses affaires dans la construction navale, mais aussi les énergies fossiles (pétrole) et renouvelables, ainsi que le commerce international notamment dans les minerais.
Le groupe coréen est l’actionnaire majoritaire des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire et de Leroux Naval à Lorient.
STX Europe est sud-Coréen à 66,66 % et français (FSI) à seulement 33,34 %.
Le fonds stratégique d’investissement (FSI) est un fonds créé par l’État français le 19 décembre 2008 et qui est parfois assimilé à un fonds souverain. Il a intégré à BPI France en juillet 2013.
 
Or, le 13 mars 2013, le sud-coréen STX annonce son intention de vendre les chantiers STX Europe (donc Saint-Nazaire, Lorient et Turku) au mois de juin 2014.Le créancier principal du groupe STX, la Korea Development Bank (KDB) a émis des réserves sur la valeur de STX Europe, alors que le président du groupe et fondateur de l’empire STX, Kang Duk-soo, s’est retiré de la direction du groupe. A la suite de quoiles créanciers ont porté plainte contre lui pour abus de confiance. Avec sa démission, les créanciers ont accordé un financement supplémentaire de 1.800 milliards de wons le 19 février 2013.
Montebourg se préparerait à une nouvelle occasion de fustiger les patrons, avec véhémence.