Affiche des JO 2024: Paris ou Disney Land ?

Une image de Paris « cancellisée »


Aussitôt dévoilée, l’affiche des JO de Paris 2024 a fait polémique en raison de l’escamotage de la croix romaine sur l’hôtel des Invalides ou encore des couleurs emblématiques françaises. Son créateur, Ugo Gattoni, a tenté d’expliquer ces effacements, sans jamais évoquer la Charte des JO, mais se réfugiant derrière un processus de création peu convaincant. Le Comité olympique sera-t-il appelé à justifier son choix ?

Une occultation d’autant plus stupéfiante que 2024 est aussi l’année du rétablissement de la flèche de Notre-Dame de Paris et du retrait des échafaudages.

Les couleurs officielles du pays organisateur ont disparu à Paris en 2024 sous la présidence de Macron:

A Paris 2024, les fumigènes censés dessiner le drapeau tricolore ont été effacés…

A Paris, il faut zoomer à mort pour distinguer les anneaux olympiques :

Paris au sens large, inclusif du port de Marseille…

Vision artistique de la Seine: si vous la voyez indigo, n’appelez pas votre ophtalmo, c’est sur instruction de la maire Hidalgo pour qui
la tour Eiffel est rose !

Un sénateur demande au comité des Jeux Olympiques de refaire l’affiche

L’affiche des Jeux Olympiques pour Paris 2024 n’est pas du goût de grand monde et le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier se fait porte-parole des indignés, dénonçant une affiche « aseptisée, vidée des symboles français ». Il appelle le comité d’organisation à revoir sa copie.

« Cela ressemble plus à un mauvais manga, réalisé par une intelligence artificielle, qu’à une affiche des Jeux Olympiques. »  Stéphane Le Rudulier, sénateur des Bouches-du-Rhône, se montre tranchant à l’égard de l’affiche des Jeux Olympiques dévoilée ce lundi. Elle serait vidée, selon l’élu, « de toutes les références, historiques, identitaires et culturelles de la France. »

Si on retrouve sur cette affiche la tour Eiffel, la marina du port de Marseille ou encore le Stade de France, certains symboles ont disparu, dénonce le sénateur : « La croix des Invalides a été supprimée. Sur l’Arc de Triomphe, si vous faites bien attention, les références aux guerres napoléoniennes ou à la Première Guerre mondiale ne sont plus là. »

Une nouvelle affiche ?

Stéphane Le Rudulier appelle le comité d’organisation des Jeux Olympiques à revoir sa copie : « je demande au comité d’organisation des Jeux de réfléchir à une nouvelle affiche qui ferait la promotion de notre patrimoine. [..] Les Jeux sont un moment où l’on peut montrer au monde entier que nous sommes fiers de nos valeurs et de notre culture. On ne doit pas renier nos racines. »

2.000 heures de travail

Le sénateur rappelle néanmoins que ce n’est pas l’auteur de l’œuvre qui est ici visé. L’affiche a été réalisée par l’artiste parisien Ugo Gattoni, sérigraphe de 36 ans, connu pour une exposition intitulée « Ultra copains » et des foulards Hermès à 360 ou 480 euros, et qui a passé plus de 2.000 heures sur son affiche: à quel prix pour le contribuable ?

Cette fresque-fouillis très colorée rappelle le style de la bande dessinée « Où est Charlie ? », des livres-jeux du Britannique Martin Handford où le lecteur doit réussir à retrouver le petit héros. L’affiche, dans les tons pastel évoquant une pâtisserie américaine, est peuplée de 40.000 personnages engagés dans les 29 sports olympiques et les 18 sports paralympiques. Le comité des J0 de Paris évitera-t-il un procès pour plagiat ?

L’honneur de Roger Karoutchi aura été de réagir :

Attentat iranien à Paris : le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse demande « une loi antiterroriste pour les JO »

Les appréhensions sécuritaires grandissent dans la perspective des JO

Après l’attaque au couteau perpétrée samedi, à Paris, par Armand Iman Rajabpour-Miyandoab, Franco-Iranien de 26 ans radicalisé depuis 2015, qui a causé la mort d’un jeune germano-philippin de 23 ans et blessé deux autres passants, les réactions divergent sur les réponses à donner. L’homme, qui a été arrêté par la police, avait été soumis à une injonction de soins psychiatriques après avoir purgé une peine de prison de quatre ans – cinq infligées, quatre effectuées – pour un projet d’action violente en 2016. A sa sortie de prison, il a été suivi pendant 3 ans, jusqu’en avril 2023, puis les soins ont été interrompus en plein accord avec le médecin.

Gérald Darmanin veut « que les préfets, les policiers puissent exiger une injonction de soins »

Face à ce nouvel acte terroriste, le gouvernement ne semble pas exclure une modification législative. « Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique, les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu’il allait mieux », a affirmé ce lundi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur BFMTV. Il souhaite par conséquent que les préfets puissent « obliger quelqu’un » à se « présenter devant un médecin psychiatre », parlant d’« injonctions administratives ». « Ce qu’il faut sans doute changer – on l’a vu autour de la première ministre – c’est que le pouvoir public, les préfets, les policiers puissent demander, exiger une injonction de soins, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a réclamé la veille, sur TF1, Gérald Darmanin.

De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a estimé que le parcours « médical, administratif et pénal » de l’auteur de l’attentat était « conforme à ce qui a été prescrit et à l’état du droit ». Ce qui pose, selon lui, la question de « l’adaptation du droit ».

Jordan Bardella veut « une rétention de sûreté » « à vie » des condamnés pour terrorisme

Face à ce nouveau drame, l’extrême droite a réclamé un durcissement de la loi. Pour le président du RN, Jordan Bardella, la solution est d’appliquer « une rétention de sûreté » en matière terroriste, c’est-à-dire le placement dans un centre spécialisé d’un détenu après la fin de sa peine. De sorte qu’il ne sorte jamais, lui a-t-il été demandé lors d’une conférence de presse. « Pourquoi pas », a répondu le responsable du parti de la droite nationale. « A partir du moment où vous fomentez un attentat contre la France, que vous dormiez le reste de votre vie en prison, je trouve ça parfaitement normal », avance le numéro 1 du RN.

Dans cette affaire, « il n’y a pas de défaillance psychiatrique, il y a une défaillance politique de Gérald Darmanin et du gouvernement, qui accusent le pire bilan en matière sécuritaire », soutient Jordan Bardella. « Le sujet, ce n’est pas la psychiatrie, le sujet c’est l’islam radical. C’est extrêmement dangereux de détourner le débat et de créer une polémique dans la polémique », a insisté la tête de liste RN aux européennes, qui ajoute encore : « Je ne crois pas en la déradicalisation. Les islamistes d’hier et d’aujourd’hui seront les terroristes de demain ».

« Y avait-il besoin d’une loi post-Bataclan ? Oui. Aujourd’hui, il y a besoin d’une loi pré-JO » insiste Marc-Philippe Daubresse (LR)

Chez les sénateurs LR, ce crime est bien l’occasion de durcir la législation. Mais pour le sénateur Marc-Philippe Daubresse, qui a travaillé sur le sujet, il ne faut ni des mesures psychiatriques telles qu’avancées par Gérald Darmanin – « ce sont des mesures ersatz qui ne garantiront rien et ne suffiront pas » – ni une rétention de sûreté automatique. « Je ne dis pas comme Jordan Bardella qu’il faut mettre tous les individus condamnés pour terrorisme sortant de prison, en prison, car il y aurait une atteinte aux libertés », met en garde le sénateur LR du Nord.

Mais pour l’ancien ministre du Logement et de la Ville, il faut bien une nouvelle loi. « Je propose qu’on relance une loi Silt (loi de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme), à titre préventif », avance Marc-Philippe Daubresse. « Y avait-il besoin d’une loi post-Bataclan ? Oui. Aujourd’hui, il y a besoin d’une loi pré-JO », insiste le sénateur LR de la commission des lois. « Il faut renforcer un certain nombre de dispositions, à titre d’expérimentation, pour une durée limitée, avec une évaluation. Et il faudrait arriver à voter cette loi avant les Jeux olympiques de Paris », explique le sénateur du groupe LR. Les mesures qu’il imagine, « ce n’est pas forcément une rétention de sûreté. C’est permettre une surveillance accrue, notamment par l’autorité administrative, avec des dispositions d’écoute, de perquisition, des mesures individuelles de contrôle renforcé, les Micas, qui permettraient de voir à un moment donné s’il y a un risque. Et dans ce cas, on peut envisager une rétention de sûreté », explique Marc-Philippe Daubresse, qui insiste sur la nécessité de légiférer :

Aujourd’hui, ce n’est pas un trou dans les mailles du filet, ce sont des déchirures complètes.

Son idée ne prendrait-il pas des allures de loi d’exception ? « Je n’appelle pas cela loi d’exception, j’appelle ça loi d’expérimentation », répond le sénateur LR, qui pense que « trois ou quatre ans après le Bataclan, nous avons baissé la garde ».

Marc-Philippe Daubresse reconnaît qu’il faudrait trouver la bonne formulation, qui permet le bon équilibre, pour éviter une nouvelle censure du Conseil constitutionnel sur ces sujets. « Quand le gouvernement a voulu étendre à deux ans les mesures de surveillance sur les personnes sortant de prison, condamnées pour terrorisme, on s’est heurtés au Conseil constitutionnel, pour des questions de proportionnalité. Ils ne voulaient pas aller au-delà d’un an de surveillance par l’autorité administrative, car c’est une mesure d’exception », rappelle le sénateur LR.

« D’après le procureur, vous avez au moins une soixantaine d’individus radicalisés, sortant de prison, qui sont susceptibles de commettre des attentats »

Lors des auditions qu’il a menées sur ce texte, en 2021, Marc-Philippe Daubresse se souvient que « le procureur de la République anti-terroriste disait qu’au moins un détenu sur quatre allait récidiver. On considérait alors que le nombre de personnes condamnées pour apologie du terrorisme, après le Bataclan, qui allaient sortir de prison avant les JO, étaient de 240. Un quart, cela fait 60. D’après le procureur, vous avez donc au moins une soixantaine d’individus radicalisés, sortant de prison, qui au bout d’un an, ne peuvent plus être surveillés par l’autorité administrative – c’est la loi – et qui sont susceptibles de commettre des attentats ».

Autre proposition mise sur la table par le sénateur LR du Nord, en vue des JO : « La reconnaissance faciale ». Une proposition de loi Daubresse-de Belenet, adoptée par le Sénat, autorise à titre exceptionnel le recours à la reconnaissance faciale algorithmique « sur demande des services de renseignement, pour état de radicalisation, risque terroriste éminent, et événements sportifs et culturels, de type JO ».

« Appliquons déjà les textes qui existent », demande Patrick Kanner

Sur ces questions terroristes, l’époque d’une certaine union nationale semble lointaine. Car à gauche, c’est une tout autre réaction. Ainsi, le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, n’est « pas certain qu’il faille renforcer les textes. Appliquons déjà ceux qui existent ».

Il doute déjà de l’idée du ministre de l’Intérieur, sur la question psychiatrique. « 40% de ceux qui sont sortis de prison relèveraient d’un suivi psychiatrique. Être radicalisé, c’est potentiellement avoir un trouble psychologique. Imaginer déradicaliser la radicalisation par voie chimique, je n’y crois pas un seul instant. Traiter chimiquement une idée dangereuse pour la société, je ne sais pas comment on peut régler cela comme ça. Je crois beaucoup plus aux structures de déradicalisation à long terme, sur volontariat, qui font un travail de fond ».

« Est-ce qu’on doit s’habituer à avoir régulièrement des actes comme ceux d’Arras ou Paris ? Ce n’est pas impossible, malheureusement »

L’ancien ministre de la Ville de François Hollande sait bien qu’« on a des gens dans la rue, qui peuvent quel que soit leurs engagements, évolutions, dissimulées ou pas, commettre un attentat individuel, avec un marteau et un couteau. Ça n’a rien à voir avec le Bataclan. Comme disait Bernard Cazeneuve, on est face à un terrorisme low cost ». Mais face à cette situation, Patrick Kanner se dit « un peu pessimiste. Il faut 4 ou 5 policiers par radicalisé pour avoir un suivi total. C’est impossible. Et le risque zéro n’existe pas. C’est terrible. Est-ce qu’on doit s’habituer à avoir régulièrement des actes comme ceux d’Arras ou Paris ? Ce n’est pas impossible, malheureusement ».

Quant à la rétention de sureté, « on ne peut pas mettre à vie quelqu’un en prison, car il a été complice d’un acte terroriste qui n’a pas abouti. C’est très compliqué », alerte le patron des sénateurs PS, « il faut voir ce qui est acceptable dans un état de droit, par rapport à la Constitution ». Pour Patrick Kanner, « il faut s’attaquer aux causes du mal, ce qui passe par les prêcheurs de haine ».

« L’état de la psychiatrie en France est catastrophique », alerte l’écologiste Guillaume Gontard

Le président du groupe écologiste (Nupes) du Sénat, Guillaume Gontard, appelle pour sa part à « toujours parler avec prudence, ne pas agir dans l’urgence, et à prendre de la hauteur ». « Je ne sais pas à combien de lois sécuritaires et terroristes on en est. On peut toujours aller plus loin, mais je ne suis pas sûr que c’est de cette manière qu’on résoudra le problème ». Le sénateur écologiste de l’Isère note surtout « le suivi psychiatrique insuffisant » de l’auteur des faits.

« Pour nous, écologistes, se pose la question de la psychiatrie en France. J’ai pu faire un tour de France des hôpitaux, et l’état de la psychiatrie en France est catastrophique. Il y a un manque de moyens », alerte Guillaume Gontard, élu de l’Isère, comme Véran. Après, « avoir une obligation de soins, pourquoi pas. Mais la vraie question, c’est d’aller trouver du personnel pour faire ces soins ». Il ajoute que « le budget n’a donné aucun moyen supplémentaire, ni à l’hôpital, ni à la psychiatrie ».

Il pointe aussi « la question de la prison. On voit que ce n’est pas efficace. Et là encore, lors d’une visite en prison, les responsables me disaient que 80% des personnes relèvent de la psychiatrie ». Et combien, qui ne sont pourtant pas incarcérés et qui ne commettent d’ailleurs pas l’irréparable pour autant. Quant à l’idée d’un texte pour renforcer la sécurité antiterroriste, en vue des JO, il n’y croit pas, préférant régler la question de fond par « la prévention » et « l’encadrement ». « Je me méfie très fortement de ces lois d’exception », met en garde le président du groupe écologiste, « surtout qu’on sait que par tradition, elles restent ensuite comme des lois pérennes ».

Présidentielle : LR désignera son candidat par un congrès

Les militants LR rejettent ainsi la primaire

Paris: Bureau politique des Republicains.

Les 80.000 adhérents LR étaient appelés à se prononcer ce samedi sur le mode de désignation de leur candidat pour la présidentielle. La base a préféré un congrès fermé plutôt qu’une primaire ouverte. Une mauvaise nouvelle pour Valérie Pécresse: la décision arrange Xavier Bertrand, à la condition qu’il participe au congrès.

Les adhérents LR ont décidé que le ou la candidat(e) soutenu par Les Républicains pour la présidentielle sera désigné par les mêmes adhérents LR, lors d’un congrès fixé au 4 décembre. 58 % des suffrages se sont en effet portés sur ce mode de désignation, lors d’un congrès dématérialisé, ce samedi.

L’autre option, que la direction du parti avait décidé de soumettre au choix des militants, était une primaire semi-ouverte aux sympathisants de droite et du centre. Solution prônée notamment par Valérie Pécresse, Gérard Larcher ou Bruno Retailleau. Elle n’a recueilli que 40,4 % des voix. Il y a 1,6 % de votes blancs. La participation s’élève à 50,28 %, soit un peu plus de 40.000 votants. C’est plus que lors des derniers votes.

Ce sont donc les seuls militants LR qui auront voux au chapître pour décider du candidat. Certains, dont les soutiens de Valérie Pécresse, voulaient ouvrir le congrès aux partis amis, comme les centristes de l’UDI et du Nouveau Centre, ou les mouvements Libres ! et La manufacture de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand. Mais, lors d’un vote interne en bureau politique, ils ont été mis en minorité.

Quatre candidats, ou cinq?

Les adhérents devront choisir entre les candidats déclarés : Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Michel Juvin. Mais Xavier Bertrand sera-t-il l’invité de dernière minute ? S’il a toujours refusé la primaire ouverte, ses soutiens ont annoncé cette semaine que le président des Hauts-de-France serait prêt à participer si l’option congrès était retenue. Mais pour compliquer un positionnement déjà confus, ses proches expliquent qu’il ne souhaite pas pour autant se confronter aux autres candidats lors d’un vote… Explication : Xavier Bertrand accepterait de se présenter devant le congrès, à condition qu’il s’agisse de l’adouber! Lui, et lui seul…

En annonçant les résultats, samedi soir, le président des LR, Christian Jacob, a d’ailleurs eu une formule ambigüe, qui pourrait aller en ce sens : « Version 2 pour le congrès, soutien réservé aux adhérents, 58 % ». Un « soutien » n’est pas forcément une compétition entre plusieurs candidats, suivi d’un vote pour les départager…

Savoir si Valérie Pécresse peut tomber d’accord. Les deux favoris de la droite ont cependant assuré qu’à la fin, il n’en restera qu’un. Un vrai remake du film Highlander, la primaire LR. On attend juste de savoir qui remplacera Christophe Lambert.

« Xavier Bertrand sollicitera le soutien de sa famille politique par un courrier »

Samedi soir, dans le camp Bertrand, on pouvait s’estimer heureux. « Les militants ont envoyé un message clair et sans ambiguïté », salue la sénatrice LR Dominique Estrosi Sassone, ex-épouse de Christian Estrosi, porte-parole de Xavier Bertrand, « ils avaient vu comment la primaire de 2016 avait pu être dévoyée, au travers de personnes qui ont voté sans partager nos valeurs, pour empêcher d’autres candidats ».

C’est la sénatrice qui a annoncé cette semaine la participation du candidat à un congrès. « Ce que j’ai dit exactement, c’est que dans la mesure où les adhérents choisissaient le congrès, ce qui est fait, Xavier Bertrand sollicitera le soutien de sa famille politique par un courrier. Car c’est comme ça que la procédure est prévue », explique la sénatrice LR des Alpes-Maritimes.

Le camp Pécresse, douché

Chez les soutiens de Valérie Pécresse, c’est un coup dur. Si elle voulait une primaire ouverte, sur Twitter, la candidate a youtefois assuré de sa participation au congrès. « Les adhérents LR se sont exprimés et ont choisi la primaire interne. Respectueuse de leur volonté et constante dans mon engagement de jouer collectif, j’en serai ! Que le… ou la meilleure gagne ! » a-t-elle lancé.

« Cette décision, ce n’est pas mon choix. Mais je ne suis pas complètement surpris. Dans mon département, je voyais bien qu’il y avait une tendance naturelle pour un vote fermé en forme de congrès. Dont acte », réagit le sénateur LR Philippe Mouiller, l’un des porte-parole de Valérie Pécresse. Cette semaine, un responsable LR, favorable à la primaire, faisait le même pronostic. Il ne cachait pas sa crainte, quant à l’issue : « Vous allez demander aux militants s’ils sont importants pour déterminer le candidat… Je connais d’avance le résultat. Vous aurez un vote des militants pour les militants, car ils veulent peser ». Une analyse que partage Dominique Estrosi Sassone :

« Les militants ne voulaient pas voir leur pouvoir de décision, quelque part, noyé. Avec la primaire, ils savaient qu’ils ne seraient pas complètement maîtres du jeu. Ils ont voulu garder la maîtrise du jeu politique. »

« Les modalités du congrès » restent à définir: du sur-mesures?

Et maintenant ? Ce n’est pas tout à fait fini. « Dès mardi, nous aurons un conseil stratégique qui se réunira en tant que commission des statuts pour valider le formulaire de recueil des parrainages (il faudra 250 parrainages d’élus, ndlr), et ensuite un bureau politique, le 6 octobre, qui mettra en place l’instance de contrôle et le comité d’organisation », a détaillé Christian Jacob, président de LR, qui était opposé aux primaires depuis le début. Il espère bien « le 4 décembre avoir arrêté les choses ».

« On connaît les règles du jeu maintenant. La question c’est comment faire campagne auprès des militants dans les fédérations. Et comment gérer nos relations avec nos partenaires et alliés, qui ne sont pas dans le choix du candidat », explique Philippe Mouiller, pro Pécresse.

Reste que les règles ne semblent pas si évidentes pour tout le monde. Le vote des militants pour départager les candidats est-il automatique ou pas ? « Non. Il y a d’abord les modalités à définir, qui ne passent pas uniquement par le vote. Ensuite, potentiellement, il y aura un vote. Le congrès est prévu d’ici le 4 décembre. On verra d’ici là comment les choses vont se cristalliser, on verra aussi les sondages », répond Dominique Estrosi Sassone. La porte-parole de Xavier Bertrand espère que l’entente, annoncée entre les deux candidats, arrivera « avant le 4 décembre. Ça montrera l’esprit de responsabilité ». Elle ajoute :

« Il faut un congrès de rassemblement et non d’affrontement. »

« Un certain nombre de nos amis, partis des LR, font leur retour… »

Chacun va maintenant faire campagne auprès de la base. « Il y aura une campagne d’adhésion. Un certain nombre de nos amis, partis des LR, font leur retour », glisse un parlementaire. L’ironie de l’histoire serait que Valérie Pécresse et Xavier Bertrand reprennent eux-mêmes leur carte après l’avoir déchirée…

Autre enjeu : la bataille de l’opinion. Elle se joue dans les prochaines semaines entre les candidats. Car les sondages, au final et encore une fois, seront le juge de paix. Xavier Bertrand va ainsi se prononcer sur la valeur travail la semaine prochaine.

Christian Jacob : « Eric Zemmour ne fait pas partie de notre famille politique »

On l’a compris, il faudra encore attendre un peu pour voir la fumée bleue. Rien de mal à cela, selon Christian Jacob. Il répète que le candidat n’est jamais connu avant l’automne ou l’hiver. Mais pour une partie des LR, un sentiment d’urgence se fait sentir depuis plusieurs semaines.

La précampagne présidentielle est bien lancée. Un certain Eric Zemmour, toujours pas officiellement candidat, l’a bien démontré. Une chose est sûre : s’il veut pousser la porte du congrès et participer au départage, ce sera non. Une clause anti-Zemmour a aussi été soumise au vote des adhérents ce samedi. Elle est maintenant adoptée et permet au parti de rejeter un candidat s’il ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Sur ce point, Christian Jacob s’est montré clair samedi soir : « Eric Zemmour ne fait pas partie de notre famille politique ».

Vaccination obligatoire : on n’y coupera pas!

« On doit se préoccuper de ce débat dans les mois à venir », selon l’Académie de médecine Bernard Jomier

Bernard Jomier jette un pavé dans la mare en se prononçant pour la vaccination obligatoire: cibles prioritaires, les professions exposées. Pour le sénateur Bernard Jomier, tout dépend de « l’objectif » qu’on se fixe, circulation moyenne ou très faible du virus. Son collègue Alain Milon se dit « extrêmement favorable à une vaccination obligatoire ».

Le nombre de vaccinés contre la covid-19 sera-t-il suffisant ? Selon l’Académie de médecine, la réponse est non. C’est pourquoi elle préconise de rendre le vaccin obligatoire: un sujet inflammable.

FRA: Vaccination des 18 ans et plus

« Les mesures individuelles (gestes barrières) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée » l’épidémie, met en garde l’Académie. C’est pourquoi une obligation vaccinale serait le seul moyen d’atteindre « une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie », explique-t-elle, surtout avec les antivaccins ou ceux qui hésitent à se faire vacciner.

L’« obligation ne pourra être instaurée que de façon progressive », en imposant dans un premier temps le vaccin à certaines professions (enseignants, professions de santé, police, fonction publique, commerces, restauration, hôtellerie, établissements culturels et sportifs), ainsi qu’aux étudiants, en vue de la rentrée de septembre. Quand le protocole sera homologué, les adolescents et les enfants pourraient aussi être vaccinés.

L’intervention de l’Académie de médecine a l’intérêt d’ouvrir ce débat

Alors que les antivaccins sont toujours présents et que l’idée de rendre la vaccination obligatoire pour les soignants était déjà mal passée, début mars, faut-il aller plus loin ? Pour le sénateur (apparenté PS) Bernard Jomier, « l’intervention de l’Académie de médecine a l’intérêt de poser ce débat, dont on doit se préoccuper dans les mois à venir ». Selon le président de la mission d’information du Sénat sur les effets du confinement, tout dépend de l’objectif poursuivi. « Si on veut que les services de réanimation ne soient plus saturés, dans ce cas il est probable qu’on atteigne cet objectif avec les volontaires – on devrait avoir 30 ou 35 millions de vaccinés – et l’immunité acquise ». En revanche, « si on a un autre objectif qui est de réduire encore plus fortement la circulation du virus, peut-être qu’il faudra un niveau de vaccination plus élevé ».

Mais pour y voir plus clair, ce médecin généraliste de profession compte sur « les modélisations » que la mission d’information du Sénat a commandées pour savoir quel niveau de vaccination est nécessaire, peut-être « 70 ou 75 % » de la population. Se posera aussi la question « de la vaccination des moins de 18 ans. Et si on le fait, ce serait intelligent de le faire avant la rentrée », souligne Bernard Jomier.

« Je rappelle que pour les enfants, 11 vaccins sont maintenant obligatoires »

Pour le sénateur LR Alain Milon, ancien président de la commission d’enquête du Sénat sur la covid-19, ça ne fait pas l’ombre d’un doute : il faut rendre la vaccination obligatoire. Il défend cette position depuis longtemps. « Je suis extrêmement favorable à une vaccination obligatoire car il s’agit d’une protection globale de la population contre une maladie qui est mortelle. Et quand on voit le résultat des vaccins dans la lutte contre la diphtérie, la poliomyélite et la rougeole, où la vaccination est obligatoire, il n’y a aucune raison de ne pas le faire ». Il ajoute :

« Si tout le monde n’est pas vacciné, vous aurez encore 100.000 ou 150.000 morts du covid-19 l’année prochaine. »

Pourtant, le principe de l’obligation vaccinale existe déjà. « Je rappelle que pour les enfants, 11 vaccins sont maintenant obligatoires. On peut dire que si on vaccine assez de Français par les seuls actes volontaires, c’est très bien et c’est mieux. Mais si c’est nécessaire, ça doit pouvoir être édicté », selon Bernard Jomier, qui n’écarte donc pas la nécessité d’une vaccination imposée.

« Olivier Véran a esquivé »…

Petit problème : le gouvernement avait affirmé que le vaccin ne serait pas rendu obligatoire… Le ministre de la Santé Olivier Véran l’affirmait en décembre dernier, expliquant que le vaccin ne serait pas nécessaire pour se rendre dans un restaurant. « La vaccination contre le coronavirus ne sera pas obligatoire. Le Président s’y est engagé, le premier ministre également », soutenait Olivier Véran.

Si l’exécutif changeait d’avis, ce ne serait pas la première volte-face. Mais sur ce sujet sensible, elle serait risquée et nécessiterait des talents d’équilibriste. « C’est une faute de dire « fontaine, je ne boirai jamais de ton eau » », réagit Bernard Jomier. « Olivier Véran a esquivé, disant qu’il préfère convaincre que contraindre. Mais si on n’arrive pas à convaincre assez de monde, c’est une vraie question », souligne le sénateur de Paris, qui pense que « le gouvernement a tort de ne pas mener les batailles qu’il faut mener. On se rappelle qu’en décembre, il n’osait pas défendre la vaccination et survalorisait les effets secondaires. Et ça, c’est une faute. Ce ne sont pas les plus obscurantistes qui doivent mener les thèmes du débat ».

Pour compliquer l’équation, la question vaccinale ne se limite pas seulement à la France. « Si on veut arriver à un niveau de protection globale, il faut que toute la population qui n’arrive pas à se faire vacciner dans les autres pays puisse accéder au vaccin. Il faut des dons et participer au Covax », souligne Alain Milon, pour qui « il sera nécessaire d’évoluer vers une vaccination globale dans le monde entier. Sinon, on est parti pour une vaccination tous les ans ». Hypothèse tout à fait anticipée?