Depuis un an, Seqens devait réussir à produire du paracétamol en France
![Le Doliprane est actuellement toujours produit en France mais pas son principe actif même si le producteur est français.](https://media.lesechos.com/api/v1/images/view/618cd49c3e45467b93220ba5/1280x720/070295214214-web-tete.jpg)
son principe actif est toujours importé
Spécialisé dans la fabrication de principes actifs, le français Seqens va construire une unité de production ultra-performante dans l’Hexagone au prix d’un investissement de 100 millions d’euros, annonçait-on en juin 2021 avec le lancement de la construction d’une nouvelle unité de production de paracétamol. « Ce projet se fera en partenariat avec Sanofi et UPSA et avec le soutien du programme France Relance ». Sanofi et Upsa s’engageaient alors sur 10 ans à le rentabiliser.
En septembre 2021, le Premier ministre, Jean Castex, inaugurait le nouveau laboratoire de contrôle qualité du groupe Seqens à Roussillon, en Isère. Il témoignait ainsi de l’intérêt porté par le gouvernement à cette entreprise de fabrication sous contrat de principes actifs pharmaceutiques, qui assurerait la relocalisation, en France, de la production de paracétamol pour le Doliprane et l’Efferalgan notamment.
Afin d’écarter un risque de rupture de stock, les mesures visant à rationner l’usage de paracétamol sont maintenues. En pharmacie, la dispensation sur ordonnance doit être privilégiée. La dispensation sans ordonnance doit être limitée à deux boîtes par patient.
Or, depuis plusieurs semaines, le paracétamol, sous formes orales et de suppositoire, fait l’objet de tensions d’approvisionnement en pharmacie de ville. La distribution pour les officines est actuellement contingentée en volume.
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Ces difficultés sont causées par une augmentation constante de la consommation de cet antalgique, du fait de l’épidémie de Covid-19 et de sa position de médicament de première intention dans la prise en charge de la fièvre et des douleurs. A l’approche de l’hiver et de son cortège d’infections saisonnières, une consommation soutenue de paracétamol est attendue.
Dans ce contexte, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en accord avec le Collège de la médecine générale et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO), maintient les mesures de rationnement mises en place au cours de l’été pour limiter une aggravation de la situation. Ces mesures s’adressent aux pharmaciens d’officine et à leurs collaborateurs ; elles sont étendues aux médecins, dont la liberté de prescription est restreinte.
En complément de ces mesures sur le terrain, les laboratoires concernés – français ou étrangers ? – « optimisent leur production » – par des importations ? – pour permettre un approvisionnement continu sur l’ensemble du territoire.
En pharmacie : différencier les dispensations avec ou sans prescription médicale
En pharmacie, il est demandé aux équipes officinales, dans la mesure du possible :
- de privilégier la dispensation du paracétamol sur ordonnance, tout en adaptant la délivrance selon les besoins individuels des patients ;
- en l’absence de prescription, de limiter la dispensation à 2 boîtes par patient ;
- de limiter la vente en ligne de paracétamol.
Qu’il s’agisse de paracétamol prescrit ou non, il est recommandé d’inscrire les dispensations réalisées dans le dossier pharmaceutique des patients, avec leur accord.
Des « consignes » aux prescripteurs
Il est également demandé aux prescripteurs de participer à ces mesures :
- en évitant de prescrire du paracétamol aux patients qui n’en ont pas un besoin immédiat ;
- en privilégiant, si la situation le permet, une posologie de 3 prises par jour espacées de 8 heures (au lieu de 4 prises par jour espacées 6 heures, correspondant à la posologie maximale).
Conseils aux patients
Le paracétamol est le médicament de première intention pour traiter une fièvre ou des douleurs (sauf contre-indication). L’ANSM rappelle que l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas à privilégier, en particulier chez l’enfant, et qu’ils sont contre-indiqués à partir du début du sixième mois de grossesse.
L’ANSM précise que « bien qu’il s’agisse d’un traitement de première intention, il n’est pas utile de surstocker le paracétamol dans les pharmacies familiales »…