Rationnement du Paracétamol pour éviter la rupture en France

Depuis un an, Seqens devait réussir à produire du paracétamol en France

Le Doliprane est actuellement toujours produit en France mais pas son principe actif même si le producteur est français.
Le producteur de Doliprane est français, mais
son principe actif est toujours importé

Spécialisé dans la fabrication de principes actifs, le français Seqens va construire une unité de production ultra-performante dans l’Hexagone au prix d’un investissement de 100 millions d’euros, annonçait-on en juin 2021 avec le lancement de la construction d’une nouvelle unité de production de paracétamol. « Ce projet se fera en partenariat avec Sanofi et UPSA et avec le soutien du programme France Relance ». Sanofi et Upsa s’engageaient alors sur 10 ans à le rentabiliser.

En septembre 2021, le Premier ministre, Jean Castex, inaugurait le nouveau laboratoire de contrôle qualité du groupe Seqens à Roussillon, en Isère. Il témoignait ainsi de l’intérêt porté par le gouvernement à cette entreprise de fabrication sous contrat de principes actifs pharmaceutiques, qui assurerait la relocalisation, en France, de la production de paracétamol pour le Doliprane et l’Efferalgan notamment.

Afin d’écarter un risque de rupture de stock, les mesures visant à rationner l’usage de paracétamol sont maintenues. En pharmacie, la dispensation sur ordonnance doit être privilégiée. La dispensation sans ordonnance doit être limitée à deux boîtes par patient.

Or, depuis plusieurs semaines, le paracétamol, sous formes orales et de suppositoire, fait l’objet de tensions d’approvisionnement en pharmacie de ville. La distribution pour les officines est actuellement contingentée en volume. 

Ces difficultés sont causées par une augmentation constante de la consommation de cet antalgique, du fait de l’épidémie de Covid-19 et de sa position de médicament de première intention dans la prise en charge de la fièvre et des douleurs. A l’approche de l’hiver et de son cortège d’infections saisonnières, une consommation soutenue de paracétamol est attendue.

Dans ce contexte, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en accord avec le Collège de la médecine générale et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO), maintient les mesures de rationnement mises en place au cours de l’été pour limiter une aggravation de la situation. Ces mesures s’adressent aux pharmaciens d’officine et à leurs collaborateurs ; elles sont étendues aux médecins, dont la liberté de prescription est restreinte.

En complément de ces mesures sur le terrain, les laboratoires concernés – français ou étrangers ? – « optimisent leur production » – par des importations ? – pour permettre un approvisionnement continu sur l’ensemble du territoire.

En pharmacie : différencier les dispensations avec ou sans prescription médicale 

En pharmacie, il est demandé aux équipes officinales, dans la mesure du possible :

  • de privilégier la dispensation du paracétamol sur ordonnance, tout en adaptant la délivrance selon les besoins individuels des patients ;
  • en l’absence de prescription, de limiter la dispensation à 2 boîtes par patient ;
  • de limiter la vente en ligne de paracétamol. 

Qu’il s’agisse de paracétamol prescrit ou non, il est recommandé d’inscrire les dispensations réalisées dans le dossier pharmaceutique des patients, avec leur accord. 

Des « consignes » aux prescripteurs

Il est également demandé aux prescripteurs de participer à ces mesures :  

  • en évitant de prescrire du paracétamol aux patients qui n’en ont pas un besoin immédiat ;
  • en privilégiant, si la situation le permet, une posologie de 3 prises par jour espacées de 8 heures (au lieu de 4 prises par jour espacées  6 heures, correspondant à la posologie maximale).

Conseils aux patients 

Le paracétamol est le médicament de première intention pour traiter une fièvre ou des douleurs (sauf contre-indication). L’ANSM rappelle que l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas à privilégier, en particulier chez l’enfant, et qu’ils sont contre-indiqués à partir du début du sixième mois de grossesse.

L’ANSM précise que « bien qu’il s’agisse d’un traitement de première intention, il n’est pas utile de surstocker le paracétamol dans les pharmacies familiales »…

Pandémie: le premier grand meeting de campagne est décalé par Marine Le Pen

Ni les acteurs politiques, ni la presse ne saluent son sens des responsabilités…

Prévu initialement le 15 janvier, le premier rassemblement de campagne de la candidate à l’élection présidentielle 2022 se tiendra le 5 février à Reims.

« A cause de la situation sanitaire et du pic épidémique », la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a annoncé le décalage de trois semaines de son premier grand meeting de campagne, qui devait se tenir le 15 janvier à Reims (Marne). L’événement est décalé « au 5 février 2022 », comme l’a précisé son service de presse par voie de communiqué, lundi 3 janvier, une fois la décision prise par son bureau de campagne.

Même si cette « convention présidentielle » prévue le week-end du 15 et 16 janvier est décalée, Marine Le Pen « fera une déclaration solennelle dans un lieu symbolique » à cette « date initiale du lancement de la dernière ligne droite de la campagne à la présidence de la République », a précisé son service de presse.

A cette occasion, la candidate lancera l’opération “5.000 marchés”, au cours de laquelle elle et ses équipes, ainsi que les militants du RN, « sillonneront la France à la rencontre des Français », précise le communiqué.

Différentes adaptations à la situation épidémique

Le 11 décembre, la candidate du parti Les Républicains (LR) désignée par un vote en congrès, Valérie Pécresse avait dû restreindre son meeting d’investiture à la seule présence des cadres du parti, annulant le grand rassemblement de 5.000 personnes initialement prévu, porte de Versailles.

Une semaine plus tôt, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour avait, lui, maintenu son grand meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis), rassemblant plus de 10.000 participants, avant la prise de pouvoir du varant Omicron.

Yannick Jadot et Anne Hidalgo avaient, eux, choisi, le week-end du 11 et 12 décembre, de tenir des meetings en plus petits effectifs en raison de la recrudescence épidémique.

Si les rassemblements politiques ne sont pas concernés ni par l’application de jauges ni par l’obligation de présentation du passe sanitaire en vertu de leur protection constitutionnelle, les candidats à l’élection présidentielle 2022 se positionnent en cette rentrée sur le sujet des restrictions, afin de tenter d’assurer le bon déroulement de leur campagne.

La République en marche (LRM), le Parti socialiste (PS), Les Républicains (LR) et le Parti communiste français (PCF) ont ainsi annoncé que le passe sanitaire sera quand même demandé lors des meetings de leurs candidats respectifs et ont précisé qu’ils appliqueront les jauges qui s’imposent aux autres types de rassemblements, soit 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

En revanche, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sont eux opposés à toute application de ces restrictions. Soulignant le caractère inconstitutionnel de telles mesures, ils ont fait savoir qu’ils ne demanderont pas le passe sanitaire et n’appliqueront pas non plus les jauges, restreignant le nombre de participants aux événements.

Alors que le nombre de cas détectés ne cesse de croître, le candidat communiste Fabien Roussel ainsi que le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon ont aussi affirmé qu’ils distribueront des masques FFP2 gratuitement à l’entrée de leurs meetings.

Covid-19 : le Conseil scientifique recommande des restrictions pour le Nouvel An

Le « sachants » préconisent des limitations d’activités collectives ou des couvre-feux

Le dégagisme n’est plus
ce qu’il était

Le Conseil scientifique a appelé le gouvernement à instaurer des « restrictions significatives » face au risque de transmission de l’épidémie de covid-19 à l’occasion du réveillon du Nouvel An, dans un avis publié samedi.

Noël devrait confirmer la propagation du variant Omicron et son pic au Nouvel An, alerte le Conseil scientifique, qui appelle le gouvernement à limiter strictement les rassemblements face à la recrudescence de cas de Covid-19, à l’image de Paris qui annule son emblématique feu d’artifice sur les Champs-Elysées.

« Une déclinaison territoriale » n’est pas exclue, précise-t-il. 

Dans un avis publié samedi 18 décembre, le Conseil estime que « des mesures de restriction significatives doivent pouvoir être prises par les autorités à l’occasion du réveillon (y compris, le cas échéant, sous la forme de limitation d’activités collectives ou de couvre-feux), avec la possibilité d’une déclinaison territoriale ».

La soirée du 31 décembre, où traditionnellement les fêtards sont plus exubérants, inquiète l’instance chargée de donner des recommandations à l’exécutif au regard des connaissances actualisées de l’épidémie.

« Nos concitoyens auront à cœur de passer cette fête de Noël 2021 en nombre plus limité, de se faire tester avant, de s’assurer que les plus anciens ont bien reçu leur dose de rappel », estime le Conseil scientifique.

En revanche, « pour les festivités du Nouvel An, le Conseil scientifique alerte sur un comportement des citoyens qui pourrait être différent avec une activité festive plus ou moins contrôlée ». L’instance « souhaiterait une démarche pour éviter qu’à l’occasion du Jour de l’an, se constitue une série de mini-clusters à Omicron, qui pourraient diffuser rapidement dans les jours qui suivent sur l’ensemble du pays, compte tenu des mouvements de populations à cette période ».

Le premier ministre enfermiste, Jean Castex, avait déjà été alarmiste en recommandant vendredi aux mairies de renoncer aux concerts et feux d’artifice de la Saint-Sylvestre. Il annonçait que la consommation d’alcool sur la voie publique serait interdite dans toute la France ce soir-là, dès 16h00.

Samedi matin, la mairie de Paris a annulé le feu d’artifice et des concerts prévus sur l’avenue des Champs-Elysées le soir de la Saint-Sylvestre. Avec le même succès que face aux supporteurs nationalistes algériens qui ont fêté la réussite de leur équipe de foot sur les Champs-Elysées de leurs colonisateurs ?…

« Un risque énorme »

Les contaminations au virus sont nettement reparties à la hausse en France depuis mi-novembre, pour dépasser le seuil de 50.000 nouveaux cas par jour. Plus de 100.000 cas, le jour de Noël.

Le variant Delta y reste très largement dominant. Or, l’exemple d’autres pays européens, Royaume-Uni en tête, montre que le variant Omicron, beaucoup plus contagieux, peut très rapidement aggraver une situation déjà difficile.

« Si c’est 10 % des cas de variant Omicron aujourd’hui dans notre pays, ça veut dire que la semaine prochaine c’est 25 ou 30 %, et ça veut dire que dans quinze jours, il est majoritaire », a prévenu samedi le ministre de la Santé, Olivier Véran, un autre enfermiste, sur France Inter.

À Noël, « on ne met pas de jauge parce que les gens ont très bien compris. La jauge, c’est : tout le monde vacciné à table. (…) Avoir conscience que si vous avez une grand-mère qui n’est pas vaccinée, à table, et que vous êtes vingt, vous prenez un risque, je le dis, un risque énorme », a estimé le ministre. Il a toutefois précisé que les autotests ne seraient pas rendus gratuits comme beaucoup s’y attendaient.

Mais le 31 décembre, a décrit Olivier Véran, « ce sont des moments de très fort brassage de populations qui ne se connaissent pas ».

« Ne pas multiplier les lieux de sorties »

Le Conseil scientifique exhorte donc, pour ce Nouvel An, à la « responsabilité individuelle » des Français.

Cela implique de « limiter la taille des événements festifs« , de « se faire tester largement le 31 décembre », de « ne pas multiplier les différents lieux de sorties pour une même personne qui, si elle est infectée, serait à l’origine de plusieurs clusters » et « d’éviter de voir des personnes âgées de plus de 65 ans durant la première semaine de janvier » si on a croisé beaucoup de monde au réveillon.

Un projet de loi est prévu début janvier pour transformer le passe sanitaire en passe vaccinal, ce qui limitera l’accès aux lieux culturels ou aux restaurants aux personnes entièrement vaccinées.

La troisième dose de vaccin sera par ailleurs rendue obligatoire pour les soignants et les pompiers à partir de fin janvier, a indiqué Olivier Véran. Et la vaccination pour les 5-11 ans pourra commencer à partir de mercredi « si tout va bien », une fois les derniers avis scientifiques donnés, a-t-il encore dit.

Marine Le Pen, du Rassemblement national, a déploré que le gouvernement aille « toujours dans le sens d’un plus grand enfermement des Français ». L’autre candidat à la droite de la droite à la présidentielle, Eric Zemmour, a dénoncé « le durcissement » du passe, alors que « les Français sont déjà largement vaccinés ».