Rassemblement socialiste en soutien au proviseur accusé de violence sur élève voilée

Coupable de démagogie envers la diversité, le PS dénonce maintenant une cabale

Le maire du 20e de Paris,
Eric Pliez (4e G) et d’autres élus ou responsables devant le lycée Maurice-Ravel à Paris
le 29 mars 2024

Ils étaient une trentaine arborant leur écharpe tricolore, pour exprimer leur solidarité avec le proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel, mais Les Ecologistes et La France Insoumise étaient absents, comme la majorité présidentielle. La fédération du parti socialiste (PS) de Paris – et non le bureau national – a appelé élèves, parents et syndicats à se réunir devant l’établissement du XXe arrondissement multiculturel, trois jours après l’exfiltration du proviseur menacé de mort suite aux mensonges sur les réseaux sociaux d’une élève arborant un voile islamique.

L’affaire a pourtant eu un retentissement national.  Or, ce rassemblement n’a mobilisé ni Raphaël Glucksmann, tête de liste socialiste, ni Valérie Hayez, figure de proue de la coalition Ensemble (La République en marche, le Mouvement démocrate, Horizons, Agir, Territoires de progrès, Parti radical et En commun) pour les élections européennes de juin 2024. Devant la cité scolaire, ce vendredi, le maire DVG et les chefs d’établissements « en première ligne » ont pris la parole, bravement. Symboliquement.

« Nous réaffirmons notre attachement à l’École et aux lois de la République », a écrit le PS de Paris sur X, alors que le départ de l’ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel, suite à des menaces, a provoqué de nombreuses réactions – jusqu’à celle de Gabriel Attal, qui l’a reçu mercredi, avant d’annoncer sur TF1 que l’Etat portera plainte pour « dénonciation calomnieuse » l’ayant visé.

Le 28 février, le proviseur concerné avait demandé à trois élèves de retirer leur voile dans l’enceinte de l’établissement, et cette demande s’est vu opposer un refus de l’aînée. Quelques jours après les faits, l’élève récalcitrante raconte au Parisien qu’elle a été « tapée violemment au bras » mais la plainte déposée par l’élève est classée sans suite, ce mercredi 27 mars, pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Des rumeurs sur les réseaux sociaux parlent, elles, d’une gifle, tandis que la directrice de l’académie de Paris, Valérie Baglin-Le Goff, mentionne, le 5 mars, « une main sur le dos » de l’élève.

Une vague de cyberharcèlement et de menaces a ensuite visé le proviseur. Au point que, ce mardi 26 mars, à quelques mois de la retraite, il a annoncé qu’il a décidé de quitter l’établissement « pour des raisons de sécurité », selon un message envoyé aux enseignants, élèves et parents.

Auprès du Parisien, l’avocat du  chef d’étaboissement diffamé et menacé, Me Francis Lec, a assuré jeudi 28 mars que son client sera « attentif à ce que la vérité soit dite » mais veut désormais « se reconstituer ». Il s’est également dit « particulièrement marqué » par cet épisode.

Les malveillants qui ont impunément enflammé la situation ne sont pas nécessairement des primates, mais plus sûrement des trolls politiques de la mouvance islamiste.

Abaya à l’école : trois mineurs jugés en mai pour menaces de mort contre un proviseur du Val-de-Marne

Un précédent à l’affaire du voile au lycée Maurice-Ravel de Paris 20e

Les faits ont eu lieu au
lycée Romain Rolland
à Ivry-sur-Seine.

Une élève s’en est prise violemment sur les réseaux sociaux au proviseur d’un lycée à Ivry, ville communiste depuis 1944, disant qu’il aurait voulu la forcer à retirer son voile. Deux jeunes hommes auraient ensuite menacé et cyberharcelé le chef d’établissement.

L’affaire est extrêmement sensible dans le contexte de la mise à la retraite du proviseur du lycée Romain Rolland, suite à des menaces de mort. Trois mineurs seront jugés en mai à Paris pour avoir menacé de mort sur internet un autre directeur d’établissement, cette fois d’un lycée public d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), accusé d’avoir voulu retirer de force l’abaya d’une élève, a fait savoir le mercredi 27 mars dans la soirée le Parquet de Paris.

Cette élève et ces deux hommes ont été convoqués à comparaître le 31 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Paris, a précisé le ministère public.

L’un d’entre eux est poursuivi pour menace de mort sur personne chargée de mission de service public et cyberharcèlement ayant entraîné une interruption totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, l’autre de menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens.

Quant à la lycéenne, elle devra répondre de cyberharcèlement et de divulgation d’information personnelle permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens.

«Messages menaçants»

Blocages au lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine (PCF) en avril 2023

Selon le Parquet, l’affaire a débuté le 11 juin dernier par un signalement de la préfecture du Val-de-Marne sur la plateforme Pharos. Il faisait référence aux propos sur TikTok et X (ex-Twitter) de la jeune femme, qui affirmait «dans des termes injurieux», d’après le Parquet, qu’elle avait été «victime d’une forme de harcèlement ayant abouti in fine à son exclusion du lycée Romain Rolland à Ivry-sur-Seine pour avoir refusé de retirer ses vêtements islamiques».

Les deux hommes ont ensuite, «par réaction», publié «des messages menaçants et particulièrement violents» sur les réseaux sociaux, selon le ministère public. Alors ministre de l’Education, Gabriel Attal a interdit à l’école à la rentrée 2023 le port de l’abaya, cette longue robe traditionnelle couvrant le corps, au nom du respect de la laïcité.

Aujourd’hui premier ministre, Attal a reçu ce mercredi après-midi le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel, qui a dû quitter ses fonctions suite à des menaces de mort dans les mêmes conditions après le refus d’obtempérer d’une élève à l’interdiction du port du voile islamique. Le départ de ce proviseur «pour des raisons de sécurité», selon un message diffusé mardi par son successeur, a provoqué une vive indignation.

Le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé dans la soirée sur le plateau de TF1 que l’Etat va porter plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre l’élève du lycée Maurice-Ravel. Cette dernière avait porté plainte pour violence contre le proviseur, l’accusant de l’avoir violentée lors d’un incident lié au voile qu’elle portait. Mais cette plainte a été classée sans suite pour «infraction insuffisamment caractérisée», a précisé le Parquet de Paris ce mercredi.

Le cyberharcèlement est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement.

Septembre 2023 : un parent d’élève musulman menace decmort un proviseur

Remplacement du proviseur dans l’affaire du lycée Maurice-Ravel 

Une capitulation française: le proviseur est poussé à prendre sa retaite

Gabriel Attal fait diversion en annonçant des poursuites en justice pour «dénonciation calomnieuse», mais l’essentiel réside dans la capitulation de l’Etat qui fait pression sur l’un de ses serviteurs pour qu’il cède face aux pressions de la mouvance islamiste.

Le premier ministre avait reçu quelques heures plus tôt ce mercredi 27 mars à Matignon l’ex-chef de l’établissement parisien, menacé après une rebellion de trois élèves dont la meneuse qui refusa dans un premier temps d’enlever son voile islamique, au mépris du réglement et de la loi.

La rebelle séparatiste ameuta ensuite les réseaux sociaux pour se faire justice elle-même ou provoquer un contrat de mise à mort du proviseur, une fatwa.

Ce rendez-vous à Matignon du mercredi 27 mars devait marquer «le soutien» du premier ministre «au proviseur et à la communauté éducative». Quelques heures après son entrevue avec le proviseur qui a dû céder son poste au lycée public polyvalen Maurice-Ravel, dans le 20ᵉ arrondissement de Paris, après des menaces de mort sur les réseaux sociaux, consécutives aux accusations de violence du proviseur proférées par l’élève réfractaire à la loi du 15 mars 2004 stipulant que « dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit« .

Gabriel Attal a livré la réalité des faits sur TF1 : «Il [le professeur] a tout simplement fait son travail : il a demandé à une jeune femme de retirer son voile,» a-t-il fait valoir A ceci près que, dans un établissement scolaire, la séparatiste islamiste n’a pas le statut de femme, mais d’élève.

«Il a demandé à une jeune femme d’appliquer la loi, c’est-àdire de retirer son voile dans l’établissement scolaire. Cette jeune femme l’a refusé et, pire encore, elle a cherché à l’intimider en l’accusant de l’avoir molestée ou de violence», a poursuivi Attal. «Ces accusations» ont «ensuite été relayées sur les réseaux sociaux», y compris «par certains élus, je pense à une députée de la France insoumise [Danielle Simonnet]», et ont «donné lieu à des menaces de mort à l’endroit de ce proviseur».

Le premier ministre a en outre «décidé» que «l’Etat va porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse». Le chef du gouvernement, qui dénonce un épisode «tout simplement inacceptable et inadmissible», met en garde sur «une forme d’entrisme islamiste qui se manifeste», en même temps que son administration pousse le proviseur à renoncer à ses fonctions, bien qu’il n’ait commis aucune faute.. L’Etat, l’institution, seront «toujours aux côtés de ces agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, face à ces tentatives d’entrisme islamiste dans nos établissements scolaires», n’a en outre pas hésité à assurer le chef du gouvernement, sur TF1.

«La laïcité» est «sans cesse mise à l’épreuve. Et on le voit, il y a une forme d’entrisme islamiste qui se manifeste notamment dans nos établissements scolaires», a aussi souligné Gabriel Attal. «Cet entrisme, ces coups de boutoir ont fait récemment deux victimes dans la famille de l’Education nationale, Dominique Bernard et Samuel Paty», a-t-il ajouté, en référence à ces deux enseignants tués par des étrangers dans des attentats islamistes, Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020 et Dominique Bernard à Arras, en octobre 2023.

La laïcité à l’école «est menacée», avait déjà estimé Gabriel Attal. Et il s’était dit «engagé pour le plein respect» de ce principe, alors que son application à l’école continue à faire des remous, vingt ans après la loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école.

Les versions officielles se contredisent

Près d’un mois après les faits intervenus le 28 février, le chef d’établissement a dû faire valoir ses droits à la retraite anticipée mardi «pour des raisons de sécurité», selon un message envoyé aux enseignants, élèves et parents par le nouveau chef d’établissement. Le rectorat, lui, a évoqué «des convenances personnelles» et un «départ anticipé» à la retraite, à «quelques mois» de celle-ci, «au vu des événements qui ont marqué ces dernières semaines».

Une enquête avait été ouverte à Paris pour cyberharcèlement, après des menaces de mort à l’encontre du proviseur, proférées sur Internet.

Originaire des Hauts-de-Seine, un jeune homme de 26 ans a été arrêté et doit être jugé le 23 avril à Paris pour l’avoir menacé de mort sur Internet.

Deux plaintes avaient, par ailleurs, été déposées : une par l’élève «pour violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail», et une par le proviseur «pour acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service». La plainte de l’élève a été classée sans suite pour «infraction insuffisamment caractérisée», a fait savoir ce mercredi le Parquet de Paris.

« L’école est possiblement en train de craquer », observe Iannis Roder, membre du Conseil des sages de la laïcité.

Abaya : un père musulman a menacé de mort le proviseur d’un lycée de Clermont-Ferrand

Premier cas de violences séparatistes anti-républicaines

Un parent d’élève a proféré des menaces de mort contre le proviseur du lycée Ambroise-Brugière, jeudi à Clermont-Ferrand (Allier), rapportent La Montagne et de France Bleu Pays d’Auvergne. Sa fille, scolarisée dans l’établissement et revêtue d’une abaya, s’était vue refusée l’accès à l’établissement car elle portait l’abaya, en provocation aux directives nationales fixées par le ministère de l’Education, et validées jeudi par le Conseil d’Etat. L’élève s’était donc exposée à ne pas faire sa rentrée avec ses camarades lundi.

Quelques minutes plus tard, son père a téléphoné au lycée. Il a eu au bout du fil, successivement, un agent puis un conseiller principal d’éducation. A chacun de ces interlocuteurs, il aurait proféré des menaces de mort qui visaient le proviseur.

Le père rebelle a été placé en garde à vue, ce jeudi 7 septembre, et le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a appelé le chef d’établissement pour l’assurer de son soutien.

Le coup de fil menaçant du père remonte à la hiérarchie de l’Education nationale et une plainte est finalement déposée. Le nouveau ministre de l’Education, Gabriel Attal, a appelé le proviseur pour l’assurer de son soutien. Selon le ministère, 298 élèves dans les classes de seconde se sont présentées en abaya le lundi de la rentrée et 67 ont refusé de la retirer.

Bac 2023 (L’Etudiant)

En 2022, 150 lycéens et étudiants de l’UNEF s’étaient rassemblés pour la liberté de porter l’abaya devant le lycée Ambroise Brugière de Clermont-Ferrand, labellisé internat d’excellence sous le nom de « Cité de tous les talents ».

Professeure menacée à Montauban et atteintes à la laïcité

Mise à pied du proviseur du lycée Bourdelle de Montauban, Tarn-et-Garonne

Lycée Antoine Bourdelle de Montauban (Tarn-et-Garonne)
en janvier 2020

Faire vivre la laïcité est un défi grandissant dans l’Education nationale. Plusieurs documents internes admettent  « divers incidents » au lycée Bourdelle de Montauban (commune LR du Tarn-et-Garonne), un établissement d’enseignement secondaire et supérieur. Les services de renseignement territoriaux s’en inquiètent dans une note du 20 octobre.

L’académie a mis en place une organisation spécifique pour cette journée du 9 novembre, alors que circulait un appel aux élèves à se présenter en « abayas ou robes longues ». Cela fait ainsi plusieurs mois que le lycée est confronté à des atteintes à la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles. « Depuis la rentrée 2022 et dans les mois qui ont précédé, plusieurs d’entre vous nous ont fait part de leur inquiétude quant à la résurgence de tenues qui interrogent le respect de la loi du 15 mars 2004 au sein de notre établissement », peut-on lire dans un courrier envoyé à ses équipes, le 10 octobre dernier, par le chef d’établissement (venu du lycée des métiers du bâtiment et de la Topographie, LP à Toulouse), Ludwig Ropert, successeur, en urgence à l’automne 2021 dans le plus grand lycée de l’Académie, d’un chef d’établissement, Christian Alaphilippe, dont le comportement avait été sanctionné, le 11 octobre 2021. Même s’il n’y a pas de plainte à l’heure actuelle, « le proviseur aurait eu des propos et un comportement ‘inadaptés’ qui auraient choqué des femmes de l’équipe de direction ».

2011: parents agresseurs du principal du collège Ingres,
Guy Mériel, à Montauban

Plus inquiétant encore, deux sources issues de l’Education nationale confirment, sans donner plus de précisions, qu’une enseignante aurait été filmée à son insu. Selon une source policière, une élève tchétchène prise – en salle de cours – en train de remettre son voile, aurait accusé de « racisme » son enseignante qui la rappelait au respect du réglement. Avant de lui tenir un discours menaçant: vous allez voir ce que vous allez voir, en faisant référence à son père et son frère ». « Cet échange a été enregistré par l’élève et diffusé sur TikTok, indique une source policière. A la fin, elle promet une sanction religieuse : elle va voir ce qu’Allah va lui faire« . »

Une situation prise très au sérieux par le rectorat.

Le 10 octobre, le référent « Valeurs de la République » , censé « soutenir et amplifier la dynamique de mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République », de l’académie de Toulouse – dont Nicole Belloubet, ex-garde des Sceaux de Macron, fut rectrice (2000-2005) – avait transmis au proviseur le « protocole de traitement des situations de port de tenue ou de signe religieux dans un espace scolaire public ».

L’objectif est d’accompagner les équipes et les aider à identifier un vêtement, comme un bandeau ou « une tunique longue de couleur sombre », qui peut être considéré comme un « signe religieux par destination ». Parmi les éléments d’appréciation : « la régularité du port de la tenue ou du signe », un « refus de changement de tenue » ou d’éventuels « propos ou actes de l’élève relevant de la contestation d’un contenu d’enseignement ».

Après une première phase de dialogue avec les familles, deux élèves ont déjà été sanctionnées dans l’établissement.

Un établissement. de 3.000 lycéens réputé agité :

Ou en 2020 contre les E3C (épreuves communes de contrôle continu) du nouveau bac et contre le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer.

Provocation politico-religieuse des séparatistes, un appel à se présenter en « abaya ou en robes longues »

Les tensions ne se sont visiblement pas arrêtées là. « Est apparu le jeudi 20 octobre, aux abords de l’établissement, un appel à se présenter en « abaya ou en robes longues » lors de la journée du 9 novembre », indique le chef d’établissement dans un nouveau courrier du 7 novembre, sans préciser l’origine de cet appel. Les services de la mairie ainsi que la police ont été « immédiatement » prévenus.« Cet événement à venir, qui fait suite à divers incidents au sein de l’établissement et aux rappels à la règle avec la perspective ou la mise en œuvre de procédures disciplinaires pour plusieurs élèves, vise potentiellement à générer une situation potentiellement conflictuelle (sic) », s’inquiète le proviseur dans son courrier. Avant de se montrer rassurant, estimant « impossible à cette heure d’évaluer l’adhésion de nos élèves à cet appel particulièrement orienté » et jugeant que « les derniers éléments en notre possession laissent penser que cet appel puisse être finalement peu (voire pas) suivi ».

Mais, preuve que la situation inquiète, un dispositif spécifique a été mis en place avec « les services académiques » pour la journée du 9 novembre. Des membres des équipes « Valeurs de la République » devaient être présents dans les classes ce matin pour informer les élèves sur la laïcité. Les enseignants ont, eux, reçu pour consigne de « ne pas intervenir sur ce sujet ».

Dans un dernier courrier envoyé hier, le chef d’établissement appelait ses équipes à aborder cet provocation politico-religieuse avec « fermeté mais surtout avec sérénité ». Il précisait que le Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) du Tarn-et-Garonne et lui-même pourraient « recevoir dès la première heure une délégation d’élèves ». Des membres de l’équipe mobile de sécurité du Rectorat devaient également être mobilisés. « Tout est calé pour la journée de demain, assurait l’établissement ce mardi soir.

On va voir si tout cela relève d’une action individuelle ou trouve un écho auprès des élèves. On ne s’attend pas vraiment à un écho important, mais la vie est faite de surprises… »

Renseignements territoriaux

En attendant de dresser le bilan de cette journée, la situation de cet établissement est dans tous les cas singulière. Les services de renseignement territoriaux ont même rendu une note, datée du 20 octobre, concédant que l’établissement fait face à de « nombreuses tentatives de déstabilisation du principe de laïcité ». Un fonctionnaire de l’Education nationale qui parle d’une « entreprise concertée » évoque « une trentaine » de jeunes filles qui « feraient campagne contre la neutralité scolaire avec un discours construit et des éléments de langage ». 

« Les actions des jeunes filles suggèrent que leurs revendications relèvent d’une entreprise concertée », indique une source policière qui évoque des professeurs divisés par leurs idéologies politiques: « Il y a un camp majoritaire pour l’application d’une laïcité stricte et un camp, qui s’appuie sur une enseignante, pour une laïcité plus ouverte. »

Dans l’entourage du ministre Pap Ndiaye, on confirme que le lycée est « très suivi par le rectorat », qu’il y a eu « des ports d’abayas », mais on assure que « l’établissement a pris des mesures » et qu’il y aurait même « des infos d’apaisement par rapport à la situation d’avant les vacances ». « C’est un lycée qui est connu depuis longtemps sur ces questions-là, complète une source locale [confirmant la passivité des autorités rectorales]. Il y a eu énormément de problèmes après les attentats de Charlie Hebdo et pareil après Samuel Paty. »

Une affaire qui intervient dans un climat très particulier pour la rue de Grenelle. On apprenait ce mardi que le ministère de l’Education nationale doit diffuser une nouvelle circulaire pour mieux accompagner les chefs d’établissement sur les questions de laïcité. Alors que les données de septembre révélaient une hausse des atteintes à la laïcité, on attend désormais le bilan du mois d’octobre.

Classement 2022 des lycées de Montauban