Deux policiers hors service passés à tabac à Marseille

Enquête ouverte pour tentative de meurtre sur deux policiers, « battus comme des chiens »

Deux fonctionnaires de police qui circulaient hors service dans un cadre privé ont été agressés à Marseille par des manifestants, dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin, alors que les violences embrasent la France depuis la mort de Nahel M., automobiliste mineur, sans permis, qui a tenté de prendre la fuite au volant d’une puissante Mercedes AMG.

Récit d’Europe 1 :

Le Parquet de Marseille a annoncé ce vendredi après-midi l’ouverture d’une enquête pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique après que deux fonctionnaires de police ont été roués de coups par des émeutiers, dans une rue du 1er arrondissement de la cité phocéenne. La ville a connu cette nuit-là plusieurs scènes de violences urbaines dans le contexte de la mort de Nahel M.

Les deux policiers, qui circulaient à bord d’un véhicule » vers 3h20 du matin, se sont retrouvés « bloqués par un incendie de poubelles, puis [ont été] pris à partie par un groupe d’une vingtaine d’individus en centre-ville de Marseille. Il ressort des premiers éléments de l’enquête que l’un d’eux a été reconnu en sa qualité de policier.

« Battus comme des chiens », dénonce Darmanin

Les deux policiers sont sortis de leur véhicule et ont été violemment frappés. L’un d’eux restant inconscient durant de très longues minutes », précise le communiqué de Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille. Le policier « présente une fracture du plancher orbital et a été atteint d’un coup de couteau type estafilade au poignet, [il] n’est plus hospitalisé », poursuit la procureure.

« Ils ont été battus par terre comme des chiens, il n’y a pas d’autres mots », a réagi de son côté le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur TF1, disant avoir une « pensée» pour eux.

Alliance, l’un des principaux syndicats de police a de son côté estimé sur Twitter qu’ils ont été « lynchés par des sauvages » quand le syndicat des commissaires (SCPN) a exprimé dans un tweet son « soutien » ajoutant : « L’un d’eux aurait pu perdre la vie ».

Ils ont été passés à tabac par un groupe d’individus alors qu’ils quittaient le centre-ville en voiture, dans une rue du 1er arrondissement de la cité phocéenne.

Une enquête ouverte

La première victime est un enquêteur de la police judiciaire qui a été assommé par l’arrière. La deuxième est un agent de la sécurité publique, lui aussi passé à tabac. Ils ont tous les deux été transportés à l’hôpital avec d’importantes blessures. 

Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille et confiée à la police judiciaire.

Conséquence de la liberté d’expression utilisée par des irresponsables depuis bien 40 ans : l’anarchiste Coluche était déjà anti-flic en 1980

Professeure menacée à Montauban et atteintes à la laïcité

Mise à pied du proviseur du lycée Bourdelle de Montauban, Tarn-et-Garonne

Lycée Antoine Bourdelle de Montauban (Tarn-et-Garonne)
en janvier 2020

Faire vivre la laïcité est un défi grandissant dans l’Education nationale. Plusieurs documents internes admettent  « divers incidents » au lycée Bourdelle de Montauban (commune LR du Tarn-et-Garonne), un établissement d’enseignement secondaire et supérieur. Les services de renseignement territoriaux s’en inquiètent dans une note du 20 octobre.

L’académie a mis en place une organisation spécifique pour cette journée du 9 novembre, alors que circulait un appel aux élèves à se présenter en « abayas ou robes longues ». Cela fait ainsi plusieurs mois que le lycée est confronté à des atteintes à la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles. « Depuis la rentrée 2022 et dans les mois qui ont précédé, plusieurs d’entre vous nous ont fait part de leur inquiétude quant à la résurgence de tenues qui interrogent le respect de la loi du 15 mars 2004 au sein de notre établissement », peut-on lire dans un courrier envoyé à ses équipes, le 10 octobre dernier, par le chef d’établissement (venu du lycée des métiers du bâtiment et de la Topographie, LP à Toulouse), Ludwig Ropert, successeur, en urgence à l’automne 2021 dans le plus grand lycée de l’Académie, d’un chef d’établissement, Christian Alaphilippe, dont le comportement avait été sanctionné, le 11 octobre 2021. Même s’il n’y a pas de plainte à l’heure actuelle, « le proviseur aurait eu des propos et un comportement ‘inadaptés’ qui auraient choqué des femmes de l’équipe de direction ».

2011: parents agresseurs du principal du collège Ingres,
Guy Mériel, à Montauban

Plus inquiétant encore, deux sources issues de l’Education nationale confirment, sans donner plus de précisions, qu’une enseignante aurait été filmée à son insu. Selon une source policière, une élève tchétchène prise – en salle de cours – en train de remettre son voile, aurait accusé de « racisme » son enseignante qui la rappelait au respect du réglement. Avant de lui tenir un discours menaçant: vous allez voir ce que vous allez voir, en faisant référence à son père et son frère ». « Cet échange a été enregistré par l’élève et diffusé sur TikTok, indique une source policière. A la fin, elle promet une sanction religieuse : elle va voir ce qu’Allah va lui faire« . »

Une situation prise très au sérieux par le rectorat.

Le 10 octobre, le référent « Valeurs de la République » , censé « soutenir et amplifier la dynamique de mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République », de l’académie de Toulouse – dont Nicole Belloubet, ex-garde des Sceaux de Macron, fut rectrice (2000-2005) – avait transmis au proviseur le « protocole de traitement des situations de port de tenue ou de signe religieux dans un espace scolaire public ».

L’objectif est d’accompagner les équipes et les aider à identifier un vêtement, comme un bandeau ou « une tunique longue de couleur sombre », qui peut être considéré comme un « signe religieux par destination ». Parmi les éléments d’appréciation : « la régularité du port de la tenue ou du signe », un « refus de changement de tenue » ou d’éventuels « propos ou actes de l’élève relevant de la contestation d’un contenu d’enseignement ».

Après une première phase de dialogue avec les familles, deux élèves ont déjà été sanctionnées dans l’établissement.

Un établissement. de 3.000 lycéens réputé agité :

Ou en 2020 contre les E3C (épreuves communes de contrôle continu) du nouveau bac et contre le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer.

Provocation politico-religieuse des séparatistes, un appel à se présenter en « abaya ou en robes longues »

Les tensions ne se sont visiblement pas arrêtées là. « Est apparu le jeudi 20 octobre, aux abords de l’établissement, un appel à se présenter en « abaya ou en robes longues » lors de la journée du 9 novembre », indique le chef d’établissement dans un nouveau courrier du 7 novembre, sans préciser l’origine de cet appel. Les services de la mairie ainsi que la police ont été « immédiatement » prévenus.« Cet événement à venir, qui fait suite à divers incidents au sein de l’établissement et aux rappels à la règle avec la perspective ou la mise en œuvre de procédures disciplinaires pour plusieurs élèves, vise potentiellement à générer une situation potentiellement conflictuelle (sic) », s’inquiète le proviseur dans son courrier. Avant de se montrer rassurant, estimant « impossible à cette heure d’évaluer l’adhésion de nos élèves à cet appel particulièrement orienté » et jugeant que « les derniers éléments en notre possession laissent penser que cet appel puisse être finalement peu (voire pas) suivi ».

Mais, preuve que la situation inquiète, un dispositif spécifique a été mis en place avec « les services académiques » pour la journée du 9 novembre. Des membres des équipes « Valeurs de la République » devaient être présents dans les classes ce matin pour informer les élèves sur la laïcité. Les enseignants ont, eux, reçu pour consigne de « ne pas intervenir sur ce sujet ».

Dans un dernier courrier envoyé hier, le chef d’établissement appelait ses équipes à aborder cet provocation politico-religieuse avec « fermeté mais surtout avec sérénité ». Il précisait que le Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) du Tarn-et-Garonne et lui-même pourraient « recevoir dès la première heure une délégation d’élèves ». Des membres de l’équipe mobile de sécurité du Rectorat devaient également être mobilisés. « Tout est calé pour la journée de demain, assurait l’établissement ce mardi soir.

On va voir si tout cela relève d’une action individuelle ou trouve un écho auprès des élèves. On ne s’attend pas vraiment à un écho important, mais la vie est faite de surprises… »

Renseignements territoriaux

En attendant de dresser le bilan de cette journée, la situation de cet établissement est dans tous les cas singulière. Les services de renseignement territoriaux ont même rendu une note, datée du 20 octobre, concédant que l’établissement fait face à de « nombreuses tentatives de déstabilisation du principe de laïcité ». Un fonctionnaire de l’Education nationale qui parle d’une « entreprise concertée » évoque « une trentaine » de jeunes filles qui « feraient campagne contre la neutralité scolaire avec un discours construit et des éléments de langage ». 

« Les actions des jeunes filles suggèrent que leurs revendications relèvent d’une entreprise concertée », indique une source policière qui évoque des professeurs divisés par leurs idéologies politiques: « Il y a un camp majoritaire pour l’application d’une laïcité stricte et un camp, qui s’appuie sur une enseignante, pour une laïcité plus ouverte. »

Dans l’entourage du ministre Pap Ndiaye, on confirme que le lycée est « très suivi par le rectorat », qu’il y a eu « des ports d’abayas », mais on assure que « l’établissement a pris des mesures » et qu’il y aurait même « des infos d’apaisement par rapport à la situation d’avant les vacances ». « C’est un lycée qui est connu depuis longtemps sur ces questions-là, complète une source locale [confirmant la passivité des autorités rectorales]. Il y a eu énormément de problèmes après les attentats de Charlie Hebdo et pareil après Samuel Paty. »

Une affaire qui intervient dans un climat très particulier pour la rue de Grenelle. On apprenait ce mardi que le ministère de l’Education nationale doit diffuser une nouvelle circulaire pour mieux accompagner les chefs d’établissement sur les questions de laïcité. Alors que les données de septembre révélaient une hausse des atteintes à la laïcité, on attend désormais le bilan du mois d’octobre.

Classement 2022 des lycées de Montauban