Bronchiolite: nouvelle démonstration de l’incapacité de nos hôpitaux à faire face à une épidémie

« On n’est plus capables de faire face à un pic épidémique », dénonce la présidente de la Société française de pédiatrie

Les services de pédiatrie saturent face à l’épidémie, pourtant saisonnière et prévisible, de bronchiolite dans toute la France.

mardi 1er novembre sur franceinfo Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie, alors que les services de pédiatrie sont actuellement saturés dans tous le pays en raison d’une violente épidémie de bronchiolite« La tension est partout », assure la cheffe du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes, expliquant que « notre capacité à accepter des nouveaux malades est totalement dépassée ».

« Nous sommes dans une situation qui est totalement historique. Cette année, cette épidémie est sans commune mesure. »Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie

à franceinfo

Christère Gras-Le Guen dénonce également le fait que « tout le système de santé de l’enfant est négligé depuis des années ». Elle demande « du personnel » car « ce n’est pas parce que ce sont des enfants qu’ils ont des petites maladies ». Depuis le début du mois d’octobre, « 31 enfants ont été transportés hors de l’Ile-de-France » en raison de la saturation des services de réanimation pédiatriques dans les hôpitaux franciliens, a annoncé mardi le ministre de la Santé François Braun, après une visite à l’hôpital Necker-Enfants malades, un centre hospitalier qui constitue depuis 2011 l’un des 12 groupes hospitaliers de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris.

Une réunion prévue ce mercredi porte sur « l’avenir de la filière de pédiatrie », a-t-il également annoncé, rappelant aussi qu’une aide financière de 150 millions d’euros à ventiler sur plusieurs services hospitaliers a été … promise il y a une dizaine de jours.

Le frétillant Olivier Véran n’a donc rien anticipé avant son départ de la Santé, en mai dernier. Ce professionnel de santé a négligé de mettre les hôpitaux en ordre de bataille, bien que « sachant » informé que cette épidémie saisonnière débute généralement mi-octobre. Elle était au rendez-vous, mais son successeur, François Braun, pourtant ex-médecin urgentiste, était absent.

Un nouveau variant d’Omicron ? Que nous réserve la souche « BA.2 » ?

Ce variant pourrait-il provoquer une 6e vague?

Un nouveau variant d'Omicron circule au Danemark.
La souche « BA.2 » est au Danemark

Les autorités sanitaires ont fait circuler l’idée, il y a quelques jours, que la France serait en train de surmonter le pic épidémique de la 5e vague de Covid-19. Or, la communauté scientifique observe maintenant un rebond des contaminations, sur le court terme. Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste, évoque la thèse d’un nouveau variant qui aurait relancé la circulation du virus dans le pays. 

« On a des raisons d’être optimiste », a ainsi positivé Gabriel Attal ce mardi 18 janvier dans la matinale de CNews. Sur le front de la Covid-19, le porte-parole du gouvernement justifia son optimisme par la lente décrue qui était observée dans les services de réanimation du pays et par le constat qui avait été dressé la veille par le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste de l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique (qui ne parle pas français): « le pic épidémiologique » est en train d’être passé en France », tournure anglo-saxonne infiltrant la langue française, pour dire que la France est en train de dépasser le pic épidémiologique.

Sur France Inter, ce lundi 17 janvier, celui qui est également membre du Conseil scientifique a affirmé avoir « le sentiment » [affirmer est péremptoire, mais avoir un sentiment suggère une incertitude] que « le pic [de contaminations] est en train de passer devant nos yeux ». Constat d’observateur aux bras ballants…

Selon les chiffres officiels, la France amorce ainsi la descente après avoir essuyé deux pénibles mois de hausses des contaminations particulièrement importantes, sous les poussées répétées des variants Delta et Omicron et du laxisme de la stratégie gouvernementale pendant la trêve des confuseurs.

Ce variant Omicron, plus contagieux, a considérablement accéléré la circulation du virus sur le territoire national, propulsant les contaminations à la Covid-19, enregistrées par les autorités sanitaires, à des niveaux encore jamais atteints depuis le début de la pandémie l’épidémie, puisque le Royaume-Uni, le Portugal ou l’Espagne font mieux que le surdoué de l’Elysée.

Pour la première fois depuis des semaines, la moyenne des nouvelles contaminations enregistrées chaque jour est en baisse entre samedi et dimanche (des jours de référence qui correspondent au weekend et à des suspensions de décomptes : le lundi cumule les chiffres du week-end !) sur la semaine qui vient de s’écouler, le pays a comptabilisé en moyenne 294.452 nouveaux cas de Covid-19 chaque jour. « On est juste en train de passer le pic », ponctue le professeur Arnaud Fontanet.

Pourtant, voici les chiffres officiels au 19 janvier 2021:

La France a évité « le scénario du pire« , se félicitent le Conseil scientifique et le pouvoir, en choeur

La situation épidémiologique en France aurait ainsi pu être « beaucoup plus dégradée s’il n’y avait pas eu, début janvier, un effort collectif qui a permis une réduction du nombre de contacts« .

Par ailleurs, si ce pic a été atteint, c’est que le variant Omicron a contaminé tant de personnes en France qu’il en arrive à une « saturation des contaminations » sur le territoire national. Mais le pouvoir n’évoque pourtant pas une « immunité collective »…

« Si le pic arrive, c’est plus parce que l’épidémie manque de carburant, avec une saturation des contaminations dans les réseaux de contacts dans la population, plus que par un quelconque effet des mesures de contrôles », balance Mircea Sofonea, épidémiologiste à l’université de Montpellier, dans les colonnes du Figaro

Et maintenant ?

En matière de contaminations, le professeur Arnaud Fontanet s’appuie sur les chiffres communiqués par le Royaume-Uni. La France essuie une à deux semaines de retard sur son voisin d’Outre-Manche. « C’est un pic de courte durée : durant le mois de février, le nombre d’infections va décroître très fortement, explique le membre du Conseil scientifique. Au mois de mars, on sera à des niveaux très bas. » 

Concernant les hospitalisations, la situation est différente mais est résolument optimiste. Dans les services de réanimation du pays, le nombre d’admissions en soins intensifs a déjà commencé à diminuer depuis plusieurs jours comme La Dépêche du Midi vous le montre dans le graphique dessous. 

La France compte pour l’heure un peu plus de 3.850 patients en soins intensifs à cause de la Covid-19, et enregistre en moyenne 345 nouvelles admissions en réanimations chaque jour.

Ces indicateurs ont tendance à diminuer depuis le 12 janvier. En effet, le variant Omicron, plus contagieux, mais qui provoque moins de formes graves du virus, devient de plus en plus majoritaire en France. C’est en revanche sur le front des hospitalisations plus « classiques » que cette nouvelle souche frappe le plus fort. Celles-ci peinent à diminuer, signe selon les épidémiologistes qu’il ne faut pas abandonner les gestes barrières.

La souche BA.2 remet-elle en question le bel optimisme politique du pouvoir ?

La souche a été repérée à travers divers endroits de la planète, et notamment au Danemark, où elle est vite devenue majoritaire.

Quelques signaux positifs, des taux d’incidence en baisse en Ile-de-France, ont donné l’illusion d’une décrue prochaine. Mais la cinquième vague Covid-19 est encore loin d’être terminée. Quelque 436.167 nouvelles contaminations recensées en 24 heures sur le territoire, mercredi, après un record à plus de 460.000 cas la veille. Une question se pose : Omicron, très largement majoritaire (à plus de 95%), est-il seul responsable de ce (nouveau) rebond dans la cinquième vague ?

Une souche, BA.2, très proche d’Omicron (BA.1), se diffuse un peu partout dans le monde et en premier lieu en Europe. Elle domine même au Danemark, un pays très actif sur le séquençage, à la différence de la France, et sujet à une très forte vague de contaminations.

La souche BA.2 a également été repérée au Royaume-Uni, en Suède, ainsi que dans une quarantaine d’autres pays, selon la plateforme Outbreak, à partir de la base de données de référence Gisaid. Dont la France. 

Pandémie: le premier grand meeting de campagne est décalé par Marine Le Pen

Ni les acteurs politiques, ni la presse ne saluent son sens des responsabilités…

Prévu initialement le 15 janvier, le premier rassemblement de campagne de la candidate à l’élection présidentielle 2022 se tiendra le 5 février à Reims.

« A cause de la situation sanitaire et du pic épidémique », la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a annoncé le décalage de trois semaines de son premier grand meeting de campagne, qui devait se tenir le 15 janvier à Reims (Marne). L’événement est décalé « au 5 février 2022 », comme l’a précisé son service de presse par voie de communiqué, lundi 3 janvier, une fois la décision prise par son bureau de campagne.

Même si cette « convention présidentielle » prévue le week-end du 15 et 16 janvier est décalée, Marine Le Pen « fera une déclaration solennelle dans un lieu symbolique » à cette « date initiale du lancement de la dernière ligne droite de la campagne à la présidence de la République », a précisé son service de presse.

A cette occasion, la candidate lancera l’opération “5.000 marchés”, au cours de laquelle elle et ses équipes, ainsi que les militants du RN, « sillonneront la France à la rencontre des Français », précise le communiqué.

Différentes adaptations à la situation épidémique

Le 11 décembre, la candidate du parti Les Républicains (LR) désignée par un vote en congrès, Valérie Pécresse avait dû restreindre son meeting d’investiture à la seule présence des cadres du parti, annulant le grand rassemblement de 5.000 personnes initialement prévu, porte de Versailles.

Une semaine plus tôt, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour avait, lui, maintenu son grand meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis), rassemblant plus de 10.000 participants, avant la prise de pouvoir du varant Omicron.

Yannick Jadot et Anne Hidalgo avaient, eux, choisi, le week-end du 11 et 12 décembre, de tenir des meetings en plus petits effectifs en raison de la recrudescence épidémique.

Si les rassemblements politiques ne sont pas concernés ni par l’application de jauges ni par l’obligation de présentation du passe sanitaire en vertu de leur protection constitutionnelle, les candidats à l’élection présidentielle 2022 se positionnent en cette rentrée sur le sujet des restrictions, afin de tenter d’assurer le bon déroulement de leur campagne.

La République en marche (LRM), le Parti socialiste (PS), Les Républicains (LR) et le Parti communiste français (PCF) ont ainsi annoncé que le passe sanitaire sera quand même demandé lors des meetings de leurs candidats respectifs et ont précisé qu’ils appliqueront les jauges qui s’imposent aux autres types de rassemblements, soit 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

En revanche, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sont eux opposés à toute application de ces restrictions. Soulignant le caractère inconstitutionnel de telles mesures, ils ont fait savoir qu’ils ne demanderont pas le passe sanitaire et n’appliqueront pas non plus les jauges, restreignant le nombre de participants aux événements.

Alors que le nombre de cas détectés ne cesse de croître, le candidat communiste Fabien Roussel ainsi que le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon ont aussi affirmé qu’ils distribueront des masques FFP2 gratuitement à l’entrée de leurs meetings.

La barre des 2 millions de positifs à la covid-19 est dépassée en France

« Depuis quelques jours, le nombre de nouveaux cas baisse, » certifie néanmoins le mentor de Véran

Macron et Véran, sous l’emprise d’un Raspoutine

La France a dépassé « ce soir » le seuil des 2 millions de cas confirmés depuis le début de l’année, a annoncé le directeur général de la Santé, n°2 du ministère, ce mardi 17 novembre, lors d’un nouveau point de la situation dans la lutte contre la Covid-19 en France. Lors de sa conférence de presse, il n’a pas indiqué, en revanche, si la France est le pire élève d’Europe face au virus, comme il se murmure de plus en plus haut.

« La deuxième vague est massive, meurtrière (…); nous franchissons ce soir la barre des deux millions de cas de Covid-19 », avec 2.036.755 cas confirmés, a déclaré le croque-mort de Véran, le ministre qui se réserve les annonces les moins terribles, comme Macron laisse la sale besogne à Castex. Soit 45.552 cas de plus en 24 heures par rapport aux chiffres donnés lundi soir par Santé publique France.

33.500 patients Covid étaient hospitalisés en France lundi. Lors du pic épidémique de ce printemps, le nombre de patients Covid hospitalisés avait atteint un maximum de 32 292 mi-avril, quand plus de 6.500 personnes étaient en réanimation.

« Nos efforts commencent à porter leurs fruits »: méthode Coué ?

« Nos efforts collectifs commencent à porter leurs fruits, souligne néanmoins Jérôme Salomon. Depuis quelques jours, le nombre de nouveaux cas baisse. Redoublons d’efforts pour reprendre le contrôle de l’épidémie », a-t-il indiqué. Macron va d’ailleurs détailler les modalités d’un déconfinement progressif la semaine prochaine, ce qui ne semble pas être la preuve d’un mieux et ce qui inquiète les Français en capacité de développer un raisonnement logique.

Le numéro deux du ministère de la Santé a également longuement insisté sur les risques psychologiques associés à ce second confinement, appelant chacun à veiller à la santé mentale de ses proches. « Cette pandémie est complexe, douloureuse et longue », reconnaît Jérôme Salomon.

Les hôpitaux toujours sous tension

Tandis que Macron prépare les esprits à un deuxième déconfinement sous la pression des gauches dans la rue, la « pression hospitalière reste très forte », a encore souligné Jérôme Salomon, avec notamment 4.854 patients Covid en réanimation ce mardi, pour un total de patients en réa, toutes pathologies confondues, supérieur à 8.000 (dont 3.300 patients non-Covid).

En 24 heures, 437 nouveaux décès ont été enregistrés à l’hôpital pour un bilan total d’au moins 46.273 morts depuis le début de l’épidémie (en prenant en compte les établissements médico-sociaux, notamment les Ehpad), a-t-il encore indiqué: plus il déverse de chiffres, plus il noie le poisson.

Au total « près de 26 millions de tests PCR ont été réalisés depuis mars » et les nouveaux « tests antigéniques sont un atout précieux supplémentaire », avec 32 935 personnes testées positives depuis début novembre grâce à ces tests rapides.

Le pic épidémique passé: pour combien de temps ?

Une prise de parole qui intervient à l’heure où la grogne monte face aux mesures de restrictions du côté des restaurateurs, des catholiques ou encore des libraires et des auteurs promus « intellectuels » par le commerce de l’édition. Fermeture des librairies : quelques exaltés, dont Alexandre Jardin ouet Olivier Nora et Didier Van Cauwelaert, appellent à la désobéissance civique (lien L’Obs)

Lundi, le ministre de la Santé Olivier Véran avait appelé les Français à ne pas relâcher leurs efforts afin d’endiguer l’épidémie. Une exhortation qui aurait été entendue entre lundi et mardi soirs. Fidèle à la stratégie modélisée de l’ « en même temps » pratiquée par Macron, il avait néanmoins assuré que le pays reprenait le contrôle de l’épidémie et qu’il avait « passé un pic épidémique ».

Le président Macron a prévu de prendre encore la parole la semaine prochaine pour présenter un dispositif d’allégement du confinement à l’approche des fêtes de Noël.

Brigitte Macron, militante anti-masque

Tandis que les autres « illettrés » de sa génération (ceux qui ignorent les règles élémentaires de la conjugaison) sont des « personnes à risques » mais des « produits non-essentiels », la sexagénaire de l’Elysée a pris les devants, exposant les personnels de son Ehpad doré.