Mort de Nahel à Nanterre : les gauches instrumentalisent un refus d’obtemperer et un délit de fuite, sans permis

Ils font d’un drame une tragédie

Selon l’extrême gauche,
la cause est entendue

Le porte-parole du gouvernement appelle au calme

Lors du Conseil des ministres, le président de la République Macron a exprimé son « émotion » et « a demandé au ministre de l’Intérieur de faire un propos », rapporte le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. « L’émotion est très forte, un jeune de 17 ans a trouvé la mort dans des conditions brutales. Le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’une enquête judiciaire est ouverte. »

« Nous souhaitons une communication de la justice dès lors que la garde à vue touchera à son terme », poursuit Olivier Véran, qui « appelle au calme » après des violences, dans « cette situation particulière avec une émotion très vive. »

La macronie semble avoir reçu la consigne d’adopter un profil bas.

Que sait-on de Nahel, mort à 17 ans au volant d’une Mercédès de location ?

Les informations divergent sur Nahel (prénom surtout courant en Syrie, au Liban et en Palestine), 17 ans, tué par le tir d’un policier mardi matin à Nanterre, alors qu’il prenant la fuite lors d’un contrôle routier. Selon Le Figaro, « le mineur était déjà connu des services de police pour de nombreux refus d’obtempérer et conduite sans permis. Un passager se trouvant à l’arrière de la Mercedes a été interpellé, tandis qu’un autre a pris la fuite et est activement recherché. »

A cette heure, malgré ces informations, aucune condamnation n’a été révélée. On ne sait donc pas si le jeune homme a simplement été interpellé à plusieurs reprises ou s’il a un casier judiciaire. Les informations devraient être plus fiables dans la journée.

Le mineur serait livreur, selon TF1 qui précise aussi qu’il aurait été repéré peu avant pour plusieurs infractions au code de la route et rappelé au respect du code de la route au volant de la Mercedes AMG (synonyme de puissance et de performances) jaune, qui dispose d’une puissance allant de 225 kW (306 ch) à 620 kW (843 ch). La scène fatale a lieu dans un second temps, au cours de laquelle le policier en appui sur le pare-brise a pu être déséquilibré par le départ brutal du véhicule et le conducteur mortellement blessé dans sa fuite.

Hier, plusieurs membres de sa famille – a priori partisans – se sont exprimées dans les media en évoquant un jeune qui était calme et tranquille. Dernière en date à avoir pris la parole dans la nuit, la mère de Nahel s’est exprimée dans la nuit sur le live Instagram d’Assa Traoré. C’est comme on peut l’imaginer, une femme très émue qui a pris la parole : « J’ai perdu un enfant de 17 ans, j’étais toute seule avec lui, ils m’ont enlevé un bébé. C’était encore un enfant, il avait besoin de sa mère ».

 EN DIRECT – « Je lui ai tout donné pour qu’un fils de p*te lui tire dessus » : la mère de Naël s’exprime, émue, sur Instagram. pic.twitter.com/uBhT3dIzCK— AlertesInfos (@AlertesInfos) June 27, 2023

Une enquête a été ouverte pour refus d’obtempérer et tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. Une autre enquête, ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique, a été confiée à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices.

Réactions politiciennes d’élus:

Le maire DVG, PCF d’origine, de Nanterre, ville communiste depuis 1944, appelle au calme, mais n’est pas entendu, pas même de ses alliés de la NUPES :

Amalgame marxiste de Mélenchon, LFI, mêlant délinquance et capital :

Le député délinquant, Louis Boyard, LFI, qui a écopé à l’Assemblée d’un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, agite le chiffon rouges des émeutes urbaines du passé :

Une députée LFI, Clémentine Autain, accuse la police de …meurtre. Une « exécution sommaire » !

Loin d’apaiser les passions, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, EELV/NUPES, déplace le problème sur le terrain inflammable du… racisme :

« Pour Naël, pour les précédents et malheureusement les suivants, on ne va pas se taire« . « Il y a du racisme dans la société et dans la police » affirme Marine Tondelier, ce matin sur Sud-Radio. « Pas tous les policiers. Mais je n’ai jamais vu un non-racisé se faire tuer pour un refus d’obtempérer« . « Dans les faits et les statistiques, tout le monde ne se fait pas tutoyer par la police, contrôler en permanence et tuer pour un refus d’obtempérer« . « Alors qu’on devrait être à l’heure du recueillement, on se coltine les réactions douteuses de l’extrême droite » dénonce-t-elle par ailleurs.

Réactions communautaristes

Emotion bisounours pour le « petit ange » connu des services de justice dans un français approximatif de l’intello des Bleus…

L’acteur O. Sy introduit la religion pour « honorer » un délinquant:

Un sportif refuse de respecter la présomption d’innocence :

Réactions à droite

Pour Les Républicains, Eric Ciotti a apporté son soutien aux policiers mobilisés à Nanterre, où des violences ont éclaté mardi soir, vers 22 heures. Vingt personnes ont été interpellées dans la nuit.

Le patron de Debout la France

A noter cette analyse de François-Xavier Bellamy qui sort du lot, en ce qu’elle est moins superficielle et récupératrice :

Gardes à vue : vingt avocats déposent une centaine de plaintes contre les « détentions arbitraires »

Des juristes militants participent au grand jour à l’insurrection anti-réforme des retraites

100 plaintes par 20 avocats: technique de la submersion
par la NUPES subversive

Depuis plusieurs semaines, des organisations telles que la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), le Syndicat des avocats de France (SAF, classé à gauche), mais aussi les partis politiques de gauche, critiquent une « répression policière ».

Les violentes manifestations contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3 ont été l’occasion d’exactions et de nombreux activistes ou des militants se faisant parfois passer pour de simples passants ont été placés en garde à vue avant d’être, dans leur écrasante majorité, relâchés sans poursuite comme la plupart. Des centaines de privations de liberté dénoncées – mais moins de cent plaintes – par ceux qui les ont subis, comme le collectif Stop GAV, soutenu par LFI, mais également par des membres de la communauté juridique, à l’exemple du Syndicat de la magistrature (SM) classé très à gauche et connu pour son infâme « Mur des cons ».

Ce vendredi 31 mars, un collectif de 20 avocats annonce le dépôt d’une centaine de plaintes pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique, de non-intervention pour l’arrêt d’une privation de liberté illégale et d’entrave à la liberté de manifester.

292 arrestations à Concorde

«C’est un dépôt collectif de plaintes individuelles, explique Coline Bouillon, une des avocates à l’initiative du projet et pour qui l’instinct de vengeance donne une “ sensation primaire mais jouissive”. Tout le monde a la même plainte, tout le monde a les mêmes avocats. On veut un traitement individuel pour chaque personne.» Tous les plaignants ont été arrêtés depuis le 16 mars, jour où le 49.3 a été utilisé par le gouvernement. L’avocate poursuit : «Le point de rupture qui justifie cette envie de déposer plainte, c’est ce rassemblement à Concorde.» Un rassemblement où 292 personnes sont arrêtées, dont Mélyna, que CheckNews avait interrogée et qui manifestait pour la première fois de sa vie, ou encore deux mineurs autrichiens alors en voyage scolaire et qui n’a pu les empêcher de participer. Sur ces interpellations, 283 donnent lieu à un classement sans suite, seules neuf personnes sont poursuivies.

Cette centaine de plaintes, déposées ce vendredi 31 mars, d’après le communiqué du collectif, ne vise pas «d’auteur précis, considérant que seule une enquête propre à chaque plaignant permettra d’établir la responsabilité de chacun des agents de l’Etat ayant concouru à ces privations de libertés». Ce n’est pas la première fois que des manifestants qui jugent avoir été arbitrairement placés en garde à vue portent plainte, d’autres personnes ayant déjà porté plainte en 2021 au moment des manifestations contre la loi sécurité globale.

Le collectif, qui se concentre sur les plaintes en Ile-de-France, fait savoir qu’il continue de traiter celles que les gens peuvent leur envoyer.

« Ce sont des gardes à vue ‘sanctions’, pour dissuader les personnes de revenir manifester », a appuyé la consœur de Me Kempf, Me Coline Bouillon.

Qui sont les signataires ?

La liste n’est pas d’accès facile. Quelques noms le sont.

Coline Bouillon, avocate généaliste à Vincennes depuis novembre 2018 organisait une conférence de presse au sujet de la détention de Florian D ., appelé Libre Flot, militant internationaliste d’ultra-gauche – Syrie, SDF, fiché S – maintenu en détention provisoire et à l’isolement, en grève de la faim depuis le 27 février: il a été inculpé le 8 décembre 2020 avec six autres personnes pour association de malfaiteurs à caractère terroriste.

Raphaël Kempf, avocat pénaliste de 39 ans qui a crée son cabinet en 2016 à Paris 9e, après avoir travaillé chez des avocats, en France mais aussi en Egypte et en Algérie, milite au côté de Florian D., soutenu par Révolution Permanente. Il est l’auteur de « Ennemis d’Etat, Les lois scélérates, des anarchistes aux terroristes « . De lui Libération écrit: « avocat pénaliste engagé, le défenseur d’activistes et de militants ferraille depuis trois mois au procès du 13 Novembre ». Il est le fils de l’ex-journaliste à Courrier international et au Monde, Hervé Kempf, rédacteur en chef fondateur du site Reporterre, le quotidien altermondialiste, et auteur de Que crève le capitalisme… 

Aïnoha Pascual, avocate en droit public depuis 2015 et ex-chargée d’enseignement en droit administratif à Université Paris Nanterre, a son cabinet Rue de Vaugirard à Paris 15e) et exerce en droit pénal et droit des étrangers. Proche du groupe de défense collective Defcol, soutien juridique aux manifestants victimes de violence policière et/ou mis en garde à vue, elle est amenée à défendre des personnes interpellées lors des manifestations contre le projet de loi travail et de Nuit debout. Elle participe à la legal team de la Coordination contre la répression et les violences policières.

Alexis Baudelin, avocat au Barreau de Paris depuis 2015, a fondé son cabinet Rue Réaumur 75002 Paris en 2021. Il est l’un des avocats d’Amil, activiste écologiste, poursuivi pour une action de Youth for Climate dans les locaux de BlackRock, à Paris. Et aussi pour complicité de dégradation et refus de prélèvement d’empreintes génétiques. Et arrêté le 30 mai 2020 pour avoir participé au blocage non déclaré des Champs-Elysées par des militants d’Extinction Rebellion.