Les prix plancher agricoles adoptés à l’Assemblée, contre l’avis du gouvernement

Les Ecologistes infligent une défaite symbolique au gouvernement 

Le président pérore,
son ministre baisse les yeux

Le retour d’une mesure voulue par Macron, mais rejetée par la macronie.

Macron avait annoncé la mise en place de « prix plancher », au Salon de l’agriculture, à la surprise générale, pour garantir les rémunérations agricoles.

Leur mise en œuvre semblait à risques. Mais, surprise, ils viennent d’être votés à l’Assemblée à la faveur d’une niche parlementaire écolo.

A la faveur de leur niche parlementaire du jeudi 4 avril, les députés écologistes ont présenté une proposition de loi visant à instaurer leur version des prix plancher agricole. La majorité a voté contre, espérant faire valoir sa propre interprétation du sujet dans de prochaines propositions législatives. Mais, faute d’opposition de la droite, la mesure a été adoptée quand même…

C’était une des images du Salon de l’Agriculture 2024 (ci-dessus). Le visage du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau se décomposant à l’annonce, par le président de la République, de l’instauration d’un prix plancher agricole pour sauver les revenus des fermes. Rien n’avait été préparé. Pire, la majorité, qui s’était gaussée d’une proposition similaire faite, en novembre à l’Assemblée, par La France Insoumise, s’était retrouvée en porte-à-faux.

L’Assemblée a approuvé jeudi 4 avril dans la soirée en première lecture une proposition de loi écologiste en faveur de prix planchers pour les agriculteurs, en dépit de l’opposition de la majorité et du gouvernement.

Dans un hémicycle clairsemé, où de nombreux élus macronistes étaient absents, le texte de la députée écologiste de la Drôme Marie Pochon a été approuvé par 89 voix contre 66, la gauche votant pour et la majorité contre. Le RN s’est abstenu, affirmant par la voix de Grégoire de Fournas avoir «toujours été pour des prix planchers», mais regrettant l’absence dans le texte de «dispositifs pour encadrer les marges» au risque de nourrir «l’inflation alimentaire».

LR a été quasi absent du débat, mais le député Pierre Cordier a marqué son désaccord avec le texte.

Pour «garantir un revenu digne aux agriculteurs», le texte écologiste prévoit un prix minimal d’achat fixé par «une conférence publique» dans les filières qui le souhaitent, ou sur décision du gouvernement  en cas de désaccord. Le texte prévoit que les prix ainsi déterminés permettent de rémunérer les agriculteurs à hauteur de deux fois le Smic, le prix minimum pouvant être revu tous les quatre mois.

La proposition de loi, qui reprend une mesure proposée dans un texte de la France insoumise rejeté de peu dans l’hémicycle en novembre, fait aussi écho aux propos du président Macron, qui avait fixé un objectif de «prix planchers» lors de sa visite houleuse du Salon de l’agriculture en février, sur fond de colère paysanne.

«Inopérant»

Au banc du gouvernement, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, a toutefois rejeté avec vigueur le dispositif proposé par l’écologiste Marie Pochon, le jugeant «inopérant», même si le gouvernement «partage pleinement [sa] préoccupation» par le1 revenu des agriculteurs. «La piste conduisant à des prix administrés doit être écartée» car ce n’est pas le gouvernement qui «peut déterminer le prix pour un secteur économique», a estimé Agnès Pannier-Runacher.

De plus, «l’instauration d’un prix minimal qui par définition ne s’appliquerait qu’à la production nationale, pourrait favoriser les produits importés au détriment de nos agriculteurs», a-t-elle souligné.

Au cours de débats qui se sont étirés, la majorité a parfois donné l’impression de jouer la montre pour éviter d’aller jusqu’au vote de la loi. «Ils sont gênés sur un dispositif annoncé par le président de la République», a analysé Marie Pochon.

Le député MoDem Bruno Millienne a particulièrement échauffé les esprits, en accusant les écologistes de «vouloir [se] racheter une conscience, après avoir fait chier les agriculteurs pendant des décennies, mais ça ne marche pas»«Oui nous sommes écologistes, nous sommes fiers et nous sommes au côté des agriculteurs. La réalité c’est que vous n’assumez pas votre vote» – contre les prix planchers -, a réagi la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain.

Un mois avant, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire de la France, Marc Fesneau était d’un avis diamétralement opposé. «La proposition de LFI pour un prix plancher sur le lait c’est un modèle soviétique».

Le texte doit désormais être présenté au Sénat, à majorité à droite.

Le non cumul des mandats coupe-t-il le pouvoir exécutif de la réalité?

Les députés Horizons veulent revenir sur la loi

Les élus du parti de l’ex-premier ministre Edouard Philipe soutiennent une proposition de loi visant à autoriser à nouveau le cumul d’un mandat parlementaire et local.

Le parti d’Edouard Philippe, Horizons, va défendre une proposition de loi « visant à renforcer l’ancrage territorial des parlementaires » et à rétablir le cumul des mandats. Selon Le Figaro, cette initiative a été inscrite dans la niche parlementaire de la formation politique pour le 14 mars prochain.

La proposition cherche à autoriser le cumul d’un mandat national avec certains mandats exécutifs locaux, tels que ceux d’adjoint au maire, de vice-président de département ou de région. C’est le député d’Indre-et-Loire Henri Alfandari qui doit porter le texte.

Le texte prévoit ainsi de pouvoir cumuler un mandat national avec un mandat exécutif local, à l’exception des fonctions de maire et de président de conseils départementaux et régionaux. Le groupe Horizons, membre de l’alliance présidentielle, estime que le non-cumul a affaibli le pouvoir exécutif et que le rétablissement de cette pratique pourrait renforcer l’efficacité des élus. La proposition de loi va être soumise à discussion lors de la séance parlementaire prévue en mars.

« Personne ne demande ça ! »

Les débats s’annoncent houleux à l’Assemblée nationale. « Je suis à 2.000 % contre. Je ne comprends pas que l’on remette ce débat sur la table. Ce n’est pas du tout ce qui est attendu par les Français », s’est agacé Ludovic Mendes, député Renaissance, auprès du journal.

Cette proposition de loi l’inquiète : « Cela donne l’impression d’une caste politique qui s’installe et qui gère tout. Cela crée des baronnies locales. Rien de mieux pour nourrir l’extrême droite et l’extrême gauche. Sur le terrain, personne ne demande ça ! »

Autorisé jusqu’en 2017, le cumul des mandats a été limité avec la loi sur la moralisation de la vie politique.

Une loi d’abrogation de la réforme des retraites proposée par les députés LIOT

Une alternative à la motion de censure transpartisane

Même si elle est promulguée, pas question de renoncer: le groupe centriste LIOT, déjà à l’initiative d’une motion de censure transpartisane du gouvernement qui avait échoué à 9 voix près, veut mettre à l’agenda de l’Assemblée nationale une proposition de loi pour abroger la réforme Macron des retraites, a indiqué son président Bertrand Pancher mardi 18 avril.

Pour être approuvée, cette proposition de loi n’aurait besoin que d’une majorité simple, contrairement à une motion de censure qui requiert une majorité absolue.

Les parlementaires socialistes ont déjà proposé un texte en ce sens dans la foulée de la validation partielle du Conseil constitutionnel, pour abroger la réforme promulguée vendredi par Macron. Mais la « niche parlementaire » des députés PS étant déjà passée, ils n’ont pas l’opportunité de dicter l’agenda d’une journée à la chambre basse avant plusieurs mois.

« Nous allons redonner du pouvoir au Parlement »

Au contraire, la « niche » du groupe LIOT est libre et se déroulera le 8 juin prochain. Le texte pourrait être différent de celui des socialistes, mais aurait le même objet. « Il faut se rappeler que personne n’a voté sur l’article 7 à l’Assemblée, on pense vraiment qu’on peut gagner », confie un anonyme du groupe.

Les députés LIOT parmi lesquels figure Charles de Courson doivent déposer d’ici le 20 avril les textes qui constitueront leur niche, selon la même source. L’éventuelle proposition devra ensuite être validée par les services de l’Assemblée pour pouvoir figurer dans la niche du groupe. « Nous allons redonner du pouvoir au Parlement et nous gagnerons », clame le président du groupe Bernard Pancher, dans la presse.

La prochaine niche d’opposition est celle des députés communistes début mai, mais ces derniers ont dû déposer leur texte avant la décision du Conseil constitutionnel.

Les socialistes appellent les députés à voter le repas à 1 € pour tous les étudiants

Nos sans-abri en rêvent, les chouinards l’ont obtenu

Les démagos flattent les étudiants fantômes et abandonnent les travailleurs naufragés de la vie

A la rentrée 2022, 56% des étudiants avouaient avoir renoncé à un repas pour des raisons financières. Si la crise sanitaire de 2020 a permis la mise en lumière de la précarité étudiante, celle-ci ne date pas de 3 ans. Des lieux associatifs, comme des épiceries sociales et solidaires gérées par et pour des étudiants existent depuis plus de 10 ans. Elles sont aujourd’hui complétées par des distributions alimentaires.

Le développement de ces dispositifs de solidarité, aujourd’hui vitaux pour de trop nombreux étudiants, met en lumière les carences de notre système d’enseignement supérieur. Précarité alimentaire, santé mentale, isolement représentent autant d’obstacles au bien vivre des étudiants.

En 2020, en pleine pandémie de coronavirus [et de politique du « quoi qu’il en coûte » (au contribuable)], le gouvernement a proposé le repas à 1 euro dans tous les restaurants universitaires. Ce dispositif est, depuis la rentrée 2022, et sur demande. Ceci nous semble insuffisant [!].

Insuffisant parce qu’en France, le système de bourses est désuet. Désuet dans les montants des bourses, désuet dans le public qu’il cible et désuet dans ses modalités de fonctionnement et de ses effets de seuils.

Insuffisant parce que les étudiants sont toujours aussi nombreux aux distributions organisées par les associations. Ce phénomène devrait interpeller le gouvernement sur leur état de précarité généralisé.

L’incapacité de trop nombreux étudiants à manger à leur faim est la première des urgences.

C’est pourquoi, le 9 février, à l’occasion de la niche parlementaire du groupe socialistes et apparentés, nous défendrons le repas à 1 euro pour tous les étudiants. Si cette proposition de loi a vocation à travailler précisément sur une urgence, celle de la précarité alimentaire, elle s’inscrit dans une vision plus globale.

Minimum jeunesse – défendu depuis 2020 par les députés socialistes – réforme des bourses, investissement dans la rénovation et la construction de lieux de restauration et de logement gérés par les CROUS, investissement dans la rénovation des structures universitaires, lutte contre la précarité alimentaire représentent autant d’enjeux sur lesquels nous souhaitons nous investir.

Mais l’incapacité de trop nombreux étudiants à manger à leur faim est la première des urgences. Nous appelons l’ensemble des députés à soutenir cette proposition de loi visant à rétablir le repas à 1 euro pour tous les étudiants [fantômes ou non] le 9 février prochain. Cette génération oubliée [référence douteuse] qui fut sacrifiée durant la crise sanitaire [comme les personnes âgées ou l’ensemble des travailleurs actifs ] ne peut être mise de côté aujourd’hui.

Ce texte est co-signé par : Fatiha Keloua Hachi, députée de Seine-Saint-Denis ; Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale ; Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et premier secrétaire du Parti Socialiste ; Emma Rafowicz, présidente des jeunes socialistes ; Inaki Échaniz, député de Pyrénées-Atlantiques ; Claudia Rouaux, députée d’Ile et Vilaine ; Yan Chantrel, sénateur des Français de l’étranger ; Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ; Sébastien Vincini, président du conseil départemental de Haute-Garonne ; Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis ; Johanna Rolland, maire de Nantes ; Laurent Baron, maire du Pré-Saint-Gervais ; Dieunor Excellent, maire de Villetaneuse ; Clovis Cassan, maire des Ulis ; Magalie Thibault, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ; Paul Rogy, responsable des jeunes socialistes de Seine-Saint-Denis.

Les élus de Seine-Saint-Denis, des mendiants à temps plein, malgré une pluie de subventions et d’allocations depuis chaque niveau du millefeuille administratif et en dépit des installations d’entreprises (siège national de la SNCF,  Société du Grand Paris, Generali, Siemens, Veepee (ex-Vente-privee.com), Orange, EuropaCorp, Randstad, AFNOR, Publicis Groupe, Keolis, Veolia Propreté, Ubisoft, quelque 4000 collaborateurs du groupe SFR, Air France-KLM, …), d’infrastructures également pourvoyeuses d’emplois (Stade de France, le plus grand stade français, deux aéroports internationaux: Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Le Bourget : 1er aéroport d’affaires, deux parcs d’exposition d’exception, le Parc International des Expositions de Paris Nord Villepinte, qui accueille notamment le SIAL (Salon International de l’Alimentation), et
le Parc des Expositions Paris Le Bourget, qui accueille le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, le plus grand événement de sa catégorie au monde, ainsi que des services de l’Etat (Bobigny a le 2e tribunal de France après Paris), la Cour nationale du droit d’asile ou divers services du ministère du Budget et Comptes Publics (services centraux et déconcentrés de la DGFIP et la Direction générale des douanes et droits indirects, TRACFIN, ainsi que Banque de France. Outre le siège de la… CGT.

Le conseil régional d’Ile-de-France est implanté à Saint-Ouen, dont le maire, Karim Bouamrane, est PS depuis 2014 (porte-parole du parti socialiste, alors dirigé par Jean-Christophe Cambadélis), après avoir été élu communiste de la ville pendant 20 ans. Il est nommé secrétaire national à l’innovation en 2016. La même année, il est nommé porte-parole du parti, alors dirigé par Jean-Christophe Cambadélis. Ce CR siégeait à Paris VIIe, avant de se déplacer – décision socialiste – le 6 février 2018 dans le quartier des Docks de Saint-Ouen aux portes de Paris, en Seine-Saint-Denis, la mendiante…

Le futur Colisée Grand Paris, une salle de spectacles et d’événements sportifs (ouverture janvier 2024 et financée par la métropole du Grand Paris, de l’Etat, de la Région, du Département et de la commune), sera située à Tremblay-en-France, dans la zone du parc d’affaires Aerolians Paris, où Airbus helicopters et son partenaire logistique Daher, ont annonçé, il y a deux ans, la construction d’une usine de plus de 13.000 m². 

Interdiction de la corrida : Aymeric Caron y laisse les oreilles et la queue

Le vegan hirsute retire finalement son texte à l’Assemblée

Sandrine Rousseau et Cécile Coffin, haine de l’homme intacte

La motivation profonde de l’écologiste de LFI révélée. Aymeric Caron a retiré sa proposition de loi pour dénoncer l’obstruction et les centaines d’amendements déposés par les opposants à son texte… Désavoué par ses collègues députés, Aymeric Caron a retiré sa proposition de loi, mettant fin aux débats après seulement 30 minutes, ce jeudi.

“Cela me navre, mais je dois me rendre à l’évidence: nous ne pourrons pas, aujourd’hui  abolir la corrida en France”. 17 heures 30, Assemblée nationale. Aymeric Caron, député parisien, annonce qu’il remet sa proposition de loi dans sa poche et son mouchoir par-dessus. Soutenue par les Insoumis, le totalitaire a tenté d’interdire la corrida partout dans le pays.

Incohérence mensongère de LFI, pondeuse d’amendements, le jour de sa niche parlementaire

04/02/2020 

Le député LFI incrimine néanmoins le nombre d’amendements, près de 500 déposés par les opposants à la proposition. “Il faudrait au moins 24 heures de débats. Or, nous devons voter avant minuit, c’est impossible” regrette-t-il, manifestement en colère, avant de promettre de revenir avec une nouvelle initiative parlementaire transpartisane. “Les Français soutiennent majoritairement cette évolution, ils nous attendent!,” assure-t-il.

Or, ce jeudi 24 novembre, les députés examinaient une série de propositions de loi de La France insoumise (LFI) dans le cadre de la niche parlementaire.  Initialement prévue en quatrième position dans le cadre de la niche parlementaire de LFI, elle a été priorisée : les Insoumis ont en effet avancé la proposition d’Aymeric Caron a en deuxième position. Ainsi, la proposition de loi visant à abolir la corrida devait faire partie des sujets débattus privilégiés.

Une telle loi, ce serait la mise à mort de villes comme Dax ou Mont-de-Marsan

A. Caron

Une petite demi-heure d’échanges particulièrement vifs et c’est fini. Au nom du gouvernement, Dominique Faure, secrétaire d’Etat à la ruralité, députée de Haute-Garonne, avait exprimé son désaccord avec la démarche d’Aymeric Macron et des Insoumis: “Une telle loi condamne des villes comme Dax ou Mont-de-Marsan à disparaître de notre imaginaire collectif. Voulons-nous une France monochrome, et une société de l’interdiction?” Des députés ont accueilli le retrait du texte avec bonheur à l’image du Béarnais David Habib.

Caron a eu son moment de buzz et il est prêt à recommencer chaque année.