Macron aurait menti en niant farouchement les invitations de l’exécutif aux Soulèvements de la terre à son « grand » débat avec les agriculteurs

Macron au Salon de l’Agriculture : fallait pas l’inviter !

Le président de la République a politisé sa visite du 60e Salon international de l’Agriculture – du 24 février au 3 mars 2024 à Paris Expo Porte de Versailles – en attaquant le Rassemblement national, parti qui rassembla 13 millions d’électeurs contre lui en avril 2022, mais ignorant le collectif radical Les Soulèvements de la terre qui blesse des policiers et qu’il a tenté de dissoudre. En vain, comme la plupart de ses actions. BFMTV a interrompu un entretien pour diffuser en direct l’agression verbale présidentielle du premier parti de France.

Le santon Pannier-Runacher baisse les yeux…

A la Joe Biden, 81 ans, insultant Poutine, traité de « fils de p*te » («son of a bitch»), pendant une rencontre à San Francisco (Californie) avec des donateurs du Parti démocrate, Macron en campagne des Européennes – faute de se trouver une tête de liste pour son mouvement – a estimé que la profession agricole « mérite mieux » que le « projet de décroissance et de bêtise » du RN

Macron a pété un cable ce samedi 24 février au cours de réponses aux questions de la presse depuis le Salon de l’agriculture. Il est entré dans une colère noire pour assurer qu’il n’a jamais invité les Soulèvements de la Terre à débattre. Il a martelé qu’il n’a « jamais » au grand jamais « songé initier » une invitation au collectif écologiste radical des Soulèvements de la Terre à un grand débat.

« Je démens totalement cette information. Totalement ! Je n’ai jamais songé initier une telle invitation », à un grand débat au premier jour du Salon de l’agriculture, a-t-il asséné en évoquant le collectif écologiste d’extrême gauche. Une nouvelle qui avait provoqué la colère des agriculteurs et déclenché un boycottage par la FNSEA, syndicat majoritaire et respectueux.

« Vous parlez au président de la République qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres la dissolution des Soulèvement de la Terre. Toute cette histoire m’a mis en colère à un point que vous ne pouvez pas imaginer (…) Donc là, ça, c’est n’importe quoi », a-t-il ajouté haussant le ton, visiblement hors de lui. Sauf qu’il est un comédien reconnu, également capable de prononcer des discours d’hommage sur un ton compassé frisant le ridicule et de prononcer au Salon des grossièretés (« bordel », « emmerder » et autres), le banquier pensant faire peuple et se rallier ainsi les benêts.

Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, détourne le regard…

Macron évoque une « erreur » de ses conseillers

Pressé par les journalistes puisque le collectif avait été cité parmi d’autres dans un appel de l’Élysée à débattre avec la presse, il a insisté : « Il n’y a pas eu d’invitation. »

« Il y a eu une erreur qui a été faite quand ce groupement a été cité, mais c’est faux. Il y a eu la volonté d’organiser un débat avec toutes les parties prenantes, avec les distributeurs, avec la grande distribution, avec les industries agroalimentaires et avec les organisations qui sont dans les conseils, c’est-à-dire les organisations qui ont pignon sur rue, qui sont pacifiques et qu’on retrouve dans les conseils Ecophyto, etc. », a-t-il dit, citant les douteux WWF et Greenpeace.

VOIR la colère surjouée de Macron :

« Les organisations qui pratiquent la menace, qui détruisent : jamais », a conclu le président, dont on ne savait toujours pas à 10h s’il comptait se rendre au contact des agriculteurs échaudés pour couper le cordon officiel signant l’ouverture du Salon. Macron n’aurait donc pas tenté d’amadouer les méchants en invitant LSD, sachant que la FNSEA et les JA , quant à eux, sont accessibles à la raison et entrent dans l' »arc républicain. »

Les Soulèvements de la terre démentent les propos du président

« Contrairement à ce que voudrait faire croire Emmanuel Macron et la FNSEA, les Soulèvements de la terre sont nés avec l’objectif de lutter pour la préservation d’une agriculture paysanne, contre l’artificialisation et l’accaparement des terres. Nous ne sommes pas contre les agriculteurs, nous oeuvrons au contraire aux côtés d’une grande partie d’entre eux depuis nos débuts, pour que les ressources, les sols, l’eau soient protégés : c’est la condition sine qua non pour qu’une agriculture soit possible encore demain, et que de nombreuses personnes puissent vivre de la paysannerie, assure LST sur son site. L’Élysée a bien cherché à nous contacter via différents biais pour nous inviter à ce « grand débat » [1]. Voici quelques clarifications sur notre positionnement et sur les dernières 48h.

Marine Tondelier (EELV) confirme : lien

En deux jours, la venue d’Emmanuel Macron au salon de l’agriculture a pris des airs de farce et s’est accompagnée d’une somme de mensonges de l’exécutif. A l’heure d’une fronde agricole inédite, Macron a cherché à désamorcer le conflit en resservant la soupe du « grand débat ». Mais de l’arnaque de la convention citoyenne pour le climat au simulacre de négociations pour les retraites, plus personne n’accepte de faire de la figuration pour légitimer les monologues présidentiels. L’invitation des Soulèvements de la terre a rendu fous de rage la FNSEA, la droite et l’extrême droite. De notre côté nous avons d’abord cru à une blague lorsque nous avons appris que l’Elysée cherchait à nous contacter pour participer au débat. De toute évidence, nous ne nous serions jamais livré à une telle mascarade qui n’a d’autre objectif que d’éteindre la rébellion agricole en cours. Notre place est dans les luttes avec les paysan-nes, dans les blocages des  plate-formes de la grande distribution ou les occupations des sièges de l’agro-industrie. Les débats nous les avons au quotidien, sur le terrain, avec les habitant-es et paysan-nes des territoires.                                    

La direction  de la FNSEA et le gouvernement agissent de concert pour mettre un point final au mouvement agricole et œuvrent à mettre en place une agriculture sans agriculteurs, accuse encore LST. Ils cherchent à détourner la colère avec un train de mesures qui ne profiteront qu’aux patrons de l’agro-business sans résoudre trois questions centrales : (1) celle du revenu paysan, de la capacité à vivre dignement du travail de la terre ; (2) celle d’un changement de modèle agricole pour préserver la terre et l’eau face au ravage écologique ; (3) et enfin celle de la garantie pour tous-tes d’accéder à une alimentation saine et locale. La loi d’orientation agricole en facilitant l’usage des pesticides, en généralisant les méga-bassines au profit d’une minorité d’agriculteurs exportateurs ne répond à aucun de ces enjeux. 

Le désarroi agricole, les suicides et la colère sont les conséquences d’une politique délibérée de destruction de la classe paysanne (sic) : par la mise en concurrence mondiale et les accords libre échange et par l’organisation d’une dépendance au complexe agro-industriel qui dépossède les agriculteurs de la maîtrise de leur métier, les surendette et inféode leur activité aux profits de la grande distribution et des industriels de l’agro-alimentaire. 

Nous contribuons avec les Soulèvements de la Terre à différents combats pour la défense des paysan.nes. Contrairement à ce que cherche à faire croire la propagande du gouvernement, nous n’avons jamais « attaqué de fermes », nous avons ciblé des infrastructures du complexe agro-industriel : bassines en Deux-Sèvres, une usine Monsanto à Lyon, des expérimentations toxiques de l’industrie nantaise du maraîchage. Nous avons repris des terres aux spéculateurs et vendangé les vignes de Bernard Arnault pour appuyer des installations paysannes. Plusieurs générations de paysan-nes se retrouvent dans nos manifestations et prennent pleinement part aux Soulèvements de la Terre. 

Contrairement à ce que cherche à faire croire la FNSEA, il n’y a pas un monde agricole unifié  dont elle représenterait les intérêts. Il y a une grande bourgeoisie agro-industrielle, dont Arnaud Rousseau est le représentant, qui accapare et concentre les terres et les aides publiques. Et en face, il y a des masses d’ouvriers agricoles précaires et d’agriculteur-ices moyens en voie de paupérisation. Le gouvernement et la direction de la FNSEA cherchent une nouvelle fois à opposer écologistes et paysan-nes. Pour nous, il n’est plus question que les paysan.nes continuent à être pris en tenaille entre suicide économique et suicide aux pesticides. Nous avons la conviction que la lutte sociale des travailleurs de la terre et la lutte écologique contre le ravage en cours [sic] sont indissociables. Nous le démontrerons une fois de plus lors de la saison d’action des Soulèvements de la Terre qui commence ce printemps. 

L’agitation qui règne au salon de l’agriculture démontre que le mouvement qui a surgi en janvier 2021 n’est pas près de s’éteindre. Nous continuerons [avec le soutien du Conseil d’Etat], comme nous l’avons fait ces dernières semaines, à appuyer les blocages et les actions contre les multinationales, comme Avril [marques comme Lesieur, Puget, Matines ou Diester ] et Lactalis [produits laitiers Président, Galbani, Lactel, Bridel, Société, Le Roitelet, Lepetit, Salakis, Graindorge…], qui font leur beurre sur le dos des paysans. 

[1] L’Elysée, par l’intermédiaire des cabinets de Pascal Canfin [ministre délégué au Développement dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault] et Gabriel Attal, ont bien cherché à contacter des membres des Soulèvements de la terre afin de nous inviter à ce débat. En effet, le jeudi 22 février, à partir de 18h, un député européen EELV confirme avoir transmis le numéro de téléphone d’une de nos portes paroles au cabinet de Pascal Canfin (RE), qui était en charge de faire le lien avec l’Élysée pour nous inviter à ce « grand débat ». Des membres du cabinet du cabinet Gabriel Attal ont contacté une responsable politique nationale d’EELV, afin de récupérer un contact chez les Soulèvements de la terre. Cela rejoint les annonces de l’Elysée concernant notre invitation, lors de la conférence de presse du jeudi 22 février.

[2] Notre premier communiqué sur le mouvement agricole en cours, daté du 31 janvier :

L’écriture inclusive n’est pas de notre fait…

Fiasco – Macron avait invité Les Soulèvements de la terre à débattre: la FNSEA indignée

Macron rétropédale: il exclut les violents du débat au Salon de l’agriculture

Macron a scandalisé en invitant des casseurs
avec des agriculteurs républicains

Ce devait être un grand débat « ouvert, franc et transparent ». Le président de la République assurait qu’il voulait « esquisser l’avenir » de la filière, a indiqué ce jeudi l’Elysée. « L’ensemble des acteurs pourront donner leur point de vue, faire des propositions, confronter des idées », a promis la présidence. Le débat, qui va durer au moins deux heures, se veut également « sans filtre », « dans un état d’esprit républicain ». Le président « souhaite vraiment que la parole soit libre », a ajouté l’Elysée. Mais les Français savent à quoi s’en tenir.

L’annonce de ce débat est survenue alors que les agriculteurs, en colère depuis plusieurs semaines, ont remis la pression sur le gouvernement. Une centaine d’entre eux a manifesté jeudi à Arras (Pas-de-Calais) à l’appel de la Coordination rurale pour réclamer des « actes ».

Quand en mai 1992, le Conseil des ministres européen entérina la nouvelle PAC, la Coordination rurale organisa alors le « blocus de Paris », une action nationale destinée à « essayer de paralyser Paris » en dressant dans la nuit du 22 au 23 juin 1992 des barrages sur les accès principaux d’Ile-de-France. Cinq cents tracteurs se dirigèrent sur la capitale.

Mercredi, le premier ministre Gabriel Attal a récapitulé les dizaines d’engagements et chantiers déjà lancés pour répondre à la colère du monde agricole. Ces déclarations n’ont pas empêché plusieurs actions de protestation un peu partout en France.

L’invitation des violents Soulèvements de la Terre, une provocation pour la gentille FNSEA

Le collectif des Soulèvements de la Terre n’est finalement pas convié samedi, a annoncé l’Elysée ce jeudi soir 22 février.

Plus tôt, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avait refusé d’y participer en la présence de fauteurs de troubles qui instrumentalisent l’écologie à des fins subversives. Collectif fondé en janvier 2021 à Notre-Dame-des-Landes par d’anciens membres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ces éco-terroristes.

Selon Gérald Darmanin, le collectif – l’un des principaux organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline samedi 25 mars 2023, avec « Bassine non merci » et la Confédération paysanne (dont certains membres font aussi partie du collectif d’ultra-gauche) – est directement « à l’origine des actions violentes » dénoncées par le gouvernement lors des regroupements non autorisées contre le projet de méga-bassines. Le ministère a compté 47 policiers blessés et le ministre . 

En décembre 2022, une usine Lafarge avait été victime de dégradations à hauteur de 4 millions d’euros dans une attaque des activistes du mouvement. Dans l’été 2022, ces éco-terroristes avaient déjà effectué des vendanges sauvages, fort de plusieurs centaines de militants, dans des parcelles de vignes situées dans le Var et considérées comme « accaparées » par LVMH.

Le Conseil des ministres a prononcé en juin la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Le Conseil d’Etat avait suspendu cette dissolution pendant l’été et a examiné le fond de l’affaire avant de mettre sa décision en délibéré et d’annuler la dissolution, mais validant, en même temps, la dissolution de trois autres associations : la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), dissoute le 20 octobre 2021, l’Alvarium, un groupuscule d’ultradroite établi à Angers, dissous le 17 novembre 2021, et le GALE (Groupe antifasciste Lyon et environs), dissous le 30 mars 2022.

Personne ne veut participer au show de Macron

La FNSEA ou encore les Jeux Agriculteurs ont protesté contre l’invitation par l’Elysée des Soulèvements de la Terre. A la veille de l’organisation de son « grand » débat au Salon de l’agriculture, le chef de l’Etat a dû annoncer qu’il prend « acte » de la décision des syndicats de ne pas le rencontrer samedi 23 février à son grand débat au salon de l’agriculture. C’est pourquoi il s’est résolu, ce vendredi soir, à l’annuler.

A la place de ce grand débat, le chef de l’État a imaginé d’ « inviter demain matin tous les syndicats agricoles avant l’ouverture officielle du salon ». Ces rencontres auront bien lieu à la Porte de Versailles. Avant d’ajouter: « Je serai là pour l’ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année. »

Un risque de « plusieurs actions » susceptibles de perturber l’événement est mis en exergue par le renseignement territorial. Le président risque d’être « sifflé à son arrivée », selon leurs informations.

Colère des agriculteurs: un eurodéputé EELV dénonce la politique macronienne

« Les responsables sont ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, les écologistes ne le sont pas », réagit Benoît Biteau

Biteau, la Corinne Masiéro
de l’agriculture

Connaître Benoît Biteau, ancien PRG, élu sur la liste de Yannick Jadot et engagé auprès des Soulèvements de la Terre? Opposé à ce qu’il nomme la «sainte famille» (FNSEA, Mutualité sociale agricole et Crédit agricole), il est souvent contesté par ses collègues sur les réseaux sociaux.

Lien PaSiDupes 1: « Agri-bashing : les écolos veulent abattre nos bovins : ah, les vaches ! » (3 juin 2023)

Lien PaSiDupes 2 : « Convoi de l’eau » :  le Conseil d’Etat a-t-il conforté la désobéissance civile? (18 août 2023)

« Convoi de l’eau » : le Conseil d’Etat a-t-il conforté la désobéissance civile?

Le Conseil d’Etat est-il infiltré ?

Un cortège de militants à vélo ou en tracteurs s’élance, ce vendredi 18 août de Lezay (Deux-Sèvres), pour dénoncer les projets de méga-bassines. C’est la première manifestation d’ampleur depuis les évènements du 25 mars, qui ont poussé Gérald Darmanin à demander la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Un acte qui, paradoxalement, a fait tourner le vent en faveur des partisans de la désobéissance civile.

Pendant huit jours, entre 300 et des milliers de personnes sont attendues sur les différentes étapes du parcours du convoi de l’eau jusqu’à l’arrivée le 25 août à Orléans. Ensuite, direction Paris pour « un final surprise » entre le 26 et le 27 août. L’objectif est d’obtenir un « moratoire sur les méga-bassines dans l’ensemble du pays » et la mise en place de projets « qui assurent le partage de l’eau et une agriculture qui protège les sols, les nappes et les cours d’eau ».

Ils sont nombreux derrière cette initiative : les comités locaux du collectif Bassine Non Merci, la Confédération Paysanne, mais aussi… Les Soulèvements de la Terre, partie prenante au départ, avant une mise en retrait forcée.

« Face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens »

L’idée d’un « convoi de l’eau » a émergé immédiatement après la manifestation – interdite – de Sainte-Soline qui s’est achevé par de violents affrontements. « Dès le lendemain, il y a eu des échanges sur la nécessité de réinventer notre façon d’agir », explique Benoît Biteau, eurodéputé EELV et militant historique contre ces projets de retenues d’eau.

Mais les stigmates de Sainte-Soline perdurent : deux manifestants sont grièvement blessés et des polémiques éclatent sur la doctrine du maintien de l’ordre et l’intervention des secours. Le 28 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dit sa volonté de dissoudre Les Soulèvements de la Terre qu’il estime être « à l’origine » des violences.

L’annonce de Beauvau ne dissuade pas les militants d’organiser le convoi de l’eau : début juin, la campagne de communication est lancée, en même temps que l’ouverture des inscriptions.

La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs martèlent que « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

« Ça nous donne de l’espoir »

Début août, les inscriptions au convoi affichent complet et les organisateurs crient « victoire ». Une plus grande les attend le 11 août : le Conseil d’Etat suspend la procédure de dissolution, estimant que « les actions promues par les Soulèvements de la Terre ayant conduit à des atteintes à des biens, qui se sont inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile, dont il revendique le caractère symbolique, ont été… en nombre limité » et donc insuffisantes pour caractériser le trouble à l’ordre public évoqué par Gérald Darmanin.

La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs assènent que, « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

Les mouvements de défense de l’environnement exultent. « La décision du Conseil d’Etat est une vraie grande victoire pour la désobéissance civile non violente, parce qu’il la reconnaît plus ou moins comme une forme d’action politique légitime. C’est quelque chose d’assez nouveau », salue Nicolas Turcev, représentant de Dernière Rénovation. Même si une deuxième décision est attendue à l’automne, il assure qu’« évidemment », les militants feront valoir ce premier avis devant la justice. « Ça nous donne de l’espoir pour obtenir d’autres victoires plus grandes », assure-t-il.

Au-delà des militants, les élus de gauche, vent debout contre la dissolution, font la même lecture. Une source écologiste assure que le parti « soutient » le convoi de l’eau, rappelant – dans un lien direct entre la décision du Conseil d’Etat et le mode d’action des activistes — qu’« en plus, les Soulèvements de la Terre sont légaux ».

« Si le ministre de l’Intérieur continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité » (Benoît Biteau, eurodéputé EELV)

Les soutiens du convoi de l’eau sont d’autant plus tranquilles que, contrairement à Sainte-Soline, le mouvement a été déclaré et autorisé presque partout, à l’exception de Sainte-Soline et Rom, localité voisine jugée trop proches de la zone des réserves d’eau. Les préfectures des Deux-Sèvres et de la Vienne vont recourir à des drones et des aéronefs pour la « sécurisation » du convoi. Mais selon une source sécuritaire, l’événement s’apparente à « un rendez-vous familial (…) plutôt qu’une véritable démonstration de force même si les organisateurs annoncent eux-mêmes quelques surprises ».

Diffuseur de messages contre le port du masque pendant la pandémie de Covid-19 et dénonçant la nature vaccinale des injections contre le virus, Benoît Biteau, conseiller du candidat Yannick Jzdot à la présidentielle, sera au départ du convoi, tout comme les élus locaux et départementaux. Interrogé sur le dispositif policier, il dit « espérer » qu’il ne sera pas démesuré. « Monsieur Darmanin a intérêt à faire profil bas maintenant. Tout ce qu’il a raconté sur les Soulèvement de la Terre se révèle parfaitement faux » . Et l’eurodéputé d’ajouter : « s’il continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité. Après, ça nous permettra de gagner encore plus confortablement le recours sur le fond. » 

« Comment saboter un pipeline », un livre subversif adapté au cinéma

Une vulgarisation à haut risque terroriste, au nom de la liberté d’expression

En vente libre dans toutes les bonnes librairies séditieuses
et sur le site Amazon

L’essai « Comment saboter un pipeline » du géographe suédois Andreas Malm avait été pointé du doigt par Gérald Darmanin et cité dans le décret de dissolution des Soulèvement de la Terre. L’auteur, classé à l’extrême gauche, s’est d’abord engagé dans l’activisme pro palestinien, puis contre le changement climatique. 

Entre thriller et drame, le film Sabotage réalisé par l’Américain Daniel Goldhaber sort au cinéma ce mercredi 26 juillet et appelle au sabotage : « il est temps de passer à l’action » violente, professe-t-il. Cette écologie politique radicale s’appelle du terrorisme.

Sorti en 2020, il appelle clairement à radicaliser les modes d’action contre le changement climatique. L’écrivain est aussi maître de conférences en géographie humaine en Suède.

Dans le bouquin, il argumente sur sa névrose et incite à se saisir tous les moyens de lutter contre les plus grands pollueurs : «  Une raffinerie privée d’électricité, une excavatrice en pièces : saborder des biens n’est pas impossible après tout (…) A quel moment nous déciderons-nous à passer au stade supérieur ? ».

Interrogé par… Libération, l’activiste raconte la naissance de son propre engagement écologique et les allers-retours dans son cheminement de pensée : « Au début du livre, je raconte ma participation aux manifestations contre la COP1 en 1995, qui étaient assez naïves. Après ça, je ne me suis totalement désintéressé de la cause climatique (…) Je n’y suis revenu que dix ans plus tard, en 2005, quand j’ai lu le premier livre du journaliste et militant écologiste britannique Mark Lynas, Marée montante ».

Le changement climatique impacte tout le monde, et d’autant plus les classes populaires (?), alors depuis cette prise de conscience, Andreas Malm explique que l’écologie est devenue « l’élément central » de sa vie.

Bête noire des ministres

Comme le détaillait une critique du journal Le Monde de Xavier Niel, lors de la publication de ce livre, Andreas Malm, déjà à l’origine de plusieurs ouvrages sur le même thème, « tente de bousculer les orientations du mouvement global pour le climat – précisément au moment où la bataille climatique est devenue consensuelle dans les mots. »

L’essai n’est donc pas un constat de la situation mais bien un plaidoyer pour le sabotage: agir plus violemment et donc plus efficacement en intensifiant les mouvements subversifs du type de Les Soulèvements de la terre (SLT). En prenant exemple notamment sur les mouvements contre l’esclavage (?), contre la colonisation ou contre l’apartheid en Afrique du Sud, Ou contre la police. « Il décrypte comment ces mouvements ont manié, parfois à leur corps défendant, des tactiques de confrontation directe avec le pouvoir avec des stratégies pacifistes », selon Le Monde.

Comment saboter un pipeline est revenu au cœur des discussions politiques lors des tensions entre le gouvernement et le collectif Les Soulèvements de la Terre. Cette fédération de groupes d’extrême gauche (Extinction rebellion ou ) créée depuis 2021 mène régulièrement des actions coup de poing pour préserver la planète et a été massivement médiatisée, notamment en mars dernier, suite à son intervention uktra-violente contre les « méga-bassines ».

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin sonnait la fin du mouvement le 21 juin dernier, en annonçant officiellement sa dissolution. Et dans son décret, le gouvernement cite justement l’essai d’Andreas Malm comme étant une source d’inspiration majeure pour le mouvement, voire le gourou de toutes ces actions remarquées.

À ce propos, l’écrivain avait assuré ne pas savoir s’il devait rire ou pleurer face à cette situation ubuesque. « Pour donner l’impression que ce réseau militant est en réalité un groupement de dangereux terroristes, l’État français a dû inventer un gourou, un maître à penser qui aurait par avance théorisé leur passage à l’acte  », avait-il réagi dans une tribune publiée dans Le Monde.

« Si quelqu’un fait exploser un pipeline, ce ne sera pas à cause du film », se défend la production: ben, non !

Stratégie pacifiste ?

Et l’essai politique de cet écrivain suédois n’a pas seulement interpellé la sphère politique française. Andreas Malm raconte au journal Libération comment son livre a inspiré un scénariste américain pour en faire un film : « Daniel Goldhaber, le réalisateur, m’a contacté un mois ou deux après la publication de Comment saboter un pipeline pour me faire part de son projet. »

Il explique sa collaboration avec le scénariste, toujours à l’écoute de son avis : « J’ai pu à chaque fois donner mon opinion, même si en vérité je suis très peu intervenu parce que j’étais très impressionné par ce que je voyais. Je trouve le résultat final incroyable. »

Le film Sabotage, largement inspiré de cet essai publié en 2021 – qui a pu inspirer le sabotage des gazoducs Nord Stream de septembre 2022 – est au cinéma en France depuis le mercredi 26 juillet. Le film suscitera-t-il de nouvelles vocations parmi les vertueux écologistes ? Il raconte l’histoire d’un groupe de huit jeunes agités américains au Texas, écœurés par l’inefficacité des actions militantes non violentes. Ils décident alors de fabriquer des explosifs pour faire sauter un pipeline. Darmabin craunt pour la France mais les juges ont leur conscience pour eux: il ne font qu’appliquer la loi. Autre caste qui se défend de tout parti-pris, celle des journalistes agressifs, telle Apolline de Malherbe, qui prétend ne jamais poser que des questions sans arrière-pensée, mais polémiques, voire embarrassantes, en dernière minute : coup de sabot de l’âne.

Ce réalisateur se défend de toute apologie de la violence ! « Si quelqu’un fait exploser un pipeline, ce ne sera pas à cause du film qu’il aura vu. Mais parce que l’espèce humaine doit se défendre face à la plus grande menace existentielle depuis le début de son histoire, à savoir le changement climatique ». Le même a réalisé un film racoleur sur l’industrie de la pornographie, sans intention mercantile voyeuriste…

Engagée à gauche au côté de l’ONG supranationale illégitime Greenpeace, Marion Cotillard, dont la mère est d’origine kabyle, a apporté son « soutien absolu » aux Soulèvements de la terre et les juges de la plus haute autorité administrative ne pouvait pas faire moins que l’égérie de Dior, dirigée par Delphine Arnault, fille du milliardaire Bernard Arnault (LVMH) et épouse du milliardaire Xavier Niel (SFR et groupe Le Monde). Elle est pourtant brocardée pour ses émissions de carbone lors de ses multiples déplacements professionnels et militants en avions ou en jets. Elle a aussi dénoncé la politique répressive de Macron. Les juges ont aimé…

Mémorial de la déportation tagué: les émeutiers contre le racisme sont des antisémites

La « marche pour Nahel » révèle le séparatisme politique de séditieux en France

Bêtise crasse de primates ou amalgame d’écologistes séditieux égarés de Sainte-Soline? Des anarchistes de l’ultra-gauche pro-palestinienne antisémite.

Des magasins et restaurants tenus par des Juifs ont aussi été visés par des incendiaires à Sarcelles ; une insulte antisémite a pu en outre être entendue lors d’un live du medium Brut.

Les violences ont repris jeudi en banlieue parisienne et en régions pour la troisième nuit consécutive après la mort mardi à Nanterre de Nahel, un jeune homme de 17 ans mort au volant, sans permis, d’une puissante Mercedes AMG, suite à deux délits de fuite consécutifs, par un policier qui a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué.

D’importantes dégradations, des scènes de chaos et des pillages ont été constatés dans toute la France, en « hommage » à Nahel B. Des centaines d’interpellations ont eu lieu au cours de la nuit.

Tentant de nier les sentiments anti-français d’étrangers et le séparatisme politique de bi-nationaux, la presse et les acteurs politiques mentionnent très peu que des drapeaux tricolores ont été brûlés comme au Mémorial de Nanterre (ci-dessous) et des drapeaux algériens arborés dans les émeutes ou substitués au fronton de lieux publics.

Em marge d’une « marche blanche » organisée jeudi après-midi en la mémoire du délinquant routier à Nanterre, le monument de la Résistance et de la Déportation de la ville a été dégradé par des tags anti-police.

« On va faire une Shoah », aurait également été tagué à proximité, comme en atteste une vidéo du compte Twitter « Observatoire du Décolonialisme ».

« C’est un scandale absolu et une honte. Rien n’est respecté », a posté sur Twitter Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié. Le Congrès juif européen a lui aussi exprimé son effroi face à ces dégradations.

Pas spécifiquement visés, des magasins et restaurants tenus par des Juifs ont aussi été incendiés à Sarcelles, a rapporté Radio Shalom. De nombreux commerces non-juifs ont aussi été dégradés.

Enfin, un « Mort aux Juifs » a été entendu distinctement pendant un live du média Brut sur les réseaux sociaux. Le journaliste présentateur du live, Rémy Buisine, n’a pas réagi.

Le fonctionnaire de police auteur du tir mortel contre Nahel a exprimé ses regrets suite à son geste lors de sa garde à vue. « Les premiers mots qu’il a prononcés étaient pour dire pardon et les derniers mots qu’il a prononcés étaient pour dire pardon à la famille », a indiqué son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sur BFMTV.

Son tir à bout portant, mortel, sur l’adolescent lors d’un contrôle routier suivi d’un refus d’obtempérer a embrasé de nombreux quartiers populaires du pays.

Gérald Darmanin a annoncé que 667 personnes avaient été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi en France après une nouvelle nuit de violences, marquée par des saccages, pillages et dégradations de biens publics.

« Cette nuit, nos policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont encore fait face, avec courage, à une rare violence. Conformément à mes instructions de fermeté, ils ont procédé à 667 interpellations », a tweeté le ministre de l’Intérieur.

Le président Macron a convoqué vendredi une nouvelle réunion de crise après une troisième nuit consécutive de violences urbaines déclenchées par la mort d’un adolescent tué par un policier, qui a été inculpé depuis pour homicide volontaire et placé en détention.

Le chef de l’Etat a dû écourter sa présence à Bruxelles, où il se trouvait depuis la veille pour un sommet européen, afin de regagner Paris et diriger une cellule interministérielle à 13H00 (11h00 GMT).

Des voitures incendiées à Bordeaux, le 29 juin 2023, dans les émeutes faisant suite à la mort mardi à Nanterre de Nahel, un jeune homme de 17 ans tué par un policier qui a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué.

La mort de l’adolescent avait déjà entraîné deux nuits de violences en France, notamment en région parisienne, et le scénario s’est répété dans la nuit de jeudi à vendredi, les services de renseignement craignant une « généralisation » des violences lors des prochaines.

Au moins 421 personnes, âgées de 14 à 18 ans pour l’ »essentiel », ont été interpellées au niveau national, selon un bilan dressé durant la nuit par l’entourage du ministre de l’Intérieur.

« Marche blanche »

Au moins trois villes proches de la capitale ont décidé d’instaurer un couvre-feu, parfois sur plusieurs jours, sur tout leur territoire ou certains quartiers seulement, pour tous ou pour les mineurs uniquement.

Dans le département de Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris, « quasiment toutes les communes » ont été touchées, souvent par des actions éclairs, avec de nombreux bâtiments publics pris pour cibles comme la mairie de Clichy-sous-Bois, selon une source policière.

A Paris même, les célèbres Halles et la rue de Rivoli qui mène au musée du Louvre ont vu certains de leurs commerces et magasins « vandalisés », « pillés voire incendiés », a détaillé un haut-gradé de la police nationale. Clamart, près de Paris, et Compiègne, au nord de la capitale, ont ainsi pris cette mesure de 21H00 à 06h00 du matin (19h00 à 04h00 GMT).

En région parisienne, bus et tramways ont été interdits de circulation depuis 21h00 (19h00 GMT) jeudi. Egalement dans certaines villes de province.

A Marseille, deuxième ville de France, la devanture d’une bibliothèque municipale a été endommagée, selon la mairie. Et dans le célèbre quartier du Vieux-Port donnant sur la Méditerranée, des échauffourées ont opposé les forces de l’ordre à un groupe de 100 à 150 personnes qui aurait tenté de monter des barricades.

A Pau (sud-ouest), un cocktail Molotov a été jeté sur le commissariat de police, a informé la préfecture du département.

A Lille (nord), la mairie d’un quartier populaire du sud a été incendiée et une autre, dans l’est de la ville, a été caillassée, selon l’Hôtel de ville.

Les brasiers se sont multipliés à Roubaix, commune pauvre au nord-est de Lille, sous les sirènes des pompiers et le projecteur d’un hélicoptère de la police. « En deux jours, ils ont fait ce que les Gilets Jaunes ont fait en deux ans », a commenté un passant à propos des émeutiers.

Le gouvernement avait annoncé la mobilisation jeudi soir de 40 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris (contre 2 000 la nuit précédente).

Selon une source policière, le Raid et le GIGN, unités d’élite d’intervention respectivement de la police et de la gendarmerie, ont été déployés dans de grandes villes du pays telles que Toulouse (sud-ouest), Marseille (sud-est), Lyon (sud-est), Lille (nord), ou Bordeaux (sud-ouest).

Le gouvernement a assuré que le déclenchement de l’état d’urgence, réclamé par certaines voix de la droite politique, n’était « pas une option envisagée aujourd’hui ».

L’affaire a relancé la controverse sur l’action des forces de l’ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d’obtempérer.

« Je n’en veux pas à la police, j’en veux à une personne : celui qui a enlevé la vie de mon fils », a déclaré Mounia M., la mère de l’adolescent, dans une interview diffusée jeudi soir sur la chaîne de télévision France 5.

« Le parquet considère que les conditions légales d’usage de l’arme » par le policier auteur du tir, âgé de 38 ans, « ne sont pas réunies », a souligné jeudi matin le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.

Le policier a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, a ensuite annoncé le parquet.

En garde à vue, « les premiers » et les « derniers mots » du policier auteur du tir ont été des excuses à la famille, a rapporté jeudi son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sur la chaîne de télévision BFMTV, affirmant que son client « n’a pas voulu tuer ».

Le drame à l’origine de l’embrasement s’est produit lors d’un contrôle de police de la voiture conduite par Nahel, connu pour des refus d’obtempérer, les derniers ayant donné lieu à sa présentation au parquet dimanche dernier, en vue d’une convocation en septembre devant un tribunal pour enfants.

La mère de Nahel, lors de la marche blanche le 29 juin 2023 à Nanterre faisant suite à la mort mardi de son fils, un jeune homme de 17 ans tué par un policier qui a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué.

Le sens civique d’une certaine population de Sarcelles s’est illustrée aussi dans le pillage, la rapine, ce qui a justifié l’intervention française en Algérie – alors province de l’Empire ottoman – et la conquête du territoire en 1830, laquelle a mis fin à l’insécurité entretenue par les corsaires barbaresques :

Manifestation anti-bassines à Sainte-Soline : dix-huit blessés et des véhicules incendiés

Les forces de l’ordre ont saisi « 62 couteaux, 67 boules de pétanque, 7 artifices, 6 bidons d’essence, 12 pierres et parpaings, 13 haches/machettes, 5 matraques ou battes de baseball, 20 aérosols/bonbonnes de gaz, 69 équipements de protection et 95 outils divers »

Plusieurs véhicules des forces de l’ordre « se sont embrasés » : incendie spontané ?

Aujourd’hui, samedi 25 mars 2023, avait lieu une manifestation contre les réserves de substitution d’eau en construction dans le département des Deux-Sèvres. Selon un premier bilan de la préfecture, le rassemblement a fait dix-huit blessés, dont deux graves, un chez les manifestants, l’autre chez les gendarmes.

Deux jours seulement après une importante mobilisation dans toute la France contre la réforme des retraites, une nouvelle manifestation d’ampleur contre la construction de réserves d’eau a réuni au moins de 6.000 individus à Sainte-Soline dans le sud du département .

C’était la cinquième du genre organisée par le collectif « Bassines non merci ! », proche de la Confédération paysanne, conjointement avec les « Soulèvements de la Terre » et de la Confédération paysanne (co-fondateur de ATTAC) depuis le début du programme [16 bassines sont prévues]. Tous opposent les petits paysans en autotarcie aux exploitants de larges surfaces nourrissières des Français, dans l’esprit marxiste de la lutte des classes…

La préfète des Deux-Sèvres avait pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation à Sainte-Soline. Elle avait aussi interdit une manifestation des mêmes anti-bassines à Mauzé-sur-Le-Mignon, à une vingtaine de kilomètres de Sainte-Soline, qui finalement n’a pas eu lieu.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était monté au créneau vendredi matin en déclarant : « Nous verrons des images extrêmement dures, parce qu’il y a une très grande mobilisation de l’extrême gauche et de ceux qui veulent s’en prendre aux gendarmes, et peut-être tuer des gendarmes et tuer les institutions. » « 

Le procureur de la République de Niort a dressé le bilan de la journée de manifestation à Sainte-Soline contre les bassines, samedi 25 mars 2023, à 18 h 30. Ponctué de plusieurs vagues d’affrontement « d’extrême violence », la journée aurait drainé 30.000 participants, selon les organisateurs, contre les 6.000 personnes selon Julien Wattebled. La préfecture n’a pas communiqué au soir de la manifestation.

« De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers… »

« De violents affrontements initiés par des groupes de personnes masquées et armées [de haches ou de barres de fer, etc] ont débuté peu avant 13 h et ont émaillé la journée. De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers, de feux d’artifice et de projectiles variés (pierres, billes d’acier…) ont visé les forces de l’ordre, auxquels les militaires de la gendarmerie ont répondu en faisant usage de la force », écrit-il dans un communiqué.

Au total, il fait état de 37 blessés, suggérant un partage inéquitable en faveur des agresseurs : 7 chez les manifestants (3 en urgence absolue, 4 en urgence relative), 28 chez les gendarmes (2 en urgence absolue, 26 en relative) et 2 chez les journalistes, en urgence relative. Les manifestants établissent, de leur côté, un bilan beaucoup plus élevé dans leurs rangs : plus de 200 blessés, dont une quarantaine avec des plaies profondes, et 10 hospitalisations, sans autre précision.

Des enquêtes en cours

Quatre véhicules de gendarmerie ont également été incendiés. « Les enquêtes sont en cours pour établir les circonstances des faits », écrit le procureur, alors qu’aucune interpellation n’a eu lieu « compte tenu de l’extrême violence des affrontements ». 11 personnes ont en revanche été interpellées pour « des infractions de droit commun » lors des contrôles routiers.

Une enquête pour organisation de manifestation interdite, afin d’identifier les personnes responsables du mouvement, a été ouverte, sachant que les collectifs et syndicats sont bien connus, mais épargnés.

Fort heureusement, de morts il n’y a pas eu. Néanmoins, un premier bilan fait état de deux blessés graves : un du côté des manifestants (traumatisme crânien), l’autre du côté des gendarmes (héliporté vers l’hôpital de Poitiers).

Manifestation de Sainte-Soline. Le retour au calme pour ceux et celles d’entre eux qui étaient venus manifester pacifiquement

De retour à Vanzay.

Alors que chaque camp panse ses plaies (cf. ci-dessous), ceux et celles qui, sincères, étaient venus manifester pacifiquement ont repris le chemin du camp de base à Vanzay. La journée a été éprouvante pour beaucoup d’entre-eux, mais aussi pour les locaux qui ont eu à souffrir du déferlement de hordes motorisées.

16h48

Ce que l’on sait des violences et les blessés Les anti-bassines avaient l’intention de frapper fort ce samedi 25 mars, à Sainte-Soline. Dès l’arrivée des manifestants aux abords de la retenue de substitution en construction, de violents affrontements ont éclaté.

16h11

Manifestation anti-bassines de Sainte-Soline. Deux blessés graves dont un en urgence absolue selon un bilan de la gendarmerie

Selon un premier bilan communiqué par la Gendarmerie, deux blessés graves, dont un victime d’un traumatisme crânien, classé en urgence absolue par le médecin de la Gendarmerie, sont à déplorer à ce qui ressemble à la fin de la manifestation.

16h04

Notre-Dame-des-Landes, Sainte-Soline, Bure… Retour sur ces projets contestés en France Manifestations, occupations, procédures judiciaires… Comme les « bassines » de Sainte-Soline pour l’irrigation, de nombreux projets ont suscité ou suscitent encore la mobilisation au nom de la défense de l’environnement.

15h59

Le président de la Chambre d’agriculture condamne les violences. Contacté par téléphone, Jean-Marc Renaudeau, président de la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, dit avoir reçu de nombreux appels téléphoniques de collègues, inquiets, comme lui, de la montée de la violence autour des projets de retenues de substitution.

15h18

Douze nouveaux fourgons de gendarmerie mobile arrivent sur le site

Les forces de l’ordre sur les contreforts de la réserve

Douze fourgons de gendarmerie mobiles arrivent en renfort sur la bassine. Ils viennent de traverser le bourg de bonneuil et arrivent à Sainte-Soline.

15h11

Les affrontements reprennent de plus belle

Un véhicule de gendarmerie a été entièrement embrasé

Après une accalmie, les affrontements ont repris de plus belle à Sainte-Soline.

Vue générale sur la plaine de Sainte-Soline.

15h03

Les affrontements à l’arrêt, la foule reste compacte

Un peu de calme après la tempête.

Les affrontements se sont arrêtés pour l’instant mais une foule compacte reste à côté de la bassine encore.

Certains étaient determinés à en découdre.

14h50

Des groupes de manifestants de plus en plus isolés.

Les violents affontements en photos.

Les photographes tentent de faire leur travail dans le chaos.
La préfète a invité aux personnes pacifistes de quitter Sainte-Soline.
Des affrontements, vus de loin:
le danger appelait à la prudence
Les parapluies servent à
se dissimuler pour préparer
des mauvais coups
La foule, pacifique, un peu plus tôt dans la journée, infiltrée par l’ultra gauche.

14h36

Au moins trois blessés.

Trois manifestants ont été sérieusement blessés. Ils sont allongés dans un champ sous des couvertures de secours et sont pris en charge par les manifestants  » médic ».

14h18

Des affrontements de plus en plus violents

Les forces de l’ordre se replient.
Du renfort est sur zone

14h06

Ce qu’il faut retenir à la mi-journée. Le rassemblement des anti-bassines sur leur camp de base était, dès 9 heures ce samedi 25 mars, impressionnant. Les organisateurs parlent de plus de vingt mille manifestants. Plus de six mille selon la préfecture. Trois cortèges, tous partis du camp de base, ont mis le cap, à partir de 11 heures, sur la bassine de Sainte-Soline, actuellement en construction. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont très vite éclaté, et se poursuivent.

13h55

Deux compagnies de gendarmerie partent de Mauzé-sur-Le-Mignon pour Sainte-Soline

Des gendarmes en direction de Sainte-Soline

Un peu avant 14 heures, l’ordre est donné à deux compagnies de gendarmerie basées à Mauzé-sur-Le-Mignon de rejoindre Sainte Soline. Les forces de l’ordre commencent à encercler les militants. Elles arrivent par de petits chemins.

13h51

Les quads de la gendarmerie prêts à intervenir

A distance, les quads sont prêts à intervenir.

13h46

Mortiers et explosifs utilisés contre les gendarmes

Des enfants se sont précautionneusement mis à l’écart.

Des manifestants, accompagnés d’enfants, observent les affrontements, un peu à l’écart. Pendant ce temps-là, les forces de l’ordre font savoir que mortiers et explosifs sont utilisés contre les gendarmes.

13h40

Des véhicules de gendarmerie en feu

Deux des quatre véhicules de gendarmerie incendiés.

13h34

Première manifestation de
David, 22 ans.

David, 22 ans, est blessé à la main après un tir de grenade. C’est la première fois qu’il manifeste

13h28

La bataille fait rage à Sainte-Soline

Les gaz viennent de partout.
Les véhicules sont la proie des manifestants.

13h17

Manifestation anti-bassines. Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline

Des fumées : gaz ou fumigènes

Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline. Ceux qui étaient venus pour en découdre sont entrés en action. lusieurs blessés chez les manifestants. Les grenades répondent aux cocktails. Des militants semblent avoir créé une brèche mais les grenades redoublent molotov et tirs de mortier

13h11

Un homme blessé au pied.

Sécheresse: les préfets appelés a prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant »

La mesure appartient aux préfets, selon le ministre Béchu

La peur, stratégie politique
de manipulation des masses

Alors que les écologistes et altermondialistes veulent faire interdire les (mega-)bassines comme dans les Deux-Sèvres en octobre dernier, et autres réserves d’eau, comme la retenue de Sivens, bloquée pendant cinq ans dans le Tarn, et marquée par la mort en 2014 de l’écologiste radical Rémi Fraisse, la sécheresse menace nos cultures, notre alimentation et notre mode de vie.

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, qui réunissait lundi soir les préfets coordinateurs de bassin pour évoquer la sécheresse hivernale inédite en France, les a appelé à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant » pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été.

Le ministre a invité ces préfets, qui animent la politique de l’Etat en matière de gestion de l’eau, à « ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés », en se disant « alarmé » par le déficit d’eau dans les sols.

L’été dernier, « nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes » avec des agglomérations plus importantes concernées, a-t-il averti.

Une sécheresse inédite

Comprendre:
pourquoi il faut s’y opposer

La France subit une sécheresse inédite depuis plusieurs semaines qui fait suite à une année 2022 déjà particulièrement pauvre en pluies. Sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires. Entre le 21 janvier et le 21 février, la métropole n’a pas connu de véritable pluie. Le cumul des précipitations agrégé étant quotidiennement inférieur à 1 mm, soit pendant 32 jours, la plus longue période « depuis le début des mesures en 1959 », avait annoncé mercredi Météo-France.

« Je n’ai pas de difficulté à expliquer aux préfets qu’il faut être alarmé », a affirmé Béchu auprès de l’AFP. Dans trois régions, « Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et région sud », a indiqué le ministre, « le niveau d’humidité des sols correspond à celui observé normalement fin mai ».

L’ensemble des départements français est en dessous de la normale d’humidité des sols, a ajouté Béchu. Il a donc demandé aux préfets de réunir d’ici fin mars les comités départementaux de ressources en eau pour prendre des arrêtés de restriction là où c’est nécessaire. Il a également souhaité disposer d’un « observatoire en direct des communes qui sont privées pour tout ou partie d’eau potable ».

Le déficit d’enneigement

Christophe Béchu est aussi revenu sur le déficit d’enneigement qui devrait se traduire « par un déficit d’eau dans nos vallées au moment de la fonte des neiges ». A partir de la « deuxième quinzaine du mois d’avril, l’eau qui tombe ne recharge plus autant les nappes », a-t-il souligné.

A l’heure actuelle, quatre départements sont déjà en alerte renforcée : l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Un chiffre qui va inévitablement grimper, a prévenu Christophe Béchu.

En même temps, Elisabeth Borne annonce « un plan global sur l’eau » en mars

La France fait face à une sécheresse inédite pour un début d’année, après une année 2022 déjà faible en pluie. Elisabeth Borne a donc annoncé la mise en place d’une « cellule d’anticipation », puis d’ « un plan global sur l’eau » en mars.

Guillaume Dosda28/02/2023 à 09:20

Élisabeth Borne, lors du Salon de l'Agriculture, le 27 février 2023

Élisabeth Borne, lors du Salon de l’Agriculture, le 27 février 2023 © Michel Stoupak / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Lors de son déplacement au Salon de l’agriculture, ce lundi, Élisabeth Borne a annoncé l’activation, « dès le mois de mars », d’une « cellule d’anticipation pour se préparer au mieux aux prochains mois ». Elle a également dit que le Gouvernement « mettra en place un plan global sur l’eau au mois de mars », alors qu’Emmanuel Macron avait demandé « un plan de sobriété » ce samedi.

Publicité

Alors que la France est touchée par un manque de pluie « inédit » pour un mois de février, selon Météo-France, dans un entretien publié dans nos colonnes ce dimanche, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a indiqué que « ce mois de février s’annonce comme le plus sec depuis 1959 » avec « l’épisode de sécheresse en 2022 » et le manque de pluies avant février et durant le mois. Ainsi, selon Élisabeth Borne, les nappes phréatiques « ne sont pas au niveau habituel ».

Un mot d’ordre : anticiper

Toujours lors de cette visite, Élisabeth Borne a indiqué qu’elle annoncera « dans le courant du mois de mars un plan global sur l’eau autour de la sobriété et de l’accompagnement de chacun dans les changements de pratiques », à l’image du plan de sobriété énergétique. En août déjà, une « cellule interministérielle de crise » avait été activée par la Première ministre, pour avoir une remontée d’information régulière par les préfets des zones les plus touchées par la sécheresse.

La suite après cette publicité

Cinq départements sont actuellement placés en alerte sécheresse renforcée : le Var, l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Christophe Béchu, qui réunissait ce lundi soir les préfets coordinateurs de bassin pour évoquer la sécheresse, les a appelés à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant » pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été. Et d’indiquer à l’AFP « ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés ».

L’été dernier, « nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes », a également averti le ministre. Actuellement, l’ensemble des départements français est en dessous de la normale d’humidité des sols

Contenus sponsorisés

Taboola

Classement des meilleures mutuelles pour retraités en 2021 !Comparatif-Assurances.netEn savoir plus

Comme J’aime | Combien ça coûte de perdre du poids ?Comme J’aime

Voici les raisons de ne pas acheter de panneaux solaires en 2023Les News En France

Investir 10,000€ dans un parking rapporte jusqu’à 14 %Actualité des placements

Les propriétaires à qui il reste + de 21 000€ de crédits conso seront surprisBons plans propriétairesEn savoir plus

Le classement des meilleures mutuelles senior enfin accessibleFrance-Conso.infoEn savoir plusSur le même sujet

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu
L'exécutif veut améliorer sa gestion de l'eau afin d'anticiper les conséquences de ces changements climatiques, amenés à être plus fréquents à l'avenir.
Jets de peinture au ministère de la Transition écologique ce vendredi.
Christophe Béchu et Dominique Faure.

POLITIQUECrise climatique : il faut « sortir du déni » et se préparer aux + 4°C selon Christophe Béchu

Ce vendredi, sur Europe 1, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a alerté sur les conséquences de la crise climatique.

POLITIQUEVers des voitures électrique à 100 euros par mois en 2023, selon Christophe Béchu

Ce mercredi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu était sur Franceinfo. Il a dévoilé que le dispositif de location de voitures électriques à 100 euros par mois serait « paramétré en 2023 ».

POLITIQUEEcowatt, gaspillage, eaux usées… Ce qu’il y a dans le plan anti-sécheresse du gouvernement

Après la sécheresse historique des derniers mois, l’exécutif présente un plan national d’action pour améliorer la quantité et la qualité de l’eau, et mieux gérer les crises climatiques.

POLITIQUEJets de peinture sur le ministère de l’Écologie : pour Christophe Béchu, « c’est contreproductif »

« Pas besoin de ça pour être aiguillonné. Je pense que c’est contreproductif » a réagi Christophe Béchu après les jets de peinture sur la façade du ministère de la Transition écologique. 

ABONNÉ POLITIQUEBéchu et Faure : « Nous soutenons massivement les collectivités mais ne pouvons pas compenser l’inflation »

INTERVIEW. Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, Christophe Béchu, et la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, répondent aux élus locaux écologistes qui réclamaient à l’État davantage de moyens.

Publicité

null