Quand la presse occulte un militant anti-Macron, mais fait un drame d’une écologiste également traînée au sol dehors

Une évacuation musclée n’en vaut pas une autre à Strasbourg ou à Pau

Irruption de l’extrême gauche anti-capitaliste dans le meeting du candidat Macron à Strasbourg, le 12 avril 2022, avant d’être expulsés.

Les faits de violence datent de mardi, mais ne sont révélés que jeudi… Et l ’équipe de campagne de Macron « assume » cyniquement et totalement cette expulsion, estimant que le jeune homme représentait « potentiellement » une menace.

La presse responsable de la désinformation évoque après coup un « incident de campagne. Ce matin, une vidéo relayée par un journaliste de Valeurs actuelles montre un jeune homme traîné au sol sur plusieurs dizaines de mètres et expulsé d’un meeting de Macron, à Strasbourg, mardi soir. Comme une dizaine d’autres vêtu d’un T-shirt blanc sur lequel on pouvait lire « Taxez les riches » et portant un sac en bandoulière, le militant est tiré par les bras par deux hommes. « Elle est belle, la démocratie, elle est belle ! », peut-on entendre dans le public le groupuscule anti-capitaliste.

Twitter n’a pas accordé la diffusion que justifiaient les images du compte @CCucurbitace publiées dès le mardi soir. « Cette scène a fait beaucoup moins de bruit que l’évacuation de la militante lors de la conférence de presse de Marine Le Pen », commente ce jeudi le reporter du site d’opinion pourtant diabolisé à droite. Mercredi, une militante écologiste avait été violemment plaquée au sol par un policier du service de sécurité du ministèrecde l’Intérieur, puis, sur une dizaine de mètres, traînée par un membre du service de sécurité du RN.

https://twitter.com/Baudouin_wissel/status/1514527248652636160?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1514527248652636160%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fd-1978887931157272089.ampproject.net%2F2203172113000%2Fframe.html

Le Parisien, qui avait noyé l’incident dans un titre fourre-tout (« Retraites, programme… Avant le second tour de la présidentielle, Macron corrige le tir »: article réservé aux abonnés…), a depuis interrogé l’équipe de campagne de Macron. Elle justifie cette évacuation brutale par le fait que « cette personne a commencé à hurler et à insulter de manière très agressive », avec un « risque de violences à la fois pour Emmanuel Macron et pour le public », estime-t-elle, sans révéler les éléments autorisant cette assertion.

Des Gilets jaunes et des ‘black bloc’, « dont certains ont été empêchés d’accéder puisqu’ils détenaient des armes par destination comme des tournevis », avaient été bloqués à l’entrée. Mais la préfecture de police ne confirme aucune interpellation et l’équipe de Macron ne précise pas avoir porté plainte, ce qui suggère des bobards.

Jean Lassalle, solidaire: https://vm.tiktok.com/ZMLbbeEWv/

Membres du service d’ordre de la campagne

Les services de sécurité du ministère de l’Intérieur nient en bloc. Les deux personnes qui traînent au sol l’individu en question ne sont pas des policiers, affirme Le Parisien, avocat de l’exécutif.

Abdelhalim Benzadi, délégué syndical Alliance au Service de la protection (SDLP), dont font partie les policiers et les gendarmes chargés de la sécurité du candidat et du président Macron, assure au Parisien – décidémment interlocuteur privilégié – que leur démarche « n’est pas de museler l’expression et d’être dans l’agressivité ». Contre toute évidence.

Jean Gaborit

Le SDLP dément toute implication. Il s’agirait en réalité de membres du service d’ordre de la campagne. La personne « n’était pas dans une volonté d’apaisement puisqu’elle continuait d’invectiver violemment [pléonasme: deux excès de langage ne font pas une vérité], donc décision a été prise de la sortir », indique l’entourage anonyme [Jean Gaborit ?] du candidat Macron, précisant que cette évacuation est totalement assumée par l’équipe de campagne. On ne sait toujours pas, à cette heure encore, quel sort judiciaire a été réservé à l’expulsé… Contactée, la préfecture du Bas-Rhin oppose un black-out.

Lors de ce meeting de Strasbourg, plusieurs militants pro-Mélenchon –  35,48 % dans la vilke écolgiste – présents dans le public avaient scandé des cris tels que « rend l’IDF (impôt sur la fortune) d’abord ! ». « L’ISF, il n’est pas dans ma poche, cela a permis de créer des emplois ! », avait finement rétorqué le président candidat Macron, moqueur, pensant mettre le public de son côté.

https://twitter.com/tremblay_p/status/1513946704109789187?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1513946704109789187%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fd-3211352431549893744.ampproject.net%2F2203172113000%2Fframe.html

Quelques heures plus tard, la branche locale de L’Union populaire, le mouvement de Mélenchon avait revendiqué cette action. Impunité garantie à l’extrême gauche.

« Nous nous sommes immiscé.e.s pour faire entendre la voix de toutes ceux et celles qui n’en ont pas », lit-on dans leur communiqué.

Du côté de l’équipe de campagne du candidat Macron, on se flatte que « tout le monde a pu voir que la volonté n’était pas de brider la parole et qu’il y a eu des invectives ». Toute tentative était assurée d’un plaquage au sol.

VOIR et ENTENDRE ce que Le Parisien ne montre pas intégrakement. La scène d’évacuation manu militari (avec « affection » ? répétra peut-être Macron, le « protecteur » autoproclamé des Français qui « emmerde » les non-vaccinés) ne s’arrête pas dans le hall :

https://dai.ly/x89zquf

Diversion

Pandémie: le premier grand meeting de campagne est décalé par Marine Le Pen

Ni les acteurs politiques, ni la presse ne saluent son sens des responsabilités…

Prévu initialement le 15 janvier, le premier rassemblement de campagne de la candidate à l’élection présidentielle 2022 se tiendra le 5 février à Reims.

« A cause de la situation sanitaire et du pic épidémique », la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a annoncé le décalage de trois semaines de son premier grand meeting de campagne, qui devait se tenir le 15 janvier à Reims (Marne). L’événement est décalé « au 5 février 2022 », comme l’a précisé son service de presse par voie de communiqué, lundi 3 janvier, une fois la décision prise par son bureau de campagne.

Même si cette « convention présidentielle » prévue le week-end du 15 et 16 janvier est décalée, Marine Le Pen « fera une déclaration solennelle dans un lieu symbolique » à cette « date initiale du lancement de la dernière ligne droite de la campagne à la présidence de la République », a précisé son service de presse.

A cette occasion, la candidate lancera l’opération “5.000 marchés”, au cours de laquelle elle et ses équipes, ainsi que les militants du RN, « sillonneront la France à la rencontre des Français », précise le communiqué.

Différentes adaptations à la situation épidémique

Le 11 décembre, la candidate du parti Les Républicains (LR) désignée par un vote en congrès, Valérie Pécresse avait dû restreindre son meeting d’investiture à la seule présence des cadres du parti, annulant le grand rassemblement de 5.000 personnes initialement prévu, porte de Versailles.

Une semaine plus tôt, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour avait, lui, maintenu son grand meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis), rassemblant plus de 10.000 participants, avant la prise de pouvoir du varant Omicron.

Yannick Jadot et Anne Hidalgo avaient, eux, choisi, le week-end du 11 et 12 décembre, de tenir des meetings en plus petits effectifs en raison de la recrudescence épidémique.

Si les rassemblements politiques ne sont pas concernés ni par l’application de jauges ni par l’obligation de présentation du passe sanitaire en vertu de leur protection constitutionnelle, les candidats à l’élection présidentielle 2022 se positionnent en cette rentrée sur le sujet des restrictions, afin de tenter d’assurer le bon déroulement de leur campagne.

La République en marche (LRM), le Parti socialiste (PS), Les Républicains (LR) et le Parti communiste français (PCF) ont ainsi annoncé que le passe sanitaire sera quand même demandé lors des meetings de leurs candidats respectifs et ont précisé qu’ils appliqueront les jauges qui s’imposent aux autres types de rassemblements, soit 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

En revanche, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sont eux opposés à toute application de ces restrictions. Soulignant le caractère inconstitutionnel de telles mesures, ils ont fait savoir qu’ils ne demanderont pas le passe sanitaire et n’appliqueront pas non plus les jauges, restreignant le nombre de participants aux événements.

Alors que le nombre de cas détectés ne cesse de croître, le candidat communiste Fabien Roussel ainsi que le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon ont aussi affirmé qu’ils distribueront des masques FFP2 gratuitement à l’entrée de leurs meetings.