Législatives 2024 : 24 ministres sont candidats, dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin

Parmi les 4000 candidats aux législatives 2024, 24 ministres dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin

Plus de la moitié du gouvernement dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin sont candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet.
Plus de la moitié du gouvernement, dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin, est candidate aux législatives des 30 juin et 7 juillet.

Sur les 35 membres du gouvernement, ils sont 24 à briguer un siège de député.

Gabriel Attal, désigné par la Constitution comme de parti, du camp macronien en l’occurrence, se représente dans sa circonscription, la dixième des Hauts-de-Seine, à Vanves, dont il est le représentant depuis 2017. Le Premier ministre avait été élu avec 60 % des voix en 2022, contre la socialiste Cécile Soubelet (40 %). Il exhorte aujourd’hui les électeurs à lui redonner leur confiance pour poursuivre sa mission à Matignon.

Toujours dans les Hauts-de-Seine, le ministre des Affaires étrangères, son ex-compagnon, Stéphane Séjourné tente pour la première fois de se faire élire député en se présentant dans la 9e circonscription comprenant Boulogne-Billancourt. La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot remet en jeu son mandat dans la circonscription voisine.

Ailleurs en Ile-de-France, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, et la ministre déléguée chargée des Entreprises, Olivia Grégoire, briguent un mandat à Paris. Ils sont trois députés sortants des Yvelines à se représenter : Aurore Bergé (Egalité), Marie Lebec (Relations avec le Parlement) et Jean-Noël Barrot (Europe). 

Franck Riester, le ministre délégué au Commerce extérieur, veut garder son mandat en Seine-et-Marne dont il est l’élu depuis 2007. Dans le même département, Frédéric Valletoux (Santé) repart aussi en campagne sous l’étiquette d’Horizons, tandis que Marie Guévenoux, ministre chargée des Outre-Mer et également soutien d’Edouard Philippe, est candidate à sa réélection en Essonne.

Darmanin joue son poste de ministre à Tourcoing

Dans le Nord, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur qui figure parmi les poids lourds du gouvernement, mène à nouveau campagne à Tourcoing. Il a déjà fait savoir qu’en cas d’échec, il démissionnera du gouvernement, y compris avant les Jeux olympiques qui débutent le 26 juillet.

Sa collègue chargée de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher, jamais candidate à des élections législatives, se présente aussi dans la région des Hauts-de-France, dans le Pas-de-Calais.

Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, et Guillaume Kasbarian, ministre du Logement, se représentent tous deux en Centre-Val de Loire, respectivement dans le Loir-et-Cher et en Eure-et-Loir. Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes âgées et handicapées, et sortante de la Côte-d’Or, est à nouveau candidate. Marina Ferrari, (Numérique), est candidate à sa succession en Savoie. Sarah El Haïry (ministre déléguée à la Jeunesse) et Hervé Berville (secrétaire d’Etat à la Mer) représentent le camp présidentiel dans l’ouest du pays, en Loire-Atlantique et dans les Côtes-d’Armor.

Dans la partie sud du pays, ils sont quatre à se présenter devant les électeurs. Dominique Faure (Collectivités territoriales) en Haute-Garonne, Thomas Cazenave (Budget) en Gironde, Patricia Mirallès (Anciens combattants) dans l’Hérault et Sabrina Agresti-Roubache (Citoyenneté) dans les Bouches-du-Rhône. Le ministre de l’Industrie Roland Lescure brigue pour sa part encore le mandat des Français du Canada et des Etats-Unis.

Darmanin diffuse un montage vidéo trompeur discréditant Bardella

Bardella dénonce un procédé malhonnête

Jordan Bardella durant la présentation du programme du RN.

Jordan Bardella a répondu à plusieurs questions de journalistes à la suite de la présentation de son programme. Une vidéo, relayée par Gérald Darmanin, montre en effet  J. Bardella sans voix face à l’une d’elles, mais il s’agit d’un montage. Le président du RN fustige un procédé malveillant.

Bardella accuse Darmanin de malhonnêteté

Le commentaire sur cet échange est fallacieux: il raille Jordan Bardella, silencieux durant de longues secondes à la suite de ce qui semble être une question. Or, il s’agit d’un extrait vidéo qui coupe plusieurs questions groupées que le chef de parti prend en notes, ce qui explique son silence. Le montage trafiqué a aussitôt été exploité, faisant rapidement le tour des réseaux sociaux.

Au point que Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer et candidate aux élections législatives dans la 9e circonscription de l’Essonne, a participé, ajoutant un message sans équivoque d’instrumentalisation : « C’est ce que l’on appelle un silence éloquent. » 

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également profité de la supercherie pour déplorer un « drame pour notre pays ».

La vidéo ci-dessous ne résout pas la question du trucage, mais éclaire (en seconde partie) sur la manière de procéder de Bardella:

Répétons-le, la vidéo exploitée par Darmanin est le résultat de coupes. Jordan Bardella était donc en réalité en train de prendre des notes pour répondre à plusieurs questions. Une information confirmée par le journaliste à Valeurs actuelles, Victor Eyraud, qui a publié l’extrait complet et authentique sur X.

Le président du RN, lui, a directement répondu à Gérald Darmanin« Quel drame pour notre démocratie de voir mes opposants réduits à des montages trompeurs où je prends note des multiples questions qui me sont posées avant d’y répondre. »

A moins d’une semaine du premier tour des élections législatives, il a également jugé que « quand on devient aussi malhonnête, c’est qu’on sait, au fond de soi, qu’on a déjà perdu ». Les récents sondages placent toujours le Rassemblement National en tête, devant le Nouveau Front populaire et Renaissance.

Manuel Bompard, Gabriel Attal et Jordan Bardella.

Lundi 24 juin, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a présenté les grandes lignes de son programme pour les élections législatives anticipées. Face à la presse et aux cadres du parti, dont Marine Le Pen et Sébastien Chenu, le chef de file du RN s’est ensuite adonné au traditionnel exercice des questions-réponses pour éliminer les interprétations et les caricatures.

D’abord suspendu par le Rassemblement National en raison d’un
ancien tweet qui avait été interprété comme antisémite par certains media, le candidat FN Joseph Martin a finalement été réinvesti par le parti pour les législatives. Il a pu en effet démonter les accusations à son encontre. Lien PaSiDupes

Ce dimanche, à une semaine du premier tour des élections législatives anticipées, Macron a adressé une longue lettre aux Français, bien qu’il ne soit pas chef de parti. Il revient notamment sur les raisons de dissoudre l’Assemblée nationale ou de faire barrage au Rassemblement National et au Nouveau Front populaire.

Jordan Bardella a réagi aux critiques de l’opposition l’accusant de ne pas savoir répondre aux questions posées sur le programme du Rassemblement national. Il n’élude d’ailleurs pas de questions…

Ciotti réclame la suppression du droit du sol partout en France

Pas d’exception constitutionnelle pour Mayotte

La très controversée loi immigration votée en décembre prévoyait de durcir cette règle du droit du sol – qui s’appliquerait à la majorité – est déjà problématique et obsolète en obligeant les jeunes nés de parents étrangers à manifester leur volonté d’obtenir la nationalité française entre 16 et 18 ans. La situation à Mayotte et la volonté de Macron la remettent en question.

Depuis vingt-et-un jours, Mayotte vit au rythme des blocages et des protestations pour dénoncer l’insécurité et la crise migratoire. Dimanche matin, Gérald Darmanin s’est rendu sur l’archipel, accompagné de Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que l’exécutif mettra fin au droit du sol dans le département le plus pauvre de France. « Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français », a-t-il déclaré.

Les politiques n’ont pas tardé à réagir, à l’instar d’Eric Ciotti. Sur X, le président du parti Les Républicains a déploré la mesure annoncée : « Ce qui se passe à Mayotte risque de toucher demain la France métropolitaine ». Pour le député des Alpes-Maritimes, « partout sur le territoire national, nous devons supprimer le droit du sol ! » Dans une autre publication, il pointe du doigt les décisions prises par le gouvernement depuis 2017 et l’arrivée de Macron au Palais de l’Elysée.

Député et porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu a salué l’annonce, sur Europe 1 : « C’est beaucoup de temps perdu pour en arriver à cette conclusion que supprimer le droit du sol, non seulement à Mayotte mais partout en France, est non seulement nécessaire mais possible ».

Une annonce « extrêmement dangereuse »

A gauche, le Parti socialiste s’opposera à la suppression du droit du sol à Mayotte. « Est-ce que la révision constitutionnelle du droit du sol va changer quoi que ce soit à la situation à Mayotte ? Je ne le crois pas », a déclaré Boris Vallaud, sur France 3.

Tête de liste des Ecologistes pour les européennes, Marie Toussaint considère que « mettre fin au droit du sol à Mayotte ne résoudra pas les difficultés du territoire, mais cela vient abîmer notre République. La démolition de nos valeurs par un président de la République qui devance l’extrême droite est un recul terrible ».

Président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Patrick Baudouin alerte sur cette annonce gouvernementale, selon les informations de franceinfo : « C’est vraiment un élément fondamental de distinction par rapport au droit du sang. Ensuite, cette mesure annoncée par monsieur Darmanin créée une inégalité très forte entre des territoires ou départements  en l’espèce Mayotte  qui est un département français ». Le dirigeant de la LDH estime que la « France a délaissé Mayotte pendant des années ». « Les aides ont été insuffisantes. Aujourd’hui, prendre une mesure purement discriminatoire et répressive ne résoudra pas totalement le problème. (…) Parmi les autres solutions, ne pas être toujours sur le registre répressif mais aussi sur le registre social », a-t-il précisé.

Après 21 jours de crise, les Mahorais sont satisfaits. Les collectifs citoyens ont appelé à la levée des barrages mercredi, à la suite des engagements écrits du gouvernement, rapporte Mayotte la 1ère.

«La fin du droit du sol» à Mayotte annoncée par Gérald Darmanin

Le gouvernement annonce une révision de la Constitution

En déplacement dans le département ultra-marin ce dimanche, le ministre de l’Intérieur devra s’appuyer sur une révision de la Constitution.

«Nous allons inscrire la fin du droit du sol à Mayotte  En arrivant sur l’île dans l’océan Indien, ce dimanche, Gérald Darmanin a fait cette annonce attendue. «Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas enfant de [deux] parents français, nous couperons l’attractivité qu’il y a dans l’archipel mahorais» , a déclaré le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, dès son arrivée sur le tarmac dimanche matin. Le locataire de la place Beauvau a précisé qu’il a été chargé de cette annonce par «le président de la République».

Le ministre de l’Intérieur est accompagné de la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Ils sont venus préparer l’opération Wuambushu 2, contre la délinquance et l’immigration illégale.

Fin des visas territorialisés

Macron était en déplacement à Mayotte, le 26 mars 2017

«C’est une mesure forte, nette, radicale qui sera évidemment circonscrite à l’archipel de Mayotte», a précisé Gérald Darmanin, qui ne veut pas l’étendre à d’autres territoires français. Cette annonce est aussi synonyme de fin des visas territorialisés puisqu’il n’y «aura plus la possibilité d’être Français lorsqu’on vient à Mayotte de façon régulière ou irrégulière». « (les visas territorialisés) n’ont plus lieu d’être», assure le ministre de l’Intérieur.

Cette annonce ne constitue pas une surprise. Jeudi 1er février, en marge d’un événement consacré aux Outre-mer, Gérald Darmanin avait affirmé «que le droit du sol et du sang» n’était «pas le même à Mayotte que sur le reste du territoire national» et qu’un changement constitutionnel pourrait «donner à Mayotte un sujet, de façon sécurisée, d’extraterritorialité».

Depuis la loi asile et immigration de 2018, le droit du sol est déjà durci à Mayotte pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores voisines. Il est exigé pour les enfants nés à Mayotte que l’un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. Ailleurs en France, aucun délai de résidence n’est exigé.

Barrages routiers contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée

Le département français (2009) dans l’Océan indien, déjà touché par une crise aiguë de l’eau, est paralysé depuis le 22 janvier par des barrages routiers installés par des «collectifs citoyens» pour protester contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée.

Ils demandent l’expulsion de « réfugiés » originaires d’Afrique des Grands lacs, installés dans un camp de fortune autour du stade de Cavani, à Mamoudzou, et réclament la fin des actes de délinquance et des affrontements.

Lancée au printemps 2023, l’opération contestée Wuambushu, rideau de fer maritime, destinée à lutter contre la criminalité, l’immigration illégale et l’habitat insalubre à Mayotte, visait notamment à tarir le flux des arrivées de migrants des Comores voisines et à détruire les bangas (cases) insalubres organisés en bidonville, de plus en plus nombreux.

Seule dans l’archipel des Comores, au nord-ouest de Madagascar et face au Mozambique, l’île de Mayotte est française depuis 1841 et a renouvelé en 1976 son attachement à la France, tandis que le reste des Comores a voté pour son indépendance et que l’Etat Comorien revendique toujours la souveraineté sur Mayotte, et que ses ressortissants pénètrent à Mayotte clandestinement pour coloniser le département et pour les avantages sociaux offerts par la solidarité métropolitaine et bien que sept Mahorais sur dix soient au chômage. Plus de 50 % des résidents du département sont des étrangers.

Quand Darmanin prenait Le Pen, le père, pour un âne :

Attal va rassembler son gouvernement de bric et de broc

Finie la société civile, v’la les technos dépareillés

Attal va tenter de mettre les 34 membres de son gouvernement en ordre de bataille et de créer de l’unité entre les 14 nommés comme des évidences, douteuses au-delà des murs de l’Elysée, et les bouche-trous plaqués sur cette base. Pour ce tour de force, un séminaire est organisé ce samedi matin à Matignon.

Plusieurs cérémonies de passation de pouvoir ont été annulées à la dernière minute ce vendredi, pour que puisse de se dérouler ce en soudaine urgence et à huis clos.

17:39

Deux ministres à l’Agriculture… La FNSEA espère que «les dossiers avanceront deux fois plus vite». Le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, ironise en espérant qu’avec deux ministres à l’Agriculture, le gouvernement ira «deux fois plus vite» sur toutes les promesses faites récemment pour apaiser la colère des agriculteurs, exploités par la grande distribution et l’industrie agro-alimentaire mais aussi écrasés de normes européennes et réglements intérieurs.

Ex-ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a été nommée jeudi ministre déléguée à l’Agriculture, aux côtés du ministre déjà en place Marc Fesneau. Aucune précision n’a été pour l’instant apportée sur le périmètre de son poste. Dans ses précédentes fonctions, elle avait déjà côtoyé le monde agricole dans la préparation d’un décret sur l’agrivoltaïsme, qui consiste à produire de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques implantés sur des terres agricoles.

«A l’heure où les agricultrices et les agriculteurs de France attendent un changement immédiat et profond de logiciel, en France et en Europe, pour redonner dignité, juste rémunération et visibilité sur leur avenir, le travail ne manque pas», a souligné la FNSEA dans un communiqué. «Les enjeux, mis en évidence depuis plus de trois mois de mobilisations sur l’ensemble du territoire, attendent des réponses concrètes et pratiques», notamment avant le Salon de l’agriculture, a ajouté l’organisation en estimant qu’«à ce stade, force est de constater que le travail doit s’accélérer pour respecter le délai».

15:06

La nouvelle ministre des Outre-mer nommée jeudi en remplacement de Philippe Vigier, Marie Guévenoux, réserve à Mayotte son premier déplacement. Elle a indiqué vendredi qu’elle effectuera son premier déplacement «dans les prochains jours» à Mayotte, bloquée par un mouvement social d’ampleur. «Je crois que la priorité aujourd’hui, c’est Mayotte», a-t-elle affirmé aux journalistes en marge de la cérémonie de passation de pouvoir avec le ministre sortant, ajoutant qu’elle s’y rendra «dans les prochains jours».

Mayotte – département français perdu dans l’Océan indien -, déjà touchée par une crise de l’eau aiguë, est paralysée depuis le 22 janvier par des barrages routiers installés par des «collectifs citoyens» protestant contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée. Ils demandaient notamment le contrôle de l’immigration clandestine depuis les Comores, mais doivent désormais réclamer l’expulsion de réfugiés originaires d’Afrique des Grands Lacs, installés dans un camp de fortune, à proximité du stade de Cavani, à Mamoudzou. Le mouvement a en outre élargi ses revendications et demande la fin de «mesures législatives d’exception» qui, selon les manifestants, consacrent l’inégalité de Mayotte avec le reste de la France, ciblant notamment le «séjour territorialisé» qui empêche les détenteurs d’un titre de séjour à Mayotte de partir en métropole.

«Je mesure le poids de l’attente, les espoirs parfois de toutes celles et ceux qui habitent dans ces territoires: la vie chère, la sécurité, l’environnement, l’immigration, l’économie, l’accès aux soins, l’accès à une eau saine», a déclaré l’ex-attachée parlementaire d’Alain Madelin, Marie Guévenoux, lors de sa prise de fonction, assurant placer «toute (son) énergie au service de ces territoires ultramarins».

14:45

Ex-maire de Dunkerque, le nouveau ministre des Transports attendu par les routiers et les VTC est l’ancien ministre chargé du Logement au gouvernement Borne, Patrice Vergriete, qui va devoir changer brutalement de dossiers et, en plus, coordonner l’offre pour les Jeux olympiques.

Le secteur du transport routier, déjà fragilisé par l’inflation et la dégradation de l’activité économique, a été freiné en début d’année par les blocages des agriculteurs. Le ministère des Transports «aura à incarner une position forte face à l’urgence que suppose le contexte économique, social et politique actuel, particulièrement instable», a prévenu jeudi soir l’Organisation des transporteurs routiers européens.

Les patrons routiers demandent notamment le «maintien d’une fiscalité équitable», s’opposant «fermement à toute hypothèse de généralisation de l’écotaxe régionale sur le transport routier»«Dans un contexte économique difficile, nos entreprises font face à une très forte concurrence européenne et à un mur d’investissements liés à leur transition énergétique», a ajouté l’Union des Entreprises de Transport et de Logistique.

Le ministre est également attendu par les chauffeurs VTC qui demandent des conditions de travail «équitables» par rapport à celles des taxis. Les taxis, de leur côté, sont en guerre contre la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés.

Critique de la politique de logement du gouvernement Borne, Patrice Vergriete, 55 ans, devra s’attaquer aux nombreux dossiers laissés par son médiatique prédécesseur, Clément Beaune: tarifs de la SNCF, voiture électrique à 100 euros par mois, péages autoroutiers, essor du vélo, régulation des jets privés, projets de «RER métropolitains»… Sans oublier le volet transports des JO de l’été ou la désignation des projets autoroutiers que le gouvernement compte abandonner ou continuer.

14:41

Macron juge «tout à fait normal» d’avoir des discussions avec le RN à l’Assemblée nationale. Macron a jugé «tout à fait normal» qu’il puisse y «avoir des discussions» avec le Rassemblement national à l’Assemblée nationale, allant dans le sens de son premier ministre la veille. «On ne va pas considérer que telle ou telle formation politique aurait moins de droits parlementaires, moins de reconnaissance», a dit le chef de l’Etat en marge d’un déplacement à Bordeaux. Jeudi soir, Gabriel Attal avait «assumé» de travailler «avec tout le monde» à l’Assemblée nationale, y compris avec des groupes auxquels il est «radicalement opposé», le RN et LFI.

Le premier ministre avait été critiqué à gauche après avoir déclaré au Monde que «l’arc républicain, c’est l’hémicycle» de l’Assemblée, où siègent 88 députés du Rassemblement national, quand sa prédécesseure Elisabeth Borne soulignait régulièrement que le RN et LFI devaient en être exclus.

Les déclarations de Gabriel Attal sur l’arc républicain ne font pas l’unanimité au sein du camp présidentiel. «Je ne partage pas» cette approche, avait indiqué le député Renaissance Marc Ferracci, un proche de Macron. «Je ne parle ni à l’extrême droite, ni à LFI. Je ne vois pas de raison de changer de méthode. Je ne cherche pas de compromis avec eux», avait souligné ce cadre du groupe.

Nicole Belloubet : «L’école française ne fonctionne pas de manière satisfaisante»

14:10

Le désaccord de Bayrou: Macron le minimise, qualifiant vendredi de «péripétie politique» le refus fracassant de son allié historique François Bayrou de participer au nouveau gouvernement de Gabriel Attal.

«Je ne commente jamais les péripéties politiques», a-t-il taclé face à des journalistes lors d’une visite à Bordeaux. «Ce qui m’importe, ce qui importe aux Français, ce sont les états de services, pas les états d’âme», a-t-il asséné.

14:03

Attal va réunir son gouvernement au complet samedi matin à Matignon, ont annoncé les services du premier ministre. Il s’agit d’un «séminaire de travail sur les priorités des prochains mois, le calendrier et la méthode», a précisé Matignon.

13:37

Plusieurs passations de pouvoir à huis clos après une matinée de confusion

Les cérémonies de passations de pouvoir à l’Energie, aux Transports, au Logement et à la Biodiversité ont été annulées à la dernière minute vendredi, puis rétablies alors qu’une partie de la presse avait déjà rebroussé chemin, avant de se tenir finalement à huis clos sans explication.

Photographes, vidéojournalistes et reporters avait été invités jeudi soir à assister à la prise de fonction de Patrice Vergriete, nommé aux Transports, de Guillaume Kasbarian, ministre délégué au Logement, et d’Hervé Berville, chargé de la Biodiversité en plus de la Mer, lors d’une traditionnelle cérémonie protocolaire prévue à midi. Mais ils se sont retrouvés refoulés – et irrités – devant l’Hôtel de Roquelaure, dans le VIIe arrondissement de Paris.

Selon deux photographes d’agence, des journalistes accrédités avaient passé les contrôles du ministère et attendaient la cérémonie dans la salle avant d’être finalement évacués au dernier moment, sans aucune explication. Les passations ont finalement eu lieu à huis clos en présence des ministres et de responsables de l’administration, selon le cabinet de Christophe Béchu, leur ministre de tutelle, chargé de la Transition écologique.

En revanche, la passation à l’Education, entre Amélie Oudéa-Castéra et Nicole Belloubet, a eu lieu publiquement, avec des discours de chacune. Contrairement à Mme Oudéa-Castéra, Agnès Pannier-Runacher, Hervé Berville et d’autres sortants n’occupaient plus de fonction depuis la démission du gouvernement Borne il y a un mois.

«Quelle blague!»«foutage de gueule maximum»«irrespect», ont protesté des journalistes dans la boucle WhatsApp du ministère de la Transition écologique.

Une autre passation devait avoir lieu au même endroit à 11h00 entre Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre chargée de la Transition énergétique, et Roland Lescure qui s’occupait d’Industrie et reprend une partie de ses anciennes attributions sur l’Energie. Annoncée aux media tardivement, vers 10h00, elle a aussi été annulée à la dernière seconde sans explication. Agnès Pannier-Runacher «voulait vraiment faire un discours d’adieu», qui n’a pas pu avoir lieu, d’après une source ministérielle. Elle est venue serrer les mains des journalistes un peu après 11h00, mais en disant qu’elle allait prendre un café avec Christophe Béchu. Elle est apparue séparément au ministère de l’Agriculture, où elle a pris ses nouvelles fonctions de ministre déléguée, en compagnie du ministre Marc Fesneau.

Après une série de polémiques, Amélie Oudéa-Castéra quitte le ministère de l’Education Nationale au profit de l’ex garde des Sceaux Nicole Belloubet. La camarade de promotion de Macron conserve toutefois le portefeuille des Sports et des Jeux olympiques. L’ex ministre de l’Education défend avoir été «à la tâche malgré la tempête» et se dit «heureuse de remettre [son énergie] pleinement au service du sport».

Nicole Belloubet, ministre de la Justice entre 2017 et 2020 s’est réjouie de retrouver «son milieu naturel» à l’Education nationale. D’abord professeure d’université, l’ancienne membre du Conseil Constitutionnel a été rectrice des académies de Limoges et de Toulouse. Face aux résultats des études «PISA», la nouvelle locataire de la rue de Grenelle a déclaré que «l’école française ne fonctionne pas de manière satisfaisante».

Pour tenter de «progresser autour des savoirs fondamentaux», l’ancienne socialiste souhaite s’appuyer sur «trois principes».

«Tout faire pour mettre en place un système qui contribue à réduire les inégalités sociales».

«La nécessité de faire évoluer nos pratiques pédagogiques», notamment en trouvant «la voie vers une organisation flexible des enseignements».

«Travailler à la formation initiale et continue des enseignants. L’Alpha et l’Omega des systèmes qui réussissent dans le monde», a-t-elle déclaré.

09:39

Le maintien d’Amélie Oudéa-Castéra aux Sports est «évidemment une bonne chose», estime Laurent Nuñez

Interrogé sur le maintien au ministère des Sports d’Amélie Oudéa-Castéra, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a estimé ce vendredi sur BFMTV RMC qu’il s’agissait «évidemment d’une bonne chose», à moins de six mois du début des Jeux Olympiques de Paris.

«Nous travaillons très bien avec [l’ancienne ministre de l’Éducation]», a-t-il ajouté.

08:16

Patrick Mignola (MoDem) : «On n’est pas parvenus à recréer un lien de confiance avec les Français et les Françaises»

Interrogé sur France 2, le vice-président du mouvement centriste a déploré l’échec de la majorité présidentielle à «recréer un lien de confiance» entre le pouvoir et «les Français et les Françaises». L’ancien député a appelé à la «vigilance» pour que «la démocratie française ne se délite pas». En réponse, Patrick Mignola a appelé à rouvrir «le grand dossier du mode de scrutin, de la proportionnelle, de la simplification du millefeuille territorial».

À la suite de la nomination hier, des 13 ministres délégués et 5 secrétaires d’État, le Savoyard s’est montré satisfait du «rééquilibrage, y compris géographique» mené par Gabriel Attal. Au sein du MoDem, des voix s’étaient élevées le mois dernier contre le casting jugé «trop droitier et parisien» des 17 ministres de plein exercice.

08:06

Nicole Belloubet à l’Education : le gouvernement «a réussi à faire pire qu’Amélie Oudéa-Castéra,» tance le RN.

Réagissant à la nomination de l’ex-garde des Sceaux Nicole Belloubet au ministère de l’Education nationale, le député et porte-parole du Rassemblement national (RN) Laurent Jacobelli a estimé que le gouvernement «a réussi à faire pire que [Amélie Oudéa-Castéra], qui part au bout d’un mois».

«Madame Belloubet est celle qui a dit que la blouse et l’autorité à l’école sont des fariboles (…), celle qui n’a pas soutenu la jeune Mila harcelée par des islamistes. On se retrouve avec le pire du wokisme de gauche avec Nicole Belloubet, a-t-il déclaré au micro de RMC. Je regrette cette valse des ministres de l’Education. Je suis très triste pour le corps enseignant.»

23:19

Guillaume Tabard : «Macron et le feuilleton raté du remaniement»

Si Macron n’avait pas étiré la composition complète du gouvernement, il aurait pu éviter le télescopage avec cette séquence Bayrou au cours de laquelle les calculs tactiques ont écrasé les enjeux stratégiques. 

22:22

Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l’Education : une femme de gauche pour porter le «choc des savoirs»

Macron a finalement choisi l’ancienne ministre de la Justice pour porter sa feuille de route éducative. Les syndicats enseignants sont perplexes. .

21:45

L’arrivée de Kasbarian au Logement ulcère gauche et associations de gauche

L’arrivée au ministère du Logement de Guillaume Kasbarian, porteur d’une loi anti-squats, a déclenché une vague d’indignation à gauche et d’inquiétude dans les milieux du logement social et des associations de solidarité. L’élu d’Eure-et-Loir, nommé jeudi après un mois sans ministre spécifiquement chargé du Logement, a la lourde tâche d’affronter une crise historique, avec une production en berne, un allongement sans fin du nombre de ménages en attente d’un HLM, ou une saturation des structures d’hébergement d’urgence.

Sa nomination au ministère du Logement, après deux anciens socialistes – Patrice Vergriete et Olivier Klein – marque un net coup de barre à droite, lui dont le principal fait d’armes en matière de logement est d’avoir fait adopter, en 2023, une loi durcissant les peines contre les squatteurs. Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, a ainsi confié qu’il aurait «espéré que le nouveau ministre délégué au Logement sera plus attentif aux souffrances des mal logés et aux difficultés que connaissent nos concitoyens en matière de mal-logement qu’il ne l’a été au moment où il a porté une loi qui a fait beaucoup de dégâts».

Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement, première association de locataires HLM et proche du Parti communiste, a lui estimé sur franceinfo que son arrivée était «une véritable gifle à tout le secteur du logement» et une «déclaration de guerre aux locataires»«Une provocation», ont jugé de concert plusieurs élus de gauche. «Nommer celui dont le seul fait d’armes est d’avoir facilité les expulsions est un crachat aux visages des 4 millions de personnes mal logées et 330.000 personnes sans-abris», a ainsi dénoncé sur X la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

21:39

La porte-parole du RN tacle Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l’Education nationale

«On se demandait comment ils feraient pour trouver pire ministre de l’Education nationale que A. Oudéa-Castera. Incroyable mais vrai : Nicole Belloubet, une ex-socialiste qui se moque de l’autorité, abandonne Mila et profite du Covid pour vider les prisons», a sévèrement taclé Laure Lavalette, porte-parole du Rassemblement national à l’Assemblée nationale.

21:35

Attal botte en touche concernant sa candidature en 2027

Interrogé sur sa proximité et sa «ressemblance» avec Macron, Gabriel Attal a indiqué vouloir «qu’on (le) juge sur ce que je fais». Tout en garantissant que le gouvernement a une «marque Attal», et n’est pas uniquement celui d’Emmanuel Macron. Questionné sur son arrivée à Matignon, il indique s’être dit au moment de sa nomination «être à la hauteur» du poste.

«Les Français ne se demandent pas ce qui va se passer en 2027, mais sur ce qui va se passer en 2024», a-t-il aussi dit, bottant en touche sur une éventuelle candidature à l’élection présidentielle.

21:27

Gabriel Attal «assume» de travailler avec tout le monde, même le RN

Gabriel Attal s’est défendu de «travailler» avec tous les partis de l’hémicycle. «Il y a des millions de Français qui ont voté» pour le Rassemblement national, a-t-il rappelé. «C’est très contesté, mais j’assume de travailler avec tout le monde, sinon c’est trop facile pour l’opposition de dire “on n’a pas besoin de donner notre avis car la majorité ne nous écoute pas”.»

Il a tout de même vertement critiqué les mesures du Rassemblement national, tout en estimant que le parti de Jordan Bardella souhaite toujours sortir de l’Union européenne, à quelques mois des élections.

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21:25

«Le choix du redoublement sera à la main de l’équipe pédagogique», indique Attal pour la prochaine rentrée scolaire

Gabriel Attal a assuré que la prochaine rentrée scolaire sera la première qui appliquera le «choc des savoirs», car «le niveau des élèves a chuté», a indiqué Gabriel Attal.

«Le choix du redoublement sera à la main de l’équipe pédagogique et non plus des parents. Il vaut mieux sortir de l’école maternelle en 6 ans qu’en 5 avec des lacunes importantes», a-t-il annoncé

«A partir de la rentrée prochaine, en classe de cinquième, il y aura des groupes de niveaux», a aussi indiqué Gabriel Attal sur France 2 ce jeudi soir, pour éviter plus tard «l’hétérogénéité» entre les niveaux scolaires des élèves.

21:16

Attribution des logements sociaux, soutien psychologique pour les jeunes, «solidarité à la source»… Les «priorités» de Gabriel Attal

Gabriel Attal a été interrogé sur ses priorités pour ses prochains jours à Matignon. «Nos jeunes, c’est une grande priorité. On a une catastrophe éducative sur l’usage des écrans dès le plus jeune âge. J’ai également fait de la santé mentale de nos jeunes une grande priorité. Il y a une augmentation préoccupantes de pensées suicidaires chez nos jeunes». Le premier ministre veut ainsi agir sur le dispositif de soutien psychologique pour les jeunes, et sur la médecine scolaire.

Autre priorité pour le locataire de Matignon : le logement. «Il y a un problème d’offre et de demande. Je vais donner aux maires le pouvoir d’attribution des logements sociaux. On veut prioriser les policiers, les infirmières…». Il indique aussi «assumer de dire qu’il faut des logements pour les classes moyennes». D’ici la fin du mois, «on identifiera 30 territoires dans lesquels il faut construire 30.000 logements» d’ici les prochaines années, a-t-il aussi avancé.

Enfin, la priorité «social et santé». Gabriel Attal veut une «solidarité à la source». Il souhaite que l’Etat apporte «automatiquement» les aides auxquelles les Français ont droit, mais qu’ils «ne demandent pas forcément»«La première brique, c’est que les formulaires de demandes d’aide soient remplis automatiquement», a-t-il expliqué.

21:09

Gabriel Attal défend le bilan de l’exécutif sur les émissions de gaz à effet de serre

Gabriel Attal a défendu ce jeudi soir le bilan écologique de l’exécutif. «Avant 2017, les émissions de gaz à effet de serre baissaient d’environ 1% par mois. L’année dernière, elles ont baissé en moyenne de 5% sur les premiers mois», a-t-il déclaré. «Comment ? Parce qu’on prend les bonnes décisions. On a assumé de dire qu’on allait accompagner les grosses entreprises à changer leurs outils de production pour moins polluer. Dans tous les secteurs, on prend ces mesures.»

«Pour les agriculteurs, on met un milliard d’euros pour qu’ils puissent acquérir des outils qui polluent moins», a-t-il aussi indiqué.

21:06

Gabriel Attal veut permettre aux «jeunes qui dérivent» d’«accéder à un internat»

Interrogé sur sa phrase devenue virale («Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies. Tu défies l’autorité, tu apprends à la respecter»), Gabriel Attal maintient : «Il y a des jeunes qui dérivent, avec des parents totalement dépassés. On a 50.000 places d’internat vide en France. Je me dis que ces jeunes, il faut leur permettre d’accéder à un internat. Quand il y a des parents qui laissent faire leurs gamins n’importe quoi, il faut un mécanisme de sanction. Il faut imaginer des travaux d’intérêt général».

21:02

Gabriel Attal confirme une nouvelle fois la généralisation des 15 heures de travail par semaine pour les personnes au RSA

Gabriel Attal précise une nouvelle fois sur France 2 ce jeudi soir ses axes concernant le travail en France. Ainsi, il souhaite un «meilleur accompagnement des personnes aux RSA»«J’ai annoncé qu’on allait généraliser les 15 heures par semaine. Je veux aussi améliorer la rémunération au SMIC». Il a aussi évoqué la «desmicardisation».

20:58

«C’est assumé d’aller plus loin que les gouvernements de droite ou de gauche sur certains sujets», assure Attal

«C’est assumé d’aller plus loin que les gouvernements précédents de droite sur certains sujets, et plus loin que les gouvernements de gauche sur d’autres sujets. J’assume de dire que le rapport au travail a profondément changé, notamment dans ma génération», a déclaré Gabriel Attal sur France 2 ce jeudi soir, disant «souhaiter avancer sur le compte épargne temps» et sur la semaine de quatre jours.

20:56

«Je ne parlerai pas d’incident, encore moins de crise politique» concernant Bayrou, indique Attal

«Je ne parlerai pas d’incident, encore moins de crise politique», concernant François Bayrou, a également indiqué ce jeudi soir sur France 2 Gabriel Attal. Le premier ministre a également défendu l’homme du MoDem, rappelant sa relaxe judiciaire récente. «Bien sûr», Bayrou est toujours un partenaire, a-t-il dit.

20:54

«Quasiment toutes les régions sont représentées» dans le gouvernement, assure Attal

«Une très grande majorité des ministres ne proviennent pas de la région Île-de-France, quasiment toutes les régions sont représentées, et beaucoup ont été élus locaux, ce qui donne un ancrage» chez les Français, a rétorqué Gabriel Attal, accusé du parisianisme de son gouvernement.

20:52

«On a convenu ensemble» avec François Bayrou qu’il n’était «pas forcément la meilleure solution» pour l’Education nationale, tranche Attal

«J’ai échangé plusieurs fois avec François Bayrou ces derniers jours. François Bayrou, c’est un pilier de la vie politique française», a assuré Gabriel Attal ce jeudi soir sur France 2. «On a convenu ensemble qu’(il) n’était pas forcément la meilleure solution pour le ministère de l’Education nationale», a-t-il ajouté. «Mon souhait, c’est que les chantiers du président de la République puissent être appliqués, et François Bayrou a dit lui-même qu’il avait forgé des convictions très fortes sur l’Education nationale» et que, par conséquent, il n’aurait pas pu appliquer les directives d’Emmanuel Macron.

20:48

«Il y a eu un trouble, un malaise», reconnaît Gabriel Attal à propos d’«AOC»

«Il y a eu un trouble, un malaise», reconnaît Gabriel Attal à propos d’Amélie Oudéa-Castéra, rétrogradé au seul ministère des Sports dans ce nouveau remaniement. «Les conditions n’étaient plus réunies». Il a toutefois défendu sa vision et son bilan au sein de ce ministère, qu’elle conserve.

20:46

«Il m’a fallu deux jours pour mon gouvernement», se défend Attal

Invité de France 2 sur l’émission L’Evénément ce jeudi soir, Gabriel Attal a défendu son remaniement tardif, expliquant qu’il lui avait en réalité «fallu deux jours pour mon gouvernement». La première partie de l’exécutif avait effectivement été annoncée deux jours après sa nomination. La suite du remaniement a «pris du temps» en raison de «périmètres à définir». Il a aussi salué Nicole Belloubet, qui prend la tête du ministère de l’Education nationale.

20:41

Le MoDem conserve quatre postes au sein du gouvernement, malgré les critiques de Bayrou

Malgré les critiques de François Bayrou, qui avait indiqué hier soit qu’il n’entrerait pas au gouvernement, le MoDem a conservé quatre postes au sein de l’exécutif.

20:39

Jean-Luc Mélenchon tance le gouvernement, en raison de l’annonce tardive du remaniement

L’Insoumis Mélenchon s’est fendu d’une publication sur X ce jeudi soir, peu avant l’annonce officielle – et tardive – des ministres retenus dans le gouvernement Attal, dont les noms avaient fuité auprès de nombreux journalistes.

«Merci à BFMTV d’annoncer le nouveau gouvernement. Il y aura un porte-parole un jour ou l’autre», a-t-il raillé.

20:31

Macron a sorti la liste des membres du gouvernement

Matignon a enfin dévoilé la suite du remaniement ministériel, au terme de multiples tergiversations.

Ministre de l’Education nationale : Nicole Belloubet
Ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra
Ministre délégué chargé de la Santé : Frédéric Valletoux
Ministre déléguée chargée de l’autonomie et des personnes handicapées : Fadila Khattabi
Ministre déléguée aux Affaires européennes : Marina Ferrari
Ministre déléguée à la Ville, à la Citoyenneté et à l’Intégration : Sabrina Agresti-Roubache
Ministre déléguée aux Collectivités territoriales et à la Ruralité : Dominique Faure
Ministre déléguée aux Entreprises, au Tourisme et à la Consommation : Olivia Grégoire
Ministre du Logement : Guillaume Kasbarian
Ministre déléguée en charge de l’Enfance et de la Famille : Sarah El Haïry
Ministre déléguée chargée des Outre-mer : Marie Guévenoux
Ministre délégué à la Mer et de la Biodiversité : Hervé Berville
Ministre délégué aux Transports : Patrice Vergriete
Ministre délégué chargé des Comptes publics : Thomas Cazenave
Ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie : Roland Lescure
Ministre déléguée chargée de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire : Agnès Pannier-Runacher
Ministre de la Transformation et de la Fonction publique : Stanislas Guerini
Secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire : Patricia Mirallès
Ministre délégué en charge du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger : Franck Riester

Au total, le gouvernement est fort de 35 membres, Gabriel Attal inclus.

19:15

Gabriel Attal invité de l’émission L’Événement, sur France 2, ce soir

Le premier ministre Gabriel Attal sera l’invité de l’émission L’Evénement, sur France 2, ce soir à partir de 20h40, a annoncé une journaliste politique de la chaîne sur le réseau social X. L’annonce du remaniement devrait donc survenir avant ce rendez-vous.

18:07

Derrière la fronde de François Bayrou, la volonté d’écorner les premiers pas de Gabriel Attal

Gabriel Attal a résisté à une première crise sociale en réussissant à convaincre les agriculteurs de ranger leurs tracteurs. Mais c’est au sein même d’une partie de sa majorité, dont il est le chef, que la jacquerie gronde désormais. En faisant publiquement état mercredi soir de son refus d’intégrer le gouvernement, François Bayrou a délibérément testé l’autorité de Gabriel Attal. Ce n’est pas un secret, le leader centriste était opposé à la nomination à Matignon de celui qui était alors ministre de l’Education. 

17:47

Nicole Belloubet de retour au gouvernement ?

Le nom de Nicole Belloubet tient la corde pour éventuellement remplacer celui d’Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans plusieurs polémiques. A 68 ans, l’ex-ministre de la Justice du premier quinquennat Macron (2017-2020), issue du Parti socialiste, a aussi l’avantage d’avoir été rectrice des académies de Limoges et Toulouse, entre 1997 et 2005. «AOC» pourrait, elle, être rétrogradée pour ne garder qu’une partie de ses attributions, notamment les Jeux olympiques.

17:38

Sur fond de remaniement, règlements de compte entre députés macronistes sur leur boucle

Les balles ont fusé. Ce jeudi, la boucle Telegram (messagerie instantanée en ligne) des députés du groupe Renaissance, soutien du président de la République, s’est tout à coup enflammée. En cause : un article publié ce jour dans les colonnes de Valeurs Actuelles, titré «“Club Solféri-no”, la Renaissance de l’ordre» et dans lequel est mis en avant ce petit groupe informel de députés de l’aile droite macroniste, qui œuvre en coulisses pour faire monter ses idées. Une petite bande notamment composée du député des Yvelines Charles Rodwell et de l’ex-LR Robin Reda (Essonne).

Problème : la publication de cet article tombe dans une période où le président de la République a pris la décision de «droitiser» son gouvernement, avec notamment, les nominations il y a quelques semaines de Rachida Dati (Culture) et Catherine Vautrin (Travail). Trop, c’est trop, estiment donc plusieurs députés de l’aile gauche, qui ne se sont pas privés de faire savoir leur colère. 

17:27

Carole Grandjean «a fait part de (son) choix de ne pas exercer de nouvelles fonctions ministérielles»

Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, a «fait part au président de la République et au premier ministre de (son) choix de ne pas exercer de nouvelles fonctions ministérielles», a-t-elle écrit sur le réseau social X. Elle devrait ainsi redevenir députée.

17:24

Ce remaniement tardif déclenche une crise politique au MoDem

Au bord de la rupture après les déclarations de François Bayrou, le Modem, parti centriste, s’est posé la question de son maintien dans le camp présidentiel, a reconnu un très proche du maire de Pau. La nuit portant conseil, François Bayrou a confirmé jeudi matin sur franceinfo que le MoDem est toujours «membre à part entière de la majorité qui veut reconstruire le pays».

Mais son parti n’est pour l’heure représenté au gouvernement que par le seul Marc Fesneau, maintenu à l’Agriculture, qui a lui aussi réaffirmé sur le réseau social X son «soutien à l’action de Gabriel Attal et Emmanuel Macron». En attendant que ses camarades Jean-Noël Barrot (Numérique), Sarah El Haïry (Biodiversité) et Philippe Vigier (Outre-mer) soient fixés sur leur sort.

Des portefeuilles en sursis, que certains redoutent de perdre. La sortie tonitruante du patron a d’ailleurs suscité des critiques au sein même du parti centriste. Le député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, estime notamment que cela «affaiblit» la majorité et «discrédite» le MoDem.

17:23

Un casting qui vire au casse-tête, sans doute sans Bayrou

Le casting vire au casse-tête, entre les postes sensibles à pourvoir (santé, logement, transports…), les équilibres à respecter (parité), le cas de la ministre de l’Education Amélie Oudéa-Castéra et désormais celui de l’allié centriste François Bayrou. Le président du MoDem a en effet jeté un pavé dans la mare en excluant une entrée au gouvernement pourtant jugée plus que probable après sa relaxe judiciaire en début de semaine.

«Sans accord profond sur la politique à suivre, je ne pouvais pas accepter», a-t-il ainsi confié mercredi soir à l’AFP, déplorant «une différence d’approche» à ses yeux «rédhibitoire» sur l’Education nationale ou la Réforme de l’Ètat, les deux domaines prioritaires où il se serait bien vu aux manettes. Au point de décliner les Armées, qui lui auraient été proposées.

17:22

Remaniement imminent

Signe de l’imminence de ce remaniement, plusieurs ministres sortants ont été appelés à la mi-journée, pour se voir signifier qu’ils ne seraient pas reconduits, a-t-on appris de sources concordantes. Avant son déplacement dans le Pas-de-Calais cet après-midi, Gabriel Attal avait passé une partie de la matinée à l’Elysée, pour une réunion de travail avec plusieurs ministres, prolongée par un entretien de 45 minutes en tête à tête avec Macron. Sans doute pour peaufiner la composition de son équipe.

Immigration : Borne ne parvient pas à faire bouger les lignes

LR est en position de force, mais Renaissance ne lâche rien, tandis que la gauche a envoyé le PS

La haine est mauvaise conseillère et la gauche ne lâche rien. Reçus à Matignon par Elisabeth Borne pour la deuxième fois en deux jours ce jeudi 14 décembre, le patron des Républicains Eric Ciotti et les présidents des groupes parlementaires Olivier Marleix et Bruno Retailleau en sont ressortis avec un mot d’ordre clair et ferme: c’est le texte du Sénat ou rien. Mais les deux premiers ne sont pas membres de la CMP.

Après une première rencontre de plus de deux heures mercredi à l’issue de laquelle les chefs de la droite ont quitté Matignon sans un mot, Eric Ciotti a dressé ce jeudi en fin de matinée un résumé lapidaire sur X soulignant la solidarité des chefs de LR : « Avec Olivier Marleix et Bruno Retailleau, nous avons ce matin confirmé à la Première ministre, notre volonté de voir le texte du Sénat adopté en commission mixte paritaire. »

« Ça reste le cap », a confirmé sa collègue députée Annie Genevard, membre d’une CMP où la droite se présente « en ordre groupé » et « bien campée sur (son) objectif », éventuellement ouverte à « des bougés » mais « pas des abandons en rase campagne ».

La version adoptée par le Sénat mi-novembre est beaucoup plus adaptée à la situation que la proposition initiale du gouvernement. Outre des expulsions facilitées et la suppression de l’automaticité du droit du sol, les modifications apportées suppriment aussi l’AME au profit d’une aide médicale d’urgence (AMU) et redonne les pleins pouvoirs au préfet sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Et, faute de débat dans l’hémicycle à la suite de l’intransigeance macronienne et de la motion de rejet préalable, c’est bien ce texte qui va servir de base aux discussions de la Commission mixte paritaire engagées lundi.

Qui sont les membres de la CMP?

Au Sénat, la droite part avec l’avantage du nombre avec trois élus : le président du groupe Bruno Retailleau, le président de la Commission des Lois François-Noël Buffet et la sénatrice du Morbihan, co-rapportrice du texte, Muriel Jourda. Côté socialiste, ce sont les sénatrices de Seine-Saint-Denis Corinne Narassiguin et de Paris Marie-Pierre de La Gontrie qui ont été choisies. Le groupe Union Centriste, allié de la droite, est représenté par l’élu du Tarn Philippe Bonnecarrère et enfin Olivier Bitz, sénateur de l’Orne, pour le groupe RDPI du camp présidentiel.

A l’Assemblée nationale, la majorité présidentielle sera représentée par quatre élus : le président macroniste de la Commission des Lois Sacha Houlié (qui sera le président de cette CMP), le rapporteur général du projet de loi Florent Boudié, la députée Renaissance Marie Guévenoux et Elodie Jacquier-Laforge pour le groupe MoDem. Dans l’opposition, Yoann Gilet, député du Gard et partisan d’un référendum, portera la voix du Rassemblement national, Andrée Taurinya, membre et secrétaire de la Commission des Lois, celle de La France Insoumise. Annie Genevard représentera Les Républicains.

Lignes rouges Renaissance versus lignes rouges LR

Dans la commission mixte paritaire, Les Républicains disposent de quatre voix, cinq en comptant le sénateur centriste allié, soit autant que le camp présidentiel. Néanmoins, le député Renaissance de la Vienne, Sacha Houlié, qui représente l’aile gauche du mouvement et présidera la commission a reconnu sur France 2 ce jeudi qu’« il est clair aujourd’hui qu’une majorité ne peut être trouvée qu’entre Renaissance et les Républicains » et que « si nous parvenons à un accord, oui », le texte sera plus à droite.

Pour limiter la casse – et le risque de fracture entre l’aile droite et la gauche – les députés de la majorité ont donc voté dans la nuit de mercredi des « lignes rouges » qui sont chacun en soi un casus belli: maintien de l’Aide médicale d’Etat, interdiction de placer en centre de rétention des mineurs de moins de 16 ans, pas de restriction du droit du sol, retrait de l’article qui conditionne le bénéfice de certaines aides sociales à cinq années de résidence en France.

Sur la mesure la plus médiatisée du projet de loi, la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, la majorité se résigne à discuter de la version du Sénat. Mais elle cherchera au moins « à ce que la régularisation soit possible pour un étranger sans passer obligatoirement par l’employeur », a précisé le chef des députés macronistes Sylvain Maillard sur Sud Radio.

De son côté, tout en estimant que « reprendre le texte du Sénat » était « le seul moyen aujourd’hui » pour que le projet de loi aboutisse, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a appelé son ancienne famille politique à la « mansuétude » et dit espérer que « les LR comprennent qu’il faut bouger les lignes sur deux points sensibles pour notre majorité : l’AME et les conditions d’accès aux aides sociales ».

Les enjeux ne portent pas LR à faire un geste « parce que c’est Noël »

Le président de la Commission des Lois Sacha Houlié a appelé ce jeudi à « laisser travailler la CMP » sans anticiper de son résultat final. Mais si, comme le laisse entendre le tweet d’Eric Ciotti, les Républicains refusent tout compromis… d’envergure, la durée de vie du texte risque d’être dans tous les cas de courte durée.

Premier scenario : la majorité finit par se plier aux exigences de la droite, la CMP est conclusive. Mais « je ne pense pas que la majorité (et notamment le MoDem) puisse se renier à ce point », pronostique une source socialiste à l’Assemblée, surtout quand plane le risque d’une fracture entre aile droite et aile gauche de la majorité au moment du vote dans l’hémicycle.

Le second : aucun des deux camps ne cède, la CMP n’est pas conclusive et le gouvernement renonce à son projet de loi dans l’immédiat. Un cadre de la majorité au Sénat dit ses doutes que les dirigeants LR fassent « un geste parce que c’est Noël ». « Pourquoi voulez-vous que ceux qui sont montés au cocotier se déshabillent ? Ils n’en ont rien à faire si c’est compliqué derrière à l’Assemblée », résume-t-il. Décidément, personne n’imagine Bruno Retailleau en angelot de Noël, ni les deux représentants des extrêmes en ravis de la crèche.

Edouard Philippe lance un nouveau parti, baptisé «Horizons»

Le sémillant Dussopt (ex-PS) pourrait s’en voir confier la direction

Un artifice qui souligne l’appartenance de Macron à la gauche. Quinze mois après avoir quitté son poste de premier ministre, l’ancien premier ministre, Edouard Philippe, a officiellement lancé son parti, Horizons, dimanche 10 octobre au Havre, pour « constituer une nouvelle offre politique » et élargir vers la droite le socle de soutiens à Macron.

Horizons sera un attrape-nigauds: «Avec Horizons, nous allons définir une stratégie pour la France, c’est une aventure collective», a lancé Edouard Philippe, un renégat du parti Les républicains (LR) qui voudrait entraîner avec lui les mouches avec du miel, alors que les députés égarés derrière LREM lui trouve un goût de vinaigre, à force de mépris.

Le sergent recruteur normand explique que le nom avait été choisi «parce qu’il [lui] faut voir loin» et «participer à la constitution d’une nouvelle offre politique». «Son positionnement, c’est devant», avec «une logique de partenariat, de rassemblement», et «la ligne est de préférer la sérénité à la fébrilité», a-t-il ajouté. 

Soutien officiel à Macron jusqu’en 2022

Et «la deuxième ligne claire est le soutien au président de la République» pour que «les cinq années qui viennent soient des années utiles». Car «très clairement, mon objectif en 2022 est qu’Emmanuel Macron soit réélu», a-t-il lancé, alors que certains le soupçonnent de vouloir faire cavalier seul, alors même que la macronie essaie de construire une «maison commune».

Malaise: Philippe dénonce déjà l’hégémonie de LREM

Philippe, leurre de la droite

«Si c’est une bannière, nous serons derrière», a-t-il assuré, très applaudi, tout en demandant une égalité de traitement dans cette «maison commune» avec LREM et MoDem.

Les patrons des trois groupes parlementaires de la majorité à l’Assemblée nationale française, Christophe Castaner (LREM), Olivier Becht (Agir, de Franck Riester) et Patrick Mignola (MoDem, de François Bayrou) avaient fait le déplacement. Participaient aussi au rendez-vous 160 maires, 600 élus locaux (dont les maires de Fontainebleau Frédéric Valletoux, 55 ans, et de Reims, Arnaud Robinet, 46 ans) et une soixantaine de parlementaires, dont Marie Lebec, Pierre-Yves Bournazel, Naïma Moutchou ou Marie Guévenoux. Que des jeunes ambitieux se projetant en 2027 ?

Au cours de son discours de presque deux heures, émaillé de références à Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d’Estaing et Alexandre Dumas, Edouard Philippe a évoqué «quatre transformations extrêmement massives et signifiantes» que devra affronter le pays – démographique, environnemental, géopolitique et technologique – et défendu «la constance» et «la cohérence» pour y répondre.

Il a également appelé à «remettre de l’ordre dans nos comptes et dans nos rues», et a longuement défendu son idée de porter «probablement» à «65, 66, 67 ans» l’âge de départ à la retraite. Autant de clins d’oeil à droite, que l’ex-LR est soupçonné dans son ancienne famille de vouloir siphonner à l’approche de 2022, en profitant des hésitations sur le nom du candidat ou de l’attrait que pourrait exercer Eric Zemmour sur les plus droitiers.

«La poutre travaille, et croyez-moi, elle n’a pas fini de travailler», a affirmé Edouard Philippe, en allusion à une recomposition politique qui reste «évidemment en cours». Et la réélection de Macron «passera par un élargissement de sa base électorale», a-t-il fait valoir.

A son arrivée au Havre, Olivier Becht avait déjà assuré, en évoquant les adhérents «chez LR et à l’UDI qui partagent nos valeurs», que «si Edouard Philippe arrive à ramener ces gens dans la maison commune [sic: les enfants prodigues sont les autres…], c’est autant de points positifs pour élargir la majorité et faire en sorte qu’Emmanuel Macron soit réélu en 2022». Le nouveau parti permettra de constituer «une formidable attaque, mais pas seulement pour l’élection présidentielle», avait abondé Patrick Mignola.

Une charte de 20 principes

Dans ce dispositif, les élus seront cruciaux, beaucoup de maires de droite Macron-compatibles ayant déjà rejoint le mouvement «La République des maires». La nouvelle formation leur réservera une place de choix, puisqu’ils auront leur propre «assemblée des maires» qui élira le vice-président.

En septembre 2020, ils étaient 200 élus réunis à Angers autour d’Edouard Philippe pour échanger autour de leurs problèmes communs, dont la crise sanitaire, pas pour tracer la route de l’ancien premier ministre vers l’Elysée, assuraient-ils. Etrangement, Philippe avait demandé avec insistance que cette assemblée de la République des maires, chère à son ami Christophe Béchu, se tienne à huis clos. 

Avec le recul, on est mis en garde sur la sincérité des uns et des autres…« On n’est absolument pas dans l’hypothèse de constitution d’un parti politique, jurait alors Béchu. Le sujet n’est pas de créer quelque chose avec un objectif électoral, coupa-t-il court à la sortie. Les temps que nous traversons nécessitent sans doute plus que jamais d’avoir des réflexions posées. Ça a été un discours de responsabilité avec des phrases très claires sur le fait qu’il n’y avait pas de place aujourd’hui pour les aventures individuelles. »

Les statuts du parti seront déposés lundi, et il sera doté d’une charte de 20 principes défendant notamment «la poursuite de la transformation du pays», «l’ordre», «la justice sociale» et «le projet européen». Il s’agit aussi de combattre «les extrêmes de tous bords», «les ennemis de la laïcité», «les partisans de la décroissance» ainsi que «les naïfs et les populistes de l’immigration».

Sur l’aile gauche de la macronie, le petit parti Territoires de progrès, lancé début 2020 par le ministre des Affaires étrangères (mais faiseur d’histoires avec le monde entier) Jean-Yves Le Drian, tient son propre congrès samedi à Bordeaux.

Rien de tel qu’un ex-socialiste pour rassembler à droite ? Le robot et ministre du Budget Olivier Dussopt (ex-PS) pourrait en récupérer la présidence.

Philippe, « un ami pesant » pour Macron

C’est « une « démarche très intéressante, qui vient s’ajouter à la recomposition générale à laquelle on assiste, » dit de cette nouvelle offre, Jean-François Copé estime que c’est « une « démarche très intéressante, qui vient s’ajouter à la recomposition générale à laquelle on assiste. » Invité des « 4 Vérités » de France 2, lundi 11 octobre, le maire LR de Meaux (Seine-et-Marne) estime toutefois que cette initiative pourrait aussi être « le baiser de la mort » : « Sur deux heures de discours, il a annoncé qu’il soutenait Emmanuel Macron pendant cinq minutes, et tout le reste a été consacré à pointer les deux grands échecs du quinquennat. Il pourrait alors être un ami pesant pour le président,

« Le budget, la « préoccupation numéro 1 ».  « Je suis très étonné de voir que c’est un sujet totalement absent du message présidentiel, et d’ailleurs, il est insuffisamment présent à droite aussi », analyse Jean-François Copé, rappelant que la France a atteint « des niveaux de déficit très élevés ». Pire, selon lui, « on n’en parle pas avec les Français, qui se disent alors que ce n’est pas si grave ». Pour le maire de Meaux, c’est pourtant tout l’inverse : « Ce sont des générations entières qui vont récupérer le poids de la dette et du déficit. »