Taha Bouhafs définitivement condamné pour injure raciste envers une syndicaliste policière,  » arabe de service »

Un journaliste sans diplôme qui conserve sa carte professionnelle et son abattement fiscal (7.650€)

« Il a employé cette expression »,cexplique vaguement l’AFP et France info, sans la nommer, pour qualifier, en juin 2020, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO,.

Taha Bouhafs est définitivement condamné pour injure raciste envers une policière, Linda Kebbab. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi du journaliste et militant, selon une décision du 19 décembre.

En juin 2020, au lendemain d’une manifestation contre les violences policières organisée par des proches d’Adama Traoré, homme noir mort en 2016 après un refus violent d’obtempérer et après son interpellation finale par des gendarmes, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, était invitée sur franceinfo. Elle avait affirmé alors que, tout en comprenant « la colère et la souffrance » de la famille d’Adama Traoré, son décès n’avait « absolument rien à voir » avec celui de George Floyd aux Etats-Unis, mort étouffé après son interpellation.

Twitter n’a pas banni ce raciste et antisémite forcéné et il continue d’éructer sur son compte. Taha Bouhafs avait commenté ces déclarations, en détournant l’acronyme ADS (adjoint de sécurité). Il avait qualifié la syndicaliste policière d’« ADS : Arabe de service ». Un tweet supprimé quelques minutes plus tard car « provocant », avait-il expliqué à l’audience, niant le racisme. Le journaliste a été condamné à 1.500 euros d’amende en première instance à l’automne 2021, puis à 1.000 euros d’amende avec sursis en appel en octobre 2022. Car il avait fallu aller en appel… Trois avocats ont plaidé l’indéfendable: William Bourdon, Raphaël Kempf et Vincent Brengarth, 

« Terme outrageant », selon la Cour de cassation

Le tweet de Taha Bouhafs était « méprisant à l’égard de » Linda Kebbab, « définie par sa seule origine supposée et désignée par un terme outrageant » et « dépassait les limites admissibles de la liberté d’expression », souligne la Cour de cassation dans son arrêt.

« La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Taha Bouhafs. Il est ad vitam condamné pour injure RACISTE. Durant les audiences, il a enchaîné mensonge sur mensonge pour couvrir son ignominie. Mensonges que seuls ses idolâtres gobent. Les juges eux n’ont pas été convaincus », a réagi sur X Linda Kebbab.

« Je m’en cogne de ce que pensent une poignée de juges blancs et bourgeois qui n’ont jamais connu le racisme de leur vie et qui ne comprennent même pas ce que ça veut dire« , lui a répondu Taha Bouhafs sur le même réseau.

La déchéance de nationalité, c’est à partir de quel niveau d’infamie haineuse ?

Des magistrats dénoncent un « renforcement de l’Etat policier »

Les policiers ont face à eux des casseurs et des magistrats

Confortés par le soutien de leur ministre de tutelle Gérald Darmanin, les syndicats de policiers continuent de faire connaître leurs revendications, au premier rang desquelles : modifier la loi et assurer un statut particulier aux fonctionnaires de police. Dans un entretien avec Le Figaro, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO presse pour « légiférer rapidement ». « Nous voulons des magistrats spécialisés sur l’usage des armes par les forces de l’ordre, qui tiennent compte du fait qu’un policier qui utilise son arme n’imaginait pas l’utiliser cinq secondes avant », explique-t-elle, soulignant la pression qu’impose la délicate réactivité au danger auquel ils sont confrontés face à des délinquants sans foi ni loi, encouragés à la révolte, sous tous les prétextes, par l’extrême gauche politique et la plupart des media soumis à la peur.

La policière justifie sa demande sur RTL, mettant en cause un manque de discernement de magistrats sous emprise de l’idéologie diffusée en Ecole nationale de la magistrature (ENM). « On estime qu’ils n’ont pas toujours conscience des conditions dégradées de stress dans lesquelles les policiers font usage de leur arme et du coup qu’ils ne savent pas toujours bien apprécier les dossiers », affirme Linda Kebbab. Même si elle ne précise pas la forme que prendraient ces « magistrats spécialisés », cela laisse entendre que le syndicat Unité SGP Police FO plaide pour l’instauration d’une juridiction spécialisée. « On en a peu en France, indique Anne-Charlène Bezzina, maître de conférences en droit public et constitutionnaliste à Sciences Po Paris. Il existe des juges spécialisés avec le parquet national antiterroriste (PNA) ou le parquet national financier (PNF), par exemple. Mais en général, cela passe par un domaine de compétence ».

Remise en cause de l’article 6 de la DDHC

La constitutionnaliste juge la demande des syndicats de police singulière : « On accorderait un statut particulier aux policiers, eu égard à la qualité de ses fonctionnaires de police, mais pour des délits de droit commun et non pas par rapport à des délits spécifiques ». Du point de vue constitutionnel, Anne-Charlène Bezzina estime que cela pose « la question de l’égalité devant la loi », garantie par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui figure dans la constitution de la Ve République.

Sur le fond, elle estime que « l’état actuel de notre droit est suffisant ». « Quand on parle de l’usage de l’arme et de la question du positionnement de l’agent au moment de s’en servir, cela relève des circonstances du délit et tous les juges sont déjà obligés de se prononcer en fonction des circonstances », expose Anne-Charlène Bezzina. Le font-ils dans les faits ou cèdent-ils à la pression médiatique et politique traversée par l’émotion ?

De plus, elle précise que pour individualiser les peines, les juges consultent des organismes comme l’IGPN qui « connaissent bien l’exercice de la profession de policier ».

Nécessaire actualisation du droit protégeant les policiers

Lorsqu’elle a pris connaissance de la proposition des syndicats de policiers sur les magistrats, Cécile Mamelin, vice-président de l’Union syndicale des magistrats (USM) qui se revendique apolitique, mais marquée à gauche, n’en est pas revenue : « J’ai l’impression de vivre dans un cauchemar démocratique ». Elle dénonce le « procès en illégitimité » qui est fait aux magistrats : « Nous ne sommes pas dans des sphères dorées, on a fait des stages (!!) à l’école de la magistrature et on échange (!!) régulièrement avec des policiers ». Et on suit les séries policières !

La vice-présidente du premier syndicat de la profession estime aussi que « les forces de l’ordre sont particulièrement protégées. » Ainsi, « les textes de lois sur les violences commises sur des policiers prévoient déjà des peines aggravées. Ils ont une protection par le droit de par leur qualité de policier », développe Cécile Mamelin. La question est de savoir si cette protection reste théorique. Le sujet est précisément « les peines aggravées » contre ceux dont le métier violent est de protéger la population des violences de la racaille et des voyous.

Dans le cadre de leur mission – à la différence des juges qui n’ont de comptes à rendre à personne en cas de faute – les policiers ont aussi des circonstances aggravantes ou atténuantes s’ils sont jugés. « Les sanctions sont parfois plus dures, car il y a la prise en compte des moyens utilisés dans le cadre de ses fonctions. Mais ça peut aussi aller dans l’autre sens et alléger la sanction », rappelle Anne-Charlène Bezzina. Peut-on attendre de policiers insultés ou frappés qu’ils répondent avec des fleurs et frap. « Ils veulent une protection, mais viennent contester les peines aggravées dans l’autre sens », s’agace la syndicaliste Cécile Mamelin.

Si les gendarmes dépendent d’une juridiction spéciale, c’est parce qu’ils sont militaires contrairement aux policiers. « Ils n’ont pas la même hiérarchie et ne sont pas appelés sur les mêmes opérations », détaille Anne-Charlène Bezzina, professeure de droit public. « On pourrait créer une juridiction spécialisée pour la police, mais il faut se demander pourquoi », insiste-t-elle, rappelant que dans le cas des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, l’agent placé en détention est mis en examen pour « violence en réunion », un délit de droit commun. « En réunion », mais seul placé en détention: cohérent ?

Taha Bouhafs visé par une enquête interne de LFI

LFI classe l’affaire sans suite, mais le journaliste « ne souhaite pas réintégrer le parti »

Discrêtement, l’enquête interne de LFI visant Taha Bouhafs a été classée sans suite. Ce dernier peut réintégrer le parti politique, mais ne le souhaite pas.

La France insoumise a clôturé la procédure de sa cellule interne dédiée aux violences sexuelles et sexistes contre l’ancien journaliste franco-algérien Taha Bouhafs, 26 ans, contraint de renoncer à sa candidature aux législatives de 2022 face à des accusations de femmes, a révélé ce lundi 5 juin BFM TV.

Taha Bouhafs (à gauche) durant une manifestation contre la loi Sécurité globale le 28 novembre 2020.
Taha Bouhafs (à gauche) durant une manifestation
contre la loi Sécurité globale
le 28 novembre 2020

Après le retrait d’une première accusatrice dans la procédure devant le Comité de respect des principes (CRP) du mouvement, en février, la deuxième accusatrice a indiqué ne pas souhaiter porter plainte ni confronter Taha Bouhafs à ses accusations, expliquent nos confrères. 

« Après tout ce qui s’est passé, je ne peux pas réintégrer ce mouvement »

En 2019, il est proche de Youcef Brakni du comité Adama et de Madjid Messaoudene, conseiller municipal de Saint-Denis

« Je prends acte de la décision de LFI. Mais je ne souhaite cependant pas réintégrer le parti. Je garde mes idées, mes combats près de moi. Mais après tout ce qui s’est passé, je ne peux pas réintégrer ce mouvement, ni celui là, ni un autre. J’espère que vous me comprendrez », a réagi dans la soirée sur Twitter Taha Bouhafs, un journaliste qui a arrêté l’école dès la seconde, un « décrocheur ». 

Il est néanmoins embauché par Là-bas si j’y suis en décembre 2018, un site web d’information dirigé par Daniel Mermet, ancien de France inter. En novembre 2019, Taha Bouhafs cofonde le collectif Reporters en colère (REC), avec d’autres journalistes travaillant dans les manifestations. 

Je continue donc mon chemin loin des partis politiques.

L’important aujourd’hui pour moi est de me reconstruire, personnellement et professionnellement.
Mais surtout profiter de mes proches et des belles choses que la vie offre parfois quand on y est attentif.— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) June 5, 2023

« Je continue donc mon chemin loin des partis politiques. L’important aujourd’hui pour moi est de me reconstruire, personnellement et professionnellement. Mais surtout profiter de mes proches et des belles choses que la vie offre parfois quand on y est attentif », a conclu le journaliste militant.

Bouhafs est un « activiste » anti-Français, dont les deux grands-pères sont d’anciens combattants du Front de libération nationale (FLN) qui ont pris les armes contre la France lors de la révolte des nationalistes algériens. Outre des accusations publiques de harcèlement et de violences sexuelles, il est connu pour des propos antisémites, mais sans qu’aucune plainte n’ait été déposée.

En février 2019, après que le philosophe Alain Finkielkraut a été traité de « sale sioniste » au cours d’une manifestation de Nuit debout, le socialiste Benoît Hamon publie un tweet affirmant que « « sale sioniste » veut dire « sale juif » ».

Il est condamné en 2021 – puis en appel lors de l’année 2022 – pour « injure publique en raison de l’origine » à l’encontre de la policière Linda Kebbab, la condamnation est confirmée en appel.

Mélenchon était prêt à reprendre à LFI cette « chance pour la France ».

Taha Bouhafs (NUPES) rattrapé par une affaire de moeurs

Le soutien de la gauche garantit-il l’impunité à sa haine de la République ?

LFI a reçu un signalement concernant Taha Bouhafs, un temps investi candidat de la Nouvelle union populaire écologique et sociale dans le Rhône. Le mouvement a lancé une enquête en interne après ces accusations.

Après la convention d’investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) samedi soir en vue des législatives, La France insoumise a saisi son comité contre les violences sexistes et sexuelles afin d’ouvrir une enquête au sujet de Taha Bouhafs, un temps investi candidat dans le Rhône, indiquent plusieurs sources.

Après la publication de cet article, le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de la France Insoumise a confirmé avoir été saisi samedi « d’un témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles reprochées à Taha Bouhafs ». « Une procédure a été enclenchée immédiatement » et l’intéressé « a été confronté aux accusations dont il faisait l’objet ce lundi », assure l’instance dans un communiqué.

« Il lui a été signifié qu’en raison de la gravité des faits supposés, par principe de précaution, et conformément aux textes définissant les principes du mouvement, la France Insoumise pouvait être amenée à ne pas l’investir », poursuit le Comité.

« Après cette confrontation et avant même la fin de notre procédure interne, Taha Bouhafs a fait le choix de renoncer de lui même à l’investiture pour les élections législatives. »

Un retrait annoncé lundi

Taha Bouhafs était candidat à Vénissieux, PCF, dans la 14e circonscription du Rhône. Sa candidature suscitait la polémique, notamment en raison de sa condamnation à l’automne dernier, en première instance, pour injure raciste envers Linda Kebbab, journaliste. Il a fait appel de cette décision.

Dans la nuit de lundi à mardi, le pseudo-journaliste par cooptation a annoncé son retrait. Dans un communiqué de presse, il se victimise, affirmant qu’il fait face à une « tempête d’attaques sans précédent ».

Mélenchon, qui l’a investi et qui veut arriver à Matignon via les législatives, lui a apporté son soutien, dénonçant la « meute » qui « s’est acharnée contre lui »…

Parce qu’il couvre différents mouvements protestataires pour Là-bas si j’y suis, dite web fondé en janvier 2015 et dirigé par Daniel Mermet, journaliste militant sur France Inter, écrivain et producteur de radio pro-palestinien relaxé d’incitation à la haine raciale, puis pour Le Média, un site-web d’actualité lancé en janvier 2018 par Sophia Chikirou qui passe pour être la compagne de Mélenchon, il se dit journaliste, sans diplôme, par cooptation politique ou népotisme idéologique, comme on voudra.

Des « calomnies »

« J’étais déjà à bout, le signalement a été la dernière goutte qui m’a conduit à me retirer », affirme Taha Bouhafs auprès de Mediapart, site révolutionnaire trotskiste. « Cela fait partie des calomnies évoquées dans mon communiqué. »

Auprès du site internet, il évoque une accusation de violence sexuelle « d’une ex-petite amie », mais n’y répond pas. « Je crois profondément dans le combat politique contre les violences faites aux femmes et accepte le processus d’accueil de la parole », assure-t-il. « Je considère que toute personne faisant l’objet d’accusation doit se retirer de la vie publique dans l’attente de la vérification de cette parole. Ce que j’ai décidé de faire. Je n’ai pas connaissance d’autres alertes. »

Législatives : les Insoumis tentent de justifier leur investiture de Taha Bouhafs

Législatives : les Insoumis sortent les rames pour défendre l’investiture de Taha Bouhafs
Le journaliste et militant
Taha Bouhafs.

Condamné pour avoir insulté « d’Arabe de service » une syndicaliste policière (Unité SGP Police-Force Ouvrière), née à Vaulx-en-Velin – à 12 kms de Vénissieux -, Linda Kebbab, le journaliste et militant franco-algérien, ou plutôt algérienne-française, Taha Bouhafs, 24 ans, devrait néanmoins être candidat pour La France Insoumise aux législatives, contrairement à la déclaration du meneur Insoumis: Mélenchon avait déclaré souhaiter rendre inéligibles les citoyens sous le coup d’une condamnation de justice.

C’est un boulet de plus pour le « bloc populaire ». Militant au comité Adama, Taha Bouhafs est sur le point d’être investi candidat aux élections législatives de juin prochain sous les couleurs de la France Insoumise (LFI) à Vénissieux, ville PCF depuis 1935, Rhône.

Un probable parachutage pour cet Isérois, et dans une circonscription réservée: le député élu dans cette circonscription est le LREM Yves Blein, élu PS. Son rival local est Damien Monchau
Front National, candidat aux législatives. « Journaliste » d’investigation pour Le Media, site d’actualité français gratuit associé à La France insoumise, LFI, le protégé de Mélenchon prendrait la place promise à Idir Boumertit, adjoint au maire
Parti de gauche-France insoumise.

Pourquoi est-ce une provocation doublée d’une duperie ?

Bouhafs et le camp de la haine: incitation à tuer ?

Sa récente condamnation pour insulte en ligne de la syndicaliste policière. Mais fiers de leurs résultats de premier tour, les Insoumis espèrent désormais transformer l’essai en juin prochain… quitte à se compromettre et braver le système, l’inscription de la condamnation au casier judiciaire de l’activiste.

« C’est un journaliste talentueux qui a été un lanceur d’alerte à plusieurs reprises. C’est également lui qui avait filmé l’agression d’Alexandre Benalla contre de jeunes manifestants », a par exemple défendu ce mardi 26 avril le député Adrien Quatennens sur BFMTV. « Regardez, y compris les investitures de partout, vous pourriez trouver des poux chez tout le monde. Je ne crois pas que vous interrogiez dans le détail tous les responsables politiques sur qui ils investissent », s’est encore justifié encore le coordinateur de LFI.

Même son de cloche du côté de Manon Aubry, qui s’est étonnée que l’on s’étende particulièrement sur le cas Bouhafs. « Vous pourrez trouver de toute façon chez les uns et chez les autres de tout bord, des éléments en la défaveur » a estimé l’eurodéputée sur France 24 le même jour, avant d’ajouter. « Je pense que nous n’avons absolument pas à rougir de l’ensemble de nos candidats, mais laissez-nous d’abord faire le travail sur ce qui compte essentiellement : un projet commun, une stratégie commune et une envie de gagner commun » a-t-elle défendu.

L’activiste Taha Bouhafs, qui a qualifiée la policière – née dans la banlieue de Lyon de deux parents immigrés algériens – d’« arabe de service » sur Twitter, est condamné le 28 septembre 2021 pour le délit d’injure publique à raison de l’origine à une amende de 1.500 €, outre des dommages-intérêts.

Twitter n’avait pas bloqué le compte de l’activiste d’extrême gauche

Lors de la condamnation de l’extrémiste anti-flics, l’insulte raciste avait scandalisé, et pas seulement sur les réseaux sociaux. Dans un message posté sur Twitter en juin 2020, Taha Bouhafs avait commenté un extrait d’une intervention médiatique de Linda Kebbab, porte-parole du syndicat de police Unité-SGP-FO, en la qualifiant d’« ADS : arabe de service » . Twitter n’avait pas bloqué son compte, pas même aprés sa condamnation.

Alors suivi à l’époque par 80.000 personnes, le journaliste avait supprimé son tweet mais justifié son propos dans un autre message. Le 28 septembre 2021, le tribunal correctionnel de Paris l’avait ensuite reconnu coupable d’injure publique à raison de l’origine.

Une condamnation qui aurait dû l’empêcher de se présenter aux législatives sous la bannière LFI, si on se réfère aux déclarations passées édifiantes du chef du parti. Invité de la matinale de BFMTV le 3 décembre 2021, Mélenchon s’était opposé à ce que des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale puissent se présenter à des élections. « Je suis pour rendre inéligibles les personnes condamnées pour incitation à la haine raciale » avait-il défendu, en réaction à la candidature d’Éric Zemmour, lui aussi condamné pour des propos haineux.

Le patron de LFI avait même fait de la surenchère en 2017. Il avait alors soutenu sur le plateau de TF1 que « quiconque est condamné une seule fois est inéligible à vie ». Idem dans son programme présidentiel, où il avait inscrit le principe : « casier judiciaire vierge requis pour être élu ». Ce qui s’applique aux autres…

Racisme anti-flic: condamnation du journaliste Taha Bouhafs

Le journaliste antiraciste racisé Taha Bouhafs avait injurié une syndicaliste policière

En juin 2020, ce Franco-algérien arrivé en France à l’âge de 4 ans avait qualifié Linda Kebbab, née en France et déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, d' »arabe de service ». Etrangement, le tribunal n’a toutefois pas retenu d’antisémitisme…

Le journaliste – coopté, sans diplôme, par Daniel Mermet, journaliste militant à France Inter et co-fondateur d’Attac, a été condamné à 1.500 euros d’amende pour « injure publique à raison de l’origine » (algérienne, également) » [sic] à l’encontre de la syndicaliste policière Linda Kebbab, mardi 28 septembre. Il devra également lui verser 2.000 euros de dommages et intérêts pour l’avoir qualifiée d’« arabe de service« , a décidé le tribunal correctionnel de Paris, dont les juges ne supporteraient pas d’être accusés de parti-pris politique. En même temps – et sans pousser leur raisonnement à son terme – la justice estime qu’il s’est « volontairement fondé sur son origine (celle de Linda Kebbab), à laquelle il l’a réduite, pour l’assigner à une place peu valorisante, voire dégradante » [sic: jugement de valeur, lui-même raciste !]. Taha Bouhafs, 24 ans, va faire appel de la décision, a précisé son avocat… Arié Alimi, compagnon de l’islamo-gauchiste Cécile Duflot (EELV) et avocat de Rémi Fraisse, Cédric Chouviat ou Mélenchon.

Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, avait affirmé en juin 2020 sur franceinfo qu’elle comprenait « la colère et la souffrance » de la famille d’Adama Traoré, mort en 2016 après son interpellation par des gendarmes. Elle avait toutefois ajouté que son décès n’avait « absolument rien à voir » avec celui de George Floyd aux Etats-Unis, mort étouffé après son interpellation. Sur Twitter, Taha Bouhafs avait commenté les déclarations de la syndicaliste en la qualifiant d’« ADS : Arabe de service ». Un tweet supprimé quelques minutes plus tard car « provoquant », avait-il dit en juin, à l’audience.

Taha Bouhafs voulait « désigner une posture politique »

Le journaliste Taha Bouhafs lors d'un meeting de La France insoumise, le 17 juillet 2021 à Valence (Drôme). (UGO PADOVANI / HANS LUCAS)

Par la suite, Taha Bouhafs avait précisé que cette expression était une critique du positionnement de la syndicaliste, qu’il accuse de servir d’alibi à une institution dont certaines pratiques ont déjà été jugées discriminatoires, comme les contrôles au faciès, et ont valu à l’Etat d’être condamné. « ‘Arabe de service’ est une formule qui consiste à désigner une posture politique », avait-il ainsi fait valoir à l’audience, considérant par conséquent qu’être « arabe » est une réalité politique, à un doigt seulement de l’islam politique. « Taha Bouhafs a tenté de faire redéfinir par la justice la notion de racisme en politisant l’audience, parfois proche du meeting indigéniste, les magistrats ont su garder le cap », a analysé Thibault de Montbrial, avocat de Linda Kebbab.

Dans sa décision, consultée par franceinfo, le tribunal a estimé que les explications de Taha Bouhafs ne pouvaient suffire, « compte tenu de la brièveté des propos poursuivis, qui constituent l’intégralité de son message, et de sa forme, s’agissant d’un commentaire d’un article précis auquel renvoie un lien unique ».

Linda Kebbab a annoncé qu’elle reversera les dommages et intérêts, qu’elle n’a pas demandés, « entièrement à des œuvres sociales pour des familles de policiers ».