Abaya à l’école : trois mineurs jugés en mai pour menaces de mort contre un proviseur du Val-de-Marne

Un précédent à l’affaire du voile au lycée Maurice-Ravel de Paris 20e

Les faits ont eu lieu au
lycée Romain Rolland
à Ivry-sur-Seine.

Une élève s’en est prise violemment sur les réseaux sociaux au proviseur d’un lycée à Ivry, ville communiste depuis 1944, disant qu’il aurait voulu la forcer à retirer son voile. Deux jeunes hommes auraient ensuite menacé et cyberharcelé le chef d’établissement.

L’affaire est extrêmement sensible dans le contexte de la mise à la retraite du proviseur du lycée Romain Rolland, suite à des menaces de mort. Trois mineurs seront jugés en mai à Paris pour avoir menacé de mort sur internet un autre directeur d’établissement, cette fois d’un lycée public d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), accusé d’avoir voulu retirer de force l’abaya d’une élève, a fait savoir le mercredi 27 mars dans la soirée le Parquet de Paris.

Cette élève et ces deux hommes ont été convoqués à comparaître le 31 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Paris, a précisé le ministère public.

L’un d’entre eux est poursuivi pour menace de mort sur personne chargée de mission de service public et cyberharcèlement ayant entraîné une interruption totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, l’autre de menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens.

Quant à la lycéenne, elle devra répondre de cyberharcèlement et de divulgation d’information personnelle permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens.

«Messages menaçants»

Blocages au lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine (PCF) en avril 2023

Selon le Parquet, l’affaire a débuté le 11 juin dernier par un signalement de la préfecture du Val-de-Marne sur la plateforme Pharos. Il faisait référence aux propos sur TikTok et X (ex-Twitter) de la jeune femme, qui affirmait «dans des termes injurieux», d’après le Parquet, qu’elle avait été «victime d’une forme de harcèlement ayant abouti in fine à son exclusion du lycée Romain Rolland à Ivry-sur-Seine pour avoir refusé de retirer ses vêtements islamiques».

Les deux hommes ont ensuite, «par réaction», publié «des messages menaçants et particulièrement violents» sur les réseaux sociaux, selon le ministère public. Alors ministre de l’Education, Gabriel Attal a interdit à l’école à la rentrée 2023 le port de l’abaya, cette longue robe traditionnelle couvrant le corps, au nom du respect de la laïcité.

Aujourd’hui premier ministre, Attal a reçu ce mercredi après-midi le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel, qui a dû quitter ses fonctions suite à des menaces de mort dans les mêmes conditions après le refus d’obtempérer d’une élève à l’interdiction du port du voile islamique. Le départ de ce proviseur «pour des raisons de sécurité», selon un message diffusé mardi par son successeur, a provoqué une vive indignation.

Le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé dans la soirée sur le plateau de TF1 que l’Etat va porter plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre l’élève du lycée Maurice-Ravel. Cette dernière avait porté plainte pour violence contre le proviseur, l’accusant de l’avoir violentée lors d’un incident lié au voile qu’elle portait. Mais cette plainte a été classée sans suite pour «infraction insuffisamment caractérisée», a précisé le Parquet de Paris ce mercredi.

Le cyberharcèlement est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement.

Septembre 2023 : un parent d’élève musulman menace decmort un proviseur

Eboueurs : les grévistes du dépôt d’Ivry-sur-Seine bloquaient la sortie de 80 camions-bennes

Le préfet de police a fait déloger les éboueurs municipaux, ce vendredi matin

A Paris, où les déchets s’amoncellent un peu partout dans les rues, les éboueurs maintiennent leur grève en dépit des ordres de réquisitions annoncés par la préfecture de Police de Paris, et que les CRS libèrent déjà l’activité à Pizzorno, société privée chargée de collecter les déchets dans la partie sud-ouest de Paris, dont des écoles.

Mais les éboueurs non grévistes du garage de Ivry-Victor-Hugo ont pu reprendre le volant des camions-bennes bloqués depuis le 6 mars dernier. Les bloqueurs ont été neutralisés par les forces de l’ordre. En grève depuis le 6 mars dernier, les bloqueurs d’Ivry-sur-Seine (commune communiste depuis 1944) tenaient un piquet de grève devant les installations qui hébergent 80 camions-bennes de la Ville de Paris.

« On se doutait qu’ils allaient venir mais on ne pensait pas que ce serait si violent », commente Didier Labruyère, délégué syndical Force ouvrière du site. Cyril, un agent présent sur les lieux à l’arrivée des gendarmes raconte l’opération de police : « Un peu avant 8h30, un chef de garage est venu nous prévenir que les forces de l’ordre étaient en route. Nous avons donc demandé à toutes les personnes présentes sur le piquet et extérieures au site de s’éloigner. »

Gaz lacrymogène et échange de coups

Car les agents ne sont pas les seuls à bloquer les sorties du garage depuis plusieurs jours. Enseignants, collégiens et d’autres agents de la fonction publique se relayent pour aider les grévistes à bloquer le garage. « A ce moment tous les agents présents sur le site se sont déclarés en grève, pour éviter d’être délogés », ajoute Cyril. Boniment de syndicaliste… (voir ci-dessous)

A 8h30, à l’arrivée des gendarmes, un cordon de forces de l’ordre a regroupé les grévistes à l’intérieur des garages. « Dès qu’on leur a dit qu’on était en grève et qu’ils ne pouvaient aller contre, ils ont commencé à nous envoyer du gaz et à rentrer dans le tas. »

Les grévistes parlent évidemment de coups violents et de méthodes brutales employées à leur encontre : « Ça tapait dans tous les sens. On a plusieurs collègues blessés: un a reçu des coups au visage et est blessé à la bouche, un autre a pris un coup au nez qui pourrait être cassé. Pour d’autres ce sont des coups dans les tibias. Un collègue de 61 ans a été pourchassé et gazé à plusieurs reprises alors qu’il levait les mains et ne bloquait rien. » Peut-être aussi les grévistes ont-ils opposé de la résistance…

« En vingt-neuf ans de service, […] je n’avais jamais vu une telle violence »

Les bloqueurs espéraient-ils être délogés avec des fleurs ? Sonné, Cyril peine à se remettre des événements, selon la presse, mais il raconte : « en vingt-neuf ans de service, j’ai connu plusieurs mouvements de grèves, je n’avais jamais vu une telle violence. Même un agent de maîtrise, non gréviste, a été gazé par la fenêtre de son bureau. » Un classique du genre, mais surprenant dans une profession aussi rude…

En milieu de journée, les forces de l’ordre tenaient le garage, situé à quelques centaines de mètres de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, lui aussi bloqué par les manifestants. En vérité, les éboueurs qui se laissent bloquer, que ce soit à l’intérieur du garage ou de l’incinérateur, peuvent se prévaloir d’une entrave au travail: les camions-bennes ne peuvent sortir du garage et ils ne peuvent entrer dans l’incinérateur ! Les salariés sont empêchés de travailler par le piquet de grève des militants étrangers au dépôt.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait annoncé ce jeudi la réquisition d’éboueurs pour déblayer les rues de Paris, contraignant Anne Hidalgo à lui transmettre la liste des 4.000 agents de propreté des services de la ville. En tant qu’employés de la Mairie de Paris, les éboueurs municipaux ont reçu le soutien d’Anne Hidalgo sous la forme de jours de congé et de fonds de caisses

« S’il faut, on mettra quatre heures à démarrer le camion, » préviennent les éboueurs face aux réquisitions. Ils n’iront pas contre la loi, mais les agents grévistes préparent déjà la contre-offensive à base de ralentissement du service et menacent de perturber les Jeux olympiques de 2024.

Grève des éboueurs à Paris contre la réforme Macron des retraites

Déjà près de 3.700 tonnes de déchets s’accumulent dans la ville NUPES

Dans plusieurs arrondissements de Paris, les déchets n’ont pas été ramassés ce mardi 7 et ce mercredi 8 mars 2023. Les éboueurs sont eux aussi en grève contre la réforme des retraites. Mercredi, près de 1.800 tonnes de déchets s’accumulaient déjà dans les rues de la capitale.

Depuis ce mardi 7 mars 2023 et la journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, 30 % des éboueurs de Paris sont en grève. Dans certains quartiers, les déchets sont collectés mais ce n’est plus le cas dans 9 arrondissements de la capitale.

Mobilisés au moins jusqu’à ce vendredi 10 mars

Les dépôts sauvages s’accumulent, recouvrant parfois les deux tiers du trottoir dans Paris 9e

Et pour les éboueurs, pas question de lâcher. « Celui qui prend en otage, c’est Macron. Il faut qu’il abandonne cette réforme. […] S’il abandonne la réforme, nous on reprend le boulot », explique à la chaîne Régis Vieceli, éboueur et secrétaire général de la CGT dans la filière traitement des déchets, affirmant que ses collègues et lui sont prêts « à aller jusqu’au bout ».

La dernière fois que les éboueurs grévistes se sont mobilisés contre la réforme des retraites, la grève avait duré 23 jours, rappelle BFM Ile-de-France.

Dans le 9e, les hôteliers et restaurateurs craignent une baisse d’activité

« Je fais des slaloms avec mes béquilles, et souvent je vais sur les pistes cyclables », souffle Sophie, victime d’une chute à skis pendant ses vacances à la montagne. Derrière elle, une mère de famille tente de passer avec sa poussette. Dans le 9e arrondissement de Paris, il devient difficile de circuler sur les trottoirs depuis le début de la grève des éboueurs, lundi dernier, contre la réforme des retraites.

Les marchés alimentaires débarrassés en priorité

Dans cette rue, la station Velib est devenue un dépôt d'ordures, venant des riverains et des restaurateurs.
Dans cette rue, la station Velib est devenue un dépôt d’ordures, venant des riverains et des restaurateurs. 

« Je n’imaginais pas une ville avec des poubelles posées comme ça sur le trottoir, je plains les Parisiens », lance Christine, venue de Pau pour quelques jours de vacances. « Moi, je plains les éboueurs », ajoute son amie, Claudette. Si les touristes sont solidaires du mouvement, certains hôteliers perdent patience. « Pour l’esthétique, c’est censé être un quartier touristique, s’agace Fahd devant l’hôtel 4 étoiles dans lequel il travaille. Il y a déjà une mauvaise odeur dans la rue, c’est insupportable, on ne sait pas quand les éboueurs vont passer. » L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a déjà observé une baisse de 50% du chiffre d’affaires des hôtels parisiens cette semaine.

Les poubelles de l'immeuble voisin grignotent la vitrine du traiteur de Guy Bokobza.
Les poubelles de l’immeuble voisin grignotent la vitrine du traiteur de Guy Bokobza.

La vitrine de Guy est presque recouverte des déchets de l’immeuble voisin, ainsi que de ses propres déchets. Ce traiteur a donc pris les devants. « Je mets ce qui dépasse dans le coffre de ma voiture et je le dépose dans un container sur un marché, pour éviter que ça déborde. » Les marchés alimentaires sont traités en priorité, a annoncé ce jeudi sur Twitter Colombe Brossel, adjointe à la Maire de Paris, en charge de la propreté de l’espace public. Trois usines d’incinération, Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, étant à l’arrêt, le Syctom (le syndicat de traitement des ordures ménagères) dévie depuis lundi les ordures collectées vers des centres de transfert afin de les réacheminer vers des centres de traitement ou de stockage extérieurs.

Au troisième jour de cette grève reconductible, le ramassage des poubelles est perturbé dans plusieurs villes comme Nantes ou Vallauris,

Val de Marne : un campement d’environ 400 jeunes migrants sous des ponts, selon des associations

Ivry-sur-Seine (1944-…) et le Val de Marne (1967-2021) sont communistes

Environ 400 jeunes migrants, originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afghanistan – en majorité dans l’attente que la justice se prononce sur leur minorité, vivent actuellement dans un campement à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne. Des associations et des élus immigrationnistes réclament leur mise à l’abri d’urgence.

Près de 200 tentes sont installées, certaines depuis cet été, aux portes de Paris, sur un quai au bord de la Seine, sous deux ponts qui relient Ivry à Charenton.

Pour la majorité d’entre eux, ces jeunes sans papiers, qui se déclarent mineurs et dorment souvent à deux par tente, n’ont pas encore été déclarés mineurs non accompagnés (MNA) et leurs avocats mis à disposition par des associations, ont déposé un recours auprès d’un juge des enfants. Ils attendent le jugement qui va leur permettre d’être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et être mis à l’abri.

« La nuit, on n’arrive pas à dormir à cause du froid et du bruit des voitures, et il y a de plus en plus de bagarres », raconte Adama, arrivé de Côte d’Ivoire et rencontré, jeudi, lors d’une distribution de repas. Selon Agathe Nadimi, présidente du collectif, Les midi du Mie, dédié aux mineurs isolés uniquement étrangers,  » la situation ici devient critique, ce n’est pas normal qu’il n’existe pas de solution d’hébergement pour ces mineurs en recours qui peuvent durer plusieurs mois », déplore-t-elle, bien qu’ils soient en situation irrégulière. 

De plus en plus de jeunes, selon les associations

Comme toutes les associations, dites caritatives ou humanitaires, présentes sur place, dont Utopia56 et Médecins sans frontières, Agathe Nadimi espère « une solution de mise à l’abri urgente » car, « tous les soirs, de nouveaux jeunes, à qui on a refusé la minorité, arrivent sur le campement ». Conduits par ces associations politiques…

A leurs côtés, Philippe Bouyssou – le maire PCF d’Ivry qui les « accueille » sans les héberger – a demandé à la préfecture l’ouverture de places d’hébergement, le temps du traitement des dossiers. « A l’entrée de l’hiver, je suis très inquiet de la situation sanitaire et psychologique de ces jeunes« , a minaudé le politicien de la NUPES. 

Le département du Val-de-Marne, dont dépend l’Aide sociale à l’enfance, affirme avoir « pleinement conscience de la situation préoccupante » tout en étant à « la disposition des services de l’Etat pour toutes les questions liées à la protection de l’enfance »

Un « diagnostic sanitaire et social » est en cours pour « dresser un état des lieux du campement« , avant une éventuelle mise à l’abri, a indiqué la préfecture du Val-de-Marne, qui a reçu le 9 novembre une délégation d’élus et de membres d’associations sur le sujet.

Un Haut-commissariat pour la fin des discriminations lancé par les diasporas africaines en France

Et le droit de vote aux municipales pour les Français en Algérie, au Mali et en Arabie saoudite ?

Bounama Camille Sylla, personnalité de l’UEMOA,
Union économique et monétaire ouest-africaine

Ce nouvel outil veut fédérer les associations musulmanes pour mener des projets sur le continent européen et « faire bouger les choses sur le plan politique », notamment en matière de lutte contre les discriminations et de resserrement des liens avec l’Afrique.

L’idée du Haut-commissariat des diasporas africaines (HCDAF), lancé vendredi 14 octobre, est de s’appuyer sur la société civile et sur les associations existantes pour mener des projets dans les pays d’origine. « La méthode c’est l’action. On a tellement parlé, on a passé notre temps à parler, à débattre, à proposer, mais au final, qui agit ? résume Rachida Kaaout, la présidente, d’origine marocaine, élue à la mairie d’Ivry et présidente du groupe politique « Ivry C’est Vous!: donc, « Ici, on est chez nous ! »… Le Haut-commissariat, c’est de l’action, de l’action immédiate en France, en Europe, mais aussi dans les pays d’origine. »

Jusqu’alors, les immigrés et descendants d’immigrés étaient « très bien structurés, mais au sein de leurs propres communautés », a plaidé la fondatrice du HCDAF, élue de la majorité présidentielle à Ivry-sur-Seine, commune PCF du Val-de-Marne,

Camille Bounama Sylla, chef d’entreprise sénégalais (directeur Général Smart city Africa), se sert de son parcours pour accompagner les jeunes entrepreneurs d’ici vers leur pays d’origine :

« Je pense qu’on ne peut pas décider à notre place. Je suis arrivé en France, je n’avais aucune qualification, je n’avais pas de papiers et, aujourd’hui, j’arrive à monter plein de projets ici. Donc je trouve que les jeunes français noirs et les jeunes français arabes font partie des jeunes les plus maltraités de la société française : ils vont en Afrique, on les prend pour des étrangers et quand ils sont en France, on les prend pour des étrangers. Je n’ai pas ce problème d’identité, je pense que ce n’est pas qu’ils ne le veulent pas, mais qu’on ne leur donne pas la possibilité de faire des choses. »

Camille Bounama Sylla est un « expatrié qui fait bouger les banlieues »… C’est un contre- exemple de discrimination, puisque c’est un ex-sans-papier dont le modèle d’intégration dans la société française est exemplaire des possibilités offertes par la France… En fait, un exemple de procès idéologique d’anti-raciste racisé contre le pays d’accueil, si ouvert et généreux soit-il.

« Sommet » pour faire connaître l’Afrique aux fils de la diaspora

Quelque 1 200 associations sont déjà mobilisées et sont prêtes à concrétiser les projets des diasporas africaines de France. La fédération d’associations se donne également pour objectif de favoriser la participation des diasporas au développement du continent africain.

« On a une nouvelle génération (en France) tournée vers l’Afrique, mais une Afrique qu’elle ne connaît pas et où elle n’a jamais mis les pieds. Or c’est un continent où tout est possible », ajoute Rachida Kaaout. L’organisation prévoit un premier « sommet » réunissant notamment les pays africains et les diasporas présentes en France d’ici « la fin de l’année ».

Droit de vote aux étrangers aux municipales contre citoyenneté, sans réciprocité

Mais le « premier chantier » du « Haut-commissariat » sera de pousser pour l’ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026. Ce droit de vote, déjà offert aux Européens pour les municipales, fait l’objet d’une « forte demande » et d’un « sentiment de discrimination », d’autant que nombre d’Africains vivant en France « sont des contribuables », explique Rachida Kaaout.

« Ce serait un message fort », tout comme celui d’« inscrire dans le marbre la notion de non-discrimination dans les entreprises », estime-t-elle. « J’en ai assez d’entendre des mamans me dire : « Mon fils a du mal à trouver du boulot alors qu’il est diplômé et qualifié ». La France n’est pas raciste mais il faut changer les mentalités. Les Africains représentent un réservoir de compétences qui n’est pas utilisé à sa juste valeur. »

Pour avoir menacé de mort 42 députés: prison ferme

Un autre a commis un crime antisémite sous emprise de cannabis: il ne sera pas jugé…

Meurtre de Sarah Halimi : la Cour de cassation confirme l’irresponsabilité pénale du meurtrier qui ne sera donc pas jugé.

La Cour suprême confirme la décision de la chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris du 19 décembre 2019, qui estimait que le discernement du meurtrier avait été aboli au moment des faits. Les avocats des proches de Sarah Halimi veulent saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

« C’est une très grande déception, une grande peine », a déclaré Me Julie Buk Lament, avocate de la famille de Sarah Halimi auprès de la Cour de cassation. Celle-ci devait examiner le pourvoi formé par l’entourage de la victime, défenestrée par un de ses voisins, Kobili Traoré, récidiviste et drogué. 

L’avocat du meurtrier franco-malien, Patrice Spinosi, administrateur de l’Observatoire international des prisons, évoque « une décision de raison, conforme à sa jurisprudence habituelle ». Cet avocat a déjà obtenu plusieurs décisions dans le domaine du droit des étrangers, notamment comme avocat de la Cimade et a aussi représenté la crèche Baby Loup devant la Cour de cassation.

Pour la Ligue des droits de l’Homme, Patrice Spinosi a obtenu du Conseil d’Etat la suspension d’un arrêté municipal qui interdisait le port du burkini sur la plage. Et dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire lié à la pandémie de Covid-19, il a limité le pouvoir de police des maires, obtenu l’interdiction de l’usage des drones et la suspension de l’interdiction de manifester.

Devant la Cour européenne des droits de l’homme, Patrice Spinosi a fait notamment condamner la France au sujet du droit des détenus et des conditions pénitentiaires.

« Je suis chrétien, ça m’interdit de tuer des gens »

Un homme de 34 ans a été condamné à dix mois de prison ferme après avoir expédié des menaces de mort par courriel à 42 députés dont le nom commençait par la lettre C ou M. Il a plaidé le piratage informatique.

Dans le box, Armel E. hausse constamment les épaules. Blasé, ce trentenaire au RSA peine à expliquer pourquoi il a adressé, début mars, une série de trois mails menaçants sans queue ni tête à quelque 42 députés de la nation. « Ma boîte mail a été piratée. Ce n’est pas moi, c’est quelqu’un d’autre », martèle ce livreur de repas à domicile. Nul doute qu’il aurait été plus imaginatif et excusable sous l’effet d’une forte consommation de cannabis…

Aussi ne parvient-il pas à convaincre le tribunal correctionnel de Paris qui l’a condamné, ce 15 avril dans la soirée, à dix-huit mois de prison, dont dix ferme, pour « menaces de morts à l’encontre d’élus ». Si seulement il était passé à l’acte, la face de son avenir en aurait été modifiée…

Un dossier exemplaire du phénomène de « haine en ligne », a estimé la procureure de la République même si le terme de haine est totalement disproportionné chez un être décrit comme un peu frustre, une formule toute faite qui s’appliqye plutôt à Kobili Traoré. « C’est assez simple, réfugié derrière son écran, d’envoyer des messages insultants et dégradants, en pensant qu’on ne viendra jamais vous chercher… »

« Décapitation symbolique »

Le 5 et 6 mars dernier, ce sont, il est vrai, d’étranges courriers électroniques qu’Alexis Corbière (LFI), Eric Ciotti (LR) et quarante autres parlementaires de toutes obédiences politiques ont découvert sur leur boîte de réception de l’Assemblée nationale. « Les Français on va vous faire votre fête bande de sale arrogants, vous êtes des grands fouteurs de m**** », leur écrit l’expéditeur. « Je rêve d’un ‘Case départ 2’ où ce sont les Africains qui envahissent la France et la rendent esclave », affirme encore l’auteur, après tant d’autres décoloniaux, qui ne sont pas inquiétés et en référence directe à la comédie réalisée par Thomas Ngijol (humoriste français d’origine camerounaise, formaté au Jamel Comedy Club) et Fabrice Eboué (né d’un père natif du Cameroun). « Relisez la Bible ! Dieu sait aussi se montrer très méchant et la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse. »

Des néo-colonisateurs bénéficiant de l’excuse psychiatrique. Impunément, ils ont pu expédier des courriers qui promettaient une « décapitation symbolique », accompagnés d’images d’égorgement, d’une couverture de Charlie Hebdo ou de citations de Nelson Mandela…

Mais certains détails laissent perplexe. N’ont été visés que des parlementaires dont le nom commence par la lettre C ou M. Plus intrigant encore, le Parquet de Paris a lui-même été mis en copie de ces mails… Si bien que les parlementaires ont cru avoir affaire à un dérangé. « C’est plutôt, je pense, le geste de quelqu’un un peu fragile », a même réagi, sur France Bleu, Jean-Pierre Cubertafon, député (MoDem) de Dordogne, un « islamo-compatible, à l’époque des faits. La présidence du Palais Bourbon n’en a pas moins signalé ces faits au procureur.

Trop chrétien

L’adresse mail étant à son nom, les enquêteurs n’ont pas eu de difficulté à remonter la source jusqu’à Armel E.. Ce Camerounais chrétien de 34 ans était « notoirement connu de nos services » pour des faits similaires, selon les policiers. En 2018, il avait déjà été condamné pour « menaces de mort réitérées ». En récidive, il encourt, quant à lui, 10 ans de réclusion, parce que des députés sont ciblés et parce qu’il n’est pas toxicomane. Aussi parce que chrétien ?

« Si c’était moi j’aurais pris un pseudo », martèle Armel E. dans le box, tout à sa stratégie du piratage. « Ne vous inquiétez pas, je ne tuerai personne. Je suis chrétien et ça m’interdit de tuer des gens. » Tout cela serait l’œuvre d’un « sacré plaisantin ». Car serait-il idiot au point d’envoyer des insultes sous sa vraie identité ? Armel E. en rit : « Alors je serais bon pour l’hôpital psychiatrique ! »

Personnalité narcissique

Les expertises psychiatriques, justement, ont été prolixes. On lui détecte des « troubles de l’attention à tous les niveaux » et un « trouble de la personnalité narcissique ». On le diagnostique paranoïaque, psycho-rigide, avec une tendance à se « survictimiser », à « frapper du poing sur la table », à « s’attendre à être reconnu comme supérieur »

Au tribunal, on s’interroge sur ce qui pousse à de tels agissements ce livreur sans revenu, logé dans un hôtel social à Vincennes (Val-de-Marne), dans une chambre d’hôtel sans fenêtre. « N’est-il pas possible que quelqu’un soit rentré dans votre chambre et ait utilisé votre boîte mail ? », tente son avocat, Me Gaspard Lindon. Mais la présidente est plus sceptique : « Quel intérêt pour une personne d’aller sur votre adresse mail et d’envoyer ces messages aux députés ?, feint-elle de s’interroger, soucieuse de refermer une piste négligée. Quelqu’un vous en voulait ? » Le prévenu répond laconiquement, avec un bon sens étranger à la juge : « Ça peut être n’importe qui. Des fois je fais des soirées clandestines, je viens avec… »

L’avocat de la défense serait un fantaisiste

Cette défense brinquebalante ne convainc pas la procureure de la République qui évoque « un axe de défense assez fantaisiste ».« Il a largement outrepassé sa liberté d’expression en menaçant de mort des élus », assène la magistrate, qui requiert 15 mois de prison, dont 6 ferme, avec obligation de soins. L’excuse de « bouffée délirante » ne profite qu’aux drogués.

La défense plaide la relaxe, faisant valoir que l’enquête n’a pas été poussée assez loin pour vérifier les dires de son client. Et même si c’était lui, ce ne sont pas de vraies menaces de mort : « On a dans l’objet du mail que c’est symbolique ! » Mais les juges ont été plus sévères que le Parquet, prononçant une peine de prison ferme de quatre mois plus élevée que ce que réclamait le ministère public… Parce que le prévenu est narcissique?

“A mort les porcs” : 18 appels au meurtre de policiers tagués à Ivry

Les « porcs » sont les « keufs », les « flics »

Cette ville communiste enregistre une augmentation inégalée des insultes et provocations anti-flic. Pire, les menaces de mort se multiplient.

C’est ainsi que Philippe Bouyssou, maire (PCF) d’Ivry-sur-Seine et par ailleurs président de l’OPH de la ville, est revenu sur l’incendie dont a été la cible l’office public de l’habitat, ce mercredi. Il privilégie la piste criminelle.

Au lendemain de l’incendie des locaux de l’OPH (office public de l’habitat) de la ville – une centaine de m² de bureaux au centre Jeanne-Hachette -, le maire d’Ivry-sur-Seine, commune communiste depuis la Libération, a indiqué que « tout converge vers un incendie criminel ».

Philippe Bouyssou Ivry-sur-Seine
Philippe Bouyssou, maire d’Ivry-sur-Seine 

« Une ligne rouge a été franchie », constate le maire qui déclare :

« Le 29 mars dernier, des graffitis menaçants étaient découverts sur les murs de l’Atelier de l’Office, rue Raspail. Le 31 mars, deux jours plus tard, la revendication de cet acte assortie de nouvelles menaces étaient publiées [sic] sur Internet par ce qui semble être un groupuscule d’activistes. Au regard de ces informations, tout converge vers l’hypothèse d’un incendie d’origine criminelle. La police judiciaire de Créteil s’est d’ailleurs saisie du dossier. J’affirme ici ma totale confiance dans la capacité de la police nationale à identifier les éventuels auteurs de ce qui constituerait dès lors un acte criminel » .

L’OPH d’Ivry-sur-Seine gère le logement de 6.200 familles dans la commune, soit « plusieurs dizaines de cités et résidences », selon le maire. L’OPH a à terme vocation à devenir une… coopérative, pour « renforcer la place des locataires et des personnels dans la gouvernance de cette future coopérative ».

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