Les Etats généraux de l’information, promesse de Macron, s’ouvrent ce mardi

Des objectifs ambitieux pour un enjeu démocratique vu de gauche

Fausses infos (dont les infos non vérifiées de la presse subventionnée), « main-mise » (légale !) des milliardaires sur les media (sujet pour l’Arcom, ex-CSA… ), bouleversements technologiques, défiance envers les journalistes (dont la déontologie serait bidon?)… Promesse de campagne de Macron en 2022, les Etats généraux de l’information sont enfin lancés ce mardi 3 octobre, avec un périmètre très vaste.

Créer un « plan d’action »

« Le but, c’est d’aboutir à un plan d’action » pour « garantir le droit à l’information à l’heure numérique », explique Christophe Deloire, délégué général du comité… indépendant qui pilote ces Etats généraux, mais ancien directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ) de mai 2008 à juillet 2012, dont sont issu François Ruffin, Pierre Lescure ou Alice Coffin. Cela pourra passer par des mesures « législatives, fiscales, budgétaires » et par des « recommandations » au secteur, selon Christophe Deloire, par ailleurs secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), association qui, à l’automne 2021, a accusé les media Bolloré de censure répétée d’enquêtes journalistiques.

Organisés par groupes de travail, les Etats généraux débuteront par « une phase de diagnostic jusqu’à la fin de l’année », avant « les propositions ». Ils s’achèveront « en mai-juin » 2024.

L’une des difficultés est d’éviter d’en faire un événement corporatiste, qui n’intéresserait que les journalistes, par ailleurs incapables de se réguler, tant est vivace leur engagement idéologique de gauche, sectaire et offensif. « On veut partir des citoyens, en allant leur parler là où ils sont », espère Christophe Deloire, dont on aurait pu penser qu’il n’était pas déconnecté. « Le périmètre est très large : de la qualité de l’information au financement du journalisme jusqu’aux réseaux sociaux et à l’intelligence artificielle, en passant par beaucoup d’autres choses », poursuit-il. Citons leur neutralité et leur objectivité, concepts, nobles et distants, abandonnés comme le sont des territoires de la république, mais qui, à peine évoqués, seront évacués, consacrant le flop de la belle promesse de Macron.

Infox et réseaux sociaux

Distinguer le vrai du faux : « l’éducation à l’information » et sa « fiabilité » seront l’un des enjeux, à l’heure où les réseaux sociaux rebattent les cartes chez les jeunes. Or, les organes de presse exemplaires s’y étalent.

Selon le baromètre Kantar – La Croix publié en janvier, ces plateformes sont la deuxième source d’information des Français de 18 à 24 ans, derrière les journaux télévisés.

Et au niveau mondial, le réseau chinois TikTok est utilisé par 20 % des 18-24 ans pour accéder à l’info, avec les risques de désinformation qui vont de pair, selon un récent rapport de l’institut Reuters  agence de presse.

Ces réseaux sociaux exercent une censure stalinienne.

Pour la première fois, Twitter, Facebook et YouTube ont pris la décision de censurer le président des Etats-Unis. Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, est même allé plus loin en annonçant la suspension du compte de Donald Trump « indéfiniment et au moins pour les deux prochaines semaines ». (7 jan. 2021)

Etudier la concentration des media aux mains de milliardaires

La concentration de nombreux media français entre les mains de grands groupes privés et de quelques milliardaires (Vincent Bolloré, Daniel Kretinsky, Xavier Niel, Rodolphe Saadé…) est régulièrement pointée du doigt. Cela a fait l’objet d’une commission d’enquête sénatoriale en 2022.

Dans le même temps, nombre d’observateurs font valoir que, sans gros financeurs privés, la survie des media n’est pas garantie. « Ces Etats généraux doivent permettre d’articuler réalités économiques et principes démocratiques », veut, hypocritement, croire Christophe Deloire.

Indépendance éditoriale

Comment garantir que les propriétaires de media n’influent pas sur leur ligne éditoriale ? La sujet, obsessionnel à gauche – comme si Daniel Kretinsky ou Xavier Niel n’étaient pas progressistes et wokisés – resurgi cet été avec la grève au JDD (Journal du dimanche), dont la rédaction s’est opposée en vain à l’arrivée comme directeur du journaliste Geoffroy Lejeune. Au final, nombre de ces frondeurs sont restés…

Beaucoup visaient Vincent Bolloré, milliardaire comme les autres, mais classé ultra-conservateur, dont le groupe Vivendi est en passe d’avaler Lagardère, propriétaire du JDD. Lagardère s’en est défendu.

« Ce serait une erreur de penser que les Etats généraux sont une réponse à Bolloré, c’est beaucoup plus large », assure le perfide Christophe Deloire, dans le même temps où Rodolphe Saadé, le milliardaire libanais, étranger comme le Tchèque Křetínský, rachetait, quant à lui, les journaux La Provence, Corse-Matin et La Tribune, via CMA CGM Médias, qui dresse sa « Tour Trump » à Marseille. 

Après la crise au JDD, plusieurs parlementaires ont proposé de conditionner les aides publiques des media à des mécanismes d’indépendance éditoriale. En fait, la question serait logiquement de savoir si les aides publiques aux milliardaires sont justifiées…

Adaptation à l’intelligence artificielle

Comme de nombreux autres secteurs, les media doivent s’adapter aux bouleversements apportés par l’intelligence artificielle.

Dernière étude en date, celle du projet JournalismAI de la London School of Economics, qui a sondé plus de 100 media de 46 pays.

Près de trois quarts des répondants ont estimé que des outils comme ChatGPT, capables de générer du texte – en échappant à l’emprise du SNJ-CGT, pseudo gardien de la liberté de la presse – représentaient de « nouvelles opportunités pour le journalisme ». Mais plus de 60 % ont exprimé des inquiétudes sur la qualité éditoriale, la précision ou l’équilibre.

Secret des sources et défiance envers les media

Egalement au menu, la protection des sources des journalistes, à la différence des policiers qui, eux aussi ont leurs indics, sans jouir d’aucune protection. Ce thème d’actualité a été propulsé sur le devant de la scène par la récente garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, après une enquête sur une mission de l’armée française en Egypte. Lien PaSiDupes

Autre sujet, et pas des moindres, la perte de confiance dans les media, tendance de fond des dernières années, du fait non seulement de leurs partis-pris, mais aussi et surtout de leurs campagnes à charge et harcèlements.

Plus de la moitié des sondés (54 %) du dernier baromètre Kantar – La Croix pense ainsi que « la plupart du temps, il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité ». Le tout anti-Poutine de la presse occidentale n’échappe ainsi à personne.

L’attaque de Pap Ndiaye contre CNews fracture l’exécutif

Le ministre d’extrême gauche ouvre un nouvel épisode de tensions entre le président et sa première ministre 

CNews serait une chaîne d’«extrême droite», selon le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, interrogé, ce dimanche 9 juillet, sur la grève menée par les salariés du Journal du Dimanche (JDD). «Ils font du mal à la démocratie, il n’y a aucun doute,» assène le ministre sectaire, erreur de casting à l’Education.

Et le haineux de poursuivre avec acharnement : «Il faut évidemment soutenir la mobilisation des personnels du JDD et je comprends bien qu’ils ne veulent pas entrer dans la galaxie des publications ou des media contrôlés par un personnage qui est manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale», a caillassé le ministre de Macron, parlant ici de Vincent Bolloré à la tête du groupe Vivendi.

La liberté de la presse, en macronie, est fonction de son orientation. Après un an, le président de la République a acté, ce jeudi 13 juillet 2023, le lancement des Etats généraux de l’information, l’une de ses promesses de campagne.

Y a-t-il de la friture sur la ligne entre l’Elysée et Matignon ? Ce jeudi 13 juillet 2023, Macron a acté pour septembre prochain le lancement des Etats généraux de l’information, l’une de ses promesses de campagne électorale. Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), et Bruno Lasserre, président de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), seront à la tête d’un comité de pilotage « indépendant » chargé des travaux préparatoires d’ici à la rentrée. En mars 2022, Macron assurait qu’il voulait « lutter contre toutes les tentatives d’ingérence et donner aux journalistes le meilleur cadre pour remplir leur mission essentielle« , rapporte Le Monde. Or, question indépendance, Deloire est tout sauf neutre. Il a affiché son parti-pris anti-Bolloré et s’est donc disqualifié à ce poste.

« Le Système B », documentaire contre Bolloré et la liberté d’informer

Les équipes de Reporters sans frontières, sous la direction de Christophe Deloire, ont produit Le Système B, un documentaire français, très remarqué pour sa malveillance et par le fait que l’ONG en produise très peu. Bolloré bénéficie ainsi d’un régime de faveur: Deloire a en effet utilisé RSF à des fins politiques partisanes. Le doc fut diffusé le 14 octobre 2021, uniquement sur les réseaux sociaux, mais fut largement médiatisé par les camarades, car il a appelé « l’Etat, le CSA, l’Autorité de la concurrence et le législateur à intervenir », dénonçant des « pratiques représentant un véritable danger pour la liberté de la presse, mais aussi pour la démocratie » et alertant contre la censure répétée d’enquêtes dans différents media du groupe de Vincent Bolloré, mais visant aussi d’autres media, par un usage massif des poursuites judiciaires, pour décourager au maximum les enquêtes sur « ses activités africaines », qui « représentent un tiers du chiffre d’affaires » du groupe Bolloré.

Cette chasse aux sorcières en dit long sur l’impartialité dont a pu par ailleurs être capable Deloire comme directeur du CFJ (Centre de formation des journalistes, statut privé associatif) de mai 2008 à juillet 2012. L’enseignement est assuré uniquement par des journalistes, lesquels sont cooptés sur la base de leur bien-pensance. Alice Coffin, Pierre Lescure ou François Ruffin en sont issus.

Macron soutient Pap Ndiaye et contredit Elisabeth Borne

Ces Etats généraux arrivent à point nommé alors que la fronde règne au JDD. En grève depuis trois semaines, la rédaction de l’hebdomadaire demande à sa direction de « renoncer à la nomination de Geoffroy Lejeune et d’offrir à la rédaction des garanties d’indépendance juridique et éditoriale« . Geoffroy Lejeune, proche d’Eric Zemmour, était encore jusqu’au début du mois de juin 2023 le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, l’hebdomadaire politique qui monte.

Pour ne pas se déjuger dans son choix inapproprié d’un wokiste à la tête de l’Education, Macron a eu un mot de soutien pour Pap Ndiaye qu’il juge « inhabituel dans sa force et sa solennité », rapporte Le Monde. Macron a rappelé qu’un ministre a « le droit de commenter, avec la mesure nécessaire, la ligne politique d’un organe de presse », et que les attaques visant l’historien et sa famille seraient « inadmissibles ». Or, Ndiaye a dépassé la mesure, puisqu’il stigmatise et revient à la charge deux fois…

Les journalistes du JDD n’ont pas réussi à maintenir à flot leur journal et ils veulent maintenant le saborder

Les journalistes du JDD, groupe Lagardère, se paient le luxe d’une colère contre leur sauvetage par Vincent Bolloré et la nomination de Geoffroy Lejeune. « Cela m’inspire une chose », avait déclaré Pap Ndiaye, « c’est qu’il faut évidemment soutenir la mobilisation des personnels du ‘JDD’ et je comprends bien qu’ils ne veulent pas entrer dans la galaxie des publications ou des médias contrôlés par un personnage qui est manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale« , avait stigmatisé la bavure dans les nominations par Macron, en minorité parmi ses collègues plus hésitants.

Borne appelle à la réserve et 15 ministres refusent de prendre position

Cette charge du ministre de l’Education nationale avait créé un silence dans le reste du gouvernement. Il a été brisé, ce mercredi 12 juillet 2023, par la première ministre soi-même. Après avoir reçu à Matignon syndicats et patronat pour évoquer l’agenda social, Elisabeth Borne a estimé, lors d’un point presse, qu’‘il n’appartient pas au gouvernement d’interférer dans la gestion des media, quels qu’ils soient‘, a-t-elle fait valoir.

En contradiction donc avec les propos de Macron. «Oui à la liberté de la presse, oui à la critique de l’exercice de la liberté de la presse», avait-on ensuite lâchement résumé dans l’entourage de Macron, achevant de complexifier la pensée du guide en panne de convictions claires.  Mais, en sortant ainsi de sa réserve, le président de la République se désolidarisa de fait de sa première ministre, qui s’était exprimée la veille. Avec une expression davantage interprétée comme un sévère recadrage plutôt qu’une marque d’encouragement. Interrogée mercredi, à l’issue de sa rencontre avec les représentants des organisations syndicales et patronales, la cheffe du gouvernement avait en effet estimé qu’«il n’appartient pas au gouvernement d’interférer dans la gestion des media, quels qu’ils soient». 

Mais le cabinet de Ndiaye revendiqua un «total soutien» de Macron, ainsi que de la «totale dénonciation» des «menaces» jugées «intolérables»…

Sollicités par « Le Monde » pour les besoins d’une enquête publiée ce mercredi 12 juillet 2023, quinze ministres de plein exercice du gouvernement d’Elisabeth Borne ont eux aussi refusé de prendre position. Elisabeth Borne, elle, n’en a pas dit davantage, préférant, avant de se prononcer, « attendre les conclusions d’une mission d’information parlementaire » qui est en cours sur ce sujet. L’exécutif, le président Macron, en tête, avait été invité par la rédaction du JDD à se mêler de leur sort, dans une lettre publiée samedi 8 juillet dans les colonnes de « Ouest France ». Dans un courrier commun, les dirigeantes de la CGT, Sophie Binet, et de la CFDT, Marylise Léon, avaient interpellé, le jeudi 6 juillet, Elisabeth Borne sur « l’arrivée de l’extrême droite au JDD« .

Pas de « JDD » en kiosques pour le quatrième dimanche consécutif ?

Les journalistes du « JDD » ont donc voté, ce jeudi 13 juillet 2023, à 97% pour la reconduction de la grève pour un 21e jour. En conséquence, pour la quatrième semaine consécutive, le « JDD » devrait être absent des kiosques ce dimanche 16 juillet, « sauf énorme surprise », selon un membre anonyme de la Société des journalistes (SDJ) du journal, cité par l’AFP. Un nouveau vote aura lieu ce vendredi 14 juillet 2023 concernant la suite du mouvement, qui déterminera la parution ou non du journal dimanche.

« Depuis le jeudi 22 juin, les équipes du ‘JDD’ conservent une détermination intacte. Leurs revendications restent les mêmes« , a poursuivi la Société des journalistes, instance représentative de la rédaction.

La SDJ a rappelé que, dans la déclaration des devoirs et des droits des journalistes de Munich, citée en annexe de la charte de déontologie de Lagardère Media News en vigueur depuis 2020, toute rédaction devait être « obligatoirement informée » d’une nomination de cette importance. Or, les journalistes du « JDD » ont appris l’arrivée de Geoffroy Lejeune grâce à des informations du quotidien Le Monde.

Macron accumule les erreurs de casting. Outre, le cerbère Borne (qui a qualifié le RN d' »héritier de Pétain »), Pap Ndiaye (regretté du Monde), Marlène Schiappa (regrettée de personne), expulsés, ou Dupond-Moretti et Rima Abdul Malak, maintenus, les ministres de Macron divisent la population.

L’extrême gauche dresse une liste noire de tout ce qui est plus extrême à sa droite, signale Geoffroy Lejeune :

Grève au JDD : ce qui est permis à Křetínský est intolérable de Bolloré

«Ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent de ce journal !»

Le milliardaire tchèque a fait fortune en rachetant d’importantes mines et centrales de …charbon. Les écologistes ne retiennent pas contre lui que le propriétaire (depuis 2018) des magazines ElleTélé 7 JoursMarianne, France Dimanche, Ici Paris ou Franc-Tireur est un pollueur. Ce magnat de la presse est de centre gauche, voilà pourquoi… Cinquième fortune de Tchéquie, il a basé ses deux holdings personnelles au Luxembourg, paradis fiscal. Voilà pour la moralité de ce libéral. Il est aussi entré au capital du groupe Casino, puis du groupe Fnac Darty, et renfloue sans conditions le journal Libération. Au printemps 2023, il entre dans le monde de l’édition en signant une promesse d’achat unilatérale pour 100% du groupe Vivendi de Lagardère, maison-mère entre autres de Nathan, Julliard, Plon, Le Cherche Midi, Robert Laffont, 10/18, Presses de la Cité, XO et Pocket. Les journalistes voient se rétrécir le champs des choix politiques possibles dans le secteur privé. mais si le risque pèse sur le pluralisme, ça, ça leur échappe, à nos décrypteurs.

En avril 2022, dans l’entre-deux tours de la présidentielle, la Société des rédacteurs du magazine Marianne dénonce une « intervention directe » de l’actionnaire principal du journal, Daniel Křetínský, qui fait modifier la Une du journal pour afficher un soutien à la candidature de Macron. Voilà pour des antécédents qui peuvent servir d’éléments de comparaison avec la dernière poussée de fièvre dans la presse, au JDD, suite à l’arrivée de l’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles à la tête du JDD. Une décision très mal perçue par une grande partie de la rédaction, preuve que les salles de redaction sont politisée, un coup dur pour le mythe de la presse libre et indépendante.

Le journal de Bolloré ne paraît pas ce dimanche 25 juin, pour la deuxième fois de son histoire.

La rédaction, vent debout contre l’arrivée à sa tête de l’ex-patron de «Valeurs actuelles» Geoffroy Lejeune, a reconduit la grève jusqu’à mercredi. Or, cela faisait sept ans que le Journal du dimanche n’avait pas connu de grève. Et encore : quelques jours en 2016, une première à l’époque pour le titre, en protestation contre un plan de départs volontaires. Cela avait tout de même entraîné la non-parution du journal ce dimanche-là. C’est à nouveau ce qui se produit ce week-end, après le refus politique de la nomination de Geoffroy Lejeune, l’ancien directeur du magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles, qui a fuité jeudi 22 juin dans un article du journal… Le Monde du groupe tchèque et qui a été finalement confirmée par le groupe ce vendredi. Dans un communiqué, Arnaud Lagardère fait valoir que «Geoffroy est un talent brut du journalisme français que nous ne pouvions laisser passer».

Votée à 99 % des… suffrages exprimées jeudi, la grève a été reconduite à 96 % des suffrages (81 «oui», 3 «non», 3 «ne se prononcent pas»). Reconduite pour 24 heures dans un premier temps, jusqu’à samedi 17 heures 30, histoire de laisser une nouvelle «porte de sortie» à leur direction, dixit un journaliste. «La rédaction du JDD, faute d’avoir obtenu un démenti de ses dirigeants, poursuit sa grève reconductible en opposition à l’arrivée pressentie de Geoffroy Lejeune à la direction générale du journal», écrit ainsi la Société de journalistes.

La rédaction du journal, qui ne sortira pas ce dimanche, est à l’arrêt jusqu’au mercredi 28 juin. L’arrivée de Geoffroy Lejeune est une « ligne rouge » pour la rédaction, a écrit la société des journalistes (SDJ) du JDD dans un communiqué. « La rédaction du JDD refuse d’être dirigée par un homme dont les idées sont en contradiction totale avec les valeurs du journal », a-t-elle estimé. « Les équipes exigent aussi la reconnaissance de l’indépendance juridique de la rédaction et des garanties quant à l’exercice de son métier dans le respect des règles déontologiques », a poursuivi la SDJ.

Vers un basculement de la ligne, risque ou a priori?

La rédaction du JDD redoute de voir se répéter une méthode déjà brandie ailleurs lors de la prise de pouvoir de media par Vincent Bolloré : départs de dirigeants et variation de ligne éditoriale, peur qu’elle ne bascule à l’extrême droite – pas simplement à droite ! -, au prix d’une éventuelle hémorragie de journalistes engagés.

Au JDD, Geoffroy Lejeune succède à Jérôme Béglé, lui-même nommé directeur général de la rédaction de Paris Match, autre titre du groupe Lagardère, dont l’absorption par Vivendi, le groupe du « milliardaire ultraconservateur » (sic) Vincent Bolloré, vient d’être autorisée par Bruxelles, peu suspecte d’extrémisme.

L’annonce de la nomination de G. Lejeune a suscité de nombreuses réactions et, dimanche à 9 heures, Mediapart – site révolutionnaire trotskiste – a prévu de publier une tribune, signée par une trentaine de sociétés de journalistes et de rédacteurs de grands media, demandant aux propriétaires du JDD de renoncer au « passage en force » pour imposer cette décision.

Parmi les responsables des rubriques sont Anne-Laure Barret (société), ex-rédactrice en chef adjointe à Libération, Anna Cabana (Lire), épouse Jean-Michel Blanquer ex-ministre de Macron, François Clémenceau (international), collabore également à l’émission C dans l’air sur France 5, Rémy Dessarts (Economie), qui a débuté sa carrière en 1980 au magazine L’Expansion du groupe L’Express, alors socialiste mais tombe aux mains de l’homme d’affaires français Alain Weill (51%) en partenariat avec le milliardaire Patrick Drahi (SFR et BFM), Pierre-Laurent Mazars (Enquête et opinions), Robert Melcher (Paris), David Revault d’Allonnes (politique) qui a été en charge du PS au journal Libération pendant 11 ans… La gauche (extrême ?) fait de la résistance.

La ministre de la Culture combat C8/ Cnews et l’Arcom l’a désavouée: peut-elle se maintenir ?

Rima Abdul Malak, voix du peuple, ou du SNJ ?

En menaçant les chaînes appartenant au groupe Vivendi du non-renouvellement de l’autorisation de diffusion, la ministre de la Culture a fait pression sur l’Arcom et s’est disqualifiée. L’ex-CSA a déjugé Rima Abdul Malak, la ministre que le pluralisme indispose.

Depuis un peu plus de deux mois, Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, multiplie les attaques contre le groupe Vivendi, détenu majoritairement par Vincent Bolloré, comme l’est BFM, détenue par le groupe Altice de Patrick Drahi, un homme d’affaires milliardaire né au Maroc et résidant en Suisse, mais dont l’une des cinq nationalités est Saint-Christophe-et-Niévès que les membres du G20 ont porté en 2009 sur la liste grise des paradis fiscaux. Et c’est aussi un pavillon de complaisance. Or, il est lui aussi propriétaire de plusieurs media dont BFM TV, I24 News et RMC. Il est actionnaire majeur du magazine l’Express. Sans  que le SNJ et son collectif national ‘Stop Bolloré’ ne s’émeuvent. Ces derniers écrivent pourtant :

« Cette concentration de médias est sans précédent [faux: cf. BFM] dans notre histoire. Elle renverse [?] les principes démocratiques garantis depuis la Seconde Guerre mondiale, et tous les progrès de la liberté de la presse, du droit d’informer et des médias. Sous nos yeux incrédules [candeur du SNJ] se déroule une révolution rétrograde qu’il est urgent d’empêcher [comme tente de le faire la ministre sous la pression du SNJ, par la menace et la censure] ».

A la différence de CNews, BFM convient donc à la marionnette du SNJ, Rima Abdul Malak : il est aux ordres du pouvoir.

L’origine du conflit actuel ? Un entretien du 13 décembre 2022 que la ministre a accordé au journal Le Parisien (Groupe Les Echos-Le Parisien, détenu par LVMH, dont le propriétaire n’est pas le premier milliardaire venu :  Bernard Arnault occupe depuis décembre 2022 la première place du classement mondial des milliardaires de Forbes). Dans ce journal ami, la ministre  avait appelé la justice et l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) à se « prononcer » sur les contenus de l’émission « Touche pas à mon poste ». Une référence explicite à l’altercation verbale entre le député Louis Boyard (la France Insoumise) et le présentateur de l’émission, Cyril Hanouna, et surtout une ingérence dans le domaine sacré de la liberté d’expression. Le soir même, l’animateur star de C8 passa à la contre-offensive en ripostant à l’attaque frontale de Rima Abdul Malak.

Le 16 janvier 2023, la ministre repart à la charge dans Le Monde (groupe contrôlé à parts égales par le milliardaire Xavier Niel (Fonds pour l’indépendance de la presse), le banquier Matthieu Pigasse (Le Nouveau Monde, avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky) et Berlys Media). Rima Abdul Malak lança sa menace, empiétant sur les prérogatives de lArcom : « Lorsqu’on arrivera, en 2025, au moment de l’analyse de leur bilan pour la reconduction de leurs autorisations de diffusion, l’Arcom saura regarder comment elles ont respecté ces obligations ». Le soir même, dans « Touche pas à mon poste », l’animateur star de C8 épingla Rima Abdul Malak.

La ministre confirma ses propos au micro de France Inter , chaîne publique aux mains du SNJ, le 9 février, en assurant qu’elle « ne fait que rappeler la loi » et qu’il y a eu une « vingtaine d’interventions de l’Arcom depuis 2019 pour C8 et CNews ». Le même jour, l’Arcom infligea une amende record de 3,5 millions d’euros à C8 pour les propos de Cyril Hanouna contre Louis Boyard, le député LFI qui considère que la police tue, mais accepte qu’elle assure la protection de son domicile….

Mobilisation concomitante des presses de gauche et présidentielle

Frappé au portefeuille et montré du doigt, le groupe de Vivendi se mobilise pour manifester son indignation contre cette « atteinte » à la liberté d’expression. Vivendi, la société propriétaire de Canal +, anciennement noyautée par la gauche libertaire, publie deux communiqués et CNews organise plus de vingt débats sur le sujet. Se sentant les prochains menacés par le SNJ et la ministre, une incontournable des cabinets ministériels socialistes, Le Journal du dimanche (JDD) et Paris Match entrent rapidement dans la danse et ajoutent leur pierre à l’édifice. Selon Le Monde, trois articles sont publiés dans le JDD du 12 février, en plus de deux tribunes sur le site internet et d’un éditorial dans Paris Match.

La société des journalistes (SDJ) du JDD et de Paris Match a regretté cette cabale coordonnée qui nuit à la réputation du groupe Lagardère et de son principal actionnaire… le groupe Vivendi. Une « risposte concertée », selon Raphaël Garrigos journaliste pour Les Jours et fin connaisseur des rouages du groupe Vivendi. Avec ces assauts répétés, « Bolloré joue à un jeu très dangereux » affirme Raphaël Garrigos tout en rappelant que la Commission européenne « enquête pour savoir si Vivendi agit déjà comme le propriétaire du groupe Lagardère ». L’exécutif européen mène actuellement des investigations pour déterminer si l’acquisition du groupe Lagardère par Vivendi ne pose pas un problème par rapport au droit de la concurrence.

Une ministre doit-elle dire ça ?

Alors que beaucoup s’insurgent des propos de la ministre, peut-on vraiment considérer que ses prises de paroles cherchent à influencer l’Arcom ? Une critique « logique », pour Basile Ader, avocat spécialisé dans le droit des médias, qui affirme que « le principe de l’Arcom c’est que c’est une autorité administrative indépendante, avec des pouvoirs juridictionnels. Avec ces déclarations, la ministre ne rend pas justice à la crédibilité de l’Arcom ». Une prise de position que l’on « n’imagine pas venant du garde des Sceaux par exemple. Imaginez que le ministre de la justice menace un justiciable avant son passage devant une juridiction ! » s’agace Basile Ader.

Dans ses interventions, Rima Abdul Malak « est dans son rôle de rappeler la loi, elle a voulu taper du poing sur la table et je trouve ça salutaire », affirme la sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine et membre de la commission d’enquête sur la concentration des médias, Sylvie Robert.

Une vision contestée par plusieurs sénateurs, notamment Roger Karoutchi (LR) et Stéphane Ravier (non-inscrit), lors des questions au gouvernement du 15 février. Une position partagée par le sénateur LR de l’Essonne, Jean-Raymond Hugonet, qui estime que la ministre est « clairement sortie de son rôle ». Si, la ministre se défend de toute tentative d’influence sur l’Arcom en rappelant les sanctions de C8 et CNews, la « vraie question c’est de savoir comment ces sanctions vont jouer sur l’attribution des autorisations de diffusion en 2025, le signal ne peut pas être positif lorsqu’on ne respecte pas les règles de base de l’Arcom » souligne Raphaël Garrigos.

« Le fond du sujet c’est d’avoir une vraie qualité de l’information »

Dans ces conditions, on peut s’interroger sur la présence ou non de C8 et CNews parmi les chaînes gratuites de l’audiovisuel français. Un non-renouvellement en forme de « disparition totale des chaînes » estime Basile Ader. L’Arcom peut suspendre définitivement une autorisation de diffusion si le renouvellement de l’autorisation porte atteinte à l’impératif de pluralisme ou si les sanctions prononcées à l’encontre de la chaîne justifient l’absence de renouvellement de l’autorisation. Un argument souvent oublié par les défenseurs de C8 et CNews estime Raphaël Garrigos, qui considère qu ‘ « ils ne parlent jamais de la récurrence des infractions et du non-respect de l’Arcom, alors que c’est un point essentiel. »

En creux, se pose « la question de la confiance accordée aux médias » note Jean-Raymond Hugonet, « le rôle de l’Arcom aujourd’hui n’est pas clair, on a voulu en faire un grand régulateur, mais l’institution peine encore à trouver son positionnement, ce qui alimente la défiance à son égard » continue le sénateur LR.

Paris Match se sépare du journaliste Bruno Jeudy

En cause, la Une controversée sur un cardinal ultraconservateur

Depuis l’élection présidentielle, le torchon brûlait entre le patron de la politique et la direction du journal. Le cardinal en Une n’est qu’un prétexte pour débarquer les contestataires.

Début juillet, la rédaction en chef du magazine, dont Bruno Jeudy, avait contesté le choix de la direction de consacrer sa Une au cardinal « ultraconservateur » – ça fait beaucoup, en effet! – Robert Sarah. La rédaction du magazine (groupe Lagardère, lui-même contrôlé depuis un an par le groupe Vivendi de Vincent Bolloré), a appris le départ du rédacteur en chef politique et économie de l’hebdomadaire par un mail signé du directeur général et de la directrice de la rédaction, assure L’Obs (groupe Le Monde), un mois après la polémique interne sur cette couverture.

« D’un commun accord, il a en effet été décidé de mettre un terme à notre collaboration », indique le mail du 18 août signé de Patrick Mahé et Caroline Mangez, respectivement directeur général et directrice de la rédaction de Paris Match.

Les Jours est un site web d’information lancé en 2016 par une équipe composée principalement d’anciens journalistes de Libération. 

Un acte d’« ingérence »

La société des journalistes (SDJ), qui s’était indignée du choix de la direction – qualifié d’« ingérence » du groupe Lagardère – a convoqué une assemblée générale pour vendredi.

La rédaction en chef du magazine avait tenté le jour du bouclage « de convaincre la direction du groupe Lagardère de revenir sur son choix de une. Malheureusement sans succès », avait à l’époque indiqué la SDJ.

Bruno Jeudy occupait ce poste depuis 2014. Egalement chroniqueur sur BFMTV, il a notamment été journaliste politique au Parisien, au Figaro, au Journal du Dimanche. Spécialiste de la droite française, il est notamment auteur ou coauteur de plusieurs livres sur Nicolas Sarkozy, dont « le Coup monté », sur les luttes fratricides qui ont précédé l’élection présidentielle de 2017 à l’UMP et la déconfiture de François Fillon.

Le 11 novembre 2016, le journaliste de Les Jours  Olivier Bertrand, cofondateur du site, est arrêté par la police turque et placé en garde à vue alors qu’il était en reportage à Gaziantep (en français Aïntap) qui, pendant cinq mois (octobre 1920-février 1921), fut assiégée par les troupes françaises de l’Armée du Levant, dans le cadre du mandat français sur la Syrie pendant la Campagne de Cilicie, zone turque tampon avec la Syrie. Le journaliste fut libéré trois jours plus tard pour être expulsé vers la France.

Quant au cardinal Sarah, il est tombé aux oubliettes des agences de presse. Archevêque de Conakry (1979 à 2001), capitale de la Guinée, c’est le pape Benoît XVI qui l’a créé cardinal en 2010. D’où l’odeur d’ensens de soufre que répand la gauche dans son sillage, bien qu’il soit Africain. Son péché? Il est critique de l’homosexualité et de l’immigration en Europe. La NUPES et Libération ont leurs bons et leurs mauvais Noirs… Ils ont aussi des chouchous parmi les états africains

En Guinée, l’homosexualité est illégale. Le nouveau code pénal guinéen stipule dans son article 274 que :

« Tout acte impudique ou contre nature commis avec un individu de son sexe sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 100.000 à 1.000.000 de francs guinéens. Si l’acte a été commis avec un mineur de moins de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcée. Si cet acte a été consommé ou tenté avec violence, le coupable subira la peine de la réclusion criminelle à temps de 5 à 10 ans

Or, l’homosexualité est également réprimée pénakement au Sénégal. Elle y est qualifiée juridiquement d’« acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe », et punie d’un à cinq ans de prison. En revanche, le cardinal Théodore-Adrien Sarr, ancien archevêque de Dakar, est un bon cardinal, bien que créé oar le même pape (« ultraconservateur !): il fait « pression pour une dépénalisation de l’homosexualité »… L’homosexualité et l’islam sont devenus la boussole de la gauche désorientée.