La direction, soumise à LFI et au wokisme, a abdiqué sa responsabilité de pluralisme
« Gaza, Sciences Po est avec toi », ont scandé les étudiants. Le principal amphithéâtre de Sciences Po Paris a été occupé par une centaine d’étudiants a l’occasion d’une manifestation européenne pour la Palestine, mardi 12 mars 2024.
« C’est vraiment un sujet qui est brûlant, on l’aborde très peu », relève une étudiante. Le conflit cristallise les tensions dans les universités et les écoles. « Le conflit israélo-palestinien (…) s’importe d’une façon ou d’une autre », analyse Frédéric Encel, docteur en géopolitique et maître de conférences à Sciences Po Paris.
Selon l’école et plusieurs témoins, l’une des membres de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a été empêchée d’y assister. Un fait réfuté par les organisateurs du rassemblement.
Sciences Po Paris a annoncé mercredi 13 mars qu’il a saisi la justice pour des accusations d’antisémitis me lors d’une mobilisation de soutien à la Palestine organisée par des étudiants.
Mardi matin, une soixantaine d’étudiants ont bloqué l’amphithéâtre principal de Sciences Po Paris, renommé « Gaza », en soutien aux Palestiniens de ce territoire victime des bombardements israéliens depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre.
Sur plusieurs vidéos, des étudiants portant des keffiehs scandent des chants tels que « Palestine vivra ». Cette action devait initialement s’inscrire dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Plusieurs étudiants souhaitaient à cette occasion appeler la direction de l’établissement à prendre position dans le conflit israélo-palestinien.
L’Union des étudiants juifs de France dénonce l’interdiction opposée à une étudiante juive d’entrer dans la salle et que des jeunes appartenant à l’association y ont été « pris à partie comme juifs et sionistes ».
Le comité Palestine de Sciences Po dénonce classiquement des « accusations infondées d’antisémitisme de la part de l’extrême droite ».
En conseil des ministres mercredi 13 mars, le président de la République, a pourtant dénoncé des propos « inqualifiables et parfaitement intolérables » rapportés lors d’une mobilisation organisée la veille à Sciences Po Paris. Dans la foulée, l’institution annonçait se saisir du procureur de la République pour des faits à caractère antisémite lors de cette manifestation.
La Croix se demande finement pourquoi « cet événement a déclenché une polémique »…
Le quotidien assure que » l’affaire a pris un tournant politique après que le premier ministre Gabriel Attal et la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, ont annoncé se rendre au conseil d’administration de la Fondation de Sciences Po « : sans le déplacement de ces deux fauteurs de trouble, selon La Croix, l’affaire aurait dû passer crème… Ils y ont souligné « la gravité des faits et la nécessité absolue que l’université demeure un lieu d’enseignement » et de « débats sains et respectueux des valeurs de la République », selon un communiqué de l’école.
L’antisémitisme de l’IEP ne justifie pas la démission de son directeur
Le même jour, le directeur, Mathias Vicherat, annonçait sa démission dans un message à la communauté éducative. La haine antisémite d’étudiants propalestiniens n’explique pas se départ forcé. Ce proche de Macron est renvoyé devant la justice avec son ex-compagne, Anissa Bonnefont, dans un dossier de violences conjugales, et l’a annonçé dans un message à la communauté éducative. Le prestigieux établissement traverse une nouvelle crise, deux ans à peine après le départ de son précédent directeur, en novembre 2021.
Mathias Vicherat, 45 ans, et son ex-compagne s’accusaient réciproquement de violences conjuganles et avaient été placés en garde à vue le 3 décembre avant d’être remis en liberté le lendemain. Le Parquet de Paris avait ordonné une enquête préliminaire.
L’école a annoncé la saisine du « procureur de la République pour des faits à caractère antisémite, sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale ». L’établissement, « traversé par le conflit au Proche-Orient et ses conséquences désastreuses sur les populations civiles, constate et regrette un durcissement des relations entre ses communautés étudiantes et l’instauration d’un climat délétère inacceptable », écrit encore Sciences Po Paris.
« Comme souvent avec Sciences Po Paris, la controverse étudiante a débordé dans la sphère politico-médiatique, » écrit La Croix, suggérant que l’antisémitisme de Sciences Po aurait dû rester une affaire interne… Sylvain Maillard, chef des députés Renaissance, a appelé « la ministre (de l’enseignement supérieur) à reprendre les choses en main », dans la matinée sur Radio J, tandis que Sébastien Chenu, vice-président du RN, demande sur CNews-Europe1 à la direction de « plier bagage ».
Le leader de La France insoumise, le pro-palestinien Mélenchon, a, quant à lui, évoqué un « incident dérisoire », s’étonnant que l’affaire prenne une telle « ampleur médiatique nationale ».
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a de son côté dénoncé jeudi « un climat d’antisémitisme qui s’est installé » en France et regretté que les universités puissent devenir « des lieux de militantisme effréné ».
Pourquoi le directeur démissionnaire de l’école était-il présent ?
Par ailleurs, le directeur de l’établissement a annoncé sa démission dans un message mercredi à la communauté éducative. Renvoyé devant la justice avec son ex-compagne dans un dossier de violence conjugale, il conteste toutefois les « accusations de violences formulées et diffusées à son égard ».
A la suite de ces accusations de violences, Mathias Vicherat avait proposé son retrait de la direction, avant de revenir fin janvier, sous les huées d’étudiants. En attendant la nomination d’une nouvelle équipe dirigeante, « une administration provisoire » va être mise en place « dans les prochains jours », avait indiqué la direction de Sciences Po Paris.
L’IEP, une pétaudière, donc.
Cette crise intervient à peine deux ans après la démission du précédent directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, accusé d’avoir dissimulé les soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel, qui était alors le président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
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