Les ministres Borne, Ndiaye, Dupond-Moretti, Braun, etc… poursuivis par les « casserolades », comme Macron

« Borne dégage », « Dussopt traître », etc

Couvrir la voix officielle de l’exécutif avec un tintamare de casseroles est désormais devenu symbole de protestation contre la réforme Macron des retraites et plus globalement contre le pouvoir. Ainsi est-il presque impossible aujourd’hui pour un ministre d’aller sur le terrain sans être accueilli par une « casserolade » « bon-enfant » de protestataires vindicatifs.

Macron envoie ses ministres sur le terrain pour dire aux opposants « même pas peur ». La première, Schiappa a effectué une sortie de route en passant par Playboy, pensant ainsi éviter les coups, et s’est ramassée, se faisant taper sur les doigts par Borne, bad cop à la voix caverneuse et flippante, et Macron, good cop souriant et hâbleur, mais faux c*l de face comme de dos. C’est donc au prix financier et humain de déploiements staliniens de forces de l’ordre en nombres extravagants qui, paradoxalement, font obstacle à la reconnection de la macronie par le dialogue avec la « foule » des contestataires qui, vu de l’Elysée, ont besoin de pédagogie pour tout comprendre. Les déplacements des ministres s’enchaînent depuis plusieurs jours et, à chaque fois, un comité d’accueil, plus ou moins nombreux, attend de pied ferme les hommes du président pour leur signifier que l’heure n’est plus aux prêchi-prêcha. Des manifestants se rassemblent équipés de casseroles pour un spectacle de rue désormais appelé « casserolade », autrement dit un concert de casseroles.

Un moyen de protester contre la réforme Macron des retraites et dénoncer plus globalement l’attitude du gouvernement Borne et le comportement provocant de Macron face à la colère des Français. Depuis la fin de la semaine dernière, les concerts de casseroles s’enchaînent. Et quasiment aucun ministre n’y échappe, s’il sort du bois.

Elisabeth Borne dans l’Indre

Après les visites houleuses de Macron mercredi 19 avril à Sélestat en Alsace, puis jeudi 20 à Ganges dans l’Hérault, à 750 km par la route, effectués en jet (décarboné ?), la première ministre en sursis, Elisabeth Borne, a été reçue vendredi par des manifestants mécontents dans l’Indre. A Châteauroux (44.000 hab.), 200 contestataires l’attendaient, avec huées, sifflets et casseroles. Certains ont été repoussés par les forces de l’ordre à son passage, et des arrêtés préfectoraux ont interdit de manifester dans certains périmètres de la visite : pour plus de proximité… 

Un concert de casseroles a eu lieu ce 24 avril à Paris devant le Théâtre de Paris, pour accueillir la ministre de la Culture, avant les Molières.

Avant d’aller faire monter la tension à Châteauroux, Elisabeth avait d’abord borné à Valençay (2.500 hab., format jugé par Macron idéal pour les séances photos et selfies), puis à Buzançais (4.500 hab., maire Parti radical valoisien), où elle a visité à la mairie les services de délivrance des passeports et des cartes d’identité, mais où elle a été accueillie aux cris de « Borne dégage«  par plusieurs dizaines de manifestants.

Babette s’en est allé aussi en guerre à Poissy, Yvelines, vendredi matin, sur le marché, comme Macron la veille à Dole (Jura). La surprise a encore été totale, sans tambours ni trompettes et sans « casserolade », contrairement à certains de ses ministres.

Olivier Dussopt en Saône-et-Loire

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui a porté le texte de la réforme des retraites, a été accueilli par un concert de casseroles et des huées à son arrivée dans une entreprise de Montceau-les-Mines, mairie …Horizons après 40 années de socialisme, vendredi dernier, en Saône-et-Loire.

« Vous ne nous écoutez pas, vous marchez sur la démocratie ! » A Dracy-le-Fort, où il a visité à 14 h 30 l’entreprise Instant Poêles et Cheminées by Pinto qui favorise le lien intergénérationnel entre les salariés, le ministre du Travail a évoqué les différents leviers existants et ceux à venir du maintien de l’emploi des seniors, un des enjeux de la mise en oeuvre de la réforme des retraites. Pourtant, l' »index senior » et le contrat de fin de carrière ont été éliminés du projet final en dernière instance.

Dussopt est grillé dans son fief d’Annonay, Ardèche: voir la manifestation du 22 mars dernier

Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure dans la Drôme

Egalement vendredi dernier, mais dans la Drôme, devant l’entrée du site nucléaire Orano-Tricastin, où Macron soutient l’entreprise qui envisage une augmentation de sa production d’uranium enrichi, le combustible des centrales nucléaires, des manifestants attendaient la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, histoire de leur rappeler le retournement de politique de Borne qui, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, en remplacement de François de Rugy, avait signé l’arrêt de mort de Fessenheim et du secteur nucléaire. Une centaine de manifestants étaient réunis aux entrées sud et nord du site d’Orano (pas moyen de tromper l’ennemi), l’intersyndicale voulant rappeler son opposition à la réforme des retraites.

Gabriel Attal dans les Pyrénées-Atlantiques

Un concert de casseroles a également eu lieu au Pays Basque pour la venue de Gabriel Attal, toujours vendredi dernier. L’intersyndicale a organisé une opération escargot, d’Urrugne jusqu’au péage voisin de Biriatou, où le ministre délégué aux Comptes publics était attendu pour une visite aux services de douanes. Dans la matinée, un comité d’accueil l’avait également attendu à Pau, sans réussir à croiser l’anguille visqueuse. Le parcours de cette visite n’avait pas été rendu public…

Comité d'accueil aussi au péage de Biriatou au Pays basque pour le représentant du gouvernement Gabriel Attal.

Comité d’accueil aussi au péage de Biriatou au Pays basque pour le représentant du gouvernement Gabriel Attal.

Olivia Grégoire en Loire-Atlantique

En déplacement vendredi dernier à La Baule, en Loire-Atlantique, la ministre des PME et du Tourisme, Olivia Grégoire, a également été accueillie par un concert de casseroles.

Bruno Le Maire dans la Somme

Présent en Picardie, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a lui aussi eu un comité d’accueil vendredi dernier lors de sa visite l’entreprise Innovafeed à Nesle, dans la Somme. « Le dialogue ne peut pas se faire avec des bruits de casseroles et du tintamarre ! Ça ne fait pas avancer les choses ! », a-t-il lancé au micro de France Inter, expliquant avoir proposé de recevoir une délégation syndicale et essuyé un refus.

Pour tromper l’attente interminable du grand libidineux à la baguette adolescente magique, les opposants peuvent aisément faire l’économie de la lecture des oeuvres complètes du producteur d’argent du même nom sur la planche à billets :

Pap Ndiaye à Lyon… et à la gare de Lyon à Paris

Ce lundi, les concerts de casseroles et manifestations ont repris de plus belle. A Lyon, le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, a même dû décaler une visite à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) où l’attendait en début d’après-midi une centaine de manifestants qui ont tenté de pénétrer dans le bâtiment. Notamment mobilisés par un appel sur les réseaux sociaux, les manifestants munis de casseroles, poêles, seaux, sifflets, mais aussi cornes de brume et fumigènes ont forcé une des entrées de l’Inspe. Ils ont crié « nous aussi, on passera en force« , allusion à l’usage du 49.3. Les forces de l’ordre les ont repoussés en faisant notamment usage de gaz lacrymogènes pour répondre à quelques jets de projectiles.

Le ministre, lui, ne s’est pas présenté à l’heure prévue, mais lors d’un micro tendu organisé plus tard au rectorat, Pap Ndiaye a démenti toute reculade, affirmant avoir inversé les étapes de son déplacement lyonnais. « Tout cela n’a pas grande importance, l’essentiel est de rencontrer les personnels du rectorat et les élèves professeurs » de l’Inspe, « c’est un petit contretemps qui finalement ne change rien« , a-t-il minimisé, avant de finalement se rendre à l’Inspe en fin d’après-midi.

De retour à Paris dans la soirée, des dizaines de manifestants l’attendaient gare de Lyon. Composée essentiellement de jeunes, la foule a tapé sur des casseroles, entonné des chants antifascistes et anti-Macron dans le hall principal de la gare faisant face à un cordon de forces de l’ordre. Le ministre a pu quitter la gare sans passer devant les manifestants. Ils se sont ensuite élancés en manifestation sauvage arpentant à pas rapide les rues de l’est de la capitale, renversant des poubelles et des vélos et parfois en y mettant le feu.

« Ma détermination reste sans faille pour aller à la rencontre des élèves et des professeurs, écouter, répondre aux interrogations« , a fanfaronné ce mardi sur Twitter le ministre de l’Education nationale. « Le débat est nécessaire ; la violence en est l’exact opposé« , a-t-il ajouté. « Photo de la cible, heure de rendez-vous dans une gare : c’est inviter à la violence« , a poursuivi Pap Ndiaye, relayant une photo le montrant avec le lieu et l’heure de son arrivée.

François Braun dans la Vienne

En déplacement au CHU de Poitiers ce lundi, le ministre de la Santé François Braun y est arrivé au son des casseroles et sous les huées de quelques dizaines de manifestants, qui avaient répondu à un appel de la CGT et ont été tenus à bonne distance par les CRS. La semaine dernière déjà à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, François Braun était attendu par des protestataires dans un concert de casseroles. « Ce n’est pas des bruits de casseroles qui m’empêcheront de continuer à travailler, à avancer« , avait déclaré le ministre à des journalistes, reconnaissant « en même temps » « un vrai malaise dans la société« .

Eric Dupond-Moretti dans la Sarthe

Dans la Sarthe, c’est le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti qui a été accueilli par un bruyant concert lors d’un déplacement ce lundi dans la maison d’arrêt du Mans à Coulaines et seul établissement pénitentiaire de la Sarthe. Environ 150 manifestants, selon un photographe, ont commencé à taper sur une multitude d’ustensiles de cuisine une heure et demie avant l’arrivée du ministre, venu inaugurer une structure d’accompagnement des détenus en fin de peine. Le ministre de la Justice est allé saluer les manifestants à l’issue de sa visite, selon un responsable syndical.

Rima Abdul Malak aux Molière, à Paris

Ce lundi soir avait lieu à Paris la 34e édition des Molières. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, était briefée pour répondre aux interpellations.  A cette occasion, quelques dizaines de manifestants équipés de casseroles et de poêles s’étaient rassemblés devant le Théâtre de Paris, dirigé par Stéphane Hillel, où se déroulait la cérémonie. Objectif, là aussi, protester contre la réforme, à l’appel de la CGT Spectacle.

Des députés aussi visés

Il n’y a pas que les ministres qui sont concernés. L’arrogant député Renaissance des Bouches-du-Rhône, Jean-Marc Zulesi, a lui aussi été accueilli par des manifestants munis de casseroles lors de sa venue à la Fête de la fraise à Salon-de-Provence samedi dernier. Il a même été suivi à travers les rues par plusieurs dizaines de manifestants contre la réforme des retraites. D’ailleurs, il a annoncé dans un communiqué son intention de porter plainte. « Aujourd’hui, je ne peux me rendre sereinement à la rencontre de nos concitoyens à cause d’une poignée d’individus [sic]. » « Utiliser une fausse identité pour connaître mon emploi du temps et organiser ce type d’intimidation n’est pas une manifestation, c’est tout simplement du harcèlement« , a déploré Jean-Marc Zulesi, ingénieur sorti d’une école classée entre 140 et 150e.

A l’occasion du premier anniversaire de la victoire d’Emmanuel Macron, et contre la réforme des retraites, des manifestants partout en France ont participé ce lundi à des concerts de casseroles, répondant ainsi à l’appel des syndicats ATTAC et Solidaires et des partis politiques LFI, EELV et NPA. A partir de 20h, devant les mairies et dans les rues, des tintements de casseroles se sont fait entendre pour protester contre la politique d’Emmanuel Macron.

Il y a aussi ceux et celles qui renoncent au contact, telle Carole Granjean. Vous connaissez ? Moi non plus…

Macron accueilli une nouvelle fois par des casseroles, ce mardi

Présent ce mardi à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, le président a été de nouveau accueilli par un concert de casseroles. Le président est arrivé vers 14 h à la Maison de santé pluridisciplinaire universitaire (MSPU) de la ville, dans un quartier bouclé par un important dispositif de sécurité pour tenir les manifestants à distance. Plusieurs centaines de contestataires de la réforme des retraites, équipés de casseroles et autres boîtes de conserve ou de trompettes, s’étaient réunis en milieu de journée le long d’une voie ferrée proche de la maison de santé, où ils ont commencé leur « casserolade » dans une ambiance bon enfant.

La préfecture du Loir-et-Cher a de son côté publié un arrêté mettant en place un périmètre de protection pour celui qui, il y a seulement quelques semaines, se déclarait notre protecteur et prévoyant notamment l’interdiction des cortèges et rassemblements revendicatifs aux abords de la maison de santé, ainsi que « l’interdiction des dispositifs sonores amplificateurs de son« . Plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH) internationaliste plutôt que français, ont saisi le tribunal administratif d’Orléans pour contester l’arrêté du préfet.

Samedi, Macron sera présent au stade de France pour le match Nantes-Toulouse en finale de la coupe de France, où il s’attend à un accueil houleux. Mais il n’est pas certain qu’il se rende sur le terrain pour saluer les joueurs, ni qu’il remette la coupe aux vainqueurs au centre du terrain. Il se dit qu’il restera courageusement planqué dans les vestiaires pour serrer la main des joueurs et du corps arbitral, et dans la tribune, à l’abri des projectiles, pour remettre le trophée aux vainqueurs.

Sans preuve aucune d’animosité, Macron attend les supporteurs avec des dispositifs réservés aux pigeons d’électeurs:

En se déployant partout en France, les membres du gouvernement répandent les casserolades et la colère, une stratégie macronarde perdant-perdant. Faut-il pour autant leur faire un brin de pédagogie ?