Le SM ressort sa lettre ouverte dénonçant la législation protégeant les forces de l’ordre
Une mort de policier ne vaut pas celle d’un mineur en infraction routière, selon le syndicat des magistrats d’extrême gauche. Il en profite pour pointer la loi de février 2017 qui a modifié les conditions dans lesquelles un policier est autorisé à faire usage de son arme à feu, lors de refus d’obtempérer par des conducteurs dangereux. La mort d’un ado est-elle une opportunité républicaine digne, selon le SM, pour vulnérabiliser la France en exposant des policiers aux terroristes islamistes ?
La mort de Nahel, conducteur de 17 ans, sans permis au volant d’une Mercedes AMG de 300 CV à Nanterre, tué par un policier au cours d’un délit de fuite pour refus d’obtempérer, est instrumentalisée par le SM, syndicat proche de la NUPES. Ce syndicat de magistrats dits « rouges », connu pour ses prises de positions politiques radicales et ses écarts partisans, tel le « Mur des cons », relance le contestation des conditions dans lesquelles les forces de l’ordre utilisent leurs armes.
Une loi de février 2017 a modifié les conditions d’ouverture du feu des policiers, qui étaient jusqu’alors soumis au Code pénal et au principe de la légitime défense, comme tout citoyen. Sauf que les policiers sont des pros, et non des citoyens lambda, et que leur mission de protection des citoyens serait inconcevable s’ils avaient été maintenus en situation de vulnérabilité face aux opposants armés, terroristes au volant de véhicules béliers ou délinquants anti-flics et anti-militaristes.
L’article 435-1 du code de la sécurité intérieure (CSI) dispose désormais que les forces de l’ordre peuvent faire usage de leur arme de service en cas de refus violent d’obtempérer, à la condition qu’ils ne puissent stopper le véhicule autrement que par l’usage d’arme et que le conducteur soit « susceptible de perpétrer (…) des atteintes à leur vie ou leur intégrité physique et celle d’autrui ». Un encadrement issu de crânes d’énarques et inapproprié aux conditions de l’exercice du maintien de l’ordre hors de l’enceinte d’un Parlement…
Les députés ont-ils un instant imaginé leur enfant mis en danger par un terroriste ou un forcené, déséquilibré ou non? Le policier doit-il cocher toutes les cases du règlement, avant de dégainer et sauver la victime, la chair de leur chair, en un quart de seconde? Ou non…
2016 avait été marquée par plusieurs attaques djihadistes, à la voiture-bélier contre des militaires en faction devant la mosquée de Valence (Drôme) où un soldat et un fidèle du lieu de culte furent blessés tandis que le conducteur, 32 ans, expliquait son geste par la volonté de tuer des militaires; à la hache au commissariat de la Goutte d’or dans le 18e arrondissement de Paris, par Tarek Belgacem, un Tunisien de 24 ans; à la machette à Marseille contre un enseignant juif en kippa par un adolescent de 15 ans se revendiquant de l’Etat islamique; d’un commandant de police et sa compagne également fonctionnaire de police, à l’arme blanche à leur domicile, a Magnanville, Yvelines, le 13 juin 2013, soit un double meurtre perpétré par Larossi Abballa, le RAID ayant sauvé leur fils en abattant le terroriste; attentat du 14 juillet 2016, perpétré par Mohamed Lahouaiej Bouhlel, au moyen d’un poids lourd parcourant deux kilomètres sur la promenade des Anglais au travers d’une foule de spectateurs du feu d’artifice donné pour la Fête nationale française, dont le conducteur fut abattu par les policiers. aorès que ke djihadiste de l’IA eut fait 86 morts dont une dizaine d’enfants et 434 blessés. D’autres attaques eurent lieu en 2016 (attentat de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray) et 2017 (attaque contre des militaires au Carrousel du Louvre ou l’attentat sur les Champs-Elysées contre des policiers, etc) qui n’ont pas modifié le logiciel du SM.
![](https://pasidupes.wordpress.com/wp-content/uploads/2023/06/az_recorder_20230629_123412_edited.jpg?w=859)
contre l’Etat de droit.
En 2017, au moment de l’examen de ce projet de loi, le Syndicat de la magistrature (SM) avait déjà alerté des risques de son adoption, dans une lettre ouverte adressée aux parlementaires : « les services de police et de gendarmerie se considéreront comme légitimes à user de leurs armes – et potentiellement tuer – dans des conditions absolument disproportionnées. »
![](https://pasidupes.wordpress.com/wp-content/uploads/2023/06/az_recorder_20230629_123110_edited.jpg?w=607)
Selon l’IGPN, la police des polices, le nombre de tirs était de 137 en 2016 puis de 202 en 2017. Ce chiffre n’est jamais redescendu en dessous du niveau de 2016. Pour Kim Reuflet, présidente du SM, il faudrait revoir la loi sur les conditions d’usage des armes par les policiers et mieux les former : « ils ont très peu l’occasion de s’entraîner au maniement des armes. Et ça, évidemment, ça présente des risques importants pour toute la société ».