Hérault: Macron au jeu du chat et de la souris avec les contestataires et leurs concerts de casseroles

Ses opposants tenus à distance par des centaines de policiers, il doit se rabattre sur un plan B

Macron tente de démontrer qu’il n’est pas bunkérisé, mais c’est loupé, ce jeudi 20 avril dans l’Hérault, comme la veille dans le Bas-Rhin, à Selestat. Il venait pourtant annoncer une hausse des salaires des professeurs jusqu’à 230 euros par mois. 

Lors de sa première étape à Ganges, Macron est allé à la rencontre de collégiens et de professeurs, mais a dû renoncer à un bain de foule. De nombreux opposants à la réforme étaient en effet présents et très remontés. Plusieurs centaines de manifestants étaient bloqués à distance sur la place du village par un important service d’ordre.

Le président est contraint de se rabattre sur les villages

Macron s’est finalement accordé une déambulation « surprise » à Pérols, 9.000 habitants, dont le maire UDI a été réélu avec 50,68% des voix.

« C’était pas prévu, mais voilà, j’arrive, » commente la souris des chats aux casseroles bruyantes. Pour autant, il n’a pas démontré qu’il peut aller où il veut en France. La presse colporte l’idée que l’arrêt présidentiel à Pérols aurait été « surprise » mais il était tout sauf improvisé. Macron est resté un peu moins d’une heure à Pérols avant de rentrer à Paris. 

La préfecture prend des arrêtés …surprises

 Cet Héraultais a dû abandonner sa casserole dans la voiture mais une « petite dame » lui a prêté une poêle pour se faire entendre.

Au lendemain de sa journée mouvementée en Alsace où il a été conspué et menacé par des manifestants, Macron a tenté de poursuivre ce jeudi son entreprise d’«apaisement» du pays. En se rendant au collège Louise-Michel de Ganges, 3.900 habitants, à une heure au nord de Montpellier, il pensait échapper à la fureur de la capitale régionale. Michel Fratissier, le maire PRG, parti radical de gauche, de Ganges, a été prévenu seulement à quelques heures du passage du chef de l’Etat dans sa petite commune. L’Elysée a pourvu à tout, avec l’assistance de la préfecture.

Le préfet a pris un arrêté préfectoral de circonstance qui interdit notamment « l’usage de dispositifs sonores portatifs ». Si les casseroles ne sont pas explicitement mentionnées, à l’entrée du village, des gendarmes ouvrent les sacs et les interdisent, selon un journaliste de LCI présent sur place.

Les casseroles sont en effet devenues un symbole de la contestation contre la réforme des retraites et une nuisance opposée aux prises de parole jugées insupportables par la gauche extrême. Lors de l’allocution du président de la République ce lundi, des mécontents avaient déjà tapé sur des casseroles à l’appel d’Attac, pour boycotter les propos inutiles de Macron.

Ces concerts de casseroles ont également eu lieu lors de sa visite dans le Bas-Rhin ce mercredi, à quoi le président a opposé son mépris: « Les casseroles ne feront pas avancer la France ». A son arrivée à Ganges, il a également raillé le procédé : « les œufs et les casseroles, c’est pour faire la cuisine ».

« Le président planqué ne supporte pas le bruit des ustensiles de cuisine« , écrit la députée insoumise Raquel Garrido sur Twitter. « Il n’aime pas la musique », abonde dans le même sens sur BFMTV Serge Ragazzacci, secrétaire général de la CGT de l’Hérault présent à Ganges ce jeudi.

Réduit à esquiver ses opposants, Macron déplace le cirque élyséen de village en village de moins de 10.000 habitants. A quand un concert géant dans une megapole: Nantes ou Rennes, Grenoble ou Toulouse ?

Interpellé par une opposante à la réforme, Macron assure qu’il ne va pas démissionner

A une manifestante qui lui lance « Macron démission ! », le président a répondu en affirmant qu’il « ne va pas démissionner, je vous rassure, il va falloir attendre 2027 ». Cette femme lui a aussi reproché « de ne pas être un démocrate ».  

Traité frontalement de « trou du c*l » et de « gouvernement de corrompus », Macron en redemande:

« Beaucoup ont voté pour vous mais en réalité c’était contre Marine Le Pen. Vous aviez dit que vous alliez prendre en compte (les électeurs de gauche), mais vous ne les avez pas pris en compte », lui a-t-elle lancé. Jugeant le dialogue impossible, Macron a repris sa déambulation. « La réforme des retraites, on l’a bougée. On avait parlé des 65 ans, on a fait les 64 ans », s’est-il ensuite justifié auprès d’un journaliste accrédité que l' »improvisation » n’a pas pris de court.

Il y a un an déjà, Macron prenait des insultes en pleine face:

Mais c’est l’escalade en avril 2923: sous les huées, il se rapproche de la claque macronarde qui le félicite platement, mais tombe sur des résistants qui ne mâchent pas leurs mots.

Sécheresse: les préfets appelés a prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant »

La mesure appartient aux préfets, selon le ministre Béchu

La peur, stratégie politique
de manipulation des masses

Alors que les écologistes et altermondialistes veulent faire interdire les (mega-)bassines comme dans les Deux-Sèvres en octobre dernier, et autres réserves d’eau, comme la retenue de Sivens, bloquée pendant cinq ans dans le Tarn, et marquée par la mort en 2014 de l’écologiste radical Rémi Fraisse, la sécheresse menace nos cultures, notre alimentation et notre mode de vie.

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, qui réunissait lundi soir les préfets coordinateurs de bassin pour évoquer la sécheresse hivernale inédite en France, les a appelé à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant » pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été.

Le ministre a invité ces préfets, qui animent la politique de l’Etat en matière de gestion de l’eau, à « ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés », en se disant « alarmé » par le déficit d’eau dans les sols.

L’été dernier, « nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes » avec des agglomérations plus importantes concernées, a-t-il averti.

Une sécheresse inédite

Comprendre:
pourquoi il faut s’y opposer

La France subit une sécheresse inédite depuis plusieurs semaines qui fait suite à une année 2022 déjà particulièrement pauvre en pluies. Sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires. Entre le 21 janvier et le 21 février, la métropole n’a pas connu de véritable pluie. Le cumul des précipitations agrégé étant quotidiennement inférieur à 1 mm, soit pendant 32 jours, la plus longue période « depuis le début des mesures en 1959 », avait annoncé mercredi Météo-France.

« Je n’ai pas de difficulté à expliquer aux préfets qu’il faut être alarmé », a affirmé Béchu auprès de l’AFP. Dans trois régions, « Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et région sud », a indiqué le ministre, « le niveau d’humidité des sols correspond à celui observé normalement fin mai ».

L’ensemble des départements français est en dessous de la normale d’humidité des sols, a ajouté Béchu. Il a donc demandé aux préfets de réunir d’ici fin mars les comités départementaux de ressources en eau pour prendre des arrêtés de restriction là où c’est nécessaire. Il a également souhaité disposer d’un « observatoire en direct des communes qui sont privées pour tout ou partie d’eau potable ».

Le déficit d’enneigement

Christophe Béchu est aussi revenu sur le déficit d’enneigement qui devrait se traduire « par un déficit d’eau dans nos vallées au moment de la fonte des neiges ». A partir de la « deuxième quinzaine du mois d’avril, l’eau qui tombe ne recharge plus autant les nappes », a-t-il souligné.

A l’heure actuelle, quatre départements sont déjà en alerte renforcée : l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Un chiffre qui va inévitablement grimper, a prévenu Christophe Béchu.

En même temps, Elisabeth Borne annonce « un plan global sur l’eau » en mars

La France fait face à une sécheresse inédite pour un début d’année, après une année 2022 déjà faible en pluie. Elisabeth Borne a donc annoncé la mise en place d’une « cellule d’anticipation », puis d’ « un plan global sur l’eau » en mars.

Guillaume Dosda28/02/2023 à 09:20

Élisabeth Borne, lors du Salon de l'Agriculture, le 27 février 2023

Élisabeth Borne, lors du Salon de l’Agriculture, le 27 février 2023 © Michel Stoupak / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Lors de son déplacement au Salon de l’agriculture, ce lundi, Élisabeth Borne a annoncé l’activation, « dès le mois de mars », d’une « cellule d’anticipation pour se préparer au mieux aux prochains mois ». Elle a également dit que le Gouvernement « mettra en place un plan global sur l’eau au mois de mars », alors qu’Emmanuel Macron avait demandé « un plan de sobriété » ce samedi.

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Alors que la France est touchée par un manque de pluie « inédit » pour un mois de février, selon Météo-France, dans un entretien publié dans nos colonnes ce dimanche, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a indiqué que « ce mois de février s’annonce comme le plus sec depuis 1959 » avec « l’épisode de sécheresse en 2022 » et le manque de pluies avant février et durant le mois. Ainsi, selon Élisabeth Borne, les nappes phréatiques « ne sont pas au niveau habituel ».

Un mot d’ordre : anticiper

Toujours lors de cette visite, Élisabeth Borne a indiqué qu’elle annoncera « dans le courant du mois de mars un plan global sur l’eau autour de la sobriété et de l’accompagnement de chacun dans les changements de pratiques », à l’image du plan de sobriété énergétique. En août déjà, une « cellule interministérielle de crise » avait été activée par la Première ministre, pour avoir une remontée d’information régulière par les préfets des zones les plus touchées par la sécheresse.

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Cinq départements sont actuellement placés en alerte sécheresse renforcée : le Var, l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Christophe Béchu, qui réunissait ce lundi soir les préfets coordinateurs de bassin pour évoquer la sécheresse, les a appelés à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant » pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été. Et d’indiquer à l’AFP « ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés ».

L’été dernier, « nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes », a également averti le ministre. Actuellement, l’ensemble des départements français est en dessous de la normale d’humidité des sols

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Une campagne d’affichage anti-vaccination interdite par arrêté prefectoral

Qui finance cette campagne antivax à Toulouse ?

Depuis le début de l’été, en juillet, le long du très fréquenté boulevard de l’Embouchure, dans le quartier des Minimes, la ville de Toulouse (Haute-Garonne) fait l’objet d’une intense campagne de publicité antivaccin, au nez et à la barbe des pouvoirs publics. La mairie, dirigée par Jean-Luc Moudenc, un macronard, a indiqué à France Bleu en avoir recensé au moins neuf panneaux alertant sur de supposés dangers de la vaccination contre la Covid-19. Le Conseil national de l’Ordre des médecins indique de son côté avoir alerté la préfecture.

Dans le quartier des Trois Cocus à Toulouse, l’un de ces panneaux publicitaires était visible depuis quelques jours.

« Vaccins anti-Covid. 1 accident cardiovasculaire pour 100 injections. La santé de nos enfants vaut plus que des vaccins expérimentaux », est-il proclamé à la vue de tous.

Le premier panneau est apparu en juillet, le long du très fréquenté boulevard de l’Embouchure, dans le quartier des Minimes. Au pied de l’affiche blanche et bleu clair, on repère les logos de deux organisations, l’autoproclamé « Conseil scientifique indépendant » ainsi que « Réinfo Covid ».

Derrière ces « deux » groupuscules se cachent des personnalités controversées comme Louis Fouché, un médecin anesthésiste-réanimateur en poste à l’hôpital de la Conception de Marseille, devenu farouche opposant à la vaccination contre la Covid-19, ou le sociologue Laurent Mucchielli, qui fait aussi partie du conseil scientifique indépendant du collectif …Réinfocovid remarqué pour ses prises de position complotistes, vaccinosceptiques et ses fausses informations, et qui avait été rappelé à l’ordre par le CNRS.

L’organisme de recherche avait fustigé « les prises de position publiques de certains scientifiques, souvent plus soucieux d’une éphémère gloire médiatique que de vérité scientifique, sur des sujets éloignés de leurs champs de compétences professionnelles ».

La mairie dans l’incapacité d’agir

Quelques semaines après cette campagne d’affichage anti-vaccination à Toulouse, la préfecture de la Haute-Garonne a pris un arrêté, ce samedi, pour l’interdire, a-t-elle indiqué par communiqué.

« L’arrêté interdit cette campagne et impose à l’annonceur, à l’association ‘Réinfocovid’, et à l’affichiste, la société ‘Luchetta peinture et sérigraphie’, installée à Pompey, commune DVD en Meurthe-et-Moselle (54), de procéder au retrait de ces affiches dans le délai de 72 heures à compter de la notification de l’arrêté qui a été effectuée ce jour », poursuit le préfet.

Cette interdiction intervient après un signalement au procureur du tribunal judiciaire de Toulouse concernant cette campagne comportant « de fausses informations sur la vaccination contre la Covid-19 ».

Au moins neuf panneaux publicitaires

Dans la communauté médicale locale, ces panneaux irritent. D’abord, car leur message serait factuellement faux. Ils évoquent un effet secondaire grave pour 100 injections d’un vaccin contre la Covid-19. Or, selon les chiffres de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), 147.960.500 injections de vaccins anti-Covid avaient été réalisées au 21 juillet 2022 en France. Sur toutes ces injections, 175.474 cas déclarés d’effets indésirables ont été observés, dont 76% étaient non graves, mais 24% graves, soit deux sur dix. Des données bien inférieures aux chiffres avancés par la campagne toulousaine, d’autant que « cas déclaré ne signifie pas que l’effet est imputable au vaccin ». 24% négligeables ?…

Paris : le port du masque redevient obligatoire

La préfecture de police se déjuge et rétropédale

Le gouvernement, via le ministère de l’Intérieur et Darmanin, revient sur une décision vieille de deux semaines. Après les Yvelines, le tribunal administratif de la capitale a suspendu jeudi 13 janvier l’arrêté préfectoral du 29 décembre qui rendait obligatoire le port du masque en extérieur dans les rues parisiennes à compter du 31 décembre, a annoncé la juridiction. Après la suspension d’un premier arrêté imposant le port du masque en extérieur à Paris, la préfecture de police a publié ce lundi une liste de lieux fréquentés dans la capitale où le port du masque redevient obligatoire.

Le port du masque est (déjà) de retour à Paris. Cette décision était intervenue au lendemain de celle du tribunal administratif de Versailles, qui avait suspendu un arrêté similaire, une première sur le territoire national, en estimant que la mesure portait « une atteinte excessive, disproportionnée et non appropriée (…) à la liberté individuelle« . 

Dans un communiqué diffusé sur Twitter, le préfet de police de Paris Didier Lallement explique « qu’afin de se conformer à la décision du tribunal administratif », le nouvel arrêté « impose le port du masque obligatoire dans une série de circonstances et de lieux dans lesquels la densité de la population ne garantit pas, sans port du masque, le bon respect des gestes barrière ». 

L’obligation de porter un masque s’impose ainsi sur les marchés, brocantes, vide-greniers, dans les rassemblements, manifestations « de 10 personnes ou plus », aux arrêts de bus, tramway, aux abords des gares et entrées des centres commerciaux, à leurs heures d’ouverture, aux abords des établissements scolaires et universitaires aux heures d’entrée et de sortie du public, aux abords des lieux de culte et dans les files d’attente ». Rien sur les bureaux de vote.

La question de « la lisibilité des règles »

« Les caractéristiques du territoire de Paris, avec sa très forte densité d’habitation, les flux importants de personnes dans les rues de jour comme de nuit, la répartition sur tout le territoire parisien de quartiers commerçants ou de rues fréquentées, car proches de stations de métro ou de gares, et la conscience du casse-tête des règles exclut tout découpage du territoire parisien en distinguant un réseau de rues soumis à obligation de port du masque, et un autre qui ne le serait pas », n’écrit pas tel quel la préfecture de police. Des arrêtés similaires sont par ailleurs pris dans chacun des départements de la région Ile-de-France. 

Le 31 décembre, le port du masque en extérieur avait fait son retour en France, pour lutter plus efficacement contre le variant Omicron, bien que le masque ne soit pas obligatoire dans des lieux clos comme les restaurants et cafés… Jugée incohérente, cette mesure ne serait pas justifiée : seulement quelque 10% des contaminations seraient réalisées en dehors des lieux clos, raisonnablement soupçonnés d’être les endroits les plus à risques, à l’exclusion paradoxale des transports en commun aux heures de pointe. 

Passe sanitaire: un juge suspend l’arrêté préfectoral visant les centres commerciaux des Yvelines

La préfecture des Yvelines pourrait faire appel de cette décision de justice.

Un juge du tribunal administratif de Versailles a suspendu, mardi 24 août, un arrêté du préfet des Yvelines, qui rendait obligatoire le passe sanitaire dans les centres commerciaux, au motif qu’il empêchait l’accès aux biens de première nécessité aux personnes sans passe sanitaire. Le tribunal a estimé que ces restrictions « s’appliquent de façon générale et absolue à l’ensemble des commerces situés dans les grands magasins et centres commerciaux listés dans l’arrêté, sans que n’aient été prévus des aménagements pour permettre aux clients ne disposant pas de pass d’accéder à ceux de ces commerces qui vendent des biens et services de première nécessité ».

Le gouvernement entravé par un juge

Quatorze centre commerciaux concernés, dont Vélizy 2. La préfecture des Yvelines a précisé qu’elle allait « examiner l’opportunité d’interjeter appel de la décision ».

Début août, le gouvernement avait demandé aux préfets d’imposer le passe sanitaire pour les surfaces de plus de 20.000 m2 dans les départements où le taux d’incidence de l’épidémie dépasse les 200 cas pour 100.000 habitants sur une semaine (les Yvelines se situent en dessous de ce seuil).

Encore une rave-party illégale: Macron ne maîtrise plus la situation

Plusieurs centaines de fêtards défient le virus et Macron dans la Creuse

Un arrêté préfectoral interdisait cette fête sauvage samedi, du fait du risque de création d’un foyer de contamination au coronavirus. La recrudescence de covid-19 n’a pas empêché plusieurs centaines de teufeurs de s’agglutiner et Macron a laissé faire.

Un double défi. A Feniers, commune où la rivière Creuse, affluent de la Vienne, prend sa source en région Nouvelle Aquitaine, la préfecture a compté entre 400 et 500 festivaliers en fin de journée, pour la plupart arrivés sur un terrain militaire. La fête sauvage remplaçait celle, traditionnelle, avec Championnat National de Lancer de Passoires.

Redoutant une affluence massive, avec la venue de 2.000 fêtards jusqu’à lundi, Dans la matinée, la préfecture avait pourtant pris deux arrêtés, dans la matinée, pour interdire ce week-end, au vu du «contexte sanitaire actuel», les «rassemblements festifs à caractère musical».

200 gendarmes, appuyés par un hélicoptère, ont été envoyés en catastrophe pour sécuriser le rassemblement interdit dans un rayon de 10 km autour du site et empêcher l’arrivée d’autres fêtards et de camions transportant du matériel de sonorisation.

«Il n’y aura pas d’évacuation, mais les forces de l’ordre font de la dissuasion», raconte Albert Holl, directeur de cabinet de la préfecture de la Creuse. «Les gendarmes procèdent à des verbalisations et des interpellations pour que cette manifestation illégale s’arrête le plus rapidement possible», précise-t-il. «Nous sommes en période épidémique et il y a un risque de progression du virus. Il y a risque de former un cluster [foyer de contamination] et il faut l’empêcher».

Selon la préfecture, la Croix-Rouge et les sapeurs pompiers sont sur place pour «encourager les festivaliers à respecter les gestes barrières et la distanciation». 

Plusieurs préfectures ont pris cet été des arrêtés pour empêcher les rave-party et autres fêtes sauvages en plein air en raison de la crise sanitaire : la tenue d’un éventuel teknival géant – à partir de samedi et jusqu’à mardi ou mercredi, selon les arrêtés  – a provoqué des interdictions par sept préfectures du Centre (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret) et de Nouvelle Aquitaibe (Vienne), en raison du coronavirus. En 2017 en Indre-et-Loire, un teknival s’était soldé par 6 décès, sur la commune de Pernay, a rappelé la préfète Corinne Orzechowski.

Dans les Cévennes, dix mille fêtards se sont installés illégalement dans le Parc national des Cévennes, alors que les rassemblements étaient limités à 5.000 ‘ravers’, sur la commune d’Hures-la-Parade. Les éleveurs locaux, déjà éprouvés par la sécheresse, ne décolèrent pas: ils s’insurgent contre le ravage des sols, ainsi que la saleté laissée par les jeunes, et par l’obligation d’évacuer des brebis en catastrophe pour céder la place à des fêtards.

Le port du maillot du PSG, c’est interdit à Marseille, puis autorisé

Pour chaque décision officielle, toujours attendre le contre-ordre!

Les supporters du PSG présents à Marseille allaient devoir la jouer discret et même manifester leur solidarité obligée avec les Parisiens, bon gré, mal gré: libertés d’opinion et d’expression suspendues.

Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, l’illustre Emmanuel Barbe, préfet sans avoir jamais été sous-préfet, nommé a la prefecture de ka deuxième ville de France par la volonté du prince à Paris. Il a signé un arrêté interdisant le port du maillot parisien dans le centre-ville dimanche, le temps de la finale de la Ligue des champions entre le club de la capitale et le Bayern Munich, a claironné la presse, ce jeudi, à la stupéfaction générale.

Le texte n’interdit pas seulement le port du maillot, mais jusqu’à  » arborer les couleurs du PSG », une formulation qui peut ainsi concerner une simple écharpe ou in short rouge assorti à un t-shirt bleu. Le préfet tenta de justifier sa décision en affirmant qu’elle est de nature à « prévenir tout trouble à l’ordre public », même si « aucune information n’est venue confirmer une quelconque mobilisation prévue pour la finale ». L’arrêté proscrit également la possession et l’usage « d’engins pyrotechniques » à Marseille dimanche.

LeParisien

Société

Pas d’interdiction du maillot du PSG à Marseille : pourquoi la mesure était-elle contestée ?

Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté interdisant à « toute personne se prévalant de la qualité de supporter du PSG » de circuler dans une partie de Marseille dimanche soir lors de finale de Ligue des champions, avant de se rétracter ce vendredi matin. Décryptage.

 Des supporters du PSG fêtent la victoire en demi-finale de la Ligue des champions face à Leipzig, le 18 août 2020, à Paris.

Des supporters du PSG fêtent la victoire en demi-finale de la Ligue des champions face à Leipzig, le 18 août 2020, à Paris. LP/Philippe de PoulpiquetPar Nicolas Berrod (avec Julien Duffé)Le 21 août 2020 à 11h37, modifié le 21 août 2020 à 13h29

Pendant une douzaine d’heures, porter un maillot bleu et rouge floqué au nom de Neymar ou de Mbappé dans une partie de Marseille dimanche pouvait faire l’objet d’une amende de 300 000 euros et d’une peine de six mois de prison. C’est ce que prévoyait un arrêté du préfet de police des Bouches-du-Rhône, afin de limiter le risque de violents débordements pendant et à l’issue de la finale de Ligue des champions opposant le Bayern Munich au PSG. Face à la bronca, le représentant de l’Etat a finalement annoncé dans la matinée que l’arrêté était abrogé.

Le texte, publié ce 21 août 2020 au recueil des actes administratifs, interdisait à « toute personne se prévalant de la qualité de supporter du Paris-Saint-Germain, ou se comportant comme tel, de circuler ou de stationner sur la voie publique sur la Vieux-Port et sa périphérie » à partir de 15 heures ce dimanche. Cela concernait notamment le port de « tout ce qui peut faire penser que vous supportez le PSG : maillot, écharpe, banderole, mais aussi tout comportement indiquant que vous soutenez le PSG, applaudissements, sifflets sur les actions adverses, cris, etc. », décrypte Serge Slama, professeur de droit public.

Des incidents après la demi-finale contre Leipzig

Cet arrêté survenait après un mardi soir sous tension à Marseille, en particulier autour du Vieux-Port, lors de la demi-finale entre le PSG et Leipzig, remportée par Paris (3-0). Une centaine de primates, supporters de l’OM, se sont rassemblés dans la soirée, ont scandé des chants hostiles a l’équipe victorieuse et ont fait exploser des pétards.

Selon plusieurs témoins, le groupe a également pris à partie des fans du PSG ou des gens qu’ils pensaient être des soutiens du club parisien. Une personne a été contrainte de retirer son maillot du PSG. Un homme a d’ailleurs été interpellé pour s’en être pris à quelqu’un arborant cette tenue, assure La Provence. Au moins deux établissements autour du Vieux-Port ont été contraints d’arrêter leur retransmission du match, sous la pression de plusieurs dizaines d’énergumènes.

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Le préfet de police de Marseille abroge l’arrêté sur l’interdiction de porter le maillot du PSG

Une telle interdiction était difficilement tenable juridiquement. Deux éléments étaient mis en cause. D’une part, cet arrêté se base sur l’article L332-16-2 du Code du sport. Celui-ci dispose qu’un préfet « peut, par arrêté, restreindre la liberté d’aller et de venir des personnes se prévalant de la qualité de supporter d’une équipe ou se comportant comme tel sur les lieux d’une manifestation sportive et dont la présence est susceptible d’occasionner des troubles graves pour l’ordre public ».

Le passage « sur les lieux d’une manifestation sportive » pouvait ici poser problème puisque le match se tient à Lisbonne. « Il n’y aura pas de manifestation sportive liée à l’Olympique de Marseille ce jour-là, donc je pense qu’il y a un problème de base légale », estimait dans la matinée Serge Slama, professeur de droit public.

Un retourné magistral ! Rétropédalage ou bicyclette, au foot mais, en tout état de cause, un geste politique de haute technicité, vulgarisé par trois années de macronisme qui ont mis le Conseil constitutionnel à rude épreuve.

Le préfet Barbe, contraint de retirer son arrêté liberticide

L’arrêté anti-maillot du PSG à Marseille a été abrogé et Eurosport assure que « la préfecture a décidé d’abroger l’arrêté pris la veille », mais la vérité n’est pas celle-là. Suite à la coĺère de Marseille traitée comme une colonie de Paris, et à l’action d’un avocat qui lui a adressé un carton jaune, le préfet a dû remballer son arrêté dans les 24 heures qui ont suivi la polémique.

Face à « l’incompréhension » suscitée, comparable au port du masque obligatoire sur un trottoir, mais superflu de l’autre côté de la rue, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a avalé son chapeau et abrogé vendredi son arrêté pris la veille: il s’est fait tordre le bras.

Cependant, le préfet Barbe ne s’avoue pas vaincu et « invite instamment les supporters parisiens qui assisteront à des retransmissions de la finale à Marseille à ne pas porter de signes ostentatoires dans l’espace public et à faire preuve de modération dans leurs éventuelles célébrations afin de ne pas être pris à partie« .

E. Barbe est magistrat et fut conseiller diplomatique du ministre de l’Intérieur socialiste, Manuel Valls, puis délégué à la sécurité et à la circulation routière, le 1er avril 2015, avant d’être promu à Marseille. C’est pourtant lui qui avait révolté les Français en conseillant à Edouard Philippe de limiter la vitesse automobile à 80 km/h sur le réseau secondaire, décision de Matignon combattue par l’association ’40 millions d’automobilistes’.